[FINI] Never even knowing Just how blind I've been[PV Alistair&Tullia]

Lorsque Tullia pénétra la chambre de la semi-elfe, elle continua de frotter le museau de son loup tout en regardant l'intrus. Elle arrivait à retirer le sang, mais elle savait que la garde allait l'empêcher d'avancer aussi vite qu'elle l'aurait voulu. Juste à voir son entrée, elle se doutait de son humeur, bien qu'elle ne la saisissait pas totalement. Juste le fait de l'entendre crier réussissait à la figer sur place. Elle détestait les cris, surtout lorsqu'il était adressé à elle. Encore plus lorsqu'elle ne comprenait pas pourquoi on lui criait dessus de la sorte. N'importe qui d'autres, elle l'aurait compris, mais pas Tullia. Elle était là et avait tout vu ... ce n'était pas elle qui avait mit le roi en danger. Elle ne se promenait pas avec des pièges à ours qu'elle s'amusait à installer un peu partout. La chasse avec des trappes n'est pas du tout son style, la semi-elfe ne coincerait jamais un animal de la sorte.

C'est avec des yeux écarquillés qu'elle acceuilla la garde sans bouger de sa position alors que l'air froid envahissait la pièce d'un seul coup. Lorsqu'elle l'agrippa par le cou, elle ne savait plus comment réagir à la situation. L'avait-on condamner à mort ? Elle se débattu comme elle pu pour se déprendre de sa position et elle continua d'en faire de même lorsqu'elle lui ramona le fond de la tête jusqu'à causer un sentiment de brûlure sur le bout de son crâne. Vraiment ? Elle ne trouvait vraiment pas ça amusant comme réaction et aurait de loin préférer un coup de poing en plein visage. Se sentir ainsi prit et à la merci d'une personne la rendait complètement dingue et elle avait l'impression qu'elle lui écorchait son honneur à chaque assaut. Elle n'avait aucun don pour réagir dans ce genre de situation où on employait la violence dans une conversation. Lorsqu'elle relâcha la semi-elfe, elle se remit debout en étant beaucoup plus sur ses gardes que lors de son premier assaut sur elle. Snow se rangea derrière sa maîtresse en observant Tullia d'une autre façon.

Leur connexion est si forte que les réactions de Snow évoluent selon l'énergie qu'Eliwendë dégage en présence des gens et même s'il avait appris à apprécier la garde, cette appréciation pour disparaître en fumée s'il sentait que sa chef se sentait attaqué, comme présentement. Elle n'accordait jamais sa confiance totale en les gens autour d'elle et préférait garder une distance entre eux. La semi-elfe l'observa se calmer elle-même sans bouger, mais elle lui adressait un regard clairement mécontent de la manière dont elle l'avait traité et pointer du doigt. Elle jugeait et affirmait des choses sans savoir ce qui s'était réellement passé et cela devenait trop fréquent sur son cas.

- Moi et Snow avons sauvé le roi.

Elle avait parlé plus fort qu’à son habitude, alors que sa voix portait très peu et restait calme dans son coin, jamais une note plus haute que les autres, cette fois-ci elle portait loin et fort. La petite semi-elfe savait se faire écouter lorsque le temps venait. Faisant face à la garde elle reprit.

- La tempête n’est pas problème pour moi et Snow. J’ai trouvé roi pris en chasse par loups dans montagne. J’ai sauvé groupe, mais soldat était blessé par morsure de loup. J’ai guidé groupe vers Fort Céleste, mais le roi s’est coincé le pied. Avec soldat blessé et roi prit, j’ai envoyé Snow chercher aide. Tu étais personne la plus proche et la plus capable.

Elle fit quelques pas vers la garde en gardant ses yeux directement dans les siens. Quelques fois, elle agissait comme elle-même sans se cacher et s'empêcher de parler, ses moments étaient rares et Tullia n'avait jamais été témoin d'un tel comportement de la semi-elfe. Démontrant ce qui faisait d'elle le chef de la meute et pourquoi elle ne se faisait pas manger vivante par un loup qui pourrait l'éventrer assez facilement si l'envie lui prenait de se mettre en colère.

- Je ne pouvais pas laisser roi seul, ses soldats étaient congelés. Je me devais protéger roi pour Inquisition, sinon la Garde et l’Inquisition pourrait être tenu responsable. J’ai rempli mon devoir et je n’aimes pas être décoiffé et prit à gorge. Je ne mérites pas qu’on entre ici dans chambre et qu’on m’agresse. Lors d’entrainement, je suis d’accord, mais sinon je trouves très désagréable qu’on me fasse mal. Je n’ai rien fait de mal et encore moins Snow. Je dois laver avant que quelqu’un dise qu’il a mordu soldat du roi.

Le loup était presque propre, mais il y avait encore des traces à frotter sous la mâchoire. Elle se pencha vers son loup pour reprendre son bain.

- Si tu as des nouvelles des soldats, peux-tu me dire comment roi va ? Je doutes que je puisses approcher maintenant.

La réaction de la semi-elfe fut... surprenant. Je m'attendais à ce qu'elle reste silencieuse, ou bien à éviter mon regard, ou encore recroquevillée dans un coin à bégayer des explications. Mais là, ce fut une furie sortie tout droit de la mythologie Dalatienne. Si c'était Myhtal devant moi, ça ne m'étonnerait qu'à moitié. Elle me fit face, s'exprimant avec force et criant presque. Elle était énervée, et je ne pouvais que la regarder avec surprise et en silence. Cela calma quelque peu ma colère, et en un sens je ne pouvais m'empêcher de la trouver mignonne. Je veux dire, que le petit chiot sorte enfin les crocs pour montrer le loup qui sommeille, c'est toujours le petit truc qui me fait craquer. Cela me donnait encore plus envie de l'intégrer. Mais là, je devais rester concentrée. Eli était furieuse, et son loup avait également pris le pli. Je l'écoutais, apprenant enfin le fin mot de l'histoire. C'est donc un coup de chance pour le roi, qui sans doute ne s'en serait pas sorti aussi facilement sans l'intervention d'Eli. J'étais surprise cependant de la manière dont elle restait humble, et qu'elle continuait à vouloir se cacher. Pourquoi ? Elle avait bien fait et n'avait rien à se reprocher non ? Le fait de la voir s'acharner à enlever le sang sur la gueule de son loup, cette précaution... Cela faisait remonter une vieille colère en moi. Celle des elfes qui sont obligés toute leur vie de se cacher et d'être discret. Elle était une semi-elfe, mais elle continuait le même schéma. Cela me donnait envie de briser quelques bras tiens.  Quand elle eut fini, je fronçais des sourcils et soupirais. Parlant avec beaucoup plus de douceur, je me rapprochais d'elle pour lui faire entendre raison.

"Eli... Je ne suis pas furieuse parce que tu as put faire quelque chose de mal. Je suis en colère parce que j'étais folle d'inquiétude. M'envoyer Snow sans un mot ou un signe d'explication, c'est pas bon pour mon coeur !"

Je ronchonnais, croisant les bras et marchant en rond dans la petite pièce. en général je suis du genre égoïste et centrée sur moi-même. Mais la vie avec les Gardes m'avait appris à être plus soucieuse des autres, même si ces "autres" restent un cercle extrêmement restreint, se comptant à peine sur les doigts des deux mains. J'étais très protectrice envers ceux que j'estimais ou que je prenais sous mon aile. Wulf était un exemple, et Eli en était un autre. J'étais inquiète pour cette petite qui avait du potentiel mais manquait d'aplomb pour déployer ses ailes comme il le faudrait. Alors, savoir qu'elle était en danger alors qu'elle était débrouillarde... N'importe qui imaginerait le pire. J'ai ma propre manière de montrer mon inquiétude, et ici c'était par une tempête de colère. Mais elle retombera bien assez tôt, même si les prochains entrainements vont être difficiles pour elle. Je soupirais une fois de plus, me faisant une raison pour la rassurer et l'encourager à ne pas se terrer.

"Haaa... Enfin. Le roi va bien, il est sans doute avec Joséphine maintenant. Mais tu n'as pas à te cacher, tu l'as sauvé après-tout. A mon avis, tu devrais aller faire ton rapport au Commandant Cullen et ensuite t'enquérir de la santé du roi. Cela lui fera plaisir à mon avis, et ça reste une chose polie. De mon côté, je vais aller voir l'Inquisitrice directement pour lui donner ma version. L'Ambassadrice ne me prêtera sans doute pas une oreille attentive."

Il est vrai que finalement j'avais plus intérêt à aller voir directement Cordélia que l'Ambassadrice. Etant celle qui décide, il est préférable d'un face à face pour éviter toute mauvaise passe. Avec l'épisode du bras cassé, je n'étais pas dans la meilleure des grâces et le fait d'avoir aidé à sauver le roi me rachètera sans doute. Je ne suis toujours pas désolée pour cet idiot de soldat pour autant, mais je vais bien me garder de lui dire. Il était temps pour moi de partir. Il me fallait conclure cette affaire, aller parler à Cordélia et rentrer au campement qui devait bien se poser des questions. Je rappellais néanmoins à la jeune femme que je n'allais pas oubler cet ascenseur émotionnel de suite.

"Obtenir mon aide et m'inquiéter a un prix. Ne pense pas t'en sortir aussi facilement, je ne serais pas tendre lors de ton prochain entrainement. Je DETESTE m'inquiéter pour les autres..."

Je ronchonnais encore, fronçant des sourcils et essayant de repousser cette désagréable sensation d'inquiétude dans un recoin de mon esprit. Je n'aimais vraiment pas cette sensation, ce n'était pas.... naturel. Je m'approchais de la porte, allant repartir dans le froid. Je tournais ne dernière fois la tête, faisant mes adieux.

"Bon, j'y vais Eli. Et soit dit en passant... Bien joué, lethallan..."

Je lui souriais et la regardais avec une certaine fierté. Elle m'avait inquiété, mais elle avait bien géré la crise. Il faudra que j'en parle à Cordelia. La suite des choses fut assez simple. Je retournais dans le hall principal et me mis à la recherche de l'Inquisitrice pour parler avec elle. Je réussis, m'entretenant avec elle et expliquant mon implication ainsi que ce qu'Eli m'avait raconté. C'était amusant de voir la tête de Cordélia, inquiète à l'idée que j'ai put encore faire une catastrophe. Mais elle semblait rassurée du résultat, et me remercia pour l'aide envers le souverain. Je prenais congé, retournant alors dans le froid et le vent pour marcher vers mon campement de Garde. Là bas, je racontais avec énergie ce qu'il m'était arrivé, qui j'avais rencontré, et me promettais d'écrire au plus vite au souverain pour l'inviter au campement. Quelle histoire ça va être, il faut que je le raconte à Cousland !