I'll never forget who I am and who I was[PV Tullia]

Le plaisir du combat.
Le sang qui bouille dans nos veines.
L’excitation de l’inconnu.

Aussi surprenant que ça puisse paraître de la part d’Alistair, le regard que portait Tullia sur lui l’excitait. Cette soif de sang, ce besoin de combattre, c’était contagieux. Le cœur d’Alistair battait maintenant rapidement devant l’envie de croiser le fer avec la Garde à la chevelure blanche. Il désirait ce combat ardemment. Heureusement, il n’eut pas à attendre très longtemps.

Tullia porta la première attaque. Elle était précise et n’y allait pas de main morte au grand plaisir du roi. Les enchaînements étaient rapides, mais le Fereldien tenait la cadence. Il parait les assauts de la femme avec un plaisir non voilé. Il s’était ennuyé des duels hors de sa garde personnelle. Ils étaient de redoutables combattants, mais Alistair les connaissait par cœur.

Le grand blond se doutait que Tullia ne faisait que tester ses compétences présentement. Un peu comme lui, elle semblait vouloir l’évaluer et certainement trouver ses faiblesses. Concentré sur le combat, le Templier tentait de trouver cette petite faiblesse qui le ferait gagner le combat. Il analysait les pieds de la jeune femme en essayant de trouver une certaine routine. Il observait chaque coup qu’elle portait pour déterminer si elle balançait bien son poids, s’il y avait une ouverture quelque part.

Alistair constata avec surprise que l’effet de l’alcool avait diminuée. Avec l’aide de l’excitation, son corps semblait avoir filtré une partie de la boisson. Évidemment, il n’était pas frais comme un rose, mais il se sentait déjà mieux. Il para plusieurs coups bien porté par la Garde-Commandeur. Il restait sur sa défense. Il devait bouger puis reprendre sa position le plus rapidement et le plus efficacement possible. Comme il s’y attendait, Tullia était rapide, même très rapide. Une seule petite erreur de positionnement pourrait être fatale.

Lorsque la Garde-Commandeur lui redemanda son gage, il sourit. Peut-être que l’alcool avait fait son chemin après tout. Il lui répéta avec un sourire en coin. Il avait peut-être une chance de gagner finalement.

- Le gage est simple, vous venez construire des clôtures sur mes terres pendant une journée. Si vous arrivez à convaincre Wulf, je fournis l’alcool.

Le gage n’était pas aussi croustillant que celui de la Garde-Commandeur, mais pour le roi il était très pratique. Alors qu’il prononça le dernier mot, il chargea Tullia. Il espérait que ce petit instant de déconcentration soit suffisant pour la déstabiliser. Malheureusement, il n’arriva pas à la sortir du cercle.

Les coups continuèrent à aller d’un côté comme de l’autre. Soudain, lors d’une attaque qui le frôla, Alistair crut trouver une faille dans la routine de la Garde. Il attendit une nouvelle attaque et au lieu de se protéger, il libera sa garde. Cette action lui provoqua un joli coup directement dans les côtes. Assumant la douleur, il envala un gémissement, attrapa la main de Tullia, la colla contre lui et tenta de l’amener avec lui à l’extrémité de la zone. Malheureusement, devant la 6ieme enclin n’était pas une proie facile à garder contre lui. Elle se débattait avec une force incroyable. Il risque même de la libérer plusieurs fois mais tenait bon.

Puis, sans trop comprendre comment, il s’écrasa au sol. Un coup lui avait coupé tout simplement le souffle. De plus, surement en raison d’une nouvelle attaque aux jambes, le roi s’était retrouvé ainsi au sol avec la Garde-Commandeur.  

Le combat était ardu, mais j'étais heureuse de voir dans la posture et les gestes d'Alistair une ténacité et une énergie brutale. Son regard brillait de la lueur propre aux guerriers, il n'était plus ce garde au sourire un peu niais et flegmatique. C'était motivant et excitant, mes coups allant de plus belle. Autre preuve qu'il était relativement à l'aise, il répondit à mon injonction avec un certain naturel. Il essayait de m'appâter avec de l'alcool, mais le pauvre ne se doutait pas à quel point la punition allait s'infliger à lui et à Wulf plutôt qu'à moi même. C'est en riant et en tentant de l'égorger que je lui répondis.

"Pff ! Ce sera une peine pour vous et Wulf, pas pour moi ! On est bien loin d'une punition. Non, il faut trouver autre chose plus amusant !"

Je riais de nouveau et tentais de le tacler. Les choses s'accélérèrent, et plus le temps passait plus Alistair montrait à la fois de l'audace et de l'expérience. Je jubilais dans ce combat, m'acharnant et essayant de passer sous sa garde. L'excitation et l'alcool me faisaient perdre la prudence, et mon instinct devenait seul maître à bord. Je vis soudainement une ouverture dans sa garde, et plongeais la tête la première dedans. Enfin, façon de parler. Vive comme une vipère, mon bras se tendit pour lui atteindre les côtes. Mais là, je fus prise soudainement à revers par la poigne ferme et décidée du Garde.

"Mais, qu'est ce ... ?!"

Je m'attendais à ce qu'un revers de bouclier vienne me percuter, mais au lieu de cela je me faisais trainer en dehors du cercle. Je le regardais avec étonnement, comprenant son manège. Comme si j'allais me laisser faire. Riant un peu moins, je me débattais comme une furie pour le faire lâcher prise et reculer. Coup dans les côtes, essayer d'atteindre son visage, ses pieds, ses genoux... Il était plus imposant que moi et plus fort,le sol boueux et glissant m'empêchant d'avoir un appui nécessaire pour reculer ou le faire basculer. Nous approchions dangereusement du bord du cercle, les autres Gardes scandant et encourageant l'un ou l'autre. Mais je n'avais pas dis mon dernier mot. Si je devais tomber, il tombera avec moi. Profitant d'une ouverture, j'effectuais l'un des plus beau et efficace coup bas jamais existant pour la gente masculine en me rapprochant de lui et lui portant un fort coup de genoux dans l'entrejambe. Heureusement qu'il est Garde et pas très fertile de base, sinon je suis certaine que je me ferais pendre pour endommager les bijoux royaux de Férelden. La douleur et la prise s'arrêtant alors que nous étions au bord du cercle, j'utilisais ce moment de douleur et de déstabilisation pour le saisir par la tunique et le faire basculer par dessus mon épaule, nous faisant tous les deux tomber au sol dans la boue. En tombant, autre petite vengeance mesquine, j'avais pris soin de lui donner un coup de coude bien appliqué dans les côtes. C'est donc là, tous les deux en dehors du cercle, couverts de boue glacée et malodorante, moi à cheval sur lui et ma dague de bois restant au niveau de sa gorge que nous nous trouvions. Il y avait eu des acclamations, puis un petit silence. Nous étions tous les deux en dehors du cercle, nous avions tous les deux perdu. Mais la position dans laquelle nous étions, moi à califourchon sur ses reins et penchée vers lui pour lui bloquer la gorge avec la dague en bois. Je réalisais soudainement ce que nous faisions, et explosais soudainement de rire, me relevant et manquant de m'étouffer.

"HA HA HA HA HA HA !! Par le Créateur, si Wulf nous voyait comme ça ! PFFHA HA HA HA !! Aïe, mes côtes... j'ai mal ! Je suis trop con...."

La douleur des coups portés par Alistair me revenais, alors que je riais à gorge déployée. Je roulais sur le côté pour m'asseoir à côté d'Alistair, peu importe que j'ai le cul dans la boue. L'alcool me rendait euphorique, mais mon imagination faisait largement le reste pour me donner de quoi rire de façon presque hystérique. La scène devait être assez épique, et à vois les autres Gardes qui riaient également je ne pouvais qu'en convenir. J'arrivais à arrêter mon fou rire, reprenant ma respiration tout en pensant aux retombées quand ce combat sera raconté. Car forcément, il sera raconté, déformé et amplifié, pour arriver jusqu'aux oreilles de l'Inquisition. Par le Créateur, je vais sans doute avoir encore des ennuis... Ca va être amusant ! Je regardais le roi avec un grand sourire, mon regard pétillant de malice.

"Haaa..... Et j'imagine même pas si l'Ambassadrice nous voyait ainsi. Elle criserait et ferait une syncope sur le champs, c'est certain !"

Je me relevais prestement, manquant tout de même de me croûter avec la boue mais me rattrapant avec toute la grâce et l'élégance dont j'étais capable. Je faisais une annonce d'une voix forte mais très enjouée, faisant des signes avec mes mains pour disperser le cercle de Gardes et que tout le monde reprenne le cours des choses. Les bonnes choses, j'entends.

"Match nul, et tournée pour tout le monde !! Vous avez de la chance Garde Alistair. Si cela avait été mes lames empoisonnées, vous n'auriez pas fait long feu, fu fu fu ~ !"

Je m'étais tournée vers le roi, lui tendant une main pour l'aider à se relever. Nous n'étions pas très beau à voir, c'est certain. Un bain ne serait pas du luxe, et je pense qu'une petite virée dans les bains de l'inquisition ne serait pas de refus. Une raison de plus pour inquiéter l'ambassadrice et tous les soldats de l'Inquisition... Haut les coeurs !