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Mer 2 Mai 2018 - 18:55

Anonymous
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Fiche personnage


Nom, Prénom : Alda Ár Var
Âge :
34 ans
Origine et lieu d'habitation
Dalatienne, née en Ferelden au sein d’un Aravel d'un clan nomade
Langue parlée :
Dalatien de par ses origines. Antivien et Universelle couramment avec un léger accent Dalatien dont elle ne s’est jamais départie. Maîtrise l’Orlésien et le Féreldien mais avec un accent plus marqué.
Sexe :
Féminin
Orientation sexuelle :
Pansexuelle
Situation amoureuse :
Néant
Faction et rang
Garde des Ombre de Ferelden - Maître d'armes
Profession:
Officier instructeur - Maître d'armes
Armement/Magie :
Deux sabres dalatiens. Parfois deux poignards ou encore lance courte et bouclier.
Intérêts :
XXX
Anecdotes : Possède un certain talent pour allumer des feux dans des conditions difficiles pourvu qu'elle dispose du matériel nécessaire (amadou, briquet en acier, etc) Siffle admirablement bien Entretien ses armes d'une façon presque obsessionnelle Aime assortir ses tresses de quelques perles ou plumes A tendance à jurer et cracher par terre quand elle est contrariée Ne tient vraiment pas l'alcool Bonne résistance à la douleur  Ne porte pas de Vallaslin (tatouage dalatien traditionnel)    Maîtrise un large panel d’armement  (dagues, épée une main, hache longue, combat au bouclier, sabre et lance)✶  Est relativement épargnée par les cauchemars liés aux Engeances contrairement à ses confrères ayant autant d’ancienneté   Sait lire et écrire dans plusieurs langues   Possède même des notions d’ancien elfique   Souffre d’une vieille blessure au flanc qui la tiraille parfois ✶ N’a absolument aucune chance aux jeux


Description psychologique :
« Il y avait quelque chose de brûlant chez elle, d’enflammé. Un éclat qui attirait le regard, fascinait ; mais cette chaleur tentatrice pouvait se révéler tout aussi dangereuse, brûlante. »

Elle était à la fois sage et impétueuse. Une expertise écrasante ancrée dans un esprit tumultueux et impatient. Du courage ou de la témérité, elle n’en démordait pas. Un peu tête brûlée, elle allait au-delà de la plupart des dangers, poussée par ses convictions et ses capacités. Un savant mélange, tout aussi efficace que dangereux. Car si elle se révélait par moment implacable, elle se montrait à d’autres dangereuse pour sa propre personne. Et chacune de ses décisions, chacun de ses gestes, étaient dictés par des intentions précises dans lesquelles s’ancraient la survie, la loyauté et la solidarité. Tout ce qu’elle faisait, elle le faisait par devoir et par conviction. Elle avait d’ailleurs cette manie de vouloir supporter seule le poids et les horreurs de ce monde, s’investissant parfois au-delà de ses limites. C’était à la fois un trait profond d’égoïsme et de dévouement, cette façon de ramener à elle le sort du monde, de le prendre entre ses mains et de vouloir en faire son fardeau.

Alda était une flamme, aussi salvatrice que menaçante. Elle pouvait tout aussi bien brûler et consumer tout ce qui se trouvait à sa portée qu’elle pouvait se montrer rassurante et protectrice. Tout était question de savoir l’approcher, de l’amadouer et d’en faire son alliée.

Si ses sourires et ses airs avenants faisaient d’elle une personne joviale, ses regards n’en demeuraient pas moins scrutateurs et à l’affût. Ils donnaient l'impression de ne rien manquer de ce qu’ils voyaient. Et par-dessus tout, Alda avait cette capacité si particulière à se mêler au groupe, tant par sa cordialité que sa discrétion ; tout dépendant de l’attitude qui se trouvait la plus opportune. Elle savait aussi bien remporter l’amitié par la parole et le plaisir de sa compagnie que par une discrétion efficace. Elle s’accordait à son environnement, usant de ses capacités d’observation pour s’adapter et mémoriser ce qu’elle voyait.

De là sans doute aurait-on pu tirer le portrait d’une femme malicieuse et brillante tacticienne. Mais pour cela il aurait fallu oublier cet irrésistible penchant qu’elle nourrissait pour s’attirer les ennuis et se mettre au-devant du danger. Il y avait également de cela chez elle. Usant aussi bien de son expertise que de son tempérament enflammé, Alda faisait preuve d’une bravoure dont peu d’hommes pouvaient s’enorgueillir. Et de cette témérité naissait une langue acérée et prête à remettre à sa place toute âme qui aurait eu l’audace de vouloir refouler pareil incendie. Lorsqu’elle s’était fixé une idée ou un objectif, bien peu de chose pouvait détourner la jeune femme de celui-ci.

Cependant, ce n’est pas uniquement autour de tout cela que naquit la véritable réputation de la jeune femme. C’était bel et bien dans ses capacités de combattante. C’était lorsqu’elle plongeait au cœur du combat qu’elle se métamorphosait, que ses capacités se magnifiaient. Avant un combat, elle agissait toujours de la même manière. Un instant silencieuse, le visage fermé et les yeux plissés, elle se concentrait. Peut-être émettait-elle une prière silencieuse à qui pouvait bien l’entendre. Mais lorsqu’elle entrait en mouvement, elle semblait transfigurée. Toute son expérience, toutes les heures d’entraînement acharné, s’exprimaient à travers des gestes sûrs et soigneusement rôdés. Elle dansait, virevoltait et défaisait ses adversaires.

Pour ceux qui ne l’avaient rencontré qu’au cours de ses entraînements ou sur un champ de bataille, ils ne pouvaient d’ailleurs pas imaginer réellement le tempérament qui couvait derrière le regard froid et calculateur. Tout comme ceux qui la côtoyaient quotidiennement doutaient des descriptions que l’on pouvait faire d’elle lorsqu’elle maniait ses célèbres sabres dalatiens s’ils ne l’avaient pas vu de leurs propres yeux. Disons simplement que son talent la transcendait, révélait une autre facette de cette jeune femme aux contours insaisissables.

Description physique :
Des membres graciles, une stature trop haute, trop fragile. Elle était à la fois trop grande et pas assez imposante. Sa silhouette dérangeait. Elle présentait un subtil mélange de fragilité et de puissance. Un amalgame intéressant entre les voluptés d’un corps féminin et l’âpreté d’une vie d’errance et de combat. Des membres longs et fins, emplis de grâce qui se détachaient d’un corps maigre et élancé aux épaules carrées. On devinait des muscles, sous la peau, sous les tissus. Un corps entraîné, habilement marqué par le temps et l’effort.

Le front haut, le nez droit et la mâchoire volontaire, le visage d’Alda transpirait une colère contenue, une violence enfouie. Au-delà de la fatigue, de la crasse et de l’épuisement, s’exprimaient à travers ses traits férocité et sauvagerie. Ses yeux, quant à eux, brillaient d’un éclat dur et transperçant. D'un vert pâle, ils devenaient intenses lorsqu'ils se paraient de reflet ambrés. Surmontés de sourcils volontaires et expressifs, ses yeux constituaient sans aucun doute un atout de charme inégalable. Elle n’hésitait d’ailleurs pas à les rehausser d’un maquillage ou de peintures de guerre lorsqu’elle l'occasion s'y prêtait. Sa bouche, un peu trop grande et volontaire se démarquait par des lèvres finement ourlées; plutôt charmeuses par ailleurs lorsqu'elles se paraient d'un sourire espiègle.

Pour le reste, la peau était pâle, presque délicate. Une peau marquée par une large cicatrice qui balafrait sa joue, prenant naissance au sommet d'une pommette, juste sous l'oeil, et s'étirant presque jusqu'à la mâchoire. Il fallait également ajouter une cicatrice moins visible mais plus impressionnante encore sur le flanc gauche. Pour le reste la jeune femme pouvait s'enorgueillir d'un nombre restreint de cicatrice. Il s’agissait là d’un fait rare compte tenu du quotidien de la combattante. Pour cela, Alda pouvait remercier une solide constitution, une chance relativement inouïe et une capacité de régénération plutôt généreuse. Et pour faire écho à son teint diaphane, sa chevelure se faisait d’un blanc ivoirin où des reflets argentés venaient accrocher la lumière. Lorsqu’elle combattait, elle optait généralement pour une tresse fonctionnelle qui descendait jusqu’au bas de ses omoplates ainsi qu’un bandeau de cuir finement ouvragé. Le reste du temps, elle laissait ses cheveux libres à l’exception de quelques tresses qui les empêchaient de tomber devant son visage.

Somme toute, Alda constituait à sa manière une jeune femme d’une beauté remarquable. Et son charme n’était que sublimé par cette conscience de cette beauté exotique qu’elle méprisait. Elle aurait pu sans doute en user, s’en parer et en faire une arme. Mais Alda ignorait tout cela et n’en demeurait que plus exquise et convoitée.

Equipements et possessions :
Les possessions de la jeune femme étaient relativement maigres. Elles se composaient essentiellement de ce dont elle pouvait transporter avec elle et surtout ce dont elle pouvait disposer au combat. Ainsi, elle possédait une tenue civile somme toute sobre et fonctionnelle composée d’une tunique de lin et d’une tunique de laine descendant à mi-cuisse. Les revers de cette dernière étaient ornés de broderies discrètes. Une ceinture de cuir joliment ouvragée, à laquelle pendait une sacoche, soulignait sa taille. Le pantalon était découpé dans une laine épaisse et se trouvait ajusté sur le bas par des bandes molletières enroulées autour des tibias. Ajoutez à cela une lourde cape de laine munie d’un capuchon large ainsi qu’une étole dont elle pouvait se servir pour dissimuler le bas de son visage. Les couleurs de la tenue oscillaient principalement entre le beige et le marron. Bien qu’il s’agisse d’une tenue civile qu’elle arborait la plupart du temps, elle ne se séparait jamais d’une paire de dagues maintenues par sa ceinture à l’horizontal dans le dos ainsi que d’une paire de canons d’avant-bras. Généralement dissimulés sous les manches longues de sa tunique, ces derniers étaient en cuir et renforcés dans la longueur par des lamelles d’acier. Concernant les dagues, mesurant à peu près la longueur d’un avant-bras, ces dernières relevaient plus du long couteau que de la dague traditionnelle et étaient composées d’un seul tranchant légèrement courbe.

Avant de rejoindre la Garde des Ombres, la jeune femme ne possédait pas de tenue de combat à proprement parler. Elle agrémentait simplement sa tenue quotidienne de protection de cuir bricolées. Depuis son entrée dans l’ordre, elle possède un pourpoint en cuir ajusté auquel s’accrochent des protections d’épaule métalliques, une paire de gants renforcés aux phalanges ainsi que des bottes de cavalerie d’excellente facture. Le tout porte la marque de son appartenance à la Garde des Ombres.

Concernant les armes, Alda optait généralement pour une paire de sabres courts dalatiens à simple tranchant : composé d’une garde simple et d’un manche long, ce dernier suivait la courbe formée par la lame au fil particulièrement affûté. Pouvant aussi bien combattre avec un seul de ses deux sabres, la jeune femme avait développé une technique de combat essentiellement tournée vers le duel. Lorsqu’il s’agissait de rejoindre un combat rangé, elle complétait généralement son équipement d’un bouclier rond à manipule. Dans le cas de combat en mêlée, elle troquait parfois son sabre pour une lance courte pour l’associer avec le bouclier en bois. Pour le reste, Alda possédait le nécessaire pour le voyage en troupe : un jeu de couvertures, un nécessaire de toilette et de survie, de quoi entretenir ses armes ainsi qu’une sacoche dans laquelle elle pouvait entreposer ses vivres.


Derrière l'écran

Pseudo : Volkovar
Âge :
25 ans
Comment avez-vous connu le forum ? :
Une autre époque, une autre galaxie
Que pensez-vous du forum ? :
Beaucoup de bien  :face:  
Un dernier mot avant de se jeter à l'eau ? :
J'sais pas nager


Alda Ar Var Latest?cb=20141218104531

Mer 2 Mai 2018 - 19:05

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Fiche personnage


Histoire :
Résumé a écrit: : Issue d’un clan Dalatien itinérant vivant des produits de l’artisanat elfique, Alda est la fille d’une potière et de l’Archiviste du clan. Autrefois répondant au prénom de Voluspà, elle fut capturée aux frontières féreldiennes alors qu’elle n’avait que huit ans et revendue en tant qu’esclave aux Corbeaux d’Antiva. Entraînée dans le but de devenir assassin, elle révéla rapidement de véritables capacités dans le combat rapproché et se démarqua en tant que duelliste. Elle réalisa son premier assassinat alors qu’elle n’avait que douze ans. Tandis que son apprentissage touchait à sa fin, au cours d’une filature, elle fut prise dans une embuscade. Grièvement blessée, elle fut laissée pour morte et recueillie au sein d’une caravelle dalatienne de passage. Elle y reçut des soins magiques qui lui permirent de stabiliser son état et d’assurer sa survie. Commença alors une longue période de convalescence dans laquelle elle eut l’occasion de renouer avec ses racines dalatiennes. Elle y découvrit alors ce dont on l’avait privé et l’abîme qui s’ouvrait désormais entre son peuple originel et ce qu’elle était devenue. Incapable de laisser derrière elle son passé et de s’intégrer véritablement, elle finit par quitter le clan nomade pour rejoindre la cité la plus proche. Considérée comme disparue par les Corbeaux d’Antiva, elle décide de changer d’endosser l’identité d’Alda Ar Var et reprendre une activité correspondant à ses talents. Elle se lance alors dans le mercenariat et intègre rapidement une troupe mercenaire de passage dans la cité où elle se trouvait. Elle est alors engagée au sein de la compagnie de la Main Rouge en tant qu’équarrisseuse-piqueuse. Elle y gravit rapidement les échelons, devenant tour à tour éclaireuse, lancière et porte-étendard puis sous-officier. Elle en vient à commander un détachement de l’avant-garde lorsque la Main Rouge est engagée auprès de l’héritier du trône de Ferelden afin de lutter contre la menace croissante des Engeances. Elle y engage ses premiers combats contre les Engeances et en ressort miraculeusement indemne mais profondément marquée. Au cours de plusieurs missions, elle est amenée à côtoyer des recrues de la Garde des Ombres avec lesquelles elle se lie d’amitié. Elle finit par décider d’intégrer l’ordre et, peu de temps après l’Union elle est envoyée du côté d’Orlais pour y recevoir une formation plus poussée. Elle va y rester et accomplir diverses missions, gravissant rapidement les échelons, jusqu’à la défaite des Engeances en Ferelden. Sur sa demande, elle est enfin renvoyée à Ferelden et intègre Fort Bastel en forces de soutien pour reconstruire le fort et réassoir le pouvoir des Gardes des Ombres dans le royaume. Elle y joue notamment l’intermédiaire entre la Garde d’Orlais et celle de Ferelden. Au terme de quelques années, elle est promue officier et, sur sa demande, prend en main la formation des nouvelles recrues. Depuis, elle est maître d’armes pour la Garde des Ombres à Fort Bastel.

Ár Var Alda
Les temps anciens.


« Tu vois ces fresques, là-haut ? Elles décrivent notre peuple, ce que nous étions, ce que nous aurions dû être. »

Des courbes envoûtantes, des visages plein de grâce. Les mots de son père la gonflaient d’orgueil et de fierté. Ils étaient issus d’un peuple sage et puissant. Ils étaient les héritiers d’un passé flamboyant. C’était suffisant pour oublier les soupirs plein de lassitude à chaque fois que le clan repartait sur les routes, les sourires contraints et la fatigue qui se lisait dans chacun de leurs gestes. Ils étaient un peuple nomade mais par-dessus tout un peuple fier qui possédait la sagesse des anciens.

Mais l'enfant n’avait pas la patience d’écouter le reste des explications de son père, même lorsqu'il endossait son rôle d'’Archiviste. Elle ne voyait rien des tourments de l’errance, ni même de la méfiance à l’égard des autres peuples. Elle était fière, désinvolte et profondément insouciante. Et, par-dessus tout, elle n'écoutait rien des enseignements qu'on lui dictait.

✶✶✶

Certificat de vente
Nom de l'esclave : Voluspá
Race : Dalatienne, pur-sang.
Âge : 8 ans

Origines : Marches Libres
Description : cheveux blancs, yeux gris/bleu, aucun tatouage, maigre mais en bonne santé, indisciplinée, comportement violent (à entraver), ne parle que le Dalatien, connaissance des anciennes écritures.

Acquéreur : Corbeaux d’Antiva


✶✶✶

Cendres. Lentement, elles virevoltaient, graciles danseuses. Paupières à moitié closes, la jeune femme ne les remarquait pas se poser délicatement à ses pieds. Une cigarette consumée au bord des lèvres, elle réfléchissait. Son esprit traquait les dernières bribes de souvenirs qui lui échappaient encore mais un bruit mat, régulier, la déconcentrait. Rompant son immobilité, elle finit par ouvrir les yeux. D’infimes larmes rougeoyantes s’écrasaient sur le tapis usé et poussiéreux. Elle se perdit un instant dans la contemplation des fines gouttelettes s’éparpillant rapidement avant d’être absorbée par le sol. Remontant vers leur origine, son regard parvint sur la table en bois massif, unique meuble trônant dans la pièce. Un corps fraichement mort y reposait. La jeune femme plissa les yeux. Ses genoux la lançaient, protestant contre son immobilité forcée. Elle l’avait tué, elle s’en souvenait. Seulement, elle en avait oublié la véritable raison.

Coup d’œil circulaire, tout semblait parfaitement à sa place. Détournant son regard du corps sanguinolent, la jeune femme se dirigeait à présent vers l’unique fenêtre de la pièce. Ses pas étaient lents, incertains. Chaque mouvement diffusait des aiguillons de douleur. L’odeur âcre qui emplissait la pièce s’évaporait rapidement au profit de quelques embruns urbains. Pollution. Bruits assourdissants. Elle retrouvait un élément familier. Le sifflement dans ses oreilles s’était calmé. La jeune femme passa une main dans ses cheveux. Un liquide tiède coulait sur son front. Etonnée, elle contempla sa main maculée de sang. S’il était endolori, son corps ne trahissait pourtant aucun signe de blessure. Elle jeta un regard torve à la table derrière elle. Il ne faisait aucun doute que c’était celui de l’homme étendu sur la table.

Dans un coin de la pièce trônait un petit monticule nauséabond dont même l’odeur de la rue ne parvenait à étouffer le parfum. Ça, c’était son vomi par contre.

Et puis doucement, lentement, les souvenirs lui revinrent. Images pernicieuses qui se collaient à sa rétine, éclaboussant son conscient. Implacables. Les sourcils froncés, le visage tendu, la jeune femme se massa les tempes. Une grimace étirait ses lèvres, vestige d’un sourire amer. Il lui semblait que sa lèvre était fendue. En tout cas, elle ne répondait pas très bien à sa volonté. Sans cérémonie, elle cracha par terre, grimaçant de douleur. Enfin, elle se redressa complètement faisant rouler ses épaules, appréciant la vivacité de chacun de ses muscles. Elle était vivante, oui, terriblement vivante. Ce qui n’est plus le cas du cadavre qui trônait au centre de la pièce.

Son premier meurtre.

Son visage, l’expression de ses yeux, la grimace de douleur tordant le moindre de ses traits, elle s’en souviendrait. Elle le savait, ces images la hanteraient des années. On n’oublie jamais le premier homme que l’on tue. Le précepteur avait été si proche de la vérité en prononçant ces mots.

Alda inspira profondément. La tâche était accomplie. Elle ferma doucement la fenêtre donnant sur la cour intérieure, veillant à ne faire aucun bruit. La pièce offrait une table et un cadavre pour tout mobilier. Ses yeux dérivèrent vers l’unique porte. Elle se souvenait encore de la disposition des lieux. Ses pas la dirigèrent pourtant vers la fenêtre. Elle l’ouvrit et huma l’odeur âcre de la cité. L’air frais lui fit oublier, l’espace d’un instant, la migraine qui menaçait de l’engloutir. Sans vraiment se retourner, elle jeta un dernier regard à la scène derrière elle.

Chaque détail se gravait dans sa mémoire, irrémédiablement. Elle devait s’en souvenir. Elle devait absolument ne rien oublier de ce qui venait de se passer. Tuer était autant un acte de courage que de lâcheté, c’est un acte contre l’humanité, un acte cruel et violent. En contemplant la nature, l’homme ne voyait que cruauté de prime abord. Tuer c’était revenir à des instincts primitifs. Alda ne devrait pas y prendre goût, c’était une question de morale. Elle tuait par obligation, non par désir. Du moins, elle devait s’en persuader. Il y aurait toujours cette excitation que l’on sentait, doucement monter, évoluer dans ses entrailles tandis que la victime poussait son dernier souffle, exultant. Mais pour l’heure, Alda devait s’en défaire.

Une grimace, douloureuse, déformait ses traits. Ils l’avaient envoyé ici, sans arme, sans information. Rien si ce n’est un mot d’ordre : tuer. Et elle l’avait fait, obéissant mécaniquement, se pliant à l’incroyable machine de la soumission et de l’obéissance. Elle devait tuer, simplement. Et cet acte irréversible avait créé un tournant majeur dans son existence. Alda venait d’accomplir son premier meurtre. Elle avait douze ans.

✶✶✶

Tout ce sang n’était pas le sien, pas tout à fait. Elle saignait pourtant, c’était certain. La respiration sifflante, elle se tenait le côté, adossée contre un arbre. La dague avait ripé sur une côte, manquant son cœur mais elle devait avoir perforé un poumon vu la douleur qui irradiait à chacune de ses inspirations. Encore quelques minutes et sa vue se troublerait. Du sang, elle avait perdu trop de sang.

Une embuscade. Ils avaient bien failli l’avoir, les pourceaux. Elle voulut cracher sur le cadavre le plus proche mais la douleur l’en empêcha. Ils s’y étaient mis à trois. Les assaillants n’avaient strictement rien d’amateurs. Et à en juger par la précision de leurs offensives, ils savaient à qui ils s’attaquaient.

Tout s’était enchaîné avec une précision mortelle. Mais au moment même où le troisième combattant avait trouvé une ouverture dans sa garde, un cria avait retentit au loin et il avait poussé un juron avant de s’enfuir en courant, l’abandonnant gisante contre le tronc le plus proche. Et tandis qu’elle plissait les yeux, la tête rejetée en arrière, elle sentit le souffle d’un homme qui s’agenouillait près d’elle. Elle aurait voulu pouvoir se redresser, peut-être lui cracher à la figure ou même trouver une bonne réplique avant de recevoir le coup de grâce. Dans son état actuel, elle pouvait même se contenter d’un grincement qui devait passer pour un ricanement. Tout du moment qu’elle puisse se rire une dernière fois de la mort. Comme elle rouvrait les yeux, portée par cette résolution, elle sentit son esprit se dérober sous elle et plonger dans les affres du néant.

✶✶✶

Blast. Elle n’était pas morte. Sévèrement amochée mais toujours vivante. Sa situation n’était pas vraiment déplaisante d’ailleurs. Elle était allongée sur une paillasse propre dans une petite pièce mal éclairée qu'elle partageait avec son soigneur. A y regarder de plus près, il lui semblait se trouver sous la toile d’un abri. Elle n’avait probablement pas quitté la forêt et devait se trouver dans un campement de fortune. Pour l’heure, la jeune femme n’était pas vraiment en mesure de faire la fine bouche. Bon sang, elle était vivante ! A gestes précautionneux, elle tata la blessure par laquelle irradiait autant de douleur. Elle ne se souvenait plus du prénom de son soigneur. Les détails étaient encore flous. Elle se souvenait vaguement du timbre de sa voix et de la fraîcheur de ses mains. Dans un éclair de lucidité, son regard avait accroché les oreilles oblongues qui se dessinaient sous la longue chevelure. Dalatien avait enregistré son esprit avant de sombrer de nouveau. Depuis qu’elle avait retrouvé connaissance, l’elfe ne lui avait pas posé une seule question. Et pour cela, elle lui en était infiniment reconnaissante. Non seulement elle n’était pas certaine des réponses qu’elle aurait pu lui apporter mais il lui semblait que prononcer le moindre mot rouvrirait la plaie. Respirer était en soi un exercice suffisamment pénible. Boire ou manger lui semblait encore inaccessible. Ainsi, elle se laissait porter par la douleur, répondant de mauvaise grâce à chacune des sollicitations du Dalatien lorsqu’il souhaitait lui faire boire quelque chose.

✶✶✶

Le Dalatien n’était clairement pas de nature bavarde. C’était finalement celui qui l’avait trouvée agonisante qui avait fini par lui poser les premières questions. Il s’était présenté sous un titre dalatien qui lui disait vaguement quelque chose n’apportant pas d’autre nom à ses explications. Avec difficulté, la jeune femme lui avait donné le sien ainsi que ses origines. Pour le reste, elle mentionna l’embuscade sans vraiment s’attarder sur les détails et, surtout, en omettant d’en donner les raisons.

« T’as fait un sacré carnage ! On a vu la scène de loin avec mon maître. Il a agité direct son baton et on a juste eu le temps de voir le troisième larron se faire la malle après t’avoir laissé un souvenir dans les côtes. » avait claironné un jeune dalatien qui lui prodiguait parfois certains soins.

La jeune femme avait grimacé non sans douleur. Son regard suivait les mouvements du maître en question qui s’afférait derrière son apprenti. Le Dalatien s’était alors retourné avec cet air indéchiffrable :

« Des questions ont été posées. Des rumeurs ont circulé mais personne ne savait qui ils étaient. »

Elle avait grimacé, poussant un borborygme qui devait passer pour un ricanement. Le jeune elfe assis à son chevet s’était légèrement redressé.

«  Disons que t’as eu de la chance de tomber sur nous. Quelques minutes de plus et on ne pouvait plus rien pour toi. »

Elle avait croassé une question. Ou quelque chose qui semblait ressembler à une question. Il lui semblait qu’elle n’avait pas bu depuis des jours. La gorge sèche, elle se retint de tousser, anticipant déjà la douleur que ferait naître un tel geste.

« Après-demain tu rencontreras officiellement l’Archiviste. Repose-toi d’ici là

✶✶✶

Je ne me souviens pas de la dernière fois où j’ai écrit quelque chose de ma propre initiative. Parler m’est encore pénible, bouger plus encore mais le sommeil me fuit. J’ai demandé au plus jeune de mes soigneurs de me prêter de quoi écrire pour m’occuper le temps.

J’ai réalisé sur le tard que l’apprentie était en vérité une femme ce qui a eu l’air de l’amuser beaucoup. Ne pas pouvoir parler librement a ses avantages cependant, elle ne s’est pas attarder plus longtemps sur le sujet. Elle se nomme Sihan'diel et fait la conversation pour nous deux. Pour nous trois si l’on prend en compte son précepteur tout aussi silencieux que moi.

Au début, Sihan'diel me posait beaucoup de questions, notamment sur les hommes et le fonctionnement des cités. L’absence de Vallaslin a dû l’induire en erreur. Face à mon mutisme, elle a fini par abandonner et s’est mise en tête de m’éduquer sur le sujet des clans nomades. Je crois qu’elle a pris mes sourires pour un signe d’engagement puisqu’elle ne cesse de me parler des traditions dalatiennes.

J’aime bien le timbre de sa voix quand elle me raconte les histoires de nos ancêtres, plus encore lorsqu’elle me parle de leur magie. Il semblerait que mes soigneurs soient tous deux thaumaturges d’ailleurs ; ce qui explique sans doute le fait que j’ai pu survivre de mes blessures.

Sihan'diel est un peu étrange. Elle montre beaucoup d’entrain pour évoquer certains sujets et se referme complètement sur d’autres. J’ai essayé de l’interroger là-dessus sans succès. J’ai seulement pu obtenir de vicieux rappels de mon état actuel dont je me serais bien passée.

✶✶✶

Je n’ai pas écrit depuis un moment. J’ai repris progressivement l’exercice et depuis, je n’ai ni le temps ni la volonté de gratter le papier. Lorsque je me repose enfin, mon cerveau est trop confus pour aligner des pensées cohérentes.

Combien de temps cela va-t-il prendre ?

Je dois me rétablir, à tout prix. Je progresse, trop lentement à mon goût. Et s’ils me retrouvaient ?

Sihan'diel a dit qu’aucune rumeur n’est venue de la cité qui pourrait me concerner mais qu’en sait-elle ? Elle les tient de son frère. Ce dernier lui ressemble de façon troublante. Il m’a appris que l’aravel doit bientôt reprendre la route. J’appréhende déjà le voyage.

Le voyage se passe bien mieux que prévu. La roulotte ne présente presque aucun cahot. Les Hahls sont des animaux fantastiques. J’aime bien ouvrir un pan de toile et observer leur gracile progression.

Sihan'diel me rend visite régulièrement et nous discutons librement. Je ne lui ai pas parlé de mes véritables origines, continuant d’entretenir un passé d’elfe citadin. J’en profite pour poser beaucoup de questions et combler certaines lacunes. Certains détails de nos traditions m’avaient échappées.

J’aime beaucoup discuter avec Sihan'diel de l’intégration des Dalatiens parmi les autres peuples. Nos avis sont très différents mais j’apprends beaucoup à ses côtés. J’aimerais pouvoir en faire autant mais il est difficile de m’étendre sur mon expérience sans évoquer certaines parts de mon passé.

Les relations avec les autres membres de l’Aravel sont plus chaotiques ; surtout depuis que nous avons cessé de voyager. Ils se méfient de moi, à raison sans doute. Je n’aime pas leur façon d’insister sur mon absence de Vallaslin. Ils ne disent rien mais leurs regards suffisent.

J’ai repris l’exercice de façon plus sérieuse. Des assouplissements et un peu de renforcement musculaire mais je n’aime pas vraiment les regards que cela attire. Si je veux reprendre l’entrainement sérieusement, il faut que je puisse le faire à l’abri de regards indiscrets.

Au début, ils ne voulaient pas me laisser m’aventurer en forêt mais j’ai réussi à les convaincre en insistant un peu. Sihan'diel demande parfois à m’accompagner. Son frère le voit généralement d’un mauvais œil. C’est un bon combattant d’ailleurs.

J’ai tenté de discuter avec les chasseurs aujourd’hui, sans succès. Je crois qu’ils n’aimaient pas vraiment partager ce qu’ils savaient.

J’ai décidé de m’entraîner devant Sihan'diel lorsque je pars en forêt. Je n’avais pas besoin de lui cacher mes talents de combattant, elle en a déjà eu un aperçu le jour où ils m’ont secourue. Heureusement, elle ne me pose pas trop de questions sur l’origine de mon style de combat. Je le vois dans ses yeux qu’elle aimerait savoir mais, heureusement, elle n’ose pas.

Le clan n’a pas de véritable guerrier par ailleurs. Certains se débrouillent plutôt bien au combat mais ce n’est pas vraiment leur fonction première. Je me demande comment ils font pour ne pas avoir de problèmes avec les criminels de passage. La magie peut-être ? Les capacités du maître thaumaturge m’impressionnent, celles de son apprentie également. Elles m’effraient un peu. J’ai essayé d’en parler avec eux mais ils m’ont répondu avec un sourire entendu. J’ai eu du mal à ne pas grincer des dents.

✶✶✶

Cela va faire près de quatre mois que j’ai rejoint l’aravel mais je n’en fais pas vraiment partie. Maintenant que j’ai entièrement récupéré, j’ai essayé de me joindre aux tâches quotidiennes mais ma présence n’est pas toujours bien acceptée. Je vois les efforts de Sihan'diel pour m’intégrer et j’en suis touchée. Et malgré notre différence d’âge, je crois bien qu’elle est ma première véritable amie. Il est étrange d’ailleurs de penser que cette enfant puisse m’apprendre autant, j’aurais aimé pouvoir en faire autant.

Plus le temps file cependant et plus je réalise que je ne serais jamais une véritable Dalatienne. Une part de mes origines m’ont été volées, arrachées. Le constat est dur, plus encore pour ceux qui m’ont accueillie et ont pris soin de moi. Nous en avons discuté avec Sihandel et elle s’est énervée. Elle ne comprend pas et je ne lui en veux pas. Elle ignore qui je suis réellement et ce que j’étais auparavant.

Je songe à partir. Je leur dois tant et, pourtant, je ne peux rester. Il y a une cité non loin de la limite Est de la forêt où nous nous trouvons. Il est temps de faire mes préparatifs.

Je ne sais pas encore si je vais annoncer mon départ. Personne ne semble se douter de rien, du moins ils n’en montrent rien. J’ai accompagné certains artisans en ville, j’en ai profité pour laisser traîner l’oreille et négocier quelques fournitures. J’ai entendu parler de troupes mercenaires installées dans la cité la plus proche, je pourrais tenter d’y trouver un poste.

Si je ne peux fournir d’explications à Sihan'diel, au moins puis-je essayer de gagner son pardon. J’ai laissé une rune dans ses affaires, le nom de mon clan d’origine y est gravé. J’ignore si elle le comprendra. Il n’est plus temps de faire marche arrière, je dois partir.

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Archives de la Main Rouge, compagnie mercenaire

Le présent contrat est passé entre la Main Rouge, compagnie mercenaire Féreldienne, et Alda Ar Var.

Par la présente, la recrue répondant au nom d'Alda Ar Var est engagée en tant qu'équarrisseur et piqueur au sein de la division soutien de la compagnie, sous la tutelle du médecin de la compagnie, Toubib.


✶✶✶

« Dans la compagnie, tout le monde a un rôle à accomplir. Au quotidien, tu seras chargée d’assister Toubib. A la fin d’un combat où la compagnie aura pris part, tu accompagneras Lancier pour achever tous ceux tombés sur le champ de bataille et qu’on ne peut pas sauver. Tu devras récupérer sur les cadavres tout ce qui peut nous être utile. Quand on est en déplacement et si Toubib n’a pas besoin de toi, tu pourras rejoindre de temps en temps la compagnie des éclaireurs pour qu’ils t’apprennent les rudiments. Tu seras chargée de ramener et de dépecer les proies qu’ils trouveront. C’est compris ? »

La jeune femme opina doucement du chef. La compagnie avait repris la route le lendemain de son intégration. Elle avait assisté aux préparatifs avec perplexité, aidant du mieux qu’elle pouvait. Le soir, alors qu’elle regardait le camp se monter, Lieutenant était venu la voir et l’avait menée jusqu’à la tente de Toubib.

« Je peux combattre aussi. »

L’officier fronça les sourcils.

« Pour l’heure tu fais ce qu’on te demande et ce pour quoi on t’a embauché. Pour la suite on verra. Tu rejoindras nos entraînements plus tard. »

Comme elle acquiesçait une nouvelle fois, l’officier héla le médecin de la compagnie et lui désigna la jeune femme. Il lui donna quelques instructions puis la planta là, vociférant déjà de nouveaux ordres aux hommes de la compagnie tandis qu’il s’éloignait.

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« Ça fait un moment que tu as rejoint la compagnie maintenant, Alda. Ça t’fait quel âge ? »

La jeune femme fit tournoyer son verre. L’alcool accrochait la lumière ambiante. Comme elle suivait les reflets ambrés qui s’y jouaient, elle fronça les sourcils à la recherche d’une réponse.

« J’sais pas exactement. 22, quelque chose comme ça, Capitaine. Pourquoi ? »

Elle posa son verre et releva la tête en direction de l’homme qui lui faisait face. Tout en haussant un sourcil, elle l’interrogea du regard.

« J’étais Lieutenant à l’époque. Yen a plus beaucoup de la Compagnie à se souvenir que t’es rentrée parmi nous en tant que piqueuse. T’en as fait du chemin depuis… »

Comme il laissait sa phrase mourir, il fronça les sourcils puis leva son verre pour en boire une gorgée. La jeune femme l’imita.

« Et t’as fait du bon boulot. Ya pas à dire, de nos jours, t’es certainement la meilleure lancière de l’avant-garde. »

Cette fois-ci, ce fut au tour d’Alda de froncer les sourcils.

« Mais j’suis bien meilleure quand on me donne une épée, tu le sais très bien…Capitaine, rajouta-t-elle avec un léger temps de retard. Et puis j’en ai marre de porter ce fichu étendard. Il serait peut-être temps de passer le flambeau non ? »

Un éclair passa dans le regard du Capitaine. Il s’apprêtait à répondre quelque chose lorsque Toubib vint s’asseoir à ses côtés, une pinte en main. Ce dernier semblait las. Il n’avait même pas pris le temps de changer de chemise. Cette dernière, crasseuse, présentait des tâches de sang.

« Peut-être bien »

Répondit laconiquement le Capitaine tandis qu’il levait son verre à la santé du médecin. Ce dernier grommela quelque chose. Alda leva à son tour son verre et ils trinquèrent.

✶✶✶

Je n’ai pas écrit une ligne depuis que j’ai intégré la compagnie. Pas que j’en ai pas eu envie, j’en ai tout simplement pas eu le temps, ni l’occasion. Et me voilà obligée d’écrire dans les archives de la Compagnie. Toubib est blessé et le Capitaine a tenu à ce qu’on garde une trace des derniers événements. La Main Rouge est une des plus anciennes compagnies mercenaires, ses officiers tiennent à ce que son histoire soit retranscrite. Pour la postérité ou quelque chose du genre.

Bref, me voilà en train d’écrire dans ces archives et je ne sais même pas par où commencer. Alda Ar Var, sous-lieutenant de la Compagnie et adjoint au commandement de la troupe d’éclaireur, je laisse une trace dans ces écrits, puissent-ils retracer fidèlement les derniers événements.

L’héritier de Ferelden nous a engagés. La menace des Engeances se fait de plus en plus présente et des rapports l’ont informé de troupes qui se constituent en bordure du royaume. L’armée royale n’est malheureusement pas en mesure de couvrir toutes les frontières. La Main Rouge a donc été mise sur le coup pour un très bon prix. Avec ça, on aura de quoi couler de vieux jours. Si on y survit bien entendu.

Notre compagnie a été détachée en plusieurs troupes, l’une pour assurer le soutien des forces en place, d’autres la sécurisation de lieux clés et deux troupes d’éclaireur chargées de suivre les déplacements des Engeances et de repérer les premières formations. Jusqu’ici, nous n’avions à faire qu’à des groupes réduits, souvent désoeuvrés, d’Engeances. Leur apparition est chaotique et difficile à prévoir mais nous pouvons les endiguer rapidement. Il y a de ça trois jours, nous avons repéré un groupe plus consistant. Quelque chose dans leur déplacement, dans leur façon soigneuse d’éviter les villages les plus proches nous a mis la puce à l’oreille. Nous avons décidé de les suivre. Nous sommes tombés sur une cinquantaine d’Engeances en formation de combat. Elles nous préparaient quelque chose et ça n’avait rien de joli.

Nous avons évacué les populations les plus proches et nous avons engagé les premiers combats. La stratégie consiste à les aiguiller vers une zone éloignée des populations, si possible à notre avantage. Un détachement de l’armée royale est en route pour nous porter soutien mais j’ignore s’ils arriveront avant que la situation ne dégénère réellement. Heureusement pour nous, nous pouvons compter sur l’appui d’une délégation de Gardes des Ombres. Leur expérience des Engeances nous est précieuse, leur talent au combat plus encore. Un Garde des Ombres a été détaché dans chaque groupe d’éclaireur afin de nous aider à détecter les Engeances, ils ont un véritable sens pour cela. J’ai d’ailleurs essayé de question le Garde des Ombres de notre troupe mais il est resté très évasif.  Il ne rechigne pas cependant à nous enseigner tout ce qui pourrait être utile contre les Engeances. Nous avons sensiblement le même âge mais je détecte chez lui quelque chose d’usé, j’ignore combien de combats de la sorte il a pu mener. Je suis contente que nous puissions compter sur lui.

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L’état de Toubib s’est amélioré mais il a l’air bien soulagé de me voir tenir ces archives. Je n’ai pas vraiment le cœur de lui redonner la tâche. J’ai lu une partie des archives qu’il a écrite, pour un mec peu bavard, il a un style agréable. J’ignorais que la compagnie avait autant voyagé. Depuis que je les ai rejoints, nous sommes restés principalement du côté de Ferelden.

J’ai participé à de nombreux combats, parcourus autant de champs de bataille et de carnages que peut compter une vie de mercenaire mais jamais je n’aurais cru affronter de telles abominations.

Et je n’en suis pas à ma première confrontation avec une Engeance depuis que nous avons accepté cette mission mais, hier, a été sans doute le combat le plus effrayant que je n’ai jamais mené. Nous avions pour mission d’aiguillonner la troupe pour essayer de les éparpiller. Nous voulions profiter de la disposition du terrain, malheureusement les Engeances nous ont pris de court. Elles nous avaient préparées une embuscade. J’ignore comment elles ont pu prévoir nos déplacements. Ont-ils des éclaireurs chargés de nous filer ? Toujours étant que sans la présence du Garde des Ombres, nous serions tombés dans le piège. Les combats ont été sanglants. Les Engeances ont été tuées pour la plupart, quelques-unes ont réussi à prendre la fuite et on sans doute pu rejoindre le gros de leur troupe. De notre côté, presque toute la troupe a été décimée. Presque tous les survivants ont été blessés. Je dis presque car je suis la seule à être indemne et j’ignore par quel miracle. Cette fois-ci, j’avais pris mon bouclier et la lance. Habituellement, j’opte pour deux sabres lorsqu’il s’agit de ce type de mission. Je ne sais pas bien pourquoi j’ai changé mon équipement mais je peux en remercier les anciens. Le Garde des Ombres s’en est sorti avec quelques égratignures également mais rien de sévère. J’ai été impressionnée par ses prouesses au combat. Je l’avais déjà vu combattre, évidemment, mais cette fois-ci c’était différent. Avec son armure lourde et son style de combat, je n’aurais pas cru qu’il puisse se déplacer aussi vite. Il y a quelque chose d’un peu inhumain là-dedans. On a bien sympathisé d’ailleurs, j’espère réussir à lui soutirer quelques informations sur le sujet.

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Archives de la Main Rouge, compagnie mercenaire

Le sous-lieutenant Alda Ar Var quitte les rangs de la compagnie en ce jour.

La somme qui lui est due suite à ses services lors du dernier contrat de la Main Rouge lui a été remise ainsi qu’une prime pour remerciement de ses services. Son souvenir restera gravé dans nos mémoires et nos archives, puisse la fortune lui sourire.


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Elle se souvenait des paroles qui avaient été prononcées. Elle pouvait encore sentir les reliefs du calice entre ses mains puis le sol s’était dérobé sous elle. Dans un élan de panique, elle avait cherché du regard le Garde des Ombres mais les ténèbres brouillaient déjà sa vue.

Horizon rougeoyant sur un fond d’apocalypse. Elle avait cligné des yeux à plusieurs reprises, la main sur le front. Une douleur sourde vrillait ses tempes. Elle ployait presque sous le coup de la migraine. Puis le cri avait retentit, atroce, inhumain. Et elle avait alors plus voir les légions s’étendre sous elle puis les abimes qui s’enfonçaient jusqu’aux tréfonds de la terre. Un instant elle fut prise de tremblements, craignant que les créatures ne l’apercevoir. Avec horreur, elle réalisa alors qu’elle était l’une d’elles.

Bienvenue parmi nous, Alda Ar Var.

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Ordre de service

Commandant, nous présentons nos plus humbles excuses pour le retard dans la réponse à votre précédente missive. Le bastion d’Orlaïs envoie par la présente un détachement de ses Gardes des Ombres afin de combler les rangs de Fort Bastel et de participer à la reconstruction de la Garde Féreldienne.

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Plis sous sceau

Commandant, parmi les gardes envoyés en renfort, je recommande sincèrement le Sergent Ar Var pour la formation des troupes de par son expérience au combat et des missions réalisées pour la sécurisation des frontières orlésiennes. Par ailleurs, ses origines féreldiennes et son expérience d’Orlaïs pourrait vous être utile afin de renforcer le lien entre nos deux bastions.

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Premières pages des archives de Fort Bastel

Une fois n’est pas coutume, j’aurais sérieusement du la boucler sur ce coup-là. Je ne sais pas exactement ce qui m’est passé par la tête quand j’ai évoqué les archives de la Main Rouge. Je mettrai ça sur le compte de la bière de trop. Toujours étant qu’on évoquait les souvenirs à jamais perdus de Fort Bastel et des gardes passés avant nous et j’ai décidé de parler des archives que la Main Rouge tenait, décennie après décennie. Quand j’ai dit qu’il s’agissait de la plus ancienne compagnie mercenaire féreldienne connue à ce jour, ça a eu l’air d’intéresser le commandant. Et moi qui me suis mise à débiter joyeusement mes histoires tandis qu’il me pressait de question me voilà à rédiger les premières pages de ces archives et à devoir tenir les registres.

Formidable idée que voilà ! Et puis j’ai déjà noirci quelques pages pour le compte de la Main Rouge, pourquoi ne pas me lancer dans la tenue d’archives pour la Garde de Férelden ? Evidemment mon commandant.

Qu’on n’aille pas me dire que je me défile devant mon devoir. Les ordres sont ce qu’ils sont et moi, Alda Ar Var, maître d’arme de Fort Bastel, je m’acquitterai de ma tâche. Mais qu’on ne s’y trompe pas non plus : au diable les écrits poussiéreux d’une âme somnolente et la paperasse administrative. Ces écrits seront ce qu’ils sont avec toute l’objectivité que l’on doit à un auteur unique désigné volontaire pour la tâche. Que le commandant s’en morde donc les doigts, il n’échappera pas à ce qui doit être consigné dans ses pages. Et s’il trouve à redire, il faudra qu’à l’avenir il se montre plus précis dans ses directives.

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Archives de Fort Bastel

Tenir ces archives s’est révélé plus éprouvant que je ne le pensais. Les journées sont bien remplies à Fort Bastel. Il ne s’agit pas seulement de former les nouvelles recrues mais de reconstruire entièrement la garde de Férelden. Le commandant a beau s’escrimer de toutes ses forces, certaines choses prennent un temps et des ressources considérables. Je dois avouer que lorsque la journée se termine enfin pour moi, je n’ai plus vraiment le cœur de tenir ces archives. Les pensées s’embrouillent et les formuler clairement devient alors un exercice pénible, éreintant. Je glisse donc dans ces archives des notes éparses sur les dernières avancées en espérant qu’un jour je puisse trouver le temps de les rédiger comme il se doit.

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Note pliée dans les archives de Fort Bastel

Heureusement que nous pouvons compter sur l’appui du nouveau roi. Ancien garde de Ferelden, il comprend les contraintes qui sont les nôtres et se démène pour nous permettre de reconstruire Fort Bastel. Je l’ai connu par ailleurs lorsqu’il n’était qu’un garde parmi les autres. Nous avons exercé quelques missions conjointes lorsque j’appartenais encore à la Main Rouge.

J’ai eu des nouvelles de cette dernière d’ailleurs. Ils étaient de passage en Férelden et j’ai pu leur faire parvenir une missive en leur annonçant mes nouvelles positions. J’ai profité d’une mission non loin de la ville où ils s’étaient installés pour revoir mes anciens camarades. Je suis Lieutenant maintenant, ça les a soufflés quand je leur ai annoncé mes nouvelles positions à Fort Bastel. Toubib a pris un sacré coup de vieux mais il a bien rigolé quand je lui ai annoncé que je tenais les archives de la garde. Malgré toutes les années passées à le côtoyer, je ne l’avais jamais vu rire de cette manière. Peut-être qu’il se détend avec les années le vieux ? Toujours étant qu’il m’a donné quelques astuces pour la tenue des archives.

Ça m’a fait bizarre n’empêche de revoir l’étendard de la compagnie flotter au vent. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser à la personne que j’étais à cette époque. Bon sang, des années ont passée, j’ai l’impression d’être une toute autre personne. Le poids des responsabilités peut-être ? Ahah.

Tout compte fait je ne pense pas que je vais ajouter ces notes aux archives de Fort Bastel. Dernièrement le commandant est tombé sur mes premiers écrits et il n’a pas eu l’air vraiment satisfait. A défaut d’écrire avec la plume qui lui plaira, je peux au moins faire l’effort de rester à l’essentiel en ce qui concerne la garde féreldienne.

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Archives de Fort Bastel

Ces notes ne concernent pas directement Fort Bastel mais, pour la postérité du royaume, je me sens obligée de les ajouter aux archives.

Le conclave a explosé. Il n’y a eu aucun survivant à l’exception d’une templière orlésienne. D’après ce que racontent les rapports, il ne reste plus qu’une immense distorsion en lieu et place du Conclave. Et depuis l’explosion les Engeances pullulent. Aucun de nous n’avons ressenti jusqu’ici la présence d’un Archidémon mais nous avons tous le pressentiment d’être au bord d’un nouvel enclin. Quelques gardes de férelden cependant, certains plus jeune en service que moi, ont commencé à ressentir l’attraction de l’Appel. Quelque chose ne va pas, il nous faudrait enquêter sur cette explosion et cette unique survivante. On dit qu’elle est en mesure de refermer les brèches dans le voile. Elle n’a pourtant rien d’une mage. Les récits sont vagues, contradictoires parfois. J’aimerais bien me rendre à Darse et voir ce qu’il en est réellement. On raconte que des soldats se sont rassemblé autour de cette templière et envisagent de recréer une Inquisition.
Invraisemblable. Alors que nous nous relevons enfin de nos cendres il semblerait que le destin ait décidé de se jouer de nous. Comme s’il nous fallait absolument un nouvel enclin…

✶✶✶

Archives de Fort Bastel

Jusqu’ici nous refusions de croire en un nouvel enclin. Aucun de nous n’a rêvé d’archidémon, les attaques d’Engeances semblaient relativement éparses malgré les apparitions de brèches dans le voile. L’attaque de Darse en revanche a confirmé nos pires appréhensions. Un dragon a attaqué la nouvelle Inquisition. Il était accompagné d’une Engeance répondant au nom de Corypheus. Quand le commandant a appris la nouvelle, je l’ai vu frémir. Il en sait peut-être un peu plus que nous au sujet de ce Coryphéus. Les archives de Fort Bastel, du moins ce qu’il en reste, ne disent rien à son propos. Il faudrait que je puisse me renseigner de mon côté. Lorsque j’en aurais le temps évidemment…La formation des nouvelles recrues est plus prenante que jamais avec cette menace d’Engeances.

L’Inquisition s’est finalement rassemblée sous l’étendard de cette templière survivante, ils ont rétabli leur base dans ce qui semblerait une ancienne forteresse dalatienne. J’ignorais complètement son existence, j’ignorais même que mon peuple ait pu s’aventurer aussi loin dans les montagnes. J’aimerais pouvoir m’y rendre un jour, ne serait-ce que pour découvrir ce que nos ancêtres ont laissé derrière eux. Et puis pour rencontrer l’Inquisitrice aussi. Les récits que l’on raconte à propos de son don sont intrigants. Je me demande si ses capacités tirent leur source, à l’instar des gardes des ombres, des Engeances elles-mêmes.

✶✶✶

« Ne rien oublier. Souvenez-vous des raisons qui vous poussent à prendre les armes sans quoi vous ne serez rien de plus qu’une bête sanguinaire lancée sur un champ de bataille. Vous n’êtes pas de simples soldats, vous êtes le dernier rempart contre l’Enclin. Ces cauchemars, ils vous hantent pour que vous ne l’oubliiez jamais. Maintenant, rompez les rangs. »


Alda Ar Var Latest?cb=20150523145513

Jeu 3 Mai 2018 - 19:19

Anonymous
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Fiche de validation


Félicitation, Alda tu es maintenant officiellement,

Validé(e) !


Avis du staff sur ta présentation : C'est avec plaisir que je te souhaite à nouveau la bienvenue sur ce nouveau forum ! J'avoue que j'ai été un peu découragé par la longueur de ta fiche, mais tu as une très belle plume qui sauve largement le tout ! De plus, on ne s'ennuie pas dans l'histoire, ton choix de choisir des moments précis et de changer de support de narration apporte de la dynamique, c'était vraiment chouette ! Bonne route parmi nous Adla, et réserve moi un lien et un RP !

Maintenant que je suis validé(e), que faire ? Maintenant que ton groupe a été attribué, tu débloques plusieurs nouvelles fonctionnalités sur le forum ! Tu as désormais accès au flood où tu pourras t'amuser autant de fois que tu le voudras. N'hésite pas à donner un coup de pouce au forum, en votant pour nous aux topsites afin de pouvoir avoir plus de visibilité et obtenir de nouveaux joueurs sur notre plateforme !

Mais avant toute chose, tu peux avoir accès à la section Relations et Annexes jusque là invisible !.
Tu peux ouvrir un sujet pour ta Gestion RPG et lister tous tes RPS en cours, gérer tes relations dans ta Fiche de liens,  ouvrir une boîte aux lettres pour recevoir tes missives, et enfin t'isoler pour rédiger dans ton journal intime et ne parler que de toi.

N'oublions pas le plus important : Maintenant tu as accès au système de points d'expérience et au(x) QG de ton (tes) faction(s) ! De nombreuses surprises t'y attendent : tu pourras échanger avec les autres membres de ta faction pour établir des stratégies et gérer les ressources de ton groupe !

N'hésite pas à demander un RP aux autres membres du forum et créer des liens avec eux ! Rendez-vous sur le discord ou sur ce lien pour demander un jeu aux membres disponibles !

Sur ce, cher membre, nous te souhaitons un bon jeu !



Ven 29 Juin 2018 - 10:17

Anonymous
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Fiche archivée pour départ de son auteure.
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