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Lun 11 Juin 2018 - 23:39

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Der Freischütz




Le Bourbier Délaisse, qu'importe soit son nom -c'était toujours un bourbier en marge de la civilisation-, était vraiment le dernier genre d'endroit pour un homme comme Greagoir. Les marais de ce types étaient des pièges atroces pour une armée, dévorant les hommes autant que les bêtes. Mais dans ce foutu endroit, les hommes morts ne voulaient pas le rester ! Les villages étaient abandonnés, et une fine pluie tombait sur le marais qui semblait perpétuellement assombri. Greagoir avançait, en lourde armure et entouré d'une poignée de soldats en qui il pouvait faire confiance ;

Il était venu ici pour un simple objectif : Des caches de matériels se trouvaient dans cet endroits, abandonnés par des anciens contacts lorsque tout est partit en bordel. Le matériel était toujours bon à prendre, surtout quand on était en manque de matériel comme la bande à Greagoir. Quand ils virent le premier banc de morts-vivants, faute d'avoir trouvé un meilleur nom, une extermination progressive se mit en place. Chaque mort qui bougeait recevait une flèche dans la tête, chaque mort qui ne bougeait pas se voyait démembrer. Comme ça, il n'y avait plus de dangers. La tâche était longue en revanche, dangereusement longue. Greagoir ne savait pas si il y avait des patrouilles de groupuscules comme de la noblesse du coin ou de l'Inquisition, mais il comptait faire son affaire vite et bien.

Il arrivèrent près d'un pont. L'eau n'était vraiment pas bon signe dans ce marais. L'ancien chercheur de la vérité se retourna vers ses hommes.

« Attention les gars. Vous tombez, c'est la fin. »

C'est en disant ça qu'il vit quelque chose se mouveoir sur le pont en bois branlant. Des morts vivants  s'attaquaient à une femme, une femme qui semblaient avoir fait du chemin si l'on croyait la poussière sur les vêtements. Elle tentait tant bien que mal de se défendre, et elle faisait même un bon boulot si on le compare au boulot inefficace mais implacable des morts. Greagoir fut étonné. Cette femme était la première vivante qu'il voyait en dehors des poissons et des cochons sauvages qui habitaient dans le coin. Mais que diable faisait-elle ici ? Il était intrigué. Elle n'allait peut être pas tenir face à cet assaut de morts vivants, il ne connaissait pas vraiment ses capacités mais il n'allait peut être pas prendre de chances. Et peut être, peut être, qu'elle allait pouvoir lui indiquer des endroits pour l'orienter.

Il fit un signe à ses hommes, et trois flèches furent tirés. Trois flèches attérissèrent dans le crâne des morts vivants qui assaillaient la femme. Il en restait un, qu'elle pourrait sûrement mettre à terre.
Après que le combat soit terminé, il l'interpelle.

« Hé ho ! Il ne fait pas bon de se promener dans ses terres. Venez donc avec nous. »

Ils s'approchèrent d'elle, Greagoir prenant de l'avance tandis que ses hommes restaient plus en arrière, afin de ne pas intimider la jeune femme.


Jeu 14 Juin 2018 - 14:12

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Der Freischütz





Curieux équipage que les deux ombres au milieu des morts : la première, la plus grande, élancée et vive, semblait légère malgré le poids des marais à ses chevilles. Si elle éprouvait quelques difficultés à se déplacer dans la vase, les herbes putrides et la lie, rien n'en était montrée.
La seconde, animal, possédait une brutalité qui faisait craindre les dangers. Elle ne grognait pas, postant son silence comme une chose effroyable et maléfique pour les esprits les plus simples. A la lueur de la lune, des crocs d'une pâleur sourde étincelaient parfois,, comme pour ricocher contre les éclats de l'épée que Deirdre tenait.
Deirdre et son chien, la jeune fille et le dogue.
Curieux équipage, oui, ils se battaient côte à côte et si l'on pouvait se demander ce qu'un chien de guerre de Ferelden faisait avec la jeune fille, on ne pouvait douter qu'elle en était la maîtresse désormais. Car l'animal restait près d'elle, surveillait ses gestes, attendait ses ordres parfois alors que Deirdre repoussait les attaques des morts que le chien tentait de renverser pour ne pas qu'ils se retrouvent encerclés. Il n'avait pas le temps de mordre, de s'attarder sur une victime, le temps jouait contre eux.
Trois flèches volèrent alors, sifflèrent. Trois flèches se plantèrent dans trois crânes, quant au quatrième, d'un mouvement souple du poignet, maîtrisant l'ampleur du geste et le porté de l'épée tout à la fois, Deirdre le décapita.
Elle releva la tête : ses joues oscillaient entre le rouge de l'effort et le blanc de l'épuisement. Il y avait bien ses yeux pour briller, presque fiévreux, surtout féroces, et ce regard elle le posa sur le guerrier qui venait de l'apostropher.

”Hola Messire ! Venir avec vous, c'est là le prix de vos trois flèches? En ce cas trouvez quelqu'un d'autre pour le payer, car je n'ai pas demandé votre aide et préfère ma solitude à votre compagnie.”

A ses côtés, le chien s'assit séant. Tirant un tissu étonnamment propre et de bonne qualité de sa gibecière, Deirdre entreprit de nettoyer la larme de son épée afin que le sang ne l'oxyde en rien. D'arme, elle n'avait que cela en plus des crocs d'Errol, alors la jeune femme y portait un soin tout particulier, ainsi qu'on la lui avait appris.
Son épée, y penser en ces termes était douloureux, le souvenir de la main d'un mourant posant la sienne sur le pommeau et lui enjoignant de fuir, de sauver sa vie.
De le laisser lui, à la mort.

”Faut-il être fou pour chercher quelque chose par ici.... Parce que vous ne fuyez rien, n'est-ce pas? Il n'y a ni panique, ni fatigue sur vos visages et vos armures. Pas plus qu'elles ne sont faites pour des gens ayant l'habitude de bourlinguer dans de tels paysages....Et vous ne me semblez pas pressés par le temps. “

Elle même, elle fuyait, n'en avait pas honte, gardait simplement le secret du pourquoi. Son regard se fit un peu plus sévère, posé sur Gréagoir de nouveau.

”Si vous êtes des hommes d'honneur et de courage, plutôt que vous suivre, je peux bien partager un repas avec vous. Après, nos chemins se sépareront ainsi qu'il en est souvent entre les hommes....”

Sam 30 Juin 2018 - 15:02

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Greagoir effectua une pose pour regarder ses soldats d'un regard interrogateur. Elle était spéciale, celle là. De la façon dont elle parlait, on aurait dit qu'elle sortait d'un bouquin. Ou d'une chantrie. Mais elle était observatrice, et bougrement maline. Peut être qu'il aurait dû laisser les morts vivants l'exécuter, mais elle se serait probablement débrouillée. Bah ! Autant faire le mieux de cette situation. Il fit un signe à ses hommes, qui approchèrent.

« Vous avez bien deviné. Je ne vais pas vous forcer à nous suivre, loin de là l'idée. Mais il est dangereux de fourailler dans ces terres. Mais un bon repas chaud et un repos à l'abri et au sec ne serait pas une mauvaise idée. J'espère que vous avez vos propres rations en revanche, nous ne pouvons pas nous permettre de sacrifier des provisions. »

Cela était vrai, mais Greagoir ne voulait pas gaspiller de la nourriture pour une parvenue qui avait la fantaisie de se balader dans ce bourbier. Il suffisait maintenant de trouver un bon endroit pour camper.

« Nous n'avons ni peur ni empressement sur le visage, car nous venons en reconquête de la nature. Enfin, jusqu'à ce que nous trouvons ce que nous voulons, car je ne veux pas rester dans ce maudit endroit. Entre les moustiques et le bourbier, je préférerais me faire encercler par des mages de sang. »


Et il pensait bien ce qu'il disait. Cet endroit n'étais pas très hospitalier. Il envoya Grigori, son éclaireur le plus habile, tenter de trouver un endroit sec où camper. Ce ne devrait pas être difficile, et il reviendrait probablement vite. Mais pour l'instant, ils devaient s'éloigner de cette eau.

« Ecartons nous plutôt du chemin de cette rivière, et éloignons nous le plus vite possible de ce lac. Je ne sais pas si vous l'avez remarqué, mais un bon paquet de corps ont été jetés dans ces eaux croupies, et ils n'ont apparament pas dit leur dernier mot. »

Il entraîna Deirdre et l'autre soldat vers l'intérieur des terres, vers un endroit plus sec. Sûrement, Grigori allait revenir vite. Il avait intérêt à revenir.

Lun 2 Juil 2018 - 11:41

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Der Freischütz




”Bien triste serait le héros désirant ainsi reconquérir la Nature sans peur ni empressement, car cela le condamnerait à mort alors, monsieur. Lui comme tous ses hommes... Il faut craindre les choses pour en chercher le respect, et par le respect vient la compréhension. Sans cette compréhension, il est difficile de trouver les plans et les stratégies pour amener à la victoire.”

Un demi-sourire zébra le visage de la jeune femme, comme un coup d'épée, une cicatrice. Elle restait debout, dans sa dignité tranquille, peu importe combien l'endroit était lugubre, peu importe qu'elle n'ait rien de noble ou de beau elle-même.

”Mais je ne suis qu'une simple femme, Messire, les pieds dans la boue, les mollets aussi alors au fond, mes mots n'ont aucune importance...”

S'amusait-elle de la situation, Deirdre? Sans doutes, car les paroles de Gréagoir ne lui avaient fait sentir aucune menace. Elle hocha la tête un peu, avec lenteur, gravité. Non, elle ne possédait aucune nourriture, mais l'homme avait été honnête en la prévenant, hors l'honnêteté était une chose que la sauvageonne voyait de moins en moins dans ses errances.
Un regard au chien comme une discussion silencieuse, puis la jeune femme avança, rejoignant l'homme, lui faisant face un peu plus

”Avez-vous déjà vu des morts en repos, ayant dit tout ce qu'ils avaient à dire? Moi jamais, peu importe qu'ils reviennent ou non comme ceux-là après.... C'est bien dramatique de mourir, ce n'est jamais en terminant tout ce que l'on devrait faire.”

Le souvenir d'une main ensanglantée qui serrait la sienne une dernière fois, et les larmes sur le visage de Deirdre. Depuis elle ne pleurait plus vraiment, portant ses sourires comme autant de masques, sauvageonne irréelle qui allait et venait, ne se liait jamais.
De temps en temps on voulait l'attraper, lui faire du mal parfois, bien peu désiraient l'aider. En mourant, le chevalier avait emporté avec lui tout l'amour, toute l'affection que la jeune femme pouvait sembler provoquer.
L'autre homme de Gréagoir l'observait, un instant Deirdre rêva de grandeur et de combats contre chacun d'entre eux, elle et son épée. Elle rêva de victoire aussi, elle dont ni le corps ni l'ombre ne portait le nom de chevalier.
De simples songes, la jeune femme en possédait encore un peu.
Elle les suivit, le pas étonnamment léger, et tout en elle possédait quelque chose d'étrange bien que son apparence soit celle d'une simple femme et que nulle magie ne se cachait en ses mains.
Cela était son être simple, voilà tout...

”N'est-elle pas lourde, votre armure, messire?”

Les yeux malins ne quittaient pas la silhouette de Gréagoir, et Deirdre souriait toujours ainsi qu'elle savait faire. Bien que taquine, elle appréciait l'aspect de l'autre homme, comme un chevalier évadé des pages d'un livre, portant fatigue, vie et honneur sur le visage

”C'est que vous me semblez bien vieux....”

Mer 8 Aoû 2018 - 20:26

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Der Freischütz


Greagoir tiqua. Il était difficile de respecter une nature qui faisait tout pour mettre ses mains destructrices autour de la gorge des suppliciés qu'étaient les hommes.

« Voyez vous, je crois en la séparation de l'Homme de la nature. Ces bêtes qui nous assaillent ne sont-elles pas preuve d'un constant conflit ? La nature cherche à nous faire grandir à travers le combat et les enhardissement, et nous cherchons à nous protéger d'elle, en ne sachant pas qu'elle est notre plus grande alliée. »

Il regarda la jeune femme qui ne semblait pas vraiment à sa place. De la boue maculait sa peau blafarde et fragile, et la sueur du combat perlait toujours sur ses membres musclés. Greagoir ne pouvait que respecter quelqu'un qui se battait pour sa vie, pour son droit de respirer.

« Vos mots ont aussi importance que les miens : Vous êtes une guerrière, à ce que j'en vois. Cela nous met en position égale. Ne pensez vous pas que le mérite est supérieur à la situation ? Vous avez beau être une parfaite inconnu dans cet endroit hostile, la preuve de votre survie me remplie d'une connaissance morbide : Pour l'instant, vous êtes digne. Jusqu'à ce qu'un de vos ennemis ne gagne au dessus de vous. »

Il n'avait pas parlé avec autant de franchise depuis longtemps. Depuis qu'il récitait le cantique avec foi et allégresse. Depuis qu 'il levait son épée au service de la Chantrie. Une époque révolue, frappé du sceau de la trahison et du massacre. La nature avait confronté Greagoir à l'un de ses plus grandes épreuves, et il était sortit de ce mouroir avec Grâce et nouvelles Convictions.

Mais, en les suivant, la femme marchait toujours en position de combat. Elle semblait vouloir combattre chacun d'eux, et cela réveilla différent souvenirs dans Greagoir. Inconscient de son geste, il l'imita, mettant la main sur son pommeau, et marchant dans les formes de combat apprise il y a bien longtemps.

Interloqué par la question de la jeune femme, il ne fut même pas outré de la justification insolente. Même ! Il sourit, le sourire qu'on réserve à sa petite fille qui a dit quelque chose d'intelligent.

« Mon armure n'est pas la plus lourde des choses que je porte. Avec l'âge, vient l'expérience. Et avec l'expérience, vient la perspective. Mes os soulèvent le devoir que je me suis fixé, car il est plus lourd qu'une montagne. Et la mort plus légère qu'une plume. »

Il ne souhaitait plus vraiment la délivrance de la mort. Mais une mort digne, au combat, ne le dérangerais pas. Ce monde semblait de plus en plus vide, décoloré. Ces couleurs ne venaient que lorsque l'adrénaline inondait le cerveau de Greagoir, lors d'un combat.

Quelque chose bougea près d'un buisson. En position de combat, Greagoir dégaina son épée à moitié avant de reconnaître le visage buriné de Grigori. D'un geste du nez, il indiqua un endroit pour camper. Silencieusement, ils se dirigèrent là bas.

« Mais dites moi, vous me semblez bien jeune et frêle. Cette épée que vous portez bien fièrement, l'avez vous volé ? Me serais-je trompé, vous prenant pour une guerrière défendant sa vie, alors que vous n'étiez qu'une paysanne ? »

Jeu 9 Aoû 2018 - 23:15

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Elle écoutait les mots de cet homme bien plus vieux, mais pour l'effronté sauvageonne ils étaient comme d'étranges insectes lui vrombissant à l'oreille. Là où Gréagoir était terre à terre, stratégique, Deirdre préférait une mélancolie audacieuse, propre à la jeunesse peut-être, qu'elle laissait couler du bout de ses soupirs jusqu'à la pointe de son épée.
Côte à côte, ils marchèrent, le guerrier et la jeune fille. Comme si les autres soldats présents n'avaient ni place, ni existence dans ce petit bout d'univers, et les yeux de Deirdre ne se posaient pas sur eux alors, préférant les brumes moites du marais.
De temps à autre, Deirdre penchait la tête ainsi que le ferait un petit animal, les yeux vifs toujours, les yeux qui ne cillaient pas surtout.
Parce qu'elle écoutait les mots de l'autre bien sûr, comprenant qu'ils étaient une vérité pour le guerrier.
Ainsi donc, chacun d'entre eux, l'homme et la jeune fille, possédait un credo étrange capable de les définir mais qui ne se rejoignait pas. S'il y avait là quelque sagesse à en tirer, Deirdre eut beau froncer les sourcils, elle ne trouva rien. Finalement, la brune haussa les épaules simplement : Gréagoir comprenait ce qu'il disait, ce qu'il ressentait, le reste n'avait pas d'importance et l'homme n'avait pas à se justifier auprès d'elle.
Finalement, peut-être était-il moins perdu qu'il ne le laissait paraître. Un esprit ordonné était un signe de confiance, ainsi que son maître l'avait appris à Deirdre. Celui de Gréagoir semblait l'être, la jeune fille cessa alors de regretter d'avoir à le suivre.
Il retrouva un de ces soldats puis les mena à l'écart, là où un camp pouvait être monté. ET puis de nouveau il s'intéressa à elle...
Encore une fois, Deirdre bougea la tête, le corps pourtant immobile à présent. Elle ne portait aucune trace de peur au visage, était simplement cette sauvageonne étrange rencontrée par un hasard comme un autre.

”Et vous? Vous êtes quand même bien vieux pour un chevalier, qu'est-ce qui me dit que vous n'avez pas volé cette armure à quelqu'un?”

Une simple question, une malice aussi. Donnant-donnant après tout, s'il doutait d'elle, pourquoi ne douterait-elle pas de lui? Le chien de Deirdre observait la scène, son corps puissant ne semblait pas indiquer une menace envers les soldats, mais le mouvements subtil de ses oreilles laissait penser qu'il défendrait la jeune fille.
Un chien dressé pour la guerre et les combats n'obéissait pas ainsi à la première venue, d'une certaine manière Errol constituait donc la preuve de sincérité de Deirdre.

”Vous pourriez bien n'être que des brigands ayant détroussé des soldats et offrant escorte aux voyageurs égarés pour mieux les égorger. Voyez-vous monsieur, si vous désirez douter de tout je peux jouer à ce jeu moi aussi. “

Sa main se posa sur la tête du molosse, ses doigts étaient pâles, fins, couverts d'écorchures aussi. Pas une main de Dame dans tous les cas, mais ce n'était pas avec une Dame qu'on la confondait.
Une paysanne.

”Je ne suis pas une paysanne, je ne vous servirai pas donc votre ragoût à vous et vos soldats comme n'importe quelle fille de la campagne. Cette épée est celle du maître que j'ai choisi de servir en tant qu'écuyer, il m'a appris à me battre tout en m'élevant mais ne m'a pas laissé le défendre pour son dernier combat. Le voilà mort à présent, c'était un chevalier, peut-être l'auriez-vous apprécié car il était noble et cultivé. Quant à moi, je suis désormais l'écuyer d'un fantôme je suppose, mais cette épée est mon droit et mon héritage, tout comme ce chien. Je n'en demande pas plus. Ca, et rester en vie évidemment, mais c'est là notre voeu à tous, non?”

Jeu 30 Aoû 2018 - 16:10

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La jeune fille était vive d'esprit, Greagoir se devait de le reconnaître. Une lueur d'intelligence, qui ne justifiait toujours pas sa présence en ces lieux, brillait dans ses yeux noisette, et Greagoir se plut à examiner les muscles forgés par le combat qu'arborait Deirdre. Une preuve de respect. Dans un autre temps, une autre vie, il aurait dit que c'était par la grâce d'Andrasté qu'elle était venu à lui. Ou lui à elle. Mais maintenant, il savait. Le destin ne rime à rien. Une promesse creuse, un espoir vain, que les existences existe pour un but. Il n'y a qu'Une Vérité. Toute chose est ou sera connue de l'Homme. Et Ils jugeront leur erreurs.

Le molosse aux côtés de la guerrière -car c'était bien ce qu'elle semblait être, de par sa posture et par ses paroles- ne semblait pas flancher face aux soldats.

«Ah... Je m'excuse d'avoir douté de la sincérité de vos paroles. Mais le doute est le seul moyen d'atteindre la vérité. C'est là la triste vérité de notre monde. »

Il pensa quelques instants aux fanatiques de la Chantrie, mais aussi aux Templiers Rouges. Ils croyaient vraiment que Corypheus étaient un nouveau dieu. Mais Greagoir était sûr d'une chose. Le Créateur était un mensonge. Corypheus était un monstre imbus de pouvoir digne d'un Dieu. Si le but d'un homme était de révérer une déité, il se demandait si il préférait la vérité horrible d'un Dieu réel, ou le doux mensonge d'un Dieu fallacieux.

« De ce que j'ai compris, les Brigands ne passe pas leur temps à traîner dans des endroits comme ça. Et ne se dérangerais pas à aider une jeune femme telle que vous contre des ennemis, ni de l'inviter à son camp, ni de lui parler. »

Ils arrivèrent à l'endroit du camp, et les autres soldats se dispersèrent pour trouver de quoi s'occuper, laissant Greagoir seul avec Deidre. Il s'assit sur un arbre tombé qui pourrissait à moitié.

« L'écuyère d'un fantôme... ça explique bien des choses sur votre apparence. »


Il sourit. La seule chose dont quelqu'un pouvait être fier, c'était de ce dont ils avait gagné le droit de posséder.

« J'ai gagné mes armes après un long entraînement, dans une vie que je ne considère plus la mienne. Je respecte le fait que vous en avez fait de même. Nous sommes similaire, vous et moi. »


Mais Deirdre était plus jeune, avec plus d'occasions de changer. En bien ou en mal.

« Mais vous êtes encore jeune. Jouissez de ce fait, et trouvez vous une autre vie. Il est bon de servir un but, un maître. Même si ce maître est soi-même. »

Il soupira.

« C'est là qu'on reconnaît un véritable guerrier. »

Mer 19 Sep 2018 - 21:13

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Un instant, alors qu'il la regardait, Deirdre fronça les sourcils, failli retrousser les lèvres, montrer les dents. On ne savait jamais ce que pouvait cacher un regard, mais bien des intentions d'attaque pouvaient s'y tapir. Ce n'était pas le cas ici, alors aussi fugacement qu'une nuage glissant sur la forme pleine de la lune, le visage de la jeune fille se détendit.
S'il regardait son apparence, c'était pour y  voir celle d'une apprentie chevalier, pas de quelqu'un qu'il fallait dépouiller de ses biens...
Et puis il parla de doutes, faisant monter le rouge aux joues de la jeune fille. Avait-elle jamais doutée? Non, trop têtue, trop obstinée, Deirdre ne s'était jamais écartée de son chemin. Capable de se coller entre les pattes d'un chevalier, capable d'apprendre, capable de survivre, de lui survivre, sans jamais chercher quoi que ce soit d'autre.
Et les mots de Gréagoir la rendaient honteuse de cela.

”En ce cas je crains de ne jamais m'approcher de la moindre vérité, Messire” murmura-t-elle, triste peut-être, consciente soudain des limites de ce qui la définissait.
Une brise étrange soufflait sur le bourbier délaissé, tantôt fraîche, apportant des rumeurs de montagnes et de verts pâturages, tantôt putride, comme si seule la mort pouvait exister. Les quelques mèches sombres échappées de la natte de Deirdre y dansaient leur sarabande étrange, comme autant d'ailes d'oiseaux prêts à s'envoler.

Il parla des brigands, de ce qu'ils pouvaient peut-être faire ou non. Deirdre s'y connaissait peu en brigands, naïve, la jeune fille pensait n'avoir rien à craindre d'eux. Parce qu'elle avait un chien, parce qu'elle avait une épée, parce qu'au fond, elle ne possédait rien à voler aussi. Les seules choses qu'elle portait étaient ses habits, son corps, et pas le genre de corps de princesse ou de quelconque femme noble. Pas le genre qui pouvait plaire à un brigand, faire envie tout court, ainsi pensait Deirdre. De fait, la sauvageonne pensait ne rien avoir à craindre des hommes, trop...trop elle, trop Deirdre, pour leur donner une quelconque envie.
Lorsque le chevalier prit place sur une souche, la jeune fille, elle, resta debout. Elle n'était pas du même rang que lui, de la même noblesse, cela était sa façon à elle de montrer un tant soit peu de respect.
Il parla de son apparence ensuite, semblait y trouver une logique. Ecuyère d'un fantôme, oui, un fantôme qui de son vivant la surnommait l'oiseau-fantôme elle aussi.
Au fond, il y avait quelque chose de profondément irréel chez la jeune fille, sa présence ici, son être entier.
Elle continuait d'écouter, silencieuse, debout. Un homme qui n'était plus ce qu'il avait été, en souffrait-il? Impossible à dire, du moins pour Deirdre.

”Il y a pire chose qu'être similaire à vous, messire, je crois. Je vous remercie....”

En vérité, cela la troublait. Parce que Deirdre avait toujours été cette pauvre chose, cette incohérence impossible à décrire, que l'on ne prenait même pas la peine de toucher en vérité histoire de comprendre un peu. Comprendre du bout du doigt, comme un secret un peu tendre, un peu triste, un peu malicieux aussi.

”Hélas, je suis une personne changeante, je préfère avoir l'Honneur en maître plutôt que moi-même car je ne saurai me faire confiance. Je suis capable de mauvaises décisions après tout, et ne veux pas les justifier par ma personne propre. Je crois bien que c'est cela alors, je sers l'Honneur, le rêve que j'en fait, peut-être ne ressemble-t-il pas au vôtre, et il change, il évolue tout comme moi même je peux changer aussi. Messire, cependant, si nous sommes pareils vous et mois, accepteriez-vous de m'adouber?”

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