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Lun 25 Juin 2018 - 22:45

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

– Garde des Ombres –

Messages : 2520

Du Schisme à la Décision


L'entretien avec l'Inquisitrice avait ét tendu et houleux, mais étrangement je n'étais pas celle qui avait explosé en plein vol. A la surprise de tous, la mienne en premier, c'était Emery qui avait hurlé sa rage contre moi et laissé libre court à sa verve. Je me dirigeais vers la porte de sortie de la table de commandement, laissant l'Inquisitrice à sa migraine. Moi, j'avais une Sénéchale à calmer et à pacifier. Ce que j'entreprenais de faire avec un grand sourire et un certain amusement. La voir se comporter ainsi était d'un tel divertissement et d'une telle énigme intellectuelle que je ne pouvais qu'avoir hâte de cette conversation. En sortant de la salle, je trouvais à deux pas de là Emery. J'arrivais vers elle, souriante et plus détendue, engageant la conversation comme si de rien n'était.

"Bon.... ça s'est pas si mal passé que ça ! Et bravo Emery pour cette tirade, c'était grandiose ! J'étais loin d'imaginer que vous aviez cela dans les tripes, ha ha ha ! Mémorable, c'est certain..."

J'en riais un peu, mais en un sens il valait mieux en rire qu'en pleurer. Vu la scène qu'elle avait faite, j'aurais eu tous les droits de l'incendier sur place, de la punir sévèrement ou même de la renvoyer. Mais j'étais contente qu'elle ait vidée son sac, et qu'elle me montre qu'elle en avait sous le capot. Non pas que je trouve que ce qu'elle venait de faire était bien, mais pour moi les enjeux n'étaient pas ceux de plaire à l'Inquisitrice. J'avais plus important à gérer en interne avec Emery. Je la regardais, soupirant légèrement. Maintenant, il fallait se lancer dedans. Je n'avais vraiment pas envie, mais je devais le faire.

"Mais il est clair que nous avons à parler. Et sérieusement. Nous devrions faire un tour et discuter, loin du campement des Gardes et des patrouilles de l'Inquisition."

Ce que j'avais à dire était d'importance, et assez secret. Nous ne pouvions nous permettre de laisser des oreilles indiscrètes nous écouter. Enfin, si elle ne voulait pas foutre le camps de suite en tout cas.


Du Schisme à la Décision (PV Emery) Latest?cb=20150523145513

Mar 3 Juil 2018 - 9:45

Anonymous
Invité

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Du Schisme à la Décision


L'explosion de colère avait eu lieu, probablement dans un des endroits les moins appropriés pour cela. L'Inquisitrice sembla embarrassée de devoir assister à une telle scène, et elle les congédia toutes les deux rapidement. Crispée, l'Anders hocha la tête en silence et fit volte-face, pour sortir enfin, sans vraiment réaliser pleinement. Ses membres tremblaient comme des feuilles mortes à un arbre, tandis que sa Commandeur prenait la parole, amusée. « Bon.... ça s'est pas si mal passé que ça ! Et bravo Emery pour cette tirade, c'était grandiose ! J'étais loin d'imaginer que vous aviez cela dans les tripes, ha ha ha ! Mémorable, c'est certain... » Son visage resta de marbre tandis qu'elle osait à nouveau croiser le regard de sa supérieure. Malheureusement, Tullia n'avait pas idée de ce qu'elle était. Dévouée à son devoir, c'était une chose certaine, et si pour cela, elle devait se plonger dans des piles de documents officiels et la seconder au plus proche des relations diplomatiques et notions juridiques, elle le faisait sans résigner. Mais elle avait passé le plus clair de sa vie dans des terres arides et désolée, à combattre quotidiennement les engeances, à être confrontée à la mort, aux souffrances les plus atroces de ce monde, et elle était, sur le terrain, bien différente que celle qu'on demandait qu'elle soit ces derniers temps. Tullia soupira enfin, comme pour évacuer la tension qu'elles venaient de traverser, et elle plus particulièrement. « Mais il est clair que nous avons à parler. Et sérieusement. Nous devrions faire un tour et discuter, loin du campement des Gardes et des patrouilles de l'Inquisition. » Emery hocha la tête à nouveau, sans ajouter un mot. Elle s'était vidée de reproches quelques minutes avant, et elle n'avait aucune envie de gaspiller inutilement sa salive, surtout si une conversation de ce genre les attendait. Il n'y avait aucun regret dans sa posture cependant : Emery avait été franche, et pensait à ce qu'elle disait. Dès lors, si elle devait en assumer les conséquences, elle était prête à le faire. Elle était une Garde des Ombres, du jour de son Union jusqu'à son dernier souffle, et personne ne pouvait lui enlever cela.
Elle suivit Tullia en silence le long des couloirs de Fort-Céleste, et elles traversèrent ensemble le grand hall. Sans se concerter outre mesure, elles longèrent ensuite la cour, les remparts, et sortirent par la route qui menait aux campements en contrebas. Au lieu de bifurquer pour rejoindre le camp de la Garde, elles continuèrent dans les montagnes, jusqu'à être isolées, à plus d'une vingtaine de minutes de marche des premières oreilles indiscrètes. Il n'y avait aucun signe de qui que ce soit aux alentours. La mage s'assit sur un rocher, et se tourna vers sa Commandeur. « Si vous voulez prendre des sanctions Tullia, sachez que je le comprends, et que je trouverais cela légitime de votre part. Je m'y soumet de bon gré. » Sa voix était à nouveau calme et posée, comme si la marche lui avait permis de se reprendre, de contrôler à nouveau ses émotions. Elle était prête à poser les choses à plat. Ses pensées s'étaient d'ailleurs éclaircies. « J'ai aussi à vous parler, Commandeur, pour d'autres raisons. Mais je vous laisse commencer, et en fonction, je vous exposerai cela. » Il ne servait à rien de s'attarder à ce sujet si elle était sanctionnée et devait quitter la Garde Orlésienne. Dans le cas inverse en revanche, oui, elle avait encore des choses à dire.
Du Schisme à la Décision (PV Emery) Latest?cb=20150523145513

Mar 3 Juil 2018 - 18:46

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

– Garde des Ombres –

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Du Schisme à la Décision


Emery accepta et me suivit en silence. C’était incroyable comment je pouvais sentir à côté de moi cette personnification même de la Dorsale de Givre. Impassible, froide, et pas contente. Ma réflexion pour détendre l’atmosphère n’avait pas vraiment marché, mais nous parcourions au moins rapidement les couloirs du fort. Une fois sortie et à distance, et sur une bonne trotte il faut dire, nous trouvions enfin un moment de paix. Depuis notre départ du fort, mes yeux et mes oreilles étaient en alerte. Je cherchais le moindre bruit de pas suspect, la moindre trace de pas ou la moindre odeur portée par le vent pouvant indiquer que nous n’étions pas seules dans cette étendue enneigée. Mais là où nous étions arrivés, c’était suffisant. Mes tripes et mon instinct me disaient que nous devrions être bien. Nous nous arrêtions, et Emery s’assit sur un rocher, commençant à prendre la parole. Sa voix était calme et posée, résolue comme si j’allais lui annoncer que j’allais la condamner au pilori. Presque un sentiment de lassitude et de blasé d’ailleurs, c’était étrange. A sa première remarque, je la rassurais sur un ton enjoué, souriant et mon regard pétillant rien qu’en repensant à la scène qu’elle avait causé.

"Allons, allons… Même si le lieu n’était pas le plus approprié, je préfère quand mes hommes s’expriment librement. Et puis, c’était tellement surprenant et amusant je ne suis même pas en colère. Au contraire, je suis impressionnée fu fu fu ~….."

Je riais légèrement, ne pouvant qu’admirer un tel culot, même si ce n’était pas vraiment voulu et contrôlé semble t’il. Mais je ne pense pas qu’elle soit en mesure d’apprécier cette nouvelle estime que j’avais pour elle, ni même que cela soit désiré. Elle reprit la parole, annonçant qu’elle avait également quelque chose à dire. Je fronçais légèrement des sourcils, ne cachant pas mon étonnement. Je me demandais ce qu’elle voulait dire. Qu’elle souhaitait partir ? Vu la crise qu’elle venait de faire, cela ne serait pas une surprise. Mais à voir ce qu’il en est vraiment. Je poussais un léger soupire, m’asseyant également sur un rocher juste à côté, et jouant machinalement avec la neige avec mes mains nues. Je regardais cependant Emery, avec plus de sérieux autant dans le regard que dans ma voix.

"Si nous avons toute deux des choses à dire, c’est bien. Je pense qu’il est temps de parler plus franchement et de mettre le doigt sur ce qui gêne. Je pensais que tu serais en mesure d’avoir assez de recul pour comprendre, mais à croire que nos univers sont trop éloignés."

Il y avait une raideur et une chape protocolaire qui était assez caractéristique chez Emery. Une droiture et un amour des convenances qui me faisait un peu penser à ce Blackwall. Mais me souvenant de certaines discussions avec Wulf, il semblait que c’était un trait commun aux Gardes des Anderfels. Leur contexte était différent, ils étaient plus nombreux, séculaires et très respectés par la population locale, en raison du foisonnement des engeances. Ici, les choses étaient différentes. Nous étions bien plus en difficultés et des proies faciles, surtout depuis le 5e Enclin et l’Inébranlable. Nous devions nous adapter pour survivre, tout simplement. Et pour cela, tous les moyens sont bons. Du moins, c’était ma vision pragmatique des choses, et mon passif de corbeau n’était pas pour aider. Il y avait donc raison pour que nous ayons presque une barrière de langage entre Emery et moi-même, ne nous basant pas sur les même valeurs et pratiques. J’avais espéré que le temps et l’observation l’eut aidés, comme ce fut le cas pour Wulf à l’époque, mais les choses ne s’étaient pas passées comme prévu. Quiproquo et incompréhensions, cela n’avait mené qu’à de la méfiance et à un manque total de confiance de part et d’autre. Je sentais qu’elle ne croyait pas en mes actions, voir même en ma légitimité à ce poste. Mais je n’étais en confiance avec elle et ne lui disait pas tout. Hors de question de se faire poignarder dans le dos si elle est de mèche avec l’Inquisition, comme ce Blackwall. Je devais donc démêler les choses, et tenter avec pédagogie de lui faire comprendre les raisons de mes agissements. Sans trop en dire, et sans trop la vexer. La première chose était facile, la deuxième un peu moins. Je devais comprendre en premier ce qu’elle pensait, et son point de vue sur mes actions. Cherchant mes mots, j’essayais de lui faire sortir les vers du nez, tout en l’amenant à se poser les vraies questions.


"A ton avis, Emery… Pourquoi est-ce que j’ai agis ainsi depuis le début avec l’Inquisition ? Bon, je ne parle pas de ma tendance compulsive à trouver un moyen de me divertir et de tourmenter les autres, ça c’est dans ma nature. Mais… Pour quelle raison valable est ce que le GRAND Wulf Cousland, Héros de Férelden et Garde-Commandeur, enverrait une personne telle que moi ? Une idée ?"

Wulf était clairement mentionné, car c’était bien lui qui m’avait envoyé. Son statut de tueur d’archidémon et de garde commandeur devait au moins résonner aux oreilles d’Emery comme une valeur sûre. Enfin, c'est ce que j’espérais. J’attendais sa réponse, l’observant de mes yeux perçants et étranges. J’étais curieuse de savoir ce qu’elle pensait, n’ayant de mon côté que les à priori de la frustration que je pouvais observer à chaque fois que j’avais affaire avec elle.

Du Schisme à la Décision (PV Emery) Latest?cb=20150523145513

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