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Dim 24 Juin 2018 - 21:54

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Prospection et transactions

Lydes, fin de matinée


« Je crois que nous sommes loin de faire les comptes. »
Quellcrist peste, en regardant les différents sacs de grains ou autres objets. La Guerre entre faction templière et mage avait certes baissé d'un cran, mais malheureusement, d'autres défis s'étaient installés en ces terres orlésiennes. La bataille de succession se jouant à Lydes, et la présence de templiers rouges ne font qu'effrayer les marchands itinérants et faire les affaires des citadins. Malgré tout, la période ne permet pas à la communauté mage des Tombes Émeraude de se faire client difficile. Leurs plantations en hauteurs commencent tout juste à donner quelques fruits et légumes, encore verts.
« On continue. Peut-être que l'on trouvera moins cher plus loin. »
Ses deux compagnons se montrent bien plus pessimistes qu'elle, se renfrognant et regardant d'un oeil inquiet les habitants de la ville. En plus de cela, l'orage menace de tomber d'un moment à l'autre, alors qu'ils sont en pleine saison de floraison et de chaleur. Ils pressent le pas dans les rues et ruelles, suivis de leurs trois montures équines. Finalement, en arrivant près d'une échoppe, un marchand leur dit vendre à prix cassé ses grains invendus. Une aubaine qui de suite semble trop belle pour Quell, qui n'hésite pas à aller plonger sa main gantée dans un des sacs.
« Non mais ça va pas ? ! »
La jeune femme ne dit rien, bien que le marchand la menace et l'insulte de tous les noms d'oiseau possibles. Puis, elle s'empare de quelque chose se trouvant dans le dernier tiers du sac. Lorsqu'elle ressort sa main, c'est un rat mort qui pend entre ses doigts.
« Vous voulez que l'on parle de ce léger problème à la Garde, ou vous allez me vendre à moitié prix ce qu'il vous reste de radis et haricots. »
L'homme hésite.
« Je viens les chercher moi-même pendant qu'un de mes compagnons vous vend aux soldats, si vous voulez. Ça ne vous fera qu'une charge de plus à payer.»
Il maugrée et les maudit entre les pans de son tablier sali, avant de leur donner ce qu'il leur faut. Malheureusement pour lui, il n'a pas de quoi empoisonner cette marchandise. Ceci fait, le trio reprend sa route, tandis que Quell se pare d'un air taquin. Ses compagnons lui demandent alors ce qu'il se passe, avant de voir deux pommes prises au marchand, alors que celui-ci leur mettait sa marchandise à moitié pourrie dans leurs sacs.
« On a encore du pain sur la planche. Lorsque l'on aura distancé Lydes de sept lieues, il faudra nettoyer ce que ce pignouf nous a vendu. »

(...)


Après une mise au point sur les victuailles, le matériel et le reste de pécule qui servira pour la prochaine visite, Quellcrist s'empare d'un des lingots de métal. Dire que ça, c'était une armure de templier. Mais malheureusement, les marchands à Lydes n'ont pas assez d'argent pour se payer du métal purifié et prêt à être remodelé. Elle soupire, regrettant de ne pouvoir amasser une petite fortune pour le groupe, avant d'enfourcher la monture et commencer à se diriger vers les portes.
Après une traversée relativement calme, c'est aux abords des maisons entourant la ville que tout se complique. Des hurlements et pleurs et font entendre, suivis par des suppliques et une claque. Quell fait signe à ses compagnons de mettre de la distance, afin qu'il puisse déguerpir, ou attaquer au besoin. Elle descend de son cheval, pour mieux grimper sur le toits d'une bâtisse attenante au lieu d'où proviennent les cris. Ce sont finalement deux gardes en train de traîner une pauvre fille en la tirant par les bras jusqu'aux la porte de la ville qui semblent être la cause de tous ces cris. Des poches du jupon de la femme, s'échappent alors de petits cailloux peints de toutes les couleurs. Objets insolites, mais qui semblent avoir une grande valeur sentimentale pour leur propriétaire. Quell fronce les sourcils et se demande bien ce qu'a fait cette pauvre bougresse pour qu'elle éveille autant de violence de la part de la garde. Son questionnement trouve alors réponse quand une voisine dit avoir vu la fille allumer un feu sans aucun moyen habituel.
« Foutredieu une apostate ! »
Jure-t-elle avant de perdre légèrement l'équilibre. Ses bras ont beau battre l'air pour tenter de la redresser, elle finit par glisser sur les dalles en ardoise du toit, pour finalement finir sa descente le dos dans le foin. Elle lève ses mains hors du végétal sec, dépitée.
« Et ça se dit cheffe d'une communauté mage indépendantiste. Regardez-moi ça. »
L'apostate cligne des yeux avant de se relever difficilement. Cette chute a été en effet quelque peu assommante. Ce n'est pas en se la jouant équilibriste qu'elle aura une chance de sauver cette mage d'on ne sait quelle atrocité dont sont capables certains êtres, en sachant que cette histoire aura tôt fait d'être étouffée, à coup sûr. Aller ma vieille. On y va.


Ven 10 Aoû 2018 - 16:24

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La fille aux cailloux



Kaldenis était dans le sud d'Orlais depuis bientôt deux semaines. Affaires de l'Inquisition évidement. Elle voyageait discrètement, se faisant passer pour une simple mercenaire sur la piste d'un mauvais créancier.
La vérité était qu'elle traquait un chef de brigade des templiers rouges, les rumeurs, qui s'étaient avérées vraies, racontaient que la région de Lydes avait vu une augmentation conséquente de la présence rouge.
Le problème, autre que l'installation d'ennemis mortel, étant qu'ils avaient apporté dans leur sillage une production énorme de lyrium rougeoyant. Ce qui corrompait la faune et la flore et influençait des dysfonctionnement magiques.
Pas pratique pour les apostats n'ayant pas encore rejoint l'Inquisition il fallait dire.

Pour Kaldenis c'était comme un jeu de piste, il fallait remonter les cristaux écarlates jusqu'à la planque des templiers, et pour les dégager il fallait s'occuper du chef de brigade.
Elle savait qu'ils n'étaient pas loin, mais ils étaient bien cachés, et il ne fallait pas qu'elle soit repérée. C'était une mission d'assassinat, si elle se mettait à décimer des groupes de soldats le chef irait se cacher plus loin et prendrait des mesures de précaution bien plus drastiques.
Hors de question.

Alors l'espionne avait cherché, interrogé discrètement autour d'elle, et un beau matin frileux un petit garçon lui avait indiqué le village voisin en lui disant que la sœur adoptive de sa cousine livrait des courses à un endroit qu'elle refusait de révéler. Il lui avait bien décrit la jeune fille physiquement, apparemment elle boitait et s'aidait toujours d'un joli bâton pour s'aider à marcher.
Pas d'une canne.
Son instinct lui disant que c'était une piste à suivre, elle avait enfourché son cheval et s'était dirigée vers l'endroit nommé. Un petit village ne payant pas de mine et sentant le foin fraîchement coupé.
Sauf qu'à peine arrivée sur place elle avait entendu des cris d’orfraie et des lamentations terribles.
Intriguée elle s'était arrêtée non loin d'une chaumière, et avait assisté à une scène tout à fait indignante d'arrestation. Son cœur se serra en apercevant les marques des mains des soldats qui commençaient à apparaître sur les bras de la jeune fille, était-il nécessaire de faire tant de violence pour une apostate inoffensive?
Et comble de la malchance, la pauvre fille que l'on traînait de force correspondait en tout points à sa future source d'informations.
Kaldenis avait caressé l’empêne d'une de ses flèches avec tentation, mais elle ne pouvait descendre deux soldats sans que cela soit suspect.

En se mordant les lèvres avec préoccupation elle avait songé que si elle perdait cette fille, elle perdrait au moins une semaine à chercher manuellement sa cible.
Réfléchissant à ce qu'elle devrait faire elle s'était appuyée sur la charrette de foin attenant à la maisonnée, quand tout à coup les herbes séchées tremblèrent sous un choc sourd. Elle (sur)sauta en arrière et dégaina son arc, visant la masse sombre qui s'était écrasée à coté d'elle.

Et ça se dit cheffe d'une communauté mage indépendantiste. Regardez-moi ça


L'elfe haussa un sourcil et baissa son arc doucement vers le sol, il semblait que ce soit une femme. Elle avait entendu parler des indépendantistes, mais elle n'avait pas d'opinion arretée sur eux.
L'étrangère avait un fort accent orlésien. Et un regard déterminé qui ne trahissait aucune tolérance à l'égard de sa propre faiblesse.
Elle s'approcha d'elle et lui proposa un bras pour l'aider à se relever, se faisant elle lança avec une polie méfiance:

Je n'espérais pas voir le jour où les femmes tomberaient du ciel ma dame, avez vous besoin d'assistance?


Puis elle dirigea son regard vers les vestiges de la tragédie qui s'était produite et s’enquit d'un ton plus curieux mais toujours aussi courtois:

Pardonnez mon manque de correction mais je manque de temps, vous ne connaîtriez pas par le plus grand des hasards l'endroit où ses hommes emmènent cette pauvre fille?


Elle avait bien sûr aperçut les cailloux de couleurs, mais elle ne connaissait pas la région, et avait besoin d'anticiper toute menace lorsqu'elle irait interroger la petite.
Car elle n'allait pas lâcher le morceau, elle aurait ses informations! Et si elle devait infiltrer une forteresse pour le faire, et bien elle infiltrerait la foutue forteresse.
Tout pour éviter une semaine de recherches dans les bois humides.

Dim 12 Aoû 2018 - 16:13

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Les bruits d'un cordage d'arc viennent troubler la mage dans son monologue, la figeant quelques secondes dans ce foin. La voix ne lui est point familière et, au vu de ce qu'elle avance au fur et à mesure, pas non plus une garde de Lydes. Elle semble même aussi intéressée qu'elle par cette femme emmenée par ces deux rustres à la botte d'on ne sait quel despote anti mages. Quellcrist se redresse donc sans montrer le moindre besoin d'assistance et se rapproche de l'elfe pour jeter un dernier coup d'oeil aux portes de la ville, desquelles des gens perturbés par la scène filent ça et là pour ne pas avoir une quelconque remontrance ou bien frappe des gardes.
« Hm ... Je suppose qu'ils l'emmènent dans les donjons du château. Bien que des rumeurs m'aient été rapportées concernant une cellule ... spéciale pour les mages. »
Les rumeurs, l'on peut les interpréter, déformer les premiers dires et se retrouver avec une situation rocambolesque pour peu que les gens s'adonnent à les embellir de mots hors contexte de base, mais valables pour former la chose. Cependant, celle-ci semble récurrente et l'on a même remarqué la disparition puis la réapparition de certaines personnes avec des comportements plus ... différents.

La mage croise les bras, étonnée de voir qu'une personne s'intéresse en ces lieux à la condition de ses semblables. D'habitude, on les traite comme si il s'agissait d'enclins ambulants, ou bien des sous hommes. Bon, certes cela pouvait se comprendre au vu de l'attitude de certains apostats lors de l'utilisations de sorts. Comme ... l'entropie ou la magie des esprits. Des goûts que d'ailleurs Quellcrist ne partage aucunement, à tel point qu'elle a été obligée d'en occire un. Mais passons.
« Vous semblez porter beaucoup d'intérêt pour cette fille. Cela m'étonne. »
Elle s'avance, allant dans la rue pour récupérer chaque caillou que la capturée a laissé tomber dans son sillage. Quelques uns retiennent son attention. Rouges et plus ... plus étranges. Mais elle s'empresse bien vite de les enfermer dans une besace à double couche, se doutant de la nature de ces simili rubis.
« Du lyrium rouge. »
Maugrée-t-elle, en récupérant bien plus vite les minéraux face à cette triste constatation. Comment cette fille peut-elle se balader avec une telle matière, sans que cela n'ait eu raison d'elle. Et surtout, pourquoi avoir du lyrium rouge dans ses cailloux ? Il était primordial de d'abord se rendre dans la maison de la mage.
« Si mes suppositions sont avérées, il nous faut d'abord fouiller la maison de la mage avant que les gardes ne reviennent. »

Une légère sueur froide commence à couler le long de sa tempe. Y aurait-il un moyen que cette fille soit liée au trafic de cette matière dangereuse, servant presque de nourriture aux templiers les plus corrompus par la chose ? Les réponses, elles les trouveront dans cette petite maison accueillante et bien entretenue, à coup sûr. Quellcrist balaie du regard les environs pour s'enlever le doute d'une éventuelle présence hostile, puis, entre dans la bâtisse.
« Je ne vous ai pas demandé votre nom. Autant se présenter, si nous devons régler ensemble cette histoire pour le moins étrange. »
Elle touche les murs, les meubles, chaque recoin pour essayer de trouver un quelconque mécanisme menant à une pièce cachée. Mais rien ne vient. Alors elle essaie de sentir avec sa magie une éventuelle présence, en attendant la réponse de l'elfe. Le temps presse. Sans un moyen de pression sur les gardes, la jeune victime risquait d'y passer.

Lun 13 Aoû 2018 - 14:21

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La fille aux cailloux


L'espionne réprima un sourire amusé devant l'attitude emplie de fierté de l'orlésienne. Même dans une situation des plus embarrassantes elle se refusait à abandonner son port altier.
Kaldenis haussa les épaules, elle n'en faisait pas grand cas, sa courtoisie était gratuite et un réflexe dûment ancré en elle.
Restant sur ses gardes elle recula discrètement d'un demi pas quand la femme s'approcha un peu trop d'elle. On était jamais trop prudente, la politesse certes, mais point de relâchement dans sa vigilance.

Hm ... Je suppose qu'ils l'emmènent dans les donjons du château. Bien que des rumeurs m'aient été rapportées concernant une cellule ... spéciale pour les mages
Lui répondit enfin la brune avec une amertume non dissimulée.

Kaldenis hocha la tète impassiblement, bien que l'évocation des traitements réservés aux mages lui fasse courir un frisson désagréable au niveau des tempes. Elle en avait vu des horreurs, subies même, et elle savait que la vie des mages un tant soi peu épris de liberté en était remplies.
La pauvre fille risquait gros dans ce château. Son cœur se serrait à l'idée qu'elle puisse vivre ce qui lui provoquait ses pires réminiscences au creux de ses nuits.
Son interlocutrice n'en avait pas fini, ayant croisé les bras elle ajouta:

Vous semblez porter beaucoup d'intérêt pour cette fille. Cela m'étonne


L'elfe sourit légèrement et occupa ses mains à ranger sa flèche et son arc dans son dos, ce faisant elle répondit d'un ton ennuyé tout à fait convaincant:

Elle a des informations concernant un mauvais payeur que je recherche pour mon client. Sans celles-ci je ne pourrait compléter ma mission


Et elle ajouta d'un ton faussement éploré en soupirant:

...et mon pauvre noble de client en serait si démuni!


Elle eu un petit rire pour elle même, dans sa tète elle imaginait dame Rossignol avec une perruque poudrée à l'ancienne mode orlésienne la toisant d'un air outré.
L'espionne espéra que la libertaire serait satisfaite de cette réponse et ne poserait pas plus de questions. Elle la suivit de loin sur la route, la voyant s'emparer avec rapidité des pierres colorées, elle entendit sa petite remarque sur leur nature et songea que décidément la jeune fille devait détenir toutes les informations qui lui manquait. Et qu'elle s'était mise dans des draps bien dégoûtants.

Elle jeta un oeil à la bâtisse dont elle avait été traînée, à peu près au même moment la mage émis l'idée de fouiller l'endroit. Procédure classique et logique, curieuse de voir les méthodes d'une mage Tehvenan la laissa entrer en première.
Dès qu'elle posa une botte à l'intérieur elle repéra une trappe sous leurs pieds, cachée sous un tapis mité le bruit était légèrement creux, signe qu'elle était bien remplie. Mais elle ne dit mot et préféra observer un instant la libertaire faire son inspection de l'endroit.

Je ne vous ai pas demandé votre nom. Autant se présenter, si nous devons régler ensemble cette histoire pour le moins étrange
Lui demanda t-elle au bout de quelques minutes.

Ah oui, donc elle voulait régler ça à deux. L'idée n'était pas pour lui déplaire, si elle se mêlait à cette compagnie elle attirerait moins l'attention sur l'Inquisition.
Elle jaugea du regard son interlocutrice. Charismatique, élégante, ses vêtements étaient soigneusement choisis pour mettre en valeur sa présence et sa beauté, lui conférant un air de meneuse. Non, cet air elle l'avait naturellement, Kaldenis pouvait le sentir sans difficulté.
Plutôt rehaussant cet air d'une aura de noblesse. Légitimité, détermination, confiance, voilà ce qui se dégageait d'elle et de son visage aux trait durs, de ses yeux violacés rappelant un soir de crépuscule orageux.
Elle avait lu des rapports sur une petite communauté libertaire des Tombes, le nom de leur chef n'était pas mentionné, pas encore assez importante aux yeux du monde peut être. Elle ne doutait pas que cela allait vite changer.
Il ne fallait pas s'en faire une ennemie de cette mage qui semblait capable de réduire un homme en poussière d'un seul regard.
Satisfaite de cette petite analyse visuelle qui ne dura que deux secondes, l'elfe lui répondit, révélant son propre nom. Si il avait acquis une certaine notoriété dans les bas fonds, et dans les cercles de commérages de la noblesse, il n'était pas assigné à l'Inquisition. S'eut été le comble pour une espionne d’être connue en tant que telle:

Kaldenis Tehvenan, mercenaire de mon état. Et vous ma dame?


Et ceci dit elle s'écarta légèrement, envoya voler le tapis du bout de sa botte, révélant la trappe, et tira sur un petit anneau de fer pour l'ouvrir.
Dedans un coffre de bois usé, la serrure en était brisée, et lorsqu'elle ouvrit l'objet, il se révéla être rempli de documents et parchemins, ainsi que d'une bourse en cuir dont le contenu sonnait minéral.
Elle montra du doigt la bourse et fit:

J'ai l'impression que notre damoiselle gardait quelques marchandises dangereuses


A l'extérieur il lui sembla entendre des bruits de chevauchées, se pourrait-ce que les soldats soient déjà de retour? Ou étaient-ce seulement quelques marchands itinérants?

Jeu 16 Aoû 2018 - 17:04

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Kaldenis Thevenan, mercenaire. Voilà quelque chose qui étonne d'autant plus Quellcrist. Qui donc serait intéressé par une telle cible. Certes la supposée mage semble tremper dans quelque affaire douteuse, avec du lyrium rouge à la clé. Mais de là à envoyer une unique mercenaire ... Non quelque chose cloche. La mage ne laisse rien paraître au niveau de son faciès, de ces questionnements intérieurs, continuant la recherche d'un éventuel mécanisme, ou d'une trappe au sol. Et ce, malgré ses moindres compétences dans ce domaine habituellement réservé aux voleurs.
« Quellcrist. Ni noble, ni bien humaine, si l'on se réfère aux derniers jugements lancés par une populace paniquée et poussée à la haine des mages, ma chère. »
Déjà qu'il est de notoriété publique qu'un mage noble se retrouve tout de même dans un Cercle et que ceux-ci ne sont guère aimés, alors une mage roturière, n'en parlons pas. C'est bien pour cela qu'il était primordial d'instaurer cette communauté, ouverte pour qui le souhaite aussi bien pour le commerce que les soins, tout en laissant les mages libres de leurs mouvements. Il s'agit d'un gage de confiance, et une démonstration quand à leur bonne volonté d'être aussi humains que celui sans don.
Kaldenis pousse le tapis, dévoilant une trappe, sous laquelle se trouve des choses peu sympathiques. Comme des documents concernant des mouvements sur des mines en Orlaïs, dont une se trouvant aux Tombes émeraudes. Une mine de veridium servant de manne aux hommes libres de la Dalatie.
« Les Hommes Libres de Dalatie... encore un groupe d'illuminés saccageant les richesses de Thédas, dirait-on. »
Si en plus des templiers rouges, d'autres fous furieux se sont installés aux Tombes, la mage libertaire voit d'un très mauvais oeil une possible alliance entre les deux. Il va falloir se révéler ingénieux et sans doute saboter les plans de ce groupe, avant tout rapprochement.

Mais les deux jeunes femmes n'ont guère le temps d'échanger sur ces points. Des pas et des trots de montures viennent dans leur direction. Sans doute les gardes. Mince. Ces enflures ont vraiment envie de mettre la main sur le butin et les documents de cette fille. Ils sont beaucoup trop rapides.
« Prenez les documents qui vous paraissent les plus importants. Comme les emplacements des mines et la liste de noms. On prend aussi la besace, on referme tout et on sort par la fenêtre arrière. Vite. »
L'essentiel. Juste l'essentiel. Quellcrist aide Kaldenis à prendre une partie des fameux documents et donne la besace à sa partenaire du jour, avant de l'aider à remettre en place coffre, trappe et tapis avant leur passage dans la maisonnée. Puis, ni une ni deux, la mage saute par la fenêtre arrière et se dégage de la vue des éventuels visiteurs en allant se plaquer contre le mur d'une autre maison, ouvrant sur une petite ruelle boueuse. Elle attrape ensuite Kaldenis à la volée, avant que celle-ci ne la dépasse pour qu'elle puisse observer à couvert la suite des événements...
Comme il fallait s'y attendre, ce sont trois gardes, entrant en trombe et renversant tout sur leur passage, sans doute de rage et aussi par soucis de temps. Ils cherchent la trappe, mais ces idiots ont bloqué celle-ci en faisant tomber la commode sur le tapis. Quell se mord la lèvre inférieure et l'intérieur des joues pour réprimer son rire.
L'un d'eux se met à hurler des ordres, insulter on ne sait qui avec des mots bien fleuris, et à presser ses compagnons sans se rendre compte des deux paires d'yeux les observant depuis un moment. Et quand Quell sent qu'ils n'ont plus l'air concentré sur le reste de leur environnement, elle fait signe à Kaldenis de la suivre, pour rejoindre sa monture et se débarrasser de leur ... butin.

« Si ces gardes sont à la recherche de la trappe, ils vont la trouver. Bien moins vite que nous, car ils n'ont pas votre sens de l'observation et votre expérience. »
Son sarcasme est palpable, mais mesuré, étant donné que la mage prime bien plus que ces insultes gratuites à l'encontre de pauvres types à la solde d'on ne sait quel chef sanguinaire. Quellcrist tend sa main.
« Montez. »
Le rythme de la jument orlésienne passe du trot au galop, malgré les restrictions imposées à l'intérieur de Lydes. Elles n'ont plus le temps de faire preuve de discrétion, ou même de chercher les entrées possibles jusqu'à cette fameuse cellule. Non, Quellcrist ne se réfère qu'aux rumeurs et à cette supposée entrée dans le château de Lydes. Il fallait agir vite. Et bien.

Elles arrivent finalement près de l'une des failles de ce château entouré d'arbres et séparé efficacement du reste de la ville. Les souterrains. Des souterrains qui selon les dires servent habituellement au propriétaire des lieux à amener toutes sortes de choses sans que l'on ne puisse lui prêter de mauvais égards. Quell prend immédiatement son bâton, ainsi que les sacoches où sont rangés les documents. Il valait mieux les prendre. Se faire prendre le lyrium rouge aura moins d'effets dévastateurs sur le long terme, que ces informations précieuses. La jeune femme regarde ensuite le souterrain, à la fois perplexe, et déterminée à sauver cette pauvre bougresse.
« Vous connaissez le château ? Pour ma part c'est la première fois que je viens le ... visiter. »

Jeu 23 Aoû 2018 - 17:21

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La fille aux cailloux


Quellcrist Un nom original, aux intonations impérieuses, il convenait tellement à la mage que ça en sentait le pseudonyme. Kaldenis était tout à fait à intriguée par son interlocutrice, et la barde en elle cherchait machinalement le moindre détail perçant chez elle.
Les documents parlaient des Hommes Libres de Dalatie, l'elfe avait eu vent d'eux à Fort Celeste, si ils étaient impliqués dans cette affaire alors la situation risquait de prendre un tour bien plus compliqué que prévu.
En se mordant la lèvre avec circonspection elle avait à peine déclaré à ce sujet:

Plutôt une bande de soudards encombrant...


Et ensuite ça avait été la course, les deux femmes avaient réussi à récupérer les documents d'importance avant de s'échapper par la fenêtre. Besace sur la hanche et grimace sur le visage l'elfe avait juste eu le temps de constater que son imbécile de cheval s'était enfuit avec ses affaires.
Au moins le spectacle des soldats furieux était amusant, le visage empourpré de Quellcrist en était témoin, mais elle n'avait gère envie de rire en songeant au délicat bracelet d'or ciselé qu'elle s'était offerte, pour une fois qu'elle se faisait plaisir.
Elle retrouverait Kafath en temps voulu...enfin elle l'espérait. Elle avait toujours détestés les équidés, et ils lui rendaient bien. Ou était-ce l'inverse?

Si ces gardes sont à la recherche de la trappe, ils vont la trouver. Bien moins vite que nous, car ils n'ont pas votre sens de l'observation et votre expérience
Lui murmura la mage, sarcastique à souhait.

L'espionne dissimula un rire, ne sachant comment interpréter exactement les mots de la mage, se moquait-elle des soldats? Ou lui lançait-elle une pique sur son attitude de tout à l'heure? Dans tout les cas elle goûta la plaisanterie.
Quellcrist serait-elle une adepte du Jeu? Songea t-elle soudainement, elle aurait eu sa place à Halasmhiral avec ce genre de tournures de phrases. Kaldenis nota l'hypothèse dans un coin de sa tète.
La mage finit par se saisir de sa monture, rappelant cruellement à Kaldenis la disparition de ses biens, et lui...ordonna? De monter à sa suite.
En haussant les sourcils avec fierté l'elfe ignora ostensiblement la main que lui offrait la mage, préférant agripper l'arrière de la selle pour se hisser avec légèreté derrière elle.
Elle reconnaissait certes la prestance de la mage, mais elle n'était pas une gamine que l'on commandait à tout va.

Je ne reçoit de directives que dans le cadre de mon métier, ou dans celui de mon lit, Quellcrist
Répondit t-elle malicieusement sur le ton de la confidence, tenant à merveille son rôle de mercenaire frivole.

Et elles partirent au galop, le paysage défilant à une vitesse spectaculaire, la cape de l'elfe volant derrière elles, le cheval affolé dont les flancs se couvraient de sueur... Elle ne put vraiment apprécier le petit tour cela dit, les feuilles d'arbres et les moucherons lui fonçant dans les yeux ne lui en laissèrent pas l'occasion.
Elle ne put que soupirer de soulagement en descendant du canasson. L'endroit était assez...sombre, et semblait offrir un accès en contrebas à des souterrains.
Hochant la tète avec satisfaction, la jeune fille se félicita intérieurement d'avoir accepté de collaborer avec la mage. A l'évidence elle savait ce qu'elle faisait.
Elle jeta un oeil à Quellcrist, qui ne semblait pas très heureuse de s'enfoncer dans les ténèbres, elle regarda son bâton discrètement, les sceptres des mages l'avaient toujours fascinée.

Vous connaissez le château ? Pour ma part c'est la première fois que je viens le ... visiter


Elle pencha la tète sur le coté avec une moue pensive:

Pas vraiment non, mais au moins nous ne croiserons pas trop de touristes


Et elle passa son corps dans le souterrain, l'entrée était un peu étroite mais elle réussit à s'y glisser avec précautions.
L'air était humide et sentait le renfermé, peu de lumière filtrait par l'entrée, mais elle suffisait à éclairer le mur où reposait une vieille torche. Sous les bottes de Kaldenis semblaient crisser avec écho des graviers.
Il fut aisé d'allumer la torche avec deux silex.
La scène que les flammes leur découvrit était assez glaçante. Le couloir qui leur faisait face était jonché de squelettes d'animaux, des rongeurs certainement.
En avançant plus loin les deux jeunes femmes purent constater que les murs suintaient d'humidité et de moisissure. De temps à autre un hululement ou un battement d'ailes retentissait, les faisant sursauter les premières fois.
L'atmosphère était pesante, chacun de leur pas semblait résonner dans le lointain et il était aisé pour un esprit fantasque de prendre son ombre pour une sombre présence.
Au bout d'un moment Kaldenis brisa le silence et demanda d'un ton qui se voulait léger malgré sa nervosité:

Que comptez vous faire de cette petite une fois que nous l'aurons sortie de là ?


Plus tard le couloir se joncherait de squelettes plus gros, certains à l'apparence humanoïdes, et une longue plainte caverneuse ferait trembler les murs, présageant une présence des plus sinistres, la température descendrait soudainement et les souffles des deux aventurières se transformeraient en buée. Mais pour l'heure elles progressaient avec sûreté.

Ven 31 Aoû 2018 - 12:47

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Il est vrai que voir des touristes gambader dans un tel endroit sera chose rare, voir impossible. Tout d'abord, l'ambiance. Humide, froide, où aucune lumière ne vient rajouter son charme. Un charme qui d'ailleurs est bientôt crucifié et tué à jamais de par la présence de squelettes ça et là, et de quelques compagnons ayant plus de chair sur leur ossature. Des rats. Bien ronds pour certains et donc bien heureusement peu intéressé par cette présence de possible pitance que sont les deux femmes. Quellcrist regarde avec un peu de dégout ces créatures opportunistes qui sûrement se sont délectées des carcasses humaines avec grand plaisir.
« Je vois qu'ils ont un système radical pour nettoyer et effacer leurs problèmes. »
L'on ne peut nier le pratique de cette méthode. Les squelettes sont difficilement identifiables sans le faciès lié. Et donc l'on peut faire disparaître à sa guise des personnes ayant plus ou moins été signalées disparues par leurs proches.
« Nous ne saurons jamais si il s'agissait de touristes. »
Malgré son sarcasme, Quell ne peut s'empêcher de se sentir mal pour tous ces inconnus jetés en pitance après on ne sait quels sévices subis. Ses lèvres se tordent d'un côté en un signe de désapprobation et de dégout un peu plus prononcé, tandis que le chemin continue de les enfoncer dans des couloirs sombres et inconnus qu'il valait mieux tracer d'un pas rapide.

Puis, sortant de cette sorte de bulle de protection, la mage se souvient de la question de la mercenaire. Que faire de cette fille. Il y a tant de possibilités concernant son avenir. Quellcrist s'arrête pour faire face à sa compagne de mission et lui montrer avec quel sérieux elle prend finalement sa question.
« Je vais me faire la plus claire possible, avant que nous ne passions certainement à un autre pallier d'horreur. »
Quellcrist fronce les sourcils et croise les bras.
« Si cette fille est réellement une apostate, je vais l'emmener dans un lieu plus adapté à sa condition. Cependant si j'apprends qu'elle est liée de près ou de loin aux templiers rouges et fomente de graves crimes avec cette lie ... »
Cette option est celle qui l'enchante le moins. Car elle ne pourra pas ramener au camp une fugitive, qui de surcroit en relation directe avec leurs pires ennemis. Ce serait signe l'arrêt de mort de tous ces mages et donner des raisons à ces pourceaux de se sentir bien plus puissants qu'ils ne le sont réellement.
« Je devrai faire en sorte de la remettre à des autorités plus compétentes que ces déments de gardes. Ou de la tuer, si elle nous menace. »
Une plainte s'ensuit, profonde, vibrante, pour finir sur une note stridente. Un hurlement de douleur. Puis plus rien. Le silence complet vient peser de son âpre constance  sur leurs épaules, jambes, et l'intérieur de leur corps. Quellcrist tend la nuque mais ne bouge pas. Si elles bougent bruyamment au vu de leur proximité avec ce qui semble être une des pièces du donjon souterrain, elles seront localisées. Les torches allumées sont là pour le confirmer, elles entrent dans la zone d'accoutumée fréquentée par la Garde de Lydes. La libertaire fait quelques pas en étouffant un maximum les résonances que peuvent fournir ses chausses. Lentement, elle arrive jusqu'à la fin de cette bouche digne d'un cauchemar éveillée pour entendre un entrechoque de plates s'éloigner au loin.

« Par les ancêtres. »
Chuchote-t-elle, éberluée par la ressemblance frappante avec les cellules qui se trouvaient au Cercle de Ghislain. Lourdes portes, un espace dédié à divers ustensiles de torture rutilants sans doute nettoyés par une personne grandement passionnée par ... ces pratiques. Main plaquée contre sa bouche, Quell retient son suffoqué quelque peu bruyant quand elle voit un homme placé sur une planche en bois, bras démesurément plus longs que la moyenne et inanimé, sur sa droite. Le constat est sans appel, lorsque l'on voit ses yeux vitreux et sa peau bien trop blanche pour pulser d'une quelconque vie. Mort. Écartelé. Elle s'approche tout de même du cadavre afin de connaître l'identité de feu le supplicié, sortant donc de sa cachette de fortune. Ses doigts s'emparent de la mâchoire, pour tourner le visage couvert de stigmates liés à des tortures ayant eu lieu avant sa mort, sans que le dégout ne semble la prendre, et ce, même au moment des craquements dus à la rigidité du cadavre.
« Je ne l'ai jamais vu à Lydes. Vous le connaissez ? C'est sans doute un contact. Un mercenaire a besoin de contacts après tout. Comme nombre d'entre nous.  »
En tout cas, cet homme ne fait pas partie des siens. Une bonne nouvelle, en soi, mais ... pas vraiment pour lui. Malgré cet apparent soulagement, la mage reste tendue au vu de l'ambiance générale du lieu. Tout ce qu'elle a détesté, tout ce qu'elle a pu subir est de nouveau matérialisé face à elle. Sa gêne est si grande qu'elle touche par réflexe ses poignets, encore touchés par le souvenir de douleurs et de peaux arrachées.
« Je n'ai pas déterminé d'où venait le hurlement, lorsque nous étions dans le souterrain. Et ... »
Silence. Plus aucun bruit ne parvient à ses oreilles, à part ceux de gouttes tombant des murs ça et là.
« Ce silence ne me dit rien qui vaille ... »
En effet, il ne faut guère plus que cette remarque pour que de nouveau, des gémissements de femme puis des hurlements venant de voix plus masculines viennent se rajouter à ceux précédents. Et dire que la jeune femme à la longue chevelure noire pensait que les os, l'écarteur et l'humidité ambiante formaient à eux trois une ambiance mauvaise et étouffante. Elle n'était pas au bout de ses surprises.

Ven 28 Sep 2018 - 17:16

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La fille aux cailloux


Je vais me faire la plus claire possible, avant que nous ne passions certainement à un autre pallier d'horreur.
Si cette fille est réellement une apostate, je vais l'emmener dans un lieu plus adapté à sa condition. Cependant si j'apprends qu'elle est liée de près ou de loin aux templiers rouges et fomente de graves crimes avec cette lie ...Je devrai faire en sorte de la remettre à des autorités plus compétentes que ces déments de gardes. Ou de la tuer, si elle nous menace.


A ceci, Kaldenis hocha la tète paisiblement, imaginant déjà un plan pour l'extraction d'urgence de la jeune mage si Quellcrist jugeait l'Inquisition comme une autorité insuffisante. Et si elle était effectivement rouge. Dame Rossignol souhaiterait certainement l'interroger plus en détail.
Elle n'eut pas le temps de fomenter plus qu'un hurlement d'une horreur indicible retentit dans le couloir, aussi perçant et troublant que la lumière des torches se rapprochait.
L'espionne fit une grimace en suivant la mage, elle n'aimait pas les endroits exigus comme ce cachot, et ce genre de bruits faisait trembler sa mâchoire.
La réaction choquée de sa collaboratrice lui servit d'avertissement, mais malgré cela elle ne put s’empêcher de d'expirer bruyamment en embrassant la scène du regard. Des souvenirs poisseux de dégoût lui revinrent brusquement en tète, elle les chassa mentalement d'un revers de la main rageur.

 Je ne l'ai jamais vu à Lydes. Vous le connaissez ? C'est sans doute un contact. Un mercenaire a besoin de contacts après tout. Comme nombre d'entre nous.  


Elle se força à rejoindre le cadavre et prit la suite de Quellcrist en tournant du bout du doigt le visage visqueux, faisant mine de l'examiner.
Quel estomac de pierre la mage devait posséder pour l'avoir saisit à pleine poigne!
Elle secoua la tète un peu sèchement et laissa le menton retomber dans un bruit de flaque désarçonnant avant de s'en détourner.

Pauvre hère


Elle nota du coin de l’œil le geste de l'indépendantiste, comment l'interpréter autrement que par la cruelle évidence? Son cœur sombra de sympathie, de compréhension, un point commun regrettable.

Je n'ai pas déterminé d'où venait le hurlement, lorsque nous étions dans le souterrain. Et ...


"Et?" songea l'elfe qui se sentait vaguement agacée par sa propre sensibilité.

 Ce silence ne me dit rien qui vaille ...


Ce silence... Elle n'avait pas remarqué! "Piètre barde" se morigéna l'elfe. L'erreur ne dura pas cependant, les bruits honnis se remirent à retentirent, plus proches cette fois-ci, identifiables comme ceux d'une femme. Et d'hommes.
Le retour des plaintes et de ses réponses résonna comme un coup de tonnerre dans l'esprit de Kaldenis, son sang sembla se figer à l'instant et son cœur se mit à battre à tout rompre. Rien n'allait, rien n'allait, "RIEN NE VA" semblait lui hurler son cerveau prêt à paniquer.

Malepeste!


Elle tourna les talons avec rapidité, accélérant le pas sans laisser la stupidité lui faire commettre l'erreur de courir et de faire du bruit, pour l'instant elle se fichait bien que la mage la suive ou non, la seule idée de retrouver un cadavre lacéré lui donnait des ailes.
Pour le bien de la mission bien entendu. La Mission, avec un M majuscule et une Motivation professionnelle.
Automatiquement elle dégaina son arc, une flèche encochée, et au détour du couloir, encore dissimulée par les ombres que projetaient les torches, une autre scène d'horreur rougeoyante s'imposa à elle.

La jeune mage qu'elles recherchaient, retenue sur l'un de ses autels de torture, trois hommes autour d'elle, un feu était allumé dans un chaudron improvisé en foyer, dedans un tisonnier se réchauffait.
Pauvre petite! Il lui manquait plusieurs ongles, ses mains ruisselaient de pourpre, sa robe déchirée jusqu'en bas du buste laissait apercevoir des sévices que seuls le tisonnier et les lames les plus affutées avaient pu lui infliger.
Son visage était tuméfié, un oeil poché et les lèvres déchirés par les coups, une oreille semblait avoir été tourmentée par une paire de cisailles.
Par Andraste, son corps entier n'était qu'une plaie, trop de blessures s'accumulaient pour en faire le décompte en un coup d’œil. Et pourtant elle vivait toujours.
Froidement Kaldenis décocha sa flèche à l'arrière du crane d'un des soudards occupé à vérifier un instrument fourchu.
Les deux autres sursautèrent au claquement de la corde et dégainèrent lorsque le corps de leur camarade s'écroula.
L'elfe laissa son arc tomber à terre et dégaina ses dagues, elle se jeta sans cérémonie à l'attaque de celui plus proche d'elle. Elle faisait confiance à Quellcrist pour s'occuper de l'autre.
Enfin c'est ce qu'elle se dirait plus tard, pour l'instant elle ne pensait plus et n'était qu'une lame animée par la fureur, et la peur.

Dim 11 Nov 2018 - 19:00

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Prospection et transactions


Le juron sorti par la mercenaire tend bien vite chaque once de muscles du corps de Quellcrist. Car les hurlements reprennent de plus belle certes, mais d'autres se sont ajoutés, ainsi qu'un malaise magique que seul celle liée à cette branche peut sentir. Main sur le coeur serrant ses habits et envahie par une gêne profonde, la dame suit sa compagne de route sans ajouter un traitre mot. Ce n'est qu'en arrivant dans la pièce que quelques heurts intestinaux commencent à prendre la mage aux cheveux d'opale. La vision même de cette femme lui rappelle des heures sombres de sa propre existence, le visage du monstre, la regardant avec condescendance et ce petit sourire en coin. Ses poils se dressent immédiatement et elle ne réfléchit guère quand la rousse aux oreilles pointues commence et à tuer un des soudards et à dégainer ses dagues.
« Foutredieu...! »
Lâche-t-elle en injure avant de mettre hors course sont adversaire d'un simple sort de sommeil. Autant garder en vie un de ces salauds pour en soutirer quelque information, même si en vrai, si elle n'avait pas encore un semblant de raison, elle aurait mis un terme définitif à la vie de cet homme. Un homme qui maintenant s'écrase à terre et ne requiert pour le moment plus l'attention de la mage. Elle court vers la jeune fille en haletant, le coeur battant à tout rompre malgré sa façade frigide encore en place.

« Kaldenis. »
Cette fois, Quellcrist ne rit pas, ne se moque pas. Elle se montre juste sèche pour que la mercenaire arrête de s'acharner sur le cadavre de son adversaire. Parce qu'en continuant elle ne fait qu'alimenter une flamme mauvaise en son coeur. Et en devenant aussi bestiale que ces sales types, elle ne règle rien.
« Venez m'aider à la détacher et la soigner. S'il vous plaît. »
C'est une demande, une vraie demande venant non seulement pour arracher Kaldenis à ses démons intérieurs, mais aussi pour aider celle qui essaie tant bien que mal de ne pas céder aux siens. Les mains de Quellcrist tremblent sur ces chaînes. Elle a du mal à regarder ces mains, et quand bien même détourne-t-elle ses yeux autre part, cela reste abject, sanglant. En si peu de temps, ils avaient réussi à faire cela à une pauvre femme.
« C'est ... c'est de pire en pire. C'est une chasse aux mages qui s'organise. »
La voix de Quellcrist tremble, autant que ses doigts et ses bras qui maintiennent alors le corps de la torturée, maintenant libérée de ses chaînes. La jeune femme se met à balbutier à ouvrir grand la bouche comme pour essayer de prendre de grandes goulées d'air. La seule chose que peut faire la libertaire dans ces moments là, c'est prendre une fiole de soins, et la faire boire au supplicié.
« Ne t'inquiète pas. On est venues te sauver. Bois ça va te soigner. »
La fille déglutit et ouvre la bouche quand la mage lui tend la fiole, non sans lui tirer le tissu de ses vêtements au niveau de l'épaule pour s'accrocher à quelque chose. Et, en voyant ses mains sans ongles, elle commence à haleter, puis crier au bout de deux petites gorgées de breuvage.

« Ils n'ont vraiment plus aucune retenue. »
Quellcrist transpire, terrorisée par ces visions qui lui rappellent étrangement certains sévices qu'elle a subi. Non pas en tant que traquée, mais seulement mage du Cercle. On dirait des versions plus violentes de ... non. Impossible. Il avait été exilé hors d'Orlaïs. À cette pensée, il y a de quoi devenir blême. Savoir que votre bourreau est de nouveau quelque part dans le pays où vous vaquez, a de quoi vous mettre à mal.Et c'est le cas de la mage aux cheveux d'opale.
« Ne tuez pas le dernier garde. Il faut... il faut que je sache quelque chose. »
Le garde se réveille donc ficelé, voyant une elfe rousse le toiser, tandis qu'une femme aux cheveux noirs et au regard empreint de dégout et de violence tient le tisonnier au bout en fusion, dans ses mains. Il ne peut pas hurler, bâillonné par une de ces femmes, et encore moins bouger au vu des jambes écartées et ligotées. Il ne peut que regarder une à une les femmes face à lui.
« Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Connaissez-vous un certain Arthur Savrenne. »
L'homme semble complètement désemparé par cette question et secoue la tête frénétiquement.
« Des cheveux bruns, bouclés, des yeux bleus, l'air se croyant au dessus de tout. Ne souriant que quand il obtient par la force et la violence ce qu'il désire ... »
L'homme cligne des yeux, légèrement. Un signe qui donne de suite l'ouverture nécessaire à Quellcrist pour poser le tisonnier à fleur d'entre jambe pendant deux secondes. L'homme se met à couiner, hurler sous son bâillon sans pouvoir se défendre ou alléger la brûlure ignoble qui vient de lui être faite.
« Où. Est-il. »
Savoir que Savrenne est quelque part, et qu'il initie d'autres personnes à ses petits plaisirs anti mages la rendent aveugle à tout discernement. Cette scène terrorise malheureusement la jeune fille que ces soldats ont capturé et torturé, autant qu'elle semble exulter dans un demi rire malsain. Quellcrist s'arrête donc et jette le tisonnier au feu, avant de regarder durement Kaldenis. Ce n'est pas contre la mercenaire, mais contre ces méthodes et celui les ayant inculquées. Elle en a oublié cette présence malsaine qui flotte dans la pièce et, émane directement du corps de la jeune fille.
« Je crois qu'il vaut mieux l'endormir. J'ai...
- NON ! »
Une voix grave et pesante résonne dans la pièce.
« Restez. Laissez-la. Votre colère est légitime. Cet homme doit mourir. »

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