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Entre mages et pirates
La reflexion de Lynne ne manqua pas de m’atteindre. Mais je mis de côté le débat en grande partie, je ne voulais pas attirer l’attention plus que de raison.
- « Quoi qu’il arrive les innocents trinquent toujours. Si ce n’est pas un conflit avec un petit groupe alors c’est la guerre entre les pays, les guerres civiles, les gangs, les engeances, l’esclavagisme… à Kirkwall et partout ailleurs. Et tout le monde est persuadé d’avoir raison. Le monde est sourd, il ne réagit plus que lorsqu’il souffre, le reste du temps il se laisse aller sans réagir à ce qui se passe autour de lui. »
Kirkwall en avait été le parfait exemple. La chantrie ne souffrait pas de la guerre intestine des mages et des templiers, elle a décidé de rester en dehors. Un seul mot de la grande
pretresse aurait pu remettre les choses dans l’ordre mais non, elle avait décidé de ne rien faire et de laisser les templiers massacrer les mages et les mages se tourner vers la magie du sang par desespoir. Destituer Meredith, sanctionner les fautifs des deux côtés, demander le droit de regard sur les rites d’apaisement…. Kirkwall aurait été un tout autre Cercle… Mais non.
Cela avait été pareil pour les Qunari. Ils s’étaient échoué sur nos rives et avaient monté le camps sur les docks. Est ce que qui que ce soit à part le Viconte (qui y était bien obligé) et Hawke (.. qui était Hawke) avaient tenté quoi que ce soit pour savoir ce qui se passait ? Ils étaient restés trois longues années à Kirkwall, dans la paix pour ceux qui étaient restés au campement dans la ville. Ils avaient juste ignoré le problème jusqu’à ce que ça explose… littéralement.
- « De ce que j’en sais ce sont des Qunari qui ont quitté le Qun ou qui s’en sont fait renvoyé, ils ont un autre mot pour les gens de leur espèce qui sont nés en dehors du Qun je crois…. Mais j’écoutais pas vraiment Fenris quand il en parlait pour être honnête…. Je n’ai jamais eut de patient Qunari non plus, ils ont peur des mages… pas étonnant qu’il se soit bien entendu avec eux. »
J’écoutais les projets de Lynne avec un sourire, être comme tout le monde hein ? Ça me rappelait ce que j’avais dit au Commandant Coulsand quand il m’avait demandé ce que je voulais dans la vie. « Une jolie fille, trois repas par jour et le droit de faire tomber la foudre sur les imbéciles » Cette pensée m’arracha un petit rire triste. Les choses ne s’étaient pas vraiment passées comme ça… Enfin pas comme je l’avais imaginé en tout cas. Certes j’ai mangé relativement bien comparé à d’autres, des jolies filles…. Si on sait regarder il y en a toujours autour de nous, même si elles ne sont pas notre petite amie… D’ailleurs en ce moment n’étais-je pas en compagnie d’une jolie fille ? Voilà c’était toujours ça. Et pour ce qui était de la magie…. j’imagine que j’ai été libre chanceux de ne pas me faire prendre.
- « Des recherches pour aider Edwin et les autres seraient vraiment géniales surtout si elles aboutissaient. Je suis certain que la solution existe mais que personne ne veut que ça s’ébruite, sinon ce serait moins effrayant. Mais je ne peux pas croire qu’ils aient mis une horreur pareille en place sans avoir la solution pour y remédier. Il faudrait sans doute faire des recherches du côté des bourreaux.. »
Je me mordis la lèvre. Des projets moi ? À part se cacher ? Pas vraiment en fait.
- « Je vais essayer de récupérer mon chat à Amaranthine, s’il est toujours dans le coin…. Et après ça je pense que je vais simplement courir les campagnes sous un nom d’emprunt et jouer les guérisseurs… On verra bien si ce qui s’est passé a des retombées. Si rien ne bouge il est possible que …. Qu’IL me pousse à agir à nouveau mais je ne laisserai pas aller si loin cette fois… Si ça n’a rien changé alors c’est que nous avons agit en vain…. Il faudra trouver autre chose… »
Je ne regardai pas Lynne, j’avais du mal à regarder les gens touchés par la tragédie que j’avais déclenché en face … j’entrepris de changer de sujet.
- « Tu me tiendras au courant si tu trouves quelque chose ? Je t’aiderai à diffuser le remède si tu le trouves ce sera toujours ça de gagné. »
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Entre mages et pirates
Lynne regardait les vagues tandis qu’Anders répondait à sa remarque sans évoquer cet épineux sujet. Elle préférait que cela se déroule ainsi, car elle-même n’avait pas voulu le relancer ; mais toujours est-il que ses paroles donnaient à réfléchir. Elle fronça légèrement des sourcils, gardant ses yeux noisette sur le mouvement hypnotique des vagues.
« Je comprend ce que tu veux dire, et … c’est vrai. » admit-elle. « Et … je sais que je suis trop idéaliste. La vie n’est pas simple et elle ne le sera jamais. L’un ou l’autre camp trinquera toujours, et tout n’est qu’une question de perspective. Si c’était si facile d’arriver à une entente parfaite, nous n’en serions pas là. »
Lynne hésita légèrement, regardant en coin ce qui se passait sur le pont. Derrière le trio, les membres de l’équipage semblaient bien trop occupés pour leur accorder une quelconque importance. Afin de ne pas tenter le destin, elle parla plus doucement, se penchant légèrement vers Anders.
« Et concernant ce qui est arrivé … je pense que ce n’était qu’une question de temps avant que la situation ne se débloque d’elle-même, et pas forcément d’une meilleure manière. »
Elle ne cherchait pas véritablement à le consoler. Ou peut-être un petit peu, car elle partait du postulat que peu importe ce qu’il pensait être un bien fondé ou non, le sens moral ne pouvait pas être aisément réduit au silence.
Mais principalement, elle se rendait simplement compte du caractère inévitable de la tragédie. Son Cercle était voué à se révolter. Que ce soit un attentat ou une mutinerie, personne n’aurait vu les mages sous un jour favorable dans le dénouement des faits, et il y aurait eu des morts. Quant à Meredith … son obsession pour les mages de sang l’aurait poussé à commettre ces atrocités à moment donné ou à un autre. Anders avait sans doute simplement précipité son plan initial.
Au sujet des Qunaris … C’était une autre histoire. Une histoire que Lynne se plairait à écouter, car c’était par le savoir que l’on combattait les préjugés. Mais Anders ne semblait pas en savoir davantage sur eux – ou du moins les Tal Vatosh.
Le sujet de l’Apaisement semblait intéresser Anders, ce qui ne surprit guère l’apostate. Il s’agissait, après tout, de l’arme principale des Templiers. Les empêcher d’utiliser la magie, mais surtout, d'étouffer leur conscience.
Lynne se détendit légèrement quand il évoqua la possibilité d’une solution. D’une certaine manière, l’idée que ce soit possible était réconfortant. Cela voudrait dire qu’Edwin pourrait redevenir lui-même, un jour : un espoir fou auquel elle aimait volontiers croire. Mais était-ce de l’optimisme fondé ? Ne se berçaient ils pas tous deux d’illusions réconfortantes ?
Elle se mordit légèrement la lèvre. Le doute la rongeait malgré elle.
« Je suis d’accord avec toi … si elle devait exister, elle ne serait pas propagée pour cette raison. Mais … je n’ai aucune garantie. Si ça se trouve, ils auraient bien pu inventer ce rituel sans essayer de trouver un moyen de l’inverser. Ça les arrangerait bien, non ? »
Après avoir regardé Anders en lui posant la question, Lynne leva les yeux vers Edwin par habitude, mais celui-ci ne la regardait pas. Le noiraud avait les bras croisés sur la rambarde, observant l’horizon où les mouettes faisaient des cabrioles. Il semblait satisfait d’être simple spectateur de la conversation, sans y participer. A l’époque, il se serait servit de cette seule question pour faire un cours magistral en trois grandes parties sur le sujet : « en quoi les Templiers sont des têtes de nœud », et ils se seraient tous les trois amusés de ses plaisanteries. Il se serait sans doute bien entendu avec Anders, elle n'avait presque aucun doute là dessus. Mais là, il était si passif … un simple fantôme de lui-même, qui existait sans être véritablement là.
Cela lui faisait de la peine.
Lynne s’efforça de se reconcentrer sur Anders afin de ne pas laisser son visage prendre les traits de la tristesse. Ce fut une bonne chose qu’il évoquait ses projets, cela lui rendait un peu du sourire qu’elle avait perdu. Un chat ? C’était une priorité inattendue. Et ses projets lui donnaient de l’inspiration pour les siens. Peut-être qu’ils pourraient eux aussi voyager un petit peu avant de s’installer quelque part, le temps que les choses se calment un peu et qu’ils découvrent leur nouveau foyer. Ils pourraient repartir de zéro. Pourvu que leurs phylactères aient été détruits pendant l’explosion …
Mais un détail titilla Lynne tandis qu’il concluait ses explications, et qui chamboulait sa manière dont elle envisageait le déroulement de ce qui avait pu se produire à Kirkwall. Le fait que pour une fois, Anders semblait fuir son regard ne fit que l’inciter à revenir sur le sujet.
« Oui, je te tiendrai au courant mais … excuse moi de revenir là dessus, mais concernant ce que tu disais juste avant : qui est ce « Il » ? On t’a forcé à agir ? Je pensais que tout ça, c’était ton idée … ?»
La jeune femme avait son regard brun sur lui. Edwin, à ses cotés, leva la tête vers le duo.
« Je comprend ce que tu veux dire, et … c’est vrai. » admit-elle. « Et … je sais que je suis trop idéaliste. La vie n’est pas simple et elle ne le sera jamais. L’un ou l’autre camp trinquera toujours, et tout n’est qu’une question de perspective. Si c’était si facile d’arriver à une entente parfaite, nous n’en serions pas là. »
Lynne hésita légèrement, regardant en coin ce qui se passait sur le pont. Derrière le trio, les membres de l’équipage semblaient bien trop occupés pour leur accorder une quelconque importance. Afin de ne pas tenter le destin, elle parla plus doucement, se penchant légèrement vers Anders.
« Et concernant ce qui est arrivé … je pense que ce n’était qu’une question de temps avant que la situation ne se débloque d’elle-même, et pas forcément d’une meilleure manière. »
Elle ne cherchait pas véritablement à le consoler. Ou peut-être un petit peu, car elle partait du postulat que peu importe ce qu’il pensait être un bien fondé ou non, le sens moral ne pouvait pas être aisément réduit au silence.
Mais principalement, elle se rendait simplement compte du caractère inévitable de la tragédie. Son Cercle était voué à se révolter. Que ce soit un attentat ou une mutinerie, personne n’aurait vu les mages sous un jour favorable dans le dénouement des faits, et il y aurait eu des morts. Quant à Meredith … son obsession pour les mages de sang l’aurait poussé à commettre ces atrocités à moment donné ou à un autre. Anders avait sans doute simplement précipité son plan initial.
Au sujet des Qunaris … C’était une autre histoire. Une histoire que Lynne se plairait à écouter, car c’était par le savoir que l’on combattait les préjugés. Mais Anders ne semblait pas en savoir davantage sur eux – ou du moins les Tal Vatosh.
Le sujet de l’Apaisement semblait intéresser Anders, ce qui ne surprit guère l’apostate. Il s’agissait, après tout, de l’arme principale des Templiers. Les empêcher d’utiliser la magie, mais surtout, d'étouffer leur conscience.
Lynne se détendit légèrement quand il évoqua la possibilité d’une solution. D’une certaine manière, l’idée que ce soit possible était réconfortant. Cela voudrait dire qu’Edwin pourrait redevenir lui-même, un jour : un espoir fou auquel elle aimait volontiers croire. Mais était-ce de l’optimisme fondé ? Ne se berçaient ils pas tous deux d’illusions réconfortantes ?
Elle se mordit légèrement la lèvre. Le doute la rongeait malgré elle.
« Je suis d’accord avec toi … si elle devait exister, elle ne serait pas propagée pour cette raison. Mais … je n’ai aucune garantie. Si ça se trouve, ils auraient bien pu inventer ce rituel sans essayer de trouver un moyen de l’inverser. Ça les arrangerait bien, non ? »
Après avoir regardé Anders en lui posant la question, Lynne leva les yeux vers Edwin par habitude, mais celui-ci ne la regardait pas. Le noiraud avait les bras croisés sur la rambarde, observant l’horizon où les mouettes faisaient des cabrioles. Il semblait satisfait d’être simple spectateur de la conversation, sans y participer. A l’époque, il se serait servit de cette seule question pour faire un cours magistral en trois grandes parties sur le sujet : « en quoi les Templiers sont des têtes de nœud », et ils se seraient tous les trois amusés de ses plaisanteries. Il se serait sans doute bien entendu avec Anders, elle n'avait presque aucun doute là dessus. Mais là, il était si passif … un simple fantôme de lui-même, qui existait sans être véritablement là.
Cela lui faisait de la peine.
Lynne s’efforça de se reconcentrer sur Anders afin de ne pas laisser son visage prendre les traits de la tristesse. Ce fut une bonne chose qu’il évoquait ses projets, cela lui rendait un peu du sourire qu’elle avait perdu. Un chat ? C’était une priorité inattendue. Et ses projets lui donnaient de l’inspiration pour les siens. Peut-être qu’ils pourraient eux aussi voyager un petit peu avant de s’installer quelque part, le temps que les choses se calment un peu et qu’ils découvrent leur nouveau foyer. Ils pourraient repartir de zéro. Pourvu que leurs phylactères aient été détruits pendant l’explosion …
Mais un détail titilla Lynne tandis qu’il concluait ses explications, et qui chamboulait sa manière dont elle envisageait le déroulement de ce qui avait pu se produire à Kirkwall. Le fait que pour une fois, Anders semblait fuir son regard ne fit que l’inciter à revenir sur le sujet.
« Oui, je te tiendrai au courant mais … excuse moi de revenir là dessus, mais concernant ce que tu disais juste avant : qui est ce « Il » ? On t’a forcé à agir ? Je pensais que tout ça, c’était ton idée … ?»
La jeune femme avait son regard brun sur lui. Edwin, à ses cotés, leva la tête vers le duo.
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[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image] | (PNJ) Edwin Nachtigall : Un jeune homme d'une trentaine d'années au regard absent. Il s'exprime sur un ton à la fois monocorde et neutre. Un bandeau masque habituellement sa marque d'Apaisé. Edwin s'exprime en #ccffff |
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Entre mages et pirates
Je haussais légèrement les épaules quant à l’illusion d’une entente parfaite.
- « Une solution ce serait d’abolir complètement le concept de hiérarchie. Tant que certains hommes seront au dessus des autres et pourront exercer leur contrôle alors il y aura des oppressants et des opprimés. Il n’y pas assez de gens biens pour assurer un ordre hiérarchique juste. » je soupirai légèrement. « Mais je ne pense pas que ce soit réalisable, même en étant tous égaux on trouverait sans doute des raisons de faire souffrir nos semblables. »
Il y eut un temps de silence puis je me tournai vers Lynne lorsqu’elle mentionna l’explosion de la Chantrie. Je ne savais pas si elle était au courant de tout, je ramenai mes cheveux en arrière avec lassitude. Après avoir vérifié que personne ne faisait attention à nous
- « Meredith avait en sa possession une idole de lyrium rouge qui la rendait folle. Si personne n’avait rien fait elle aurait continué de s’enfoncer et elle aurait fatalement demandé l’oblitération du Cercle. Orsino aurait pu faire tout ce qu’il pouvait, toutes les concessions, tous les sacrifices…. À la fin elle vous aurait tous achevé comme du bétail. Mais on n’a découvert ça qu’après …. mes actions… Et ce n’est pas certain que les effets du lyirum rouge soient réversibles. »
Je ne cherchais pas le réconfort ou l’approbation de mes actions, après tout, Justice et moi les avions décidé en nos âmes et conscience. Nous avions trop préparé les évènements pour avoir le droit de les regretter. Le soutien ou le mépris de nos compatriotes n’avaient finalement pas tellement d’importance, les choses étaient immuables, la prêtresse ne reviendrait pas à la vie, Meredith et Orsino non plus. Maintenant l’important c’était que les mages libérés trouvent comment exploiter leurs possibilités. Il fallait espérer que le soulèvement du Cercle de Kirkwall serve d’exemple aux autres Cercles de Thedas. Ou que la Chantrie réfléchisse à sa position…
Étrangement le sujet de l’apaisement, pourtant plutôt difficile, me parut plus léger. C’était plus facile de me projeter dans ce qui serait put-être un jour que dans ce qui avait été. Mais l’idée que le rite n’ait aucune solution me paraissait étrange.
- « Ça me paraîtrait étrange qu’ils n’aient jamais prévu une solution de rechange. Et puis il y a tellement de choses qu’on nous dit impossible dans les cercles et qui ont une solution simple…. La possession par exemple. Les Riveini et les Alvars peuvent se laisser posséder et se faire déposséder à leur guise, mais ce sont des peuples ‘’hérétiques ‘’ alors la Chantrie ne veut pas qu’on le sache. On nous fait croire que la Nécromancie a rapport avec la magie du sang, que tout ce qui touche au sang est de la magie du sang…. Je pense que c’est plus probable qu’on nous fasse croire qu’il n’y a pas de remède pour nous terroriser. Voir que seuls quelques privilégiés connaissent le remède et que même les templiers pensent que c’est définitif. Mais ... » Je me fendis d’un sourire. « On m’a souvent dit que je nourrissais trop d’espoir dans des choses impossibles…. Ça ne m’a pas empêché de finir par réussir à m’échapper de mon cercle. »
Un petit clin d’oeil vint ponctuer mon affirmation, puis je me tournai vers Edwin avec un sourire.
- « Qu’est ce que tu en penses Edwin ? Après tout tu fais partie des premiers concernés ? La perspective de récupérer tes émotions et tes pouvoirs, est ce que cela te paraît souhaitable ? »
Seulement encore une fois j’avais un peu trop ouvert ma bouche…. Je n’avais plus tellement l’habitude de cacher l’existence de Justice…
- « Personne ne m’a forcé…. Mais non je n’étais pas seul. Disons que l’idée était … commune en quelque sorte. »
J’espérais avoir été assez vague et que l’évocation de la possession ne mette pas la puce à l’oreille de Lynne.
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Entre mages et pirates
« Une idole de lyrium rouge ? »
Lynne arqua légèrement un sourcil, quelque peu confuse vis-à-vis de cet objet qu’Anders évoquait pour expliquer les raisons de la folie grandissante de Meredith. Le Lyrium, elle en connaissait l’éclat bleuté des potions qui regénérait sa magie et les reflets azurés qu’elle avait contemplé lors de sa Confrontation. Le Lyrium, dans sa forme la plus pure, se trouvait dans les Tréfonds ou l’Immatériel. Mais jamais elle n’avait entendu parler d’une espèce alternative, aussi regardait-elle Anders avec un mélange de curiosité et de suspicion.
« Que lui est-il arrivé ? A Meredith ? »
La brune écouta les pensées d’Anders au sujet de l’Apaisement tout en regardant les quais s’éloigner progressivement, les voiles du bateau gonflées par les vents. Si ses paroles ne parvinrent pas à effacer entièrement ses doutes, elles eurent au moins le mérite de les alléger en lui offrant une perspective plus optimiste. Peut-être qu’essayer, même si elle n’était pas dans la certitude de trouver un moyen de ramener son ami, n’était pas inenvisageable. Rien ne garantissait qu’elle réussirait. Peut-être même que sa quête serait futile.
Mais s’il y avait une chance, même minime, de le soustraire aux effets du rituel … Elle ne devait pas l’ignorer. Edwin méritait un bien meilleur destin que celui qu’on lui avait imposé.
« Peut-être. Mais ça ne fait pas de mal d’en avoir en réserve. Merci … »
Lynne sourit amicalement à son compagnon, sa morosité adoucie. Son regard se tourna ensuite vers Edwin, auquel Anders avait décidé de s’adresser. Ses traits retrouvèrent un air plus grave alors que celui-ci s’exprimait au sujet de la perspective d’une guérison.
« Retrouver ma magie ne serait ni une bonne, ni une mauvaise chose. Dans un cas comme dans l’autre, je pourrai être utile. » déclara t’il, « Mais je doute de l’utilité des émotions. Elles ne permettent pas d’avoir une vision objective de la réalité et peuvent être un poids sur de multiples points. Donc non, je ne souhaite pas particulièrement les retrouver. »
« Comment est-ce que tu peux dire ça ? »
Lynne restait calme ; malgré tout, il était aisé de voir les reproches se loger entre ses mots. Edwin n’en tint aucune rigueur, répondant à sa question avec une sérénité qui la mettait presque mal à l’aise.
« Je les trouve simplement encombrantes, à présent. »
« Est-ce que tu me laisseras au moins te guérir si je trouve une solution ? » répliqua t'elle, impatiente.
« Je ne t’y encouragerai pas, car cela ne me paraît pas sensé - et nous ne saurions pas quelles conséquences cela pourrait avoir. »
L’apostate jeta un bref regard à Anders avec de baisser les yeux vers ses mains. Elle comprenait qu’Edwin disait tout cela en faisant fi de soi-même, appliquant la logique pure en délaissant son ego. Il était parfaitement indifférent à son sort. Elle soupira, le regardant alors à nouveau, plus déterminée.
« J’ai tout le temps pour trouver un moyen de te convaincre, alors. »
Les explications d’Anders au sujet de son ami mystère ne firent que l’intriguer davantage au lieu d’apaiser sa curiosité. Elle pencha légèrement sa tête sur le coté par instinct, cherchant à décrypter ce qui se cachait derrières ces paroles.
« Donc quelqu’un d’autre est derrière tout ça ? »
« Pas quelqu'un comme toi ou moi. » intervint Edwin, qui rencontra le regard de la jeune femme. « Il n’est plus seul dans son corps. »
« … Pardon ? »
« Il est une Abomination. »
Avant qu’Anders n’eut l’occasion de répondre à ce qu’Edwin énoncait comme une vérité, Lynne laissa échapper un léger rire amusé mais pourtant teinté d’une nervosité palpable. L’accusation la mettait terriblement mal à l’aise.
« … Quoi ? Excuse moi Edwin, mais on a étudié les mêmes choses. Je n’ai pas besoin de t’expliquer en quoi ça n’a aucun sens. Cette dénomination n’a pas été choisie pour faire joli. »
Elle se tourna immédiatement vers Anders, se confondant déjà en excuses.
« Je suis vraiment désolée il ne sait pas ce q— »
« Je suppose qu’il a gardé son apparence car ce n’est pas un Démon qui l’a possédé, mais un Esprit – bien que je doute que cela fasse une grande différence à présent.» l'interrompit-il, son regard argenté sans émotion rencontrant celui d’Anders. « Un Esprit n'encouragerait pas la destruction d’une Chantrie. »
Lynne arqua légèrement un sourcil, quelque peu confuse vis-à-vis de cet objet qu’Anders évoquait pour expliquer les raisons de la folie grandissante de Meredith. Le Lyrium, elle en connaissait l’éclat bleuté des potions qui regénérait sa magie et les reflets azurés qu’elle avait contemplé lors de sa Confrontation. Le Lyrium, dans sa forme la plus pure, se trouvait dans les Tréfonds ou l’Immatériel. Mais jamais elle n’avait entendu parler d’une espèce alternative, aussi regardait-elle Anders avec un mélange de curiosité et de suspicion.
« Que lui est-il arrivé ? A Meredith ? »
La brune écouta les pensées d’Anders au sujet de l’Apaisement tout en regardant les quais s’éloigner progressivement, les voiles du bateau gonflées par les vents. Si ses paroles ne parvinrent pas à effacer entièrement ses doutes, elles eurent au moins le mérite de les alléger en lui offrant une perspective plus optimiste. Peut-être qu’essayer, même si elle n’était pas dans la certitude de trouver un moyen de ramener son ami, n’était pas inenvisageable. Rien ne garantissait qu’elle réussirait. Peut-être même que sa quête serait futile.
Mais s’il y avait une chance, même minime, de le soustraire aux effets du rituel … Elle ne devait pas l’ignorer. Edwin méritait un bien meilleur destin que celui qu’on lui avait imposé.
« Peut-être. Mais ça ne fait pas de mal d’en avoir en réserve. Merci … »
Lynne sourit amicalement à son compagnon, sa morosité adoucie. Son regard se tourna ensuite vers Edwin, auquel Anders avait décidé de s’adresser. Ses traits retrouvèrent un air plus grave alors que celui-ci s’exprimait au sujet de la perspective d’une guérison.
« Retrouver ma magie ne serait ni une bonne, ni une mauvaise chose. Dans un cas comme dans l’autre, je pourrai être utile. » déclara t’il, « Mais je doute de l’utilité des émotions. Elles ne permettent pas d’avoir une vision objective de la réalité et peuvent être un poids sur de multiples points. Donc non, je ne souhaite pas particulièrement les retrouver. »
« Comment est-ce que tu peux dire ça ? »
Lynne restait calme ; malgré tout, il était aisé de voir les reproches se loger entre ses mots. Edwin n’en tint aucune rigueur, répondant à sa question avec une sérénité qui la mettait presque mal à l’aise.
« Je les trouve simplement encombrantes, à présent. »
« Est-ce que tu me laisseras au moins te guérir si je trouve une solution ? » répliqua t'elle, impatiente.
« Je ne t’y encouragerai pas, car cela ne me paraît pas sensé - et nous ne saurions pas quelles conséquences cela pourrait avoir. »
L’apostate jeta un bref regard à Anders avec de baisser les yeux vers ses mains. Elle comprenait qu’Edwin disait tout cela en faisant fi de soi-même, appliquant la logique pure en délaissant son ego. Il était parfaitement indifférent à son sort. Elle soupira, le regardant alors à nouveau, plus déterminée.
« J’ai tout le temps pour trouver un moyen de te convaincre, alors. »
***
Les explications d’Anders au sujet de son ami mystère ne firent que l’intriguer davantage au lieu d’apaiser sa curiosité. Elle pencha légèrement sa tête sur le coté par instinct, cherchant à décrypter ce qui se cachait derrières ces paroles.
« Donc quelqu’un d’autre est derrière tout ça ? »
« Pas quelqu'un comme toi ou moi. » intervint Edwin, qui rencontra le regard de la jeune femme. « Il n’est plus seul dans son corps. »
« … Pardon ? »
« Il est une Abomination. »
Avant qu’Anders n’eut l’occasion de répondre à ce qu’Edwin énoncait comme une vérité, Lynne laissa échapper un léger rire amusé mais pourtant teinté d’une nervosité palpable. L’accusation la mettait terriblement mal à l’aise.
« … Quoi ? Excuse moi Edwin, mais on a étudié les mêmes choses. Je n’ai pas besoin de t’expliquer en quoi ça n’a aucun sens. Cette dénomination n’a pas été choisie pour faire joli. »
Elle se tourna immédiatement vers Anders, se confondant déjà en excuses.
« Je suis vraiment désolée il ne sait pas ce q— »
« Je suppose qu’il a gardé son apparence car ce n’est pas un Démon qui l’a possédé, mais un Esprit – bien que je doute que cela fasse une grande différence à présent.» l'interrompit-il, son regard argenté sans émotion rencontrant celui d’Anders. « Un Esprit n'encouragerait pas la destruction d’une Chantrie. »
#99ccff
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Entre mages et pirates
- « C’est une longue histoire mais en gros, lorsque Hawke en a eut marre de travailler comme contrebandier, il a rejoint Varric et son frère qui organisaient une expédition dans les tréfonds pour ramener le trésor d’un ancien Thaig. Ils sont venus me chercher parce que je suis un ancien Garde des Ombres et ils m’ont plus ou moins embarqué dans leur histoire… Quand on est arrivé dans le Thaig il n’y avait pas de trésor, juste une statuette faire en lyrium corrompu par la souillure. Le frère de Varric avait tellement peur qu’on veuille la vendre ou la lui voler qu’il nous a enfermé dans le Thaig et nous y a laissé pour mort. En cherchant la sortie on a trouvé le trésor, on a fini par ressortir et pendant des mois nous n’avons pas eut de nouvelles de Bartrand. Quand on l’a retrouvé il était devenu fou. Je ne sais pas vraiment comme Meredith a mis la main dessus au final mais j’imagine qu’elle y a resisté plus longtemps à cause du fait qu’elle prenait déjà du lyrium normal … Mais elle a serti l’idole dans son épée et l’objet lui a ravagé l’esprit jusqu’à en faire…. Enfin tu sais quel genre de tyran elle est devenue. » Je fis une pause avant de répondre à la seconde question. « Le lyrium l’a consumée, elle est maintenant devenue un genre de statue au milieu de la cour de la Potence. »
J’écoutais Edwin et Lynne discuter. J’avais l’impression d’entendre Karl parler lorsqu’Edwin ouvrait la bouche, je m’abstins cependant de commenter, c’était peut-être lâche de ma part mais je ne pouvais pas lui donner l’indice que j’avais par Karl pour lever l’apaisement. J’avais trop peur de révéler ma nature… Cependant cela ne fut plus un problèmes quelques minutes plus tard. J’écoutais avec horreur Edwin prononcer le mot qui faisait toujours réagir Justice.
Ma peau se craquela quelque peu. Je rabattis le capuchon de ma cape et me tins fermement au bastingage pour me concentrer et garder le contrôle. Je n’écoutais pas vraiment les explications d’Edwin ni les excuses de Lynne, je devais garder Justice caché.
Ce n’est pas le moment !! Justice !! je vais leur expliquer ! Cesse cette folie maintenant !
Je me doutais que les effets de notre conflit n’avait pas échappe à nos compagnons. Mais peu à peu les craquelures se refermèrent et je pu lacher la barrière de bois…. De lui, j’imaginai que j’avais l’air de qqn sur le point de vomir, personne d’autre n’avait l’air de s’intéresser à moi.
- « Vous avez tous deux tord et raison à la fois… » Dis-je, le souffle court. « L’esprit que j’ai accueilli en moi est un esprit de Justice. La possession n’a pas vraiment été intentionnelle, Justice…. Habitait un cadavre lorsque je l’ai rencontré, il était coincé hors de l’immatériel. Les templiers ont voulu nous détruire tous les deux. Ils nous avaient à leur merci …. tous les deux nous pouvions nous en sortir si nous ne faisions plus qu’un… Nous nous sommes sauvé l’un l’autre. Cela nous a changé tous les deux. Justice n’est plus l’esprit de pur concept qu’il était à cause de mes instincts et de mes émotions. Je ne suis plus la même personne que j’étais avant non plus… Nous ne sommes pas une abomination… mais cela viendra un jour…. Cependant…. » Je me tournai vers Edwin. « Tu te trompes sur lui si tu crois qu’il est devenu un démon. Nous avons passé six longues années à TOUT essayer pour faire changer les choses, un démon aurait fait exploser la chantrie des le début pour provoquer le chaos et pour le plaisir de voir le monde bruler, nous avons décidé d’en venir à cette extrêmité car la paix était impossible, c’est une action horrifiante mais nous ne prenons ni l’un ni l’autre aucune joie dans ce qu’elle a provoqué. Nous sommes tous les deux terrifié à l’idée que peut-être cela n’aura servi à rien, ou pire, que ça envenime la situation et que cela déclenche des oblitérations ailleurs dans Thedas. »
Je me tournai à nouveau vers Lynne.
- « Il y a une chose que tu dois savoir. La présence de Justice a un effet particulier sur l’immatériel autour de moi. J’étais originellement venu à Kirkwall pour retrouver Karl, que tu as sûrement connu. Tu sais qu’il a été apaisé à cause de ses contestations tout comme Edwin. Karl apaisé disait être heureux de son sort, qu’il était en sécurité de sa propre personne et de sa magie…. Pendant notre combat quelque chose a levé l’apaisement pendant quelques minutes et Karl, le vrai Karl, m’a supplié de mettre fin à ses jours plutôt que de le laisser être à nouveau le pantin des templiers. Je sais que c’est mince, et cela s’est terminé quelques minutes seulement après que Justice ait disparu…. Mais c’est une piste, une piste sérieuse. »
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Entre mages et pirates
Le récit de l’idole de Lyrium Rouge était également celui de la fin d’une tyran. Lynne n’avait pu constater de ses yeux la mort de la femme qu’elle avait appris à craindre, aussi ignorait-elle tous des circonstances qui l’entouraient. Une partie d’elle-même était soulagée de savoir que Meredith Stannard n’était plus de ce monde, et n’éprouvait aucune compassion vis-à-vis de sa mort. La souffrance qu’elle avait généré au nom du Créateur ne méritait qu’aucune larme ne fut versé.
Mais malgré cela, la guérisseuse ne pouvait que frissonner en songeant à son sinistre destin. Transformée par la chose qui avait amplifié sa folie, peut-être l’ayant même générée. Un tel artefact ne devait pas – non, n’avait pas le droit d’exister.
« J’espère que personne n’aura la bonne idée de conserver son épée, en ce cas. » conclut-elle, soucieuse. « Et pourvu que ce Lyrium teinté reste le seul sur lequel quiconque mettra les mains. »
Son désaccord avec Edwin la rendait autant mal à l’aise que nerveuse. Ses accusations étaient graves et à ses yeux infondées : l’apparence des Abominations était telle qu’il était impossible de se tromper sur leur identité : des mages qui étaient devenues l’ombre d’eux-mêmes, contrôlés par des Démons assoiffés de destruction. C’était l’une des premières choses qu’on lui avait appris au Cercle, une mise en garde qui visait autant les apprentis que les plus expérimentés. Quiconque se croyait plus fort et plus malin qu’un Démon en serait marqué à vie.
Or, il ne fallait pas être un érudit d’exception pour constater la normalité apparente d’Anders. Bien que certains de ses actes dépassaient ce que bien des humains feraient d'ordinaire, il ne méritait pas un tel titre.
Cet argument était sur le point de franchir ses lèvres quand elle constata un changement brusque chez Anders. Il se tourna rapidement vers la mer, capuche rabattue sur son visage, les mains agrippés au bastingage et légèrement penché.
« And- Will, est-ce que ça va aller ? » intervint-elle, s’interrompant pour se rapprocher de lui.
Sa main se posa sur son dos dans une tentative de le réconforter, pensant par instinct qu’il avait peut-être le mal de mer. Mais quand elle se pencha vers lui pour constater d’elle-même son état, ses yeux s’agrandirent légèrement en se rendant compte de la manière dont sa peau était marquée et de l’expression de douleur qui déformait les traits de son ami.
Elle recula légèrement sur le coup de la surprise, mais ne brisa pas le contact. Ses prunelles étonnées se dirigèrent vers Edwin, qui ne commenta pas davantage la situation dans un mutisme éloquent. Ses propos avaient trouvé une preuve physique et tangible.
Le souffle court, Anders prit pourtant la parole. Progressivement, alors qu’il s’expliquait, Lynne sa main vers elle tandis qu’elle écoutait avec Edwin ce que leur compagnon avait à leur dire. Les vérités qu’il énonçaient étaient difficiles, pleines d’implications qui faisaient frissonner la mage mais qui laissaient l’Apaisé de marbre.
« Je ne veux pas faire ma moralisatrice Will, mais ce que vous avez réussis à faire, c’est montrer au monde qu’il suffit d’un mage pour créer autant de destruction. Ils ne verront pas ce que les mages de mon Cercle ont subis, ou les injustices perpétrées chez les autres … » regretta t’elle. « Ils ne verront que les morts, et une Chantrie détruite. J’ai bien compris que tu avais essayé d’autres solutions, et je me rend compte qu’il n’y avait aucun dénouement qui n’impliquait pas de sacrifices – que ce soit celui des mages constamment brimés, ou celui de la Chantrie. Mais les gens constateront les faits, et rien d’autre. »
Lynne ne tirait pas particulièrement de plaisir à lui dire des vérités aussi déplaisantes. Elle évita le regard d’Anders pour se focaliser davantage sur la terre qui se détachait de l’horizon, toujours plus lointaine à chaque vague.
Mais bientôt, ce fut à son tour d’expérimenter la douleur de la réalité. Entendre l’expérience d’Anders vis-à-vis de Karl, apaisé bien plus tôt qu’Edwin, la fit rencontrer son regard à nouveau.
« Est-ce que tu es en train de me dire qu’Edwin est conscient de ce qui lui arrive, d’une certaine manière ? » lui demanda t’elle doucement, sa voix volontairement plus basse dans une tentative de dissimuler sa gorgée nouée.
« Bien sûr que je le suis. » contesta Edwin. « Je reste moi-même malgré mon absence d'émotions.»
Lynne tourna la tête vers l’Apaisé, secouant alors doucement sa tête alors qu’elle se cachait à moitié le visage avec sa main, tentant de ne pas céder à l’émotion qui la gagnait petit à petit.
« Ce n’est pas ça, Edwin … Je sais bien que tu es toi dans une certaine mesure, mais je … Je ne sais pas. Est-ce qu’on peut considérer qu’une personne est la même entité quand on lui retire ses émotions ? Peut-elle prétendre avoir la même personnalité ? » répliqua t’elle, sa voix teintée de tristesse. Elle soupira, tentant de se ressaisir alors qu’elle s’adressait à nouveau à Anders. « Comment … comment est-ce que cela est arrivé ? La « guérison » temporaire de Karl ? Est-ce que tu t’en rappelles ? »
Mais malgré cela, la guérisseuse ne pouvait que frissonner en songeant à son sinistre destin. Transformée par la chose qui avait amplifié sa folie, peut-être l’ayant même générée. Un tel artefact ne devait pas – non, n’avait pas le droit d’exister.
« J’espère que personne n’aura la bonne idée de conserver son épée, en ce cas. » conclut-elle, soucieuse. « Et pourvu que ce Lyrium teinté reste le seul sur lequel quiconque mettra les mains. »
Son désaccord avec Edwin la rendait autant mal à l’aise que nerveuse. Ses accusations étaient graves et à ses yeux infondées : l’apparence des Abominations était telle qu’il était impossible de se tromper sur leur identité : des mages qui étaient devenues l’ombre d’eux-mêmes, contrôlés par des Démons assoiffés de destruction. C’était l’une des premières choses qu’on lui avait appris au Cercle, une mise en garde qui visait autant les apprentis que les plus expérimentés. Quiconque se croyait plus fort et plus malin qu’un Démon en serait marqué à vie.
Or, il ne fallait pas être un érudit d’exception pour constater la normalité apparente d’Anders. Bien que certains de ses actes dépassaient ce que bien des humains feraient d'ordinaire, il ne méritait pas un tel titre.
Cet argument était sur le point de franchir ses lèvres quand elle constata un changement brusque chez Anders. Il se tourna rapidement vers la mer, capuche rabattue sur son visage, les mains agrippés au bastingage et légèrement penché.
« And- Will, est-ce que ça va aller ? » intervint-elle, s’interrompant pour se rapprocher de lui.
Sa main se posa sur son dos dans une tentative de le réconforter, pensant par instinct qu’il avait peut-être le mal de mer. Mais quand elle se pencha vers lui pour constater d’elle-même son état, ses yeux s’agrandirent légèrement en se rendant compte de la manière dont sa peau était marquée et de l’expression de douleur qui déformait les traits de son ami.
Elle recula légèrement sur le coup de la surprise, mais ne brisa pas le contact. Ses prunelles étonnées se dirigèrent vers Edwin, qui ne commenta pas davantage la situation dans un mutisme éloquent. Ses propos avaient trouvé une preuve physique et tangible.
Le souffle court, Anders prit pourtant la parole. Progressivement, alors qu’il s’expliquait, Lynne sa main vers elle tandis qu’elle écoutait avec Edwin ce que leur compagnon avait à leur dire. Les vérités qu’il énonçaient étaient difficiles, pleines d’implications qui faisaient frissonner la mage mais qui laissaient l’Apaisé de marbre.
« Je ne veux pas faire ma moralisatrice Will, mais ce que vous avez réussis à faire, c’est montrer au monde qu’il suffit d’un mage pour créer autant de destruction. Ils ne verront pas ce que les mages de mon Cercle ont subis, ou les injustices perpétrées chez les autres … » regretta t’elle. « Ils ne verront que les morts, et une Chantrie détruite. J’ai bien compris que tu avais essayé d’autres solutions, et je me rend compte qu’il n’y avait aucun dénouement qui n’impliquait pas de sacrifices – que ce soit celui des mages constamment brimés, ou celui de la Chantrie. Mais les gens constateront les faits, et rien d’autre. »
Lynne ne tirait pas particulièrement de plaisir à lui dire des vérités aussi déplaisantes. Elle évita le regard d’Anders pour se focaliser davantage sur la terre qui se détachait de l’horizon, toujours plus lointaine à chaque vague.
Mais bientôt, ce fut à son tour d’expérimenter la douleur de la réalité. Entendre l’expérience d’Anders vis-à-vis de Karl, apaisé bien plus tôt qu’Edwin, la fit rencontrer son regard à nouveau.
« Est-ce que tu es en train de me dire qu’Edwin est conscient de ce qui lui arrive, d’une certaine manière ? » lui demanda t’elle doucement, sa voix volontairement plus basse dans une tentative de dissimuler sa gorgée nouée.
« Bien sûr que je le suis. » contesta Edwin. « Je reste moi-même malgré mon absence d'émotions.»
Lynne tourna la tête vers l’Apaisé, secouant alors doucement sa tête alors qu’elle se cachait à moitié le visage avec sa main, tentant de ne pas céder à l’émotion qui la gagnait petit à petit.
« Ce n’est pas ça, Edwin … Je sais bien que tu es toi dans une certaine mesure, mais je … Je ne sais pas. Est-ce qu’on peut considérer qu’une personne est la même entité quand on lui retire ses émotions ? Peut-elle prétendre avoir la même personnalité ? » répliqua t’elle, sa voix teintée de tristesse. Elle soupira, tentant de se ressaisir alors qu’elle s’adressait à nouveau à Anders. « Comment … comment est-ce que cela est arrivé ? La « guérison » temporaire de Karl ? Est-ce que tu t’en rappelles ? »
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[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image] | (PNJ) Edwin Nachtigall : Un jeune homme d'une trentaine d'années au regard absent. Il s'exprime sur un ton à la fois monocorde et neutre. Un bandeau masque habituellement sa marque d'Apaisé. Edwin s'exprime en #ccffff |
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Entre mages et pirates
Je hochai la tête silencieusement.
- « Elle a été détruite, enfin solidifiée avec le reste de la statue… j’espère sincèrement que c’en est terminé de cette histoire de lyrium rouge... »
La crise de Justice passa, et Lynne énonça des vérités que je ne connaissais que trop bien. Je savais bien sûr que ce serait la réaction première des gens, et surtout de la Chantrie s’en mêlait… il ne servait à rien d’argumenter avec le fait que les choses allaient surement dégénérer. La question était de savoir comment elles évolueraient après ça et s’il vivrait assez longtemps pour le voir et pour faire partie de ces changements. Il préféra se concentrer sur la réponse sur l’apaisement
- « Edwin continue d’engranger des souvenirs, mais il n’en aura la pleine signification que lorsqu’il récupérera ses émotions… C’est un peu comme si…. Disons …. Comme si tu voyais une personne dont tu ne te souviens plus, à ce moment cette personne ne représente rien pour toi, il n’y a pas d’émotions attachée à elle. Mais lorsque tu vas te souvenir d’elle et que les sentiments que tu ressens à son égard te revienne alors cette personne prend une autre dimension. C’était la même chose pour Karl, il a récupéré ses facultés et soudainement il s’est rendu compte de l’enfer dans lequel il vivait. Et je ne sais pas expliquer ce qui s’est passé exactement, Karl a juste dit que j’avais « amené un morceau de l’immatériel avec moi » lorsque Justice est apparu. Si Edwin et toi êtes d’accord, on pourra essayer une fois à terre... »
Je me tournai vers Edwin.
- « Tu dis que tu es content de ton sort, mais ton consentement est biaisé par le fait que tes émotions ne sont plus là. Ton consentement à ta situation actuelle est biaisée par ce handicap. Serais-tu d’accord pour tenter de prendre une décision avec les mêmes capacités que n’importe quel autre être humain ? Si tu désires toujours rester apaisé, alors nous ne pourrons plus nous opposer à ta volonté. »
J’espérai que faire appel à la logique d’Edwin l’encouragerait à accepter cette solution. Si cela fonctionnait, alors Lynne aurait la preuve dont elle avait besoin pour se lancer sur la piste d’un remède. Une quête Juste, murmurait Justice à mon esprit. Une quête pour réparer les tords infligés aux mages. Je pouvais sentir l’approbation et la fierté que l’esprit ressentait vis à vis de mon acolyte temporaire.
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Entre mages et pirates
Les éclaircissements qu’Anders apportaient ne firent pas disparaître sa tristesse : néanmoins, ils contribuèrent tout de même à la diminuer. Le fait qu’il parlait de ce phénomène comme si Edwin -le vrai, celui qu’elle avait toujours connu jusqu’à ce jour fatidique- allait revenir parmi eux lui redonnait un soupçon d’optimisme. Même si cela semblait à priori très difficile, voire impossible, il lui était réconfortant d’imaginer qu’elle parviendrait peut-être à trouver le moyen de lui rendre ce qui lui avait été retiré par sa faute. Se raccrocher à cette résolution serait sans doute le seul moyen par lequel elle pourra continuer à vivre sans se faire dévorer par la culpabilité. De la même manière qu’elle s’était donnée corps et âme à l’Ecole de la Création après ce qu’elle avait fait subir à sa famille, elle comptait bien passer sa liberté retrouvée dans des recherches qui peut-être ne mèneront nulle part.
Ses yeux noisettes s’agrandirent imperceptiblement quand son ami lui proposa de réitérer l’expérience qu’il avait vécu avec Karl. S’il y avait une chance même infime de retrouver Edwin un bref instant, elle la prendrait volontiers.
« J’aimerai essayer, mais seulement si cela ne te pose pas de problème et qu’Edwin est d’accord. » approuva t’elle, levant son regard emplit de reconnaissance vers l’apostat. « Merci, vraiment. »
La gratitude qu’elle éprouvait envers Anders ne faisait que s’accumuler avec le temps. Ils ne se connaissaient que depuis quelques jours et pourtant, malgré cela, il avait fait fait pour Edwin et elle-même qu’elle ne saurait comment lui rendre la pareille. Elle espérait, en tous cas, qu’une telle occasion finirait par se présenter.
Son attention se focalisa sur l’échange entre les deux hommes. L’Apaisé, appuyé contre la balustrade derrière lui, écouta le raisonnement d’Anders avec son habituelle absence d’émotions.
« Comme je l’ai déjà dis l’absence d’émotion implique une totale objectivité, puisque je ne m’appuie que sur des faits et rien d’autre. » objecta le noiraud d’un ton monocorde, son regard sans éclat posé sur le guérisseur.
«Cependant, même si j’admets que ne plus rien ressentir est un bienfait en tous points, je ne nie pas quand me retirant cela, on m’a enlevé par le même temps ma capacité à juger de ce qui est bon ou mauvais pour moi. Je ne parviens pas à me rattacher derrière des concepts comme celui du bien, du mal, de la justice ou de l’injustice et, selon les circonstances, cela peut s’avérer handicapant. »
Edwin jeta un regard à Lynne, dont les traits étaient altérés par une émotion qu’il ne parvenait plus à comprendre désormais : l’espoir.
Il se tourna alors à nouveau vers Anders, apportant une conclusion à ses propos.
« Personnellement, mon sort m’indiffère ... Mais tu as raison. Quand tu seras prêt, nous pourrions tenter l’expérience. »
Enchantée par la décision de l'Apaisé, Lynne sourit à ses deux amis.
« Merci, Edwin. Et … et toi aussi, Wilhelm. »
Autour d’eux, l’équipage indifférent à leur discussion reprenait des activités plus calmes alors que les voiles gonflées par le vent les portait tous toujours plus loin sur la vaste mer.
Derrière aux les Marches Libres étaient devenus une terre lointaine dans laquelle ils avaient laissés une part de leur passé.
Lynne pensa au Cercle de Kirkwall. Elle pensa aux mages qui y avaient laissé la vie et qui y avaient soufferts. Elle pensa à la poignée d’amis qui y avaient survécus, mais qui avaient décidés d’emprunter des chemins différents. Elle pensa aux Templiers qui étaient restés dans cette ville maudite qui n’était maintenant que ruines. Elle pensa à la Chantrie qui avait payé le prix de son indifférence. Mais surtout, c’est le souvenir de sa famille qui revint en sa mémoire alors qu’elle réalisait pleinement qu’elle quittait la nation qui l’avait vu naître.
Mais devant eux, derrière l’horizon lointain, il y avait Ferelden. Une terre inconnue qui, tout comme son propre futur, l’emplissait avec autant d’inquiétudes que d’espérances.
Ses yeux noisettes s’agrandirent imperceptiblement quand son ami lui proposa de réitérer l’expérience qu’il avait vécu avec Karl. S’il y avait une chance même infime de retrouver Edwin un bref instant, elle la prendrait volontiers.
« J’aimerai essayer, mais seulement si cela ne te pose pas de problème et qu’Edwin est d’accord. » approuva t’elle, levant son regard emplit de reconnaissance vers l’apostat. « Merci, vraiment. »
La gratitude qu’elle éprouvait envers Anders ne faisait que s’accumuler avec le temps. Ils ne se connaissaient que depuis quelques jours et pourtant, malgré cela, il avait fait fait pour Edwin et elle-même qu’elle ne saurait comment lui rendre la pareille. Elle espérait, en tous cas, qu’une telle occasion finirait par se présenter.
Son attention se focalisa sur l’échange entre les deux hommes. L’Apaisé, appuyé contre la balustrade derrière lui, écouta le raisonnement d’Anders avec son habituelle absence d’émotions.
« Comme je l’ai déjà dis l’absence d’émotion implique une totale objectivité, puisque je ne m’appuie que sur des faits et rien d’autre. » objecta le noiraud d’un ton monocorde, son regard sans éclat posé sur le guérisseur.
«Cependant, même si j’admets que ne plus rien ressentir est un bienfait en tous points, je ne nie pas quand me retirant cela, on m’a enlevé par le même temps ma capacité à juger de ce qui est bon ou mauvais pour moi. Je ne parviens pas à me rattacher derrière des concepts comme celui du bien, du mal, de la justice ou de l’injustice et, selon les circonstances, cela peut s’avérer handicapant. »
Edwin jeta un regard à Lynne, dont les traits étaient altérés par une émotion qu’il ne parvenait plus à comprendre désormais : l’espoir.
Il se tourna alors à nouveau vers Anders, apportant une conclusion à ses propos.
« Personnellement, mon sort m’indiffère ... Mais tu as raison. Quand tu seras prêt, nous pourrions tenter l’expérience. »
Enchantée par la décision de l'Apaisé, Lynne sourit à ses deux amis.
« Merci, Edwin. Et … et toi aussi, Wilhelm. »
Autour d’eux, l’équipage indifférent à leur discussion reprenait des activités plus calmes alors que les voiles gonflées par le vent les portait tous toujours plus loin sur la vaste mer.
Derrière aux les Marches Libres étaient devenus une terre lointaine dans laquelle ils avaient laissés une part de leur passé.
Lynne pensa au Cercle de Kirkwall. Elle pensa aux mages qui y avaient laissé la vie et qui y avaient soufferts. Elle pensa à la poignée d’amis qui y avaient survécus, mais qui avaient décidés d’emprunter des chemins différents. Elle pensa aux Templiers qui étaient restés dans cette ville maudite qui n’était maintenant que ruines. Elle pensa à la Chantrie qui avait payé le prix de son indifférence. Mais surtout, c’est le souvenir de sa famille qui revint en sa mémoire alors qu’elle réalisait pleinement qu’elle quittait la nation qui l’avait vu naître.
Mais devant eux, derrière l’horizon lointain, il y avait Ferelden. Une terre inconnue qui, tout comme son propre futur, l’emplissait avec autant d’inquiétudes que d’espérances.
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