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Ven 28 Déc 2018 - 16:09

Dorian Pavus
Dorian Pavus

– Inquisition –

Messages : 322

The show must go on

"If I had to do it all over again ? Why not, I would do it a little bit differently." --F. Mercury


Après mon séjour au coeur des tombes émeraudes, mouvementé fallait-il l’avouer, je décidai de reprendre cette histoire à peine commencée, qui passa par plusieurs étages émotionnels pour le simple plaisir de me causer du tort. Je savais où il se trouvait, j’avais juste à venir le chercher.

Ce fut ainsi que je filai le plus rapidement possible à la recherche de l’autre énergumène. Je n’avais pas tant envie que l’on me questionne sur où j’allais, alors que je venais de rentrer de mission. Je n’avais pas envie de parler de Wulf avant de lui avoir mis mon poing au milieu de sa figure s’il osait ne point m’écouter.

Tout le périple me laissa le temps d’y repenser avec du recul. Mon intuition me laissait entendre encore que quelque chose n’allait pas dans cette histoire de séparation, et plus je me rapprochais de son fort, plus j’accumulais en moi un étrange stress qui me laissait envisager le pire. Etait-ce vraiment une bonne idée ?  Une très bonne question, désormais .. Mais maintenant que j’étais parti, il fallait bien que j’aille jusqu’au bout de mes convictions.

C’était dans cet état d’esprit que je débarquais à Amaranthine. Une ville qui possédait son charme, il fallait l’admettre. Je descendis de mon cheval, une brève grimace traversant mon visage : j’avais tout de même beaucoup voyagé. Et étant presque à ma destination, je décidai de me reposer à une auberge dans cette ville. Rien ne pressait, après tout.

Je m’en dénichai une qui me parut tout à fait sympathique. Elle faisait également office de taverne, c’était tout à fait convenable. Après une escale du côté de l’écurie pour y laisser ma monture, je parvins à me dénicher une chambre au coeur de tout ce brouhaha de début de soirée qui s’annonçait déjà colorée. Je montai les escaliers en bois, suivis la tenancière qui me mena à une chambre qui rappelait bien où on se trouvait : petite, en bois, avec des fourrures sur le lit.

Je remerciai la matrone avant qu’elle ne referme la porte derrière moi ; puis, je laissai mes affaires de part et d’autres, et m’assis sur ce qui allait me causer un autre mal de dos une fois la nuit passée. Et puis, je repris ce fameux livre entre mes mains, celui qui fut à l’origine de pas mal de tourments depuis que je l’eus trouvé.

Pensif, mon regard scrutait encore les dorures sur la solide couverture, au même rythme que mes doigts. A quel point pouvait-on changer en plus d’une décennie ? Avais-je moi-même tant changé depuis cette époque ?

Trop de questions qui méritaient l’attention d’un bon cognac.

Je me levai donc, rangeant l’ouvrage à sa place, et partis de la chambre en fermant bien derrière moi à clé. En redescendant vers le rez-de-chaussée, je m’aperçus qu’il y avait davantage de monde que précédemment. Je m’installai au bar et me commandai une choppe de blonde.

Et puis, quelqu’un se glissa à ma droite tel un serpent ; je n’y prêtais pas attention directement. Il se commanda également quelque chose, mais au lieu de rejoindre un groupe quelconque, il resta à côté de moi. Je finis par lui accorder une attention qu’il semblait chercher chez moi, en lui lançant un regard qui lui demandait de voir ailleurs. Je tombai sur un jeune homme aux cheveux bouclés, courts et marron, avec un regard rieur et très sombre posé sur moi. Il me lançait un sourire qui incita mon sourcil à s’arquer.

Bonsoir ?


Il émit une forme de rire gêné avant de regarder sa choppe, perdu et nerveux. Cette attitude me tira un léger rictus d’amusement.

Oh allons, je fais si peur que ça ?

Je .. n’irais pas jusque là. C’est surtout .. comment dire .. impressionnant.


Le voyant s’emmêler dans ce qu’il disait, et étant d’humeur taquine, je décidai de me pencher un peu vers lui.

J’en connais un qui n’a pas suffisamment bu pour être grand philosophe.

Bah, ça viendra ..


Il continuait de regarder dans le vide, sa chope dans les mains, tandis que je buvais la mienne. Et puis, sorti de nulle part, comme s’il émergeait d’un état somnolant, il réalisa qu’il avait oublié quelque chose de basique ; il m’adressa un regard qui, fallait-il l’avouer, avait son charme.

Oh, heu .. Je m’appelle Jack.

Dorian, enchanté.


Je lui tendis une main qu’il se pressa d’attraper. C’était incroyable à quel point être plus jeune rimait forcément avec être plus maladroit. Je commençais déjà à comprendre sur quel chemin de conversation il voulait s’engager, et cela me laissait pensif ; ce qui, en général, n’était pas bon signe pour l’autre.

Nous débutâmes une conversation banale, en attendant de boire assez, et je compris bien vite qu’initialement, il n’était pas seul, et qu’au moins un écervelé l’avait poussé à faire un pas qu’il n’osait pas faire. C’était mignon, en soi.

M’arrangeant pour qu’il parlât plus, il finit par me détailler sa vie. Il voulait être un artiste, mais ses parents ne le laissaient pas car il devait les aider au travail, et faire ci, et faire ça, bla bla bla. Je connaissais cette musique. Il avait peur de faire le pas seul, en quoi que ce fût, car on redoute toujours la chute à un moment donné. Il était vraiment mignon, en vrai.

Au fil des verres, il s’arrêta dans son récit sur la disparition de son frère dans un Cercle, avant de me regarder.

Tu n’es pas d’ici, c’est bien ça ?

Ça change quoi à ton récit ?

Oh rien .. C’est pas trop difficile, d’être loin de tout ce qu’on a connu ?

Mmh .. si t’as l’habitude de voyager, ça va encore. Mais je dois dire que mon chez moi me manque, même s’il ne sera plus jamais comme je l’ai connu.

Pourquoi ça ?

Oh, pour pleins de raisons.


Si je rentrais maintenant à Tevinter, je devrais toujours fuir ma famille, je n’aurais plus Alexius à mes côté, ni Félix .. J’aurais bien d’autres regards sur moi, et sans doute pleins de Magister soutenant la cause Venatori sur le dos. Oh, et puis, je n’étais pas prêt de rentrer.

A l’étranger, on apprend à boire seul.


Mon clair regard se posa sur lui, alors que mon esprit réalisait que j’avais pas mal bu déjà. Ça se lisait sur mon front que j’étais Tévintide, et j’étais loin de le dissimuler non plus. Je ne comptais même plus le nombre de regards douteux qu’on me lançait dans les tavernes féreldiennes ; d’ailleurs, je n’y avais pas encore prêté attention dans celle-ci.

Dorian .. tu trouves pas ça triste de boire seul ?

Bah, quand on n’a pas le choix ..

Ouais .. je comprends ce que tu veux dire.


Il fallait dire, nous étions à un stade où nous étions encore assez proches physiquement parlant, son regard perdu dans le mien, mais étonnamment pas l’inverse. Ça m’était déjà arrivé. Cette sensation. C’était comme si ..

A l’exact même moment, j’entendis une espèce de cri de dégoût forcé. Et le battement de cil suivant, un réflexe dû au vécu me fit lever le bras à la hauteur de sa tête ; quand j’entendis le verre se briser contre, je compris que la soirée allait déteindre. Alors que mon regard s’assombrit de colère, le brun me lança un regard surpris et apeuré. Je tournai la tête.

Tout un groupe. Je me levai de mon siège.

Jack semblait les reconnaître. Il n’osait pas vraiment bouger, mais je le comprenais : si des amis l’aidaient à draguer pour se moquer de lui à la fin, il y avait de quoi avoir peur, regretter, se sentir honteux, et j’en passe. D’une certaine manière, j’ai connu ça aussi, alors je le comprenais.

Allez plutôt faire vos tafioles ailleurs, on veut pas de ça ici !!

Hey Jack !


L’interpelé me tenait le poignet, confus et muet, ne sachant vraiment plus où se mettre. Plus ces imbéciles parlaient, et plus j’avais des envies de meurtre. Je finis par lui faire lâcher prise, en le rassurant d’un regard. Ils allaient pas s’en sortir aussi facilement, oh non. Pas tant que j’étais dans le coin.

J’espère que tu vas bien le sucer, comme la chienne que t’…


Trop tard pour lui, j’étais déjà là à lui attraper la gorge. Oh. Peut-être qu’il y avait un peu de nécromancie au bout de mes doigts. Peut-être. En tout cas, ses yeux s’agrandirent toujours plus d’une émotion que je n’avais pas envie de décrypter.

C’est bon, t’as fini de jacasser ?


Sans attendre une réponse qu’il ne pouvait de toute façon pas donner, je le lâchai avec élan ; il tituba en arrière, avant de trouver le soutien d’un de ses alliés. Et sans vraiment réfléchir, je lançai ainsi une bagarre assez conséquente au sein de la taverne.

Un peu plus tard, alors que d’autres m’avaient finalement rejoint pour leur refaire le portrait, nous parvînmes à les envoyer dans la rue, dans le froid. Là, je n’avais plus besoin de retenir ma magie d’exploser de peur de brûler une taverne complète. A coup de flamme et de sceptre, je leur donnai la leçon qu’ils méritaient avant que Jack ne débarque.

Dorian ! Tu vas bien ?


Je me redressai, après avoir lancé un coup de pied à l’un d’eux. Puis, je me tournai vers le  marron, le pas soudainement moins stable.

Promets-moi que tu laisseras plus jamais un truc pareil t’arriver sans que tu leur pète les dents, Jack. On a droit au respect, merde !!


J’envoyai un autre coup de pied plus violent cette fois. Jack s’approcha de moi, hésitant et les yeux marqués par les pleurs, et se jeta dans mes bras.

Merci ..

Et change d’amis, s’il te plaît.


J’entendis contre mon cou un petit rire. Je soufflai du nez. Puis, je regardai les deux autres qui se trouvaient avec moi – dont j’ignorais totalement le nom – et je hochai de la tête.

Bon, on va pas les laisser là, ou bien.

T’as une idée ?

Et comment que j’ai une idée.


Jack se recula finalement et posa sur moi un regard curieux et surpris. Moi, je lui adressai un sourire bref, avant d’attraper un des perdants par le pied.

Okay, y’a pas quelqu’un qui aurait une charrette ? Ça serait plus pratique je pense.

Tu veux aller où ?

A la Chantrie. Je leur accorde le droit de trouver le chemin débile de la rédemption.

On peut pas simplement trouver des gardes et les leur confier pour trouble à l’ordre public ?

Pff, toujours aussi simplistes ces Féreldiens.


Je commençai à tirer celui que je tenais, ne sachant même pas où se trouvait la Chantrie dans cette ville. J’y allais à l’instinct, mais il fallait croire qu’il était rouillé quand j’étais ivre. L’un deux ricana un peu, avant de signaler qu’il allait chercher sa monture. Je m’arrêtai en fixant le deuxième, qui m’indiquait du pouce que c’était l’autre direction que je devais prendre. Je soufflai du nez et attendis le retour du possesseur de monture qui était justement en train de revenir. Nous y montâmes les trois inconscients dessus et, à quatre, nous prîmes la route de la Chantrie.

Haha, imagine la tête de la révérende mère si elle nous voit arriver avec trois débiles assommés.

Bah, elle dort pas depuis la fin d’après-midi ?


Nous rîmes comme des bossus avant de voir, au loin, la Chantrie dont il était question. Sur le parvis, il semblait y avoir des gens, difficile cela dit à déchiffrer avec l’obscurité présente. Mais je m’étais dit que peut-être ils pourraient nous aider, du coup, je me raclai la gorge avant de les appeler en criant.

Je peux savoir ce que tu fais ?!

Heeeey !! Ouais vous là-bas !


J’accélérai mon pas relativement droit en espérant les atteindre rapidement, histoire de savoir à qui j’avais affaire.

Vous auriez une minute ?! Parce qu’on a des types qui ont foutu la merde dans une taverne, et peut-être vous pourrez nous aider !


Lun 21 Jan 2019 - 9:24

Anonymous
Invité

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The show must go on


Amaranthine commençait tristement à devenir l’échappatoire de Wulf quand les murs de Fort Bastel lui semblaient trop petits. Il jeta un coup d’œil vers la mer d’écume avant de franchir les portes de la ville. Quelques gouttes de pluies tombaient tristement sur la ville de pierres grises, alors le Commandeur Garde leva sa capuche bleue sur ses cheveux roux. Marchant sous la porte des murailles, il ne put s’empêcher de lâcher un sourire narquois au chef du lieu. Oui, il avait été honteusement grossier envers cet honnête homme il y avait quelques années de cela. Oui, il entretenait cette rancune uniquement pour se distraire. Il fallait dire que le Héros de Férelden trouvait l’administré assez borné et directif.

Une fois sur place, il eut un léger soupir et tourna immédiatement sur la gauche pour se diriger vers la Chantrie. Ô joie. Il allait passer l’après midi à écouter les conseils ronflants de la mère supérieure avant de pouvoir passer aux véritables problèmes. C’était souvent dans ses cas là que Léliana lui manquait. Elle aurait pu gérer la relation avec la Chantrie avant que lui ne se confronte aux soucis qui lui tenaient plus à cœur. C’est ce qu’ils faisaient auparavant, et cela avait plutôt bien marché.

A défaut d’avoir son amie aujourd’hui beaucoup trop occupée sous le bras, il avait pioché dans le groupe de ses Gardes favoris le seul andrastien qui aurait peut être le mérite de pouvoir faire tampon entre lui et la brave femme qui n’avait d’ailleurs absolument pas demandé à gérer un Héros grognon et ennuyé. Grimmdar est alvar, donc polythéiste, et absolument pas tenté par un tour à la Chantrie du coin. Musbel entretient une relation complexe et compliquée avec la Pierre, et sa langue bien pendue risquait davantage d’être un handicap plutôt qu’un atout pour le coup. Syl, lui était un citadin, habitué à ce genre de ville. Il croyait au Créateur, était plus poli que Musbel et plus propre que Grimmdar.
Il avait donc emmené avec lui l’elfe blond roux au visage délicat. Celui-ci semblait particulièrement nerveux, et Wulf se fit la remarque que c’était la première sortie en ville que le mage faisait depuis qu’il avait bu à la coupe. Au final c’était la première fois qu’il marchait dans l’enceinte d’une cité humaine sans être un elfe citadin victime des inégalités ou un mage dépendant du cercle. Il marchait aux yeux de tous comme un homme libre, toute relative que puisse être la liberté d’un Garde.
Posant une main caleuse sur l’épaule de son protégé, le rouquin lui accorda un léger sourire en lui lâchant quelques mots :





Ca va aller.
Derrière lui, aussi imposant qu’à son habitude, Absainte lâcha un grognement approbateur, comme pour souligner les mots de son maître.
Un hochement de la tête de la part du nouveau, accompagné d’un sourire faussement rassuré, et le rouquin reprit sa marche vers l’énorme bâtiment religieux.
Une fois sur le parvis de la Chantrie, le rouquin salua d’un hochement de tête le chef de la milice d’Amarathine.
Cette réunion était la seconde depuis l’ouverture de toutes ces étranges brèches, et si la première fois, la crise avait empêché les questions à long terme d’être posées, c’était aujourd’hui nécessaire. Il se rappelait très bien le moment où l’Appel avait résonné en eux alors que des monstres se déferlaient dans tout Férelden. Un autre moment pénible à rajouter à sa liste de moments pénibles. En tête de ses moments pénibles : sa nuit avec Morrigan. Juste après : lorsqu’il avait appris que Wynne était décédée.
Enfin. Ce n’était absolument pas le temps de penser aux perdus. Ni le temps, ni le lieu.
Il pénétra dans la Chantrie et se prépara pour les heures de supplices ennuyeux.

***

Il fallait dire qu’il avait fait un choix plus malin que prévu en invitant Syl à ce conseil : l’elfe citadin semblait avoir compris que Wulf interagirait le moins possible, et après une heure d’embarras de la part de la mère supérieur qui ne trouvait pas de répondant en son interlocuteur, le mage avait pris les rênes de la conversation et s’en sortait remarquablement bien pour un timide maladif.
Malheureusement, cette prise d’initiative bienvenue avait rallongé ce conseil de manière improbable et lorsque les deux Gardes et le chef de la milice sortirent de la Chantrie, la nuit était tombée depuis longtemps. Le Commandeur rabattit à nouveau sa capuche sur ses cheveux roux, alors que Syl rougissait à toute vitesse en se rendant compte du temps qui était passé.





Je suis désolé Commandeur ! Je ne pensais pas qu’il serait si tard ! Je…
Le féreldien l’interrompit aussitôt :





Tu t’es très bien débrouillé Syl.
Le silence coula une dizaine de secondes alors que les bruits de la nuit envahissaient les trois hommes qui avait tout de même passés quatre à cinq heures dans une bulle entre quatre murs. Le chef de la milice prit alors la parole, justifiant d’une seule phrase le déplacement de Wulf à Amaranthine :

Comment s’organise-t-on pour les milices aux remparts ? Je ne peux plus me débrouiller seuls, et maintenant que l’inquisition a pris le relais dans les villes aux alentours…


Rendossant immédiatement son costume de chef d’armée, le rouquin fronça les sourcils et répondit du tac au tac :





Je peux alléger les patrouilles plus au loin pour vous fournir du renfort… Je pense que vous manquez surtout de mages, et j’en ai quelques nouveaux depuis la rébellion : n’hésitez pas à parler chiffre : combien de soldats attendez vous de moi ?
Le soldat allait répondre d’une manière probablement constructive pour la conversation, mais ils furent tous les trois interrompus dans le débat de manière beaucoup moins constructive : une charrette était poussée vers le parvis par quatre types visiblement bien éméchés. Un sourire fin monta sur les lèvres du rouquin alors que Syl écarquillait les yeux d’un air ébahi. Le chef de la milice, lui, se contenta de carrer les épaules, endossant avec une rapidité admirable le rôle de soldat réprobatteur.





 Heeeey !! Ouais vous là-bas !
Le féreldien cessa tout de suite son sourire narquois. Il connaissait cette voix. Il ne savait pas d’où, ou de quand, mais il était sur et certain de connaitre cette voix.





 Vous auriez une minute ?! Parce qu’on a des types qui ont foutu la merde dans une taverne, et peut-être vous pourrez nous aider !
Le milicien s’avança aussitôt d’un pas, la poitrine gonflée à l’idée d’accomplir son devoir, mais le Héros de Férelden l’interrompit en posant lâchement sa main sur son épaule.





N’intervenez pas… Je… Je connais cet homme.
Rendu méfiant par cette étrange nouvelle, le milicien posa sa main sur la garde de son épée. Inquiet, Syl ne saisit pas son bâton, mais se prépara à utiliser sa furieuse magie de la glace si peu canalisée. Wulf les ignora pourtant tout les deux, ne songeant même pas à user des deux dagues coincées contre son dos.
Il connaissait cette voix, sortie de souvenirs très lointains, d’un temps plus heureux. Certes, à l’époque, elle était moins grave, plus adolescente. Et aujourd’hui, l’alcool l’avait rendu moins calme, peut être plus éraillée.
En souvenir de la manière dont ils s’étaient tout deux quittés, le rouquin serra les dents, en proie à quelques vives colères. Mais son estomac, le traître, se décidé à gambader joyeusement dans son ventre.
Il serra le poing, tenté par une droite salvatrice sur la mâchoire gauche de cette imbécile qui était… qui était devenu encore plus beau en grandissant. La vie était sacrément injuste.
Mais il se calma, et desserra le poing, se contentant d’aborder le tévintide d’une manière polaire. Il adopta par réflexe le langage de son ancien amant (avec son accent à couper au couteau habituel), mais c’était peut être mieux étant donné le public qu’ils avaient.





Je ne m’attendais pas à te retrouver en de telles circonstances, Dorian.
Derrière lui, l’air inquiet de Syl et l’air menaçant du milicien devinrent aussitôt confus, interpellés par le tévène du Garde.

Lun 21 Jan 2019 - 22:02

Dorian Pavus
Dorian Pavus

– Inquisition –

Messages : 322

The show must go on

"If I had to do it all over again ? Why not, I would do it a little bit differently." --F. Mercury


Ils étaient trois, sans doute en train de nous juger depuis leur piédestal progressif qu’on appelait plus communément « un escalier ». Quoi, ils étaient ébahis qu’on fasse le travail d’autrui à leur place ? Je les comprenais dans l’instant. C’était vrai, quoi.

Mais alors que l’une des trois silhouettes allaient bouger, l’un d’eux, davantage au centre, le retint. Plissant les yeux d’incompréhension, j’allais une fois de plus, pour changer mes viles habitudes, ouvrir ma grande pour m’expliquer.

Nan mais vous savez, on est peut-être lancés mais on est pas méchants, ..


J’avais commencé à gravir les marches, grossière erreur sans doute pour ma part : j’aurais dû continuer à ne pas clairement discerner les silhouettes. L’alcool, qui s’était amuser à flouer ma vision pas très nocturne, m’avait pourtant prévenu .. !

Je ne l’ai jamais senti prendre les jambes à son cou autant rapidement.

D’un coup d’un seul, alors que je croisai de mon regard guère frais celui implacable de la personne qui me faisait alors face, je ne m’étais jamais senti autant sobre. Une lumière de surprise traversa mon visage qui blêmit, perdu dans une contemplation que je n’avais plus fait depuis bien longtemps. Une série de marches nous séparait encore, mais je pouvais très clairement discerner la rousseur de ses cheveux, l’émeraude de ses prunelles, et la blancheur de sa peau. Les tâches de rousseur sur son visage. Cet espèce de façon qu’il avait toujours eu de plisser des yeux, comme s’il était sur le point de vous tuer, et .. Attendez.

J’avalai prudemment ma salive, conscient que, dans l’état dans lequel j’étais, j’allais forcément finir par dire un truc que je ne voulais pas dire.

Vishante kaffas ..


Dans un réflexe et un souffle soudainement de panique interne, je lâchai ces quelques mots. Vu le regard qu’il me lançait, et la réaction des gens à proximité, il n’y avait vraiment aucun doute. J’avais à la fois tellement hâte et tellement peur de me trouver ici. Toutes mes questions, mes craintes, mes regrets, allaient possiblement prendre fin ici, et maintenant. Wulf se tenait donc vraiment en face de moi. Mais c’était vraiment le même Wulf dont tout le monde me parlait.

Sa posture était droite, arborant une certaine fierté malgré tout, tandis que son regard me transcendait ; je devais très certainement rester bêtement silencieux à le regarder sans savoir quoi dire, comme un enfant qui rencontrait son idole, mais j’avais honnêtement rien à dire. Vraiment. Sa carrure pourrait toujours autant prendre le dessus sur moi, sa barbe était toujours autant soignée, et le temps ne l’avait pas tant abîmé que cela. A vrai dire, en pensant qu’il avait tout de même combattu l’Enclin, il était même sacrément bien préservé. Ou alors, c’était simplement que je ne voyais cette partie pour l’instant.

Je .. Wow ..


Je ne m’attendais pas à te retrouver en de telles circonstances, Dorian.


J’eus un bien étrange frisson au coeur en entendant mon prénom, mais également de sa voix. C’était. Tout bonnement. Impressionnant. Et son accent. Son accent si suave, qui était malgré lui si doux à mes oreilles. Gasp. Il dégageait une aura qui soit me mettait vraiment mal à l’aise parce que j’allais mourir, soit m’inspirait le plus profond des respects. Bon, aussi, j’étais bourré ; mais d’ordinaire, je l’ouvrais sans hésiter trop longtemps. Là, Wulf avait pris ma langue, l’avait tranchée, et essayait de m’étrangler avec. C’était, du moins, l’impression que me laissait son regard sur mes épaules.

Mon œil glissa le long de son épaule pour remarquer que ses deux comparses semblaient réellement perturbés par ce tevene sorti de nulle part. C’était bien connu : Tevinter c’était pas bien, bla bla bla. Mais bon, cela n’arrangeait pas mon malaise dans cette situation. Comment me sortir de tout ça, surtout, en me sentant réellement incapable de parler ? Bon, était-ce vraiment ma faute ? Non parce que tout chez lui aspirait la force, le respect, et .. un ..

La vache, t’es encore bien plus beau qu’avant ..


.. je ne savais quoi de nostalgique.

Réalisant un battement de cils après avoir dit honteusement ça que j’étais ridicule, je me raclai la gorge en déviant le regard quelque peu, avant d’essayer de me rattraper. Toujours autant en finesse. C’était finalement pratique, de parler une langue que personne ne comprenait autour de nous.

Non ! Enfin je le pense .. Enfin c’est .. C’est pas le sujet ! Voilà ! C’est pas que je le pense pas, c’est que c’est pas le sujet !


Je soufflai un coup, histoire que mes neurones commencent à se reconstruire. J’étais vraiment en train de m’enfoncer tout seul. Dorian. Tu peux faire mieux que ça, Dorian.

Mais pour en revenir à ce que tu disais .. Honnêtement, je pensais pas te croiser non plus ici .. Même que .. !


Toujours inconfortable à l’idée de parler de ça dans le froid, dehors et avec des gens autour, je m’approchai un poil quand même.

Initialement, prends-le comme tu veux, je suis venu pour qu’on discute. Même que je pensais pas te croiser ce soir puisque je comptais me ramener dans ton palace, je suis pas très frais, c’est bon j’ai vu, mais ..


Ma phrase n’ayant pas de fin – je m’en aperçus des secondes après – je tentai alors de la conclure comme possible.

C’est toi qui vois, mais il fait froid, on est devant une Chantrie, et on n’est pas seuls : pour discuter, c’est clairement pas optimal.


Je me ressaisis davantage en me redressant quelque peu dans ma position, avant d’ajouter d’une façon soit trop solennelle, soit trop saoulonne pour être solennelle.

Et je ne partirai pas d’ici avant d’avoir eu des explications, Wulf Cousland !!


Ven 25 Jan 2019 - 0:45

Anonymous
Invité

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The show must go on


Dorian arrivait à avoir l’air pâle en pleine nuit, son sourire alcoolisé se figeant avant de disparaitre tout à fait. Soudainement, le rouquin se rendit compte qu’il faisait froid, en pleine nuit à Amaranthine, alors que les yeux du mage étaient vrillés dans les siens.
L’homme en face de lui était à la fois similaire et différent : plus grand, sa carrure était assez imposante dorénavant, et une moustache très entretenue complétait le tableau. Mais ce qui fit frémir Wulf, ce furent les détails commémorant ce qu’il avait connu : ce grain de beauté sur la pommette qu’il avait embrassé maintes fois, ce regard à la couleur incertaine, …




Vishante kaffas ..
Le rouquin déglutit. Cette simple insulte en tévène lui rappelait de nombreux souvenirs, à une époque où lui aussi prononçait ces deux mots avec un naturel déconcertant. C’était plus difficile que prévu de se trouver face à lui. Il n’était pas prêt, et ne savait pas s’il avait envie ou non de le confronter. La rancune datait, mais elle était cristallisée dans le Garde, comme fossilisée dans ses entrailles.




Je .. Wow ..
Il eut un léger sourire, qui se fit soudainement triste. Il avait envie de réagir de la même façon, mais lui avait les filtres de sobriété que Dorian avait évaporé dans l’alcool. Comme c’était étrange de le voir aussi … adulte. Il avait quel âge maintenant ? La trentaine ? Il se baladait à Amaranthine, buvait avec des inconnus… Et ramenait des corps assommés dans une charrette ? Il sentait le milicien, en retrait à sa gauche, qui trépignait d’impatience. La seule chose qui le gardait immobile était l’autorité que Wulf avait sur lui. Le Commandeur Garde n’avait pas l’habitude d’en abuser, mais pour le coup, il espérait que cela soit efficace.


Le marin frémit. Il ne savait pas quoi faire. 14 ans plus tard, et le tévintide lui faisait perdre ses moyens, sur le parvis d’une Chantrie, dans des circonstances aussi improbables que l’idée même de leurs retrouvailles.
Sa gorge était serré par l’émotion, et il se sentait incapable d’exprimer un seul mot. Que pouvait il dire ? « Toi aussi ? » ce serait extrêmement ridicule. Puis, à l’origine, il était en colère contre son ancien amant.




La vache, t’es encore bien plus beau qu’avant ..
Le rouquin le laissa respirer un coup. Il se sentait déphasé, et se rappela à temps qu’il devait respirer. Il inspira profondément l’air frais de la ville.



Non ! Enfin je le pense .. Enfin c’est .. C’est pas le sujet ! Voilà ! C’est pas que je le pense pas, c’est que c’est pas le sujet !

Là, un léger sourire sarcastique effleura les lèvres du rouquin : il ne s’attendait pas à le croiser ici ?




Mais pour en revenir à ce que tu disais .. Honnêtement, je pensais pas te croiser non plus ici .. Même que .. !



Tu ne pensais pas me croiser ici ? Ce n’est pas comme si je résidais très loin…
Le tévintide se justifia sur ce propos, s’approchant du rouquin qui essaya de rester stoïque. Mais la proximité du mage était trop… pas assez… loin d’être anodine. Par réflexe, il recula d’un pas.





Initialement, prends-le comme tu veux, je suis venu pour qu’on discute. Même que je pensais pas te croiser ce soir puisque je comptais me ramener dans ton palace, je suis pas très frais, c’est bon j’ai vu, mais …
Le Garde décocha un soupir. Ce n’était ni le lieu, ni le moment pour la discussion que Dorian était venu chercher.




C’est toi qui vois, mais il fait froid, on est devant une Chantrie, et on n’est pas seuls : pour discuter, c’est clairement pas optimal… Et je ne partirai pas d’ici avant d’avoir eu des explications, Wulf Cousland !!
Le rouquin haussa un sourcil : et le mage avait des revendications en plus ? Eh bien…  Soupirant une énième fois, il s’adressa au milicien :




Trois mages sur les remparts de la ville durant les deux mois à venir au minimum… Je compte sur votre discrétion bien entendu.
L’arrangement lui était plus qu’avantageux, aussi le chef de la milice baissa rapidement la tête en signe d’accord avant de s’approcher de la charrette.
Après ces quelques mots, il se tourna vers Syl, qui jetait un regard curieux et inquiet sur son compère mage :




On va passer la nuit à la maison bleue. De toute façon il était trop tard pour faire quelques heures de marche…
L’elfe citadin inclina légèrement la tête avant de répondre :




Je vous précède.
Aussitôt il fila, sûrement pour éviter cette situation qu’il devait trouver inconfortable au possible.
Le rouquin se tourna vers Dorian avant de répondre en langue commune du ton le plus acide qu’il ai en magasin :




Puisque le décor ne te convient pas, suis moi… J’ai hâte de voir tes explications aux… évènements passés.

Dim 27 Jan 2019 - 20:32

Dorian Pavus
Dorian Pavus

– Inquisition –

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The show must go on

"If I had to do it all over again ? Why not, I would do it a little bit differently." --F. Mercury


Il y avait ce genre d’instant où on avait beau se dire qu’il fallait faire le moins de gaffe possible, on arrivait à accomplir l’exploit d’en pulvériser les scores. Je ne savais exactement ce que j’avais dit ou fait de travers, voire de maladroit, mais Wulf était tendu, très tendu. C’en devenait inconfortable, et j’avais le sentiment que j’étais tout sauf prêt à cette confrontation : je regrettais, pour la première fois de ma vie, d’avoir bu. Cela détendait, certes, mais je n’étais point maître de tout, ce soir.

Il envoya son espèce de garde vers la charrette, et son espèce de mignon partit un peu devant. Note à moi-même : ne pas parler de cette histoire de drague dans la taverne précédemment, il pourrait vraiment le prendre mal. .. Quoique, c’était ma vie, je n’étais pas venu spécialement pour renouer avec lui comme si de rien n’était. Non mais oh.

J’avalai pourtant ma salive, alors que je sentis Wulf amer.

Puisque le décor ne te convient pas, suis moi… J’ai hâte de voir tes explications aux… évènements passés.


Le plus étrange frisson traversa l’entièreté de mon dos, un mélange particulier d’immense frayeur, d’inconfort et d’insécurité .. avec Wulf ? Mon esprit était alors confus, mais analyste : mes yeux se plissèrent simplement, toujours braqués sur lui. Ne pas en parler ici. Il attendait donc mes explications, alors que c’était lui qui avait filé sans m’en fournir la moindre. J’avais clairement envie de lui répondre qu’il était borné sur un ton désagréable, mais ce n’était pas l’endroit. Un peu. De. Patience. Voilà. D’un côté, une certaine rage montait lentement en moi, de l’autre, je flairais d’avance que quelque chose n’allait pas. Que ce n’était pas normal.

Je suivis malgré tout le Héros de Férelden quand il partit. Ma conscience hésitait gravement entre rester à sa hauteur et subir un silence effroyable, ou de rester en retrait de lui et subir un silence justifié par ma solitude. Je choisis par politesse la première option, mais aussi histoire de l’observer un peu du coin de l’oeil. La tenue des Gardes lui allait franchement à ravir. C’était incroyable, en revanche, de constater une attitude aussi froide envers moi : pas qu’elle était injustifiée, enfin honnêtement je ne comprenais pas vraiment si elle était justifiée ou non, mais elle était plutôt inhabituelle, et, il fallait dire, j’en restais pas mal intimidé et muet. Cette allure lui allait très bien en revanche, il fallait l’admettre. Il avait toujours à peu près la même longueur de cheveux, la même barbe, la même moustache, bien qu’elle semble plus soignée maintenant, mais surtout, son regard n’avait nullement changé : d’un vert puissant et profond, implacable, et là, perçant et acéré. C’en était autant fascinant qu’effrayant.  

Je n’avais jamais senti mon coeur battre autant vite, et pourtant, ce n’était pas à cause d’une amourette. J’étais clairement stressé par cette pression qu’il accablait sur moi, mais également sur le dénouement de cette journée. Il me donnait la sensation d’être un criminel, et c’était moyennement agréable : surtout que c’était lui qui était parti bien avant mon réveil et en douce. En parler plus tard, Dorian. Plus tard. Je me sentais misérable et obligé de m’excuser alors que je n’avais rien à justifier. En y repensant, et là, mon regard s’assombrit en fixant le sol, j’aurai l’occasion de vérifier si ce qu’elle disait était vrai ou non. J’aurai l’occasion de vérifier si Wulf était bel et bien honnête avec moi, ou si ce n’était qu’un simple manipulateur sans coeur. Et vu le début de tout ça, je commençais à me faire mon opinion ; s’il attendait de moi des excuses à genoux et en larmes, c’était qu’elle avait décidément raison, et je n’allais très certainement pas lui faire ce plaisir. Pour la première fois dans toute cette histoire, j’avais vraiment un immense doute sur sa sincérité de l’époque. Ce n’étaient que des paroles en l’air, il y a quatorze ans : maintenant, c’était son attitude, son timbre de voix, et surtout ce qu’il attendait de moi. Une autre angoisse tombait sur mes épaules maintenant, un autre frisson interne me secoua.

Je pris le temps de respirer lentement pour me calmer.

Et puis, au fil des pas, je sentis contre ma cuisse à nouveau la présence de ce livre, et une question me brûla les lèvres. Ou peut-être plusieurs. J’inspirai de l’air avant de me bloquer : devrais-je essayer de parler de la pluie et du beau temps alors qu’il semblait avoir une dent contre moi ? Malgré toute cette tension entre nous ? Oh, et pis je n’étais pas suffisamment sobre pour penser à tout ça, moi.

Au fait, Wulf ..


Je m’interrompis encore, réalisant qu’autre chose émergea dans mon esprit. Je repris un semblant de souffle, réalisant le silence que causa ma phrase en suspens, avant de reprendre.

.. tu as les salutations d’une certaine Kaldenis.


J’avais eu le choix entre lui amener un souvenir qui devait lui peser, ou un qui lui ferait penser à une proche qu’il appréciait, d’après les explications de la rouquine, énormément. Autant ne pas trop davantage lui détruire le moral en lui parlant de la mer. Et puis, en parlant de salutations, il y avait Tullia également. Bon. Peut-être pour plus tard. Si ça se trouve, c’était un sujet sensible, cette .. femme.

Je le regardai alors brièvement, avant de tourner la tête pour me perdre ailleurs. Je ne savais pas vraiment ce que je cherchais à lui dire en mentionnant Kaldenis. A vrai dire, je ne savais pas ce que je cherchais tout court dans cette conversation : je voulais seulement des réponses, à l’origine. Mais quelque chose me chiffonnait déjà. J’étais encore dans l’inconfort à espérer une quelconque réaction que je n’osais guetter. Comment, par quelle magie noire, en étions-nous arrivés là ?

Une chose était certaine : ça faisait mal, très mal.

Lun 28 Jan 2019 - 7:24

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S’il devait être honnête, le rouquin admettrait que l’ambiance embarassante était du fait de Dorian, et l’ambiance tendue lui revenait entièrement. Et dorénavant, il n’était pas certain que lancer un tel froid entre les deux hommes était une si bonne idée. Enfin… Le voleur avait pour habitude d’éviter ce genre de malaise, habituellement. Et le mage ne devait guère se sentir mieux. L’alcool semblait rendre ses yeux troubles sans le faire dévier d’une démarche relativement stable. Bon…
Le milicien était en train de gérer les quelques victimes que le tévintide s’était fait, et c’était tant mieux, du point de vue du Iarl : il savait que son compère féreldien tirerait le plus d’information possible des soûlards, et le rouquin pouvait tout à fait se renseigner si l’humeur le lui dictait.

Le Commandeur Garde commença donc à marcher vers la Maison Bleue, le noiraud à ses côtés. D’ordinaire, passer une nuit dans ce pied à terre Garde lui arrachait un sourire : l’ambiance chaleureuse et informelle des lieux lui faisait oublier l’enceinte maternelle de Fort Bastel pour quelques temps. Mais là, il ne pouvait qu’espérer que personne n’y traînait. Il n’avait envoyé personne à la ville, n’est ce pas ? Syl était de caractère assez discret pour les laisser en paix et se taire ensuite sur les déboires de son chef, mais Créateur faites qu’aucun autre Garde n’ai décidé de s’égarer dans la salle commune de la Maison.
Sentant le regard du mage sur lui, il fit mine de ne pas le sentir, tournant à gauche pour rentrer dans une rue assez mince qui les rapprochait du cœur de la ville. Ils allaient rentrer par la cuisine, il n’était pas forcément nécessaire d’ouvrir les doubles portes grinçantes pour mettre le boulanger d’en face au courant que sa journée n’était pas terminée. Il s’en foutrait royalement s’il n’était pas LE sujet préféré des commérages de la ville. Et de Fort Bastel. Et de la région, en fait.
Les yeux de Dorian étaient sur lui, et cela perturbait le noble féreldien bien plus qu’il ne voulait l’admettre. Un pied devant l’autre. Voilà. Kaffas. Déjà, il se disait « Kaffas » alors qu’il n’avait pas utilisé cette insulte depuis des années.

A ses côtés, le rouquin sentit que son compagnon de marche avait l’humeur changeante. Tout d’abord mal à l’aise, Wulf sentait que le regard vert/gris/quellecouleurc’étaitKAFFAS du mage était maintenant empli d’une rage froide. Soit. Ils étaient tout deux d’humeur têtu, et peut être que le tévintide avait quelque chose à dire, mais le rouquin s’était senti abandonné par Dorian, et refusait de connaître ce sentiment à nouveau.

Un soupir à ses côtés, et le Héro de Férelden comprit que le mage n’allait pas tarder à parler. Bon, ils n’étaient pas loin de la Maison. Il pourrait peut être avoir des réponses à ses questions. A sa question.




Au fait, Wulf ..
Le rouquin croisa le regard du mage, curieux de ce que son interlocuteur allait aborder. Machinalement, d’un pas qui démontrait son habitude, il s’avança vers le perron d’une maison de belle taille. La Maison Bleue ressemblait à ces maisons bourgeoises féreldiennes, vastes et confortables, mais brutes, et taillées en pierres grises. Deux-trois marches permettaient de monter vers la porte en bois qui était de toute évidence la porte de service. Le rouquin monta de ces quelques marches, et commença à chercher LA clé, parmi le trousseau (il aurait pu crocheter la porte, mais on lui avait maintes fois expliqué que cela ne se faisait pas dans ce contexte là).




.. tu as les salutations d’une certaine Kaldenis.
Le rouquin ne s’attendait clairement pas à entendre le nom de sa fille de cœur, et sa froideur s’envola tout aussi sec, remplacé par des yeux verts chaleureux vrillés sur Dorian, alors que l’esprit du Garde n’attendait que des nouvelles de l’elfe rouquine.




Kaldy ! Comment va-t-elle ? Où l’as-tu croisé ?
Se rendant compte que la surprise l’avait rendu extrêmement transparent, le tempête tenta de se reprendre, et trouva enfin la bonne clé. Il poussa la porte de bois clair et entra dans la cuisine : vaisselle de cuivre, et chaises confortables rendaient chaleureuse au possible cette petite kitchenette qui ne semblait, par contre, pas extrêmement rangée par les Gardes. Mais le rouquin s’avança immédiatement vers la salle commune où Syl avait fait un feu de cheminée avant de monter dans sa chambre. Et juste devant cette cheminée, Absainte se réveillait, sentant l’odeur de son maître.
Le Commandeur sentait bien qu’il aurait dû sortir quelques formules de politesse, mais à la place, il chercha immédiatement du confort auprès de son plus loyal ami : s’accroupissant, il ouvrit les bras pour que le chien de guerre le salue. Absainte lui fit la fête, restant réservé, étant donné l’heure de la nuit, et la présence de cet inconnu qui sentait bizarre.

Lun 28 Jan 2019 - 17:00

Dorian Pavus
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Je m’attendais à deux réponses de sa part : qu’il ignore ma conversation car il était en pétard contre moi, ou qu’il y prête toute l’attention du monde car c’était, dans l’hypothèse, quelque chose qui lui tenait vraiment à cœur.

Nous étions alors devant une immense bâtisse qui avait, disons, son charme féreldien si je puis ainsi le formuler : c’était le genre de bâtiment qui rappelait sans aucune hésitation que nous étions à Férelden. Chose qui me surprit cela dit, nous étions en train de passer par l’arrière de la maison, ce qui se remarquait de par son emplacement et la taille de la porte : si c’était un bâtiment important, les portes principales devaient, déjà, être deux au moins, et puis bien plus grandes. Une entrée discrète, cela lui ressemblait bien, en fin de compte.

Alors qu’il cherchait la clé pour ouvrir ladite porte, je maintenais mon attention sur ses épaules, en attente potentielle de réaction de sa part, et, il fallait dire, elle ne tarda pas. Wulf s’arrêta complètement dans son geste pour se tourner vers moi, certaines anciennes couleurs retrouvées dans ses prunelles. Note à moi-même : qu’il soit au bord de la crise de nerfs ou débordant de bonheur, son regard était toujours aussi magnifique. Et il les avait si soudainement planté dans mes yeux que je sentis mon âme perdre pied. Je me remémorais alors chaque mot qu’elle glissa à son sujet, ce qui m’arracha un léger rictus. Ils étaient mignons, tous deux : j’aimerais bien être présent quand ils se recroiseront.

Kaldy ! Comment va-t-elle ? Où l’as-tu croisé ?


Une certaine fierté d’avoir détendu l’atmosphère se reflétait dans mes yeux, alors que je ne trouvais rien de mieux à faire que de sourire bêtement en constatant mille et une choses dans ma tête : c’était adorable. Mais alors adorable. Vraiment.

Mais Wulf eut la lucidité de réaliser avant que je pus placer un commentaire piquant sur le sujet et se remit à chercher sa clé. J’émis tout de même un rire léger, avant de le suivre alors qu’il entrait enfin dans le bâtiment féreldien.

Autant s’asseoir auprès d’un bon feu de cheminée pour te raconter, j’ai pas mal de choses à dire à son sujet.


Avec tout ce qui s’était passé à Val Royeaux, je pourrais commencer par là. Parler de ce combat contre des Venatori dans une bibliothèque, où j’ai d’ailleurs trouvé ce fameux livre que j’avais pris grand soin de garder sur moi, puis cette discussion au bordel, ma vie, sa vie, nos tourments, nos regrets. Une soirée longue, mais qui était des plus claires dans ma tête.

Nous gagnâmes une très grande salle, malgré tout vide, mais avec du feu. Super. Et puis, j’aperçus en contre-jour une masse près de ce même feu, qui se leva et s’approcha du Héros de Férelden. Un classique, qu’un Féreldien ait un Mabari, non ? Il fallait bien s’y attendre. J’espérais simplement qu’il me laisserait en paix, ou ça allait mal finir : en attendant il restait avec son maître, et vu quelle confiance j’aspirais aux gens, je n’osais imaginer les bêtes.

La chaleur de l’intérieur prodiguée par la cheminée me fit un bien immense ; mais pour ma part, au lieu de perdre mon temps à faire des papouilles à un cabot, je me saisis d’une chaise que je plaçai proche de ce qui était en train de me ramener à la vie. Je parlais du feu.

Frottant mes mains l’une contre l’autre dans un espoir de ne pas trop les laissés engourdis, mon regard clair fixait la flamme qui s’animait dans la cheminée. Elle était tantôt calme, tantôt tulmutueuse.

Bon, déjà elle va bien, elle est en bonne santé, et elle se porte comme un charme. Ensuite, on est partis en mission ensemble à Val Royeaux, et c’est comme ça qu’on a fait connaissance : la littérature rapproche les gens, c’est fou.


Je posai mes pupilles, animées du reflet de la flamme, sur le Garde des Ombres, sans expression particulière : à vrai dire, je ne savais vraiment sur quel ton mener cette conversation, car je sentais que nous n’allions pas rester joviaux durant toute la nuit à penser au passé. Justement. J’inspirai un bon coup ; une forme curieuse de stresse parcourait ma peau.

Elle est à l’Inquisition, maintenant, tout comme moi d’ailleurs. Tu peux essayer de lui écrire à Fort Céleste, quelqu’un lui transmettra la lettre si elle est repartie en mission entre temps.


Je croisai alors les jambes, ainsi que les bras, dans une lenteur volontaire pour me focaliser sur quelque chose. Comment débuter sans m’énerver ou sans l’énerver lui ? Je passai ma langue un bref instant sur la lèvre, l’œil à nouveau auprès du feu, qui paradoxalement arrivait à me détendre.

Mais on n’est pas ici pour parler de Kaldenis, n’est-ce pas ?


J’aurais aimé. Honnêtement, j’aurais aimé qu’on oublie tout pour parler de ce combat incroyable, de cette discussion fascinante, de son talent musical. Je remarquai qu’après un silence que je serrai nerveusement des dents. Le feu s’était quelque peu intensifié dans la cheminée.

Comment. Formuler .. oh, fasta vass .. Je soupirai avant de me tourner vers lui, la dernière fenêtre avant ma colère passive étant mes yeux posés sur lui.

C’est donc à moi de m’expliquer alors que c’est toi qui as fui pendant la nuit sans donner de nouvelles ?


Je me levai, les poings serrés, le regard vif planté dans le sien.

C’est donc à moi de m’expliquer alors que ma seule erreur dans cette histoire est que je sois resté endormi ?! C’est donc A MOI de M’EXPLIQUER alors que c’est TOI qui m’as ABANDONNE ?!


Sans craindre quoi que ce soit désormais, pas même si le cabot grognait à la place de son maître, je m’approchai de celui-ci dans un pas lent, la posture fière. Il n’allait pas s’en tirer ainsi, alors que j’ai attendu faussement cet instant pendant quatorze ans.

Wulf, je te trouve gonflé. Je vais dire ce que je pense et ne pas me perdre en tournure, je te trouve gonflé. LÂCHE, ET GONFLE !! HEIN ?! POURQUOI TU M'AS FAIT CA, BORDEL ?!


Mon souffle devenait irrégulier, et mon regard se brouillait quelque peu, mais pas encore suffisamment pour sentir les sillons le long de mes joues. Je sentis aux creux de mes doigts, tel une espèce d'instinct, de la chaleur. Mon poing était serré, et si je n'y prêtais pas attention, j'allais me brûler.

Mais qu'est-ce que j'en avais à foutre.

Mer 13 Fév 2019 - 20:48

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Le début de leur conversation était trop cordial, et peut être que retrouver une discussion aimable avec le mage semblait simple en apparence, ils savaient très bien tout deux que cela n’allait certainement pas durer.







Autant s’asseoir auprès d’un bon feu de cheminée pour te raconter, j’ai pas mal de choses à dire à son sujet.
Le rouquin reste auprès d’Absainte, sachant très bien que le mabari était tout à fait capable d’éteindre l’anxiété que cette rencontre faisait monter en lui… La vieille Nan qui l’avait élevé avait un dicton sur les mabaris : « Ils ont suffisamment d’intelligence pour parler, et trop pour le faire. »
Cela ne l’empêchait pas d’insulter Absainte de tous les noms quand ce dernier retournait presque entièrement les mobiliers de sa cuisine.







 Bon, déjà elle va bien, elle est en bonne santé, et elle se porte comme un charme. Ensuite, on est partis en mission ensemble à Val Royeaux, et c’est comme ça qu’on a fait connaissance : la littérature rapproche les gens, c’est fou.
Le Commandeur Garde sourit en songeant à cette étrange rencontre : il n’y avait jamais songé, manquant de rapprocher dans son esprit l’elfe rouquine au mage tévintide, mais ces deux là avaient effectivement de nombreux points en commun. Un bref instant, Wulf songea que Kaldenis était un compromis incroyable entre Dorian et lui : voleuse et rousse, mais au comportement enflammé et à l’enfance difficile. Il chassa cette étrange idée de sa tête.







Quand elle était plus jeune, elle adorait que je lui raconte des histoires.





Elle est à l’Inquisition, maintenant, tout comme moi d’ailleurs. Tu peux essayer de lui écrire à Fort Céleste, quelqu’un lui transmettra la lettre si elle est repartie en mission entre temps.
L’inquisition, hein… Comme si tout le monde avait décidé de crécher là bas : entre Dorian, Kaldenis, Léliana et la visite d’Alistair, il se trouvait de plus en plus curieux vis-à-vis de l’édifice qu’il n’arrivait pas à s’imaginer.







Mais on n’est pas ici pour parler de Kaldenis, n’est-ce pas ?




Non.

L’ancien marin se leva, comme mélancolique de l’instant amical que les deux hommes venaient d’avoir, et avança vers le foyer en laissant derrière lui un Absainte toujours aussi méfiant.
Il hésita à saisir deux verres pour les remplir, mais le noiraud fut plus rapide, se tournant vers lui avant de débiter dans un tévène très rapide :






C’est donc à moi de m’expliquer alors que c’est toi qui as fui pendant la nuit sans donner de nouvelles ?
Le rouquin resta silencieux… Il lui en voulait pour avoir été kidnappé ?! Est-ce que cette histoire dépendait vraiment de la fierté mal placée du mage ?







C’est donc à moi de m’expliquer alors que ma seule erreur dans cette histoire est que je sois resté endormi ?! C’est donc A MOI de M’EXPLIQUER alors que c’est TOI qui m’as ABANDONNE ?!
Wulf, je te trouve gonflé. Je vais dire ce que je pense et ne pas me perdre en tournure, je te trouve gonflé. LÂCHE, ET GONFLE !! HEIN ?! POURQUOI TU M'AS FAIT CA, BORDEL ?!

Le rouquin avait serré les dents, se prenant la vague de colère, armé de sa tolérance habituelle. Mais là s’en était trop. Le voleur siffla entre ses dents, polaire dans son tévène un peu rouillé :







Abandonné ? ABANDONNE ?
Le rouquin avait laissé sa voix monter, aussi il inspira de nouveau afin de se calmer :







Sais tu combien de temps il m’a fallu pour comprendre que tu ne me répondrais jamais ? Lorsque j’ai compris, j’ai pensé que tu ne tenais pas à moi… Pas que ta fierté mal placée avait pris l’offense trop sévèrement.
Le rouquin lui tourna le dos, cherchant silencieusement le regard de son chien afin de se réconforter. Mais avant même de croiser les deux yeux noirs de son compagnon de toujours, il se retourna à nouveau, explosant bel et bien devant Dorian dans son féreldien plus habituel :







Excuse moi d’avoir été KIDNAPPE ! BORDEL !
De rage, il donna un coup de pied dans un tabouret, qui valdingua un peu plus loin. Heureusement que Syl était de nature discrète, parce qu’il devait être maintenant tout à fait au courant des déboires de son Commandeur…

Ven 22 Fév 2019 - 23:16

Dorian Pavus
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"If I had to do it all over again ? Why not, I would do it a little bit differently." --F. Mercury


Malgré son calme apparent, je sentis cette flamme dans ses yeux s’allumer, vous savez, celle d’une rage mal étouffée. Finalement, alors que j’avais fini mon espèce de tirade sans réelle structure, ce fut au tour de mon interlocuteur de s’indigner.

Je pouvais sentir également le crépitement du feu près de nous s’intensifier, les flammes danser avec davantage de zèle. Malgré sa proximité, un frisson dû au froid, et peut-être également à la situation, parcourut mon échine. Dans mon souvenir, Wulf n’était pas un homme si colérique, et encore moi à mon encontre.

Abandonné ? ABANDONNE ?


Mon regard clair restait plissé. Il me prenait vraiment pour le dernier des demeurés, ou ..

Sais tu combien de temps il m’a fallu pour comprendre que tu ne me répondrais jamais ? Lorsque j’ai compris, j’ai pensé que tu ne tenais pas à moi… Pas que ta fierté mal placée avait pris l’offense trop sévèrement. 

Ma .. ?!


Mais de quoi il parlait, vishante kaffas ?! C’était donc la faute de ma fierté et non la sienne ? Pour quelqu’un qui s’inventait une histoire qui n’eut jamais eu lieu, il était encore plus gonflé que je ne le pensais. Mon poing se serra davantage. Je ravalai ces larmes qui menaçaient encore de tomber. Evidemment. Comment ça pouvait être de sa faute.

Le rouquin me tourna le dos, comme à court d’arguments, mais ce fut de courte durée, et il conclut sa plaidoirie ridicule.


Excuse moi d’avoir été KIDNAPPE ! BORDEL !

ET TU COMPTES DUPER QUI AVEC DES CONNERIES PAREILLES ?!?


Je lui avais presque coupé la parole, alors que je m’étais avancé d’un bon pas à peu près vers lui. Il pensais que j’étais encore un gosse naïf ? Fort bien. Il préférait rejeter la faute sur ma fierté plutôt que d’admettre ses torts ? Fort bien. Mais il n’allait pas s’en tirer comme ça. Et peut importe ce qu’il était sur le point de dire à ce moment bien précis, je le coupai avant qu’il n’eut le temps de s’exprimer, ou même de soupirer.

ET PAR LE CREATEUR ARRETE. De me prendre. Pour un demeuré. Je déteste ça.


J’inspirai brièvement pour reprendre mon souffle : entre le haussement de ton, les battements de mon coeur inexplicables et le surplus d’émotions qui était en train de m’engloutir, je me noyais. Ma main me piquait un peu. Pas grave.

C’est pas la peine d’inventer une autre excuse pour te faire passer pour le héros de cette histoire ! Comme si t’étais la personne la plus parfaite et la plus irréprochable, et que j’étais le connard .. BORDEL WULF !!..


Au même moment, avec une étrange inspiration entre deux, je sentis les larmes tomber. Merde. Putain. Non. Raaah je détestais ça.

TU CROIS QUE J’AI PAS SOUFFERT MOI ?!


Puis, l’information d’attente de réponse percuta mon esprit. Il me faisait bien marrer, d’attendre une réponse de rien du tout.

D’ATTENDRE UN MOIS, CHAQUE PUTAIN DE JOUR, UN NAVIRE QUI PEUT-ÊTRE NE REVIENDRAIT JAMAIS. D’ATTENDRE QUE .. U-UN SIGNE DE VIE, .. de peut-être te savoir mort .. ..


Mon regard fixait le vide, le feu crépitait doucement. Puis, il dévia vers ma main, quelque peu avant que je ne serre des dents : merde, je m’étais vraiment brûlé. Avec cette espèce d’instant de répit pour ma conscience, je réalisai finalement une chose : à quoi bon ? A quoi bon garder foi en tout ça, en lui ?

Pourquoi je me fais du mal ?


Je posai alors mes yeux dans ceux d’un homme que j’avais aimé, et que je devrais sans doute laisser ici, à Férelden, dans sa grande vie. Un homme que je devrais laisser derrière moi dans mon existence, et pour de bon cette fois. Je n’aurais jamais dû venir ici.

Elle avait peut-être raison, en fait .. Je n’arrivais pas à croire ses paroles à l’époque .. principalement parce que je pensais pas que tu pourrais être comme ça, mais .. j’aurais dû l’écouter, et laisser tomber, au moins ..


Le calme reprenant une forme oppressante de place, j’essuyais sans un mot ajouté la trace des larmes sur mon visage, avant de trouver du regard la porte par laquelle nous étions entrés.

Tu sais quoi .. On va dire que je vais m’en aller. Ce .. ça m’a fait du bien de te voir, j’imagine .. et .. ouais. Je vais disparaître pour de bon de ton existence, c’était pas une bonne idée que je vienne te voir, ..


Je commençai alors à marcher en direction de la porte, soit également dans sa direction. Quelque part, je n’attendais plus rien de cette conversation, même que la partie fantasque de mon cerveau attendait une sorte de retournement de situation absolument imprévisible et typiques des scènes dramatiques. Je ne savais vraiment.

Quelque part, j’avais envie de me dire que le Wulf que j’ai connu n’était pas qu’un masque, qu’il était encore quelque part en lui. J’avais envie de me dire qu’il allait me retenir. Peu avant d’atteindre sa hauteur, j’émis sur un ton assez grave, comme perdu dans mes pensées.

J’aurais dû écouter Leïla ..


Lun 25 Fév 2019 - 23:06

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ET TU COMPTES DUPER QUI AVEC DES CONNERIES PAREILLES ?!?
Le rouquin frissonna, comme rappelé par un électrochoc. De qui diable Dorian parlait il ? Qui comptait duper qui dans ce bordel sans nom ? Les yeux verts écarquillés d’une surprise on ne peut plus honnête, le Garde resta bouche bée comme un imbécile devant la colère du tévintide. Bordel. Il pétait les plombs pour la première fois en au mois six années, et c’était dans un contexte tellement chaotique qu’il ne savait pas ce dont il devait se défendre.

Le noiraud s’avança vers lui et l’ancien marin resta simplement planté sur place, ses neurones commencèrent à s’activer alors qu’il refermait sa bouche reste ouverte de stupéfaction. Bonne nouvelle : l’idée même d’être en colère lui était passée. Mauvaise nouvelle : il n’était plus sure d’avoir le même sujet de conversation avec son interlocuteur.




ET PAR LE CREATEUR ARRETE. De me prendre. Pour un demeuré. Je déteste ça.
Et c’est face à cette étrange colère sourde, cette rancœur empoisonnée par les ans que le Héro de Férelden, pourfendeur d’archidémon, celui là même qui avait mis un terme au 5eme enclin et sauvé le monde d’une tour de main… eut sa réaction verbale la plus brillante jamais exposée :




Hein ?




C’est pas la peine d’inventer une autre excuse pour te faire passer pour le héros de cette histoire ! Comme si t’étais la personne la plus parfaite et la plus irréprochable, et que j’étais le connard .. BORDEL WULF !!.. ?
A ce moment là, outre les cris et les reproches, Dorian fit la chose la plus efficace possible pour court circuiter le cerveau de Wulf : quelques larmes salées tombèrent sur ses joues, et le rouquin sentit le temps remonter en arrière.
Il n’avait pas la trentaine entamée, les responsabilités assumées, quelques cheveux blancs qui pointaient tranquillement le bout de leur nez… Il avait une petite vingtaine, une barbe timide et VISHANTE KAFFAS DORIAN PLEURAIT ? A CAUSE DE LUI ?




TU CROIS QUE J’AI PAS SOUFFERT MOI ?! ?



Je…
Le rouquin leva un bras, le rabaissa, fronça les sourcils et essaya de parler… avant de se taire. De toute façon, il avait la gorge trop nouée pour espérer dire quoi que ce soit.

Puis, l’information d’attente de réponse percuta mon esprit. Il me faisait bien marrer, d’attendre une réponse de rien du tout.




D’ATTENDRE UN MOIS, CHAQUE PUTAIN DE JOUR, UN NAVIRE QUI PEUT-ÊTRE NE REVIENDRAIT JAMAIS. D’ATTENDRE QUE .. U-UN SIGNE DE VIE, .. de peut-être te savoir mort .. ..
Que.. Quoi ? Attendre ?




Tu m’as… attendu ?
Le regard vert se troubla de quelques larmes mais le Garde resta alerte, remonta environ 14 ans en arrière pour essayer de rétablir le problème qui semblait être à l’origine de cet énorme décalage entre lui et Dorian. Il remontait le temps, et commençait à pâlir, effleurant la vérité du doigt quand la voix du tévintide l’interrompit dans ses pensées.

Mon regard fixait le vide, le feu crépitait doucement. Puis, il dévia vers ma main, quelque peu avant que je ne serre des dents : merde, je m’étais vraiment brûlé. Avec cette espèce d’instant de répit pour ma conscience, je réalisai finalement une chose : à quoi bon ? A quoi bon garder foi en tout ça, en lui ?




Pourquoi je me fais du mal ?
Le regard vert… non gris… non bleu ? Qu’importe. Le regard de Dorian qui n’avait tellement pas changé se fixa dans le sien alors qu’il restait muet quelques seconde (trop ?) plus.


Je posai alors mes yeux dans ceux d’un homme que j’avais aimé, et que je devrais sans doute laisser ici, à Férelden, dans sa grande vie. Un homme que je devrais laisser derrière moi dans mon existence, et pour de bon cette fois. Je n’aurais jamais dû venir ici.




Elle avait peut-être raison, en fait .. Je n’arrivais pas à croire ses paroles à l’époque .. principalement parce que je pensais pas que tu pourrais être comme ça, mais .. j’aurais dû l’écouter, et laisser tomber, au moins ..
« Elle »… Wulf devint si pâle qu’il semblait être transparent. Il avait le sentiment qu’un mage de glace l’attaquait. Cela ressemblait à la fois ou Syl avait rafraîchit l’atmosphère jusqu’à faire geler le Hall de Fort Bastel en plein été. Le choc sembla lui faire arrêter le cœur. Ca y’est. Il touchait du doigt la triste vérité. La source de leurs malheurs.




Tu sais quoi .. On va dire que je vais m’en aller. Ce .. ça m’a fait du bien de te voir, j’imagine .. et .. ouais. Je vais disparaître pour de bon de ton existence, c’était pas une bonne idée que je vienne te voir, ..
Machinalement, sans réellement savoir ce qu’il comptait faire, Wulf s’interposa entre Dorian et la sortie. C’était son corps qui s’exprimait avant ses pensées : ce n’était pas terminé.
Une larme coula sur sa joue, suivant le cours d’une légère cicatrice, mais Wulf l’ignora. Une seconde larme perla du coin de son œil avant de filer vers sa tempe, mais Wulf l’ignora. Il se dressa face à Dorian, raide comme la justice.




J’aurais dû écouter Leïla ..



Qu’est ce qu’elle t’as dit ? Leïla ?
Presque piteux, le Garde regarda le sol entre lui et Dorian, sa voix comme un filet minuscule :




Est-ce qu’elle t’as donné la lettre ? Est-ce qu’elle t’as donné ma lettre ?
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