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Mer 6 Fév 2019 - 20:37

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C'est pas l'elfe qui prend la mer





Lorsqu’elle était en voyage, Saeris avait remarqué que pratiquer une activité familière la rendait plus sereine. Cela donnait du sens à ses déplacements dans ce grand espace qu’était le monde. Alors dès qu’elle en avait l’occasion, elle se mettait en quête de diverses végétaux, certains qu’elle connaissait, d’autres non. Cette tâche avait aussi pour but de l’aider à mémoriser les endroits où elle se trouvait. Il en allait de même pour certaines pierres. Les minéraux qu’elle trouvait jolis. Ses connaissances en la matière ne lui permettant pas de déterminer quel usage elle pourrait en faire. Elle avait remarqué que ces pierres pouvaient servir en échange d’autres ressources avec des voyageurs rencontrés sur la route. Pour les voyageurs qui ne craignaient pas ses Vallaslin en tout cas.

Même si elle avait coutume de voyager avec son Clan, et qu’elle avait vu différents lieux à des saisons différentes, elle ne s’était encore jamais aventurée près des côtes du royaume Féreldien. C’est donc avec fascination qu’elle avait découvert une nouvelle région, celle d’Amaranthine. Après quelques jours à traverser le territoire, elle pouvait se dire accoutumée à ce climat humide, brumeux, et ses forêts giboyeuses. D’ailleurs elle chassait sans réelles difficultés, sinon elle se nourrissait de baies comestibles. Si elle n’avait pas de destination précise, elle ne manquait d’esquisser quelques croquis de points d’intérêts tels que: des ressources, des clairières sûres pour établir un campement,

Non le seul problème avec cette région, c’était la population… Les oreilles-rondes si nombreuses, qu’elle se demandait comment ils parvenaient à nourrir tout le monde… La réponse vint sous la forme de cueillette sur des terrains carrés ou rectangulaires. Elle refusa de l’admettre sur le moment, mais c’était un bon moyen de subsistance quand on avait pas à voyager sans cesse. Quel peuple bruyant ! Ils ne s’arrêtaient jamais d’élever la voix, de s’interpeler d’un bout à l’autre d’une maison et ça n’était rien comparé aux aboiements perpétuels de leurs chiens… Alors elle restait très en marge des villages, il lui suffisait de guetter les signes de fumée s’échappant de leurs demeures.

Sur la route, il lui arrivait de recopier les caractères écrits sur quelques panneaux donnant des directions visiblement, certains accompagnés d’un petit dessin. Intriguée par celui qui représentait des coques sur de l’eau, elle suivit cette direction, en évitant la route principale.
Cette nuit-là elle eut froid, fichue humidité… malgré sa cape de voyage recouverte d’une peau d’ours, elle se recroquevilla, ne cherchant pas à ranimer le feu… Après elle ne pourrait plus se rendormir… Puis la rosée du matin vint goutter sur son visage et dans une de ses oreilles… Urgh !! Elle sursauta, là sûr et certain qu’elle serait de mauvaise humeur pour le reste de la journée avec ça !

Ses yeux s’ouvrirent sur une brume assez épaisse, voilà qui expliquait tout… Mais ce qui l’étonna ce fut une senteur bien particulière, et aussi le cri d’oiseaux qu’elle n’avait jamais entendu. Ses tracas précédents vite oubliés, elle se redressa promptement, rangeant ses quelques affaires promptement avant dans se mettre en route. Les cris se rapprochaient, elle savait qu’elle se dirigeait dans la bonne direction. Le brouillard se faisait de moins en moins épais, et la pâle lueur du soleil levant devint de moins en moins floue. C’est à découvert qu’elle put enfin apercevoir les volatiles en question. En vérité elle s’en désintéressa assez rapidement devant la vue qui s’offrit à elle.

Il lui sembla qu’elle n’aura jamais assez le temps d’embrasser les émotions qui l’agitèrent. Dans les histoires, la terre et le ciel ne pouvaient jamais se rejoindre vraiment. Pour la lune et le soleil c’était pareil… Sauf lors des éclipses. Les jambes un peu cotonneuses, elle finit par s’agenouiller et s’imprégner de cet instant. Elle n’aurait su dire si toute cette eau avait jaillit de la terre et en avait repoussé les bords, ou si au contraire c’était l’eau qui avait donné forme aux falaises. Et ce lointain horizon qu’il n’en finissait pas… Impossible de courir dessus, sauf quand l’eau gelait. Elle entendait l’eau respirer, une inspirer et une expiration sur les rochers en contrebas. L’air salin avait un goût aussi…

Du bout de l’index elle pointa le lointain, elle pouvait le toucher sans l’atteindre… Elle éclata de rire, cette rencontre lui plaisait, l’absence de limite, cela ressemblait à l’infini. Un infini en mouvement ! Alors qu’elle redoutait par dessous tout l’immobilité de l’Uthenera. Ici des petites dunes roulaient et venaient joyeusement claquer sur la pierre. Peut-être que la mer se riait gentiment de son état ébaubi ? Le vent se leva d’un coup, et elle recula un peu du bord… Le vertige… Non, simplement elle ne comptait pas mourir de cette façon. De plus, nager dans un lac c’était une chose, dans la mer c’en était une autre. En scrutant les falaises de l’autre côté, elle vit une forteresse non loin. Elle soupira, au moins elle n’entendrait pas les Shems ni leurs molosses.

Incapable de garder les yeux ailleurs que sur l’horizon, elle renonça à ce qu’il y avait autour, et reprit sa contemplation. A mesure que le soleil se levait, les reflets bleutés changeaient, des nuages apportaient des tâches plus sombres. Mais tout semblait si parfaitement aller de soi…
Nourrie par cette expérience nouvelle, elle n’avait pas faim, ni soif… A la place elle prit sa flûte et attendit de trouver un moment pour s’accorder à l’harmonie de son environnement. Puis elle commença à jouer au rythme des vagues et du vent, elle distingua un bateau au loin… Ces grandes coques en bois, elle se demandait si ce bois respirait encore ? Elle aimerait bien essayer un jour de prendre la voie des mers.

Saeris songea qu’il lui faudrait marquer cet endroit, se rappeler comment revenir… Alors elle commença à griffonner des figures, significatives pour elle. Elle n’avait pas la prétention d’inventer une langue, non non, ça c’était pour les Archivistes ou les oiseaux/mages dans leur volière. Plutôt un langage, un code comprit d’elle seule, qu’elle n’aurait aucun mal à déchiffrer.
Un peu frustrée que ses dessins ne reflèteraient jamais l’éternité de cet instant. Elle ne se préoccupait même plus de savoir si elle était vraiment hors de portée de la population locale.

Enfin ça c’était ce qu’elle pensait…



C'est pas l'elfe qui prend la mer~ [SMJ- PV Elris] Latest?cb=20150523145513

Mar 12 Fév 2019 - 14:45

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Il n'était pas toujours chose aisée que de conseiller un homme aussi têtu et occupé que le Héros de Ferelden, Commandeur-Garde de Fort Bastel et Iarl d'Amaranthine, pour ne relever que les titres les plus évidents. Elris avait beau ne pas être du genre à se laisser mettre dans un coin pour s'y conduire sagement, les nombreuses manœuvres par lesquelles il devait passer chaque jour étaient frustrantes au mieux, éreintantes au pire. Rapidement, il lui avait fallu trouver un échappatoire autre que la boisson, les joutes verbales avec ses camarades et les diverses courts et jeux de séduction. La réponse vint d'elle même, d'une clarté évidente : l'eau. L'eau l’apaisait, lui permettait de se ressourcer, et il était capable de rester assis des heures durant sans broncher, les yeux perdus dans l'éphémère d'un courant. A Amaranthine, il y avait peu de ruisseaux et de cours d'eau, mais il y avait la mer, et les falaises non loin, surplombant l'infini aux teintes changeantes. A Jainen, il rêvait de son étreinte du haut de sa tour, et il ne se laissait pas de la longer depuis.
Des semaines donc que le Lucrosien se levait de bonne heure pour longer un petit sentier, bordé de fougères rousses, et déboucher au sommet d'une falaise, probablement le meilleur point de vue aux abords d'Amaranthine. Il n'y était jamais dérangé par qui que ce soit depuis qu'il avait intimidé un groupe de gamins pour y être tranquille, et la peur des mages et des elfes avait fait le reste. Il était persuadé que les villageois du petit port de pêche connaissaient les heures régulières de ses allers et venues, et c'était aussi bien comme ça. Un matin, cependant, ce matin-là, un grain de sable vint se greffer dans la mécanique huilée et confortable des habitudes. En gravissant la dernière pente, Elris entendit une mélodie étrange se mêler au chant des mouettes, signe funeste d'une mauvaise journée en perspective. Poussant un juron sonore, il s'élança avec entrain sur les derniers mètres, et déboula soudainement, non loin d'une silhouette étrange, sur ses gardes. Une femme. Faisant tournoyer théâtralement sa cape, Elris détacha son bâton et le planta devant lui, le visage déterminé. Rien de mieux pour intimider. « Ceci est MON point de vue. Qui ose le souiller de sa présence, qui OSE contrarier un ELFE ? » Ses yeux se posèrent enfin sur le visage de la femme... Elfe.
Elle était elfe, mais aussi... Dalatienne ? Des tatouages étranges sur le visage, il savait que c'était un signe. Et rares, parmi leur peuple, étaient ceux qui oseraient en porter sans appartenir à un Clan et sa culture. Il n'avait jamais croisé de dalatiens en réalité, mais il savait qu'il avait peu en commun avec eux. Cependant, elle l'intriguait, symbole d'un héritage qui n'était pas le sien, et sa posture défensive renforçait ce sentiment. Ses yeux trahissaient de l'inquiétude, mais elle n'avait pas fui, pas encore. Laissant son arme plantée devant lui, Elris leva doucement les deux mains devant lui. « Euh... C'était une blague. Je m'amuse de beaucoup de choses, mais je n'agresse pas les gens pour ça. » Puis, comme pour lui-même. « Quoi que je pourrais quand quelqu'un me prend la meilleure vue de la région. » Il fit un pas sur le côté, en douceur, et plongea son regard espiègle dans les yeux de l'inconnue. Il lui tendit la main. « Artlas Vallan... Je suis Elris. C'est comme ça qu'on dit, non ? »

Mar 12 Fév 2019 - 20:16

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C'est pas l'elfe qui prend la mer



Si elle n’avait pas été aussi distraite, elle aurait entendu les avertissements que ses oreilles lui donnaient… Parce qu’il faisait un tel raffut que même si en se retournant brusquement vers celui qui venait la déranger… Elle ne se fit pas autant surprendre comme cela lui était déjà arrivé. Elle le jaugea des pieds aux oreilles guettant le moindre signe d’aggressivité, fronçant son petit nez, comme si une odeur particulièrement désagréable venait déranger ses narines. Mais qu’est ce qu’il avait à crier comme ça celui-là ?? Une nouvelle façon d’attaquer ? Pas très efficace. Et ce mouvement avec sa cape, ri-di-cule...

Lorsqu’il leva les mains, elle recula et renforça sa posture défensive. Il osait se plaindre mais c’était lui l’enquiquineur de base. Et c’était quoi cette attitude de Shem. Revendiquer un territoire, bien un truc d’oreilles rondes. Elle le vit inspecter ses tatouages et redressa le menton fièrement, pas question qu’elle cède du terrain à ce… parvenu… qui venait maintenant lui dire qu’il plaisantait.

“C’était supposé être drôle ?”
Aller elle pouvait faire un petit effort, il était un elf après tout, c’était mieux que les piques, et les fourches des Shem. “Ha ha.” Un rire sans joie, elle plissa les yeux, ayant parfaitement entendu son commentaire.

“Allez-y, je ne vous retiens pas.”
Elle désigna la mer, l’invitant à se jeter dedans pour prendre congé. “Le son de cette eau, me sera infiniment plus plaisant que le son de vos inepties…”

Elle regarda sa main comme si elle se faire mordre, et puis tout le monde avait besoin de ses mains, pourquoi la lui tendre comme ça ? Ah oui c’est vrai, elle avait vu les fermiers et marchands faire cela aussi… Elle eut soudain l’impression d’entendre un tout jeune enfant elf s’exprimer… Alors le rythme oui mais le reste n’avait aucun sens… Et encore même un nourrisson ce serait mieux fait comprendre sans paroles… Elle grimaça et secoua la tête, le rouge lui monta au visage, son esprit échauffé l’aidant à sortir de sa réserve habituelle.  Croisant les bras sur sa poitrine, elle le toisa à nouveau.

“Oh non pas encore! Mais qu’est ce qui ne va pas avec vous les elfs de Shem ?! Vous  empruntez nos manières, lamentablement qui plus est, sans pour autant choisir un autre mode de vie que celui des oreilles-rondes !  Nuva uralas telsyl na i’ga syl nyel laimem.*“

Tout au long de sa tirade, elle s’était rapprochée de lui, extérioriser son agacement lui donnant davantage de confiance, elle finit essoufflée et toute rouge.

“Elris, c’est à peu près tout ce qu’il y avait de correct dans ce que vous venez de… dire…

Interpelée par son nom, clairement d’origine dalatienne, elle se tut, et même si sa colère était descendue soudainement, elle pencha la tête sur le côté… Indécise, elle essayait de comprendre comment cet elf pouvait avoir un nom aux sonorités dalatiennes…

“Elris ? Pourquoi est ce que vous vous appelez ainsi ?

Son ton sonnait presque accusateur, mais avec une réelle curiosité. Ses yeux ne ressemblaient plus à une mer agitée. Le choc et l’incompréhension sur ses traits témoignaient de la sincérité de sa question, plus qu’une réprobation véhémente.

[*ce qui veut dire: May nature strangle you with all the air you have wasted.]
C'est pas l'elfe qui prend la mer~ [SMJ- PV Elris] Latest?cb=20150523145513

Mer 13 Fév 2019 - 18:33

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Elle n'avait rien d'une elfe dépourvue de moyens et apeurée. Apeurée, si elle l'était, c'était à la manière d'un chat sauvage acculé, les poils hérissés, griffes et dents sortis, un long feulement vibrant sourdement dans l'air. Elris avait déjà fait face à pire comme attaques verbales, mais il n'avait pas l'habitude qu'on le traite de laquais d'humains. Il aurait pu s'y attendre cependant, de la part d'une dalatienne. Le mage la laissa faire sans chercher à se défendre, attendant que le débit de paroles s’essouffle un peu. Ce qui ne tarda pas d'arriver, quand elle butta sur son prénom. « Elris ? Pourquoi est ce que vous vous appelez ainsi ? » Il la toisa en silence, aussi désemparé qu'elle. N'était-ce pas une question étrange ? Pourquoi demandait-elle cela soudain, et pourquoi la sentait-elle hésitante, curieuse, comme si un mot avait changé l'opinion qu'elle pouvait se faire de lui ? Elle ne pouvait pas le connaître ou avoir entendu parler de lui, il n'était pas plus dalatien que ses parents, si ? A moins qu'ils n'aient quitté Denerim pour un clan obscur après son départ... Il n'y croyait pas trop, et ne voulait trop y croire. « C'est le nom que m'ont donné mes parents. » La réponse tomba, cinglante. « Pourquoi ? Vous pensez que les sonorités d'un prénom définissent une personne ? Je suis un elfe, ne vous en déplaise, j'ai le même sang que vous. Bien sûr, ça doit être réconfortant pour un peuple comme le votre de vous dire que vous valez mieux que vos congénères, parce que vous continuez de faire vivre un vague héritage. Que nous sommes soumis au « Shems » et que les « Shems » sont mauvais. Les choses ne sont pas toujours aussi simples. Je suis Elris et je suis elfe, mais non, je ne suis pas dalatien, et non, je ne suis pas citadin. »
Sa réponse pouvait en choquer plus d'un. Qu'était-il alors ? Un peu de tout cela, probablement, sans l'être vraiment. Une espèce à part, inconnue au bataillon, un de ces individus de leur race que leur race ignorait jusqu'alors parce qu'ils étaient enfermés dans des Cercles.  Il lui tourna le dos pour s'asseoir, les jambes pendant dans le vide. « Je ne suis pas rancunier cependant, je veux bien partager ce point de vue avec une dalatienne. Je n'ai jamais croisé de dalatiens avant, je me suis dis que je pouvais avoir des questions à poser. Je me suis peut-être trompé. Si vous en avez, on pourrait essayer de communiquer simplement. Sinon, je suis là, ne vous en déplaise, et il faudra me pousser pour avoir la paix ici. » Il marqua une pause, les yeux toujours fichés vers l'horizon. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres. « Ou essayer du moins, je suis quand même un mage. » Un peu d'égo ne faisait pas de mal. Si elle refusait, il aurait la paix pour se reposer avant une journée compliquée. Si elle acceptait, le débat promettait d'être intéressant.

Mer 13 Fév 2019 - 20:28

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C'est pas l'elfe qui prend la mer





Bien sûr qu’elle en était troublée, un des rares elfs non dalatiens qu’elle avait rencontré, s’appelait… Euh... Ah oui Zevran. Donc évidemment qu’elle ne comprenait pas. Ele pinça les lèvres, indécise. Et maintenant que toute son ressentiment était évacué… Elle l’écouta à son tour, surtout parce qu’elle voulait une réponse à sa question. Toutes les pierres qu’il lui jeta en retour ne furent guère surprenantes. Même si elle estimait qu’il était responsable de la situation.

Elle leva les yeux au ciel, oui ses parents, c’était bien là, sa question. Elle commença à pianoter sur son bras, impatiemment. Il avait l’air, mal assis… Enfin pas littéralement, ses propos l’étaient. Un inconfort mutuel, ou un désaccord. Elle n’en avait aucune idée, mais elle voulait en savoir plus. Tous les elfs au dehors partageaient des secrets sur leur vie. Une vie non régulée par le rythme des aravels. Et compliquée, mystérieuse aussi, du moins pour elle. Elle scruta son visage, l’absence des Vallaslin la déconcertait… Il devait être adulte c’était certain. Bien affirmé.

Elle tiqua davantage sur “vague héritage”, même s’il était vrai qu’ils ne représentaient que les vestiges d’un lointain passé, l’entendre d’un étranger pour une argumentation aussi pauvre qu’un point de vue sur une falaise… Lui donna le même sentiment que de tomber dans des plantes urticantes.

“Vous n’avez pas de Clan-organisation ?”


Peut-être que cela expliquerait qu’il soit si mal assis… Son changement d’attitude la désarma un peu… Quel revirement, cela lui rappela ce mouvement ampoulé, quand il s’était drapé dans
sa cape. Elle expira lourdement en le voyant s’asseoir au bord de la falaise… Elle ne serait pas débarrassée de lui n’est-ce pas ? Et toute la quiétude précédente s’était envolée avec leur confrontation. Elle lui lança un regard narquois à sa proposition de le jeter à l’eau. Elle n’avait jamais tué personne et ne commencerait pas de sitôt. Cependant elle persista dans son expression presque taquine, comme si elle allait accepter sa proposition de le pousser.

A la place, elle se résigna à s’asseoir à une distance prononcée de lui, le guettant du coin de l’oeil. Son air narquois changea en une moquerie à peine voilée, se pâmant devant tant de bonté.

“Oh vraiment Hahren Elris, quelle faveur vous me faîtes… Me permettre d’occuper un lieu en votre présence.” Elle posa une main sur son coeur en feignant un ravissement si exagéré que c’était assez drôle finalement. Surtout que cela ne lui correspondait pas du tout. “Pauvre dalatienne ignorante que je suis, élevée dans l’esprit que la terre n’appartient à personne, comment aurais-je pu savoir ?”

Elle laissa un silence passer par la suite, se rendant compte qu’elle avait envie de rire et que non, c’était hors de question. Ses yeux la trahissaient probablement, toutefois, elle ne pouvait pas les influencer à ce stade.  Sa voix tremblota presque de son sérieux forcé quand elle poursuivit sur le même ton.

“Alors dans ma grande bonté, permettez-moi de vous corriger sur les formules d’usage d’un modeste, et vague héritage. Andaran Atish’an je suis Saeris.” Elle croisa ses mains sur sa poitrine pour le saluer, même si cela manquait franchement de solennité.

Elle jaugeait sa réaction par rapport à son comportement, des questions elle en aurait toujours, chaque fois que l’Ailleurs ne ressemblait pas à l’idée qu’elle s’en faisait. Dans ces moments, elle pouvait sentir des aravels se déplacer à l’intérieur de son crâne. Des aravels sur des roues grinçantes qui l’étourdissaient par moments. Elle prétexta de se rafraîchir le gosier pour masquer son rire derrière un toussotement.

“Etes-vous certain de vouloir faire face à des questions, certains sujets semblent vous indisposer…”

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Jeu 14 Fév 2019 - 19:11

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Le regard acéré du mage se délectait de contempler cette elfe sauvage réagir à ses propos. S'il en pensait sincèrement une majeure partie, certaines piques avaient agrémenté le tout, et il était spécialiste pour faire de l'humour en ayant l'air parfaitement sérieux. Il analysa les gestes de la main quand elle le salua en elfique, sans pour autant parvenir à mémoriser d'instinct les sonorités exactes. Le sens était là, brut. S'en suivirent quelques piques assez plaisantes, car bien placées, puis un silence, les deux silhouettes assises à même le gouffre, l'infini autour d'eux, une certaine distance entre eux, marquant d'une barrière physique ce qui les séparait déjà. Il en était satisfait, car cela signifiait cependant un accord, et des réponses à des questions. Elle rompit le silence la première. « Êtes-vous certain de vouloir faire face à des questions, certains sujets semblent vous indisposer… »
Un rire léger s'échappa de son corps, et il pivota vers elle, narquois à son tour. « Il y a peu de sujets qui m'indisposent de manière générale, et encore moins quand je converse avec une jolie femme. La nuance est dans le paraître, non ? » Il évita cependant le regard appuyé de coutume, et commença à balancer joyeusement ses jambes au gré des embruns. « Saeris donc ? Un nom typiquement Dalatien, j'imagine ? C'est assez proche d'Elris, je comprends la confusion. Mais je crois savoir que rares sont les elfes en ce monde qui portent des noms de Shems... » A vrai dire, il en connaissait quelques uns, mais cela devait rester assez marginal. « Bon, je vais déjà répondre aux premières questions, pour faire preuve de bonne volonté. Pour commencer, je ne pense pas que la terre soit une propriété en soit, même s'il est évident que nous ne sommes pas chez nous partout. Disons que la nature n'est pas une propriété, mais que la notion est plus compliquée en ville. En fait, je vous provoquais simplement, et je constate que cela marche. Bon à savoir, donc. » Il marqua une pause avant de répondre à l'autre question qu'il avait en tête, et qui était assez complexe, pour le coup. « Comme je l'ai dis, je ne suis pas citadin, donc non, je n'ai pas vraiment de Clan. Les citadins non plus, mais ils gardent une forte notion de communauté, à mes souvenirs. J'ai été amené à un Cercle des mages dans mon enfance, et je ne l'ai quitté qu'au début de la guerre avec les templiers, donc c'est assez récent. Donc, d'un point de vue elfique, on peut dire que je n'ai plus de racines, que je n'ai pas de groupe de semblables auquel me rattacher. Mais à vrai dire, et je sais que cela va sembler étrange, je ne rêve pas du mode de vie des vôtres – et je suis mage en plus, ce serait compliqué – et les citadins n'accepteraient jamais quelqu'un de si peu commun, et si à l'aise avec les Shems. Par contre, j'ai des proches, des mages qui portent les mêmes idéaux que moi, elfes et humains, et je me sens lié à eux. »
Ouais, c'était ça d'une certaine manière, son Clan. Mais un Clan qui ne soit ni Dalatien, ni même elfe, ça pouvait être compliqué à saisir. « A moi donc. Vous êtes ici seule, où est donc votre Clan ? Je croyais justement que vous étiez du genre fusionnels, cela m'étonne de croiser une dalatienne seule si près de terres occupées par des Shems. Et... vous n'avez donc jamais vraiment croisé d'elfes qui ne sont pas dalatiens ? Ils sont beaucoup plus faciles à trouver pourtant. Le signe que vous avez fait, avec la main sur le cœur, c'est rituel, ça veut dire quoi ? C'est quoi cet instrument dont vous jouiez ? Et ce tatouage là, pourquoi une marque aussi évidente ? » Il s'arrêta. Beaucoup de questions, un peu trop probablement. « Je suis une plante curieuse, je pose beaucoup de questions pour grandir. C'est vous qui devriez avoir peur, non ? »

Ven 15 Fév 2019 - 20:03

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C'est pas l'elfe qui prend la mer



Saeris n’aurait su dire s’il jouait de son arrogance ou si c’était sa nature. Et ce qu’elle ne pouvait déterminer la mettait sur la défensive. Cela ne l’empêcha pas de prêter une oreille à ce qu’il racontait. Oui ça il en avait des questions, mais elle supposa que c’était le lot des mages pour le peu d’entre eux qu’elle avait rencontré. A ceci près que certains gardaient le silence comme moyen d’obtenir des réponses.

“La nuance est dans le paraître, non?” Ces mots la laissèrent songeuses, si bien qu’elle faillit perdre le fil de la conversation. “Je ne vais pas prétendre comprendre vos devinettes. Même si elles semblent avoir un sens.”

Etrangement elle tiqua davantage sur le commentaire au sujet de son prénom que sur le ‘compliment’ indirect qui lui était adressé. Les noms étaient très personnels, ils avaient leur propre valeur et signification. Ils pouvaient même se retourner contre leur propriétaire, alors même si elle s’était troublée d’apprendre le sien… Elle ne le réduirait pas à un simple accessoire. C’était un don précieux. Apparemment pas pour lui, et rien que cela lui révélait à quel point il ne devait pas éprouver de sentiment d’appartenance pour grand chose. A commencer par sa place. Ah si, il se définissait comme mage, c’était déjà un début, un oiseau-mage, comme elle les appelait.

Elle roula des yeux quand il évoqua sa bonne volonté à répondre à ses questions… Oh vraiment ! Elle ne lui en demandait pas tant et d’ailleurs, son visage n’eut aucun mal à lui faire passer le message. Ah oui c’est vrai… Il devait être en train de la taquiner encore. Elle ouvrit de grands yeux à l’évocation de son mode de vie, et la solitude de ne pas avoir de Clan la fit frissonner des pieds à la tête. Une aberration terrible, et ce, même s’il semblait bien le vivre.

“Vous avez l’air de vous satisfaire de ce que vous avez… Etre mage, j’ai entendu que ce n’était pas idéal non plus...” Un éclair de rébellion passa sur ses traits. “Je ne serai pas capable de vivre enfermée dans une volière… Une tour je veux dire.” Elle hocha la tête signe qu’elle comprenait l’esprit de la communauté à défaut du Clan, et des liens qu’il pouvait entretenir avec ses semblables. Malheureusement elle du admettre aussi que même elle serait mal à l’aise de voir un elfe si adapté au mode de vie des oreilles-rondes, d’ailleurs il n’y avait qu’à voir sa réaction précédente. Et le malaise d’être à côté de lui… Elle se sentait prête à détaler à la moindre occasion. Et même si elle avait pu en être désolée, l’instinct était encore trop fort pour le maîtriser.

“Mais que vous a t-on raconté sur les miens… Tout est vrai vous savez, on enlève des enfants pour les sacrifier à nos Dieux, les soirs de pleine lune, les vendredis ! Les enfants fuient au sons des roues grinçantes de nos aravels, et nos flèches tuent tout Shem qui n’y prendrait pas garde.”

Elle avait repris les clichés qu’elle avait entendu au sujet de son peuple, et ne faisait aucun effort pour masquer son ton amusé, exagérément mystérieux. Elle mimait aussi les gestes de mise à mort et des flèches décochées vers l’océan. Elle se laissa un instant prendre à nouveau par l’horizon.

“Je voulais à quoi correspondait ce dessin…” Elle sortir un petit parchemin avec le symbole qu’elle avait vu sur une des indications au bord de la route, représentant la mer. La voix pleine, elle poursuivit, alors que ses yeux se colorèrent d’émotions et que son être tentait d’être en résonnance avec la mer. “On dirait… que plus rien ne se retient, tout est sens dessus dessous mais toujours lié…” Elle se mit à rire, alors que ses bras s’étendirent pour englober toute l’eau. “C’est totalement hors de portée, et cela tient dans une main! C’est incroyable !!” Elle se tourna vers lui, ne s’attendant pas nécessairement à la compréhension, elle revint un peu à elle. “J’aime cet endroit même si c’est à côté des Shems.” Et hop une petite taquinerie, sans véritable méchanceté.

“Si, j’en ai rencontré… Pendant un instant j’ai cru que vous étiez un autre comme lui… Vous avez un teint similaire.”
Son expression s’assombrit un peu mais plutôt par bouderie. “Il avait un nom vraiment étranger… Zevran, et il passait son temps à roucouler ! C’était terrible !”

Elle en gardait maintenant un souvenir dont elle pouvait rire, même si à ce moment là… La situation lui avait fortement déplu. D’ailleurs l’elf blond l’avait salué du geste dont il était question…

“Ce geste est assez vide de sens, sans la formule d’usage, enfin à mon sens. Chaque dalatien le comprend, l’interprète à sa convenance du moment que cette salutation est sincère. Elle invoque un lieu, et la paix de ce lieu. Souvent le siège de la paix est dans le coeur, une personne en colère ne peut être en mesure d’en accueillir une autre... “


Sa main se posa sur ses tatouages, une ancre, et une preuve de ses liens, elle pencha la tête sur le côté, ses oreilles écoutant les oiseaux de la mer. Elle prit une inspiration, comme après la prise d’une importante décision.

“Je veux bien vous expliquer… Mais en échange, je voudrais… voir, le lieu où vous vivez... “ Elle se reprit rapidement. “Oh non pas votre habitation, je veux dire… Je voudrais voir ce que c’est être dans une ville, sans risquer d’avoir des problèmes… Vous comprenez ?” Elle hésitait déjà, ce n’était sans doute pas une bonne idée, et si elle finissait exécutée ? Ou pire, prisonnière ? Elle ne connaitrait pas l’endroit et elle courait en aveugle… Elle affronta son regard et même si cela lui coûtait sa franchise pris le pas sur le reste.

“Vos questions ne m’effraient pas, ce que je vous demande, me terrifie. Je ne vous connais pas, et vous pourriez bien me trahir à la première occasion venue. Mais je n’ai jamais eu cette opportunité…” Et sans respirer elle poursuivit. “Si vous ne voulez pas je comprendrais ! Vous avez sûrement des tas d’autres choses à faire… Je ne sais pas ce qui m’a pris de vous ennuyer avec ça.”
C'est pas l'elfe qui prend la mer~ [SMJ- PV Elris] Latest?cb=20150523145513

Ven 8 Mar 2019 - 9:42

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Il se souvenait avoir eu cette conversation avec un des plus vieux enchanteurs de son Cercle, un vieil elfe tremblotant qui sentait la vieille poire. Il n'était plus alors le gamin plein de cris et de larmes mais ne devait pas avoir plus d'une dizaine d'années. Le vieillard aux poires avait une voie râpeuse, et son souffle était sec et saccadé entre ses phrases, comme si recourir à la parole était un effort douloureux. A cette époque, Elris ignorait tout des Dalatiens, et c'était peut-être justement que cette conversation était importante pour qu'il puisse se forger une identité, se positionner dans le monde, grandir, qu'ils en parlèrent un matin de pluie. Le vieillard lui ouvrit une porte, lui dévoilant un monde à part, inaccessible mais étonnant, et le goût d'échec qui allait avec, ce sentiment de captivité, d'impossibilité de faire des choix. Non, Elris ne serait jamais Dalatien, pour la simple raison, limpide, qu'il ne sortirait pas de cette tour. Les années étaient passées sur ce rêve de gosse, et le poids du réel l'avait teinté, de manière irréversible. Il fallait se tourner vers l'avenir plutôt que de remuer le passé.
En dévisageant le visage de Saeris, il avait le sentiment de vivre une rupture, un de ces moments importants dont on pressent qu'il marquera une étape, un tournant, comme si rien ne serait plus tout à fait comme avant. Il ne comprenait pas tout ce qu'elle disait et elle dérivait parfois sur des courants invisibles, mais il y avait du sens dans ses mots, et pour une fois, pas de jugement de sa part. Les pieds balançant dans le vide, il finit par poser une question sur ses étranges tatouages, parce que c'était important, il le savait. Jusqu'ici, le mage avait eu le sentiment d'être maître du jeu, d'avoir un certain avantage, quelques coups d'avance, en dévoilant ses cartes. Tout se passait bien en soit : il n'était pas mort, posait enfin le doigt sur la culture dalatienne, pouvait se moquer tout en se prélassant en compagnie d'une jolie elfe. Comment aurait-il pu penser qu'elle renverserait soudainement la table ?
Le silence tomba lourdement entre eux, rompu uniquement par le fracas des vagues sur les rochers et les chants de oiseaux. Il la dévisageait, surpris. Sa demande l'avait chamboulé, il pouvait le voir à sa posture crispée et à son regard fuyant. Ses mots et son envie avaient probablement pris le devant sur la raison, et elle ne voulait pas revenir dessus, par fierté probablement. Mais ce n'était pas rien, et c'était des plus étranges venant d'une elfe dalatienne, quand il pensait que ces derniers préféraient de loin l'isolation et la nature aux grandes villes Shems. Il devait y avoir un vrai besoin de voir, de toucher et de comprendre une autre facette du monde, l'autre facette de leur peuple. Mais ce n'était pas sans risques. Elle était dalatienne jusqu'au bout des ongles, physiquement, et il savait que de nombreuses personnes risquaient de réagir violemment en la croisant. Ce n'était pas impossible pourtant. Il détourna le regard vers la mer.
« En prenant quelques précautions, nous pourrions aller faire un tour à Amaranthine. Seulement, si vous êtes dans cet état là, je ne pense pas que ce soit profitable, pour vous et pour moi. » Il marqua une pause. Sourire taquin. « Nan mais heureusement que vous pouvez pas vous voir hein, on dirait que vous allez exploser. Et j'ai pas peur de vous, mais j'aime pas trop quand les gens explosent. » Il bascula dans le vide, ses mains fermement agrippées à une prise, ses pieds sur la paroi rocheuse. Il était en dessous d'elle à présent, et il se sentait bien dans cette posture dangereuse. « On peut pas y aller si vous me faites pas confiance. Déjà, parce que ça me chagrine que vous pensiez que je puisse laisser une jolie elfe se faire lapider par des Shems, même si je ne suis pas Dalatien. Ensuite parce que si ça tournait mal, je ne souhaite pas que vous tentiez quelque chose contre moi alors que j'essayerai de calmer le jeu. Et je peux pas vous forcer à me faire confiance, c'est une chose qu'on ne saurait imposer. » Il sourit à nouveau, lâcha une main, la laissant pendre dans le vide un instant. « Mais bon, c'est dommage quand même, parce que j'ai bien envie d'avoir la réponse à ma question. Alors, je propose un compromis pour cette fois. » Il se hissa sur la falaise et reprit sa place, à bonne distance de la dalatienne. Son ton était enjoué désormais, comme un enfant qui a trouvé une super idée de jeu. Sa main se glissa sur son bâton, et il s'en empara.
« Promis, ça fera pas mal. Si vous ne vous crispez pas trop. » Il plongea dans son esprit avant qu'elle n'ait eu le temps de vraiment réagir, et ouvrit les portes. Ce n'était pas très difficile de plonger quelqu'un dans un état d'illusion, c'était plus délicat de la contrôler. Surtout si cette personne se débattait. [Lancer d'un dé du Destin : Echec]
Il aurait peut-être du en parler avant, la prévenir. Elle se crispait. Il sentait son esprit tenter de se fermer, mais les portes avaient été ouvertes et l'illusion commençait déjà. Elris tenta de bloquer les portes, et plongea dans ses souvenirs pour en extraire des images de villes. Amaranthine. La place du marché. Bouillonnante de monde, du bruit partout, des pèlerins en procession vers la Chantrie, quelques elfes travaillant dans un coin ou un autre. Un choc. Elris fronça les sourcils, endoloris. Un elfe se faisant molester dans la boue par un garde. On crie au voleur. Non, ce n'était pas bien, ce n'était pas positif. Il voulait montrer du beau aussi, pas que de l'angoisse. La tour du Cercle de Jainen, la bibliothèque et des dizaines de mages en train de lire et d'écrire. Les portes frappèrent une nouvelle fois, et il les repoussa à nouveau. La chanson de sa mère, les sonorités douces et des mots qu'il ne comprenait pas. Oui, ça c'était bien, ça allait la calmer. Un groupe de templiers qui se dirige vers chez lui. Crispation. Les murs de Denerim, les rues de Denerim, son stress et son angoisse, le sentiment qu'il n'a pas sa place, la recherche de ses parents. [Lancer d'un dé : Pair : Elris se retire de l'esprit de Saeris ; Impair : Dans une secousse, il se laisse emporter et pénètre l'esprit de Saeris] Elris sentit une nouvelle pression, et abandonna son emprise aussitôt. Il n'avait pas su atteindre une maîtrise suffisante de son art, et les conséquences avaient été assez vaseuses comme ça, cela lui suffisait.
Il ouvrit les yeux, étourdi. Ses mains lâchèrent la bâton et il poussa un profond soupir. « Désolé pour tout ça. Je voulais faire une visite d'Amaranthine en douceur, il semble que ça ne se soit pas passé comme prévu. Tu n'as pas assez confiance. » Il ferma les yeux de dépit et attendit que la tempête l'emporte. Ce serait probablement mérité.

Ven 8 Mar 2019 - 9:42

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C'est pas l'elfe qui prend la mer~ [SMJ- PV Elris] Eachec11

Dim 10 Mar 2019 - 13:12

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C'est pas l'elfe qui prend la mer




Alors qu’elle n’entendait que sa propre respiration, et qu’elle n’attendait plus de réponse, elle observa les traits de l’autre elfe, il semblait aussi surpris qu’elle et surtout dubitatif… C’était un renversement de situation certes, mais pas du tout calculé, oui du Saeris bien comme il faut. Elle se faisait beaucoup d’idées pour se protéger davantage que pour réellement juger. Enfin, en ce qui concernait les Shems, évidemment que leur présence mettrait ses nerfs à rude épreuve. Ce qui l’intéressait ce n’était pas tellement les oreilles-rondes… Mais plutôt de voir de plus près leurs villes. L’agitation, les pierres sous ses pieds, rentrer dans leurs bâtisses, l’animation d’une fête, l’odeur de leur pain, et certainement d’autres choses qu’elle ne pouvait imaginer.

Elle se faisait déjà une raison, surtout quand il détourna les yeux, certes pas un refus catégorique, mais une réserve bien présente. C’est sans doute pour cela que sa réponse l’étonna autant, avant d’entendre ses arguments… Oui bon elle ne pouvait lui donner tort là-dessus, peut-être que c’était trop tôt pour elle, cependant renoncer maintenant après avoir eu le courage d’énoncer son voeu de visite… Trop frustrant pour qu’elle l’accepte, et en plus il lui lançait une boutade sur ce qu’elle renvoyait. Elle émit un reniflement indigné, feignant d’être vexée, avant de lui rétorquer:

“Comment cela vous n’avez pas peur de moi ? Il est vrai que je n’ai pas de cape pour faire une impression saisissante, mais je vous assure que mon lancer de glands est très efficace !”

Bien sûr il ne s’agissait pas vraiment d’une arme, et si jamais, pas son arme la plus redoutable pour se faire craindre. Toutefois, elle cherchait davantage à se faire discrète, elle n’avait aucun intérêt à susciter la crainte, sauf de la part de bandits, ou d’autres dangers rôdant sur la route. Autrement dit, présentement, elle n’avait pas de raison.
Son visage prit un air songeur… Se retourner contre lui s’il jouait les intermédiaires, oui elle comprenait le risque, même s’il ne mesurait pas le risque qu’elle prenait en lui demandant une telle faveur, et donc qu’elle chercherait davantage à fuir si un problème survenait, elle ne se tenterait rien contre lui. Au pire elle essaierait de l’assommer pour éviter qu’il ne lui jette un sort… Mais étant donné la valeur de sa demande, non, elle ne lui aurait rien fait. Cependant elle admettait parfaitement qu’il ne puisse pas envisager cette possibilité. Et cela changeait la vision qu’elle avait pu avoir de lui jusqu’à présent. Sans parler du fait qu’il venait de basculer dans le vide et adoptait une posture étrange pour discuter… Par réflexe, sa main s’était presque tendue pour l’empêcher de tomber, prête à l’abreuver copieusement de noms d’oiseaux. Quand elle constata que ce n’était qu’un tour, elle gronda presque à son encontre. Il venait de lui dire qu’il la savait à fleur de peau, et il s’amusait avec le vide… Et semblait parfaitement à l’aise se faisant.

“Etant donné que vous avez des tendances suicidaires, il faut bien que j’imagine le pire, et la lapidation ne me paraissait pas le pire de ce que j’imaginais… Mais je pense que je comprends où vous voulez en venir. Un compromis dîtes-vous ?”

Elle lui suivit des yeux alors qu’il se montrait raisonnable et remontait sur la falaise, non mais quelle idée, ce n’est pas parce qu’il était un mage oiseau qu’il devait s’amuser à ce genre de choses non ? Ou bien connaissait-il si bien l’endroit que cela ne lui posait aucun problème, la roche ne le trahirait et ses pouvoirs prendraient le relais. Elle se retint de rouler des yeux devant ses habitudes contrastant avec la sagesse de ses paroles. Même si elle aussi aimait bien grimper, là elle ne s’y serait pas risquée… Les oreilles ouvertes prêtes à l’écouter attentivement, elle le vit seulement prendre son bâton, ooooh son ton ne lui disait rien qui vaille… Il semblait ragaillardi, et se tenir à distance signifiait probablement qu’il n’était pas certain de de sa réaction, autrement dit, elle ferait bien de se tenir sur ses gardes. En plus il cherchait à la rassurer… Non mais vraiment ? Elle ne devrait pas se crisper avec tout ça ??

“Qu’est-ce… ?”

Elle ne put même pas finir sa question, qu’elle fut happée dans une toile, sans comprendre ce qui se passait, elle ne pouvait pas bouger, et l’inertie l’inquiéta d’autant plus, pourquoi est-ce qu’elle ne pouvait pas… Avant qu’elle puisse comprendre qu’elle ne pouvait se mouvoir
physiquement dans son propre esprit… Peut-être que si elle s’assommait, cependant elle ne parvenait pas à se reconnecter avec son corps non plus… C’était effrayant. Comme un petit oiseau en cage s’épuisant à s’échapper, avant de réaliser qu’il ne savait plus voler. Fort heureusement, elle reçut des images venant la distraire de son état catatonique. Ah oui, elle avait rencontré un mage Elris, il lui avait proposé un compromis… Visiter la ville, selon ses termes apparemment. Parce que ceux qu’elle lui avait proposé ne lui convenaient pas. Et si elle pouvait en comprendre les raisons, elle trouva très déplacé qu’il lui impose son propre cadre et surtout sa vision des choses. Il choisissait certainement ce qu’il lui montrait, même en devinant son intention de la détendre, cela lui déplut fortement. Et elle se serait certainement bien plus débattue si son intérêt pour les souvenirs qu’elle recevaient s’était amoindri.

Tout allait si vite, qu’elle cessa de s’agiter pour voir ce qu’il voulait lui montrer, elle attendait qu’il termine son action dans des termes non consentis. Peut-être n’était-ce pas une si mauvaise chose que ces mages soient enfermés dans des tours. Celui-ci n’aurait peut-être pas du en sortir… Comme elle ne choisissait pas ce qu’elle voyait, elle se sentait juste ficelée à un tronc d’arbre, impuissante. Ce bombardement de pensées qu’elle avait à peine le temps d’appréhender, avant que n’en arrivent d’autres. Le seul moment d’accalmie fut le son d’une berceuse dalatienne. Ce répit ne dura pas, des flèches glacées plurent sur elle à l’arrivée des Templiers et ce besoin fondamental de justifier sa présence ou son appartenance ici bas… Un terrible écho de sa propre existence. Elle se braqua si fort qu’elle crut s’entendre crier quelque part, curieusement ce furent des racines qui lui permirent de s’extirper de cette toile et qui la ramenèrent sur ses pieds, heureusement qu’elle était assise d’ailleurs…

“Désolé ?” Sa voix était un peu éraillée, elle avait vraiment crié, ou son esprit influençait ses cordes vocales ? “Pas assez confiance… ?” Elle était encore embrouillée, et son angoisse s’estompait pour laisser place à un sentiment impérieux, et légitime. Elle se surprit elle-même par la vivacité de ses gestes, profitant de ses yeux fermés. De ses deux mains, elle se saisit de son bâton pour prendre appui et lui assener un croche pied et le faire tomber sur ses fesses. Parce qu’il était hors de question qu’il s’excuse de lui avoir fait subir cela, en se tenant de façon si peu sincère.

“Ouvrez les yeux et regardez-moi ! Désolé ? Vous êtes désolé ?”
Elle eut un rire sans joie. “C’est aussi ce que vous dîtes aux autres personnes à qui vous vous imposez de cette façon ??” Elle émit un feulement furieux, et se pencha au-dessus de lui pour siffler son indignation. “Et ce serait ma faute ?? Je suis peut-être une elfe sauvage mal dégrossie à vos yeux, mais jamais je n’aurais infligé une chose pareille ! Vous avez été emmené de force loin de votre famille, le consentement ça vous évoque quelque chose ??” Le son de sa voix prenait des accents de plus en plus cinglants.

Par moments elle basculait dans sa langue natale. Ses yeux si expressifs ne le toisaient plus, à la place ils auraient pu le réduire en cendres sur place s’ils avaient pu. Des ombres orageuses passaient dans ses prunelles au bleu vert indécis, de temps à autres elles prenaient la couleurs de ces lames océanes tempêtueuses. Elle refusait de lui tourner le dos, vu comme il venait de la traiter, rien ne lui garantissait qu’il la laisserait partir. Pas sans les réponses qu’il désirait tellement, que la fin avait justifié les moyens. Il venait de lui démontrer qu’il ne méritait aucune réponse de sa part. Elle ne comprenait pas qu’après ce qu’il avait vécu, il se montre si peu empathique avec ce qui l’entourait. A cet instant le repos de l’arbre doré lui manqua cruellement. Ce n’était pas le moment de songer à cela, elle repoussa cette image de son esprit pour le moment.

“Mon seul défaut ici c’est d’avoir posé une question, et de refuser la forme de votre réponse, et vous n’avez pas à présumer de ce que je pourrais trouver apaisant ou non !” En d’autres circonstances, s’ils avaient été amis, elle aurait pu comprendre ou accepter la démarche, mais venant d’un étranger c’était bien trop agressif. “A quoi vous ont servi tous ces parchemins dans votre volière, si vous ne respectez rien en dehors de vos intérêts personnels ?” Le feu intérieur qui l’agitait se retournait sournoisement contre elle, elle serra la mâchoire pour contenir les vagues affluant dans sa poitrine qui menaçaient de s’écouler par ses yeux.

Elle reculait doucement, s’éloignant prudemment du mage, et s’il essayait de la retenir contre sa volonté ? Pourtant dans ses paroles il lui avait semblé raisonnable, était-ce une ruse de plus ? Elle avait envie de prendre son bâton et de le lui casser sur la tête, peut-être que si elle l’assommait, elle pourrait s’enfuir loin d’ici ?
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