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Mer 3 Avr 2019 - 17:22

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Fiche personnage


Nom, Prénom : Alda Ár Var
Âge :
26 ans
Origine et lieu d'habitation
Elfe citadine issue des quartiers populaires de Denerim et vivant désormais à Orlaïs
Langue parlée :
Féreldien, universelle (avec accent féreldien) et Dalatien. Maîtrise l’Orlésien mais en conservant un accent assez prononcé. Elle met un soin particulier à parler le Dalatien sans accent et parle par conséquent relativement lentement ; à noter qu’elle maîtrise aussi l’ancien elfique.

Sexe :
Féminin
Orientation sexuelle :
Pansexuelle
Situation amoureuse :
Néant
Faction et rang :
Garde des Ombres d'Orlaïs
Profession:
Mage chevalier-enchanteur
Armement/Magie :
Par sa maîtrise de la magie éthérée, elle invoque un sabre long dalatien qu'elle manie à deux mains. Elle peut également utiliser le long couteau à simple tranchant qu’elle porte à la ceinture
Intérêts :
L’étude de l’ancienne Dalatie et des traditions elfiques Le chant L’étude des précédents Enclins L’équitation L’entraînement au combat épée et bouclier
Anecdotes : Chante admirablement bien Aime assortir ses tresses de quelques perles ou plumes Ne tient vraiment pas l'alcool Bonne résistance à la douleur Sait lire et écrire dans plusieurs langues Possède des notions d’ancien elfique N’a absolument aucune chance aux jeux !


« Certains prétendront que les mages ne possèdent pas le sang-froid nécessaire pour prendre plonger au cœur des combats sur les champs de batailles. Ils vous diront que les adeptes de la magie préféreront rester en retrait pour observer et entrer en action lorsqu’on avait besoin de leurs frappes chirurgicales. Evidemment, ces personnes-là n’auront pas tort mais c’est omettre la place toute particulière des chevaliers-enchanteurs au sein des batailles. Parangons de magie entraînés dès leur plus jeune âge au combat, ils avancent sur les champs de bataille sans autre arme que leur résolution, entonnant les airs dévastateurs qui les armeront par l’éther. Brandissant une épée immatérielle et chantant les louanges de leurs compagnons d’armes, ils se lancent au cœurs des combats sans hésitation aucune. »

Description psychologique : Les cercles de magie formaient rarement plus d’un chevalier-enchanteur par génération. L’idée qu’une elfe puisse un jour prétendre au titre relevait d’autant plus de l’exploit. Studieuse et dévouée, Alda n’avait certainement pas demandé à devenir la proie de tous les regards. Adolescente, elle était de nature maladroite, un peu bourrue et se montrait profondément mal à l’aise en public. Aujourd’hui encore, elle se révélait définitivement peu loquace et relativement renfermée dès lors qu’on la plaçait au centre des conversations.

Par le passé, l’apprentie magicienne avait su prouver sa dévotion et son honnêteté à toute épreuve qui se muait généralement en une incapacité totale à mentir. Alda avait fini par faire du silence un allié de poids afin de se prémunir de toute erreur. Même au sein de la Garde des Ombres elle conservait cette vieille habitude autant pour contrer sa déconcertante franchise que pour tenter de dissimuler ses pensées. Ainsi, là où ne résidait en vérité qu’un profond malaise, la discrétion de la jeune femme pouvait passer aux yeux de certains pour de l’humilité.

Relativement effacée, Alda se montrait donc discrète et comptait davantage sur ses capacités magiques et son sens de l’observation plutôt que celui de la conversation. D’une nature foncièrement curieuse cependant, elle savait se montrer adaptable et, si elle parvenait à mettre de côté sa méfiance, elle pouvait même se révéler d’une compagnie relativement agréable. Au sein d’un groupe plus restreint, Alda pouvait se montrer plus loquace, prompte à ponctuer une conversation de quelques anecdotes ou à relancer un nouveau sujet. Le tout à la seule condition de ne pas évoquer certaines parties de son passé ; ses connaissances les plus proches ayant rapidement saisi ses réticences à cet égard. Et si ses performances musicales étaient reconnues sur les champs de bataille lorsqu’elle entonnait les arias qui galvaniseraient ses frères d’arme, elle se révélait également une chanteuse remarquable et connaissait un large panel de chansons allant des airs les plus grivois à des mélodies plus raffinées. Ainsi, il n’était pas surprenant d’entendre un double-discours à son propos selon si l’on s’adressait à ses supérieurs hiérarchiques ou à ses compagnons d’arme.

Mais nous n’avons pas abordé ici la principale qualité de notre Garde des Ombres : d’une résolution proche de l’obstination, la jeune femme ne se laissait pas détourner de ses objectifs dès lors qu’ils étaient fixés. Et en associant cette détermination féroce à un sang-froid remarquable en situation de crise, elle se révélait une combattante et tacticienne redoutable.

Pour le reste, Alda n’était ni douce ni délicate. Loin des clichés propres aux elfes ou aux magiciennes, elle se montrait plutôt farouche et brusque. Autrefois d’une naïveté touchante, proche de la candeur, la jeune femme avait dû apprendre à développer un instinct pour déceler hypocrisies et intentions déguisées et se montrait désormais particulièrement méfiante.

Description physique : Des membres graciles, une stature trop haute, trop fragile. Elle était à la fois trop grande et pas assez imposante. Sa silhouette dérangeait. Elle présentait un subtil mélange de fragilité et de puissance. Un amalgame intéressant entre les voluptés d’un corps féminin et l’âpreté d’une vie dédiée aux combats. Des membres longs et fins, emplis de grâce qui se détachaient d’un corps maigre et élancé aux épaules carrées. On devinait des muscles, sous la peau, sous les tissus. Un corps entraîné, habilement marqué par le temps et l’effort.

Le front haut, le nez droit et la mâchoire volontaire, le visage d’Alda transpirait une colère contenue, une violence enfouie. Au-delà de la fatigue, de la crasse et de l’épuisement, s’exprimaient à travers ses traits férocité et sauvagerie. Ses yeux, quant à eux, brillaient d’un éclat dur et transperçant. D'un vert pâle, ils devenaient intenses lorsqu'ils se paraient de reflets ambrés. Surmontés de sourcils volontaires et expressifs, ses yeux constituaient sans aucun doute un atout de charme inégalable. Elle n’hésitait d’ailleurs pas à les rehausser d’un maquillage ou de peintures de guerre lorsqu’elle l'occasion s'y prêtait. Sa bouche, un peu trop grande et volontaire se démarquait par des lèvres finement ourlées ; plutôt charmeuses par ailleurs lorsqu'elles se paraient d'un sourire espiègle.

Pour le reste, la peau était pâle, presque délicate. Une peau marquée par une large cicatrice qui balafrait sa joue, prenant naissance au sommet d'une pommette, juste sous l'œil, et s'étirant presque jusqu'à la mâchoire. Pour le reste la jeune femme pouvait s'enorgueillir d'un nombre restreint de cicatrice. Et pour faire écho à son teint diaphane, sa chevelure se faisait d’un blanc ivoirin où des reflets argentés venaient accrocher la lumière. Lorsqu’elle combattait, elle optait généralement pour une tresse fonctionnelle qui descendait jusqu’au bas de ses omoplates ainsi qu’un bandeau de cuir finement ouvragé. Le reste du temps, elle laissait ses cheveux libres à l’exception de quelques tresses qui les empêchaient de tomber devant son visage.

Somme toute, Alda constituait à sa manière une jeune femme d’une beauté remarquable. Et son charme n’était que sublimé par cette conscience de cette beauté exotique qu’elle méprisait. Elle aurait pu sans doute en user, s’en parer et en faire une arme. Mais Alda ignorait tout cela et n’en demeurait que plus exquise et convoitée.

Equipement & possessions : Les possessions de la jeune femme étaient relativement maigres. Elles se composaient essentiellement de ce dont elle pouvait transporter avec elle et surtout ce dont elle pouvait disposer au combat. Ainsi, elle possédait une tenue civile somme toute sobre et fonctionnelle composée d’une tunique de lin blanchi qu’elle pouvait compléter avec une tunique de laine par-dessus. Les revers de cette dernière étaient ornés de broderies discrètes. Sur la tunique de lin, elle portait généralement un serre-taille en cuir orné du blason de la Garde des Ombres qu’elle venait ensuite ceindre d’une ceinture de cuir joliment ouvragée, à laquelle pendait une sacoche. Le pantalon était découpé dans une laine épaisse et se trouvait ajusté dont le bas était soit dissimulé sous des bandes molletières de laine, soit rentré dans des bottes cavalières. Ajoutez à cela, si le climat le nécessite, un long manteau de laine qui descendait jusqu’à ses chevilles. Pour couvrir ses épaules et son cou elle pouvait également porter une écharpe-tube très large tricotée par ses soins. Celle-ci était suffisamment large pour pouvoir être utilisée en capuche et dissimuler ainsi ses oreilles d’elfe ainsi que sa chevelure à l’éclat si singulier. Dans l’ensemble les couleurs de sa tenue oscillaient entre le beige et le marron ou le gris et le bleu pâle.

Pour protection, Alda ne portait qu’une paire de canon d’avant-bras en acier. Dépourvus de tout ornement, ils ne portaient que les traces des coups qu’ils paraient lors de combats. L’unique armement que porte la jeune femme est un long couteau à tranchant unique. Il est maintenu à sa ceinture par deux lanières disposée le long du fourreau avant de le maintenir à l’horizontal contre ses reins.

Le seul bijou dont se paraît la jeune femme était une amulette en bois sertie en son centre d’un grand morceau d’ambre. Le pendentif était prolongé par l’extrémité d’un bois de cerf sur lequel était gravée une série de runes. Pour le reste, Alda possédait le nécessaire pour le voyage en troupe : un jeu de couvertures, un nécessaire de toilette et de survie ainsi qu’une sacoche à bandoulière dans laquelle elle pouvait entreposer ses vivres, un kit de potions et quelques artéfacts magiques.

Derrière l'écran

Pseudo : Alda ou Volkovar
Âge :
26 ans
Comment avez-vous connu le forum ? :
J’étais sur l’ancien forum, paix à son âme <3
Que pensez-vous du forum ? :
Il est beau et les gens sont cools ! Par contre ya un truc super pénible sur mon PC : la couleur des textes qu’on écrit ne contraste pas beaucoup sur le fond et ça abime mes pauvres yeux o.o
Un dernier mot avant de se jeter à l'eau ? :
Plouf !


Alda Ar Var Latest?cb=20141218104531

Mer 3 Avr 2019 - 19:09

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Histoire


Avis de recherche – Apostat

Description : Oreilles pointures d’elfe, yeux vert, cheveux blancs, cicatrice sous l’œil gauche
Avertissement : Individu dangereux et manipulateur, ne pas tenter de l’appréhender seul, récompense pour toute information valide concernant sa localisation
Moi Manipulatrice ? Je ne sais pas ce qui me déconcerte le plus dans cet avis de recherche. Me voilà donc du mauvais côté de l’opinion public, forcée de fuir et de dissimuler ma véritable identité. Et pour quelles raisons ? Parce qu’un de leur précieux chevalier-enchanteur a troqué sa loyauté pour la liberté ? Moi qui combattait par le passé aux côtés des templiers me voilà traquée et pourchassée par les bourreaux qui furent autrefois mes compagnons d’armes. L’illusion est brisée et me voilà apostat.

Laissez-donc-moi vous compter mon histoire, cette facette du récit que vous n’entendrez jamais au sein des cercles de magie ou de la haute société.

Elfe mais point Dalatienne, née dans les bas-fonds d’une capitale en perdition, recluse aux quartiers pauvres et mal famés de par mes origines. J’avais cinq ans lorsque les premiers signes de magie se sont révélés à mon entourage. Il m’avait bien semblé entendre des voix, percevoir des ombres mais j’étais trop jeune pour en comprendre l’origine. Lorsque je les avais évoqués, on avait secoué doucement la tête en mettant les élucubrations d’une gamine sauvage et échevelée sur le compte d’une imagination débordante. Dès mon plus jeune âge, j’avais nourri une fascination proche de l’obsession pour les vieux récits et les contes du peuple que nous étions par le passé. Mais une enfant qui parvient à frapper un gamin plus grand et plus costaud que soit sans avoir besoin de le toucher, simplement en mimant le geste, c’était bien assez. Après une mise en quarantaine de rigueur, appelez ça punition ou isolement, comme vous le souhaitez, j’étais vendue à un cercle de magie. Je dis bien vendue car je ne doute pas un instant que mes géniteurs, nécessiteux et avares, aient reçu un pécule pour avoir docilement dénoncé leur enfant.

Et je n’eus aucun regret de quitter le bas-cloître qui m’avait vu naître. J’avais cinq ans mais je n’avais plus aucune illusion sur l’avenir qui m’attendait si j’y restais. Les hommes du cercle qui étaient venus me chercher n’avaient même pas l’air repoussé par l’enfant sale et efflanquée qu’on leur confiait, je crois bien que celui qui était en robe, et donc j’appris plus tard qu’il était mage, m’avait accueillie avec bienveillance.

De mon enfance au cercle, j’en garde des souvenirs agréables enrobés dans une brume douçâtre. Je n’avais évidemment pas conscience de tous les enjeux qui se déroulaient au sein de la tour de magie, ni même de ceux qui se tissaient autour de mes talents en magie. J’étais une enfant curieuse, avide d’apprendre et pressée de maîtriser les capacités qui s’étaient éveillées en moi. J’étais patiente, attentive, appliquée et docile ; prompte à exécuter les moindres consignes pour emporter les faveurs de mes précepteurs. Il n’en fallait pas moins. Au bout de quelques années, je me démarquai du reste des enfants de mon âge. J’étais plus douée, plus mature et détestée à l’unanimité. Ils me craignaient autant qu’ils me détestaient, ne sachant ce que j’étais exactement et ce qu’il fallait penser de moi : elfe au regard farouche, élève modèle aux talents incompréhensibles et à la loyauté indiscutable, il ne leur en fallait pas moins. A aucun moment au sein de mon apprentissage dans le cercle je n’eus l’impression d’être privée de liberté, d’être cloîtrée et isolée contre mon gré du reste de la société. J’avais l’impression au contraire d’être privilégiée, reconnue à ma juste valeur, de bénéficier d’un enseignement précieux réservé à un cercle très restreint. Et, d’une certaine manière, je n’étais pas si loin de la vérité.

A douze ans, j’entrai dans un programme particulier et quittai mes camarades, à leur grand soulagement. J’allai devenir, si je réussissais, chevalier-enchanteur. J’allais recevoir un enseignement rare et unique, devenir parangon des champs de bataille à la fois soutien et bourreau au côté des combattants. Si j’excellais déjà en tant qu’apprentie dans la magie des soins, j’apprenais désormais les sortilèges de protection. En parallèle j’apprenais les rudiments du combat. Il me fallait connaître le maniement de toute sorte d’armement. Je devais effacer les derniers soupçons de crainte et de peur. Il me fallait endurcir mon esprit et mon corps. Mon apprentissage se répartissait donc entre étude, méditation, enseignement de sortilèges et de protection mais aussi exercices physiques, duels et combats rangés. J’apprenais également les stratégies de bataille à la manière de tacticiens avec ce recul si particulier où les vies individuelles ne comptent dans la balance uniquement si elles sont bien utilisées. A quatorze ans j’étais officiellement présentée aux cercles de magie voisins en tant qu’aspirante chevalier-enchanteur. Nous n’étions que trois à prétendre au titre. Et si j’avais nourri l’espoir de rencontrer de futurs camarades et amis, des êtres avec qui je puisse enfin tisser des affinités, mes aspirations furent vite balayées. En dépit de nos similitudes, je n’avais aucun titre noblesse et j’avais des oreilles décidément trop pointues. C’était bien trop pour avoir l’audace de me comparer à mes deux autres confrères. Ravalant mon amertume, je n’en tirai que plus de fierté et décidai de les surpasser. Je deviendrai chevalier-enchanteur avant d’atteindre la majorité. Je serais non seulement la première elfe à prétendre au titre mais la plus jeune mage à y parvenir.

Et c’est ainsi que je continuai mon apprentissage, m’isolant davantage de mes confrères du cercle. Nous n’avions plus grand-chose en commun et je n’appréciai ni leurs chuchotements ni leurs regards méfiants. Ils semblaient aigris et amers, craintifs et renfermés là où j’avais l’impression de trouver enfin les raisons de mon existence. Peut-être était-ce qu’un effet secondaire de mon entrée dans la puberté, allez savoir, mais je me sentais enfin éclore et prendre la forme à laquelle j’avais toujours été destinée. A l’âge de seize ans, j’effectuai mes premières sorties sous surveillance. Evidemment l’événement avait été présenté sous la forme d’une mission de patrouille avec un groupe de templiers. Parmi eux m’accompagnait d’ailleurs le templier en charge de ma formation martiale. C’était un homme sec au tempérament constant, dur et froid par de nombreux aspects, il s’était toujours montré juste et partial envers moi – ce qui, je l’ai appris par la suite, peut s’avérer une qualité rare pour un templier vis-à-vis d’un mage. Cette sortie ou mission s’avérait en réalité un test que je réussis sans difficulté et qui sanctionna la première partie de mon apprentissage. J’allais désormais accompagner régulièrement des convois templiers, principalement pour des missions concernant la suppression et le contrôle d’abomination ou d’anomalies magiques.
Pour la première fois depuis que j’étais entrée dans le cercle, je prenais la place qui m’était destinée depuis le début. Le pion avançait sur l’échiquier. Lorsque je revins de mes premières missions, dans un accès d’adrénaline et de fierté, je voulus me mêler à mes confrères mages. Je fus reçue avec davantage de mépris et de crainte. Aujourd’hui je suis enfin en mesure de comprendre leur réaction et je ne les en condamne pas. Ils avaient raison, à leur manière, de se méfier de moi et réprouver mes actions. Je n’étais qu’un pantin courbant l’échine sous le joug du cercle, je n’avais pas un instant conscience de la manière dont ils m’utilisaient réellement. Je ne connaissais rien de leur condition précaire. J’étais privilégiée, aveuglée par ces mêmes privilèges et bien incapable d’appréhender l’illusion dans laquelle on m’avait élevée.

Mon premier échec personnel fut de ne pas être sacrée chevalier-enchanteur l’année de mes dix-huit ans. Une année durant laquelle je rongeai mon frein, impatiente mais trop docile pour oser revendiquer ce qui me revenait de droit auprès de mes supérieurs. Selon les critères de mon cercle, je maîtrisai déjà toutes les composantes du titre. Je continuerai d’apprendre, évidemment, au fil des années et des expériences, j’avais suffisamment d’humilité pour le reconnaître. Quant à la raison qui poussa mes précepteurs à me refuser le titre, elle était relativement simple : j’étais trop jeune et me conférer un tel titre maintenant n’avait aucun précédent. Il me fallut donc patienter deux années supplémentaires pendant lesquelles je redoublai d’efforts, blessée dans mon estime et trop orgueilleuse pour baisser les bras aussi facilement. Aux prémices de ma vingtième année, je recevais donc le titre rare et respecté de chevalier-enchanteur. Le tout bien avant mes deux autres confrères, l’un d’eux ayant été gravement blessé au cours d’une mission et l’autre point pressé d’endosser les responsabilités d’un tel titre.

Recevoir le titre de chevalier-enchanteur ne m’exemptait pas de méditation, d’études ou encore de mission pour lutter contre les abominations ; ce qu’il apportait avec lui était sans précédent pour autant : la liberté de voyager entre les cercles et, à terme, entre les différentes ambassades pour raisons diplomatiques. Il n’était pas rare qu’un chevalier-enchanteur puisse être appelé pour divulguer conseils et enchantements mais, pour cela, je devais d’abord me construire une notoriété. Vous pouvez vous douter sans aucun mal je pense qu’il ne s’agissait pas d’une mince affaire pour une elfe issue des quartiers pauvres de Denerim.

Mon second échec personnel fut de ne pas réussir à percer les illusions qui m’entouraient à cette époque. J’évoluai au sein de la noblesse des différentes nations, des templiers et des mages avec une innocence qui devait leur paraître presque attendrissante sinon émouvante. J’étais insensible au sort de mes confrères elfes citadins et mages, incapable de comprendre l’injustice qui leur était faite. A mes yeux, ce qu’ils subissaient n’étaient que du ressort de leurs propres actions, de leur absence de volonté et d’un manque cruel de détermination. J’étais fière d’incarner le parangon modèle de l’essor social, celle qui n’avait rien et qui avait tout mérité.

Bon sang, j’étais non seulement naïve mais orgueilleuse à en mourir. S’il y a bien une partie de ma vie dont je ne suis pas fière, c’est bien celle-ci. Le seul réconfort que je peux trouver c’est que j’étais trop réservée pour oser partager mes opinions à tout va. Je n’ai pas le cœur à m’appesantir davantage sur cette partie de ma vie, réalisons donc une petite ellipse pour me rapprocher davantage des événements qui firent de moi une Apostat.

Je crois que je commençais à avoir des soupçons depuis quelques temps. Il a bien fallu un déclic, évidemment, mais le doute, lui, s’est installé progressivement. Ça allait de quelques remarques glissées à des conversations volées, des rumeurs qui n’auraient pas dû me parvenir, des avertissements de mages espérant briser l’illusion ou même des réflexions désapprouvant mon statut et la magie dont j’usais. L’étincelle qui mit feu au brasier cependant fut ma rencontre avec un Apaisé. J’avais bien évidemment entendu parler d’eux même s’il s’agit du genre de sujet qu’on murmure comme l’on pourrait parler d’un cauchemar ou d’une chose qui dérange. Les Apaisés représentaient la pire condition possible pour un mage, une condamnation à laquelle beaucoup préféraient encore la mort. Mais lorsque vous croisé pour la première fois le regard de cet Apaisé, vous prenez enfin conscience du châtiment réservé aux indociles, aux mages trop virulents et à ceux qu’on ne peut remettre dans le droit chemin. Lorsque toute votre existence vous avez oscillé entre la réalité et le Voile, que vous avez touché du doigt ce que la magie peut vous permettre, vous couper définitivement de cette affinité revient à vous amputer d’une part de votre âme, à vous priver d’une partie de votre existence. Maintenant imaginez que cet Apaisé ait grandi dans le même cercle que vous, qu’il aurait suffi de paramètres légèrement différent et vous auriez pu être ami ou même vous retrouver à sa place, que vous auriez pu subir le même sort.

La rencontre m’a hantée pendant des mois. Je n’avais évidemment personne auprès de qui en parler. Je n’arrivais pas à me détacher de ces souvenirs. Je n’avais qu’à fermer les yeux pour revoir la marque sur son front et le regard qu’il me renvoyait. Et comme tout élément que je ne parvenais pas à comprendre, j’avais besoin d’en apprendre davantage. Le plus discrètement possible, je menais mon enquête sur les raisons qui avaient poussé le mage à sortir des rangs et à recevoir le châtiment de l’Apaisement. Comment n’avais-je pu voir ce qui se déroulait sous mes propres yeux ? Comment n’avais-je pu réaliser les plans auxquels j’avais pu prendre part ? Tout un pan de mon existence s’effondrait. La solide loyauté sur laquelle je me reposais s’effritait. J’avais l’impression d’avoir été utilisée, manipulée. Il me fallut plusieurs années pour digérer cette amertume et cette colère. J’avais volontairement fermé les yeux sur ma condition et celle de mes pairs, trop contente d’être privilégiée à leur détriment. Aujourd’hui encore, parfois, la tentation est grande de repousser entièrement la faute sur le cercle et ses dirigeants. Il me faut pourtant reconnaître ma part de responsabilité.

Et c’est sur cette résolution que je préparais ma vengeance. Au début il s’agissait simplement d’échafauder une fuite et d’assurer de ne pouvoir être poursuivie. Puis, à mesure que les plans avançaient, à mesure que je réalisai l’hypocrisie du monde dans lequel j’évoluai, il ne s’agissait plus tant de fuir mais de préparer une vendetta. Lorsque je préparai la destruction de notre phylactérie, je n’espérai pas vraiment en ressortir. Disons que l’idée de survivre n’était plus un objectif en soi. Il s’agissait de détruire tous les phylactères engrangés par notre cercle, détruire au passage quelques documents et autres artéfacts qui n’auraient jamais dû exister et, si possible, en profiter pour créer une échappatoire à quelques mages du cercle. Je ne sais pas bien ce qui a pu capoter dans mon plan honnêtement ; je pensais l’avoir préparé soigneusement mais, dans beaucoup de situations du genre, les occasions de répéter et apprendre de ses erreurs ne sont pas vraiment de la partie. Toujours étant que la destruction du phylactère a entrainé des conséquences que je n’avais pas envisagées. L’explosion et la destruction partielle du cercle ne fut qu’un malheureux effet de la chasse aux sorcières qui s’en suivi. Je ne sais pas bien si les dirigeants du cercle me soupçonnaient de la destruction du phylactère avant que je ne fasse exploser la moitié de notre tour, les archives et la salle d’artéfact avec.

Si vous vous demandez d’où je retire la cicatrice sur mon visage, vous en avez désormais une idée plus nette. Je passerai les détails de l’explosion, de ma survie et de ma fuite. Je ne tiens pas à les décrire. D’une part parce que l’enchainement des événements demeure encore flou dans mon esprit ; d’autre part parce que je ne suis pas bien fière de ce que j’ai pu faire et des vies innocentes qui ont péri dans mon acte de rébellion. Lorsque j’ai fait vœu de devenir chevalier-enchanteur, j’avais en tête les vies que je pourrais défendre. Jamais je ne pensais que j’aurais pu être l’auteure d’un tel carnage. Retenez donc une chose si vous souhaitez recevoir un unique conseil de ma part : ne jouez pas avec les artéfacts elfiques que vous ne maitrisez pas complètement.

Me voici donc sur les grands chemins, Apostat de mon état depuis presque un an. Comment ai-je pu survivre propulsée hors de ma tour moi qui n’ait connu que le strict environnement du cercle et des ambassades diplomatiques ? Je n’avais que mes remords et ma détermination pour m’en sortir. Il a fallu m’endurcir et apprendre de mes échecs. En m’échappant de mon cercle, j’avais pensé faire de nouvelles rencontres, tisser de nouveaux liens et peut-être même me forger de véritables amitiés. Je vous l’ai déjà dit, j’étais naïve. Plus humble, certes, mais toujours aussi naïve.  Ma fuite et mon passage en tant qu’Apostat ont été aussi solitaires que ma réclusion au sein du cercle. Je devais sans cesse continuer de voyager et me méfier de tous et tout le monde. J’avais l’impression de ne jamais pouvoir me reposer. Et, plus que tout, je devais supporter le fardeau de mon passé. Combien de fois ai-je rêvé de pouvoir en confier ne serait-ce qu’une partie ? Et si cela n’avait pas été aussi dangereux pour mon intégrité, j’aurais même pu tenter d’effacer certains souvenirs dans l’espoir de recommencer une nouvelle vie.

Ces lignes que j’écris ne sont pas anodines. La plume que j’use et l’encre que j’utilise sont ma pierre de patience, ma peau de chagrin sur laquelle je verse les remords et les regrets qui forgent mon passé. En écrivant, j’espère m’alléger de ce fardeau, regagner cette détermination qui constituait presque tout mon être. Les illusions qui berçaient ma vie passée sont désormais détruites ; il me faut retrouver une nouvelle raison d’avancer, de continuer d’arpenter le chemin sinueux entre réalité et Voile, d’user ma magie à bon escient. J’ai pensé un instant devenir de ces mages mercenaires versés au combat contre les Abominations et autres anomalies magiques. Il aurait sans doute fallu pour cela que je ne sois pas aussi activement recherchée. Après tout, j’ai quand même partiellement détruit un cercle de magie toute seule. J’ai même songé à rejoindre la cause des Apostats, combattre templiers et cercles pour revendiquer une nouvelle liberté mais je ne pouvais pas oublier ma propre trahison, ces années durant, au service du cercle en tant que chevalier-enchanteur. Pendant un moment j’ai vécu en me prétendant guérisseuse itinérante, j’usais une partie infime de mes savoirs et ne pratiquaient plus que la magie dans le cercle privé, à l’abri de tous regards. Avec l’argent que je parvenais à amasser, je continuai de voyager et j’essayais de me renseigner sur la Dalatie et ses origines. J’avais encore le goût amer de l’explosion, mon troisième échec personnel avec cet étrange artefact elfique. J’explorai les ruines et rassemblai les sources concernant ces temps oubliés mais ce n’était pas suffisant. Au fond de moi, je sentais l’appel impérieux du titre que l’on m’avait conférée. Chevalier-enchanteur, j’avais été forgée pour évoluer au sein de champs de bataille, pas à croupir le nez dans des grimoires.

De la fierté, du conditionnement au sentiment de devoir, je ne sais pas vraiment ce qui me pousse sans cesse à revenir vers cette magie, vers ce besoin de combats et d’affrontements. Je sais simplement que je ne peux continuer comme cela. Et c’est pour cela que j’ai pris la décision de rejeter mon statut d’Apostat. Depuis deux mois maintenant, me voici Garde des Ombres. J’arpente à présent le dangereux chemin entre la surface et l’Outre-terre, entre l’humanité et le sang d’engeance qui coule désormais dans mes veines. J’ai prêté serment et jusqu’à ce que l’Appel hante mes nuits, je servirai au sein de la Garde des Ombres.

Appelez-moi Alda Ár Var.

Alda Ar Var Latest?cb=20150523145513

Mar 14 Mai 2019 - 17:19

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Cela fait plusieurs semaines que des retours ont été fait sur ta fiche et nous n'avons toujours pas de nouvelles. En l'absence de message dans la semaine qui vient, nous nous verrons dans l'obligation d'archiver ta fiche et de supprimer ton compte.
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