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Lun 15 Avr 2019 - 1:11

Cullen Rutherford
Cullen Rutherford

– Inquisition –

Messages : 286

Les Marches Solitaires sont en Flammes.


Les Marches Solitaires étaient en flammes.

Après l’explosion du Conclave, le conflit avait dégénéré. Ce qui aurait dû amener la paix n’a fait qu’intensifier la guerre. Pourtant, la plupart des meneurs étaient maintenant mort, éparpillés aux quatres vents parmis les cendres du Temple des Cendres. Le combat s’était déporté à des centres relativement isolé, mais les Marches Solitaires étaient maintenant une zone de guerre.

Cullen était arrivé avec la Messagère d’Andrasté. Il s’était tenu avec elle, sur cette colline, à examiner le chaos qui se déroulait dans la vallée. Partout, des explosions et des cris de guerre résonnaient. Une Ode à la mort et à la destruction. Et personne n’était là pour rétablir l’ordre. Les Mages étaient devenu fou, avide d’un pouvoir divin qu’ils n’atteindront jamais. Les Templiers étaient parmis les plus zêlés dans la destruction. L’armée de Férelden en retraite totale, ou entièrement défaite.

Il ne restait plus qu’une seule organisation capable de rallier les réfugiés et de déraciner les éléments qui avaient désobéis aux chef restants. Cette organisation composait maintenant les longues journées et les courtes nuits de Cullen. L’oeil frappée d’une épée était fièrement représenté dans une bannière de son dos, le vent et l’inertie de la marche la faisant virevolter dans toutes les directions comme un phare illuminant la côte.

Ils s’étaient séparés en deux groupes. La Messagère s’était entouré de ses compagnons, tandis que Cullen avait pris quelques soldats spécialisés. Il aurait préféré avoir des Templiers. Il comptait faire tomber le repaire des apostats dans la semaine, mais il n’avait aucun réel moyen de contrer leur magie. Sa main se dirigea vers sa poche, et il sentit un objet trop familier à travers la fabrique et l’acier. Créateur. Il n’allait pas briser son voeu maintenant. Pas alors qu’il avait besoin d’une détermination infaillible.

A la fin, il sera récompensé. Après le Cercle de Férelden, après Kirkwall, après qu’il ait vu le ciel s’ouvrir ! Il avait bien su survivre à des tempêtes bien plus forte que cela. Non. Et il allait bientôt le prouver. Car il arrivait à l’endroit où ses informateurs avait assuré apercevoir un mouvement de mages. Si ils se cachaient ici, il y avait deux cas de figure selon Cullen. Soit ils étaient des apostats, dans ce cas il savait ce qu’il avait à faire. L’autre cas… Il n’y croyait pas trop. Il préférait se préparer au cas de figure le plus destructeur.

C’est pour cela que, quand il approcha de la porte caché, il n’annonça pas son arrivé. Un soldat, casqué contrairement à Cullen, enfonça l’entrée soigneusement cachée d’un coup de pied. Presque sans bruit superflus -autre que la porte se brisant-, la petite escouade entra rapidement dans l’endroit. Endroit qui était beaucoup plus petit, et qui contenait beaucoup moins de mages que prévu.

Créateur. Ses soldats s’étaient déjà positionné pour l’attaque, et il n’avait pas eu le temps de voir si ils avaient assaillis des maleficarums ou des innocents. Il cria un ordre avant qu’un drame n’arrive, en posant une main sur l’épaule d’un de ses soldats pour qu’il s’arrête sur le champ.

“Arrêtez vous, par le Créateur, arrêtez vous ! C’est un ordre.”

Il s’approcha des “habitants” de la cache. Mais la femme à côté de lui était définitivement une mage. Elle rayonnait cette aura de mystère qui semblait apparaître autour des magi, mais une autre chose trahissait sa position : Son bâton de pouvoir se trouvait à côté d’elle.

Ce n’est pas ce qui frappa Cullen en premier. Non, car entre ces boucles brunes et ce regard sombre et froid quelque chose frappa le Commandant ex-Templier. La réalisation se déversa comme un fleuve brisant un barrage, dans ce cas plutôt comme le passé surgissant des mémoires que Cullen aurait voulu garder enfoui pour ne pas le troubler.

Il connaissait cette femme. Et malheureusement, cette femme la connaissait de Kirkwall. Il la regarda pendant quelques minutes, son regard s’enfouissant dans celui de la mage, la bouche un peu ouverte sous l’effet de la surprise.

“Que- Je...."

Il resta un instant en pause, tentant de submerger la confusion qui le remplissait.

"Nous sommes l’Inquisition. Je gage de par votre… pacifisme que vous ne faites pas partie des apostats qui détruisent l’arrière pays. Je vous en prie. Avez-vous ne serait-ce qu’une petite information sur le lieu de leur repaire ?”

Il avait tenté de regagner sa composure. Pour cela, il s’était très vite réaxé sur son devoir ici. Il ne s’était même pas justifié, ni excusé, de son intrusion si violente ici. La commotion avait probablement attiré une mauvaise attention sur l’endroit, et ruiné le secret de la cachette. Mais Cullen ne pensait pas à cela. Il ne regardait que les prunelles sombres de la femme et la promesse de réponse qu’il espérait avoir.


Lun 15 Avr 2019 - 19:31

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Les Marches Solitaires sont en flammes


Chaque jour, l’intensité des conflits allaient croissant. Chaque jour, les combats éclataient en une intensité grandissante.
Et chaque jour, davantage d’âmes venaient rejoindre la sûreté de Golefalois.

Les réfugiés étaient de plus en plus nombreux au village. Au début, il avait s’agit d’une poignée d’âmes des environs. Puis, au fur et à mesure que les flammes de la zizanie embrasaient ces froides contrées, c’étaient des familles entières qui venaient s’entasser dans ce qui semblait être l’un des derniers bastions d’une région qui était le théâtre d’une violence aussi destructrice qu’inutile.
C’était sans nul doute pour cette raison que les mages révolutionnaires s’étaient tournés vers ce refuge encore épargné par la guerre.

Guerre. C’était le mot que Lynne entendait souvent répéter autour d’elle. Il était à la bouche de tous, villageois comme nouveaux venus. Elle-même avait du mal à l’admettre, mais il n’y avait pas d’autres mots pour qualifier ce vaste non-sens.
Bien entendu, elle comprenait la colère des siens et ne pouvait ignorer leur souffrance qui était encore la sienne. Cependant, malgré le ressentiment qu’elle éprouvait encore envers les Templiers, elle ne pouvait se résoudre à vouloir les affronter au sein de sanglantes batailles. Les mages valaient mieux que cela. Elle valait mieux que cela. Et si elle avait bien appris une chose en restant aux côtés de Léah pendant un temps, c’était qu’il était d’une bêtise indéniable de prendre son Cercle comme seule et unique référence de ce que signifiait être Templier.

Toujours était-il que peu importait ses pensées pacifistes, le danger était bel et bien là. La présence des Mages Libertaires au village, bien qu’elle l’apprécia pour le fait qu’elle se retrouvait pour la première fois depuis longtemps parmi les siens, était en soi une erreur de jugement de la part du Jarl.
Bien qu’elle saluait sa clémence, elle mentirait si cette décision ne donnait pas source à une nouvelle inquiétude. Si cela venait à se savoir – et bien évidemment, cela finirait par arriver-, rien n’empêcherait les Templiers renégats de mener l’assaut sur le village si le cœur leur en disait.

Lorsqu’elle était seule face à ses pensées dans le silence de la nuit, elle repensait à la manière dont les trois parjures avait mis Edwin et elle-même en difficulté, et avec quelle rapidité et facilité ils s’y étaient pris. Edwin aurait pu mourir en raison de l’imprudence dont elle avait fait preuve, et pour cela, elle s’en voulait terriblement. Quant à sa propre mortalité … elle l’effrayait plus qu’elle n’osait l’admettre. Beaucoup craignent la mort parce qu’ils ont peur de ce qu’ils y trouveront. Pour Lynne, mourir signifiait plutôt la fin de tout espoir de guérison pour son meilleur ami - car qui s’occuperait de lui une fois qu’elle serait mourrait ? Et si lui mourrait, il le ferait sans émotions ou sentiments, en étant l’ombre de lui même.

C’est pour cette raison même qu’elle avait décidé, un beau matin, de quitter le village en direction de la forêt.

Elle irait revenir chercher son précieux bâton de frêne, et cette fois, elle l’emporterait avec elle. Elle trouverait un moyen de le ramener chez elle sans éveiller les soupçons, et s’en servirait dans le cas où une attaque serait menée contre le village.
Mais plus jamais elle ne voulait faire subir à Edwin les conséquences de sa bêtise. Plus jamais elle ne le laisserait au seuil de la mort, lui qui n’était plus capable de la craindre.

La brune aux cheveux noués d’une longue tresse marcha pendant un bon bout de temps à travers bois, les pans de sa modeste robe s’accrochant parfois aux branches et aux ronces le long des chemins sauvages. Elle hésitait parfois, cherchait, errait, avant de finalement retrouver l’endroit exact où se trouvait la cachette qu’elle avait repéré il y a quelques temps de cela.

Il avait sans doute s’agit par le passé d’une ancienne cache de bandit. Une porte de bois à demi usée par les intempéries et recouverte de verdure donnait dans un renfoncement suffisamment large pour stocker une quantité raisonnable de matériel.

L’endroit était resté tel qu’elle l’avait trouvé initialement. Essentiellement vide, ne serait-ce que pour une ou deux caisses bordées de quelques sacs de toiles remplis de matériaux sans valeur.

D’une main, la jeune femme ralluma l’une des vieilles torches accrochées sur le mur avant de refermer la porte derrière elle. Avec un léger soupir, elle contempla quelques secondes la salle éclairée par la faible source de lumière. Rien ne semblait avoir bougé depuis la dernière fois qu’elle s’y était rendue, mais elle en aurait bientôt le cœur net.
Elle s’approcha de l’un des tas d’affaires disposés en désordre dans un coin et se mit aussitôt au travail. Une souris sortis de l’un des sacs de toile alors que la mage y glissait ses mains, ce qui la fit légèrement sursauter. Mais, enfin, après avoir tâtonné à l’aveuglette, ses doigts se refermèrent sur un manche familier.

Retirant complètement le bâton de sa cachette, elle le contempla un instant à la faible lueur des flammes avec un sourire de satisfaction.

« Bon retour parmi nous mon beau. »


Alors qu’elle finissait sa phrase prononcée en un murmure, le fracas sourd de la porte la fit brusquement se retourner.
Un, deux, trois, quatre … beaucoup d’hommes en armure firent irruption dans la salle qui devint bientôt très étroite pour eux tous. Lynne s’était déjà relevée prestement pour leur faire front, tenant fermement son bâton dans ses mains alors qu’elle se plaquait contre le mur face aux multiples épées d’acier qui la menaçaient.

Les flammes de la torche rougeoyaient les casques des hommes en armure qui l’entouraient. Peu importait où elle tournait le regard, des soldats lui barraient le chemin. Elle serra les dents, les paumes moites et le cœur battant d’un rythme effréné tandis que ses yeux lançaient des éclairs glacés.

La sensation de déjà vu lui était horrible. Elle repensait au Cercle, mais également à la précédente fois où elle s’était fait attrapée la main dans le sac. Etait-elle donc si stupide ? Si faible ? Si prévisible ?

« Non. » pensa t’elle. Pas cette fois. Elle ne les laisserait pas lui faire du mal. Elle ne se laisserait pas se faire tuer sans se défendre. Si elle devait mourir, autant qu’elle le fasse avec dignité, et non pas comme une lâche, derrière quelqu’un pour la sauver.

A peine s’était-elle mis en tête de leur lancer un souffle de feu pour les disperser qu’une voix masculine retentit, forte, puissante, et étonnamment familière.
Un homme se fraya un chemin entre les soldats, les sommant de stopper leur attaque. Lynne ne le vit pas bien au début, puis, finalement, son visage arriva à sa portée.

Sa respiration s’arrêta alors que ses yeux s’agrandirent à la fois de surprise et d’effroi.

Cet homme, ce visage … elle le connaissait mieux qu’elle ne l’aurait souhaité.

Les souvenirs d’une autre époque revinrent avec violence et rapidité. Meredith. Le Cercle. L’interrogatoire. Edwin en sang. Et Lui.

Le Chevalier Sous-Capitaine qui avait causé tant de douleur, à elle comme à d’autres.

Cullen Rutherford.

Ce seul nom, gravé dans son esprit, fit revenir en elle une profonde colère à laquelle se mêlait de la peur. De toutes les personnes qu’elle avait connu, c’était sans doute l’une de celles qu’elle n’aurait jamais souhaité revoir. Et pourtant le revoilà.

Son regard glacé se planta dans celui du blond, se refusant à céder à la crainte. Il semblait surpris. Se pouvait-il qu’il se souvenait d’elle ? Dans ce cas, il saurait qu’elle voulait le voir loin d’ici.

Il finit par ouvrir doucement la bouche, trébuchant d’abord sur ses premiers mots avant de reprendre pied.

« Que- Je.- Nous sommes l’Inquisition. Je gage de par votre… pacifisme que vous ne faites pas partie des apostats qui détruisent l’arrière pays. Je vous en prie. Avez-vous ne serait-ce qu’une petite information sur le lieu de leur repaire ? »

Elle le fixa, dubitative sans pour autant l’afficher.

«  L’Inquisition … ? » reprit-elle, formulant ce simple mot à voix haute comme pour le rendre tangible.

Elle réalisa alors que les hommes autour d’elle ne portaient pas l’emblème des Templiers, cette épée éclatante dont la lame longeait leur torse. Non, il s’agissait ici d’un œil irradié de lumière transpercé d’une lame. Face à cette vérité, elle baissa légèrement sa garde sans pour autant complètement la défaire.

Elle savait parfaitement ce qu’était l’Inquisition, et ce qu’elle représentait. Les gens en parlaient autour d’elle, murmure d’une promesse de paix. Mais elle n’aurait jamais imaginé que lui, cet homme qui détestait les mages comme elle, aurait pu les rejoindre. N’aurait-il pas préféré rejoindre les renégats pour les voir brûler, lui qui avait permis tant d’atrocités pendant sa vie au Cercle ?

«  Vous avez raison, je ne suis pas votre ennemie. »

Cette affirmation sonnait faux dans sa tête. Bien qu’elle ne souhait pas spécialement faire de mal à l’Inquisition, l’envie lui démangeait de dire ses quatre vérités à son ex Chevalier Sous Capitaine et de lui mettre quelques coups de bâton pour la forme.

Lynne prit une inspiration, chassant sa rancune pour le moment. Elle n’aimait pas Rutherford, mais elle n’aimait pas non plus les apostats dont il faisait mention.
L’aider aurait un double avantage : prouver sa bonne foi et avoir l’occasion de l’interroger sur l’Apaisement une fois que leur mission serait finie.

Après tout, elle n’avait pas besoin de l’aimer pour se servir un peu de lui. Et au final, elle participerait au bien commun. Aussi, elle n’hésita aucunement à lui répondre.

«  J’ai entendu … certaines personnes en parler. Je sais à peu près où leur repère se trouve. » lui répondit-elle évasivement, ne voulant pas mentionner la présence des mages libertaires à Golefalois. « Ils se réunissent tous aux Bois de la Sorcière. Il paraît qu’ils se cachent dans une grotte là bas. »

La jeune femme se redressa alors, faisant un pas vers son interlocuteur avant qu’il n’ait le temps de se détourner d’elle.

«  Cependant ... »

Elle tenta de le stopper avec ce seul mot avant de reprendre son propos, fixant son regard sombre sur le sien.

« Cependant, j’aimerai vous y accompagner si vous comptez leur rendre visite. Disons que j’ai … un peu de mal à me mettre derrière leurs idées. Laissez moi vous aider, s’il vous plaît. »

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Lun 15 Avr 2019 - 19:34

Cullen Rutherford
Cullen Rutherford

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Les Marches Solitaires sont en flammes.


Elle se souvenait.

Cullen en était maintenant certain. Elle se souvenait de lui. Un silence lourd, perturbé seulement par les cliquetis de soldats trépignants dans leur armure, suivait les paroles du Commandant. Il avait croisé le regard de la femme une fois de plus. Cullen pouvait y sentir une colère polarisé par un sentiment qu'il ne connaissait que trop bien. La douleur.

Un nom avait vaguement dénoué les liens de la mémoire pour se glisser derrière les lèvres de Cullen. Il l'avait oublié, avant. Comment aurait-il pu en faire autrement ? Entre les ravages de Kirkwall, Mérédith, Cassandra, l'Inquisition, la Brèche, les Démons, la Messagère d'Andrasté... Comment n'aurait-il pu ne pas oublier cette frêle femme qui un moment avait semblé prête à combattre une escouade entière d'hommes en armures pour vendre sa vie aussi chère que possible ? Non, ce qui étonnait Cullen, était qu'il se souvenait de son nom. Ses lèvres tremblèrent alors qu'elle parlait, mais il ne le prononça pas. Après un regard, il s'était souvenu d'elle.

Il s'était souvenu d'elle car elle représentait ce qu'il avait détesté à Kirkwall. Sentir le doute s'immiscer doucement dans son esprit alors qu'il voyait son Chevalier-Capitaine glisser vers une folie paranoïaque. Penser que son travail là bas était simplement... mauvais. Il avait voulu y croire. Après le cercle de Kinloch, il avait voulu croire qu'il pouvait être bénéfique pour le monde. Il n'avait pas aimé investigué l'affaire de cette femme et de son ami. C'est en regardant à nouveau dans ses yeux sombres, comme des puits profonds qui le ramenaient vers son passé immédiat, qu'il s'était souvenu d'elle.

Des yeux remplis d'une détermination et d'une intensité qui l'avait secoué même à l'époque. Mais pas assez pour retenir son marteau de juge. Cela n'aurait servit à rien, de toute façon. Mérédith aurait eu le fin mot de l'histoire. Mais cela ne servait à rien de réminiscer le passé. Il avait un devoir maintenant.

Il réussit à repousser la force qui s'était presque mué en souffrance physique qui voulait qu'il prononce le nom de cette femme. Il prit le souvenir de ce nom et l'enferma dans son esprit. Par le Créateur, il n'allait pas se perdre dans ses pensées maintenant.

Et surtout pas devant elle.

Son esprit revint vers le présent quand la mage lui annonça l'endroit où se trouvait le repaire des apostats. Et avec lui revint toute l'intelligence tactique qui faisait de lui le Commandant de l'Inquisition, et le mal de tête qui ne l'avait plus quitté depuis qu'il avait arrêté le Lyrium. Il porta deux doigts à son front, pour tenter d'éradiquer pour la millième fois la douleur qui s'y était incrusté.

Et pour la millième fois, il échoua. Il regarda la femme après qu'elle lui ait donné l'indice qui était venu. Il allait la laisser vivre, et partir sans rien lui demander. Peut-être arrêterais-t-elle donc de le regarder avec tant de colère contenue ? Il ne le savait pas. De toute façon, si le Créateur le voulait pas, il ne la reverrait plus jamais.

« Très bi- »

Elle l'interrompit, se rapprochant et endurcissant son verbe par sa détermination.

Elle voulait venir avec eux. Elle voulait venir assister au combat, aider à déraciner les Apostats qui se voulaient dieux de leur grotte. Il tenta d'éviter son regard, mais c'était difficile. Il se tourna vers ses soldats.

« Commencez à préparer le déploiement. Nous partons dans la minute. »

Sa tête se déploya lentement vers la mage, mais cette fois, il ne tenta pas de fuir son regard. Il avait assez faillis pour aujourd'hui. Non, cette fois, il se lança à l'assaut des prunelles sombres, et comptait bien montrer à cette mage qu'il n'avait plus peur du passé, car il maîtrisait le présent.

Et quand elle commencera à le croire, peut-être que lui aussi pourra finalement s'y mettre.

« Vous souhaitez venir avec nous... ? Ne vous étiez vous pas caché ici pour éviter le conflit ? Je ne questionne pas votre détermination mais... »

Il savait ce que le combat pouvait faire à quelqu'un. Ce que la magie au combat pouvait faire. Ils allaient combattre des mages de sang en répandant le sang des mages. Il y a dix ans, ils l'avait brisés. Pouvait-elle combattre ? Il se souvint de ses premières réserves à propos de cette mission. Il n'avait pas de templiers. Et bien que ses soldats étaient amplement suffisants pour survivre dans cette zone de guerre, l'assaut d'une grotte remplies de maleficarums était sûr d'être difficile.

La mage pourrait être clé dans la victoire. Et clé dans la survie d'hommes loyaux.

« Rien. Je n'ai pas d'objections. Venez, mage. Venez avec l'Inquisition prouver votre valeur, et nous saurons vous protéger. Vous et vos amis. »

Il disait la vérité. Si elle les aidait, il lui rendrait la pareille. Qu'importe ce qui ait pu se passer auparavant. Et si le fait qu'elle ne disparaissais pas de son chemin était la volonté du Créateur... Il survivrait à cette tempête, comme il avait survécu aux autres.

Il brisa le contact qui n'avait duré que quelques secondes entre les prunelles de cette femmes et son propre regard. Il se retourna, disant simplement.

« Prenez vos affaires. Cherchez quelque chose pour vous couvrir, car je soupçonne que la magie de sang ne sera pas la seule chose que nous affronterons. Nous partons dans une minute. »

Il n'avait pas d'armure à lui donner, mais elle ne lui iraient pas de toute façon.

Les Bois aux Sorcières. Cullen se rappelaient d'un endroit portant ce nom sur cette carte. Un endroit à la valeur stratégique terriblement basse, déserté par les troupes de l'Inquisition et des Templiers renégats car il y était trop difficile d'y tomber dans une embuscade. Mais le commandant soupçonnait que si il avait réussi à avoir l'information aussi rapidement, les renégats pourraient l'avoir aussi. Alors, ils seraient engagés dans une bataille terrible qui laisserait une opportunité au groupe de s'approcher sans craindre l'opposition, car l'opposition serait déjà occupé à s'entredéchirer.

Au moins, la Messagère d'Andrasté aura moins de troubles à finir le campement des renégats. Après cela, ils auront enfin amené une paix relative aux Marches Solitaires. Sur ces pensées, Cullen sortir et prit la tête de la colonne. Il attendit impatiemment que la mage la rejoigne à ses côtés, devant. Il la voulait proche de lui pour lui donner des ordres adéquats.

Selon ses calculs mentaux, et son souvenir de la carte, il n'y avait qu'une courte distance entre le repaire et là où ils se trouvaient. Très vite, ils se retrouveraient lancés dans le feu de l'action. Alors, l'esprit de Cullen entra dans cette transe qui arrivait aussi vite avant le combat. Un calme insidieux se répandit dans son esprit, qui abîmait même la douleur incessante de son mal de tête. Qui lui faisait même oublier le nom de cette mage. Ce calme avant la tempête était un bon indicateur de la gravité de la situation.

Combattre, mourir, ou échouer. Il n'y avait pas d'autre choix.


Lun 15 Avr 2019 - 19:36

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Les Marches Solitaires sont en flammes


L'ordre de Rutherford donné, les soldats se mirent à quitter la salle souterraine avec l’efficacité que l’on attribuait à la discipline et l’entraînement. Puis il se tourna à nouveau vers elle, son regard ancré dans le sien.

Lynne aurait pensé y lire la même froideur, la même colère qu’elle éprouvait envers lui. Pourtant, c’était un éclat de détermination qu’elle constatait dans ses prunelles marrons. Mais il y avait également bien plus, un étrange sentiment qu’elle identifiait aisément car il était également le sien : une lueur de défis attribué aux personnes qui ont quelque chose à prouver.

Cela l’agaçait malgré elle.
Elle avait eu le temps de l’observer à l’époque, et elle l’avait vu à l’œuvre. Pourquoi est-ce que ses yeux, miroir de son âme, ne montrait-il pas toute la dureté et la sévérité qu’il avait éprouvé envers les personnes comme elle ? Où était son mépris de sa condition de mage ? Ne faisait-elle pas partie de ce lot d’hypocrites qui n’attendait que de faire usage de la magie de sang dès que les Templiers avaient le dos tourné ? C’était ce que les Templiers de Kirkwall pensaient. C’était ce que lui pensait. Alors pourquoi ne voyait-elle rien de tout cela en lui ? Était-ce un jeu auquel il jouait ? Un mensonge pour éviter qu’il ne se fasse réduire en cendres ou dévorés par des insectes, comme elle l’avait déjà fait avec ce renégat ?

L’ex Chevalier sous Capitaine répondit à sa requête à la manière d’un égal, sans une seule fois faire référence à sa nature magique. Il pensait qu’elle s’était cachée de la guerre. Cela ne la dérangeait pas, si c’était ce qu’il voulait croire – et elle-même ne voulait pas perdre de temps à lui expliquer ses problèmes. Aussi, elle s’était tue tandis qu’elle continuait de l’observer avec insistance.

Si il se souvenait d’elle, il saurait qu’elle pouvait lui être utile.

Il y a une chose qu’elle avait bien remarqué, maintenant que l’agitation de la confrontation était passée : la troupe de Rutherford était composé essentiellement d’hommes qui n’avaient rien de Templiers. Ils n’avaient ni leur armure, ni leur posture, ni le Lyrium. Ils auraient aisément pu l’empêcher d’utiliser sa magie dès qu’ils avaient fait irruption dans sa cachette, et ils ne l’avaient pas fait. Autant dire que le combat dans lequel ils allaient se lancer aux Bois de la Sorcière allait être difficile.

Finalement, il accepta son aide, ce dont elle fut fort aise. Toute nouvelle opportunité d’en apprendre davantage sur la manière de guérir Edwin était la bienvenue, et elle admettait volontiers que moins d’Apostats erraient dans la région, mieux elle se porterait. Si elle pouvait contribuer à mettre fin à l’une des raisons de la détresse des habitants des Marches Solitaires, elle ne saurait se détourner de son devoir.
Car à quoi bon de pouvoir être capable de canaliser l’énergie de l’Immatériel si elle ne pouvait en faire usage lorsqu’on avait besoin d’elle ?

Il promit que l’Inquisition saurait la protéger, elle et d’autres. Elle resserra légèrement son emprise sur son bâton alors qu’elle considérait cette information. Si ce qu’il disait était vrai, alors peut-être que Golefalois n’était pas perdue.

Sur ces mots, il se détourna pour se diriger vers la sortie, l’invitant alors à trouver de quoi se protéger. La brune le regarda, circonspect.

« Avez-vous des raisons de penser que les Apostats soient armés ? »

Tandis qu’elle formulait sa question, elle jeta un coup d’œil au matériel abandonné de la cache. Il n’y avait pas grand-chose de valeur. Des racines, des herbes, des bricoles sans valeurs. Mais pas d’armure en cuir, ou de quoi se protéger ne serait-ce qu’un peu. Elle grogna doucement, agacée, avant de retourner aux côtés du Templier.

« Je n’ai rien sur moi et je n’ai pas eu plus de chance avec ce qui a été laissé à la cache. On dirait que je vais devoir faire sans protections. »

Son visage n’avait rien de défaitiste, bien qu’elle fut ennuyée de devoir affronter le danger avec une robe de paysanne et son bâton. Le chef de l’escouade était lui même désapprobateur, ce qu’elle comprenait ; mais à l’heure actuelle, ils n’avaient pas le choix.

Et c’est ainsi que la troupe se mit en route.

Rutherford prit la tête de la colonne, et bientôt, Lynne l’y rejoignit. Il n’était en rien aisé de garder le rythme pour un individu qui manquait d’entraînement militaire. Pourtant, elle tint bon alors qu’ils traversaient la forêt en direction de leur destination finale.

Lynne sentait qu’ils approchaient. Ce n’était pas extrêmement clair, mais elle avait ce sentiment qu’il y avait quelque chose d’empreint de magie dans les environs. Elle avait eu cette même impression au Cercle, où beaucoup de mages se réunissaient en un seul lieu.

Ils s’arrêtèrent finalement non loin de ce que Rutherford avait deviné comme étant le repère. Il n’y avait pas énormément de possibilités au regard de la topographie des lieux.

La jeune femme ne pouvait s’empêcher de se sentir particulièrement nerveuse à l’idée de se lancer au combat. Pourtant, elle faisait de son mieux pour ne laisser rien paraître, essayant de se rassurer en se remémorant ses sorts. Il fallait qu’elle se préserve le plus possible et yutiliser sa magie au bon moment. La priorité serait sans doute de galvaniser les soldats qui, quant à eux, auront un énorme rôle à jouer dans sa protection.

Au loin, elle entra percevait entre les arbres de grands pics glacés, preuve de la présence de mages dans les environs. Mais ce n’était pas tout. Elle entendait quelque chose d’étrange, une sorte de clameur. Des cris féroces mêlé à l’éclat des armes, jurant au nom des mages mais aussi du Créateur.

« Des Templiers se sont déjà lancés à l’assaut … » dit doucement Lynne à voix haute, plus pour elle-même que pour son voisin.

Elle repensa aux paroles du Templier à la cache. Il savait. Ou du moins, il avait anticipé cet événement.

Cette seule pensée l'emplit d’un nouvel optimisme. Si Apostats et Parjures étaient déjà occupés à s’entre-tuer, leur troupe pourrait clairement tirer avantage de la situation.

Instinctivement, elle tourna à nouveau ses iris sombres vers celui qui avait été autrefois son supérieur. Nulle hostilité cette fois-ci.

Elle attendait ses directives.


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Lun 15 Avr 2019 - 19:36

Cullen Rutherford
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Les Marches Solitaires sont en flammes.


Cullen regarda la femme sortir de la porte cachée dans la montagne. Elle avait fait preuve d'une ressource nécessaire pour survivre dans cette endroit. Elle s'était bien cachée, et si il n'avait pas eu des informations sur l'endroit, il n'aurait jamais trouvé qu'elle se cachait ici. C'était... Impressionnant n'était pas le bon mot. Mais Cullen voulait bien rendre à Drakon ce qui était à Drakon. Et devant lui, cette femme habillée en paysanne et serrant son bâton de mage, cette femme qui semblait frêle et fragile, qui comme lui avait vécu l'enfer de Kirkwall... Cette femme semblait aussi forte que lui, ou que l'un de ses soldats. Peut-être le Créateur avait bien fait de la mettre sur sa route.

L'Inquisition avait besoin de gens comme elle. Il lui demanderait, après leur mission. Le commandant était curieux de sa réponse. Il aimait tenter d'anticiper les actions des hommes, c'était après tout le nerf de l'art de la guerre. Mais il n'arrivait pas à cerner cette femme. Quand il pensait qu'elle allait se cacher, elle prenait les armes et allait au front. Quand il avait pensé qu'elle trahirait son ami mage pour empêcher des représailles, elle avait gardé sa fidélité.

« Un homme n'est rien de plus qu'un homme, Mage. Ils refuseront de mourir sans l'épée à la main. Sans l'épée à la main. »

Il tirait ça d'un vieux poème de Férelden, d'une guerre qui avait autrefois ravagé le pays. Il l'avait lu dans la bibliothèque du vieil homme Willhelm, dans son village natal d'Honnleath. Ces mots avaient marqués le Commandant, et l'avaient accompagnés dans son entraînement de Templier, et toute sa vie. Il s'était toujours dit que s'il devait mourir... Il mourrait debout. Quand la mage revint sans avoir trouvé de protection, il soupira.

«Restez derrière moi, dans ce cas. Allons-y. »

Elle semblait déterminée. Cela suffisait à Cullen. Il était devenu Templier pour protéger les hommes. Si Kirkwall lui avait bien appris quelque chose, c'est que les mages n'étaient pas exempts de cette protection. Alors, il protégerais cette femme. Après tout, c'est lui qui l'avait emmené dans ce combat.

Ils se mirent en route. Autour d'eux, les bruits d'explosions et des escarmourches étaient entièrement morts. Un silence presque perturbant s'étaient répandu dans les Marches Solitaires, brisant le bruit continu qui était jusque là inviolé. Marchant à grand pas pour ne pas perdre de temps, Cullen tourna la tête vers la mage pour lui parler.

« Vous entendez ce silence ? Il n'y a plus de combat dans la vallée. La Messagère d'Andrasté a du atteindre le campement des Templiers. Nous devons refermer le piège sur les Apostats, et la vallée sera en paix. »

Il regarda un instant ses habits de paysannes. Ils étaient sales, et n'étaient pas raccordés à sa taille. Au milieu d'une troupe rutilante de soldats en armure brillantes, elle faisait tâche. La femme avaient probablement toujours cette colère au fond des yeux, et se comportaient avec un sérieux phénoménal. Cela fit rire Cullen. C'était d'abord un sourire, qui s'agrandit pour devenir un rire muet. Il ne fit même pas d'effort de le cacher. Certains disaient que le rire rallongeait l'espérance de vie... Si c'était vrai, par sa colère la mage venait de rallonger la vie de quelqu'un qui l'avait causé. Cela agrandit le sourire de Cullen. Qu'il était bon de sourire.

Mais cela ne dura pas longtemps. Quand les premières dents de glaces, transperçant la terre et l'air en leur état de testament de la présence des mages, apparut à l'horizon, il perdit son sourire pour revêtir son expression de sérieux. Ils n'allaient pas se faire embusquer maintenant, même s'il n'y avait pas énormément de risque d'embuscade.

Le sol semblait corrompu par les combats qui s'étaient déroulés ici. Des immenses tâches de sangs où baignait des morceaux d'os et d'armures, ainsi que des pans entiers de la forêts noircies par des flammes éthérées. Mais le pire pour Cullen était peut être les innombrables morceaux de glaces qui jonchait le sol. Marcher sur la bonne herbe féreldienne n'avait plus cette même sensation. La douce terre n'absorbait plus les pas lourds des soldats, ni les pas légers de la mage. Non, à la place, il n'y avait que ce bruit horrible de la glace qui se fendait sous les bottes de Cullen. Chaque morceaux mimiquant l'horrible bruit d'un os qui se fends.

Ils marchaient sur un cimetière d'os et de sang. Et ils approchaient d'un champ de bataille. Le commandant avait espéré que son plan se déroule sans accrocs. Et pour l'instant, tout allait bien. La voûte d'une grotte semi-naturelle pouvait être observée à quelques mètres, et des profondeurs de la falaise s'échappait des cris de batailles mélangé avec des invocations de sorts, ainsi que les quelques explosions magiques qui couplait le combat.

La petite troupe s'arrêta devant la grotte, et Cullen put sentir le regard pesant de la mage sur lui. Elle attendait ses ordres. Le commandant pris son casque en acier, et le regarda pendant quelques secondes.

« Les Templiers sont à l'assaut, comme je l'avais espéré. Les conditions de la missions sont idéales, mais nous allons devoir faire preuve de finesse. »

Il pointa l'entrée de la caverne.

« Nous allons arriver derrière les Templiers renégats qui font face aux apostats, mais nous ne voulons pas ça. Nous devons d'abord couper la tête du serpent le plus dangereux : Si nous laissons les apostats contrôler le combat, nous ne sortirons pas d'ici vivant. Nous n'avons aucune information sur l'intérieur de la caverne. Assumez les procédures habituelles, comme à l'entraînement. »


Il se tourna vers la mage, et la regarda dans les yeux.

« Et vous, vous allez me suivre. De très près. Mais si jamais vous vous perdez, sortez de la caverne. Je ne veux pas vous voir mourir inutilement. »

Et sur ces paroles, il mit son casque. Sa vision du monde extérieure fut échangé pour une chance substantielle de survie, mais il acceptait ce marché avec plaisir. Il dégaina son épée longue, et sécurisa son bouclier sur son bras gauche.

Le Commandant s'approcha de l'entrée, et vit les restes d'une barrière magique brisée. Les glyphes sur le sol étaient à moitié effacé par des dizaines de pas qui étaient entrés, mais pas ressortis. S'ils n'avaient pas entendus les cris, cela aurait été un indice majeur. Il mit un pied, puis un autre, sur la pierre froide de la caverne. La transition entre la « pièce de vie » du repaire et le tunnel était rapide. Quelques minute de marche discrète, tout au plus.

La vision qui s'offrit à lui était presque une réminiscence de Kirkwall. Des mages en position défensive, en hauteur, combattait une dizaine de templiers renégats qui assaillait leur brèves fortification. Mais il semblerait que le commandant Templier avait préféré charger au centre avec sa force supérieure pour briser la volonté des mages, et ensuite se replier sur les flancs.

Il avait préféré ignorer les côtés, où un large chemin montait rapidement pour accéder à la position des mages par un endroit moins fortifié. Cullen se demandait pourquoi le commandant avait souhaité ignorer cet avantage tactique. Mais cela lui allait bien, il allait pouvoir l'utiliser à son avantage.

Mais c'est en grimpant rapidement, espérant que les mages soit trop concentré sur le combat pour les ignorer, qu'il comprit pourquoi le commandant templier avait souhaité éviter ce chemin. Un corps calciné d'un renégat malheureux se trouvait au milieu du chemin. Créateur. Les mages avaient probablement truffé ce chemin de glyphes, qui n'attendaient que le pied d'un soldat trop stupide pour l'éviter. Le Templier n'avait eu aucun moyen de les retirer, et s'était concentrer sur une charge brutale. Mais Cullen, lui, l'avait ce moyen.

Il se tourna rapidement vers celle qui devait être derrière lui.

« Mage ! Le chemin est truffé de glyphes. Par le Créateur, vous devez vous en occuper ou cette opération va très mal se finir. »


Derrière eux, des soldats se mettaient en position défensive pour empêcher une attaque de flanc des renégats. Cette possibilité était peu probable, mais c'était toujours une possibilité. Et c'est après ses paroles avec la mages que l'instinct de Cullen fit redresser ses poils sur ses bras, et fit tendre ses muscles aussi rapide que l'éclair.

Une fine boule de feu s'écrasa sur le bouclier qu'il venait juste de relever, le sauvant lui, la mage, et un soldat qui se trouvait derrière eux. Le Commandant laissa passer un petite souffle de surprise, avant de dire.

« Ils nous ont repérés ! Vite ! Nous devons attaquer leur flancs avant qu'ils ne submergent nos défenses ! »



Lun 15 Avr 2019 - 19:41

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Claires, précises, concises, bien pensées. Telles était la nature des instructions de Rutherford. Il n’y avait aucun doute sur le fait que l’élimination des Apostats était leur priorité absolue. Sur un terrain qui leur était connue et avec la puissance de leur magie, leur chance de victoire était bien plus élevées que celle de leurs ennemis naturels. Et si leur propre troupe choisissait de les éliminer en dernier, il en allait sans dire qu’ils n’auraient aucun moyen efficace de les stopper. Du moins, pas sans sacrifices.

Une fois de plus, leurs regards se rencontrèrent. Les nouveaux ordres qu’il prononça la concernait directement. Faute de véritables protections et en raison de sa fragilité, il lui faudrait rester à ses côtés ; elle acquiesça en silence, n’ayant rien à objecter face à la logique de sa tactique.
Ce qui la surprit en revanche, ce fut le soucis qu’il avait à vouloir la garder en vie, même si cela signifiait abandonner le groupe derrière elle. Une nouvelle fois, elle ne montra pas sa déstabilisation. La volonté du guerrier relevait pourtant du sens commun, il aurait sans doute demandé la même chose à un civil non entraîné. Mais le passé, tel un fantôme que trop tangible, ne cessait de lui rappeler la réalité de l’Avant, des souvenirs qui fourmillaient comme autant de preuves d’une vérité qu’elle s’était répétée encore, et encore.

Que Cullen Rutherford, chevalier sous capitaine, second de Meredith Stannard, n’était pas l’allié des mages.

Ses réminiscences du Cercle se réunissaient sous une voix inflexible, lui murmurant de froids avertissements. Malgré l’apparent pacifisme de Rutherford, il lui fallait rester sur ses gardes.

Chassant ces pensées qui obscurcissaient les urgences du présent, elle se mit en marche avec l’ensemble de la troupe, l’herbe givrée magiquement craquant sous sa botte dans un rythme rapide qui annonçait une vérité qui l’emplissait d’une anxiété impossible à défaire.
L’inéluctabilité de la bataille, et la promesse de morts.

Il ne fut question de quelques instants avant que leur groupe ne franchisse l’entrée de la grotte, qui donna automatiquement sur un spectacle qui fit ressurgir les vestiges du Cercle.
En hauteur, les Apostats dominaient la scène. Ils étaient en difficulté, acculés mais pourtant semblaient encore tenir leur position face aux Renégats qui avaient décidé de les attaquer de front.

C’est là que Rutherford entraîna ses hommes et elle-même sur le chemin adjacent à l’entrée de la grotte. Ce dernier semblait mener directement mener au promontoire des mages, mais d’emblée, Lynne se méfia. Les Parjures n’avaient à priori aucunes raisons de ne pas profiter de ce chemin pour exécuter leurs ennemis ; quelqu’un, ou quelque chose avait dû les en dissuader.

Le cadavre carbonisé qu’ils trouvèrent était de loin la plus éloquente des preuves quant à pourquoi s’enfoncer davantage sur le chemin était une mauvaise idée.
« Des Glyphes », pensa immédiatement Lynne alors qu’elle contemplait le sol apparemment inoffensif qui se déployait en face d’eux. Nulle trace d’impact de boule de feu sur ce qui restait de l’armure du cadavre carbonisé. A en juger par l’état de l’acier à ses pieds, les flammes semblaient venir de là.

La jeune femme ne pu s’empêcher d’avoir une boule dans la gorge à la vue de la chair noire et desséchée, presque en cendres, ce visage tordu de douleur à moitié effacé par les muscles fondus sous l’effet d’une intense chaleur. C’était une angoisse glacée, impossible à éteindre. Ses ongles se crispèrent sur son bâton et le tissu de sa robe pour faire taire les tremblements de ses mains, tandis que sa respiration se faisait plus rapide.

C’est la voix de son ex chevalier sous capitaine qui la ramena à la réalité.

« Mage ! Le chemin est truffé de glyphes. Par le Créateur, vous devez vous en occuper ou cette opération va très mal se finir. »

Lynne tourna sa tête vers lui dans une expression alerte, comme si elle venait de s’éveiller d’un cauchemar. Mais à peine avait-elle eu le temps de croiser son regard que le sien se dirigea vers un projectile incandescent qui se rapprochait de leur position extrêmement vite. Ses yeux s’agrandirent de surprise tandis que l’horreur la paralysait, mais déjà, le Templier s’était retourné pour bloquer la boule de feu magique qui aurait dû les irradier lui, elle, et un soldat qui se trouvait à portée.

Il y eut comme un bref moment de flottement alors que l’effet de surprise passait ; mais ils n’avaient pas le temps de se reposer. Les paroles du commandant fusèrent, sonnant une fois de plus l’urgence dans laquelle ils se trouvaient. Les Apostats les avaient repérés.

Les flammes lui étaient terrifiantes ; pourtant, Lynne devait se forcer à ignorer leur existence pour leur salut à tous. Il fallait faire confiance à tous ces soldats. A Lui faire confiance, ne serait-ce qu’un instant, et ce malgré le passé.

Presque immédiatement, une autre boule de feu revenait à la charge, suivie d’une deuxième. Deux impacts résonnèrent. Lynne souffla profondément, silencieusement alors qu’elle laissait ses alliés affronter un combat qu’elle ne pouvait livrer, car elle devait faire face au sien. Résister aux assauts de la terreur, et les faire traverser sains et saufs cet étroit chemin où chacune de ses erreurs serait impardonnable.

Elle ne devait pas faillir.

Les glyphes lui étaient invisibles. Mais tel un battement de cœur, l’énergie magique qui les imprégnait était autant d’indices qui la guidaient dans sa tâche. Déjà, la jeune femme s’avança de quelques pas du cadavre incinéré avant de s’arrêter en sentant les pulsations magiques devenir plus fortes. La prudence exigeait qu’elle ne s’avance pas davantage.
Cela lui allait bien.

Sans attendre, elle se concentra pour faire usage de la magie de l’Esprit. Une École qui n’était pas celle dans laquelle elle avait déversé toute sa maîtrise, mais dont elle connaissait au moins les bases. Les glyphes étaient une manifestation tangible de la magie ancrées au sol. Il lui suffirait de dissiper ses effets dans une zone donnée pour l’annuler complètement.

A la pensée se joint l’exécution de son raisonnement. Elle visa un point devant elle pour lui appliquer l’effet de son sort. Un sourire éphémère traversa ses lèvres alors qu’elle sentait la présence de la magie se dissiper, telle une brume éthérée chassée par la brise.

« Venez !»

Elle reprit sa progression le long du couloir alors qu’elle invitait Rutherford à la suivre avec sa troupe.

Ils avancèrent tous prudemment, au rythme des foulées de Lynne qui se voulaient rapides mais précautionneuses et ce malgré les attaques qu’ils subissaient. Les ordres de son compagnon Templier parvenaient à coordonner leur avancée tout en assurant leur défense.
En contrebas, le combat faisait rage alors que les Apostats se divisaient en deux fronts. Un faisait face aux Parjures ; l’autre tenait tête à l’Inquisition.

La jeune femme eut le temps d’annuler les effets de deux autres glyphes dispersées sur le chemin avant que quelques Apostats n’apparaissent non loin de la fin du couloir.L’un d’entre eux semblait particulièrement concentré sur Lynne ; mais avant que celle-ci ne puisse l’anticiper, de multiples pics de glace magiques, rapides comme des flèches, la prirent pour cible.


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Lun 15 Avr 2019 - 19:49

Cullen Rutherford
Cullen Rutherford

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Un sablier, antique et archaïque, s'écoulait dans l'esprit de Cullen. Il pouvait sentir chaque seconde, chaque grain s'écouler comme une sensation bien trop physique dans son corps. Derrière lui, il pouvait ressentir la présence zêlée de la mage qui s'acharnait à ouvrir le chemin. Le martèlement des secondes semblaient s'étirer jusqu'à l'infini : Il ne pouvait lui demander de travailler plus vite. Chaque instant passé sur ce chemin étroit les mettait à la merci des Apostats. Les templiers renégats attiraient toujours le gros de leur attention, mais graduellement, de plus en plus de mage commencèrent à se tourner pour éliminer cette menace immobile qui voulait les flanquer.

Des éclairs embrasèrent l'air pour se répandre dans la grotte. Cullen n'était pas un érudit, mais il savait déjà que l'apostat qui avait lancé sa magie de foudre ne l'était pas non plus. Son sort concentré se dispersa en de multiples filaments, cherchant les métaux les plus conductibles dans la paroi de la grotte. Un bras d'électricité pure et aveuglante, aussi blanche que le soleil, finit sa course au milieu des Templiers renégats, ne cessant d'irradier son énergie destructrice qu'après avoir trouvé la dure et salvatrice terre. Un autre serpent de lumière s'écrasa avec fracas dans les propres rangs des Apostats, craquelant des boucliers kinétiques hâtivement relevé, ne faisant que des dommages minimum. Tout cela se déroula très vite, littéralement à la vitesse de l'éclair. Cullen n'eut même pas le temps d'espérer que ses troupes fussent épargnés que son arrière garde fut soulevée par un éclair tranchant l'air, et répandant une curieuse odeur d'ozone.

Malgré le fracas, il entendit le sourire et le grognement d'aise d'un travail vite fait bien fait. La mage avait dû terminer sa dissipation du glyphe. Elle avait été plus lente que ce que Cullen avait pensé mais... Il était reconnaissant. Très reconnaissant. L'accident de l'éclair était vite oublié, et il sourit en pensant que cette mage avait probablement sauvé la vie de ses hommes. Et de lui, par la même occasion. Cullen aurait voulu s'arrêter, la remercier et puis repartir à l'assaut. Mais réaffronter ses grands yeux noisettes le vidait de son courage. Il ne voulait pas revoir cette colère qu'il avait sentit auparavant. Ce n'était pas le moment de lui montrer de la gratitude. Pour cette raison, mais aussi car il avait une bataille à gagner.

Il ouvrit la bouche pour crier des mots d'encouragement quand la tête du soldat à côté de lui explosa. Une grande flèche, qui ressemblait presque à l'un des carreaux de l'arbalète de Varric, avait touché un coup d'une chance astronomique. Elle était passé dans le petit interstice du casque du soldat, et avait ouvert un trou entre les deux yeux où s'écoulait maintenant la matière grise. Les mots de Cullen moururent dans sa gorge, et il ne put murmurer qu'une chose :

« Créateur. »

Il se retourna du soldat mort rapidement. Il ne devait pas rester immobile ici. Le Commandant s'apprêtait à dire à la mage de se mettre derrière lui mais... Elle avait déjà commencé l'avance. Avec la mort du soldat, il l'avait à peine entendu courir vers les lignes ennemies. Elle était accroupie, telle une déesse païenne de la guerre, et travaillait déjà à dissiper un autre glyphe. Une explosion distante souleva l'air vers les templiers renégats, et doucement, l'onde de choc fit voleter les cheveux aussi sûrement que si la mage avait été sous une calme brise.

Il y avait quelque chose de... paisible à propos de cette image. Il était étrange de voir comment cette mage, cette femme, avait su retirer l'image terrible de la bataille de l'esprit de Cullen, ne serait-ce que pour quelques instants. Il s'approcha rapidement d'elle, et constata qu'il s'était grandement approché du flanc des apostats. Maintenant qu'ils avaient traversé la distance qui les séparait, ils allaient pouvoir se débarrasser de cette peste qui pourrissait les Marches Solitaires.

Le Commandant regarda quelques secondes la mage finir de dissiper le dernier glyphe qui les séparait de la Victoire. Et il regretta tout de suite de l'avoir fait. Les Apostats n'avaient cessés d'attaquer ses hommes, mais ils pouvaient se protéger. Trop rapidement pour qu'il puisse réagir, des éclats de glace avant même que lui ou la mage ne puissent penser à se défendre. Il n'avait même pas levé son bouclier. La peur et la culpabilité amère l'assaillit soudain : Son cœur manqua un battement. Trois des quatres éclats s'écrasèrent dans le mur, mais le dernier, oh le dernier se planta fermement dans l'épaule de la mage.

Elle cria, et Cullen voulut avec elle. Mais le front était ouvert, et il fallait agir maintenant. Il fit un mouvement de la main, et dit :

« Capitaine Flam ! Prenez en charge l'assaut. S'il vous plaît. »

Le soldat opina du chef, et organisa rapidement l'assaut. Cullen, lui, s'accroupit auprès de la mage. L'éclat ne s'était pas planté profondément dans la chair, l'os l'avait probablement arrêté. Le commandant n'en savait rien. Ce qu'il savait, et son expérience de Templier lui avait été utile ici, était qu'il fallait retirer au plus vite l'éclat de glace magique. Normalement, si l'ont recevait une flèche n'importe où dans son corps, il ne fallait pas la retirer pour éviter une hémorragie qui se voudrait léthale. Ici, c'était l'inverse. Si l'ont laissé l'arme magique dans la plaie, le froid naturel irradié par l'éclat allait finir par nécroser la chair, et le bras entier de la mage finirait par tomber.

Il ne la regarda pas dans les yeux, il ne la toucha même pas. Pire, il ne savait pas quoi dire. Son instinct était juste de faire ce qu'il fallait faire pour la sauver. C'était pourquoi il s'était engagé chez les templiers, après tout. Même si il avait déserté l'Ordre, même si il avait arrêté le Lyrium, même si il était le chef d'un mouvement supposé hérétique par la Chantrie... Il pouvait bien sauver la vie d'une femme qui l'avait déjà sauvé au moins une fois ? Il serra les dents, et prit d'une main ferme l'éclat de glace tranchant comme un rasoir dans sa main gantelée de fer.

Et il l'arracha d'une traite, pour tenter de minimiser la douleur. Il se doutait que cela ferait un mal de mabari, mais elle devait survivre. La prochaine étape était de déchirer la toile roussie par la boule de feu de tout à l'heure qui lui servait de tabar, et l'utiliser comme bandage. Il ne savait même pas si la mage pouvait réunir la force de se soigner, et il n'allait pas prendre de chance.

O Créateur. Laisse moi sauver cette femme. Laisse moi au moins faire cette chose, et je serais satisfait. Alors, peut-être qu'elle ne me regardera pas avec autant de colère. Alors, peut-être pourra-t-il s'autoriser à me rappeler de son nom.


Dans une autre partie de la grotte, séparée de l'escarmouche par quelques mètres de pierre, l'atmosphère était étrangement calme. Le mage s'était préparé pour ce rituel toute sa vie. Il allait enfin avoir accès au pouvoir divin qui était son droit de naissance. Dès qu'il avait réalisé que son sang contenant ce pouvoir magique, dès qu'il avait fait fondre les ongles de cet enfant qui l'avait poussé trop loin il y a bien longtemps, il avait su qu'il était supérieur. Le Cercle n'avait été qu'une épreuve, un test. Il s'était rebellé, et avait prouvé aux dieux -qu'importe lesquels, ils marcheraient parmis eux bien assez tôt- qu'il était bien digne du pouvoir qu'il désirait recevoir.

Il se souvint ce qu'il avait dit au Templier qui avait tenté de le stopper. Un Templier qu'il avait autrefois considéré comme son ami.

« Je suis bien plus fort que tout ce que tu peux imaginer. L'univers tremble à mon approche ! MÊME LES DIEUX CONNAISSENT MON NOM ! »

Crier lui avait fait du bien. Il avait déchargé sa haine et sa colère sur cet homme qui l'avait trahis, et le déclic s'était fait dans son esprit. Il était supérieur, un homme qui devait devenir dieu. Et pourtant, une vieille chanson tévintide résonnait dans son crâne alors qu'il entendait les cris lointains d'une bataille pour la survie.

Morituri te salutant
Via solaris
Morituri te salutant
Precia ob orgia
Creatorum redit initium
Requiescat in pace in verna amore

C'était stupide. Pourquoi maintenant, alors que le rituel était presque terminée ? Pourquoi maintenant, alors qu'il allait éliminer ceux qui se dressait sur son chemin ?
Les cercles de sangs sur sa peau étaient presque complets. Des tatouages macabres, un nouveau baptême pour un nouveau Dieu.

Rien ne pourra l'arrêter.


Lun 15 Avr 2019 - 19:49

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Avancer le plus vite possible, ne pas rester une cible immobile dans l’attente de la mort. Voilà les raisons pourquoi Lynne s’était dépêchée de défaire les glyphes, faisant fi à la fois de son manque de pratique et du danger évident.
Car en acceptant d’accompagner cette troupe, en jurant de leur libérer le passage, elle s’était rendue responsable de la vie de tous ces hommes qui l’accompagnaient. Si elle échouait, si elle n’était pas suffisamment forte, ce seraient eux qui paieraient le prix de sa lâcheté. Aussi ne pouvait-elle faire autrement qu’avancer, d’ignorer du mieux qu’elle pouvait la bataille qui faisait rage non loin d’elle tout en essayant de faire taire en son esprit les cris qui fusaient de toutes part, aussi bien du côté de ses ennemis que de ses alliés.

Son sens du devoir lui avait fait oublier l’ordre initial de Rutherford. Rester près de lui, ne pas s’aventurer toute seule sans protection. Mais au coeur de la tourmente, cet impératif s’était balayé de son esprit aussi facilement que s’il avait s’agit d’une feuille emportée par les rafales d’une tempête. Seul comptait l’instant présent, l’urgence de libérer le passage sans quoi, tous mourraient en vain.

Mais se faisant, la brune avait fait l’erreur de s’oublier elle-même.

En relevant son regard en direction de la fin du passage, elle n’avait eut le temps que d’apercevoir le mouvement de plusieurs personnes armée de bâtons et l’éclat glacé de projectiles fonçant droit sur elle.

Une douleur soudaine à son épaule lui fit lâcher un cri qu’elle ne parvint pas à retenir sous l’effet de la surprise. Elle bascula sur le sol, emportée par une force insoupçonnée alors qu’autour d’elle, la bataille continuait à se dérouler dans une violence indifférente.

Lynne ne vit pas immédiatement le commandant la rejoindre après qu’il ait donné ses instructions au capitaine du groupe. Seul existait ce pic de glace planté profondément dans son épaule, épicentre des élancements douloureux qui la parcourait. Mais le pire était sans doute ce froid, cette sensation glaciale qui lui traversait impitoyablement les muscles, ce froid magique qui signerait sa perte.

Encore choquée à la fois de la vision de ce pieu de glace coincé dans son épaule et de la soudaineté de son apparition, elle demeura paralysée malgré elle. C’était comme si son esprit refusait de fonctionner alors que, pourtant, autour d’elle, les combats persistaient tout en redoublant de violence.

Elle ne vit pas le capitaine mener la charge sur les Apostats qui bloquaient le chemin vers le promontoire. Elle ne vit pas les soldats parer les attaques magiques et forcer la brèche à la force de leurs épées et boucliers. Elle ne vit pas le flot de leurs hommes encercler méthodiquement les mages dans un étau meurtrier, ne leur laissant aucun échappatoire, ni la surprise des Renégats en contrebas.

Il n’y avait qu'elle et cette horrible douleur qui ne voulait pas la quitter. Son os avait dû empêcher que le pic ne la traverse, mais cela ne s’était pas fait sans dommages.

C’est quand elle vit une grande main se refermer sur le pieu qu’elle réalisa soudainement la présence de son ex-Chevalier sous Capitaine à ses cotés.

Instinctivement, elle tendit sa main vers son poignet pour l’empêcher de mener à bien ses intentions, qu’elle avait deviné avec aisance.

« Non-non, ne faites pas ç-...»

Sa prière fut coupée court alors qu’il enleva d’un coup sec le pic glacé. Un gémissement lourd de souffrance traversa malgré elle ses lèvres alors qu’elle ressentait la chaleur de son sang se déverser le long de son épaule, teintant sa robe d’une tâche écarlate.
Sa main de guérisseuse se posa immédiatement sur la plaie afin de retenir ce flot de sang tandis que de son côté, le blond arracha une partie du tissu de son tabar afin de s’en servir comme bandage.

La jeune femme ne le laissa pas faire cependant – car ses réflexes de mage de soin avaient fait le reste. Ignorant le sentiment de malaise qui venait avec la perte de sang, elle fit appel à la magie qu’elle maîtrisait le plus, ce pourquoi elle avait été désignée comme l’une des guérisseuses du Cercle.
Cela lui prit un peu plus de son énergie, mais elle sentait sa chair, ses tissus se régénérer à une vitesse bien plus rapide que la moyenne – et cela ne se faisait pas sans douleur. Serrant les dents, elle garda la main crispée sur sa plaie tandis que son sort de Création faisait effet.

« Je … Je vous avais dis de ne pas faire ça. » articula t’elle péniblement entre deux élancements, reposant sa tête contre le mur de roche derrière elle.

La jeune femme posa ses yeux sur son allié sans une once de colère. Elle ne lui en voulait pas véritablement. Il avait fait ce qu’il fallait. Mais même si elle traitait avec la douleur quotidiennement, elle ne pouvait pas dire qu’elle l’expérimentait elle-même aussi souvent, ni avec une telle intensité.
Elle releva brièvement sa main, constatant que sa plaie était complètement fermée. Elle exhala, tentant alors de se relever.

Et c’est à ce moment là qu’elle se rendit compte que son autre main avait empoigné malgré elle le tissus cramoisi qui recouvrait en partie l’armure de Rutherford, sans doute dans une tentative instinctive de se rassurer en se raccrochant à quelque chose de tangible.

Saisie d’une brusque réalisation, elle le lâcha soudainement alors qu’elle s’efforçait de se relever par elle-même, prenant appui sur le mur tout en s’aidant de son bâton alors qu’elle tentait d’oublier son geste qu’elle avait considéré comme gênant.

« … Merci d’avoir été là. »

Elle espérait mettre derrière eux ce moment aussi vite que possible. Pourtant, son remerciement n’en demeurait pas moins sincère au regard des circonstances.

En temps normal elle lui aurait sans doute offert un sourire. Mais déjà, un rire guttural résonnait dans les parois de la grotte, ponctué par des exclamations qui fusaient de toutes parts.

Lorsqu’elle détourna son regard de Rutherford elle se rendit compte qu’aux yeux de tous, la magie elle-même avait été profanée.

Autour d’un seul homme aux tatouages interdits, reposait tous ses alliés mages qui dormaient à présent d’un sommeil éternel. Les soldats de l’Inquisition avaient pris une distance de sécurité sous l’ordre de leur capitaine tandis que s’initiait, sans que quiconque ne puisse la stopper, une sinistre transformation.

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Lun 15 Avr 2019 - 19:52

Cullen Rutherford
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La mage avait été capable de se soigner elle-même. Cullen était soulagé. Il se sentait déjà coupable de l'avoir entraîné là dedans. Elle avait été volontaire, et elle avait été essentielle dans l'opération. Mais le sentiment restait là : Elle souffrait par sa faute. Cela n'était pas juste. Cela était à l'encontre de toutes ses valeurs. Pour la première fois depuis qu'il l'avait rencontré, il ne vit pas une mage. L'ex-templier vit une femme brave et courageuse qui avait décidé de défendre ses valeurs, et avait choisit de saigner et de souffrir pour cela. Alors, pourquoi ? Pourquoi son esprit ne souhaitait pas se rappeler de son prénom ?

Le fait qu'elle soit une mage de soin était... Appréciable. Les mages qui l'avaient cruellement torturé à Kinloch avaient complètement laissé tomber cette école de magie. Ils avaient été des mages guerriers, se concentrant sur l'aspect de souffrance de la magie. Mais à voir le flot de sang entre les doigts de la mage s'interrompre, et la chair se refermer doucement était fascinant. Une magie bénévole à l'état pur. Il se rappela que, contrairement à lui, la mage n'avait pas combattu ou tué de toute l'escarmouche. Y avait-il une leçon ?

Le Commandant tenait toujours l'éclat de glace ensanglanté qui avait transpercé le corps de cette femme. Le sang perlait à la surface surnaturelle. Le liquide cramoisie commençait à geler, transformant l'objet de meurtre en une œuvre d'art macabre. Il y formait des motifs intéressants, de grandes fractales, des larmes d'hématies gelées comme les plus pures des perles. Cullen remarqua qu'il observait cet arme avec un peu trop de fascination. Il était beau et bon de savoir admirer son environnement, mais il se sentait de plus en plus malade de l'observer.

Alors, ses yeux se détournèrent vers les objets qui avaient le plus d'intérêt. Ils le firent naturellement, sans impulsion de Cullen. Ses yeux clairs, d'une teinte noisette, plongèrent dans des puits profonds de quelque chose qui ressemblait à de la... reconnaissance ? De la compréhension ? Pour la première fois, il remarqua une singulière chaleur dans la nuance de couleur. Qu'il était étrange de voir ô combien la colère avait refroidie ces yeux ardent. Qu'il était étrange pour Cullen de se rendre compte que ces yeux étaient... doux ? Trop rapidement, il se rendit compte qu'il regardait ces yeux trop longtemps. Ou peut-être trop tard, car il se rendit compte au même moment que les yeux qu'il admirait étaient ceux de la mage.

Un rouge honteux, un rouge admiratif, se mêla à la couleur déjà présente dans ses joues. Il remercia le Créateur pour la poussée d'adrénaline que lui avait procuré le combat. La mage ne verrait pas ça. Il tenta de se reculer mais quelque chose l'en empêcha. Elle avait agrippé avec force son tabar, si fort que ses phalanges devenaient blanche. Elle remarqua vite son geste, et la retira très vite. Elle semblait aussi gêné que Cullen. Créateur. Qu'est-ce qui lui était passé par la tête ?


Et pendant que les ennemis des apostats redoublaient leur charge, renégats inspiré par le renfort des nouveaux intrus, celui qui se prénommait Aximand allait bientôt atteindre sa gloire éternelle. Ses propres rituels étaient terminés, et son corps torse nu était un symbole de sa propre magie interdite. Des cercles concentriques, des fractales, des triangles et autres formes géométriques se confondait sur son corps comme une orgie mathématique. Aximand sortit de l'antichambre. Il goûta l'air métallique de la grotte, sentit le froid caresser son corps, apprécia la douleur de ses pieds nus sur les roches tranchantes. Tout cela pour la dernière fois.

Il s'approcha de ses frères qui faisait leur baroud d'honneur. La vision était glorieuse. La magie, employé dans sa forme la plus pure contre des insectes qui menaçait leur hégémonie. Ils gagnaient, ayant préféré utiliser ruse et stupide force brute contre leur intelligence et leur talents. Mais ils allaient voir. Ses disciples, des mages de pouvoir inférieurs à lui-même, se tournèrent du front pour s'approcher de lui. Ils souriaient, content de pouvoir faire partie de ce glorieux rituel. L'Histoire ne savait pas si cela avait déjà été tenté, même dans la vieille Tévinter. Au final, cela n'avait pas d'importance. Car pour Aximand, c'était la fin de l'Histoire.

Le bruit mouillé de dagues sacrificielles tranchant les veines de ses disciples apporta un sourire à son visage. Le rituel pourrait commencer.


Cullen se leva, et répondit aux remerciements de la mage. La gêne procuré par leur échange aurait dû s'évacuer maintenant, mais elle pouvait toujours se sentir dans ses paroles. Il se gratta la nuque, mouvement purement utilisé pour tenter d'exorciser ce sentiment.

« Ah, de rien. Non, en fait c'est moi qui vous remercie. Nous serions mort sans vous. »

Il tendit une main à la mage, et l'aida à se relever.

« Désolé d'avoir arraché l'éclat de glace aussi durement. J'aurais du vous prévenir. Mais je n'aurais pas supporté de vous voir mourir parce que je n'ai pas pu vous défendre. Il y en a déjà eu trop. »

Il reprit son épée qui était tombé au sol, et la serra dans sa paume de la main. Un geste totalement inutile, car dans quelques secondes, il allait devoir agir encore plus vite qu'avant.


Aximand était au bord de l’extase. Le pouvoir de la magie de sang était en lui, à travers lui. C'était comme ce qu'il avait dit à son ami templier. L'univers tremblerait devant lui. Et les dieux connaîtraient son nom, car il deviendra leur égal. Néanmoins, il ne put s'empêcher de sentir une urgence extrême. Ses lignes étaient enfoncé, et l'ennemi se rapprochait. Il devait affaiblir le voile suffisamment pour finir son rituel. Il parla, doucement, puis plus fort pour galvaniser ses troupes.

« Presque... Presque ! Je peux le sentir... Sa présence est sur nous ! »

Il avait gagné. Il était devenu un dieu. Après ces dernières pensées, celui qui s'appelait Aximand mourut, son corps cédé à quelque chose qu'il n'avait jamais vraiment compris. Dans une dernière manifestation de hubris, il eut le temps de crier. Son corps était soulevé dans les airs, une tornade de sang l'entourant. Une flèche opportune siffla à côté de sa tête. Il n'eut même pas la présence de penser qu'elle aurait pu le tuer avant même qu'il ne devienne un « dieu ».

« SOYEZ TEMOIN DE MON ASCENSIOOOOOON ! »

Il hurla. Il hurla si fort que sa gorge céda, et un torrent de sang se déversa dans ses poumons. Cela n'arrêta pas son hurlement, et le gargouillement du sang propulsé par son cri lui donna une voix... démoniaque. Son corps suivit rapidement cette transformation de la voix. En une fraction de seconde, le pouvoir du démon fit gonfler son corps dans des proportions gigantesques. Des muscles surnaturels remplaçaient ses bras, et des écailles sombres tapissaient sa peau. Des cornes d'ébènes poussèrent si vite que son crâne se fendit à plusieurs endroit. Le sang s'écoulant des fentes dessinaient comme des larmes sur le visage torturé d'Aximand.

Son corps cessa sa transformation aussi vite qu'elle avait débuté. Le mage était maintenant devenu un démon de fierté. Immense. Féroce. Terrible. Un cauchemar devenu matériel.


Cullen vit le maleficar s'élever dans les airs bien trop tard. La possession se fit en une fraction de seconde, et il ne put même pas crier à ses hommes de se mettre à l'abri. Il ne pouvait faire qu'une chose. Il lâcha son épée et son bouclier qui tombèrent à terre, et cria.

« Lynne ! »

Dans l'urgence, il s'était souvenu. Il devait faire son devoir. Ses hommes étaient trop loin, et il ne lui restait plus qu'une personne à protéger. Elle n'allait pas mourir aujourd'hui. Non. Il se jeta sur elle, l'empoigna par les épaules, et profita de la force de son mouvement pour les propulser tout les deux derrières un rocher aussi large que haut.

Cullen pria le Créateur. Cette roche devait tenir le coup. Il se tenait au dessus de Lynne, et l'encerclait de ses bras. La tête de la femme se tenait juste sous son nez, mais il la tenait si fermement que tout son corps était enfermé par l'acier de son armure. Enfermé, mais aussi protégé.

Protégé de l'énorme vague d'énergie mise en branle par l'apparition du démon dans le plan matériel. Cullen ne pouvait pas vraiment décrire ce qu'il s'était passé. Il ne se souvenait que de deux choses. Son corps avait souffert. Il avait eu l'impression d'être maché et recraché mille fois, tandis que son corps manquait d'air. C'était comme une noyade. L'air chargé d'énergie avait recouvert Cullen entièrement, et il n'avait pu qu'endurer. Il espérait juste que Lynne avait été protégé suffisamment.

Une autre chose dont il se souvenait était les tremblements de la grotte. L'abomination n'avait pas perdu son temps. Alors que les soldats de l'Inquisition avait été soulevé de terre, avec comme seuls survivant ceux qui faisait partie des lignes arrières du front, les Templiers renégats avaient été pour la plupart épargnés par l'onde de choc, grâce à l'élévation négative de leur terrain. Mais cela ne les a pas sauvé.

L'abomination faisait trembler la terre à chaque pas. Elle sauta au centre de l'unité des Templiers, et fit un carnage. Ils n'eurent même pas le temps d'utiliser leur pouvoirs de Lyrium. Le dernier Templier mourut empalé par l'une des gigantesque griffe de l'abomination, crachant sa haine et son mépris de la magie en prières guerrières à son Créateur.

Quand la douleur s'arrêta, il relâcha Lynne. D'une main gantelée, il souleva les cheveux ébouriffés de la mage afin qu'il puisse la regarder.

« Lynne. Est ce que vous allez bien ? »

Il ne savait même pas quel était son propre état. La douleur était si omniprésente dans son corps qu'il ne pouvait localiser des blessures. Mais il pensait pouvoir se lever. Il pensait pouvoir combattre.

Il fallait bien que quelqu'un tue cette abomination, après tout.


Mer 17 Avr 2019 - 17:07

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Les Marches Solitaires sont en flammes


Sans hésiter, Lynne avait attrapé la main de celui qui avait été autrefois l’un de ses geôliers.  Il ne fut question que de quelques secondes avant qu’elle ne se retrouve sur ses deux pieds, échangeant quelques remerciements avec son allié, qui lui prouvait, une fois de plus, que tous deux avançaient côte à côte en tant qu’égaux dans cette difficile bataille.

L’attitude de l’ex chevalier sous capitaine lui était encore surprenante, mais pour l’instant, elle n’était pas en mesure de s’y attarder. Car bientôt, alors que son allié reprenaient les armes, un horrible cri de douleur et de rage déchira les clameurs de la bataille.

Tout ne dura qu’une fraction de seconde. Mais, dans l’esprit de Lynne, il sembla qu’une minute entière s’écoulait alors qu’elle était encore saisie de la terrible réalité qui s’imposait à eux tous.

Le chef des apostats s’éleva dans les airs comme une marionnette, renversant sa tête en arrière alors qu’une douleur sans nom secouait son corps marqué de tatouages sanguinolents. A ses pieds, une pile d’hommes et de femmes au teint horriblement pâle, entourés de soldats de l’Inquisition qui avaient reculé suite à l’ordre de leur capitaine.

Puis la transformation eu lieu. Ce fut d’abord les muscles du mage qui prirent des proportions absurdes alors qu’en même temps, son corps grandissait et se recouvrait d’une armure d’écailles reptiliennes. L’air, chargé de l’odeur métallique du sang versé au nom d’une magie impie, s’emplit d’une énergie si importante qu’elle lui était presque palpable. Puis, une sensation étrange, comme une ombre qui traversait un voile pour les rejoindre. Une présence immense, pesante, qui écrasait celle de tous ces fragments de vie réunis dans cette grande salle de pierre.
Et la nature de cette apparition, Lynne ne la connaissait que trop bien.

Il s’agissait d’un Démon.

A peine avait-elle réalisé cet état de fait qu’elle entendit à ses cotés le bruit d’armes qu’on jetait au sol.

Puis un appel unique.

« Lynne ! »

Presque immédiatement, avant même de comprendre ce qui lui arrivait, elle sentit qu’on la prit par les épaules et elle se retrouva derrière un grand rocher, enfermée dans des bras gantelés d’acier qui la maintenaient fermement serrée dans une étreinte à la fois désespérée et protectrice.
C’est là qu’elle comprit que Cullen avait réagit plus vite qu’elle et avait fait le choix de la défendre.

Car au même moment, bien que protégée par son ex Chevalier sous Capitaine, elle fit l’expérience de la venue du Démon sur le plan matériel.
L’énergie magique qui trouvait sa source là où l’Apostat avait échangé son existence pour la venue de cette créature reflétait la nature de son possesseur. Intrusive, brûlante, mauvaise. Au plus profond d’elle même, Lynne peinait à réfréner le sentiment qui l’accompagnait.

La seule présence de cette chose souillait le monde. Elle n’avait rien à faire dans leur monde. C’était contre nature.

Lynne ferma les yeux de toutes ses forces tandis que ses mains agrippèrent dans un réflexe automatique les avants bras de son protecteur, ne pouvant que subir ce flot d’énergie qui semblait les dévorer tous. Le bouclier qu’offrait à la fois l’armure et la présence de Cullen autour d’elle lui fut d’une aide non négligeable. Elle espéra que lui parviendrait à endurer l’arrivée de la créature car elle devinait, par les chocs de quelques corps contre la roche et les gémissements des soldats qui n’avaient pas été protégés de ce souffle.

Un tremblement sous leurs pieds signa la fin de la transformation. Un tremblement causé par un lourd pas de Démon qui ne devait se trouver qu’à quelques mètres d’eux.

Lynne n’osait même pas respirer alors qu’un énorme choc, comme quelque chose de gigantesque qui était tombé de haut, fit à nouveau trembler la terre un peu plus en contrebas.  Cette fois, ce sont les cris des Renégats qui se firent entendre, combattant à la fois au nom du Créateur mais aussi pour leur propre survie.

La pression autour d’elle se relâcha. La main gantelée de Rutherford écarta quelques cheveux en pagaille qui s’étaient détachés de sa longue tresse.

« Lynne. Est ce que vous allez bien ? »

« Je … oui, je vais bien, je crois … »

La mage tordit un peu son corps pour pouvoir regarder derrière elle. C’est là qu’elle découvrit le visage épuisé du blond. Visiblement, l’expérience avait été éprouvante pour lui.

«Est-ce que ça va aller pour vous ?» reprit-elle presque immédiatement d’une voix plus basse, alors que le mouvement de la bataille qui faisait rage en dessous d’eux attirait son attention.

Les parjures semblaient en bien mauvaise posture. Ils étaient clairement en désavantage face à l’apparition soudaine de la créature qui, à présent, fauchait de son seul bras cette poignée de vies qui lui était insignifiante.
D’un coup d’œil, elle reconnu la nature du Démon.

« Il s’est fait posséder par un Démon de l’Orgueil ... L’un des pires. »

Comme pour illustrer ses paroles, le colossal monstre empala l’un des derniers Templier de ses griffes. Cette scène arracha un frisson d’horreur à la jeune femme, qui détourna bientôt les yeux de ce sinistre spectacle. Que quelqu’un puisse se laisser posséder par un être aussi cruel allait au-delà de sa compréhension.
Mais surtout, elle avait peur. Car se sortir d’une telle situation en vie était loin d’être gagné.

« Est-ce que vous voulez le tuer ? » chuchota t’elle à son allié tout en cherchant du regard son bâton, qu'elle avait lâché quand ils s'étaient tous deux précipités derrière leur refuge rocheux.  « Je pourrai essayer de le paralyser avec l’un de mes glyphes, et vous pourriez tenter de lui bloquer sa magie pendant que vos soldats se chargent de lui mais … est-ce que nous serons assez ? Je ne sais même pas si les autres ont survecu ... »  

Sous leur cachette, derrière quelques stalagmites, le rire du Démon de l’Orgueil semblait se moquer du plan de la guérisseuse alors qu’une voix gutturale s’élevait parmi le craquement des armures et des os des Templiers.

« F̳̹͈͉͖̫a̯i̱͍̝̭b̲̰͔̤́ĺ͈͕̹͙̹͇ͅe͈̟s҉̯̠͕ ̱̠̦̞…̘̗͙ ̴̞͍L̹̳̻̼͎̟͚e͏̤̭̱̼ͅs̡͙̹̬̗̭̭ ̠͕̗̲͕̣h̙̮̥̭̹͓u͙̪͖͕̙m̼̦̰̘a̝̣̣i̞̝̺̦͙͘ns̯͕̫̖̟̟̯ s̴̰̪̲̲ó̬̤̻̟ͅn̝͓̘͈̥t ͈͕̗̝̬̜͈s̠̩͠i͇ ͇f̮̭̩͟á̱̤̹i҉̘̘̫̘̰b̴͓̲̫̤͚̰l̰̥̗̝͙͚̝e̻͍͟s̼̰͇̩͓ ̱̝.̺̮̯̻̤̲͝.̼̀.̞̼̟̗͖̭̬ »

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