Le Deal du moment : -40%
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + ...
Voir le deal
29.99 €

Mer 10 Avr 2019 - 13:16

Anonymous
Invité

Invité


La sortie du bascloître se fait sans encombre. Derrière elle, elle entend les murmures des siens, qui la suivent, dans l'incompréhension. Elle n'entend plus de sanglots, son discours a eu donc l'effet escompté. Devant elle, le Chevalier baillonné ne se débat pas. Les mains liés, dépourvu de son armure et de son arme, il avance, la tête baissé. Elle se demande ce qu'il se passe dans sa tête. A-t-il honte, d'être tenu en laisse par une oreilles pointues ? Regrette-t-il ses actes ? Elle lui crache dessus en le poussant d'un coup de pied pour qu'il avance plus vite. Elle a d'autres choses à faire que de réfléchir aux pensées d'un criminel. L'heure de la justice arrive, doucement mais sûrement.

Elle arrive à un croisement, se plaque contre un mur, faisant signe aux siens de rompre la marche. Une patrouille de gardes arrive. Elle confie son prisonnier à l'agent le plus près, qui se cache avec lui derrière des caisses. Elle se prépare à trouver une excuse, de quoi empêcher un combat, si les gardes les voient, les interrompent. Peut-être peut-elle dire qu'ils se dirigent vers une Chantrie, afin d'être soignés ? Ce sera difficile de cacher les blessés, ce serait probablement la meilleure excuse. Elle pose une main sur sa sacoche, pense au masque à l'intérieur. Elle ne s'est jamais séparée du masque qu'elle portait quand elle était au service de l'Impératrice. Il lui sera utile, s'ils chipotent. Elle inspire, expire. Apaise les battements de son cœur. Elle doit rester calme, s'ils lui posent des questions. Elle excelle à ce jeu, mais les événements ont abaissé sa garde, l'ont affaiblie. Pourtant, elle se sent plus forte que jamais, plus prête que jamais à protéger les siens.

Ils passent.
Les elfes proches d'elle retiennent leur souffle.
Elle s'apprête à s'élancer vers les gardes, s'ils tournent la tête.
Ils avancent.
Discutent du pari fait par l'un d'entre eux de se faire la femme du tavernier.
Une conversation qui semble si légère, si peu à sa place, après avoir vu tout ce sang dans le bascloître, tous ces blessés, tous ces morts.
Ils avancent.
Et ne tournent pas la tête.

Ils disparaissent derrière le mur, et les elfes reprennent leur respiration, essayant de faire le moins de bruit possible. Briala compte les secondes, jusqu'à attendre une minute entière. Ils peuvent y aller. Elle récupère son prisonnier, le repousse devant elle. Il ne reste que quelques rues avant d'arriver au bâtiment en ruines où se trouve leur porte de sortie, leur échappatoire.

Jeu 25 Avr 2019 - 18:38

Anonymous
Invité

Invité

La foule s'était tassée en maillons serrés autant qu'il était possible de le faire sans irrémédiablement attirer l'attention des humains. Citadins et quelques rares dalatiens se mêlaient sans distinction, sans différence ou hiérarchie... comme cela aurait toujours dû être. Parmi eux, flanqué de plusieurs compagnons aux fronts soucieux, se trouvait Siha, pâle ombre de l'enseignant fier qui autrefois aimait tant visiter ces ruelles et les imprégner des vestiges de leur culture.
Sonné par les herbes analgésiques et trop épuisé pour réellement saisir ce qui se passait, l'archiviste avait simplement suivi le mouvement, lourdement appuyé sur l'épaule de son frère. Parfois Rasdir lui tendait également un bras inquiet pour l'aider à garder l'équilibre ou lui faire changer de rythme, selon la progression du groupe et le nombre d'yeux suspicieux qui observaient la scène.

Marcher depuis la masure abandonnée où il avait été soigné jusqu'à là où Briala voulait les emmener -Mythal sait où?- lui coûta un immense effort. Le temps que les premiers soupirs de soulagement se fassent entendre, le mage avait un point sur le côté et la sueur lui coulait sur le front. Ses blessures ne s'étaient heureusement pas rouvertes, mais le fait qu'il ait refusé des soins magiques de la part de Kytha n'arrangeaient pas ses affaires. Enfin, cela lui apprendrait peut-être à vouloir jouer les fortes têtes...
Levant le menton qui semblait lui peser trois tonnes, Siha haussa un sourcil en voyant Briala pousser un Renart bâillonné et poings liés devant elle. La vision a un je ne sais quoi de surnaturel, et s'il ne pouvait pas sentir la tension meurtrière dans chacun des muscles de Sehariel, il aurait aisément conclu que sa faiblesse lui causait des hallucinations. Le pied toujours nu et incroyablement enflé ralentissait passablement sa marche, mais soudainement voir le coupable du massacre entre leurs mains sembla lever un peu du poids sur sa poitrine. Les membres de son clan étaient tous présents et il était le seul blessé. À croire que Mythal en avait ainsi décidé...

« Où va-t-on ? »

Son murmure sembla faire écho parmi les présents, qui se posaient tous la même question sans néanmoins oser la formuler. Grâce à sa grande taille il repéra Briala, qui s'arrêta tout à coup et se retourna vers eux. Son visage semblait aussi las que résolu. Où qu'elle puisse bien les emmener... on dirait que ce n'était que le début du voyage.

Mer 1 Mai 2019 - 3:39

Anonymous
Invité

Invité

Elle ressemblait à ces fantômes avec qui elle avait lié tant d'amitiés au fil des années. Pâle, les yeux hagards, la marche aléatoire. Kytha était incapable de faire face à ce qui venait de se produire. Lorsqu'elle avait enfin compris que les Felassan avaient été frappés d'un cuisant échec, que leur Flèche Demetri était tombée, elle était devenue aussi muette que les rues retenant leur souffle. Ça n'était qu'une mission ordinaire, non ? Rien de bien dangereux, non ? Ils étaient supposés avoir gagné. Elle était supposée rentrer au havre et continuer son livre. Rien de tout ça... Rien n'aurait dû se produire comme ça. Elle avait aidé les enfants, les malades et les vieillards à se glisser hors des regards, et juste comme ça, le plan avait tourné à la catastrophe.

Ils étaient mal préparés. Ça devait être sa faute, d'une certaine manière. C'était elle, la voix de la raison, celle qui rappelait à Siha et à Briala et à Sehariel et à tout le monde dans le clan qu'à côté de la rébellion, eux existaient encore. Il fallait rester détaché, après tout, garder la tête sur les épaules. La jeune elfe retint un haut-le-cœur. Pas tout le monde avait gardé sa tête. Quelques uns l'avaient au sol, dans une mare de sang.

Elle avait peur. Peur des représailles, certes, mais surtout peur de ce que l'échec changerait dans sa famille adoptive. La haine et la colère étaient des pentes affreusement glissantes.

Kytha suivait les siens de près, les yeux rivés sur les blessés. Même si elle portait une confiance absolue en Briala, un regard vers l'espionne lui fit comprendre que le temps pressait. Certains ne survivraient pas jusqu'à l'extérieur de la cité. Rongée par l'inquiétude, elle se tourna vers Siha, tenant à peine debout. Il refusait d'être aidé avant les autres, ou quelque chose d'irréfléchi dans le genre, et pour un instant elle eu l'impression de revivre le départ de son frère aîné à nouveau. S'il refusait qu'elle ne le soigne... Elle n'était pas prête pour devenir Archiviste. Elle ne supporterait jamais le poids du clan, de la révolte, de la spirale mélodramatique dans laquelle elle se laissait emporter, sur ses épaules. Le temps pressait.

Ils continuèrent de se faufiler discrètement dans le dédale de Val Royeaux. Ses doigts tracèrent quelques sortilèges pour leur faciliter la tâche, brouillant délicatement la séparation entre le monde physique et l'Immatériel. Kytha avait été laissée plutôt indemne pendant la tragédie, autant que possible, et il lui restait encore une réserve concrète de magie. Assez pour le moment, en tout cas. Même si son ventre se tordait d'angoisse à l'idée d'être la seule mage en état d'aider ; et ses pensées se tournèrent à nouveau vers Siha, cédant lentement à la peur. Elle ne fut pas soulagée lorsque le groupe s'arrêta devant un bâtiment en ruines. Plus simplement... tiédie. Sauvée de la crise d'anxiété.

« Où va-t-on ? » chuchota l'Archiviste, porte-parole des questions du clan entier.

Kytha s'approcha de Briala avant qu'elle ne puisse répondre, de sorte qu'elles puissent être face à face. Elle tenta de garder sa posture, mais ses mots s'étranglèrent dans un hoquet sanglotant.

« Nous devons quitter Val Royeaux au plus vite. S-s'il te plaît. Certains sont d-déjà en train de mourir. »

Jeu 2 Mai 2019 - 20:57

Anonymous
Invité

Invité


Elle voit leur peur, elle voit leur tristesse, leur lassitude. Et dans ses yeux noisette, ces émotions se mêlent à la colère et à la détermination. Le voyage ne fait que commencer, mais elle sait comment adoucir leurs cœurs, leur donner de l'espoir. La voix de Siha résonne dans l'assemblée à laquelle elle fait désormais face, vérifiant que tout le monde a bien suivi la marche. Elle ne sait pas comment lui répondre, sans soulever des inquiétudes plus importantes. Elle préfère lui montrer. Kytha s'approche d'elle, et lui fait face. Plus que quiconque, la tristesse dans la voix de la Première de son ami, cette petite qui a su contrairement à beaucoup l'attendrir... Le cœur de Briala se serre, se fend. Elle glisse la main sur la joue de la jeune femme, pose ses lèvres sur son front en un mouvement tendre, maternel.

« Ne t'en fais pas. Nous y sommes presque. »

Elle recule, englobe une dernière fois l'assemblée dans son regard, et pénètre les ruines par une faille dans un mur, assez étroite pour passer inaperçue, mais assez large pour permettre aux blessés d'entrer. Le couloir à droite, l'escalier caché sous les décombres, la porte à gauche, puis le passage dérobé à droite de la bibliothèque. Elle connait ce chemin par cœur, pour l'avoir fait des centaines, des milliers de fois. Enfin, face à elle, l'immense pièce bordée de statues anciennes et de miroirs. En son centre, leur objectif, un gigantesque miroir aux bordures taillées et sculptées finement. Des feuilles de vignes, du lierre, et un hahl splendide aux cornes qui se terminent en des centaines de petites fleurs des champs. Un chef d'oeuvre, mais surtout leur porte de sortie.

Elle s'approche du miroir, de l'eluvian, en tenant toujours près d'elle le meurtrier, le bourreau, Renart. Elle attend, tranquillement, sûre d'elle, que le reste du cortège entre dans la pièce. Ils doivent se serrer, mais ils finissent par tous arriver. Des murmures s'échangent, des interrogations. Une vague d'espoir, peut-être ?

Pas besoin de discours. Elle se place face au miroir, et sous les yeux de tous, murmure une phrase de manière à ce que nul ne l'entende. Le code, celui qu'elle a choisi il y a un an, qu'elle a gardé pour elle tout ce temps. Elle n'est pas encore prête à le confier à quiconque. Le miroir s'illumine devant elle, devant tous, et prend une teinte bleutée, instable, marbrée de violet et de gris.

Enfin, elle se retourne.
Et fait face aux siens.
Sa voix résonne dans la pièce.

« Nous rentrons à la maison, mes amis. »

Ven 3 Mai 2019 - 19:54

Anonymous
Invité

Invité

Ses yeux las oscillèrent entre le profil chargé de Briala et les traits chagrinés de Kytha, qui semblait absorber le désespoir et la douleur de la situation telle une éponge. Rassuré de l'avoir dans son champ de vision Siha n'osa néanmoins pas croiser directement son regard, la honte et la culpabilité le rongeant jusqu'à la moelle. Il n'avait pas force de se disputer avec elle ou lui expliquer la raison de son entêtement. Se déplacer sans devoir être transporté lui demandait par ailleurs toute sa concentration, alors pour le moment il s'accordait le luxe égoïste de la savoir aussi en sécurité qu'il était possible de l'être en de telles circonstances.

Quelques mots brefs furent échangés, et lorsque le groupe arriva enfin dans une sorte de vaste pièce aux muraux anciens, Briala prit naturellement la tête des opérations. Siha fronça les sourcils, plus par inquiétude que manque de confiance. Sa peau fut parcourue d'un crépitement désagréable, une sensation familière en présence d'endroits où le Voile était anormalement fin. Frissonnant, il était resté à observer la maître-espionne avec un air d'incrédulité, comme si tout cela semblait tout droit sorti de ses rêves. Ou de ses cauchemars, pour ce qu'il en savait...

« Qu'est-ce que... » Trop de questions se bousculaient dans son esprit encombré, et aucune ne trouvait la priorité tellement tout ceci était surréaliste. Incapable de formuler quoi que ce soit de cohérent, l'archiviste demeura immobile.

Comme d'habitude Rasdir sembla cependant saisir la tension ambiante sans devoir ouvrir la bouche, et il mit momentanément de côté son masque de fanfaron. Posant une main amicale sur l'épaule de Kytha, il lui glissa quelques mots de réconfort maladroit, n'osant trop l'approcher pour un câlin qui pourrait être malvenu. Cela ne l'empêcha pas d'ouvrir les bras en grand au cas où elle voudrait s'y loger, tandis que des murmures se levaient de plus en plus forts dans la salle.

« Comment... a-t-elle trouvé un tel artefact ? » Murmura-t-il enfin, chaotiquement, si bas que seul son frère put l'entendre.

« Je l'ignore, lethallen. » Répondit platement Sehariel, manifestement aussi surpris.

« Pourquoi... ?! »

Son corps s'agita d'incompréhension et de révolte, une colère noire et aveugle qui refaisait surface avec le maigre restant de ses forces. Là tout de suite tout le reste lui semblait secondaire. Tout ce qui lui restait gravé au fer rouge sur la conscience, c'était qu'une citadine avait pris et était en train d'utiliser un objet dont l'histoire, la valeur et surtout le pouvoir la dépassaient complètement. Et puis comment une non mage, quelqu'un sans la moindre connaissance sur leurs traditions avait-elle bien pu apprendre à contrôler un Eluvian ?!

Ses membres se débattirent pour échapper à la prise de son jumeau, qui bien plus en forme, n'eut aucun mal à le retenir. Passant ses bras autour de lui tout en essayant de soutenir son précaire équilibre, Sehariel posa une main à l'arrière de son crâne et joignit son front au sien comme tant de fois depuis leur enfance. Le chasseur murmura en dalatien pour l'apaiser, ce qui faute de le faire taire eut le don de le faire arrêter de gigoter. La douleur causée par sa respiration trop laborieuse finit par avoir raison de sa colère qui, bien que toujours présente, fut au moins tenue en laisse.

« Plus tard, nous aurons des réponses plus tard. Je te le promets. » Il soupira et ancra Siha les deux pieds sur terre par son toucher, qu'il fit en sorte de ne jamais rompre complètement. « La sécurité des nôtres passe avant tout. »

La magie elfique semblait de toute façon l'appeler telle l'aimant d'une vie passée, l'insoupçonné héritage qui lui appartenait de droit. Levant ses yeux ambrés vers l'Eluvian, le métamorphe sentit les larmes lui monter aux yeux. Dans le pâle reflet mouvant du miroir brillaient des lumières uniquement visibles que par-delà le Voile. De part et d'autre du portail apparurent de grands arbres aux branches courbes, chargés de fleurs blanches et corail, agités par un vent invisible. D'une beauté indicible et intemporelle, ils prêtaient une singulière haie d'honneur à ceux trop longtemps restés loin de chez eux.

Les non mages autour de lui se mirent à les voir aussi quoique moins clairement, leur lien avec l'Immatériel n'étant pas aussi fort. Les murmures se mirent à grandir en conséquence, la plupart des présents n'ayant aucune idée de ce dans quoi ils s'embarquaient. La fascination et la peur se mélangèrent dans la poitrine de Siha, qui tendit naturellement une main pour saisir celle de Kytha.
Intérieurement il rageait plus fort que jamais, contre le monde et contre lui-même plus que tout. Pourtant il n'y eut que douceur dans ce contact qui se voulait rassurant. Sans un mot il força un sourire, ravala l'aigreur qui lui corrodait la langue,... et mena les siens à travers la porte qui leur avait été ouverte.

Contenu sponsorisé


Permission de ce forum:

Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum