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~ Bienvenue en Orlaïs ~
Le duel était donc surprenant ? Bon, oui, d’accord, pour quelqu’un qui ne venait pas d’Orlaïs, l’idée d’un combat à mort à cause d’un mot oublié était une idée … Étrange et barbare. Au moins, ça permettait à la Championne d’aborder cet aspect pour compléter son petit enseignement improvisé.
La Comtesse avait apprécié cette petite teinte de fierté de la part de Marek. Il était un guerrier, un Garde, après tout. Dans le fond, elle n’avait pas dit ça pour le prendre de haut, mais plutôt pour montrer son intérêt de protéger la réputation politique de la Garde. Mais bon. Elle n’allait pas s’épuiser à expliquer ce point. Elle avait prouvé bien suffisamment ce qu’elle pouvait faire pour eux.
Une fois sur la piste de danse, ses mains se posèrent avec respect sur son corps et sa remarque amusée fît sourire Béatrix. Profitant de leur proximité, leur corps commençant à peine à suivre le rythme de la musique, elle lui répondit en lui susurrant à l’oreille.
La nuance était beaucoup plus colorée que cela. Sûrement une bonne partie des invités de Béatrix portaient sur eux une arme cachée dans une manche, une botte, ou n’importe où. Avec le temps, la Championne de Célène que l’interdiction du port d’arme ne s’appliquait qu’aux armes apparentes. C’était bien pour ça que les rassemblements sociaux orlésiens se colorisaient bien trop souvent et facilement de rouge.
Le pas de leur danse incertaine commençait doucement à s’améliorer lorsque Marek manifesta de manière orale que, en effet, il essayait de se souvenir et de comprendre tout ce qui voguait dans ce partage de connaissances.
À peine ce souffle quitta ses lèvres qu’il décida de prendre le rythme. Malgré le fait que la guerrière s’attende à ce que le Garde prenne un peu plus d’initiative, elle fût agréablement surprise par la fluidité et la complémentarité de leurs mouvements. Leur petite valse se termina sur une petite vrille conclue par le bras musclé de Marek se refermant autour de la taille de Béatrix qui chavirait à moitié dans le vide. Quelques convives applaudirent poliment en chuchotant entre eux. Béatrix, le regard rivé dans celui de Marek, n’entendit même pas un seul mot de leur commérage jusqu’à ce qu’il la redresse. Le rythme devint alors plus lent, au grand plaisir des couples mariés et des jeunes tourtereaux. Béatrix, elle, se racla légèrement la gorge.
Elle s’éloigna avec Marek sur quelques mètres avant de se retourner vers lui.
 | “ Étonnement, pas tant que ça. Les duels sont surtout une affaire de Chevalier, donc on est allé au plus simple. Contrairement aux Nobles apeurés, on ne s’inquiète pas des armes utilisées, même si on voit l’aide magique d’un mauvais œil. Ce sont des combats à morts et servent à venger un honneur bafoué. Nous pouvons choisir un champion, aussi. Habituellement, une question de titre ne va pas là, mais Gaspard mène ce qui deviendra peut-être l’un des plus grands mouvements politiques de l’Empire. Il s’assure de garder une main de fer sur ses acquis. „ |
La Comtesse avait apprécié cette petite teinte de fierté de la part de Marek. Il était un guerrier, un Garde, après tout. Dans le fond, elle n’avait pas dit ça pour le prendre de haut, mais plutôt pour montrer son intérêt de protéger la réputation politique de la Garde. Mais bon. Elle n’allait pas s’épuiser à expliquer ce point. Elle avait prouvé bien suffisamment ce qu’elle pouvait faire pour eux.
Une fois sur la piste de danse, ses mains se posèrent avec respect sur son corps et sa remarque amusée fît sourire Béatrix. Profitant de leur proximité, leur corps commençant à peine à suivre le rythme de la musique, elle lui répondit en lui susurrant à l’oreille.
| “ C’est ma réception, Marek. Si quelqu’un peut déroger à mes propres règles, c’est bien moi. „ |
La nuance était beaucoup plus colorée que cela. Sûrement une bonne partie des invités de Béatrix portaient sur eux une arme cachée dans une manche, une botte, ou n’importe où. Avec le temps, la Championne de Célène que l’interdiction du port d’arme ne s’appliquait qu’aux armes apparentes. C’était bien pour ça que les rassemblements sociaux orlésiens se colorisaient bien trop souvent et facilement de rouge.
Le pas de leur danse incertaine commençait doucement à s’améliorer lorsque Marek manifesta de manière orale que, en effet, il essayait de se souvenir et de comprendre tout ce qui voguait dans ce partage de connaissances.
| “ Si vous souhaitez vivre le jeu à pleine dent et triompher en son sein, oui, en effet. „ |
À peine ce souffle quitta ses lèvres qu’il décida de prendre le rythme. Malgré le fait que la guerrière s’attende à ce que le Garde prenne un peu plus d’initiative, elle fût agréablement surprise par la fluidité et la complémentarité de leurs mouvements. Leur petite valse se termina sur une petite vrille conclue par le bras musclé de Marek se refermant autour de la taille de Béatrix qui chavirait à moitié dans le vide. Quelques convives applaudirent poliment en chuchotant entre eux. Béatrix, le regard rivé dans celui de Marek, n’entendit même pas un seul mot de leur commérage jusqu’à ce qu’il la redresse. Le rythme devint alors plus lent, au grand plaisir des couples mariés et des jeunes tourtereaux. Béatrix, elle, se racla légèrement la gorge.
| “ Je pense que j’ai assez dansé pour l’année. Laissons la piste aux amoureux. „ |
Elle s’éloigna avec Marek sur quelques mètres avant de se retourner vers lui.
| “ Bon, maintenant que je viens de vous faire vivre l’une des choses les plus orlésiennes possible, dîtes-moi. Il y a des sujets que vous voulez aborder ? Des choses que vous voulez découvrir son notre Empire ou mon domaine ? „ |
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La danse menée avait commencé à enivrer Marek, il devait bien l'admettre. Ils valsèrent alors un moment, échangeant parfois au sujet d'Orlaïs. Elle lui expliqua un peu plus en détail les us et coutumes propres aux duels. Des combats à mort entre chevaliers : cela fit sourire Marek qui ne put s'empêcher de songer que cela ressemblait fort à des duels puérils qu'on pouvait trouver dans un mauvais conte ou au sein des récits chevaleresques exagérés. Le but, semblait-il, était généralement de redorer le blason d'un honneur bafoué. Le garde des ombres trouvait la pratique exagérée, il y avait bien des moyens de gagner ou regagner son honneur sans se mettre à mort.
"Chacun se bat pour ce qui lui fait défaut." songea t-il, expirant par les narines, l'air amusé. Il se gardait bien d'exprimer ce genre de pensées à voix haute, surtout ici. Il risquait de se mettre à dos bien du monde, sinon.
Il oublia bien vite ces quelques pensées amusantes qui trottaient plus tôt dans son esprit pour s'en remettre pleinement à la danse. La compagnie de la comtesse de Ménil n'avait rien de désagréable, bien au contraire. Il se surprit même à apprécier les quelques messes-basses qu'elle vint lui glisser à l'oreille :
"Peut-être aurais-je du garder une dague dissimulée quelque part, moi aussi."
Était-il entrain de commencer à apprécier les messes-basses et les chuchotements ou était-ce plutôt la présence de la comtesse qui le mettait relativement à l'aise ? Pensant passer un moment ennuyeux coincé parmi tout un tas de peignes-culs orlésiens, il était finalement en train de danser avec une femme qui semblait partager des centres d'intérêts communs avec lui. Il n'avait guère fait attention à la comtesse elle-même jusqu'alors, aussi prit-il le temps de l'étudier d'un œil attentif. Il lui aurait donné une trentaine d'années, à peu de choses près son propre âge. Plus petite que lui, un visage relativement doux, bien épargné et propre, contrastant largement avec le sien, creusé et abîmé par la chaleur des Anderfels. Des yeux bleus - gris, Marek n'aurait su dire, lui donnait cependant un air sérieux. Une main postée fermement contre la hanche de la championne de Celène, il pouvait avoir un bref aperçu de sa carrure. Elle lui paraissait assez fine, quoique musclée et athlétique, ce qui n'avait rien d'étonnant venant d'une combattante. C'était une femme agréable, tant dans son attitude que dans sa posture, jusqu'à maintenant.
Ils achevèrent finalement leur danse, Marek entraînant la comtesse dans une dernière vrille. Le rythme changea alors et Béatrix invita Marek à poursuivre plus loin, s'éloignant de la piste pour reprendre la discussion plus loin. Elle le questionna alors brièvement, lui proposant de poser de nouvelles questions en quête d'informations et de connaissances sur Orlaïs.
"Et bien, maintenant que nous en sommes là, pourquoi ne pas parler un peu des gardes d'Orlaïs. Des nouveaux, j'entends. La défaite a été cuisante à l'Inébranlable.
Certains voient alors d'un mauvais œil le retour d'une nouvelle garnison. La réputation du Commandeur Von Raijer la précède et elle se dote d'un recruteur. Vous avez déjà eu affaire à elle, je présume ? J'aimerai aussi connaître la position des différents acteurs orlésiens au sujet de la garde, si vous en savez assez à ce sujet.
Je suis aussi curieux de savoir ce que c'est que d'être la championne de Celène. De quoi sont faites les journées d'une championne, comment vous y êtes arrivée. Simple curiosité, cela dit, je ne brigue pas le poste."
Il y avait de quoi ouvrir des nouveaux sujets et Marek avait hâte d'en savoir plus au sujet de Béatrix et de ses opinions.
"Chacun se bat pour ce qui lui fait défaut." songea t-il, expirant par les narines, l'air amusé. Il se gardait bien d'exprimer ce genre de pensées à voix haute, surtout ici. Il risquait de se mettre à dos bien du monde, sinon.
Il oublia bien vite ces quelques pensées amusantes qui trottaient plus tôt dans son esprit pour s'en remettre pleinement à la danse. La compagnie de la comtesse de Ménil n'avait rien de désagréable, bien au contraire. Il se surprit même à apprécier les quelques messes-basses qu'elle vint lui glisser à l'oreille :
"Peut-être aurais-je du garder une dague dissimulée quelque part, moi aussi."
Était-il entrain de commencer à apprécier les messes-basses et les chuchotements ou était-ce plutôt la présence de la comtesse qui le mettait relativement à l'aise ? Pensant passer un moment ennuyeux coincé parmi tout un tas de peignes-culs orlésiens, il était finalement en train de danser avec une femme qui semblait partager des centres d'intérêts communs avec lui. Il n'avait guère fait attention à la comtesse elle-même jusqu'alors, aussi prit-il le temps de l'étudier d'un œil attentif. Il lui aurait donné une trentaine d'années, à peu de choses près son propre âge. Plus petite que lui, un visage relativement doux, bien épargné et propre, contrastant largement avec le sien, creusé et abîmé par la chaleur des Anderfels. Des yeux bleus - gris, Marek n'aurait su dire, lui donnait cependant un air sérieux. Une main postée fermement contre la hanche de la championne de Celène, il pouvait avoir un bref aperçu de sa carrure. Elle lui paraissait assez fine, quoique musclée et athlétique, ce qui n'avait rien d'étonnant venant d'une combattante. C'était une femme agréable, tant dans son attitude que dans sa posture, jusqu'à maintenant.
Ils achevèrent finalement leur danse, Marek entraînant la comtesse dans une dernière vrille. Le rythme changea alors et Béatrix invita Marek à poursuivre plus loin, s'éloignant de la piste pour reprendre la discussion plus loin. Elle le questionna alors brièvement, lui proposant de poser de nouvelles questions en quête d'informations et de connaissances sur Orlaïs.
"Et bien, maintenant que nous en sommes là, pourquoi ne pas parler un peu des gardes d'Orlaïs. Des nouveaux, j'entends. La défaite a été cuisante à l'Inébranlable.
Certains voient alors d'un mauvais œil le retour d'une nouvelle garnison. La réputation du Commandeur Von Raijer la précède et elle se dote d'un recruteur. Vous avez déjà eu affaire à elle, je présume ? J'aimerai aussi connaître la position des différents acteurs orlésiens au sujet de la garde, si vous en savez assez à ce sujet.
Je suis aussi curieux de savoir ce que c'est que d'être la championne de Celène. De quoi sont faites les journées d'une championne, comment vous y êtes arrivée. Simple curiosité, cela dit, je ne brigue pas le poste."
Il y avait de quoi ouvrir des nouveaux sujets et Marek avait hâte d'en savoir plus au sujet de Béatrix et de ses opinions.
![Bienvenue en Orlaïs [PV : Marek] - Page 2 Latest?cb=20150523145513](https://vignette.wikia.nocookie.net/dragonage/images/5/55/Text_ico.png/revision/latest?cb=20150523145513)
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Leur danse tirait sur sa fin lorsque l’hôte ressentit le sourire amusé de Marek altérer l’atmosphère. Cela titillait la curiosité de Béatrix, mais elle n’osa pas questionner le Garde. D’une manière ou d’une autre, la discussion qui pouvait en découler allait assurément prendre une mauvaise pente. Elle préféra laisser couler et, rapidement, son compagnon répliqua, ce qui lui colla un sourire amusé à elle aussi.
Elle sentit alors le regard du recruteur anders la détailler respectueusement, même sa poigne sensiblement changer pour évaluer discrètement sa musculature. Cela ne lui déplaisait pas, elle avait l’habitude d’être scrutée en profondeur. Mais, normalement, c’était pour évaluer ses atouts guerriers, voir ses faiblesses, pas ses attraits en tant que femme. Elle était flattée. La Comtesse se demandait ce que Marek pensait d’elle. Il la voyait sous son plus beau jour ! Sans son armure, sans sa paranoïa, sans son regard dur, il devait sûrement se faire une excellente première impression. Si c’était le cas, son avis personnel envers elle ne pouvait que se dégrader au fil des rencontres. Ils finiraient bien par avoir une conversation sur Gaspard et il verrait sa haine, sa loyauté malsaine envers Célène, le bain de complot dans lequel elle trempait constamment et la danse de pouvoir dans laquelle elle s’épuisait sans arrêt. S’il réussissait à creuser, il finirait par voir qu’elle n’était pas aussi valeureuse qu’elle le prétendait.
Oubliant tout ces démons qui hantaient ses nuits et se cachaient dans son ombre, Béatrix attira son invité hors de la piste pour souffler un peu. Prenant une nouvelle coupe, la brune s’ouvrit au Garde en le laissant prendre le contrôle de la conversation et parler de ce qu’il souhaitait, lui donnant aussi l’opportunité d’en apprendre plus sur elle. Il commença par parler de la Garde, ce qui n’étonnait pas l’Orlésienne. C’était un recruteur, il devait connaître la position et l’influence de la Garde dans le contexte orlésien pour bien faire son travail et éviter de se prendre un renvoi du territoire. Il évoqua Tullia et sa mauvaise réputation. Ah, la mauvaise manie de regarder les aspects inutiles au poste. Si les nobles détournaient les yeux de leur richesse, ils verraient que la folie de Tullia n’altérait en rien sa capacité à commander.
Béatrix prit une pause pour réfléchir à ses prochains mots. Elle avait l’occasion de ternir Gaspard et ses alliés. Mais était-ce sage ? Pas vraiment. L’honnêteté était toujours une meilleure carte avec les Gardes, elle garderait sa langue de vipère pour la noblesse.
Deux petites pistes pour la mission de Marek. Intérieurement, la Championne espérait qu’il ne soit pas trop efficace et qu’il prenne tous les mages sous l’aile du Griffon. Si seulement elle pouvait savoir où ils se cachaient … Marek étendu sa curiosité vers Béatrix et ses questions créèrent un sourire mystérieux sur les lèvres de la femme.
| “ Comme vous avez remarqué, vous ne vous êtes pas fait fouiller. Presque personne ne respecte les règles, mais ils ne se font pas prendre. Une autre des merveilleuses nuances que je peux surpasser en étant Championne. Et j’en suis très heureuse. „ |
Elle sentit alors le regard du recruteur anders la détailler respectueusement, même sa poigne sensiblement changer pour évaluer discrètement sa musculature. Cela ne lui déplaisait pas, elle avait l’habitude d’être scrutée en profondeur. Mais, normalement, c’était pour évaluer ses atouts guerriers, voir ses faiblesses, pas ses attraits en tant que femme. Elle était flattée. La Comtesse se demandait ce que Marek pensait d’elle. Il la voyait sous son plus beau jour ! Sans son armure, sans sa paranoïa, sans son regard dur, il devait sûrement se faire une excellente première impression. Si c’était le cas, son avis personnel envers elle ne pouvait que se dégrader au fil des rencontres. Ils finiraient bien par avoir une conversation sur Gaspard et il verrait sa haine, sa loyauté malsaine envers Célène, le bain de complot dans lequel elle trempait constamment et la danse de pouvoir dans laquelle elle s’épuisait sans arrêt. S’il réussissait à creuser, il finirait par voir qu’elle n’était pas aussi valeureuse qu’elle le prétendait.
Oubliant tout ces démons qui hantaient ses nuits et se cachaient dans son ombre, Béatrix attira son invité hors de la piste pour souffler un peu. Prenant une nouvelle coupe, la brune s’ouvrit au Garde en le laissant prendre le contrôle de la conversation et parler de ce qu’il souhaitait, lui donnant aussi l’opportunité d’en apprendre plus sur elle. Il commença par parler de la Garde, ce qui n’étonnait pas l’Orlésienne. C’était un recruteur, il devait connaître la position et l’influence de la Garde dans le contexte orlésien pour bien faire son travail et éviter de se prendre un renvoi du territoire. Il évoqua Tullia et sa mauvaise réputation. Ah, la mauvaise manie de regarder les aspects inutiles au poste. Si les nobles détournaient les yeux de leur richesse, ils verraient que la folie de Tullia n’altérait en rien sa capacité à commander.
| “ L’Inébranlable est une triste histoire qui montre les dangers du cœur noble, mais surtout des dangers de Tévinter. Je suis heureuse que la Garde se soit relevée et rassurée de voir que l’Inquisition ne vous a pas tourné le dos. Je connais Tullia, en effet. Et je suis de l’avis que c’est une bonne Commandante et que notre noblesse devrait vous laisser vous gérer. Vous savez ce dont vous avez besoin, notre jugement est inutile et ceux qui désapprouvent ses méthodes seront les premiers à venir pleurer à Térébinthe lorsqu’un archidémon se posera sur leur toit ou qu’un Ogre défonce leurs murs. „ |
Béatrix prit une pause pour réfléchir à ses prochains mots. Elle avait l’occasion de ternir Gaspard et ses alliés. Mais était-ce sage ? Pas vraiment. L’honnêteté était toujours une meilleure carte avec les Gardes, elle garderait sa langue de vipère pour la noblesse.
| “ J’ai rencontré Tullia il n’y a pas si longtemps. Pendant un temps, je cherchais des alliés à l’extérieur de l’Empire pour mettre plus de pression sur Gaspard et, avec les évènements du 5e Enclin, j’ai oublié que vous ne vous impliquiez pas politiquement. Après de longues conversations avec Célène, nous sommes d’accord pour dire que vous devez reprendre votre place en Orlaïs. Vous avez prouvé votre valeur à cinq reprises, on ne peut pas vous tenir rigueur pour une erreur causée par une seule personne. Cette fête est une manière de faire comprendre à mes alliés que c’est dans cette direction que nous devons avancer. Gaspard, par contre, ne pense que par l’épée. Tout ce qu’il voudra, peu importe le temps qui s’écoule, c’est de faire de vous l’un de ses armées d’élite. Tous les cadeaux, toutes les faveurs, tous les sourires … Tout sera fait pour vous amadouer et avoir une chance de vous utiliser pour ses conquêtes. Pour le reste de la noblesse, ça varie, mais c’est souvent caractérisé par le Lion qu’ils soutiennent. Et pour ce qui en est des elfes et des mages … Vous êtes sûrement une échappatoire inespérée, mais je ne peux pas trop m’avancer. „ |
Deux petites pistes pour la mission de Marek. Intérieurement, la Championne espérait qu’il ne soit pas trop efficace et qu’il prenne tous les mages sous l’aile du Griffon. Si seulement elle pouvait savoir où ils se cachaient … Marek étendu sa curiosité vers Béatrix et ses questions créèrent un sourire mystérieux sur les lèvres de la femme.
| “ La Championne de l’Impératrice, ou le Champion, d’ailleurs, est comme le garde du corps ultime. Logiquement, nous sommes supposés rester près de Sa Majesté Impériale en tout temps. Dans mon cas, avec la guerre civile … Je ne devrais pas vous en parler, mais je suis beaucoup plus nomade. Je suis le symbole de confiance de Célène, donc je fais beaucoup de chose qui lui rendent énormément service dans la guerre. Je suis également son porte-parole. Tout ce que je dis et tout ce que je fais signifie qu’elle le dit et qu’elle le fait, c’est beaucoup de responsabilités. Sinon, mon ascension est horriblement ordinaire. J’ai fait la guerre sur le front jusqu’à la disparition de Michel et je suis allée à Val Royaux pour voir si je pouvais le remplacer et j’ai été choisie. Je ne sais toujours pas si c’est pour mes compétences ou ma loyauté sans faille. Et vous, comment devient-on Garde et comment devient-on recruteur ? Il faut des conditions particulières ? „ |
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Visiblement, le respect vis à vis du port des armes était tout à fait relatif. Marek s'en voulu presque de ne pas avoir gardé ne serait-ce qu'une dague à la ceinture. On l'avait maintes fois mis en garde au sujet des réceptions orlésiennes qui tournaient parfois mal. Il estimait toutefois ne pas être en danger à cette réception. Elle était de moindre taille et il était tombé avec des alliés des gardes de Térébinthe. C'était sûrement la raison pour laquelle Tullia s'était permise de l'envoyer à sa place, elle devait bien savoir qu'il ne risquait pas grand-chose.
Quelque peu soulagé par les propos tenus à l'égard de la garde, Marek put rapidement se rendre compte que Béatrix soutenait pleinement son commandeur et sa démarche. Il ne put toutefois s'empêcher de garder une certaine part de méfiance. Championne de Célène ou pas, guerrière ou pas, la guerre entre les deux lions faisait toujours rage et chacun semblait déterminé à faire chuter son opposant. Aussi l'anders ne fut pas étonné quand la Championne de l'Impératrice vint le mettre en garde au sujet des manœuvres de Gaspard vis à vis de son ordre. Là où Célène semblait vouloir soutenir les gardes et les pousser de l'avant, Gaspard semblait vouloir faire d'eux une vraie garde d'élite. Une idée saugrenue qui n'avait absolument rien à voir avec le but premier des gardes des ombres. Cette simple pensée suffit à arracher un nouveau sourire amusé à Marek.
"Je peux comprendre les craintes et les envies de la noblesse. Nos précédents confrères se sont laissé abusés par Tévinter. Le commandeur Von Raijer a très bien compris cela et les nouveaux gardes sont bien formés, je peux vous l'assurer. J'espère que nous n'aurons pas à tomber sur un archidémon ou sur des ogres dans les parages."
Marek s'affubla d'un nouveau sourire, presque mélancolique. Cela faisait un moment qu'il n'avait plus côtoyé d'engeances. Dans les Anderfels, c'était souvent elles qui vous tombaient dessus mais par ici, tout était beaucoup plus calme à ce niveau. Il regrettait presque ses longues patrouilles sous le soleil cuisant des steppes stériles.
"Les gardes ne s'impliquent pas politiquement, il est vrai. Mais est-ce seulement possible ? Que fais-je ici ? Nous pouvons rester spectateurs aussi longtemps que possible, mais viendra toujours un moment où il deviendra nécessaire de faire des choix. Fut un temps où nous étions peut-être plus nombreux, plus respectés et un véritable symbole d'espoir pour Thédas. Aujourd'hui, la situation est plus que différente et ceux qui aspirent encore à la simple gloire et à l'individualisme sont condamnés."
Le garde des ombres n'en pensait pas moins. En temps de troubles, qu'ils soient politiques, d'origines Tévinter ou émanant des Tréfonds, il était toujours nécessaire de forger des alliances et de s'adapter pour assurer la pérennité des gardes des ombres. Béatrix en vint finalement aux elfes et aux mages, cas toujours délicat.
"Un échappatoire ? Vous entendez qu'ils se tournent vers les gardes pour échapper à leurs malheurs ? Le commandeur fait grand cas des recrutements, j'ai des consignes bien précises qu'il n'est pas nécessaire d'étaler ici, ce serait bien trop long et sûrement ennuyant.
Sachez seulement que nous mettons un point d'honneur à choisir avec attention. Contrairement aux idées reçues, nous n'enlevons toujours pas d'enfants ou nous n'enrôlons pas d'individus contre leur gré, à coups de Droit de Conscription."
Loin de penser que Béatrix était assez crédule pour donner crédit à ce genre de racontars, Marek était toutefois amusé de voir que l'on attribuait aux gardes ce genre d'actions. Des rumeurs infondées la plupart du temps, qu'il avait appris à oublier au fil des années de service. Tullia n'était pas friande de ce genre de démarche et lui non plus.
Finalement, la championne de Célène retourna ses propres questions contre Marek, l'interrogeant au sujet de sa profession.
"Compétences et loyauté sans faille peuvent aller de paire, à mon avis. Que de modestie.
Pour devenir garde, c'est assez simple ma foi. On vous embarque, de gré ou de force et si vous êtes assez déterminé, vous tiendrez le coup. On ne naît pas garde, en tout cas, on apprend à le devenir."
Marek resta volontairement évasif au sujet des recrutements et des méthodes employées une fois les recrues sélectionnées. Le mystère entourant la cérémonie de l'Union se devait d'être préservé. C'était ce qui valait la mauvaise réputation des recruteurs, personne ne savait vraiment comment se passaient les recrutements et ce que devaient endurer les personnes retenues pour passer à l'étape suivante. Il pouvait toutefois parler plus ouvertement de son poste de recruteur :
"Et bien, pour être recruteur, il faut commencer par avoir passé un peu de temps en que garde classique. Apprendre à connaître le fonctionnement des gardes, s'approprier cet univers particulier.
Je suis assez... Instable et plutôt actif, disons. Voyager ne me pose pas vraiment de problèmes, c'est pourquoi le poste a semblé être celui qui convenait le mieux. J'ai l'occasion de voir du pays, de rencontrer des gens. Il faut donc savoir faire preuve de détachement, au risque de se retrouver mêlé à bien des histoires en chemin."
Marek ne put s'empêcher de sourire, une énième fois. Il parlait comme un bon petit soldat mais il se retrouvait lui-même embarqué dans ces histoires, en chemin. C'était aussi pourquoi il appréciait tant sa fonction. Ses journées ne se ressemblaient presque jamais quand il était sur les routes.
"Il y a donc quelques conditions à respecter. Il faut avoir l'aval et la confiance de ses supérieurs pour mener à bien ce genre de mission. Vous êtes intéressée ? Je peux vous conscrire sur le champ."
Marek s'amusait maintenant de la situation, se permettant une première boutade. Il espérait qu'elle ne le prenne pas trop mal, toutefois.
Quelque peu soulagé par les propos tenus à l'égard de la garde, Marek put rapidement se rendre compte que Béatrix soutenait pleinement son commandeur et sa démarche. Il ne put toutefois s'empêcher de garder une certaine part de méfiance. Championne de Célène ou pas, guerrière ou pas, la guerre entre les deux lions faisait toujours rage et chacun semblait déterminé à faire chuter son opposant. Aussi l'anders ne fut pas étonné quand la Championne de l'Impératrice vint le mettre en garde au sujet des manœuvres de Gaspard vis à vis de son ordre. Là où Célène semblait vouloir soutenir les gardes et les pousser de l'avant, Gaspard semblait vouloir faire d'eux une vraie garde d'élite. Une idée saugrenue qui n'avait absolument rien à voir avec le but premier des gardes des ombres. Cette simple pensée suffit à arracher un nouveau sourire amusé à Marek.
"Je peux comprendre les craintes et les envies de la noblesse. Nos précédents confrères se sont laissé abusés par Tévinter. Le commandeur Von Raijer a très bien compris cela et les nouveaux gardes sont bien formés, je peux vous l'assurer. J'espère que nous n'aurons pas à tomber sur un archidémon ou sur des ogres dans les parages."
Marek s'affubla d'un nouveau sourire, presque mélancolique. Cela faisait un moment qu'il n'avait plus côtoyé d'engeances. Dans les Anderfels, c'était souvent elles qui vous tombaient dessus mais par ici, tout était beaucoup plus calme à ce niveau. Il regrettait presque ses longues patrouilles sous le soleil cuisant des steppes stériles.
"Les gardes ne s'impliquent pas politiquement, il est vrai. Mais est-ce seulement possible ? Que fais-je ici ? Nous pouvons rester spectateurs aussi longtemps que possible, mais viendra toujours un moment où il deviendra nécessaire de faire des choix. Fut un temps où nous étions peut-être plus nombreux, plus respectés et un véritable symbole d'espoir pour Thédas. Aujourd'hui, la situation est plus que différente et ceux qui aspirent encore à la simple gloire et à l'individualisme sont condamnés."
Le garde des ombres n'en pensait pas moins. En temps de troubles, qu'ils soient politiques, d'origines Tévinter ou émanant des Tréfonds, il était toujours nécessaire de forger des alliances et de s'adapter pour assurer la pérennité des gardes des ombres. Béatrix en vint finalement aux elfes et aux mages, cas toujours délicat.
"Un échappatoire ? Vous entendez qu'ils se tournent vers les gardes pour échapper à leurs malheurs ? Le commandeur fait grand cas des recrutements, j'ai des consignes bien précises qu'il n'est pas nécessaire d'étaler ici, ce serait bien trop long et sûrement ennuyant.
Sachez seulement que nous mettons un point d'honneur à choisir avec attention. Contrairement aux idées reçues, nous n'enlevons toujours pas d'enfants ou nous n'enrôlons pas d'individus contre leur gré, à coups de Droit de Conscription."
Loin de penser que Béatrix était assez crédule pour donner crédit à ce genre de racontars, Marek était toutefois amusé de voir que l'on attribuait aux gardes ce genre d'actions. Des rumeurs infondées la plupart du temps, qu'il avait appris à oublier au fil des années de service. Tullia n'était pas friande de ce genre de démarche et lui non plus.
Finalement, la championne de Célène retourna ses propres questions contre Marek, l'interrogeant au sujet de sa profession.
"Compétences et loyauté sans faille peuvent aller de paire, à mon avis. Que de modestie.
Pour devenir garde, c'est assez simple ma foi. On vous embarque, de gré ou de force et si vous êtes assez déterminé, vous tiendrez le coup. On ne naît pas garde, en tout cas, on apprend à le devenir."
Marek resta volontairement évasif au sujet des recrutements et des méthodes employées une fois les recrues sélectionnées. Le mystère entourant la cérémonie de l'Union se devait d'être préservé. C'était ce qui valait la mauvaise réputation des recruteurs, personne ne savait vraiment comment se passaient les recrutements et ce que devaient endurer les personnes retenues pour passer à l'étape suivante. Il pouvait toutefois parler plus ouvertement de son poste de recruteur :
"Et bien, pour être recruteur, il faut commencer par avoir passé un peu de temps en que garde classique. Apprendre à connaître le fonctionnement des gardes, s'approprier cet univers particulier.
Je suis assez... Instable et plutôt actif, disons. Voyager ne me pose pas vraiment de problèmes, c'est pourquoi le poste a semblé être celui qui convenait le mieux. J'ai l'occasion de voir du pays, de rencontrer des gens. Il faut donc savoir faire preuve de détachement, au risque de se retrouver mêlé à bien des histoires en chemin."
Marek ne put s'empêcher de sourire, une énième fois. Il parlait comme un bon petit soldat mais il se retrouvait lui-même embarqué dans ces histoires, en chemin. C'était aussi pourquoi il appréciait tant sa fonction. Ses journées ne se ressemblaient presque jamais quand il était sur les routes.
"Il y a donc quelques conditions à respecter. Il faut avoir l'aval et la confiance de ses supérieurs pour mener à bien ce genre de mission. Vous êtes intéressée ? Je peux vous conscrire sur le champ."
Marek s'amusait maintenant de la situation, se permettant une première boutade. Il espérait qu'elle ne le prenne pas trop mal, toutefois.
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Contrairement à Tullia, Marek semblait beaucoup moins strict face à l’abstinence politique de la Garde des Ombres. Il levait des points très intéressants et marqua quelque qui avait peut-être échappé à Béatrix dans sa compréhension de l’Ordre. Ils devaient survivre. Pas comme un Seigneur ou un Roi le devait, c’était bien plus. C’était impératif, le monde reposait sur leurs épaules. Et donc, il y aurait des moments, peut-être comme ceux-ci, qui encourageraient les Gardes à faire certaines choses allant contre les fondements de leur Ordre pour pouvoir rester vaillant et prêt à la prochaine ascension d’un Archidémon. Silencieusement, la Comtesse se félicita d’être si diplomate et compétente avec eux. Si Marek pouvait influencer la Commandeur-Garde par rapport à la Guerre des Lions, cela changeait absolument tout.
Béatrix reprit son souffle. Son air était impassible, elle ne demandait aucune faveur au recruteur. Comme depuis son arrivée, elle lui donnait des outils, s’accrochant à l’infime espoir que cela ne soit pas un jour favorable à Gaspard.
L’avis de l’hôte sur les Elfes et les mages sembla choquer ou prendre par surprise Marek. Il était en effet malhabile de parler ainsi de la Garde et Béatrix soupira devant cette bévue.
Béatrix écouta attentivement ce que Marek avait à dire sur la Garde et son rôle de recruteur. Elle cacha sa déception lorsqu’il resta évasif, comprenant la nécessité de ce choix. Beaucoup de mystères entouraient la Garde des Ombres, surtout le processus pour le devenir et, vu les siècles qui ont passé sans qu’une goutte se répande dans la culture générale, cela devait être sacrément important, voire vital. Il savait ce qu’il pouvait divulguer ou non. Elle fût agréablement surprise en voyant entre les lignes qu’il fallait beaucoup de sagesse pour être recruteur, bien plus qu’un recruteur ordinaire qui remplissait son rôle par charisme et empathie. Elle haussa un sourcil pour marquer son appréciation avant d’éclater de rire en secouant les bras de gauche à droite à la dernière suggestion de Marek.
Une lueur passa dans son regard gris tandis qu’un sourire fendit ses lèvres.
| “ Célène restera tout de même sur sa position. Pas d’alliance ou de demande de service à la Garde des Ombres. Vous faites votre boulot, protégez nos terres des engeances et, en échange, vous protégez nos terres et notre population du danger des engeances. Toutefois … Si jamais vous avez envie de favoriser un parti plus qu’un autre, vous n’avez qu’à nous prévenir discrètement si l’un des nôtres pactise avec des Venatoris pour que nous puissions régler le problème discrètement. Et l’inverse s’il s’agit de Gaspard. „ |
Béatrix reprit son souffle. Son air était impassible, elle ne demandait aucune faveur au recruteur. Comme depuis son arrivée, elle lui donnait des outils, s’accrochant à l’infime espoir que cela ne soit pas un jour favorable à Gaspard.
| “ Je voudrais vous aider avec l’influence des Venatoris et de Corypheus, mais la guerre civile m’en empêche. Voici notre vision de la réalité, bien que votre problème soit plus grave. Je ne vous dis pas quoi faire et je ne vous demande rien. Sachez-le. „ |
L’avis de l’hôte sur les Elfes et les mages sembla choquer ou prendre par surprise Marek. Il était en effet malhabile de parler ainsi de la Garde et Béatrix soupira devant cette bévue.
| “ En effet, mais avec le massacre de Val Royeaux, la rébellion des mages et l’explosion du Conclave, ça ne m’étonnerait pas que les candidatures augmentent sans cesse depuis quelques mois. Beaucoup de gens perdent tout ce qu’ils ont en ce moment. À leur place, tenter ma chance à la Garde des Ombres ferait partie de mes premières options. „ |
Béatrix écouta attentivement ce que Marek avait à dire sur la Garde et son rôle de recruteur. Elle cacha sa déception lorsqu’il resta évasif, comprenant la nécessité de ce choix. Beaucoup de mystères entouraient la Garde des Ombres, surtout le processus pour le devenir et, vu les siècles qui ont passé sans qu’une goutte se répande dans la culture générale, cela devait être sacrément important, voire vital. Il savait ce qu’il pouvait divulguer ou non. Elle fût agréablement surprise en voyant entre les lignes qu’il fallait beaucoup de sagesse pour être recruteur, bien plus qu’un recruteur ordinaire qui remplissait son rôle par charisme et empathie. Elle haussa un sourcil pour marquer son appréciation avant d’éclater de rire en secouant les bras de gauche à droite à la dernière suggestion de Marek.
| “ Jamais de la vie ! Pas maintenant, je veux dire. Les raisons sont évidentes. Je m’occuperai des Enclins une fois Célène enterrée … Si jamais j’en viens à considérer la Garde, vous serez le premier au courant. „ |
Une lueur passa dans son regard gris tandis qu’un sourire fendit ses lèvres.
| “ Mais attendez. Êtes-vous en train de sous-entendre que je ferais l’affaire ? „ |
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~ Bienvenue en Orlaïs ~
Le garde des ombres avait eu un moment de doute, mais sa dernière remarque était bien passée. Elle finit même par rire, c'est qu'elle avait bien saisi sa plaisanterie.
"Je plaisantais, bien sûr."
Il finit alors par sourire, brièvement, amusé par sa propre remarque après tout. Béatrix était plutôt de bonne compagnie et l'aidait à faire passer ce qui aurait pu être une soirée longue et ennuyante. Finalement, elle lui demanda si il pensait vraiment qu'elle pouvait faire l'affaire. On entrait là dans un sujet que Marek connaissait bien et auquel il avait souvent eu affaire.
"Pour être totalement franc, je pense qu'on ne sait jamais vraiment soi-même si on ferait l'affaire ou pas avant d'y être. C'est un peu un saut, les pieds joints et les yeux fermés. C'est une décision difficile à prendre, qu'on veuille recruter quelqu'un ou accepter un autre qui se présente de son propre chef.
Une fois entrés dans les rangs des gardes, impossible de remonter le temps ou d'inverser la tendance."
A mesure qu'il s'exprimait, Marek était redevenu de plus en plus sérieux. Il savait bien ce que tous ces recrutements impliquaient, il avait vu bien des recrues fébriles au moment fatidique, certaines se relever, d'autres tomber. Lui-même se souvenait de l'âpre douleur qu'il avait ressenti après avoir bu le sang de ses ennemis.
"Enfin, je note votre intérêt pour la garde tout de même. Et je comprends que vous ayez fort à faire en ce moment. Lors de mes voyages j'ai pu voir les ravages de la guerre. J'aimerai pouvoir vous aider moi aussi, mais il est préférable que chacun s'occupe de ses problèmes les plus pressants avant de se pencher sur autre chose."
Il sourit une nouvelle fois, tout aussi brièvement. Être la championne de Célène ne devait pas être de tout repos non plus, surtout en temps de guerre civile. Il se sentait presque compatissant : on attribuait bien vite le mérite ou les fautes d'un ordre ou d'un groupe à ses représentants sans penser à ce dont il devaient faire face quotidiennement. Il se laissa alors aller à un élan de sympathie :
"Je me dois de vous remercier, au fait. Je suis arrivé ici sans connaître personne, je m'attendais à passer un long moment dans un coin tout seul. Finalement, vous m'aiguillez sur la situation orlésienne et je ne vois même plus le temps passer.
D'ailleurs, j'accapare tout votre temps jusqu'à maintenant. Vos invités ne vont pas penser que je m'impose ou que vous leur faites défaut ?"
A peine eut-il posé sa question que Marek regarda autour de lui pour aviser les différents convives. Tout le monde semblait absorbé dans sa discussion, mais il put tout de même noter plusieurs regards fuiter dans leur direction. Il s'amusa alors à soutenir le regard de quelques-uns, qui eurent bien vite fait de détourner le leur comme si de rien n'était. Ils devaient penser qu'il n'avait aucun manière ou qu'il faisait tâche ici : Marek s'en amusait déjà intérieurement. Il en revint finalement à Béatrix :
"Que fait-on durant les réceptions orlésiennes, d'ailleurs ? A part boire, danser et discuter bien sûr."
"Je plaisantais, bien sûr."
Il finit alors par sourire, brièvement, amusé par sa propre remarque après tout. Béatrix était plutôt de bonne compagnie et l'aidait à faire passer ce qui aurait pu être une soirée longue et ennuyante. Finalement, elle lui demanda si il pensait vraiment qu'elle pouvait faire l'affaire. On entrait là dans un sujet que Marek connaissait bien et auquel il avait souvent eu affaire.
"Pour être totalement franc, je pense qu'on ne sait jamais vraiment soi-même si on ferait l'affaire ou pas avant d'y être. C'est un peu un saut, les pieds joints et les yeux fermés. C'est une décision difficile à prendre, qu'on veuille recruter quelqu'un ou accepter un autre qui se présente de son propre chef.
Une fois entrés dans les rangs des gardes, impossible de remonter le temps ou d'inverser la tendance."
A mesure qu'il s'exprimait, Marek était redevenu de plus en plus sérieux. Il savait bien ce que tous ces recrutements impliquaient, il avait vu bien des recrues fébriles au moment fatidique, certaines se relever, d'autres tomber. Lui-même se souvenait de l'âpre douleur qu'il avait ressenti après avoir bu le sang de ses ennemis.
"Enfin, je note votre intérêt pour la garde tout de même. Et je comprends que vous ayez fort à faire en ce moment. Lors de mes voyages j'ai pu voir les ravages de la guerre. J'aimerai pouvoir vous aider moi aussi, mais il est préférable que chacun s'occupe de ses problèmes les plus pressants avant de se pencher sur autre chose."
Il sourit une nouvelle fois, tout aussi brièvement. Être la championne de Célène ne devait pas être de tout repos non plus, surtout en temps de guerre civile. Il se sentait presque compatissant : on attribuait bien vite le mérite ou les fautes d'un ordre ou d'un groupe à ses représentants sans penser à ce dont il devaient faire face quotidiennement. Il se laissa alors aller à un élan de sympathie :
"Je me dois de vous remercier, au fait. Je suis arrivé ici sans connaître personne, je m'attendais à passer un long moment dans un coin tout seul. Finalement, vous m'aiguillez sur la situation orlésienne et je ne vois même plus le temps passer.
D'ailleurs, j'accapare tout votre temps jusqu'à maintenant. Vos invités ne vont pas penser que je m'impose ou que vous leur faites défaut ?"
A peine eut-il posé sa question que Marek regarda autour de lui pour aviser les différents convives. Tout le monde semblait absorbé dans sa discussion, mais il put tout de même noter plusieurs regards fuiter dans leur direction. Il s'amusa alors à soutenir le regard de quelques-uns, qui eurent bien vite fait de détourner le leur comme si de rien n'était. Ils devaient penser qu'il n'avait aucun manière ou qu'il faisait tâche ici : Marek s'en amusait déjà intérieurement. Il en revint finalement à Béatrix :
"Que fait-on durant les réceptions orlésiennes, d'ailleurs ? A part boire, danser et discuter bien sûr."
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~ Bienvenue en Orlaïs ~
Lorsque Marek avoua sa petite plaisanterie, Béatrix prit une autre gorgée de vin en laissant son regard sur l’homme, regard brûlant de défi. Comme si elle défiait Marek de la conscrire là, maintenant. Après tout, c’était à la Garde qu’il y avait les combats les plus difficiles et les plus mortels. Heureusement, sa loyauté infaillible envers Célène l’empêchait d’observer cette possibilité … Et ferait de la Championne une Garde exécrable. Le recruteur développa un peu plus sur le concept de Garde des Ombres, insistant surtout sur l'irréversibilité de la chose. Elle avait déjà entendu ce genre de paroles et de sous-entendu de la part de Tullia et, ce qui semblait être un secret bien tisselé, cela l’intriguait réellement.mmandeur-Garde par rapport à la Guerre des Lions, cela changeait absolument tout.
C’était une question à l’aveugle. Béatrix n’avait pas du tout idée de ce que Marek pouvait révéler ou pas, mais elle tentait le coup. Pour sa propre curiosité. Un sourire plein de respect avec une teinte de cynisme marqua son visage pâle lorsque Marek évoqua qu’il était sage, primordial, même, de gérer leurs problèmes avant de s’occuper des autres. Béatrix hocha la tête à l’affirmative.
Il ne fallait pas croire que Béatrix ne s’intéressait pas à la guerre, au contraire. Cette guerre était sa vie, elle avait tellement risqué, tellement vécu, tellement gagné, tellement perdu … Cette guerre faisait partie d’elle, la Dame ne perdait simplement pas de vue l’objectif de paix et d’unité, pas par pouvoir, mais par conscience que Gaspard était son seul rempart pour réellement travailler pour un monde meilleur. Toutes les atrocités qu’elle pouvait commettre entre temps, elle y répondrait la tête haute face à Andrasté. Marek enchaina avec des remerciements envers son hôte avant de s’inquiéter des devoirs de Béatrix, ce qui la fit éclater de rire.
Servant à nouveau les coupes, la discussion suivi son cours et le Garde semblait s’impatienter ou, plutôt, commencer à s’ennuyer. Sa curiosité le poussait vraiment à bouger et tout découvrir, ce qui faisait plaisir à la Comtesse. Elle allait répondre lorsque son portier se présenta rapidement et chuchota quelque chose à son oreille. Un messager épuisé … Sa main caressant instinctivement la lame cachée dans sa tenue, Béatrix soupira.
Le duo se rendit jusqu’au hall de la demeure Ménil où un homme en sueur, épuisé vidait une cruche d’eau d’une traite, son visage s’éclairant en voyant Marek, comme si son fardeau venait de se volatiliser, mais son regard restait grave.
Remarquant l’attention de tout le monde sur le messager, Béatrix décida d’intervenir.
| “ Qu’est-ce qui empêche un Garde de simplement partir et refaire sa vie dans un autre pays ? J’imagine bien que vous tous vous n’êtes pas mystérieux à ce point par plaisir, mais ne connaissant pas les limites de ce que vous gardez pour vous et ma surprise face au … Devoir de fidélité qui pourrait être perçu comme étant encore plus vital que ma propre paranoïa envers la protection de Célène me rend énormément curieuse. „ |
C’était une question à l’aveugle. Béatrix n’avait pas du tout idée de ce que Marek pouvait révéler ou pas, mais elle tentait le coup. Pour sa propre curiosité. Un sourire plein de respect avec une teinte de cynisme marqua son visage pâle lorsque Marek évoqua qu’il était sage, primordial, même, de gérer leurs problèmes avant de s’occuper des autres. Béatrix hocha la tête à l’affirmative.
| “ Oui. Cela me désole qu’une guerre puérile empêche à notre glorieux empire d’aider à résister contre la fin du monde. Je travaille corps et âme, jour après jour, à y mettre fin pour pouvoir me déployer dans les conflits qui importent réellement, croyez-moi. „ |
Il ne fallait pas croire que Béatrix ne s’intéressait pas à la guerre, au contraire. Cette guerre était sa vie, elle avait tellement risqué, tellement vécu, tellement gagné, tellement perdu … Cette guerre faisait partie d’elle, la Dame ne perdait simplement pas de vue l’objectif de paix et d’unité, pas par pouvoir, mais par conscience que Gaspard était son seul rempart pour réellement travailler pour un monde meilleur. Toutes les atrocités qu’elle pouvait commettre entre temps, elle y répondrait la tête haute face à Andrasté. Marek enchaina avec des remerciements envers son hôte avant de s’inquiéter des devoirs de Béatrix, ce qui la fit éclater de rire.
| “ S’ils s’attendaient à ce que je sois une bonne hôte, ils se sont mit un doigt dans l’oeil. Ils sont là pour faire plaisir à Célène et à ma mère, c’est évident. C’est déjà un miracle que je m’occupe de tout ça, que je porte ce diadème de merde et que j’aie survécue jusqu’à votre arrivée. „ |
Servant à nouveau les coupes, la discussion suivi son cours et le Garde semblait s’impatienter ou, plutôt, commencer à s’ennuyer. Sa curiosité le poussait vraiment à bouger et tout découvrir, ce qui faisait plaisir à la Comtesse. Elle allait répondre lorsque son portier se présenta rapidement et chuchota quelque chose à son oreille. Un messager épuisé … Sa main caressant instinctivement la lame cachée dans sa tenue, Béatrix soupira.
| “ On se fait interrompre par des visiteurs indésirables. Venez, on va voir qui se fait le plaisir de déranger ma modeste soirée. „ |
Le duo se rendit jusqu’au hall de la demeure Ménil où un homme en sueur, épuisé vidait une cruche d’eau d’une traite, son visage s’éclairant en voyant Marek, comme si son fardeau venait de se volatiliser, mais son regard restait grave.
| “ Garde Marek !! Enfin ! C’est Tullia … „ |
Remarquant l’attention de tout le monde sur le messager, Béatrix décida d’intervenir.
| “ Vous devriez en discuter à l’étage, hors de portée des oreilles nobles. Assurez-vous juste de ne pas vous éloigner du balcon pour que je puisse garder un oeil sur vous. „ |
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