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La Force ou la Ruse
Les mains de Florian tremblaient lorsqu’il saisit un peu malgré lui le papier que lui donna Béatrix mais la jeune femme ne s’attarda pas à son côté. Elle ne vit pas la concentration de Florian changer et se focaliser sur les lignes d’encres qui s’étalaient sous ses yeux. Elle avait déjà quitté la pièce lorsque le duc eut enfin la clarté d’esprit de réagir. Il se dirigea vers la porte, la toucha du bout des doigts puis sembla réaliser que c’était trop tard et se tourna vers la tasse. Il la vida dans la plante verte sur son bureau et s’assit, le visage entre les mains.
Le capitaine quant à lui devait mettre à profit le peu de temps qu’il restait avant le dîner pour faire entrer des hommes armés dans le château. Ils n’étaient pas exactement autorisés à entrer dans les murs mais cela pouvait s’arranger. Tout ce que le capitaine lui dit fût « faites-moi confiance ». Il avait déjà un plan. Contrairement à ce que pensait Arnault, tous les gardes de la maisonnée n’étaient pas loyaux, certains hommes de Florian résidaient encore dans les murs et ils étaient de précieux alliés qui n’avaient pas attendu avant de venir le voir et de lui proposer leur aide. Si hommes armés Béatrix voulait, hommes armés elle aurait.
Lorsque le dîner fut servi, on envoya Nara chercher Béatrix. La servante mena la Championne vers la salle à manger où tout le monde était déjà attablé. Les enfants se tenaient loin de leur oncle et une place vide était restée aux côtés de Florian, attendant la comtesse avec l’évidence de la mascarade que l’on aurait réservé à la fiancée de l’aînée de la maison. L’art du noble jeu, comment faire passer une insulte pour une marque de respect.
Florian était étrangement calme, comparé à la scène qu’il avait faite dans son bureau. Il ne semblait pas tout à fait ancré dans l’instant présent mais il s’était changé pour ses habits du soir et contrairement à Arnault et sa femme, ne portait pas de masque. Son visage aimable, quoi qu’un peu troublé, fixait son assiette avec insistance avant que la jeune femme s’approche.
- « Madame de Ménil, quelle joie de vous recevoir. » Il se leva et lui accorda une révérence qui manquait un peu d’adresse mais qui était fort à propos et lui tendit la main pour la guider jusqu’à sa place, lui tira la chaise comme il était de bon ton de le faire puis prit à nouveau place sur sa propre chaise. « Je dois m’excuser pour mon comportement de tout à l’heure, on m’a fait savoir que vous m’aviez rendu visite pendant ma crise et que malgré mon remède je ne m’étais pas montré très…. Présent ? J’espère que vous pardonnerez mon égarement. »
Arnault roula des yeux derrière son masque.
- « Florian, n’agace donc pas la Comtesse avec tes excuses, tu n’y peux rien, tes crises sont irrégulières et ce n’est pas comme si tu avais le contrôle de tes actes. Tu ferais mieux de reprendre des forces, mange, sinon c’est la fatigue qui va provoquer une rechute. »
Florian pinça les lèvres devant ce flagrant manque de respect mais ne pipa mot. Il se contenta de glisser un sourire contrit à Béatrix.
Le capitaine quant à lui devait mettre à profit le peu de temps qu’il restait avant le dîner pour faire entrer des hommes armés dans le château. Ils n’étaient pas exactement autorisés à entrer dans les murs mais cela pouvait s’arranger. Tout ce que le capitaine lui dit fût « faites-moi confiance ». Il avait déjà un plan. Contrairement à ce que pensait Arnault, tous les gardes de la maisonnée n’étaient pas loyaux, certains hommes de Florian résidaient encore dans les murs et ils étaient de précieux alliés qui n’avaient pas attendu avant de venir le voir et de lui proposer leur aide. Si hommes armés Béatrix voulait, hommes armés elle aurait.
Lorsque le dîner fut servi, on envoya Nara chercher Béatrix. La servante mena la Championne vers la salle à manger où tout le monde était déjà attablé. Les enfants se tenaient loin de leur oncle et une place vide était restée aux côtés de Florian, attendant la comtesse avec l’évidence de la mascarade que l’on aurait réservé à la fiancée de l’aînée de la maison. L’art du noble jeu, comment faire passer une insulte pour une marque de respect.
Florian était étrangement calme, comparé à la scène qu’il avait faite dans son bureau. Il ne semblait pas tout à fait ancré dans l’instant présent mais il s’était changé pour ses habits du soir et contrairement à Arnault et sa femme, ne portait pas de masque. Son visage aimable, quoi qu’un peu troublé, fixait son assiette avec insistance avant que la jeune femme s’approche.
- « Madame de Ménil, quelle joie de vous recevoir. » Il se leva et lui accorda une révérence qui manquait un peu d’adresse mais qui était fort à propos et lui tendit la main pour la guider jusqu’à sa place, lui tira la chaise comme il était de bon ton de le faire puis prit à nouveau place sur sa propre chaise. « Je dois m’excuser pour mon comportement de tout à l’heure, on m’a fait savoir que vous m’aviez rendu visite pendant ma crise et que malgré mon remède je ne m’étais pas montré très…. Présent ? J’espère que vous pardonnerez mon égarement. »
Arnault roula des yeux derrière son masque.
- « Florian, n’agace donc pas la Comtesse avec tes excuses, tu n’y peux rien, tes crises sont irrégulières et ce n’est pas comme si tu avais le contrôle de tes actes. Tu ferais mieux de reprendre des forces, mange, sinon c’est la fatigue qui va provoquer une rechute. »
Florian pinça les lèvres devant ce flagrant manque de respect mais ne pipa mot. Il se contenta de glisser un sourire contrit à Béatrix.
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Le temps passa lentement tandis que Béatrix attendait le repas. Elle éplucha mentalement les mots qu’elle pouvait utiliser et les possibles pièges dans lesquels elle pouvait tomber ce soir-là tandis qu’elle faisait mine de discuter avec quelques-uns de ses soldats. Finalement, la frêle Nala finie par se présenter en demandant à la Championne de la suivre. Suivant la servante, Béatrix entra dans la salle d’un air solennel. Remerciant d’un hochement de tête Nala, elle approcha de la table, remarquant très vite la place de chaque membre de la famille. Sans hésiter ou montrer la moindre trace d’inconfort, elle prit place sur le siège libre à côté de Florian, prenant le temps de replacer correctement le fourreau tenant son épée, la sangle portant son bouclier et sa cape immaculée.
Florian lui offrit ses excuses et, en souhaitant lui offrir un sourire charmant, ses lèvres s’étirèrent en une grimace gênée. En même temps, on ne lui avait jamais appris à faire des vrais sourires sur commande !
Arnault, quant à lui, ne manqua pas l’occasion pour ridiculiser son frère avec une politesse inégalable. L’ainé ne répondit pas tandis que Béatrix laissa s’échapper un profond soupir. Elle inspira alors grandement pour se calmer et être prête pour ce qu’elle allait faire. La Comtesse se leva, posant comme d’habitude sa main sur son épée, et se présenta devant la table, devant Arnault.
Béatrix bomba légèrement le torse, ramenant ses épaules vers l’arrière, un air froid, intransigeant et impérieux au visage.
Béatrix se rapprocha de la table et posa ses mains sur la surface en bois pour se pencher légèrement vers son opposant, sa voix était semblable à un chuchotement.
Avant qu’il puisse profiter de leur proximité, Béatrix se retira et recula de quelques pas.
Florian lui offrit ses excuses et, en souhaitant lui offrir un sourire charmant, ses lèvres s’étirèrent en une grimace gênée. En même temps, on ne lui avait jamais appris à faire des vrais sourires sur commande !
 | “ Ne vous inquiétez pas, Florian. Je suis sûre que nous aurons tout le temps qu’il faut pour rattraper ce moment perdu ! „ |
Arnault, quant à lui, ne manqua pas l’occasion pour ridiculiser son frère avec une politesse inégalable. L’ainé ne répondit pas tandis que Béatrix laissa s’échapper un profond soupir. Elle inspira alors grandement pour se calmer et être prête pour ce qu’elle allait faire. La Comtesse se leva, posant comme d’habitude sa main sur son épée, et se présenta devant la table, devant Arnault.
 | “ Contrairement à vous, Cher Duc, je ne me cacherai pas derrière des jolis mots. Vous savez tous pourquoi je suis ici, plus ou moins. Votre comportement, Arnault, attriste énormément notre Impératrice. Ces terres, comme toutes les terres d'Orlaïs, lui tiennent énormément à cœur. Vous voir les brûler ainsi est décevant, mais pas autant que votre comportement envers votre frère. Nous pensions que votre esprit vif vous aurait permis de trouver une solution pacifique, Arnault, mais vos récentes actions montrent que, en vérité, votre cœur est mené par le pouvoir et l'avarice. Pas l'amour familial ou l'amour d'Orlaïs. J'ai pour mandat de mettre fin à ce conflit le plus tôt possible et c'est ce que je vais faire. „ |
Béatrix bomba légèrement le torse, ramenant ses épaules vers l’arrière, un air froid, intransigeant et impérieux au visage.
 | “ Duc Arnault, moi, Béatrix de Ménil, je vous défie en duel à mort au nom du Duc Florian et de l'Impératrice Célène. Le vainqueur obtiendra les rennes de Castlenaud. „ |
Béatrix se rapprocha de la table et posa ses mains sur la surface en bois pour se pencher légèrement vers son opposant, sa voix était semblable à un chuchotement.
| “ Pour le bien de votre Duché, relevez le défi. Et, pour le bien de votre famille, choisissez un champion. „ |
Avant qu’il puisse profiter de leur proximité, Béatrix se retira et recula de quelques pas.
 | “ Alors, Duc Arnault, quelle est votre décision ? Avez-vous ne serait-ce qu’une once d’honneur vibrant toujours dans votre esprit ? „ |
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l’affront fut clair. Prononcer un duel à table après avoir insulté le chef de famille sur sa façon de gérer sa famille avait jeté un froid polaire sur l’assemblée. Rapidement, la duchesse de Castelnaud se leva et envoya ses enfants se coucher, ordonnant à l’intendant de les faire diner dans leur chambre.
Lentement, Arnault posa sa serviette sur la table alors que Florian se mettait à rire, son hilarité avait quelque chose de déplacé mais prouvait au moins qu’il avait conscience de ce qui se passait devant ses yeux. Il releva un regard vers son petit frère et son regard était dur.
- « S’il lui restait quelque honneur, il combattrait lui même ou il enverrait sa femme ou son herboriste... » dit il d’un ton sarcastique. « Mais il va appeler la belle Evelyn… Il faut bien qu’elle serve à quelque chose à part froisser ses draps quand sa femme a mal à la tête. »
Arnault se leva d’un bon et frappa du poing sur la table.
- « Je t’ai déjà dit de cesser ces bêtises ! Personne ici ne t’empoisonne et certainement pas moi ni ma femme. Nous avons fait venir cet herboriste de Val Royaux pour prendre soin de toi ! Et laisse Evelyne en dehors de tes délires ! Cette femme est droite et pure comme tu n’en connaîtra aucune ! »
Florian ricana et se leva à son tour, plus vacillant que son frère, la lumière du chandelier l’aveuglant un instant.
- « Je suis sûre qu’elle fait pénitence après que tu sois venu pleurer dans son giron de t’être marié avec une mégère empoisonneuse ! »
- « IL SUFFIT ! » hurla Arnault. « Ça n’a que trop duré. Comtesse, je relève votre défi, Nara, allez chercher Evelyn, nous descendons dans le patio. Je vous préviens Championne, cette provocation envers l’héritier légitime du duché de Castelnaud causera la mort de mon frère pour trahison si vous perdez. J’espère que vos hommes auront l’estomac assez solide pour ramener votre tête et la sienne à votre impératrice. »
Il quitta la pièce et descendit au patio. Florian s’approcha de Béatrix et prit son bras pour la mener vers le patio. De part son état, il se tenait plus à elle qu’il ne la soutenait, mais il était à peu près concentré sur ce qui se passait.
- « Je vous remercie… Evelyn est une guerrière aguerrie mais elle est trop à cheval sur les principes. Elle obéit à la lettre aux règles des duels. Si vous voulez l’avoir aisément, ne vous encombrez pas de tant de bêtises. Elle ne s’attendra pas à un coup en traitre. »
Ils arrivèrent lentement au patio, Evelyn était déjà là, dans son armure rutilante, avec sa lance, prête à en découdre.
Lentement, Arnault posa sa serviette sur la table alors que Florian se mettait à rire, son hilarité avait quelque chose de déplacé mais prouvait au moins qu’il avait conscience de ce qui se passait devant ses yeux. Il releva un regard vers son petit frère et son regard était dur.
- « S’il lui restait quelque honneur, il combattrait lui même ou il enverrait sa femme ou son herboriste... » dit il d’un ton sarcastique. « Mais il va appeler la belle Evelyn… Il faut bien qu’elle serve à quelque chose à part froisser ses draps quand sa femme a mal à la tête. »
Arnault se leva d’un bon et frappa du poing sur la table.
- « Je t’ai déjà dit de cesser ces bêtises ! Personne ici ne t’empoisonne et certainement pas moi ni ma femme. Nous avons fait venir cet herboriste de Val Royaux pour prendre soin de toi ! Et laisse Evelyne en dehors de tes délires ! Cette femme est droite et pure comme tu n’en connaîtra aucune ! »
Florian ricana et se leva à son tour, plus vacillant que son frère, la lumière du chandelier l’aveuglant un instant.
- « Je suis sûre qu’elle fait pénitence après que tu sois venu pleurer dans son giron de t’être marié avec une mégère empoisonneuse ! »
- « IL SUFFIT ! » hurla Arnault. « Ça n’a que trop duré. Comtesse, je relève votre défi, Nara, allez chercher Evelyn, nous descendons dans le patio. Je vous préviens Championne, cette provocation envers l’héritier légitime du duché de Castelnaud causera la mort de mon frère pour trahison si vous perdez. J’espère que vos hommes auront l’estomac assez solide pour ramener votre tête et la sienne à votre impératrice. »
Il quitta la pièce et descendit au patio. Florian s’approcha de Béatrix et prit son bras pour la mener vers le patio. De part son état, il se tenait plus à elle qu’il ne la soutenait, mais il était à peu près concentré sur ce qui se passait.
- « Je vous remercie… Evelyn est une guerrière aguerrie mais elle est trop à cheval sur les principes. Elle obéit à la lettre aux règles des duels. Si vous voulez l’avoir aisément, ne vous encombrez pas de tant de bêtises. Elle ne s’attendra pas à un coup en traitre. »
Ils arrivèrent lentement au patio, Evelyn était déjà là, dans son armure rutilante, avec sa lance, prête à en découdre.
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Béatrix arqua un sourcil en voyant les deux frères s’engager dans une joute verbale spectaculaire et elle due réprimer un sourire narquois en voyant Arnault perdre son calme et relever le défi dans un fracas. Finalement, Florian s’avérait être réellement utile. Ses sourcils se haussèrent un peu plus devant la menace du plus jeune, nullement impressionnée.
Béatrix laissa couler un sourire légèrement insolent. Oui, elle avait confiance en ses capacités, mais elle était loin de considérer ce combat comme étant gagné d’avance. Elle souhaitait simplement voir son opposant fulminer encore plus. Florian prit son bras et ils se dirigèrent ensemble vers le patio, où se déroulerait le duel. Elle écouta d’une oreille distraite ce que le Duc lui disait. Les informations s’encrèrent dans son cerveau et sa mémoire, mais la Comtesse était dans un état se rapprochant d’une transe, sa psyché et ses muscles se préparant au duel qu’elle allait livrer. Ils arrivèrent finalement devant Evelyn et la Dame l’a reconnu immédiatement. Plus jeune que Béatrix, elle avait un bon potentiel lorsqu’elle était à l’Académie. Elle portait une armure plus impressionnante que la sienne, mais sûrement plus lourde ainsi qu’une lance. Aucun bouclier en vue, elle devait donc se fier sur sa rapidité et la puissance de ses coups … Le gros désavantage que Béatrix voyait pour l’instant était le manque de portée pour rivaliser contre cette arme.
Elle détacha finalement sa longue cape et l’offrit à Florian, suivi rapidement de la plume jaune qui allait être une petite source de distraction pour la brune. Béatrix détacha la sangle tenant son bouclier sur son dos, laissant la pièce de cuir à Florian également et passa l’outil de protection à son bras gauche. Finalement prête à en découdre, la Championne s’avança vers Evelyn et, gardant la distance respectable, elle lui offrit une révérence.
Béatrix recula alors d’un pas et dégaina son épée. Une longue lame à la garde et la poigne ornées de pierres précieuses. Le seul luxe qu’elle s’était permis dans son attirail militaire. Se positionnant en posture défensive, ses jambes étaient solides, mais prête à se déplacer à n’importe quel instant. Le bouclier était levé et l’épée pointée vers la femme s’opposant à elle. Béatrix souhaitait d’abord voir comment Evelyn se battait, comprendre ses enchaînements, voir des faiblesses dans ses déplacements, ses postures, ses attaques. Même des vielles blessures pouvant altérer ses compétences. Après tout, vu son âge, elle avait sûrement très peu d’expérience sur le terrain lorsque la guerre des deux Lions avait éclaté.
| “ Faites attention à ce que vous dîtes, Votre Grâce. Je vous trouve très agressif envers la femme qui s’évertue à faire ce qu’il y a de mieux pour vos terres et votre famille. Et vous me voyez navrée de détruire ainsi tout vos espoirs. „ |
Béatrix laissa couler un sourire légèrement insolent. Oui, elle avait confiance en ses capacités, mais elle était loin de considérer ce combat comme étant gagné d’avance. Elle souhaitait simplement voir son opposant fulminer encore plus. Florian prit son bras et ils se dirigèrent ensemble vers le patio, où se déroulerait le duel. Elle écouta d’une oreille distraite ce que le Duc lui disait. Les informations s’encrèrent dans son cerveau et sa mémoire, mais la Comtesse était dans un état se rapprochant d’une transe, sa psyché et ses muscles se préparant au duel qu’elle allait livrer. Ils arrivèrent finalement devant Evelyn et la Dame l’a reconnu immédiatement. Plus jeune que Béatrix, elle avait un bon potentiel lorsqu’elle était à l’Académie. Elle portait une armure plus impressionnante que la sienne, mais sûrement plus lourde ainsi qu’une lance. Aucun bouclier en vue, elle devait donc se fier sur sa rapidité et la puissance de ses coups … Le gros désavantage que Béatrix voyait pour l’instant était le manque de portée pour rivaliser contre cette arme.
Elle détacha finalement sa longue cape et l’offrit à Florian, suivi rapidement de la plume jaune qui allait être une petite source de distraction pour la brune. Béatrix détacha la sangle tenant son bouclier sur son dos, laissant la pièce de cuir à Florian également et passa l’outil de protection à son bras gauche. Finalement prête à en découdre, la Championne s’avança vers Evelyn et, gardant la distance respectable, elle lui offrit une révérence.
| “ La mort plutôt que le déshonneur. „ |
Béatrix recula alors d’un pas et dégaina son épée. Une longue lame à la garde et la poigne ornées de pierres précieuses. Le seul luxe qu’elle s’était permis dans son attirail militaire. Se positionnant en posture défensive, ses jambes étaient solides, mais prête à se déplacer à n’importe quel instant. Le bouclier était levé et l’épée pointée vers la femme s’opposant à elle. Béatrix souhaitait d’abord voir comment Evelyn se battait, comprendre ses enchaînements, voir des faiblesses dans ses déplacements, ses postures, ses attaques. Même des vielles blessures pouvant altérer ses compétences. Après tout, vu son âge, elle avait sûrement très peu d’expérience sur le terrain lorsque la guerre des deux Lions avait éclaté.
| “ Ça fait longtemps qu’on s’est vu, Evelyn. À l’Académie, on priait beaucoup ensemble. Je pensais que tu étais aussi pieuse que moi et qu’on avait le même avis sur plusieurs choses. Et te voilà à coucher avec un homme marié … Pour quoi ? La soif de pouvoir ? Je comprends pourquoi tu as choisi de défendre Gaspard. Tu me déçois. „ |
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Arrivés dans le patio, Florian s’assit sur l’un des bancs qui longeaient les murs, les jambes tremblantes, le regard un peu hagard. Il semblait que les quelques minutes de concentration qu’il était parvenu à arracher l’avaient profondément épuisé. Il prit machinalement la cape de Béatrix et en recouvrit ses jambes comme une couverture. La plume jaune vint se poser sur ses genoux également, une main distraite la faisant tourner sur elle même entre ses doigts pâles, ainsi que le lien de cuir, qu’il plia et posa à côté de lui sur le banc.
Il sembla qu’il se désintéressait du duel, mais la vérité était certainement qu’il ne pouvait plus maintenir son attention. Il se remit à marmonner à voix basse des phrases incompréhensibles mais il semblait moins agité qu’il ne l’avait été dans le bureau.
Evelyn était aussi blonde que Béatrix était brune, et son armure bien qu’ornementée n’étais pas si lourde qu’elle paraissait. Il fallait de la souplesse et de l’adresse pour manier la lance. Ses cheveux semblaient légèrement humide, comme si elle venait de s’entraîner ou de combattre, sa lance touchait gracieusement le sol de sa pointe alors qu’elle attendait que Béatrix soit prête. La voyant s’avancer elle ôta un mouchoir de dentelle de sa manche et la donna à Arnault en gage de son allégeance dans le combat.
- « La mort plutôt que le déshonneur. » répéta-t-elle avec calme.
Elle se mit en position et attendit, mais visiblement, son adversaire préférait les commentaires graveleux à l’attaque. Elle leva les yeux au ciel.
- « Crois ce que tu veux, ce n’est pas moi qui aurait des enfants affublés de tares mentales lorsque j’aurais marié un usurpateur qui perd la tête. »
Elle fit tournoyer sa lance puis s’élança, le premier coup visait à percer au-delà du bouclier, le second à faucher les jambes et à la déséquilibrer. Une chose était certaine, elle avait mis à profit ses années à l’académie. Ses coups étaient précis et dangereusement puissants pour une femme de sa stature.
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Béatrix apprécia la politesse d’Evelyn avant le début du duel. Elle ne connaissait que très peu cette jeune femme et sa tentative de provocation n’eût aucun effet. Une bonne guerrière qui avait la tête sur les épaules et, surtout, qui savait garder la tête froide. Toutefois, elle se prêta à moitié au jeu de Béatrix. Sa remarque fit souffler la Championne du nez.
Evelyn s’élança alors, faisant tournoyer son arme. Ne se fiant pas à cette distraction, Béatrix garda plutôt un œil sur son jeu de jambes pour voir lorsqu’elle allait attaquer. Ses yeux se déplaçant rapidement sur son adversaire, la Comtesse vit le coup puissant se portant vers son bouclier. Evelyn était une Dame, comme elle, elle n’allait pas simplement s’épuiser sur le bouclier en espérant gagner un duel d’endurance. Elle allait sûrement faire un enchaînement, combinant puissance et agilité pour baisser la défense et blesser Béatrix. Cette dernière décida donc de guider la pointe de la lance avec son bouclier, déviant juste assez le coup pour ne pas être touchée. Bougeant avec agilité et expertise, Béatrix réussit à retourner la puissance d’Evelyn contre elle. Son adversaire, s’attendant à rencontrer une résistance, fut surprise et le poids de son coup la porta vers l’avant. Profitant de son déséquilibre et de son maniement de bouclier digne d’un maître, Béatrix la chargea de tout son poids. N’importe qui résistait difficilement à ce genre d’assaut, surtout lorsqu’il ou elle était dans une posture fragile. Si les réactions d’Evelyn étaient trop lentes, Béatrix pourrait en terminer rapidement.
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| “ Je vais m’inquiéter de ma progéniture lorsque j’aurai sauvé l’Empire. „ |
Evelyn s’élança alors, faisant tournoyer son arme. Ne se fiant pas à cette distraction, Béatrix garda plutôt un œil sur son jeu de jambes pour voir lorsqu’elle allait attaquer. Ses yeux se déplaçant rapidement sur son adversaire, la Comtesse vit le coup puissant se portant vers son bouclier. Evelyn était une Dame, comme elle, elle n’allait pas simplement s’épuiser sur le bouclier en espérant gagner un duel d’endurance. Elle allait sûrement faire un enchaînement, combinant puissance et agilité pour baisser la défense et blesser Béatrix. Cette dernière décida donc de guider la pointe de la lance avec son bouclier, déviant juste assez le coup pour ne pas être touchée. Bougeant avec agilité et expertise, Béatrix réussit à retourner la puissance d’Evelyn contre elle. Son adversaire, s’attendant à rencontrer une résistance, fut surprise et le poids de son coup la porta vers l’avant. Profitant de son déséquilibre et de son maniement de bouclier digne d’un maître, Béatrix la chargea de tout son poids. N’importe qui résistait difficilement à ce genre d’assaut, surtout lorsqu’il ou elle était dans une posture fragile. Si les réactions d’Evelyn étaient trop lentes, Béatrix pourrait en terminer rapidement.
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La remarque de Béatrix eut pour effet de faire sourire quelque peu narquoisement Evelyn.
- « A toi toute seule ? Je vois que ta tête n’a pas dégonflé depuis l’académie. Tu vas bientôt avoir du mal à trouver un casque à ta taille. »
Son coup de lance fut savamment déviée et le temps qu’elle rabaisse son arme, Beatrix chargeait. Elle n’eut pas d’autre choix que d’esquiver. Elle se ramassa sur elle même et roula sur le côté, changeant sa lance de main dans le processus. Il fallait qu’elle se défende, sa position n’était pas assez avantageuse pour une véritable attaque alors elle tenta de faucher les jambes de l’autre guerrière sous le fil de son bouclier. Dans la précipitation cependant, elle fut trop rapide et la lance dépassa les mollets de Beatrix avant qu’elle soit à la bonne distance. Evelyn dût se résoudre à attendre le prochain coup, dans sa position actuelle : un genou à terre, la lance ballante sur sa gauche.
Florian semblait toujours en difficulté, il regardait dans la direction générale du combat mais avait du mal à se concentrer. Il tournait la plume jaune entre ses doigts d’une main et de l’autre il caressait distraitement l’étoffe de la cape reposant sur ses genoux. S’il saisissait le déroulement des actions, rien ne le montrait. Il marmonnait dans le vide par moment tandis qu’Arnault se tordait les doigts en regardant intensément Evelyn.
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