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Maintenant que son estomac avait retrouvé le réconfort d'un repas chaud, et que Ragnar avait reçu les directions concernant la procédure d'accueil, Varric s'était fait silencieux. Quelque chose dans les mimiques d'ordinaire grandioses du thaumaturge lui indiquaient qu'un certain orage tempêtait sous son front plissé, et même les plaisanteries ne semblaient totalement faire mouche. Bien entendu le nain n'était pas sans suspecter que son absence remarquée pouvait être due à des raisons personnelles. Après tout s'il s'était agi d'une mission officielle il serait au courant. Certaines mauvaises langues le qualifieraient de curieux compulsif ou de fouine... mais il préférait largement sa version de « prévenant et attentionné ».
Quoi qu'il en soit il ne posa pas plus de questions concernant les motifs de son départ, et ne força pas non plus la conversation lorsque le tévintide sembla absorbé par ses pensées. 'Quel que soit le sujet de sa rêverie, c'est visiblement très prenant.' ne put-il s'empêcher d'observer, haussant un sourcil inquisiteur derrière la boisson portée à ses lèvres.
Terminant cette dernière d'une ultime traite volontaire le conteur se leva à son tour, fermement décidé à expédier sa promesse à l'Inquisitrice afin de pouvoir rentrer dans la douce chaleur de Fort-Céleste. C'est que depuis plusieurs jours il n'avait pas avancé d'un poil sur son script, et malheureusement son éditeur finirait par l'incendier de nouveau s'il ne parvenait pas à dépasser son blocage. Il soupira sans grande conviction, son esprit vagabond déjà en route vers les vapeurs odorantes de la taverne.
Levant brièvement les yeux vers Dorian, il lui offrit un sourire encourageant et un bref signe de tête. Depuis ces derniers mois ils avaient naturellement mis en place certains rituels, ces petites routines qui plus encore que la paie ou la satisfaction personnelle, leur permettaient de tenir le coup alors que le ciel continuait de se déchirer.
« Rendez-vous à l'heure et l'endroit habituels ? »
Lui dit-il simplement sans se retourner, avant de s'éclipser d'un pas rapide vers la tente des officiers. Ils allaient finir par le laisser rentrer... que ce soit par la promesse de quelques tournées ou à coups de carreaux au derrière.
***
Penché sur sa table attitrée au fond du rez-de-chaussée, Varric soupira pour la énième fois. Il avait migré ses affaires depuis le hall de la salle du trône dans l'espoir d'échapper aux ragots des Orlésiens masqués et autres défilés de doléants, mais hélas l'inspiration n'était toujours pas à portée de plume. Or ici plutôt que le bruit ambiant, c'était l'inhabituel calme qui le déstabilisait. D'après la tavernière seuls quelques rares rescapés étaient exempts de la draconienne inspection mensuelle de sire Rutherford, ce qui laissait la Charge et une poignée d'autres chanceux pour seule clientèle du jour.
« C'est bien ma veine... »
Lui qui était venu pour titiller son imagination et clairsemer ses idées de comédie humaine d'un peu d'exotisme se trouvait le bec dans l'eau... Pff. Quelle déception. Soupirant à nouveau il reposa sa plume et referma soigneusement l'encrier. La table déserte le mettait mal à l'aise, et le fait que Dorian ne soit toujours pas là le rendait pensif. S'il était courant que le nordique se fasse désirer par le chic d'un léger retard, ce n'était pas courant qu'il manque à l'appel.
Fronçant ses broussailleux sourcils, le nain se balança sur sa chaise dans un équilibre aussi précaire que confiant, à deux doigts de poser ses bottes sur la table. Cela dit il n'osa pas prendre cette liberté avec aussi peu de monde à la ronde, de peur de se faire chasser à coups de rouleau à pâtisserie. C'est que la tavernière perdait vraiment le sens de l'humour face à certains manques de manières... Ah la la. C'est que parfois l'auberge du Pendu lui manquait...
Quoi qu'il en soit il ne posa pas plus de questions concernant les motifs de son départ, et ne força pas non plus la conversation lorsque le tévintide sembla absorbé par ses pensées. 'Quel que soit le sujet de sa rêverie, c'est visiblement très prenant.' ne put-il s'empêcher d'observer, haussant un sourcil inquisiteur derrière la boisson portée à ses lèvres.
Terminant cette dernière d'une ultime traite volontaire le conteur se leva à son tour, fermement décidé à expédier sa promesse à l'Inquisitrice afin de pouvoir rentrer dans la douce chaleur de Fort-Céleste. C'est que depuis plusieurs jours il n'avait pas avancé d'un poil sur son script, et malheureusement son éditeur finirait par l'incendier de nouveau s'il ne parvenait pas à dépasser son blocage. Il soupira sans grande conviction, son esprit vagabond déjà en route vers les vapeurs odorantes de la taverne.
Levant brièvement les yeux vers Dorian, il lui offrit un sourire encourageant et un bref signe de tête. Depuis ces derniers mois ils avaient naturellement mis en place certains rituels, ces petites routines qui plus encore que la paie ou la satisfaction personnelle, leur permettaient de tenir le coup alors que le ciel continuait de se déchirer.
« Rendez-vous à l'heure et l'endroit habituels ? »
Lui dit-il simplement sans se retourner, avant de s'éclipser d'un pas rapide vers la tente des officiers. Ils allaient finir par le laisser rentrer... que ce soit par la promesse de quelques tournées ou à coups de carreaux au derrière.
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Penché sur sa table attitrée au fond du rez-de-chaussée, Varric soupira pour la énième fois. Il avait migré ses affaires depuis le hall de la salle du trône dans l'espoir d'échapper aux ragots des Orlésiens masqués et autres défilés de doléants, mais hélas l'inspiration n'était toujours pas à portée de plume. Or ici plutôt que le bruit ambiant, c'était l'inhabituel calme qui le déstabilisait. D'après la tavernière seuls quelques rares rescapés étaient exempts de la draconienne inspection mensuelle de sire Rutherford, ce qui laissait la Charge et une poignée d'autres chanceux pour seule clientèle du jour.
« C'est bien ma veine... »
Lui qui était venu pour titiller son imagination et clairsemer ses idées de comédie humaine d'un peu d'exotisme se trouvait le bec dans l'eau... Pff. Quelle déception. Soupirant à nouveau il reposa sa plume et referma soigneusement l'encrier. La table déserte le mettait mal à l'aise, et le fait que Dorian ne soit toujours pas là le rendait pensif. S'il était courant que le nordique se fasse désirer par le chic d'un léger retard, ce n'était pas courant qu'il manque à l'appel.
Fronçant ses broussailleux sourcils, le nain se balança sur sa chaise dans un équilibre aussi précaire que confiant, à deux doigts de poser ses bottes sur la table. Cela dit il n'osa pas prendre cette liberté avec aussi peu de monde à la ronde, de peur de se faire chasser à coups de rouleau à pâtisserie. C'est que la tavernière perdait vraiment le sens de l'humour face à certains manques de manières... Ah la la. C'est que parfois l'auberge du Pendu lui manquait...
Dorian Pavus
– Inquisition –
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« Une inspection surprise, paraît-il... À croire que sire Bouclette prend la procédure toujours au sérieux, même quand le ciel menace de s'écrouler sur nos têtes. Enfin... » Il soupira en roulant des yeux au plafond, évidemment conscient du mal nécessaire que pouvait être cette discipline de fer, en particulier avec des gens aussi différents rassemblés sous une même bannière. « J'imagine que c'est indispensable, même si cela ne fait pas mes affaires aujourd'hui. »
Tapotant son encrier d'une main distraitement bienveillante, le nain semblait trouver un étrange réconfort dans ce geste instinctif, comme s'il flattait un compagnon fidèle en ces temps troublés. Pour autant son visage soucieux sembla s'illuminer au moins en partie en voyant Dorian s'installer de l'autre côté de la table, et il lui adressa un sourire presque soulagé. Voilà au moins un peu de bonne compagnie, et pas n'importe laquelle : celle d'une des rares personnes qui comme lui, appréciait la délicatesse des écrits et la subtilité du théâtre au moins autant qu'un bon vin, ce qui n'était pas peu dire.
« Oh, vraiment ? Qu'est-il arrivé, auriez-vous donc fait une joyeuse rencontre sur le chemin de vos chambrées, ou bien l'Inquisitrice vous aurait-elle passé un savon pour avoir disparu en nous laissant fous d'inquiétude ? » Demanda-t-il sur le ton de la plaisanterie, bien qu'un fond de vérité y perce sans aucun doute.
« Dois-je conclure que je dois votre charmante présence à une soif pressante d'alcool et de ragots, ou bien avez-vous décidé de me confier un secret juteux ? La raison de votre escapade peut-être ? »
Varric n'avait pas grand espoir d'obtenir des informations personnelles aussi facilement, ou pas avant quelques verres en tout cas... Mais après tout il restait un nain ne passant jamais une occasion de faire des économies, et s'il y avait bien un trait qu'il ne perdrait sans doute jamais, c'était le goût du risque. Qui ne tente rien n'a rien...
Tapotant son encrier d'une main distraitement bienveillante, le nain semblait trouver un étrange réconfort dans ce geste instinctif, comme s'il flattait un compagnon fidèle en ces temps troublés. Pour autant son visage soucieux sembla s'illuminer au moins en partie en voyant Dorian s'installer de l'autre côté de la table, et il lui adressa un sourire presque soulagé. Voilà au moins un peu de bonne compagnie, et pas n'importe laquelle : celle d'une des rares personnes qui comme lui, appréciait la délicatesse des écrits et la subtilité du théâtre au moins autant qu'un bon vin, ce qui n'était pas peu dire.
« Oh, vraiment ? Qu'est-il arrivé, auriez-vous donc fait une joyeuse rencontre sur le chemin de vos chambrées, ou bien l'Inquisitrice vous aurait-elle passé un savon pour avoir disparu en nous laissant fous d'inquiétude ? » Demanda-t-il sur le ton de la plaisanterie, bien qu'un fond de vérité y perce sans aucun doute.
« Dois-je conclure que je dois votre charmante présence à une soif pressante d'alcool et de ragots, ou bien avez-vous décidé de me confier un secret juteux ? La raison de votre escapade peut-être ? »
Varric n'avait pas grand espoir d'obtenir des informations personnelles aussi facilement, ou pas avant quelques verres en tout cas... Mais après tout il restait un nain ne passant jamais une occasion de faire des économies, et s'il y avait bien un trait qu'il ne perdrait sans doute jamais, c'était le goût du risque. Qui ne tente rien n'a rien...
Dorian Pavus
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