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Far From Home
Another day in this carnival of souls
Another nights ends, end as quickly as it goes
The memories are shadows, ink on the page
And I can't seem to find my way home
Another nights ends, end as quickly as it goes
The memories are shadows, ink on the page
And I can't seem to find my way home
Music, Maestro ♪
***
A l’image du froid qui entravait ses membres, le temps semblait s’écouler au ralentis depuis que Sahren avait repris la route. Une expression étrange et approximative, si l’on considérait le fait qu’elle n’avait eut de cesse de voyager depuis qu’elle avait laissée derrière elle son Rivein natal. Mais, elle s'efforçait de chasser le remords de son esprit lorsqu’elle se pris soudain à songer à ses parents, à ses maître, aux forêts de feuillus, aux troupeaux qu’elle faisait paître lorsque l’herbe venait à manquer… Mais à quoi bon se voiler la face si personne ne pouvait voir le masque d’hypocrisie qui déformait le visage de ses pensées ? Car en ce moment même, elle était identique à une petite fille un peu trop bercée par les contes de fée lors de sa jeunesse, aujourd’hui incapable de s’épanouir auprès de son prince pas si charmant.
La comparaison n’avait d’ailleurs rien d’absurde.
Sahren s’était attendu à bien des choses en rejoignant la petite bande de contrebandiers. Mais même dans ses pires cauchemars, le visage rassurant de Rainerio surgissait comme un croissant de Lune apaisant les ténèbres environnants. Le visage de l’homme, à demi peint en blanc, l’avait effrayé lors de leur première rencontre. Mais maintenant, elle réalisait à quel point elle avait envie de le voir. Et pourtant, elle ne pouvait pas dire qu’elle n’avait pas été prévenue. Rainerio lui même lui avait pourtant enseigné bien des choses, et l’une d’entre elle éclairait à présent sa conscience, à l’instar d’un phare brillant dans l’obscurité :
« Tu dois t’efforcer de ne jamais attendre quoique ce soit. A propos de la vie, à propos des gens... Car c’est là le meilleur moyen d’être déçue. Mais, si tu n’attends rien, tu ne peux être que surprise. »
Ses yeux fixaient la neige alors que le sourire rieur de Rainerio se dissipait graduellement de son esprit, malgré tous ses efforts pour le garder en tête encore un peu. Elle tentait tant bien que mal de se remémorer ses traits, ses fossettes, son teint mate, son air toujours suffisant, ses cheveux… noirs, sa bouche… Comment était-elle déja ? Dans une ultime tentative de rassembler ses bribes de souvenirs, elle se mit à fermer les yeux.
Mais le visage de l’homme se désagrégeait graduellement et finalement elle ne voyait plus que des fragments épars, des souvenirs lointains happés par le brouillard du temps qui abimait sa mémoire.
Et lorsqu’elle ouvrit les yeux, la vision de la neige qui l’entourait lui fit l’effet d’une douche glacée. Dans d’autres circonstances, elle aurait certainement appréciée de voir le sol couvert de son épais manteau blanc pour la première fois de sa vie. Mais voilà des heures à présent qu’elle arpentait les sentiers glacés de l’Emprise du Lion, le soit disant centre économique du commerce de lyrium rouge.
Mais elle n’en avait cure.
Actuellement, elle n’avait qu’une seule envie : faire demi tour, tout quitter pour repartir de la ferme qu’elle n’aurait jamais dû abandonner. Peut être qu’elle pourrait toujours voir Rainerio, qu’il se montrerait compréhensif, comme toujours, peut être…
Le souffle chaud du druffle la ramena à nouveau à la réalité.
Elle était à des jours de marche de son pays, sur le point d’abandonner une mission capitale, qui comptait beaucoup pour son chef. La pardonnerait-il si facilement ? Le doute planait et la caravane continuait d’arpenter le flanc de la montagne. A cet instant, Sahren réalisait qu’elle avait tout de même fait quelques progrès depuis son départ du Rivein. Elle qui avait constamment peur de s’adresser aux étrangers, même quand il s’agissait de traverser la Mer d’Ecume. En effet, elle avait préféré faire un détour et passer par les terres pour rejoindre Orlaïs, plutôt que d’embarquer avec un équipage. Et voilà qu’à présent elle se dirigeait avec une caravane entière en tant que mercenaire pour accomplir une nouvelle fois la volonté de son chef toujours aux abonnés absents. A cette pensée, son coeur se serra brutalement.
« Tu ne dois pas avoir d’attentes. »
« Tu ne dois pas avoir d’attentes. »
Elle répétait intérieurement ces paroles comme un mantra, avec une force à la hauteur de sa déception.
« Tu ne dois pas avoir d’attentes. »
Peut-être que si elle le pensait avec suffisamment d'ardeur, les mots se gravaient dans son être, dans sa chair, dans son esprit.
« Tu ne dois pas avoir d’attentes. »
Elle ferait ployer ses sentiments sous la force de sa volonté.
« Tu ne dois pas avoir d’attentes. »
« Tu ne dois pas avoir d’attentes. »
Pourquoi c’était si compliqué….
« Tu ne dois pas avoir d’attentes. »
Au loin, l’Emprise du Lion se dessinait entre deux montagnes.
Et Sahren s'y engouffrait sans peur, drapée d’une apparente résolution.
« Je ne dois pas avoir d’attentes. »
Codage par Libella sur Graphiorum
Cullen Rutherford
– Inquisition –
Messages : 286
Loin d'un chez-soi.
Si Cullen se rappelait bien, il avait une fois observée l'interprétation d'artiste d'un flocon de neige. La forme semblait au départ étonnament étriquée. Comment des formes pointues d'une pureté géométrique telle pouvait former cette mer de poudreuse blanche ? L'artiste lui avait pourtant assuré que c'était la stricte vérité scientifique.
En marchant dans les neiges épaisses de l'Emprise du Lion, les doutes de Cullen quant à la véracité de cette information ressurgirent. Sous son cheval, l'harmonie de la glace pilée était détruite par le poids de la bête, et ne cessait de ramener le Commandant à sa propre situation.
Lynne était partie en son absence, sans lui dire. Samson avançait toujours ses pions insidieusement, gagnant petit à petit du terrain malgré tout les efforts de l'Inquisition. Le commandant était tel le chasseur de papillons brandissant son énorme filet dans l'air à la recherche de n'importe quel indice. Et pendant les quelques mois passés depuis la chute de Darse, il avait appris à devenir désespéré.
Il avait suivi de nombreuses pistes à travers tout le Sud de Thédas. C'était un exercice de pure frustration. Les connections qu'il cherchait dans le commerce du Lyrium Rouge semblaient être inexistantes Mais depuis les rapports de l'Inquisitrice et des quelques éclaireurs de l'Inquisition sur les Tombes Emeraudes, Cullen pensait avoir enfin mis le doigt sur une source potentielle.
L'Emprise du Lion.
La joie l'avait emporté lorsqu'il avait lu les rapports de Harding. La cheffe des éclaireurs avait détecté une activité Templier rouge importante dans l'endroit. Cette joie ne fut que de courte durée en revanche. Avec les rapports, de nombreux croquis décrivant la géographie distordue et envahi de monolithe de lyrium rouge lui dépeignait une situation bien critique. La densité de ces monolithe était bien plus importante qu'à n'importe quel autre endroit de Thédas où ils avaient été observés. Samson s'était investi dans cet endroit. Cullen devait faire quelque chose.
Alors, souhaitant agir au plus vite, il réunit une petite force et se trouvait maintenant sur les routes enneigées de l'Emprise du Lion. Il devait trouver les indices sur la source du Lyrium Rouge.
En coopération avec Harding, il avait déployé un réseau d'éclaireurs infaillible. Même si les contrebandiers se cachait dans les branches fractales d'un flocon de neige, il les trouvera. Et il les fera parler, qu'importe le coût.
Et si, en plus de tracer Samson, cette mission pouvait éloigner son esprit d'un certain problème dans les Tombes Emeraude... Ce n'était que pour le mieux.
Un soldat l'interpella, et le Commandant sortit de ses pensées.
« Commandant. L'éclaireur-colonel Picard a repéré un mouvement au nord-nord-est de notre position. Il pense que cela pourrait bien être un chariot de contrebandiers. Les signes sont là. Un unique conducteur, sans escorte, transportant des coffrets scellés et triplement renforcés. »
Cullen hocha la tête. Picard avait eu raison de faire confiance à ses instincts. Si l'Emprise du Lion n'était pas encore une zone de guerre, la présence des Templiers rouges empêchait le commerce habituel de circuler. Le Commandant parla d'une voix pleine de confiance. Il était dans son élément.
« Bien. Dites à Picard de suivre le chariot le plus discrètement possible. Il doit bien avoir une tanière quelque part. Dites aussi à nos autres éclaireurs de continuer leur opération, et envoyez Mira leur donner notre prochaine position. Continuez les routines d'évasions des points chaud d'activité de Templiers Rouges, et maintenez un profil bas. Nous ne sommes pas en mission de libération. Pas pour l'instant. »
Les ordres du Commandant étaient bien clair. Mira, sa forme élancée et fine d'elfe faisant d'elle la meilleure athlète de la troupe, se détacha du groupe pour retrouver les éclaireurs.
La force se prépara à filer la petite caravane de contrebandiers.
Ils allaient enfin avoir quelque chose de concret.
En marchant dans les neiges épaisses de l'Emprise du Lion, les doutes de Cullen quant à la véracité de cette information ressurgirent. Sous son cheval, l'harmonie de la glace pilée était détruite par le poids de la bête, et ne cessait de ramener le Commandant à sa propre situation.
Lynne était partie en son absence, sans lui dire. Samson avançait toujours ses pions insidieusement, gagnant petit à petit du terrain malgré tout les efforts de l'Inquisition. Le commandant était tel le chasseur de papillons brandissant son énorme filet dans l'air à la recherche de n'importe quel indice. Et pendant les quelques mois passés depuis la chute de Darse, il avait appris à devenir désespéré.
Il avait suivi de nombreuses pistes à travers tout le Sud de Thédas. C'était un exercice de pure frustration. Les connections qu'il cherchait dans le commerce du Lyrium Rouge semblaient être inexistantes Mais depuis les rapports de l'Inquisitrice et des quelques éclaireurs de l'Inquisition sur les Tombes Emeraudes, Cullen pensait avoir enfin mis le doigt sur une source potentielle.
L'Emprise du Lion.
La joie l'avait emporté lorsqu'il avait lu les rapports de Harding. La cheffe des éclaireurs avait détecté une activité Templier rouge importante dans l'endroit. Cette joie ne fut que de courte durée en revanche. Avec les rapports, de nombreux croquis décrivant la géographie distordue et envahi de monolithe de lyrium rouge lui dépeignait une situation bien critique. La densité de ces monolithe était bien plus importante qu'à n'importe quel autre endroit de Thédas où ils avaient été observés. Samson s'était investi dans cet endroit. Cullen devait faire quelque chose.
Alors, souhaitant agir au plus vite, il réunit une petite force et se trouvait maintenant sur les routes enneigées de l'Emprise du Lion. Il devait trouver les indices sur la source du Lyrium Rouge.
En coopération avec Harding, il avait déployé un réseau d'éclaireurs infaillible. Même si les contrebandiers se cachait dans les branches fractales d'un flocon de neige, il les trouvera. Et il les fera parler, qu'importe le coût.
Et si, en plus de tracer Samson, cette mission pouvait éloigner son esprit d'un certain problème dans les Tombes Emeraude... Ce n'était que pour le mieux.
Un soldat l'interpella, et le Commandant sortit de ses pensées.
« Commandant. L'éclaireur-colonel Picard a repéré un mouvement au nord-nord-est de notre position. Il pense que cela pourrait bien être un chariot de contrebandiers. Les signes sont là. Un unique conducteur, sans escorte, transportant des coffrets scellés et triplement renforcés. »
Cullen hocha la tête. Picard avait eu raison de faire confiance à ses instincts. Si l'Emprise du Lion n'était pas encore une zone de guerre, la présence des Templiers rouges empêchait le commerce habituel de circuler. Le Commandant parla d'une voix pleine de confiance. Il était dans son élément.
« Bien. Dites à Picard de suivre le chariot le plus discrètement possible. Il doit bien avoir une tanière quelque part. Dites aussi à nos autres éclaireurs de continuer leur opération, et envoyez Mira leur donner notre prochaine position. Continuez les routines d'évasions des points chaud d'activité de Templiers Rouges, et maintenez un profil bas. Nous ne sommes pas en mission de libération. Pas pour l'instant. »
Les ordres du Commandant étaient bien clair. Mira, sa forme élancée et fine d'elfe faisant d'elle la meilleure athlète de la troupe, se détacha du groupe pour retrouver les éclaireurs.
La force se prépara à filer la petite caravane de contrebandiers.
Ils allaient enfin avoir quelque chose de concret.
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Sahren Fen'ghil'lan a écrit:
Progressant toujours aux côtés du druffle qu’on lui avait remis, Sahren tentait vainement de se protéger d’un froid auquel elle n’était nullement habituée. Les mains sous les aisselles, elle cherchait un peu de chaleur partout ou elle le pouvait, malgré ses couches de vêtements rudimentaires constitué uniquement de peaux de bêtes. Elle marchait à l’aveuglette, n’ayant aucun idée de l’endroit où elle se trouvait précisément. Car elle faisait partie d’un plus gros convoi, accompagné initialement par plusieurs chariots tirés par des bovins et ce dans le but de passer inaperçue. Mais au fur et à mesure, les autres marchands s’étaient détachés du reste de la caravane les uns après les autres, comme autant de couches de vêtements que l’on enlèverait. Et à présent, Sahren se sentait très justement comme mise à nue. Seule. Dans un endroit où tout commerce avait été interrompu. Transi par le froid, elle en venait à se demander si elle serait en mesure de manier son épée si un combat devait par malheur avoir lieu et elle songea même à faire une pause et allumer un feu. Cependant, bien consciente que la fumée ferait d’elle une cible facile, elle préféra y renoncer et attendre la nuit.
Elle lançait de temps à autre des coups d’oeils prudents vers le ciel, ou Mirae son corbeau allait et venait en tournoyant, surveillant les environs avec ses yeux bien plus perçants que ceux de l’elfe. Celle ci n’avait pourtant pas à rougir de ses talents de chasseuse et de pisteuse habituellement, mais le froid la rendait bien moins alerte. Inutile de se voiler la face, actuellement, elle était une proie facile. Et le froid qui entravait ses gestes semblait aussi impacter sa volonté : l’envie de rebrousser chemin était de plus en plus intense.
Mais pour l’instant, sa loyauté la poussait à poursuivre sa route, vers un campement qu’on lui avait indiqué par message. Elle l’avait mémorisé et brûlé, afin de ne laisser aucun indice. Tel était les consignes de son chef et une partie de son enseignement. Comme Sahren était plutôt vive d’esprit, elle apprenait vite et sa naïveté faisait d’elle un élément particulièrement facile à modeler, pour qui savait manier les mots. Ainsi, l’esprit embué par les belles paroles de son chef, l’elfe était persuadée de ne pas mal agir ou du moins d’être bien moins fautive que ceux qui achetait ou consommait ce lyrium. Après tout, si ce n’était pas elle qui le vendrait, ce serait quelqu’un d’autre. Et Rainero lui avait assuré qu’il fallait mieux que ce soit eux qui s’en charge, afin de s’enrichir ensemble.
Ensemble, hein ? Pourtant, actuellement, elle se demandait bien où il pouvait être…
En pensant à son absence, la colère réchauffa petit à petit chaque fibre de son être. Cela lui procura un soubresaut d’énergie aussi bienvenue qu'inattendu. Les poings à présent serrés sous ses aisselles et ses sourcils froncés, elle porta vers l’horizon enneigé un regard presque féroce. Elle n’était pas encore furieuse, mais elle sentait une certaine force en elle, qu’elle avait besoin d’évacuer.
Soudain, un craquement alerta ses sens et elle se retourna avec vivacité, ses yeux fouillant les environs rapidement. Elle cherchait à apercevoir une fouine détaler, un lapin décamper, un cochard ahuris, n’importe quoi qui soit inoffensif... [Jet de dés de Destin - Echec critique]. Mais rien. Pas l’ombre d’une queue de moineau. Alors elle repris sa route, sans méfiance, ses mains bien loin de son cimeterre qui dormait toujours dans son fourreau.Codage par Libella sur Graphiorum
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