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Lun 7 Oct 2019 - 18:17

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

– Garde des Ombres –

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What crawls in the Night


Mon piquet gagnant semblait assez réceptif. Il y eut quelques échanges de regard, notamment entre le mage et la jeune femme. Chose intéressante que j’observais avec un léger sourire. Au final, ce fut le mage qui prit la parole, assumant en sa personne la responsabilité du campement mais niant connaitre la jeune femme. Je réprimais un rire, mes yeux brillant d’un nouvel éclat d’intérêt et d’excitation malsain. Je raillais ce pauvre mage en réponse, tournant un regard curieux sur la jeune femme.

"Ha, vraiment ? Voilà qui montre que vous êtes un incompétent pour laisser n’importe qui rentrer chez vous, fu fu fu ! "

Je finissais bien par rire, trouvant qu’en cette personne il manquait une certaine… autorité naturelle. Je me tournais vers la jeune femme, me rapprochant lentement de quelque pas en l’observant de mes yeux perçants. Elle n’avait pas l’attitude ni le regard d’une esclave. Il était difficile en l’état de savoir quel était son statut, étant en petite tenue. Seule son air en bonne santé et sa peau saine pouvaient montrer qu’elle était assez aisée ou de stature assez haute pour avoir un relatif confort. Si on retrouve ses habits, peut être que nous pourrions en savoir plus. Je poussais un léger soupire.

"Je suppose que vous poser la question serait inutile… Qui l’a amené ici ? Ha merde, c’est Wilfried… Leroy, as-tu vu de quelle tente venait cette femme ? Va fouiller pour voir si tu ne trouves pas une armure ou des armes… "

Il est vrai que Wilfried était parti chercher les objets dans la cache. Mais Leroy, qui était à mes côtés, avait hoché de la tête pour confirmer avoir l’information. Avait il vu ce qu’il s’était passé depuis sa position défensive sur la dune ? Bha, vu son regard d’aigle ça ne devrait pas m’étonner. Il obéit à l’ordre et s’en alla vers la tente, passant par-dessus le corps d’un autre Venatori à moitié nu sans même lui lancer le moindre regard. Il ne restait plus que Giselle et moi pour les surveiller, mais avec le poison paralysant la chose était facilitée. Nous fûmes cependant rapidement rejoints par un autre Garde, l’elfe qui se tenait le flanc, ramenant avec lui une liasse de papier et de parchemin. Je les lui pris de mains, commençant à regarder ce que l’on pouvait en tirer.

"Voici ce que nous avons trouvé dans la tente d’étude, Commandeur… "

A mesure que mes yeux parcouraient les différents rapports, je ne pouvais cacher ma déception. Tout était écrit en Tévène, parfois avec des symboles ou des cercles de magie, mais n’ayant aucune compétence pour les comprendre cela m’était bien inutile. En revanche, je savais qui cela pourrait intéresser. D’un geste vif je rendais les rapports à l’elfe, lui donnant une tape sur l’épaule.

"Merci Tamen…. Mh…. Rien d’utile dans l’immédiat. Mettez ça avec le reste pour l’Inquisition. Cela devrait les intéresser. Commencez à rassembler les corps et à faire les préparations. Si possible, récupérez leur sang dans des bassines ou des seaux, nous en aurons besoin… "

D’un coup, il y eut comme un silence généralisé, ne laissant que le crépitement du feu et le souffle du vent comme bruit de fond. Surprise je me retournais, voyant que tous mes Gardes s’étaient arrêtés dans leur activité pour me fixer avec incrédulité. Voir avec peur. Je clignais des yeux, comprenant soudainement où ils voulaient en venir. Je poussais un profond soupire, ou plutôt je ronchonnais d’exaspération en levant mes yeux de démon vers le ciel.

"Rhaaa c’est bon… ne me regardez pas comme ça ! Est ce que j’ai une tête à faire de la magie du sang ? Hein ?.... Et le premier qui dit oui il se prend mon pied au cul... Allez, au travail !! Je veux voir des têtes rouler et plantées sur des pics avant le quart passé. On se bouge !! "

J’avais répliqué mes derniers mots avec plus d’autorité et de fermeté, leur rappelant que j’étais leur chef. Bien que pas plus informé sur mon intention, ils reprirent leur travail avec rapidité. Certains alignaient les corps, pendant que d’autres assenaient un coup sec de leur épée ou de leur hache pour séparer la tête du reste. Ils commençaient à avoir le coup de main à présent, et je n’avais même plus besoin de les conseiller sur les dispositions décoratives qu’ils mettaient d’eux même en valeur les têtes de façon voyante et effrayante. Mais leurs visages, pour ceux que l’on pouvait voir, restaient fermés et concentrés. Une austérité qui était bien différente de l’expression détendue et presque joyeuse que j’arborais de façon outrageante, comme si un tel massacre était naturel et festif. Mais ça, maintenant, ils avaient l’habitude mes Gardes… Mon goût pour la violence et mon indifférence entière à l’horreur des entrailles ou de ces mises en scène leur était à présent familier. J’étais un monstre à ma manière, et mon surnom de 6e Enclin n’était pas volé.

"Commandeur… "

Je me retournais, voyant Leroy près de moi avec entre ses mains une tunique et côte de maille, ainsi qu’un heaume singulier. De son autre main il me montrait un arc joliment ouvragé, solide mais qui montrait qu’il n’appartenait pas à une simple recrue. Je jetais un coup d’œil à la jeune femme, évaluant la valeur des informations qu’il m’avait apporté. Cela correspondait sans aucun doute à sa taille et à sa stature, l’arc n’étant pas trop grand ni trop dur à bander comme pour les hommes. Le raffinement et le pragmatisme de l’ouvrage de l’arc informaient également sur quelqu’un qui cherchait l’efficacité plutôt que les ornements, mais ne manquait pas de goût et de recherche de matériaux de qualité. Elle semblait ne pas être donc un simple soldat, mais l’uniforme blanc et raffiné ne m’indiquait pas pour autant son statut militaire et son rang dans ce campement. Si elle a pu venir ainsi sans en informer la personne gérante, alors c’est qu’elle a suffisamment d’autonomie pour faire ce qu’il lui plait. On ne s’aventure pas dans le désert seul pour fuguer ou juste s’amuser. Les risques doivent être calculés avec la faune sauvage, ou l’Inquisition. Je me tournais de nouveau vers le mage, le toisant de mon regard étrange. Soit il disait la vérité et cette femme avait une bonne raison de venir ici, soit il mentait et c’était elle la responsable. Mais c’était une faute que de dire ne pas la connaitre, il était plus simple de dire qu’elle n’est qu’un gladiateur ou un sous-fifre pour la protéger. Donc il ne mentait sans doute pas. Mais elle…qu’avait elle à cacher ? Je me trouvais devant le mage, ayant pris entre mes mains le heaume et m’accroupissant devant lui pour être à sa hauteur. Je lui présentais la pièce à conviction, le fixant de mes yeux de prédateur et lui parlant d’une voix calme et étrangement glaciale.

"Toi, le mage « responsable »… Qu’est ce que tu peux me dire d’intéressant là-dessus, mhh ? Un uniforme de piétaille ? Un espion ? Un capitaine ? Réponds vite et bien, car si pour l’instant ta vie est sauve en tant qu’otage, ma patience a bien des limites… "

C’était un mensonge, bien entendu. Laisser un mage venatori en vie ? C’était une hérésie pour la Garde. S’il y avait bien une personne ici qui était certaine de mourir c’était lui. Mais ça, il ne le savait sans doute pas, et l’instinct de survie fera le reste…

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Lun 7 Oct 2019 - 21:33

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Crassius Servis, Administrateur.
Servis, fourbu de sa journée, finit néanmoins les derniers mètres de sa course à pied en tenant les brides de sa monture à la main. Il avait espéré qu'en agissant ainsi, son retour passe plus inaperçu. Mais il n'avait pas eu le temps de franchir le mur effondré que déjà une silhouette portant une torche dans chaque main vint à sa rencontre au pas de charge. Dans la nuit plus qu'avancée, le grand mage accueillit néanmoins le plus chaleureusement possible son second.
“Pas maintenant Octavian !„

Le petit homme l'accompagna de sa démarche souple pendant plusieurs mètres, respectant le silence demandé. Les flammes issues des torches se reflétaient dans l’œil noir du cheval. Son pelage trempé de sueur semblait plus sombre que plus tôt dans la journée. Tendu Servis flatta néanmoins son encolure avant de le laisser aux mains d'un aide de camp. Il posa alors un pied dans l'enceinte physique du fort. Il n'en fallut pas plus à Octavian, qui embraya en fuyant le regard écœuré de son supérieur.
“Quatre camps ont étés réduits en cendres. Aucun survivant. Un par soir. Aucune logique géographique quant à leur situation. Mais même mode opératoire. C'est donc les mêmes auteurs. Gradation dans la mise en scène, mais toujours des têtes tranchées.„

Servis laissa poliment Octavian finir. Il connaissait sa mauvaise mémoire, et reconnaissait l'effort qu'une telle énumération avait dû lui demander. Après s'être assuré qu'il en avait bien terminé, le mage reprit sa marche inexorable en direction de ses modestes quartiers.
“Bonne nuit. Je vais me coucher.„
“Ne me laisse pas croire que tu vas trouver si facilement le sommeil alors qu'en ce moment même ils sont en train de réitérer leurs actes.„
“Oh Octavian... Comme tu me sous-estime !„

Le mage n’accéléra pas le pas. Pourtant il distança son second au moment de monter les marches.
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Murcia Artorius, chef d'expédition
Murcia avait hurlé. Non pas de douleur cette fois-ci, mais bien de rage. Elle sentait la situation lui échapper, et elle n'aimait pas ça. C'était une archère. Ce qu'elle aimait dans l'art de l'arc était la discipline qu'il exigeait. Pour qu'une flèche atteigne sa cible, il fallait que tous les paramètres soient parfaitement maîtrisés. C'était en soi de petits miracles réitérables. Mais ce qu'elle aimait par-dessus-tout était de pouvoir apporter la mort tout en se tenant éloignée du champ de bataille. Le sang, la douleur, ce n'était pas son truc. Et pourtant, elle s'était retrouvée piégée, blessée pour la première fois. Seule aussi, car elle avait conscience de ne rien pouvoir attendre de la part de ses compagnons d'infortune. La réciproque était tout autant véridique. Elle les sacrifierait à son profit dès la première occasion.

Elle qui aimait tant être le centre de l'attention, autant dans le domaine du privé qu'au sein de sa propre faction, elle aurait donné tout ce qu'elle possédait à l'instant précis pour être oublié. Mais son charme naturel avait une fois encore fait mouche. Plutôt que de s'intéresser au mage, leader avéré de ce camp, voilà que l'étrange garde, que la flippante garde, faisait une véritable fixette sur elle. Pourtant Murcia était presque nue. Ils avaient abattu un homme également dénudé, sortant de la même tente. Pourquoi ne la prenaient-ils pas simplement pour une travailleuse du sexe ? Elle maudit immédiatement sa trop bonne hygiène de vie, et sans le savoir à raison.

Ils étaient allés fouiller la tente, et avaient même retrouvé son arc, c'était bien sa veine. Preuve en mains, ils s'étaient de nouveau adressés au mage. Et Murcia, qui jusque-là avait gardé sa tête baissée, avait lâché son cri de rage. Un cri qui heureusement pouvait passer pour une manifestation de douleur. Dans un tévène parfait, elle lança des mots précipités :
Ferme là. Sur tes ancêtres, ferme bien ta bouche.

Elle avait accentué l'accent de ses contrées natales. Usant de la même méthode, elle persista :
Je te jure que si tu révèles quoique se soit, tu vas passer un mauvais quart d'heure.

Il hésita un instant. Son regard passa de Murcia à l'armure présentée. Elle sentit plus qu'elle ne vit son poing se serrer dans son dos. Il tendit un instant les cordes qui les liaient dans un entremêlement complexe. Elle n'avait aucun doute : il savait qui elle était. Il avait compris par ses insultes. Il en avait eu la certitude en voyant l'arc. Pourtant, prenant cette fois-ci une voix larmoyante factice, elle continua :
Nous sommes peut-être perdus, mais il en va autrement pour les désirs de l'Ancien. Moins ils en sauront, plus grande sera notre réussite. Tiens bon, et tu accompliras Sa volonté.

En entendant ses mots, l'homme acquiesça gravement (dé du destin : réussite). Il releva la tête et s'adressa avec calme à la garde des ombres en usant de la langue commune.
“C'est la tenue d'un archer. L'homme là-bas était archer. Ce n'est pas la tenue de cette femme, il n'y a pas de femme archère chez nous.„

Lorsqu'il vit ce qu'ils étaient en train de faire à ses anciens camarades, le mage pâlit. Puis il se mit à trembler.



Réussite critique : le mage coopère et garde l'identité de Murcie secrète, au détriment de sa propre vie.
Réussite : le mage ne dit rien, mais sa résolution est fragile.
Echec : le mage répond honnêtement à la question posée par Tulia.
Échec critique : le mage profite de l'occasion pour charger Murcia d'un grand nombre de responsabilité, et s'assure qu'elle ne se sort sorte pas en vie.

Lun 7 Oct 2019 - 21:33

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L'Intendant
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Lun 7 Oct 2019 - 22:05

Tullia E. Von Raijer
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La question posée, je vis des regards s'échanger entre le mage et la fille. Soudain, elle se mit à hurler, à crier de rage et de douleur. Un sacré remue ménage... Quelque chose n'allait pas. Je ne comprenais pas ce qu'elle faisait, ou plutôt ce qu'elle disait. Car il est clair que dans ces vocalises, elle exprimait une chose importante. Et à voir les réactions du mage, il y avait bien quelque chose. De l'hésitation à une soudaine inquiétude, puis à une certaine décision. C'était.... fascinant. Je l'observais, attendant qu'il parle. Quand la femme eut terminé d'hurler, le mage se mit enfin à parler, d'une voix calme. Il affirmait que l'armure appartenait bien à un archer, mais à un homme et non à cette femme. Puis il se tût, et se mit à trembler, sans croiser mon regard. Je souriais légèrement. L'armure n'était pas si large, et il aurait fallut un homme plutôt fin pour y tenir. avait il raison ?

"Intéressant... Donc selon toi, cette armure appartient à un homme ?"

J'approchais le heaume de mon visage, fermant un instant les yeux et inspirant profondément. Mon instinct, mon expérience de chasse faisaient leurs effets. Les effluves à la fois familier et différents, se mélangeaient en des notes typiques et familière. Je gardais les yeux fermés, souriant avec délectation et faisant état de ma conclusion.

"Cette odeur... La sueur, le sable, le métal... et un parfum doux, si féminin...."

J'ouvris les yeux, dardant sur lui un regard noir, féroce. Je jetais un coup d'oeil à Giselle, qui croisa mon regard et comprit. Elle agita sa paume, utilisant ses capacité de templière pour bien museler les pouvoir du mage. Puis d'un geste aussi vif qu'un serpent, je dégainais un petit couteau de ma botte et saisis une des oreilles du mage pour la trancher. Un coup sec, net, précis, qui lui arracha bien entendu un cri de douleur. Je poussais un léger soupire, jetant avec nonchalance l'oreille derrière moi comme s'il s'agissait d'un déchet.

"Vois tu, mage... Il est idiot de vouloir se jouer ainsi d'une femme. S'il y a bien une chose que nous savons flairer d'instinct, c'est l'odeur d'une autre... Alors dit moi, est ce que tu souhaites que toutes les extrémités de ton corps passent les une après les autres ? Ou alors je te crève les yeux... à ce qu'il parait c'est trèèèès douloureux. Et ensuite je te lâche dans le désert pour être dévoré par les hyènes ou les Varghest. A ce qu'il parait, ils aiment manger leur proies vivantes et encore gesticulante... Comme je les comprends... "

Je souriais un peu plus, restant toujours au niveau du mage et le regardant de mes yeux aussi insensibles et cruels qu'une engeance. Cette armure ne pouvait pas appartenir à un homme. L'odeur n'était pas celle d'un homme. Mon nez était affuté et flairait bien des choses comme la piste du sang sur une partie de chasse. Cette odeur de femme, de soin, ce petit fumet caractéristique des femelles... Il n'y avait rien de musqué comme les hommes. Le mage avait menti, de la façon la plus honteuse qu'il soit. Ou plutôt, de la façon la plus maladroite qu'il puisse être. De nouveau, je le réitérais ma question, espérant cette fois-ci une réponse qui soit plus à même de me satisfaire.

"Est ce qu'elle vaut vraiment autant de souffrance, alors que tu peux en réchapper si facilement, mmh ?"

Ces mots avaient été dit sur un ton mielleux, plus doux et suaves. D'autant plus terrifiants. Je jouais avec ma proie, je prenais mon temps, et je n'avais aucune pitié. Allait il le pressentir ? La nuit était encore devant nous...

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Mar 8 Oct 2019 - 14:41

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Crassius Servis, Administrateur.
Malgré ses intentions premières, Servis n'était pourtant pas allé s'allonger. Sa couche, tout comme celles des autres stationnés du fort Retentis, se trouvait à même le sable de la cour en ruine. Il ne s'était octroyé aucun privilège en matière de confort : il dormait, mangeait et se changeait les idées comme ses hommes. Ainsi, il espérait gagner leur estime. S’épargner des tensions inutiles également, car il le savait bien, elles étaient les premières cause d'échec en matière d'expédition archéologique. Pourtant il n'était plus archéologue, ou tout du moins plus tout à fait. Il était administrateur. Son appellation même suffisait à l'isoler du reste de ses hommes. Son costume et son éthique du travail n'aidaient pas non plus. Mais il se complaisait à cette vie à la dure, où le sable ose s'insinuer jusqu'au plus profond des âmes.

La nuit se réchauffait, des ombres n'allaient pas tarder à se dessiner. Dans trois heures, évalua-t-il, il pourrait assister à l'aube. Il avait monté les escaliers, et se tenait à présent debout au bord de la portion effondrée de la muraille. De là, il pouvait englober d'un seul regard une large proportion du désert. Il chercha à situer les imposantes statues qui surplombaient la région, mais à chaque fois il se laissait distraire par les lueurs des différents feux de camp, visibles dans le lointain. Il joua un instant avec la boucle de son imposante ceinture, la faisant sonner de l'acier renforcée de ses gants.
“Je devrais être en train de me reposer. Le soleil se lève bientôt et la journée promet d'être usante.„
“Pourtant tu ne dors pas.„

Lui cria son second, depuis l'autre extrémité de l'effondrement. Servis ôta finalement son casque, laissant son visage couvert de sueur profiter enfin de l'air frais de la nuit. Il passa ses mains gantées sur ses cheveux coupés ras, et les croisa derrière sa nuque.
“J'ai l'impression que ce soir sera différent.„
“Tu espère une nuit sans attaque ?„
“Tout au contraire, mais ce pourrait être notre chance.„
“Toute cette histoire me rappelle douloureusement les mauvaises pièces que nous avions l'habitude de voir à Minrathie, tard dans la nuit. Toutes mauvaises soient-elles, leurs auteurs finissaient toujours sur scène, à la lueur vive des bougies. Personne n'aime rester anonyme.„

Il y avait eu des morts et Servis risquait gros. Il risquait son poste, voir pire si cela continuait. Pourtant c'était l'exaltation qui l'empêchait ce soir de rejoindre sa couche. Il n'en pouvait plus d'attendre le prochain revirement. Sous le couvert de la nuit, Servis sourit de toutes ses dents.
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Murcia Artorius, chef d'expédition
Murcia baissa les yeux, simulant toujours la plus profonde tristesse, déversant d'impressionnantes larmes de crocodile le long de ses joues. Pourtant son jeu d'actrice ne semblait impressionner personne. La garde des ombres continuait son propre spectacle, pendant que ses hommes s'affairaient plus loin. Ce qui se passait dans le décor était d'ailleurs une véritable boucherie. *Au moins ils sont déjà morts. Moi je dois me farcir toute cette blague.* Ses yeux humides se tournèrent vers la femme au moment où elle humait l'intérieur du heaume trouvé dans la tente. Le doute l'assaillit. Toujours cette histoire de bonne hygiène de vie. Ou de trop bonne hygiène tout court. Car même en plein désert, Murcia se faisait toujours livrer en huiles de fleur et de plantes, pour nourrir avec soin ses beaux cheveux trop sollicités. Elle remua, mal à l'aise. Mais elle fit l'erreur de solliciter sa jambe blessée. Sa douleur redoubla, ainsi que l'intensité de la tétanie de ses muscles.

Oui, c'était une véritable blague. Et comme pour la plupart des blagues, la chute était des plus prévisibles : il n'y aurait pas de prisonniers. Cette mise en scène, ces tortures légères, tout cela n'avait pour but que de leur soutirer un maximum d'informations. Mais ce n'était pas le but principal de cette expédition. Ils ne pouvaient pas traduire le tévène, elle en était persuadée à présent. Alors ces informations ne seraient que la cerise sur leur gâteau dégueulasse. Non, eux ce qu'ils voulaient, c'était simplement de les voir souffrir. De les éliminer. Des sauvages. Ces gardes des ombres étaient des sauvages. Ils ne valaient pas mieux que des engeances.

À côté d'elle, interrogatoire musclé du pauvre mage se poursuivait. Ils lui avaient coupé une oreille. Ce type de blessure avait beau être impressionnantes, elle n'était en aucun cas mortel. Et pas si douloureuse, à ce qu'il paraîtrait. Enfin, le bourreau était bel et bien une femme, en attestait les menaces qu'elle proférait à l'encontre des parties de ce pauvre mâle. *J'aurais seulement souhaité mourir d'une manière plus héroïque. Si seulement je m'étais rendue plus utile à la cause... Quelle perte !*

Murcia, qui avait finalement atteint la tranquillité d'esprit de ceux qui se savent condamnés, écouta tout de même d'une oreille distraite ce qui se passait à côté. Elle était à bout de patience.
“C'est que... Je le répète. Je ne la connais pas... Personnellement.„
“Oh c'est bon, cessez votre petit jeu. Nous ne sommes pas dupes. Nous savons très bien que vous n'allez pas simplement nous laisser repartir. D'ici moins d'une heure, nos têtes auront rejoint celles des autres, là haut !„

Elle avait parlé d'une manière hautement intelligible, en usant d'un langage commun presque dénué de toute trace d'accent. Elle cracha au sol avant de poursuivre.
“Ces deux-là sont des esclaves, ils n'espèrent rien de la vie. Quant à nous deux, nous savions à quoi nous attendre lorsque nous nous sommes engagés. Comme vous non ? Notre vie ne vaut rien, contrairement à la cause que nous défendons.„



Mar 8 Oct 2019 - 18:44

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

– Garde des Ombres –

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Le mage avait crié, le sang coulait… Il sanglotait et pourtant il essayait de ne rien dire. Hélas pour lui, les premières erreurs commençaient à apparaitre. Il ne la connaissait pas « personnellement », mais était ce que je lui demandais ? Il cédait du terrain dès la première oreille, les choses pouvaient donc aller vite. Torturer un mage était un exercice périlleux, car même en la présence d’un templier on ne peut garantir qu’il n’y ait pas de dérapage et qu’il ne se transforme pas dans une explosion en une abomination. Ou en démon… la Garde en avait déjà assez soupé avec l’Inébranlable. C’était donc de la patience et du tact. Chose que je n’avais pas tellement vu que mon sang bouillonnait d’envie de meurtre. J’allais de nouveau choisir un appendice séparable à enlever à cet homme, quand la voit de la jeune femme se fit de nouveau entendre. Mais cette fois ci, pas de cris de rage, pas de sanglot. Elle parlait en langue commune, de façon très compréhensible et posée. Je tournais la tête, posant sur elle avec intérêt mon regard de démon et souriant légèrement de satisfaction. Son regard à elle était droit, dénué de peur. Courageux et brave, déterminé. Un regard qui seyait bien plus à une personne d’autorité qu’à un pouilleux de piétaille. Je rangeais tranquillement mon couteau, délaissant le mage pour me focaliser sur ma nouvelle proie bien plus intéressante. D’une voix suave et presque mielleuse, je saluais sa décision de se dévoiler.

"Et bien… Voilà qu’on se décide enfin à se révéler au grand jour ~… "

Je m’étais relevée, m’approchant de la jeune femme d’un pas tranquille. Je la voyais cracher par terre, geste de défi contre ses bourreaux qui montrait qu’elle avait un minimum de fierté. Elle expliqua qui était quoi, et que de toute manière ils étaient là en âme et conscience, dévoué à leur cause. Comme la Garde, osait elle dire. Je vis Giselle froncer des sourcils, tentée de se déplacer pour frapper cette Adepte qui osait se comparer aux Gardes des Ombres. D’un geste de la main je l’arrêtais dans son élan, l’observant avec intérêt et curiosité. Sur les faits et en retirant les objectifs, elle n’avait pas tord. Même si les Gardes sacrifient bien plus à mon avis, le schéma de comportement et de dévotion reste le même. Après tout, pour faire ou affronter l’impardonnable, il faut bien cela non ? Je saluais son intelligence, même si je la mettais en bémol considérant nos idéaux trop différents.

"Intéressant que nos comportement soient en effet similaires, et pourtant les objectifs sont si différents. Nous œuvrons pour protéger de monde, quand vous ne souhaitez que le meurtrir et l’asservir. "

Elle avait souligné le fait que de toute manière ils allaient mourir, et qu’ils n’étaient pas dupes. C’est vrai que la scène était plutôt en faveur de ce scénario. Mais ce qu’elle ne savait pas, et sans doute le vaut il mieux pour elle, c’est que cette attaque n’avait pas le même objectif que les autres. Haussant des épaules, je reprenais un ton un peu plus joyeux et nonchalant, souriant toujours avec cette même légère indifférence.

"Il est vrai qu’en temps normal vous seriez tous à servir de modeste décoration d’intérieur à ce désert implacable. Mais comme aujourd’hui est un jour spécial, la donne change et le Créateur peut vous sourire ~… "

Je souriais un peu plus, mes yeux brillant de cette lumière malsaine, perceptible même à travers l’obscurité.

"Car bien que l’on s’amuse à faire des guirlandes de vos entrailles, les messages ne peuvent convenablement passer sans messager en vie. Ce que peut être, si le hasard le permet, vous pourrez incarner. "

Je croisais les bras, essayant de continuer à expliquer mon plan. Ou plutôt ma logique, aussi tordue soit elle.

"Si je cherche un responsable, ce n’est pas pour lui faire avouer des informations. Non, je préfère laisser cela à l’Inquisition, c’est plus dans leurs cordes et je n’ai pas en ce moment la patience pour mener ce petit jeu... Non, le responsable va, comme son nom l’indique, endosser un tout autre rôle. "

En fait, c’était plus que dans mes cordes de pouvoir faire avouer des choses. Mais là, le temps nous manquait, et je ne pourrais pas montrer tous mes talents en si peu de temps. J’avais une idée en tête, mais la recherche d’information n’était pas le cœur de mes objectifs. Ce qu’ils auraient préférés à mon avis… J’étais devant elle, et cherchant dans une de mes poches j’en ressortis un dé usé. Je m’accroupissais pour être à son niveau, lui montrant cet objet de fortune qui allait sceller leur destin. Ou les libérer.

"Ceci… sera sans doute le salut pour un ou plusieurs d’entre vous. Comme ma main est loin d’être innocente et impartiale, je préfère laisser la responsabilité de jouer avec vos vies entre des mains plus impliquées par cet intérêt. "

C’était bien leur jour de chance, car aujourd’hui était le dernier jour de l’expédition, et il fallait bien le célébrer comme il se doit. Et grand prince que je suis, j’allais leur faire l’honneur d’en gouter les délices. Rien de tel pour faire la fête que d’instaurer des jeux, et les meilleurs jeux sont bien ceux du hasard. Mais les règles, hélas, allaient rester morbide. Enfin, de mon point de vue d’autant plus intéressantes ! J’expliquais tranquillement les règles de ce jeu infâme et cruel à l’Adepte, sous les regards effrayés de ses comparses.

"Le chiffre que tu sortiras sera le nombre de survivants. S’il est égal ou supérieur à 4, vous serez tous épargnés. S’il est inférieur et bien… tu sais à quoi t’attendre… "

Je posais le dé au sol, juste devant elle. Je restais dans ma position, non loin d’elle. Je levais les yeux pour faire un signe à Leroy, qui de son regard semblait fortement désapprouver mes méthodes. Mais il obéissait. Le poison était, pour l’instant, le seul garant qui lui laissait s’autoriser à obéir aux fantaisies de sa Garde-Commandeur aliénées, en libérant les mains de la captive. L’Adepte se retrouvait maintenant les deux mains libres, mais la nuque fermement empoignée par le Garde méfiant.

"La balle est dans ton camps. Si tu décides de ne pas tirer le dé, alors je ferais le choix selon ma propre convenance. Qui à mon avis, ne te sera pas très favorable… "

Je la fixais avec intérêt, me demandant ce qu’elle allait faire. Accepter ma proposition, ou bien choisir d’elle-même une autre voie ?

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[Trois choix s’offrent à toi.

 Murcia ne tire pas le dé et décide de ne rien faire : Tullia décidera qui survivra et combien.

 Murcia ne tire pas le dé et décide d’essayer de s’enfuir : dé du Destin / Fuite
• Réussite Critique : Elle résiste au poison et arrive à faire diversion/frapper pour que le mage puisse utiliser sa magie et les aider à tous s’enfuir. Tout le monde survit.
• Réussite : Elle résiste au poison et arrive à faire diversion/frapper, mais elle est la seule à pouvoir s’échapper.
• Echec : Elle arrive à faire diversion/frapper, mais le poison l’empêche de s’enfuir et elle se fait rattraper.
• Echec critique : Elle manque sa diversion/frappe, condamne tout le monde et finira torturée.

 Murcia tire le dé : dé du Destin / Jeu
• Réussite Critique : Murcia fait 4 ou plus, tout le monde est normalement sauvé
• Réussite : Murcia fait 3 ou 2, ainsi des personnes seront sacrifiées
• Echec : Murcia fait 1, elle sera la seule survivante
• Echec critique : Murcia fait 1, elle sera la seule survivante mais Tullia décide de la torturer quand même. ]

Mar 8 Oct 2019 - 21:26

Anonymous
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What crawls in the Night.


Crassius Servis, Administrateur.
Un brasero puissant avait été allumé dans la petite alcôve du tunnel. Les flammes s'en échappant chauffaient l'air au point de le rendre brûlant. Une masse chaude stagnait contre le plafond, les ombres s'étiraient dans toutes les directions. Mais Servis et Octavian ne s'en préoccupaient pas. Assis l'un en face de l'autre, à chaque extrémité du brasero, ils ne se lâchaient pas des yeux. Le mage s'était défait d'une grande partie de son armure : ses pièces jonchaient le sol sans ordre précis. Il ne portait plus sur son buste qu'une chemise en toile légère, jadis blanche, dévoilant par son profond col une grande partie de sa peau hâlée. Il tenait entre ses mains une large liasse de papiers.
“Alors ?.„

Octavian fronça les sourcils. À la lueur des flammes du brasero, toutes ses rides étaient accentuées, traçant sur son visage une sorte de calligraphie complexe comptant les exploits de sa vie. Lui ne portait déjà plus que ses vêtements de nuit.
“72.„

Servis fit courir son pouce le long de la tranche de sa pile de feuillets, soulevant chaque page.
“72 ? Vraiment ? Et bien sache qu'il y en a en réalité 154.„
“154 lettres de réclamations de la part de Macrinus ? En un seul mois ?„
“154 lettres de la part du Prélat, contre seulement 89 de la part d'Artorius. Tu étais dans l'erreur.„
“Je croyais vraiment qu'Artoruis en avait envoyé plus que ça. Cela me déçoit.„

Victorieux, Crassius fit claquer le paquet de lettres contre sa cuisse et se laissa choir en arrière, dans la poussière et le sable du tunnel. Octavian demeura silencieux quelques instants de plus, mais ses sourcils ne se relâchèrent pas.
“Attends voir un peu. On parle bien uniquement des lettres de réclamations non ? Pas de la totalité du courrier échangé ?„

Au sol, Servis se tendit. Octavian ne pouvait pas le voir, mais il souriait doucement en direction du plafond.
“Crassius, tu m'as fourvoyé. Et je te suspecte d'avoir fait exprès.„
“Je n'y suis pour rien si tu ne prête pas suffisamment attention aux mots.„
“Tu as malheureusement raison. Je reconnais ta victoire, mais je ne salue en aucun cas ta méthode.“
“Comme convenu, et ceux dès les premières lueurs de l'aube, vous : Octavian Darinius serez rennommé Crassius Servis deuxième du nom. En la qualité de Crassius Servis deuxième du nom, vous serez responsable de toutes les tâches incombant habituellement à Crassius Servis premier du nom. Au nom de tous les Servis, je vous souhaite la bienvenue dans notre humble famille.„
“J'aurais définitivement mieux fait d'aller me coucher.„

Alors qu'il s'apprêtait à se remettre sur pieds, il se ravisa. Il désigna du menton le tas de feuille responsable de son nouveau nom.
“À propos : il ne serait pas plus sage de réduire en cendres toutes ces conversations au lieu de les accumuler ? Tu sais, au cas où...„
“C'est justement pour cette raison que je les enterre mon cher Octavian. Ils sont à mes yeux bien trop précieux pour être simplement détruits.„

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Murcia Artorius, chef d'expédition
*Meurtrir et asservir ce monde ? C'est de la foutaise. Le monde tel qu'il est n'est qu'une aberration. En réalité nous rendons service à tout le monde. Vous êtes juste trop con pour vous en rendre compte.* Murcia aurait bien de nouveau craché au sol, mais sa bouche ne contenait plus assez de liquide. Elle avait soif, terriblement soif. Était-ce l'effet de la souffrance ? En réalité, elle voyait bien que cette femme atroce prenait plaisir à discuter avec elle. Elle prenait même en considération ces paroles. *Quelle idiote. En voilà une qui aurait dû partir pour sa mission suicide il y a bien longtemps déjà. Elle ne doit plus avoir toute sa tête.* La seconde femme, en revanche, semblait avoir eu une réaction plus saine : celle de lui retourner une paire de claques. Murcia aurait certainement réagi de la même manière qu'elle, si les rôles avaient été inversés. Elle soupira pendant que la garde des ombres aux yeux fous continuait son long discours.

Elle s'égara un instant à observer l'arrière-plan. Les préparatifs du décor. À la différence du Mage, elle ne trembla pas. Ces hommes n'étaient rien pour elle. Pas même celui responsable de sa présence dans ce camp, bien loin de son assignation officielle. Elle fixa son regard sur sa tête coupée, tout juste installée. Il regardait dans la direction opposée et elle ne vit que ses cheveux collés par le sang qui avait déjà commencé à sécher. Oui, elle avait aimé passer du temps avec lui, passer ses doigts dans ses cheveux pendant qu'il touchait son corps. Mais il n'était rien. Sa propre vie n'avait au final que peu de valeurs à ses yeux. Pour elle-même, elle répéta en tévène les mots de la garde des ombres :
Modeste décoration d’intérieur à ce désert implacable. Mais quelle connerie de jour spécial ! Qu'on en finisse enfin, que Morven et les autres vous fassent payer vos actions, si ce n'est l'Ancien lui-même.

Pourtant la garde ne semblait pas décidée à abréger ses souffrances. Elle prononça le mot de messager. Mais également celui de hasard. Sans le vouloir, Murcia se sentit intriguée. Comme beaucoup d'autres venatori en factions depuis trop longtemps dans la rudesse du désert, la jeune femme était devenue accro aux jeux de hasard. Carte, dés, paris en tous genres, ... Tout était bon pour occuper le temps. Les combats aussi. Entre esclaves, entre hyènes et varghest, entre eux aussi. Une sueur froide parcourait son échine alors qu'elle relevait la tête. Mais déjà la garde avait changé de sujet. Il était difficile de la suivre, tant elle semblait se complaire aux détours. Toujours en tévène, elle commenta d'une voix acerbe :
l'Inquisition, l'Inquisition ! Ils ne peuvent rien contre nous. Ce faux prophète les perdra à elle seule. Son existence même est un blasphème.

Enfin, la garde sortit un unique dé usé de l'une des poches de sa tenue. Murcia fut comme ensorcelée devant cette apparition. Elle se trouva sans voix, et pour la première fois de sa vie, incapable de formuler le moindre commentaire. Ce dé divin fût posé devant elle, et ses mains lui démangèrent immédiatement. Heureusement, on vint les détacher. Elle ne sentit pas la main ferme se refermant sur sa nuque, lui coinçant une partie de ses précieux cheveux. Elle ne sentit plus la douleur de sa cuisse ouverte, et empoisonnée, et elle fondit sur le dé. À peine avait-elle compris les règles de ce jeu morbide. Elle voulait voir sa chance rouler une dernière fois dans le sable fin du désert.

Il roula dans la paume de sa main, et s'échoua dans le sable. Le chiffre inscrit sur la face faisant face au ciel lui sembla arrondis. Oui, c'était bien un trois. (dé du destin : réussite) Elle retint ses larmes de joies, réelles cette fois-ci. Oui, la chance ne l'avait pas encore tout à fait abandonné. Sa chance aux jeux du moins, car elle n'avait en aucun cas prêté la moindre attention aux règles énoncées par la garde des ombres.



 Murcia tire le dé : dé du Destin / Jeu
• Réussite Critique : Murcia fait 4 ou plus, tout le monde est normalement sauvé
• Réussite : Murcia fait 3 ou 2, ainsi des personnes seront sacrifiées
• Echec : Murcia fait 1, elle sera la seule survivante
• Echec critique : Murcia fait 1, elle sera la seule survivante mais Tullia décide de la torturer quand même. ]

Mar 8 Oct 2019 - 21:26

Créateur
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L'Intendant
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Le membre 'Crassius Servis' a effectué l'action suivante : Faire appel au hasard...


'Destin' :
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Jeu 10 Oct 2019 - 19:32

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

– Garde des Ombres –

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What crawls in the Night


La femme parla de nouveau d'une voix acerbe, dans leur langue natale. Je ne comprenais pas, mais le ton était suffisant pour exprimer la colère, l'indignation et la fierté. Vraiment, elle était amusante ! Mais quand je lui offris le dé, son regard et son attitude changèrent du tout au tout. Comme hypnotisée par l'objet, elle ne sembla plus faire attention à ce qui l'entourait, ses yeux rivés sur le dé, une lueur fiévreuse se dessinant dans son regard. Je reconnaissais cette lueur. La même que quand je chasse, quand je trouve un combat intéressant, un nouveau poison ou bien une nouvelle activité pour mes Gardes. La fièvre de l'addiction. Mon addiction était celle de la violence et du sang, mais pour cette archère il semblait que c'était le jeu de hasard. En un sens, dans un lieu aussi isolé que celui-là, il faut bien se divertir un peu. Je n'imagine même pas le nombre de solde qu'elle a du dérober ou perdre dans ce désert. Je la vis prendre le dé, ses doigts le faisant rouler de façon experte. Il tomba dans le sable, rebondissant de façon molle avant de s'arrêter. L'Adepte se mit à sourire, contente de sa victoire. Un trois. C'était un bon score, il n'était sensé y avoir ainsi qu'un sacrifice. Cela m'arrangeait plutôt bien. Aussitôt je fis signe à Leroy de rattacher la jeune femme, et je repris le dé. En me levant, je me tournais vers Giselle et lui fis signe de la main, majeur vers le ciel et faisant un cercle.

"Giselle... "

La Garde comprit aussitôt, et d'une main aussi experte que rapide elle se saisit de la tête du mage et la tourna violemment pour lui briser la nuque. Il eut à peine le temps d'étouffer un cris entre les mains de son bourreau, que c'était déjà fini. Je poussais un petit soupire, signe de ma lassitude mais également qu'une bonne chose était faite.

"Bon, passons aux choses sérieuses... Leroy, combien de temps nous reste t'il ? "

Leroy avait fini de rattacher la femme, se redressant pour me répondre.

"Un peu plus de 2 heures je dirais... "

Je souriais, contente de ne pas avoir trop trainé. Mais il ne fallait pas se laisser aller pour autant, nous avions beaucoup de choses à faire. Je jetais un coup d'oeil aux trois prisonniers restants, et j'eus soudain une merveilleuse idée. Après tout, ce serait l'occasion, elle ne se présente pas tous les jours... De nouveau motivée et le regard brillant du génie malsain, je me tournais vers les Gardes, et hélais l'elfe pour qu'il vienne par ici.

"Parfait ~ .... Tamen, dans la tente d'étude j'ai vu des pinceaux. Va les chercher et récupère le sang récolté dans un récipient. Giselle, prend le mage et va le pendre au mur. Et je veux une belle mise en scène s'il te plait, inspire toi! S'il le faut ouvre son bide et laisse pendre les entrailles. Leroy, tu restes surveiller les prisonniers. Le premier qui essaye de se barrer, tu as le droit de lui planter ta lame dans leur genou....Baden ! Ou est ce qu'il... à, te voilà. Viens, tu vas m'aider... "

Le nain qui était sur la corniche plus tôt revint vers moi, quelques éclaboussures de sang sur lui après avoir coupé les têtes et mis les corps à part, en un tas macabre prêt à être brûlé. Je lui fis signe de me suivre, et me dirigeais vers la tente d'étude. C'était une tente un peu plus grande que les autres, ouverte en grand devant et surtout comportant une table, beaucoup de papiers, quelques objets étranges et une chaise. Ce qui m'intéressait le plus dans tout ce fatras, c'était le mobilier, et en l'occurrence la table. Elle était large, avait l'air solide sur ses pieds et assez longue pour ce que j'avais à faire. J'enjoignis Baden de prendre un bout de la table et de m'aider à la porter en dehors de la tente, l'approchant des prisonniers et du feu de camp, pour plus de lumière. Je faisais bouger la table, essayant de lui trouver la position la plus stable. Une fois satisfaite du résultat, je donnais un autre ordre à Baden.

"Très bien... va chercher autant de cordage que possible. Ferica ? Ca va l'épaule ? "

Revenait vers nous notre fameuse archère, qui s'était pris la boule de feu. Les tissus qui l'avaient recouvertes étaient en parti brûlé, laissant voir une armure noircie. elle faisait la grimace, bougeant machinalement son épaule et ronchonnant comme à son habitude.

"Ca va aller Commandeur, c'est qu'un peu de roussi. Je suis bien contente que vous l'ayez tué ce salaud. "

Ces mots sortirent tel un jet d'acide, pleins de rancoeur et de colère. Ses yeux se posèrent sur les prisonniers, presque comme si elle se demandait si cela en valait vraiment la peine de les garder en vie. Une envie de meurtre, propre aux survivants de l'Inébranlable. Mais elle n'avait pas le temps de penser à ce qu'elle pourrait leur faire, qu'elle avait déjà de nouveaux ordres.

"Bon, très bien. Rassemble les autres et allez faire une belle peinture sur le mur extérieur avec le sang. Je veux que ça claque, je veux qu'ils se chient dessus rien qu'en l'approchant. Rappelez-leur que la Garde des Ombres d'Orlaïs est toujours là, et qu'ils devraient se souvenir de nous craindre... Qu'ils essayent de jouer avec nous, et c'est le 6e Enclin qui leur tombera dessus... Baden, tu restes avec moi, et Leroy tu continues de surveiller. "

Leroy se raidit, peu satisfait qu'on le laisse avec le travail de geôlier. Mais les autres avaient aussi fort à faire, et je ne pouvais prendre le risque de laisser des blessés comme Tamen ou Ferica s'occuper d'eux. Même si le poison devait encore faire effet dans leur jambe, rien n'était garanti. Baden resta avec moi, se demandant bien ce que je pouvais bien lui vouloir de particulier. Avec lui, je détachais un des prisonniers, prenant le maitre esclavagiste et le trainant vers la table. Il se débattait un peu, mais un bon revers dans la tronche et il se calma un peu. Nous le montions sur la table, l'allongeant de tout son long. Ses mollets pendaient dans le vide, la table étant trop courte pour qu'il puisse s'allonger totalement. Avec Baden, nous lui attachions les bras et les hanches, l'empêchant de bouger en serrant les cordages contre les pieds de la table. Tout en faisant ça, je parlais au nain.

"Tu te souviens de ce que je t'ai promis, d'aller plus loin dans l'apprentissage de l'assassinat ? "

Je le fixais avec malice, souriant légèrement et laissant planer dans ma voix un certain mystère. Le genre de mystère qui ressemble à une surprise, à un cadeau. Baden fronça des sourcils, se demandant ce que je tramais. Mais il savait de quoi je parlais. C'était un ancien voleur, qui avait toujours admiré ma dextérité et mes manières de tuer. Il avait deviné que je maitrisais l'art des assassins, et avait souhaité que je lui enseigne. Heureuse d'avoir un apprenti dans mes cordes, je lui enseignais l'art des dagues, de l'approche furtive. Il connaissait toute la théorie mais il y avait certains aspects.... pratiques qui ne peuvent être enseignés que sous certaines conditions. Le prisonnier était attaché, et reculant d'un pas pour observer l'ensemble je fis signe à Baden de vérifier le dispositif.

"Resserre les cordages, les bras doivent bouge le moins possible. Serre bien les hanches aussi... "

Pendant ce temps, je faisais un rapide tour du campement, récupérant divers objets. Couteaux, crochet pour suspendre le chaudron, un compas, une cuillère. Je revenais vers la table, le prisonnier nous regardant et nous suppliant dans sa langue. En tout cas, ça en avait l'air. Je posais les objets sur la table, les étalants à côté du corps, sous le regard curieux de Baden.

"On a vu la théorie, et ce serait tellement dommage de manquer une telle occasion... Bienvenu dans ton premier cours pratique de torture ~ ! "

Un grand sourire joyeux barrait mon visage, mes yeux brillants de cette excitation caractéristique, plongé dans ceux surpris et choqué de Baden. Il n'aimait pas cet attrait pour la violence, ce plaisir de faire mal qui se lisait dans mon regard de démon. Mais il n'y avait pas de meilleur professeur. Son regard se posa alors sur la victime, qui semblait avoir compris. Il voulut se débattre, mais il était déjà trop tard. Le jeu allait commencer.

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Ven 11 Oct 2019 - 14:25

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Murcia Artorius, chef d'expédition
Elle fut sur le point de réclamer un autre jet de dé. Par pour améliorer son score, non, elle en était d'ailleurs assez satisfaite. Elle souhaitait seulement senti le poids agréable de l'objet dans la paume se sa main, sentir son souffle se couper légèrement au moment où il la quitterait de nouveau, emportant avec elle sa mystérieuse destinée. Oui, Murcia aurait voulu encore jeter ce dé, mais on le nuit en laissa pas l'occasion. Elle fut de nouveau repoussée en arrière, prenant conscience de la main se refermant sur sa nuque. On lui attrapa rudement les bras, alors qu'elle agrippait de sable fuyant pour reprendre possession du dé. Puis on la ligota, et elle retomba dans l'apathie la plus totale, aussi molle qu'une poupée.

Elle n'esquissa pas le moindre mouvement lorsque la nuque du mage fut brisée. Le craquement sec des vertèbres emplit l'air, faisant taire un instant les supplications des autres prisonniers. Puis le corps s'affaissa, tirant une nouvelle fois sur les cordes qu'il partageait avec Murcia. Elle pencha légèrement dans la direction du cadavre, vidée elle aussi de toute substance. De toute volonté. Elle ne prêta pas attention aux ordres de la garde des ombres, mais les prénoms qu'elle usa pour s'adresser à ses hommes retinrent son attention. Murcia les nota au plus profond d'elle-même, se les répétant en une petite mélodie entraînante. Cette mélodie lui servirait au moment de faire son rapport. Car elle venait juste de le décider : elle allait survivre. Elle allait faire en sorte que cette garce folle à lier récolte la correction qu'elle méritait. Et elle ne se faisait aucun souci à ce sujet : les venatori savaient se montrer inventifs lorsqu'il s'agissait de se venger.

C'est ça, perdez votre temps avec une petite fresque murale. Ce n'est pas comme si vous étiez recherchés !

Puis, alors qu'elle suivait rageusement des yeux les préparatifs qu'effectuaient la femme et le nain, elle ajouta, hurlant presque :
Et vous là, vous trouvez que c'est le moment pour un peu de décoration intérieure ? Vous n'avez rien de mieux à faire, comme je ne sais pas moi, aller bien vous faire foutre quoi !„

Malheureusement, dans sa colère, Murcia oublia la plus simple des évidences : pour se faire comprendre, elle ne devait pas user du Tévène. Pourtant, c'était dans sa langue natale qu'elle avait lancé ses commentaires hargneux. En se mordant la langue d'impatience, elle observa la suite des préparatifs, tournant parfois la tête pour admirer la suspension laborieuse du corps du mage ou la progression de la fresque murale peinte au sang, avant de se fixer sur le nain et sa chef, occupés à présent à ficeler bien correctement un autre prisonnier sur la table qu'ils avaient gentiment déplacée hors de la tente de commandement. Cette table, ils l'avaient judicieusement déplacée pour que les prisonniers restants puissent profiter du spectacle.
Qu'attendez-vous de nous ?
Demanda un autre prisonnier, d'un air suppliant, en langage Tévène.
Murcia le fusilla du regard. Cet homme-là, morve au nez et yeux dégoulinant de larmes, ne faisait pas honneur à leur organisation. Mais ce n'était qu'un esclave après tout. Pire, un esclave visiblement attaché à son maître, au vu des regards parfaitement désespérés qu'il lançait dans sa direction. *Quel beau petit couple.* Pensa Murcia avec colère. *Quel dommage qu'il doive assister à ça. Enfin, pour une fois ce n'est pas lui qui va se prendre les coups de fouet et ce type de torture. Son maître va pouvoir goûter à sa propre médecine.* ça en est presque drôle. Pourtant Murcia n'était pas d'humeur à plaisanter. En voyant un garde passer près d'eux, elle l’apostropha violemment en langue commune :
“Eh toi, il t'a posé une question : qu'est-ce que vous attendez de nous ? Pourquoi vous nous invitez à ce beau petit spectacle ?„

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Crassius Servis, Administrateur.
Ils n'avaient pas eu le temps de bouger. Octavian et Servis se trouvaient toujours dans leur tunnel dérobé, à la lueur du brasero. Ils se pensaient à l'abri, dissimulé aux yeux du monde. Pourtant, des pas résonnèrent à l'entrée de la galerie. Servis se précipita sur son casque, qu'il passa à la hâte. Un messager se présenta, le souffle court. Il devait avoir couru. À bout de souffle, il énonça avec difficulté :
“Servis ! Un message de la part du contremaître Morven !„
“Octavian ?„
“Ah non, mon nouveau rôle ne commencera qu'aux premières lueurs du jour ! Ce message est pour toi !„
“... Quel est donc le problème ?„
“Il pense savoir ou se trouve Murcia Artorius. Elle se trouverait dans le campement de...„
“En quoi cela me concerne-t-il ?„
“Un mage rattaché à ce camp devait se présenter voilà trois heures à l'aile du griffon. Il n'est jamais arrivé.„
“Servis, tu ne crois tout de même pas que...„
“Octavian, file rejoindre Morven et rassemble avec lui ses meilleurs hommes.„

Il n'eut pas besoin d'expliciter plus en détails sa volonté : Octavian avait bien saisi le but de la manœuvre. Il les regarda partir, et demeura seul dans son tunnel, les pièces de son armure répandues tout autour de lui. Il s'allongea de nouveau sur le dos. Conscient de l'échec programmé de l'entreprise. Il était déjà trop tard. Même si Octavian, Morven et les autres parvenaient à se mettre en route sans délais, ils ne parviendraient qu'à tomber sur les cendres chaudes du massacre, jamais sur ses auteurs.

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