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Sam 12 Oct 2019 - 18:07

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

– Garde des Ombres –

Messages : 2520

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What crawls in the Night


La surprise passée dans les yeux de Baden, il se reprit et semblait d'autant plus attentif. Il savait que je lui offrais une occasion en or. Derrière, les prisonniers s'agitaient. Mais ce n'était pas très différent de toute à l'heure. Pendant tout le temps que nous mettions en place les éléments la bonne femme avait eu la lubie de vouloir crier dans sa langue natale. Elle pouvait crier comme elle voulait, personne ne l'entendrait dans ce désert. Je commençais à indiquer au nain les zones préférentielles pour commencer la torture. N'étant pas ici dans le but de faire avouer des informations, il fallait surtout qu'il apprenne à faire mal sans faire trop de dégâts pour que la victime reste vivante le plus longtemps possible, et gérer les temps de pause pour qu'elle ne s'évanouisse pas. C'était tout un art, et je commençais en lui montrant comment bien péter les phalanges. Le prisonnier avait été bâillonné, pour pas qu'il nous bassine les oreilles, mais les craquements de ses os furent tout de même suivis de soubresauts qui faillirent faire tomber la table et un cri long et étouffé. Derrière nous, on put entendre les prisonniers se plaindre, mais cette fois en langue commune. Au début je n'y prêtais pas attention, jusqu'à ce que la jeune femme s'en mêle. Dans un soupire, alors que je laissais Baden entailler les côtes de notre victime, je répondis à l'insolente, restant à côté de la table.

"Ce qu'on attend ? Ho ma fois, pas grand chose si ce n'est ce que je vous ais dit plus tôt."

Le torturé commençait à un peu trop bouger ses jambes à mon goût. Le poison devait moins faire effet à présent, l'adrénaline l'aidant sans doute à en contrer un peu les effets. Ca peut arriver parfois. Je dégainais ma dague et la plantais dans chacune de ses jambes. Puis avec un sourire je répondais à la prisonnière.

"Vous êtes nos messagers, fu fu fu ~ ..."

Le terme de "messagers" voulait dire beaucoup de chose. Un cadavre peut dire beaucoup de chose, il suffit de la manière dont on le met en scène. Je voulais les garder en vie cependant, mais leur faire croire que j'allais les torturer pour quand même les tuer ne ferait pas de mal. C'était le message premier après tout, leur véhiculer une peur viscérale, celle qu'on fuit pour survivre. Je retournais à notre victime, commençant à montrer comme utiliser le feu de façon intelligente.

"Après si la question est "quelles informations nous voulons vous subtiliser", il n'y a pas à s'en faire. Rien de ce que vous pourrez dire ne pourra m'intéresser. Sauf si vous avez des choses qui puissent valoir mieux que votre vie, ou une petite séance de souffrance..."

Les hurlements reprenaient, l'air se remplissant d'une odeur de viande grillée, similaire à celle du cochard. Leroy derrière fronçait des sourcils, mal à l'aise. Même s'il n'aimait pas ces chiens de Venatori, il donnerait tout pour ne pas assister à cette séance dont son garde-commandeur semblait tant s'amuser...

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Dim 13 Oct 2019 - 18:43

Anonymous
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What crawls in the Night.


Crassius Servis, Administrateur.
Enfin débarrassé de sa tenue complète, Servis se retourna dans sa couche. Il ne parvenait pas à trouver une position suffisamment confortable et le ronflement de l'un de ses hommes achevait de le tenir éveillé. La toile fine et ocre de la tente laissait passer l'air de cette fin de nuit, et pourtant les draps lui collaient à la peau. Il expérimentait comme un cauchemar éveillé. Les bras croisés sur son front, il chercha à étendre ses jambes. Mais il était trop grand pour son sac de couchage, et ses pieds en heurtèrent vite le fond avant de le lui permettre. Il soupira, bascula sur le côté et ramena ses deux genoux au niveau de sa poitrine. La paume de sa main soutenant sa tempe, il observa la trame du tissu de la tente, comptant le nombre toujours grandissant des ronflements de l'autre homme. Il pensa brièvement à l'agitation qui devait sévir au sein du fort de l'aile du griffon. Puis il songea à Minrathie, et à quel point ses nuits y étaient agréables.
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Murcia Artorius, chef d'expédition
Était-ce bien le moment pour un petit atelier pratique de torture ? Murcia se posa sérieusement la question en voyant la femme et le nain briser les os du maître esclave. *Elle est complètement cinglée. Ce monde est complètement cinglé. C'est ça vos héros ? Vraiment ? Et non sommes les méchants ? Allons donc.* Elle grimaça en entendant une nouvelle phalange se briser. Elle n'était pas précieuse, non, mais ce bruit parvenait toujours à lui couper l’appétit. Un bruit d'os brisé restait un bruit d'os brisé, qu'il provienne d'une proie préparée pour le repas ou d'un collègue blessé. Au beau milieu de sa présentation, la femme prit le temps de répondre à la question de l'esclave, relayée par Murcia un instant plus tôt.
*Des messagers ? Ne cherche-t-elle pas plutôt à laisser derrière elle de simples témoins, en plus de cette fresque de sang au gout artistique plus que douteux ?* Elle remua car la corde serrait désagréablement sa gorge. À moins que sa gêne ne provienne en réalité de sa cuisse, où son entaille s'était faite plus douloureuse. Le poison faisait-il encore effet . Elle en doutait fermement. Pour tromper son inconfort, Murcia promena une nouvelle fois son regard sur le camp dévasté. Il était méconnaissable, maintenant que les gardes y étaient passés. Seule la géographie initiale des lieux permettait de le reconnaître. Mais Murcia restait mal placée pour en juger : elle n'avait jamais été affectée à ce camp. À peine l'avait-elle traversé à une ou deux reprises. Elle ferma les yeux, frissonnant sous le vent profond du désert. Jamais elle n'aurait pensé se retrouver prisonnière aux mains des gardes des ombres. Elle les pensait éliminés, contrôlés, ou simplement trop occupés. Pourtant elle n'était pas dupe. Elle avait bien vu les réticences des autres gardes. Elle avait eu le temps de voir la peur qui s'était perdue dans leurs yeux, alors qu'ils s'étaient tournés vers leur chef. Cette femme n'était pas banale. Et finalement assez peu représentative de l'ordre dans sa globalité. Pourtant, Murcia était tombée entre ses mains. Certes, elle avait quitté son poste de son propre chef, mais à ses yeux elle n'était pas fautive. Quelqu'un, au-dessus, n'avait pas su repérer la menace que représentaient les gardes des ombres. Quelqu'un allait devoir payer cette erreur de jugement. Et elle allait se faire une joie de participer à sa décadence, si elle s'en sortait vivante.
“Que voulez-vous qu'un homme bâillonné puisse vous apprendre ? Demanda Murcia, un sourire flottant à présent sur les lèvres. Et que pensez-vous que nous puissions vous apprendre ? Vous connaissez mieux que nous cette région, non ? N'y étiez-vous pas présent, avant que...„
Elle marqua une pause, volontaire, et sourit de toutes ses dents. Pourtant elle ne poursuivit pas ses propres provocations. Elle n'était après tout au courant que de très peu de détails. Elle n'était qu'une misérable chef d'expédition, chargée de superviser une petite équipe. Elle n'était au courant de rien. Elle n'avait entendu que des rumeurs. Le nom d'Erimond ne lui était que vaguement familier. Elle l'avait vu une fois, et avait dû l'escorter dans la région. Mais elle ne connaissait rien de son projet, sinon qu'il devait gérer les gardes des ombres. Personne ne semblait avoir prit sa suite.
“Je n'ai rien à vous dire. Vous vous cherchez des excuses pour agir en monstre. Mais nous n'avons rien à vous apprendre. Vous êtes folle. Rien de plus.„


Dim 13 Oct 2019 - 19:36

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

– Garde des Ombres –

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What crawls in the Night


La séance avançait de bons pas, sous le regard concentré de Baden et celui dégouté de Leroy. Baden était un peu pâlot à la lueur du feu de camp, mais il tenait bon. Son visage était fermé, mais son regard était fixé sur son objectif, ses mains méticuleuses. C'était une bonne chose. Il pourra aller loin, avec un peu plus d'entrainement. Je le laissais d'ailleurs faire, lui donnant simplement des consignes tout en l'observant manier les outils. Ce qui me laissait le loisir de répondre à notre bavarde petite prisonnière qui n'avait pas la langue dans sa poche. Elle se demandait ce qu'on voulait bien savoir, et l'intérêt de torturer un homme baillonné. Je la regardais avec surprise, alors qu'elle s'était suspendue dans sa phrase. Je me mis à rire, trouvant que cette réflexion manquait d'ouverture d'esprit et de sens de l'observation.

"Ha ha ha ! Qui a dit que nous cherchions à le faire parler ? Non vraiment, si vous pensez cela après tout ce que vous venez de voir, c'est que vous n'êtes pas très futée."

Je la fixais avec un certain amusement. Oui, si avec tous ces massacres et le fait d'avoir tué directement le chef de ce campement ne lui avait pas donné la puce à l'oreille... Et si nous voulions vraiment des informations, nous aurions au moins pris la peine d'avoir avec nous une personne pouvant lire le tévène. La femme n'était sans doute pas une espionne, car elle manquait ce petit recul par rapport à la situation. Elle aurait sans doute pas parlé du tout d'ailleurs. Même si elle disait ne rien avoir à nous dire, elle avait causé plus que de raison. Je manquais de rire quand elle nous dis que nous étions des monstres. Si seulement elle savait... De tous les Gardes, j'étais sans doute le seul et unique monstre de la portée, mais c'est ce dont ils avaient besoin en ce moment. Parfois, il faut combattre le Mal par le Mal, et ces Adeptes méritaient au moins que je m'emploie à leur montrer l'étendue de mes compétences en la matière. C'était également pour cela que Wulf m'avait envoyé à Orlaïs, sa meilleure arme et sans doute le meilleur agent de chaos que les Gardes ont connus depuis longtemps. Un pied de nez à ces Orlésiens qu'il n'aimait pas, sans aucun doute. Mais moi je les aimais ces Orlésiens de ma Garde. Maintenant qu'ils faisaient partie de "ma" famille, j'étais prête à tout pour les protéger. Même commettre des atrocités dignes des engeances. Je poussais un léger soupire, regardant la jeune femme avec un léger air d'exaspération et de manque de patience.

"Je n'ai pas besoin d'excuses pour faire ce que je fais. Je suis peut être folle, mais pas stupide. Je fais ce qui doit être fait, et si cela vous échappe c'est juste dommage pour vous, pas pour moi."

Les cris étouffés continuaient, le corps tremblait sur la table. Je regardais pensivement le ciel et ses étoiles, que l'on pouvait distinguer malgré le feu de camps. Soudain, j'interpellais d'une voix forte le geôlier de nos deux prisonniers restants.

"Leroy, combien de temps encore ? "

Le garde se dandinait légèrement, mettant un peu de temps à répondre.

"Je... Encore une heure et demi... "

Mes yeux restaient fixés sur le ciel, pensive.

"Mh... "

Le garde ne semblait pas très bien, et prenait sur soi pour ne pas flancher face à cette séance inhumaine. Le ciel allait bientôt pâlir à l'horizon, et je savais que les autres Gardes allaient bientôt avoir finir leur petite séance pédagogique de peinture murale. La séance allait pouvoir se finir. Je me retournais vers la table, le prisonnier tremblant de tout son corps, des larmes coulant abondamment sur ses joues, le regard suppliant. Je souriais, prenant un petit couteau dont je testais la lame entre mes doigts.

"Baden, on va terminer. Je vais te montrer ce qu'on appelle le nid du corbeau. Alors, tu prends un couteau, et tu incises là... Le but est de ne pas percer les viscères pour le garder en vie le plus longtemps possible."

Il me regarda avec surprise, alors qu'avec dextérité je retirais le reste de la tunique d'un coup de lame. Tel un chirurgien aux doigts de fée, je me mis à découper la peau fine en longueur. Une main tenait les hanches du supplicié pour avoir plus de prise, et mon autre main filait en vitesse pour éviter que le couteau n'aille par accident plus profondément. Il hurla, au point que même son bâillon n'était plus suffisant. Ses viscères apparurent, et je coupais un peu plus la peau pour permettre une meilleure ouverture. Je ne cillais pas, toujours un léger sourire sur le visage alors que je sortais les intestins pour faire de la place et présenter les différentes positions importantes des organes à déplacer ou non. Mais là, Baden recula un peu de la table pour se mettre à vomir. Je soupirais, posant les viscères sur la table et allant vers le nain pour lui tapoter le dos pour l'aider à vomir.

"Allons allons, ça va passer... Je pensais qu'éventrer des engeances t'aurait un peu plus endurci que ça, ha ha ha ! C'est pour ça que la pratique est... Ho non Leroy, tu vas pas t'y mettre aussi quand même !! "

Un autre bruit de déglutition se fit entendre, Leroy ayant enlevé son casque pour se mettre à vomir à son tour. Je soupirais, dardant sur eux un regard quelque peu déçu, mais pas si étonné que ça.

"Petites natures, vraiment.... Il va falloir que je vous endurcisse un peu plus. Mais bon, ce sera pour la prochaine fois. On testera sur des engeances en espérant que vous n'allez pas dégobiller tout votre déjeuner. Sinon à quoi ça sert, je vous le demande !"

Je soupirais, me retournant vers la table en donnant une bonne tape sur l'épaule de Baden pour qu'il se remette au travail. Après tout, c'est pour lui que je fais ça, pas QUE pour mon amusement !

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Lun 14 Oct 2019 - 9:06

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What crawls in the Night.


Crassius Servis, Administrateur.
En songeant à Minrathie avant de sombrer dans le sommeil, et plus précisément à ses jeunes années, Servis s'était sans le savoir préparé au rêve qui occupa ses courtes heures de repos. Il rêva de Lucanus, avec qui il avait écumé de nombreuses soirées mondaines pendant sa formation, mais surtout des ruines endormies, où ce dernier était présentement stationné. Servis rêva de l'ombre de l'ancien bâtiment, construit par ses ancêtres. Il visualisa les tours en pointes déchirant le ciel d'encre, des créneaux décoratifs formant une délicate dentelle de pierre. Puis le fantôme de son esprit en franchit finalement les portes, et erra au milieu du chaos qui régnait à présent entre ces murs de pierre. Des démons dégoulinant d'une faille, dans pans entiers du bâtiment s’effondrant sur les chercheurs d'un autre temps. Même en rêve, Servis fut capable de ressentir le spectre de la magie qui planait toujours en ce lieu. Une magie puissante, une magie précieuse et élégante : celle du temps. Car dans les ruines, les secondes avaient été figées. Gelées. De mémoire, seul le magister Alexius persévérait à présent dans ce champ de recherche. Et si Lucanus et les autres avaient étés envoyés dans ces ruines dangereuses, c'était justement dans le but de percer les mystères de ces anciennes recherches, pour permettre à Alexius de poursuivre leur oeuvre. Mais dans son rêve, Servis ne convoitait pas un tel mystère. Non, son esprit n'était tourné qu'en direction des nombreux artefacts magiques disséminés dans le bâtiment. À mesure qu'il y songeait, l'ombre de sa convoitise grandissait.
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Octavian Darinius, Sous-administrateur.
Ils avaient été trop longs à se mettre en route. Trop nombreux également à franchir les grilles du fort de L'aile du Griffon. En étant aussi nombreux, ils prenaient le risque de se faire remarquer, pas par ceux qu'ils souhaitaient surprendre, non, mais plutôt par les troupes de l'inquisition, bien présentes dans la région. Et se faire surprendre par eux, cela revenait à mettre en péril toute l'organisation. Rien dans cette manœuvre ne plaisait à Octavian. Et ce n'était pas l'imposant Morven Ishal, qui allait à ses côtés, qui risquait d'alléger ses angoisses. En vérité, il en était même la source principale.

Octavian sera les brides de sa bête, et se concentra sur la suite. Chevauchant à vive allure, la trentaine de venatori filaient dans la nuit, leurs sabots martelant le sol à l'en faire trembler. Dans leur dos, le fort était encore visible : ils n'avaient pas énormément progressé, mais leur rencontre avec un groupe de quatre varghests ne leur avait pas facilité la tâche. Il leur avait été impossible de les contourner, et n'eut alors plus d'autre choix que d'engager le combat pour les éliminer. Morven, son marteau à deux mains au-dessus de la tête, avait déchiré le silence de la nuit par ses rires de dément. Heureusement, les venatori étaient un groupe entraîné, il ne leur fallut que très peu de temps pour venir à bout des quatre créatures. Octavian, le souffle légèrement plus court qu'avant le combat, avait alors repris la tête de l'expédition, et les avait dirigé plus en avant dans le ventre du désert. Morven, le visage à présent couvert du sang poisseux de l'un des varghest, avait talonné sa bête pour se maintenir à son niveau.
“Elle est morte tu crois ?„
“ Tu t’inquiètes pour Artorius ?„
“Je ne m’inquiète pas, non, j'espère. ça lui fera les pieds à cette petite conne arriviste.„

 Dans un soupire, Octavian tenta de faire accélérer sa monture, mais il savait Morven entêté. Il n'était pas si facile de se débarrasser de lui malheureusement. Sa présence en était la meilleure preuve : Octavian s'était montré incapable de le faire demeurer au fort, où était sa juste place. L'énorme venatori s'était incrusté dans leur expédition, prétextant un attachement particulier à la disparue. Et Octavian s'était laissé berner. Il s'en mordait déjà les doigts. Enfin, il devait l'admettre : en cas de bataille, Morven saurait se rendre plus qu'utile.

Lun 14 Oct 2019 - 10:22

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

– Garde des Ombres –

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What crawls in the Night


Baden s'était reprit, et revint à la table en ma compagnie. Notre victime convulsait légèrement, manquant de s'évanouir de choc et de douleur. Je regardais son ventre ouvert et béant, par lequel un peu de sang coulait. Je montrais au nain comment disposer les organes de façon à ce qu'il ne meure pas de suite, et que les oiseaux de proie puisse profiter un maximum des mets les plus délicats. Mes mains étaient plongées dans les viscères, se teintant de rouge et s'imprégnant de cet espèce de mucus nauséabond. Baden tenait le coup, aussi bien pour faire bonne figure que pour ne pas défaillir à son tour. Voyant qu'il n'allait pas tenir plus longtemps, et la vue de ces intestins ne m'étant pas non plus des plus appétissante, je lui souriais et reposais les instruments sur la table.

"C'est bon, ça ira Baden. On doit terminer."

Je lui fis signe de me suivre, laissant sur la table notre victime encore vivante, et qui allait sans aucun doute agoniser encore un moment. Au mieux il meurt d'une crise cardiaque, au pire il se fait dévorer vivant par des bêtes féroces. Pour la colère que j'avais contre ces Adeptes, j'espérais que la deuxième option soit de mise. Surtout que pour les messagers restants, ce serait un magnifique spectacle. Nous nous rapprochions d'eux, et je les fixais de mes yeux perçants et féroces.

"Alors, qu'est ce que je vais bien prévoir pour vous deux, mh ~ ? "

Je souriais, m'accroupissant juste devant eux pour être à leur hauteur. Baden restait en retrait, pendant que Leroy s'était remis bien derrière les deux prisonniers, casque sur la tête. Soudainement je saisissais dans chaque main leur visage, enserrant leur machoire dans un étau de fer, serrant à vouloir leur en éclater la bouche. Telles des serres mes mains ensanglantées s'étaient refermées sur eux, et mon regard ne valait pas mieux que celui d'un démon. Sauvage, plein de colère et de ressentiment, refoulant cette envie bestiale et viscérale de les mettre en pièce. Et par le Créateur, que j'en avais envie... Ma voix s'éleva, tranchante et implacable comme la mort. Mais toute la colère se retenait à peine derrière des mots dit avec une lenteur calculée, comme si je parlais à des idiots.

"Alors, mes messagers, ouvrez bien grandes vos oreilles... Dites à vos responsables que la Garde des Ombres n'en a pas terminé avec vous. Vous avez osé vous en prendre à notre Ordre en semant la discorde, il est plus que normal que vous récoltiez le 6e Enclin en retour. Nous reprendrons ces terres des damnés qui sont les nôtres, et nous n'aurons aucune pitié. Nous vous pourchasserons jusqu'aux confins de la Porte du Ponant, nous vous traquerons de jour comme de nuit, sans repos ni relâche. Ni vos anciens dieux, ni même Corypheus ne pourront rien pour vous... Que ces petites trivialités vous servent de message de bienvenu, et d'exemple sur ce qui vous attend. "

Je relâchais mon emprise, laissant sur le bas de leur visage la trace ensanglantée de ma main. Je me relevais, les regardant avec autant de dégoût que de dédain.

"Pendez moi par les bras ces deux là. Lui sur le mur, et elle sur la tour de guet. Je veux qu'ils puissent avoir la meilleure vue sur le spectacle à venir... Et mettez leur un chapeau, il ne faudrait pas qu'ils se prennent un coup de soleil ! Ha ha ha ! "

Je me mis à rire, ce rire de folie qui avait de quoi vous glacer le sang. Leroy s'occupa de la jeune femme, et Baden de l'esclave. Oui, je voulais qu'il profite de la vue du campement, de ce carnage mis en scène et de la lente agonie de leur comparse. Avec un peu de chance, ils le verront même se faire mettre en pièce par un Varghest, ou des hyènes. Je regardais le ciel, voyant à l'horizon le bleu profond pâlir légèrement. Ma voix tonna comme un clairon, donnant le signal du départ et les derniers ordres de la nuit.

"Gardes des Ombres, on rembarque ! Cramez moi ces tentes, je veux tout le monde prêts à partir dans 10 minutes, plus vite que ça !"

Les gardes ayant peint le mur étaient revenus. Certains aidèrent Leroy et Baden à accrocher les prisonniers en hauteur, d'autres prirent des torches pour mettre le feu aux quelques tentes, qui s'embrasèrent rapidement. Le prisonnier éviscéré essaya de crier, posant sur moi un regard terrifié, suppliant qu'on l'achève, qu'on ne le laisse pas comme ça. Je passais à côté de lui, le regardant froidement. Je poussais un léger soupire, donnant de petites tapes d'encouragement sur la joue du supplicié et le laissant là, à l'agonie. Les Gardes s'activèrent, et je regardais la scène dans son ensemble. Des corps un peu partout, le mur repeint avec du sang, laissant voir une tête de griffon et la coupe de l'Union, avec écrit au dessus " Êtes vous prêts ?" en langue commune. Le griffon, ça doit être Tamen. Il a toujours eu un penchant pour le dessin. Son côté elfe d'origine dalatienne sans doute... en peu de temps tout le monde fut rassemblé, et j'observais nos deux prisonniers suspendu dans le vide, se tortillant légèrement. Je les regardais avec un sourire, remettant en place sur mon armure les étoffes de lins pour rester discret pendant l'aurore.

"Ce fut un plaisir, Adeptes. J'espère qu'on s'amusera un peu plus la prochaine fois, j'ai hâte ~... Profitez bien du levez de soleil, on le dit grandiose par ici, ha ha ha!"

Je riais de nouveau, et sonnais le départ final. Comme de bons soldats les Gardes s'étaient rassemblés, chacun remettant ses dernières étoffes en place et vérifiant avoir récupéré du campement ce qu'il fallait. Document, eau, un peu de nourriture aussi. Le chemin allait être long jusqu'au campement de l'Inquisition, et il allait falloir cravacher à un rythme d'enfer pour l'atteindre avant qu'une troupe d'Adeptes ne nous tombe dessus. A laisser des prisonniers vivants, cela compliquait forcément la tâche. Même si nous connaissions des chemins déviés, le risque n'était pas nul. C'est donc sous les étoiles disparaissant lentement sous la lueur du jour que nous nous hâtions dans le souffle du désert, laissant derrière nous un campement en feu et ravagé. Au loin, on pouvait entendre le cris des hyènes, hurlement joyeux de prédateur ayant flairés des proies, se mettant en chasse. Elle ne seront pas déçue...

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Lun 14 Oct 2019 - 13:45

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Octavian Darinius, Sous-administrateur.
Octavian vécut les premières lueurs de l'aube comme un véritable constant d'échec. Une fois encore ils n'étaient pas parvenus à réagir avant le matin. Cela ne leur ressemblait pas. Les venatori n'étaient pas des proies. Ils agissaient dans l'ombre et frappaient avant de disparaître. C'était eux les prédateurs, les monstres faisant trembler les petites gens. Les porteurs de cauchemars. Pourtant, cette fois-ci, les rôles semblaient inversés. Il y songea avec gravité, tout en posant un pied-à-terre. Dans un silence de mort, ses hommes se dispersèrent. Lui, dans un premier temps, ne vit pas l'intérêt de s'éloigner de son cheval.

Ils avaient vu les flammes depuis le lointain. Ils s'étaient alors attendus à trouver le campement réduit en cendres. Octavian serra le poing. Ils n'avaient pas une heure de retard sur leurs adversaires. Avec une équipe plus petite, ils seraient arrivés à temps. Il promena ses yeux fatigués sur les restes du campement, essayant de deviner combien d'hommes étaient nécessaires pour provoquer un tel chaos. Certainement assez peu, s'ils étaient bien organisés.
“Octavian ? Nous avons besoin de ton aide ici.„

Il se baissa, et coinça la bride de son cheval à l'aide d'une grosse pierre. Puis il épousseta le tissu de sa tenue au niveau de ses genoux avant de se diriger en direction de l'intérieur du camp, où son aide était réclamée. Il avança à pas lents d'une table où une forme était allongée. En s'approchant, Octavian se mit à sentir l'odeur caractéristique des viscères. Il se pinça l'arrête du nez et vint se placer au niveau de la tête de l'homme attaché à cette table, face aux venatori médusés. La victime était dans un état déplorable : os brisé, peau ouverte en de nombreux endroits, et il avait de plus éviscéré. Pourtant, il respirait encore, ses deux yeux ronds grands ouverts sur le monde. Une véritable vision cauchemardesque. D'une main ne tremblant pas, Octavian retira le ballon de la bouche du supplicié, mais il n'essaya pas de parler, trop enfoncé dans sa douleur. Il devait déjà avoir perdu la raison. Pourtant, Octavian lui caressa doucement l'arrondit de l'épaule, comme s'il cherchait à rappeler l'esprit jusqu'à son corps. Mais alors que l'homme tournait vers lui ses deux gros yeux ronds, le marteau de Morven s'abattit sur son crâne, le réduisant en gelée. Le colosse eut un rire gras, avant de dévisager un à un ses collègues amassés autour de la table. Octavian retira avec soin un éclat d'os de l'avant de son costume, avant de soupirer. Sans lui laisse plus le temps de réagir, Morven lui désigna du bout de l'un de ces gros doigts, une tête décapitée, plantée sur le poteau calciné d'une tente. D'où ils se trouvaient, la tête semblait avoir été rôtie.
“Tu crois que c'est celle-là, sa tête ?„
“Que veux-tu que j'en sache ? Décroche-les si ça t'amuse.„
“Je me réserve sa tête. Tu comprends, j'ai toujours rêvé de lui faire des choses, mais elle n'a jamais voulu. La garce.„
“Morven ? Veux-tu bien cesser de vouloir me faire la conversation ? Et retire ton marteau, tu veux bien?„

 De mauvaise grâce, Morven s'exécuta. Il souleva son marteau à deux mains dans un bruit de succion peu ragoutant et l'envoya immédiatement heurter le poteau de la tente. Les têtes en chutèrent comme des pommes bien mûrs des branches d'un arbre. Octavian profita de son inattention pour s'éloigner. Il passa rapidement au milieu du groupe d'hommes occupés à recopier avec soin la peinture murale, pour la joindre aux futurs rapports. Ses pas l'éloignèrent encore plus, jusqu'à se placer aux pieds de la tourelle. Il leva la tête pour observer une nouvelle fois l'aube.
“Je suis désolé de te décevoir Morven mais si tu cherches Artorius, elle est ici. Et bien vivante. „

Il adressa un signe poli de la main en direction de la jeune femme, suspendue à la tour par ses deux poignets. Ses épaules formaient un angle assez peu conventionnel : son poids les avait sans doute déboîtées. Elle tournait vers lui un regard furieux, ses sourcils froncés.
“Il y en a un autre ici !„
“Descendez-les et donnez-leur à boire. Ils vont pouvoir nous raconter tout ce qui s'est passé. Apportez-moi de quoi écrire, je vais commencer mon rapport à Servis.„
“Salut Murcie !„
“Va bien te faire foutre.„

Le visage hideux de Morven se déforma lorsqu'il sourit de toutes ces dents. Il avait les bras chargés des têtes décapitées et calcinées des autres victimes du camp. De dépit, les pieds de Murcia battirent furieusement l'air. Octavian secoua la tête, dépité. Il sentait bien que cette affaire n'était que le commencement d'une histoire plus longue. Le sang n'avait pas fini de couler.

Lun 14 Oct 2019 - 18:22

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

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What crawls in the Night


Notre groupe marchait sur le sable d'un pas décidé, suivant une route invisible sur la plupart des cartes. Nous nous éloignons, laissant derrière nous le camp s'embraser telle une torche dans la nuit. Tous les visages étaient fermés, même le mien. La route était longue, il ne fallait pas trainer en chemin. Laisser des témoins était risqué, et il y avait de grandes chances que nous soyons pris en chasse. Notre espoir était de rallier à temps le campement de l'Inquisition le plus proche. Mais en prenant les précautions qui se doivent, à savoir passer par des tunnels pour ne pas être à découvert, croiser sans doute des bêtes sauvages ou des engeances, il fallait compter une bonne journée et demi-de marche. Dormir dans un grotte aux heures les plus chaudes, se déplacer de nuit... Il y avait fort à faire, et même moi je sentais la fatigue me tirailler. L'appel du sang m'avait donné l'énergie requise, mais notre mission prenant fin et n'ayant plus d'objet d'excitation sanguinaire en vue, la Nature reprenait ses droits. Il ne fallait pas flancher, pas maintenant. Nous arrivions près d'une petite colline de roche et de sable, faisant attention de bien rester en bas dans le sillon, à l'abri du vent mais également de l'odorat des prédateurs. Le silence régnait, comme une chape de plomb. Mais soudain, des pas s'arrêtèrent, et une voix hésitante, fatiguée s'éleva.

"Est ce.... Est ce qu'on était vraiment obligé de faire ça ?"

Tout le monde s'arrêtait pour se retourner, moi y compris, et dévisager Leroy. Je ne voyais rien avec son casque, à part son regard brillant et plein d'accusations. Tout le monde était étonné, mais personne ne l'empêcha de parler. Car il était l'un des plus anciens des Gardes d'Orlaïs, et un des survivants de l'Inébranlable.

"Nous ne sommes pas des Gardes pour être des... monstres. A faire ça, nous devenons comme des démons ! Ce n'est pas mieux que l'Inébranlable !"

Et c'est parti... Je devais m'y attendre. Sa doléance fut bientôt suivie par celle de Wilfried, qui semblait plus calme dans sa voix, mais d'autant plus fort dans ses mots.

"C'est vrai... Je hais ces Vénatoris, et je veux venger nos camarades qui sont tombés par leur faute mais, est ce que ça vaut que l'on perde notre humanité? Si on fait ça, nous ne valons pas mieux que des Engeances!"

Leroy et Wilfried me regardaient, tandis que les autres Gardes commencèrent à discuter entre eux. Je fermais les yeux un instant, me pinçant l'arrête du nez tout en me disant le mal de crâne que j'allais me prendre pour toute la nuit.

"Haaa... Il va falloir tout vous ré-expliquer..."

Ce n'était pas faute d'avoir essayé pourtant. Avant notre départ, une fois le premier campement attaqué... Mes méthodes étaient radicales, brutales, sauvages, tout ce que l'on n'attend pas des Gardes de Ombres. Mais c'est bien parce qu'on n'attend pas ce genre de chose qu'on m'a envoyé. Car il est plus difficile à s'en prendre à ce que l'on n'arrive pas à cerner ni à prédire. Je devais reprendre les choses de façon calme, pédagogique, faire preuve de souplesse sans leur faire oublier qui a autorité pour l'instant. Je rouvris les yeux, les posant sur mes Gardes qui attendaient des explications. Des justifications. Je regardais rapidement autour, pour vérifier que notre petit conciliabule inopiné ne soit pas interrompu par des bêtes ou une patrouille. Nous avions marché longtemps, et le soleil avait déjà percé l'horizon. Nous pouvions nous permettre quelques minutes, mais pas plus. Ma voix s'élança, ferme dans ses convictions et pleine de verve.

"Je sais que ce que nous avons fait vous a choqué, et je vous remercie d'ailleurs de votre confiance pour m'avoir obéit sans discuter. Nous ne sommes pas des monstres, nous combattons pour protéger Thédas contre les Engeances, mais parfois il faut combattre le mal par le mal."

Le seul monstre officiel ici, et j'en avais pleinement conscience, c'était moi. Mais nous étions tous des monstruosités en sommeil, attendant son heure pour faire surface. Nous avons pour tous un passé peu reluisant et violent, et notre avenir n'est pas plus lumineux. Une mort violente, pleine de folie nous attends dans les Tréfonds, quand le véritable Appel fera son oeuvre. En attendant, nous n'étions que des humains en sursit, à se demander si nous faisons ce qu'il faut. Mais nous ne devons pas oublier qui nous sommes, et le grand sacrifice que nous faisons. Nous ne devons pas oublier qu'il ne faut pas penser à piétiner les Gardes de Ombres sans en payer le prix. Mes yeux s'emplirent d'une colère soudaine, vibrante, comme si j'avais moi même été là bas, à partager leur fardeau.

"Ces vénatoris, ils n'ont pas seulement massacré les nôtres, manipulés notre crainte de l'Appel, ce lourd sacrifice que nous devons faire. C'est notre dignité, notre intégrité en tant que Garde qu'ils ont piétinés! Ils ont utilisé une peur des plus viscérales pour nous contrôler, pour induire en erreur les nôtres ! Et le résultat... Quand je suis arrivée à Fort Céleste, j'avais du mal à croire que j'avais des Gardes des Ombres devant moi."

Il y eut un léger silence, certains gardes se jaugeant mutuellement avec gêne. Oui, c'était des ombres que j'avais eu devant moi, pas des Gardes. La plaie était d'ailleurs encore trop fraiche, trop douloureuse pour être pleinement assumée sans amertume et crainte. C'était ça qui m'avait mise en colère en les voyant à Fort Céleste. C'était ça dont je voulais les sortir à tout prix. Même si pour cela, je devais être impitoyable avec eux, les entrainer plus durement que jamais, les amener à se dépasser, à faire l'impensable. Chasser un dragon pour ne plus craindre l'Archidémon, traquer et massacrer des Venatoris pour ne plus les avoir en horreur. D'une voix plus calme, presque plus glaciale, je leur racontais encore une fois les raisons de ces mises en scène et de tous ces morts gratuits.

"Ce que nous venons de faire est une campagne de Terreur. Nous devons leur rappeler pourquoi ils devraient nous craindre, et ne pas nous prendre à la légère. Pourquoi c'est nous qui affrontons Enclin sur Enclin, pendant tous ces siècles ! Nous pouvons, si nous le voulons, nous montrer implacable et d'une grande violence, abattant nos ennemis comme une horde entière. Il faut leur rappeler cette peur, viscérale, que ce qui se cache dans la nuit et porte le griffon n'est pas à sous estimer. Nous avons montré que nous sommes capables de choses terribles sans gain évidents derrière. Je peux vous assurer qu'ils s'en souviendront, et que la prochaine fois qu'ils verront un Garde des Ombres, ils trembleront et se chieront dessus ! "

Avec hargne, telle une bête qui feule, j'étais à presque les défier de me contre-dire. La Peur était un outil très utile, qui avait déjà été utilisée contre nous. Il ne tient qu'à nous de leur rendre la pareille, qu'ils goûtent à leur propre poison. Et malheureusement pour eux, en tant qu'ancienne corbeau et aficionado du culte de la peur parmi ses ennemis, j'étais une experte en la matière. Je doute qu'il s'attendait à cela de la part d'un Garde-Commandeur, et c'est bien ce qui m'arrange. Mais je devais rassurer les Gardes, qu'ils ne pensent pas que c'est ainsi que nous allons agir à présent, comme des bêtes sauvages. Non, cela est réservé aux engeances... Et pour ma part, aux Vénatoris à présent.

"Ceci n'était qu'un exemple de ce que nous pouvons faire, pas de ce que nous devons faire. Nous devons protéger et non malmener, rester digne face à la mort et à la corruption. Parfois, il faut se salir les mains pour remettre les lignes à leur place. A l'avenir, j'ose l'espérer, les Venatoris s'y reprendront à deux fois avant de vouloir s'en prendre aux Gardes. "

Il y eut quelques murmures, puis Ferica prit la parole à son tour, sa voix s'entendant à peine avec le souffle du vent.

"Mais alors... nous reviendrons ici ? Nous allons vraiment les massacrer pour reprendre le Ponant ?"

Je souriais légèrement. Si les Gardes le croyaient, alors c'était bon signe. Ca veut dire que les Venatoris vont sans doute le penser également, et c'est tout ce que je souhaite.

"Ca, c'est ce que nous voulons leur faire croire. Il nous faudra revenir ici, car c'est ici que les engeances sont. Mais nous ne pouvons reprendre cette place face à cette vermine seuls. C'est encore trop risqué. Nous aurons sans doute besoin de l'aide de l'Inquisition, et d'être à la fois plus nombreux et mieux préparés. Mais je vous promets que nous reviendrons dans ce désert. Pas de suite, mais ça ils ne sont pas obligés de le savoir ! Laissons les s'agiter et perdre de l'énergie pendant un moment, cela servira bien l'Inquisition, fu fu fu ~ .... Maintenant en route, nous avons du chemin et nous devons mettre un maximum de distance entre eux et nous avant les heures chaudes."

Il n'y eu plus de remarques, personne n'osant dire autre chose alors que je me détournais et que je reprenais la tête de la marche. La crainte et le doute étaient là, tout comme les souvenirs encore récent des atrocités que nous venions de commettre. Mais avec le temps, les impressions s'effaceront. Et avec, j'espère, leur peur des Venatoris.

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Lun 14 Oct 2019 - 20:58

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What crawls in the Night.


Posté sous l'ombre de sa sempiternelle toile tendue, Crassius Servis tapotait le bord de son bureau en usant de l'angle d'une épaisse missive. Ses yeux bleus perçaient l'obscurité de son masque pour se braquer sur les marches les plus proches. Il le savait, dans quelques instants des pas allaient retentir, et il allait de nouveau être accaparé par sa journée. Il respira profondément, s'étira et reprit en main cette épaisse missive. Il la débarrassa de son enveloppe et la parcourut de nouveau des yeux.




Servis,

q
ue dire de toute cette situation, sinon qu'elle est infiniment représentative de ta gestion de nos forces ? Qu'un homme tel que toi, qui dénigre les vivants au détriment des vieilleries enfouies au fond du sable, puisse avoir été positionné à la tête de cette région me restera profondément mystérieux.
Mais je remercie ta gestion chaotique et inefficace, sans quoi le premier clown venue n'aurait pas été en mesure de venir me présenter personnellement son spectacle de cirque, pour mon plus grand amusement. Tu as lu les rapports, tu sais de quel spectacle je parle.

Je croyais les gardes de notre côté, ou mieux : détruits. Il semblerait qu'une fois encore tu te sois bien gardé de communiquer ces informations. Enfin, puisque l'Ancien lui-même semble tolérer tes échecs, qui suis-je pour en juger ?

À moins bien sûr qu'il ne soit tout bonnement pas au courant.
Peut-être devrais-je m'en assurer, tu ne crois pas ?

Artorius.



Il parcourut ensuite les feuillets suivants : une copie du rapport qui lui avait déjà été adressé, rédigé de la main empressée et revancharde d'Artorius. Il sourit et replia les feuillets. C'était elle qu'il attendait, et en son honneur il avait revêtu son uniforme blanc, car il se savait irréprochable, aussi pur qu'une première neige. Il pianota encore quelques instants sur le bout de son bureau, puis des pas s'annoncèrent dans les escaliers.

“Ah ! Chef d'expédition Murcia ! Je te remercie de t'être déplacée si vite, malgré tes blessures.„

Il l'invita à se rapprocher du bureau, à et se placer sous l'ombre de la toile tendue. Elle ne portait pas l'uniforme, mais une tenue civile d'apparence hors de prix, plutôt en décalage avec la dureté des conditions de vie du désert. Sa large robe ne dissimula pas sa claudication, que Servis savait due au coup de poignard qu'elle avait reçu. Il avisa ensuite ses épaules laissées nues, et le peu de tonus musculaire qui semblait s'y attacher. Lorsqu'elle fut suffisamment près, Servis nota également un léger bleu au coin de sa mâchoire, presque invisible sur sa peau foncée. Elle ne s'appuya pas sur le bureau, mais ces yeux glissèrent tout de même sur la missive, que Servis avait judicieusement étalé à sa vue.
“Je suis heureux de constater qu'elles n'ont d'ailleurs pas représenté de frein à ton besoin pressent d'expression. C'est une belle missive, vraiment. D'ailleurs je t'ai convoqué pour en parler un instant, si tu veux bien.„

Il fit glisser la première page dans sa direction, et apposa son index ganté sur un mot bien précis. Il attendit qu'elle se penche pour le déchiffrer avant de continuer :
“Sache tout d'abord qu'il ne s'agit pas de vieilleries, mais de véritables morceaux d'histoire. Et tu as raison : j'ai effectivement été choisi pour ce poste en raison de mon amour pour l'histoire. L'Ancien attend de moi que je priorise ces découvertes à tout prix. C'est notre raison d'être sur le terrain. Tu n'es pas ici en vacances, mais bien pour œuvrer dans cet unique but.„

Il s'assura de son attention en cherchant son regard. La haine qu'il y lit lui fit esquisser un sourire derrière son casque.
“Poursuivons, tu veux bien ? Là, j'ai vraiment apprécié ton champ lexical, vraiment. Clown, cirque, amusement, spectacle... Enfin, bien qu'imagé je crois que ton vocabulaire dessert ton but, tu ne crois pas. As-tu réellement été confronté à un clown ? T'es-tu bien amusée pendant cette longue nuit ?
“Non Servis, c'était des putains de monstres.„
“Précisément. Des gardes des ombres, comme tu le rappelles justement ici.„

Son doigt quitta un instant la lettre, et ses yeux ceux de Murcia. Il extirpa du reste des feuillets les croquis réalisés par ses hommes. Le plan du dernier massacre, ainsi que la reproduction de la peinture murale. Il vit Murcia détourner le regard.
“Là où tu dis vrai Murcia, dans l'entièreté de ta missive, c'est précisément sur ce point-là : tu as assisté à un spectacle, mis en scène par ces gardes des ombres. Ils ne sont pas plus un danger que la semaine dernière. Ils ne sont pas plus nombreux, ni mieux préparés. Malheureusement tu es tombée sur une troupe de comédiens, chargés de travestir la vérité. Murcia, tu te méfies des bêtes sauvages, non ? Tu fais également en sorte de ne pas croiser la route d'un agent de l'inquisition. Tu sais que nous avons des ennemies, que beaucoup de gens sont prêts à se mettre en travers de la route de l'Ancien.„
“Oui Servis.„
“Bien, tu as dû recevoir comme les autres les nouvelles consignes ? Vois-tu quelque chose à y rajouter ? En tant que chez d'expédition, mais également en tant que survivante du massacre.„

Elle signa par la négative, et Servis lui serra la nuque, dans un geste qui se voulait rassurant. Une nouvelle fois, il sourit derrière son masque. Elle releva la tête, et pointa à son tour le dernier paragraphe de sa propre missive. Un sourire aux lèvres, elle le transperça encore de son regard plein de ressentiment.
“Et ce passage-là alors ? Nous n'allons pas en discuter ?.„

De bonne grâce, l'administrateur se pencha sur le feuillet, bien qu'il connût par cœur son contenu. Il se redressa et croisa les mains derrière son dos. De sa main gauche, il joua avec le manche de son couteau, attaché dans son dos. Des couteaux pensés pour les sacrifices, pour la pratique de la magie du sang. Des couteaux dont tous les mages venatori se voyaient équipés. Il effectua un pas en arrière, se demandant un instant si Murcia pouvait se montrer capable d'aller au bout de ses menaces. Mais à qui pourrait-elle bien s'adresser ?
“Oh Murcia, je t'ai déjà connu plus combative ! C'est à cela que je comprends à quel point toute cette histoire te touche. Tu sais quoi ? Je vais me montrer magnanime : je vous oublier toutes les menaces peu inventives que tu as proféré à mon encontre, comme je vais fermer les yeux sur le fait que cette nuit-là, tu avais toi-même fragilisé notre sécurité en quittant ton poste. De nous deux, qui crois-tu à le plus à perdre ?„

C'était en réalité une question qu'il ne cessait de se poser à lui-même. Il replia la lettre, replia le compte rendu, et rangea le tout dans son enveloppe d'origine. Puis avec beaucoup de soin, il glissa l'enveloppe au sommet d'une pile de courrier qui s'accumulait sur son bureau. Il le contourna ensuite, et vint se placer devant une feuille vierge de qualité. Il se saisit de sa plume, la trempa dans l'encrier et se mit à la faire courir sur le papier.
“Je vais officiellement demander à ce que tu puisses prendre du repos. Pourtant, là encore, tu ne seras pas en vacances : tu as une revanche à prendre sur ces gardes des ombres, qui t'ont diminué, qui t'ont humilié.„

Il regarda de nouveau l'arrondit mou de ses épaules. l'archère ne devait plus pouvoir bander son arc. À peine devait-elle pouvoir le soulever. Il souffla sur l'encre de sa missive officielle, et s'adressa de nouveau à la jeune femme.
“Je veux que tu enquêtes discrètement sur ces gardes des ombres. Je vais t'allouer une bonne somme, de quoi te permettre de te reposer confortablement quelques temps à Val Royeaux. Commence ton enquête là-bas. Et avec un peu de chance, lorsque tu nous reviendras, Morven aura enfin réussi à se faire tuer !„

Elle sourit, intriguée par sa mission secrète et rassurée par la dot promise par Servis. Elle le savait généreux en matière de budget, et peu regardant quant aux extra. Il la regarda partir, se reconnaissant quelque peu dans l'opportunisme de la jeune femme. Alors il glissa sa dernière lettre dans une enveloppe et appela un messager. Il espérait que cette conversation signait la fin de toute cette histoire cauchemardesque. Que les gardes des ombres allaient au moins avoir la décence d'attendre qu'il en ait terminé avec ses excavations pour faire de nouveau parler d'eux. Au plus profond de son cœur : il en était même intimement convaincu.

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