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L'audace de l'espoir
Il y a quelques années, si quelqu’un avait dit à Béatrix qu’elle se dirigerait vers Dénérim pour discuter avec le Roi Alistair Theirin d’un mariage politique avec son Impératrice, la brune ne l’aurait tellement pas cru qu’elle aurait été presque prête à dire que ce racontars baffouait son honneur. Heureusement qu’elle n’était pas comme tous ces Chevaliers qui abusaient de leurs privilèges ainsi … Bref, l’important était que, aujourd’hui, c’était bel et bien le cas. La Championne était dans la province perdue, dans sa capitale qui était autrefois une fierté de la grandeur d’Orlaïs, prête à rencontrer son dirigeant qui avait vaillamment défendu le pays contre le plus grand fléau qui soit. Presque la totalité d’Orlaïs y verrait de la barbarie, un manque de culture évident, des manières horribles, un froid éreintant et se moqueraient de “l’odeur de chien” et de la “saleté” de ces terres comme les idiots qu’ils étaient. Mais Béatrix y voyait un signe de réussite. Même Orlaïs avait plus souffert des Enclins, en à peine dix ans, en plus d’une rébellion des Mages et de jeux politiques incessants, Férelden se tenait debout et fière. Un digne héritier d’Orlaïs, c’était ainsi que Béatrix voyait ce pays.
Vêtue de son armure de cuir légère, de sa cape à capuchon sombre et l’épée courte à sa taille, la Dame se présenta devant les écuries royales et y laissa Centaure. Le palefrenier ne posa pas de questions, même s’il osait regarder la dégaine douteuse de la visiteuse d’un mauvais oeil. Cette dernière se rassura une dernière fois intérieurement. Roland veillait sur Célène et Océane s’occupait de Castelnaud pendant son absence. Comme quoi, elle était très différente de la jeune Dame qui avait fuit ses responsabilités pour se perdre jusqu’au Riveïn après son adoubement …
Se présentant avec assurance devant les deux gardes veillant sur les portes du palais, elle garda la tête légèrement penchée d’un air mystérieux.
L’allure de voleuse ou d’assassin doublée de l’accent orlésien très prononcé de la femme inquiétèrent les deux gardes, le plus éloigné se rapprochant de son compagnon auquel elle s’était adressée au cas où ils avaient besoin de la maitrisé.
Demanda le garde apostrophé en cherchant légèrement ses mots, dardant son regard à la fois surpris, inquiet et scrutateur sur la femme. Béatrix laissa montrer l’ombre d’un sourire en laissant le bout de ses doigts glisser dans un pli de son armure, sortant la lettre que le roi lui avait envoyé, elle présenta seulement le bas du papier qui révélait la signature ainsi que le sceau royal.
Les deux gardes se regardèrent avec incertitude avant que celui qui avait prit la parole s’affirme de nouveau.
Les deux gardes escortèrent Béatrix de très près et cette dernière ne s’en offusquait pas. Elle ne pensait pas avoir besoin de la jouer secret à ce point avec la Garde Royale, mais elle préférait de loin garder le moins de personnes possibles dans la confidence et si Alistair utilisait des scribes, c’était déjà beaucoup trop. Avec son voile de secret parfaitement calculé, elle comprenait les précautions de ces deux hommes, elle aurait fait pareil, en plaquant l’individu suspect contre un mur, dague contre la gorge, si la personne était trop étrange. Une fois devant le trône, les deux gardes firent une révérence modeste avant de s’exprimer.
Ne laissant pas le temps au roi de répondre, Béatrix prit la parole en offrant la révérence la plus gracieuse, orlésienne et digne qu’elle pouvait faire.
Au plaisir de Béatrix, le roi sembla comprendre ce qui se passait et décida de congédier ses gardes. Une fois seuls, elle retira sa capuche, révélant sa longue chevelure brune et son regard gris.
En offrant un sourire à la fois doux et poli, Béatrix se rapprocha de la figure royale. Lorsqu’on préparait le thé matinal de l’Impératrice, on apprenait à ne plus être impressionnée par les titres.
Vêtue de son armure de cuir légère, de sa cape à capuchon sombre et l’épée courte à sa taille, la Dame se présenta devant les écuries royales et y laissa Centaure. Le palefrenier ne posa pas de questions, même s’il osait regarder la dégaine douteuse de la visiteuse d’un mauvais oeil. Cette dernière se rassura une dernière fois intérieurement. Roland veillait sur Célène et Océane s’occupait de Castelnaud pendant son absence. Comme quoi, elle était très différente de la jeune Dame qui avait fuit ses responsabilités pour se perdre jusqu’au Riveïn après son adoubement …
Se présentant avec assurance devant les deux gardes veillant sur les portes du palais, elle garda la tête légèrement penchée d’un air mystérieux.
“ Je me nomme Jenifaël, j’ai une audience privée avec le Roi Alistair. „ |
L’allure de voleuse ou d’assassin doublée de l’accent orlésien très prononcé de la femme inquiétèrent les deux gardes, le plus éloigné se rapprochant de son compagnon auquel elle s’était adressée au cas où ils avaient besoin de la maitrisé.
“ Uh, vous devez avoir une invitation, non ? „ |
Demanda le garde apostrophé en cherchant légèrement ses mots, dardant son regard à la fois surpris, inquiet et scrutateur sur la femme. Béatrix laissa montrer l’ombre d’un sourire en laissant le bout de ses doigts glisser dans un pli de son armure, sortant la lettre que le roi lui avait envoyé, elle présenta seulement le bas du papier qui révélait la signature ainsi que le sceau royal.
“ Cela suffira ? „ |
Les deux gardes se regardèrent avec incertitude avant que celui qui avait prit la parole s’affirme de nouveau.
“ … Suivez-nous. „ |
Les deux gardes escortèrent Béatrix de très près et cette dernière ne s’en offusquait pas. Elle ne pensait pas avoir besoin de la jouer secret à ce point avec la Garde Royale, mais elle préférait de loin garder le moins de personnes possibles dans la confidence et si Alistair utilisait des scribes, c’était déjà beaucoup trop. Avec son voile de secret parfaitement calculé, elle comprenait les précautions de ces deux hommes, elle aurait fait pareil, en plaquant l’individu suspect contre un mur, dague contre la gorge, si la personne était trop étrange. Une fois devant le trône, les deux gardes firent une révérence modeste avant de s’exprimer.
“ Votre Majesté, cette femme dit avoir une audience privée avec vous. „ |
Ne laissant pas le temps au roi de répondre, Béatrix prit la parole en offrant la révérence la plus gracieuse, orlésienne et digne qu’elle pouvait faire.
“ Roi Alistair, c’est un honneur d’enfin vous rencontrer. Vous vous souvenez des raisons de ma présence, n’est-ce pas ? „ |
Au plaisir de Béatrix, le roi sembla comprendre ce qui se passait et décida de congédier ses gardes. Une fois seuls, elle retira sa capuche, révélant sa longue chevelure brune et son regard gris.
“ Merci de n’avoir rien dit. Oh, ne leur tenez pas rigueur pour leur comportement, j’ai volontairement gardé le secret pour éviter de faire parler le plus possible. Ils ont fait exactement ce qu’ils devaient faire. „ |
En offrant un sourire à la fois doux et poli, Béatrix se rapprocha de la figure royale. Lorsqu’on préparait le thé matinal de l’Impératrice, on apprenait à ne plus être impressionnée par les titres.
“ Pouvons-nous nous diriger dans un endroit plus calme et loin des oreilles, je vous prie, Votre Majesté ? „ |
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L'audace de l'espoir
Un rapport de destruction entre les mains Alistair fronçait les sourcils. Difficile de se concentrer quand deux de ses conseillers se prenaient le nez devant lui pour savoir qui avait raison et tord. Agacé le roi leva son regard sur eux. On disait que c’était lui l’enfant, mais il avait au moins la décence de ne pas se montrer en spectacle devant la cour. À bout de nerfs et voulant du calme, il congédia tout le monde de la salle du trône. Les courtisans, les serviteurs et ses conseillers. Du calme enfin. Ses nuits étaient assez courtes comme, pas besoin de lui rajouter des maux de crâne quand le jour était là. Il expira doucement par le nez et déposa la missive sur une desserte en bois finement ouvragé qui se trouvait sur le côté de son trône et il ferma les yeux. Quelques secondes… Qui finirent en minutes avant qu’il n’ouvre les yeux de nouveau. Ce ne serait certainement pas le moment de s’endormir et sûrement pas le plus agréable. Tellement de choses à faire et gérer et si peu de temps. L’inquisition et sa force grandissante, le schisme entre tradition et nouveauté, les templiers, les mages, les failles, les venatories, Coryphéus.
Il se massa l’arrête du nez. Pour l’Inquisition il avait décidé d’attendre, de laisser au temps le bénéfice du doute. Pour les failles et les démons à par essayer d’envoyer des hommes il ne pouvait rien faire. Et l'alliance avec la garde lui permettait de respirer. De même pour Coryphéus. Et dans la guerre qui opposait les mages et les templiers… Il avait offert son soutien aux mages et en récompense ils avaient chassé son oncle de ses terres. Et donc c’était également mis une partie de l’opinion à dos. La magie n’était pas très bien vu. Il avait l’impression qu’il n’y avait de toute façon pas de bonne solution. Que quelle que soit la décision prise les conséquences seraient lourdes dans tous les cas. Et quel gâchis pour les templiers ! Il n’arrivait pas à croire les comptes rendus. Comment est-ce que tout cela avait pu se terminer ainsi ? Quand est-ce qu’ils avaient loupé les signes ? Quand est-ce que tout cela avait vraiment commencer ? Ou bien est-ce que personne n’avait voulu rien voir ? Tout le monde voulait se dire que tout allait bien alors on c’était tout renfermé sur nous-mêmes et mit des œillères. Le monde entier n’était peut-être pas coupable… Mais tout le monde était au moins responsable. L’inaction était encore pire, ce qu’ils avaient tous laissé se mettre en place était pire. Car ils avaient tourné le dos à leurs problèmes et espéré que quelqu’un d’autre les résolve pour eux.
Mais il n’y avait plus personne, c’était à eux de le faire. Il soupira, et que penser de la garde des ombres . Quel gâchis ? Quelle honte pour cette institution. Peut-être qu’il se sentait particulièrement touché car il était lui-même un garde et peu importe de quel côté de la frontière cela c’était passé. La garde où qu’elle soit était sa famille. Il était plongé dans de bien sombres pensés quand la porte de la salle du trône s’ouvrit. Il leva un sourcil, il pensait avoir été très clair. Mais avant qu’il puisse dire quoique se soit, le garde parla. Son regarda passa d’un garde à l’autre puis à la femme. Il fronça les sourcils avant de se souvenir oui. Il sourit et fit signe à ses gardes de revenir à leur poste. Il se leva et vient saluer la Dame devant lui.
« Je suis ravie de vous accueillir ici ma Dame. Et votre demande est tout à fait compréhensible. Suivez-moi. » Alistair la guida dans le dédale de couloirs du palais, au passage il demanda à un serviteur de leur apporter de quoi manger et boire. La jeune femme avait fait un long voyage. Il la laissa passer en premier dans le bureau qu’il utilisait pour être relativement tranquille puis il ferma la porte dans son dos. Il lui désigna un fauteuil afin qu’elle puisse s’asseoir et prit place à côté d’elle. La rencontre n’étant pas officiel il déposa la couronne avec plaisir sur la table basse devant eux puis il la détailla un moment avant de prendre la parole.
« Je vous souhaite la bienvenue en mon royaume Dame de Ménil. Je sais que vous n’êtes pas là dans un but récréatif, mais j’espère que votre visite vous plaira tout de même. Je vais vous demander d’attendre un peu avant de parler du sujet qui vous amène. Le temps que l’un des serviteurs nous apporte la nourriture et la boisson que j’ai demandée. Ensuite nous discuterons de tous ce que vous voudrez. » Il passa une main dans ses cheveux qui avaient bien poussé et lui demanda donc si son voyage c’était bien passé et si elle avait eu beau temps. Il fut coupé par trois coups donnés à la porte. Le serviteur entra et déposa le plateau devant eux avant de remplir les verres de vin et de s’effacer. Alistair prit une coupe qu’il tendit à son invité avant d’en prendre une pour lui-même puis enfin il reprit la parole.
« Voilà. Vous vouliez me parler de la demande de votre impératrice. Sachez avant que nous commencions que la demande concerne également le héros de Férelden mais qu’il ne pouvait être là aujourd’hui. Je ne sais pas quel est son avis sur le sujet. Et vous ? Quel est le vôtre ? »
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L'audace de l'espoir
L’accueil du Roi Alistair plu au plus haut point à Béatrix. Poli, discret et avenant, elle ne pouvait pas rêver mieux, même en Orlaïs. Sa sincérité se voyait et, vu les valeurs guerrières de la femme qui ne s’attardait pas suffisamment au jeu, ça lui faisait grandement plaisir. Suivant le roi dans un dédale de couloirs, elle l’observa demander poliment à un serviteur de leur emmener à manger et à boire. Une autre chose qu’il était rare de voir de l’autre côté des Dorsales de Givre et qui fit sourire la Dame. Une fois à l’intérieur de la pièce où leur échange aurait lieu, Alistair lui désigna un fauteuil qu’elle pouvait utiliser. Prenant place, Béatrix prit soin de détacher le fourreau de son épée et l’appuyer contre le siège tout en retirant sa cape. Elle l’observa poser sa couronne sur son bureau en se disant qu’un noble n’oserait jamais se séparer de son masque dans ce genre de rencontre. À peine quelques minutes et le roi avait gagné son respect.
Terminant cette réplique sur un sourire approbateur, le serviteur vint déposer le tout qu’avait demandé le roi. Acceptant le verre que lui tendait Alistair, elle leva en son honneur et but sans hésitation. Elle nota la robe légèrement plus sombre, le goût un peu moins raffiné et plus corsé que ceux d’Orlaïs, ce qui, à son goût, était meilleur. Maintenant qu’ils étaient libérés des possibles interruptions, le blond reprit la parole en allant droit au but, évoquant le Héro de Férelden comme étant un autre prétendant. L’Orlésienne s’en doutait que cette personne faisait partie des prétendants, avec le Bann Teagan qui était, selon les rumeurs, respecté du Conseil Féreldien. Faisant tourner la tige de la coupe entre ses doigts, elle prit un air pensif avant de répondre.
Prenant une gorgée de vin, laissant toutes ses paroles imprégner l’esprit d’Alistair, Béatrix fini par rajouter quelque chose après ce long silence.
“ Merci, Votre Majesté. Pardonnez-moi de me présenter ainsi, croyez-moi, j’aurais bien aimé arriver ici dans mon armure de Championne, ma fidèle épée à la taille et mon inséparable bouclier au bras, mais si seulement Orlaïs commençait à attendre la moindre rumeur de ma présence ici … Disons que nous essayons de ne pas trop les offusquer. Férelden est … Beaucoup plus que ce que j’osais imaginer. Vous avez un très beau pays, beaucoup plus beau que ce qui se dit chez moi. Il semblerait que votre valeur reste au travers de la gorge de notre noblesse. „ |
Terminant cette réplique sur un sourire approbateur, le serviteur vint déposer le tout qu’avait demandé le roi. Acceptant le verre que lui tendait Alistair, elle leva en son honneur et but sans hésitation. Elle nota la robe légèrement plus sombre, le goût un peu moins raffiné et plus corsé que ceux d’Orlaïs, ce qui, à son goût, était meilleur. Maintenant qu’ils étaient libérés des possibles interruptions, le blond reprit la parole en allant droit au but, évoquant le Héro de Férelden comme étant un autre prétendant. L’Orlésienne s’en doutait que cette personne faisait partie des prétendants, avec le Bann Teagan qui était, selon les rumeurs, respecté du Conseil Féreldien. Faisant tourner la tige de la coupe entre ses doigts, elle prit un air pensif avant de répondre.
“ J’avais mes doutes quant à votre compagnon, mais si je suis ici aujourd’hui, c’est parce que vous êtes le premier prétendant sur ma liste personnelle. Célène a besoin d’un dirigeant, de quelqu’un qui pourra porter le pouvoir à ses côtés et qui connaît le poids de la couronne. Pas d’un héro aux exploits guerriers. Votre statut royal est encore plus intéressant car l’effet de ce mariage est l’union symbolique de nos deux nations, une union faite par la paix, la bonne entente … La preuve ultime que Gaspard à tort. Nous n’avons aucune prétention envers votre territoire, croyez-moi. À voir comment se porte votre pays au niveau de l’individu et en voyant l’homme qui le dirige, vous méritez pleinement votre indépendance et, Célène est d’accord avec moi, j’en suis sûre, tenter de vous enlever cela serait l’acte le plus idiot et ignoble possible. Finalement … On a besoin d’un homme comme vous, un homme qui s’inquiète du peuple. Un homme qui partage les idées de Célène. Et j’imagine que vous avez beaucoup en commun avec Cailan, lui et mon Impératrice avaient réussi à négocier un soutien militaire à Ostagar. „ |
Prenant une gorgée de vin, laissant toutes ses paroles imprégner l’esprit d’Alistair, Béatrix fini par rajouter quelque chose après ce long silence.
“ Et vous, qu’en pensez-vous ? „ |
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L'audace de l'espoir
« Je ne vous jugerais guère sur votre tenue ou sur la qualité de votre arme. Vous vous présentez devant comme il vous sied, je ne puis guère être juge sur ce genre de chose. Et je ne suis pas du genre à m’horrifier pour si peu. Ne vous en faites donc pas pour cela. » Alistair sourit à la jeune femme. Il ne savait pas si elle l’était sincère dans ses compliments et s’il avait bien appris une chose depuis qu’il avait cette couronne sur la tête c’est qu’il fallait sourire à tout le monde, mais se méfier de tout le monde. Il se contenta d’un petit rire amusé et d’un hochement de tête. « Orlaîs est un beau pays également, il faudrait être soit aveugle soit de mauvaise foi pour ne pas le remarquer. Comparer nos deux royaumes serait une bien grande erreur. Quant à la noblesse Orlesienne, disons que nous n’avons pas la même vision, nos nobles sont plus habitués à la guerre que les vôtres je dirais, mais placez un noble Féréldien à la cour de l’impératrice et il ne sera sûrement pas capable de jouer au noble jeu. Nous nous battons avec les armes que nous avons. » Pas de noble jeu à Férelden, c’était un peuple et une noblesse moins raffinée certes mais qui faisait également moins de manière. Mais il garda bien ça pour lui. Il prit une petite gorgée de vin avant de faire tourner sa coupe entre ses doigts, écoutant attentivement ce que la jeune femme avait à lui dire. Il ne dit rien, ne l’interrompit pas une seule fois. Écoutant simplement les yeux rivés sur le feu qui ronflait dans l’âtre.
Pas de prétention sur le royaume, cela il en doutait mais il ne releva pas. Les Orlesiens n’avaient pas digéré que Ferelden reprenne son indépendance et cela se sentait souvent de la part des habitants Orlésien. Il glissa de nouveau la coupe entre ses lèvres, Cailan et Céléne. Oui cet accord, jamais il n’avait vu la couleur d’un seul drapeau Orlésien d’ailleurs. Certes Loghain avait dû prévenir de la mort de Cailan, mais eux, le peuple, avaient toujours besoin d’aide. Et Céléne en apprenant la mort de Cailan avait simplement dû demander à ces hommes de rester sagement à Orlaïs et d’attendre. Il tourna son regard vers elle, laissa un petit silence s’imposer, le crépitement du feu et le souffle du vent contre les pierres et les vitres furent le seul son pendant quelques secondes avant qu’il ne pose sa coupe et qu’il se tourne vers la jeune femme. Enfin il prit la parole.
« Mon avis ? Je n’ai pas d’avis arrêté sur la question, simplement des débuts de réflexions qui ne m’apportent aucune réponse concrète. Je ne sais pas si vous connaissez la façon de fonctionner du pouvoir politique dans mon royaume. Laissez-moi-vous l’expliquez avant que je ne vous fasse part de mon avis. Mon pouvoir réside dans le peuple. Le royaume est divisé entre Ban, Thierne, Iarl. Tous ses nobles sont responsables de la protection et du bien-être de leurs gens. Ils recueillent également à longueur d’années, les plaintes, les demandes, les espoirs de mes sujets et une fois par an ils se réunissent ici en ma présence et tous me font part des avis recueillis. Si le peuple et les nobles du conclave sont contre moi, je ne peux rien faire. Je suis un roi sans pouvoir et cela ouvre notre royaume aux ennemis et à la guerre. Je vous dis cela parce que le peuple n’est pas vraiment réceptif envers votre royaume. Il faut les comprendre, ils se souviennent encore de la guerre. » Il se tue, semblant réfléchir à la suite de ces mots. Un mariage d’une telle ampleur pourrait être une occasion en or pour son pays. Mais également le plonger dans un chaos sans nom. Il fallait la jouer fine sur ce coup-là et surtout accepter en l’état des choses . Ce serait un suicide politique et il le savait. Déjà que l’histoire des mages de Golfalois l’avait mis à mal. Il ne pouvait pas dire oui comme ça de but en blanc. Mais il ne pouvait pas non plus refuser comme cela. C’était une question épineuse qui ne pouvait pas trouver de réponse si facilement. Et puis il y avait encore beaucoup d’options qu’il n’avait pas encore étudiées. Il reprit donc la parole une fois les idées un peu claires.
« Dire oui à votre impératrice dans l’état actuel des choses me semble fortement impossible. Entre les mages qui ont cru que le fait que je leur fasse confiance leur donner le droit de faire venir Tevinter chez moi, les failles et l’inquisition, mon peuple n’a pas besoin que je mette une Orlésienne sur le trône. Mais... » Il appuya sur le mais. « Dire non serait également une erreur, nos deux pays auraient à y gagner. Dans sa lettre votre impératrice ne proposée pas grande chose. Notre alliance pourrait être bénéfique à Orlaïs certes et mettrait certainement fin à la guerre civile qui fait rage sur vos terres. Mais mon peuple ? Que gagne-t-il là-dedans ? À part voire son roi potentiellement sous la coupe d’une femme politique étrangère ? » Il reprit sa coupe pour siroter un peu de vin. Il observa l’envoyée de l’impératrice, curieux d’entendre sa réponse. Peut-être qu’en fonction de la réponse il en parlerait avec ces conseillers. Cependant unir les deux pays, ce serait un coup de maître pour diminuer un peu plus l’influence de l’Inquisition. Mais si ce n’était pas lui qui épousait Céléne. Alors qui ? Mettre ce pouvoir entre les mains d’un noble avide de pouvoir pourrait également se retourner contre lui.
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L'audace de l'espoir
Alistair répondit à son invitée avec un sourire. Elle lui répondit par un regard mystérieux, portant à nouveau la coupe à ses lèvres. Sa première impression ne faisait que se confirmer à propos du blond. Bien qu’elle sous-estimait les désavantages que cela pourrait lui amener en cour impériale, la Championne ne pouvait pas s’empêcher de voir sa noblesse de coeur, ses pensées bien placées et sa droiture honorable. Il ne s’attardait pas aux tenues, aux sourires, aux révérences et aux titres, mais il ne semblait pas non plus sous estimer leur importance. Pas suffisamment, c’était presque sûr, mais sa lucidité était un excellent départ. Il représentait de nombreux avantages que Gaspard devait inspirer envers ses fidèles, tout en gardant les idéaux de Célène.
Alistair enchaîna sur les beautés d’Orlaïs, ce qui fit à nouveau sourire Béatrix. Elle avait beau être une guerrière qui nageait dans l’océan le plus tumultueux des stratégies militaires depuis presque quatre ans et elle planifiait peut-être d’endommager sérieusement plusieurs ville de l’Empire pour la victoire de Célène, mais elle restait très fière de leur culture, leur architecture … D’Orlaïs en général. C’était sûrement pour ça qu’elle s’évertuait tellement à la défendre et lui rendre sa gloire : pour que tout le monde profite de cet éclat bénéfique. Son sourire devint légèrement amer lorsqu’elle pensa à Gaspard, qui s’efforçait à colorer tout ça de rouge, du sang elfe, du sang féreldien, du sang orlésien …
Il ne se gêna pas pour répondre, expliquant clairement à Béatrix comment Férelden était constituée. Il y avait beaucoup moins de titres, mais il ne semblait pas y avoir de féodalité, comme chez elle. C’était presque ironique de voir comment les deux pays pouvaient être si ressemblant tout en se détestant autant. Les féreldiens étaient sûrement trop aveuglé par leur fierté et les orlésiens par leur orgueil pour accepter de le voir … La seule différence notable était que la noblesse gérait le peuple pour le Roi, tandis qu’en Orlaïs, chaque Noble avaient leurs propres terres et leur propre “peuple” … Jusqu’à ce que Célène en décide autrement. Et elle n’avait pas besoin de leur soutien à proprement parler, même si c’était vital de garder leur fidélité.
Les questions de Béatrix n’aidaient vraiment pas sa cause, mais elle n’était pas là pour faire des entourloupes. C’était l’une des plus grandes libertés féreldiennes : la sincérité.
Ils échangèrent un silence plein de réflexions. Béatrix pensaient aux mages d’Onterre et à la rébellion elfique qu’elle cherchait sans arrêt. Avec Férelden dans le tas, elle se mettait de plus en plus la Noblesse au complet sur le dos. C’était un pari extrêmement risqué, mais si ces alliances avant-gardistes réussissait à faire renaître Orlaïs ? Une nouvelle noblesse, une nouvelle vision des choses … Il fallait qu’elle soit très prudente. Finalement, Alistair reprend la parole en mentionnant les mauvais points tout autant que les bons … Il était réceptif ? Vraiment ? Béatrix était à nouveau agréablement surprise.
“ Vous êtes trop bon, Votre Majesté, mais je me sens tout de même indisposée. Vous méritez que je me présente sous mon meilleur jour et je ne me sens pas exactement moi-même sans ma deuxième peau. Mais je vous remercie grandement de m’accepter comme je suis et non pas comme je me présente. „ |
Alistair enchaîna sur les beautés d’Orlaïs, ce qui fit à nouveau sourire Béatrix. Elle avait beau être une guerrière qui nageait dans l’océan le plus tumultueux des stratégies militaires depuis presque quatre ans et elle planifiait peut-être d’endommager sérieusement plusieurs ville de l’Empire pour la victoire de Célène, mais elle restait très fière de leur culture, leur architecture … D’Orlaïs en général. C’était sûrement pour ça qu’elle s’évertuait tellement à la défendre et lui rendre sa gloire : pour que tout le monde profite de cet éclat bénéfique. Son sourire devint légèrement amer lorsqu’elle pensa à Gaspard, qui s’efforçait à colorer tout ça de rouge, du sang elfe, du sang féreldien, du sang orlésien …
“ Espérons pouvoir sauver tout ça, dans ce cas. Vous me parlez de votre Noblesse, comment est-elle ? Comment le tout se gère ? J’aimerais mieux connaître votre hiérarchie sociale. „ |
Il ne se gêna pas pour répondre, expliquant clairement à Béatrix comment Férelden était constituée. Il y avait beaucoup moins de titres, mais il ne semblait pas y avoir de féodalité, comme chez elle. C’était presque ironique de voir comment les deux pays pouvaient être si ressemblant tout en se détestant autant. Les féreldiens étaient sûrement trop aveuglé par leur fierté et les orlésiens par leur orgueil pour accepter de le voir … La seule différence notable était que la noblesse gérait le peuple pour le Roi, tandis qu’en Orlaïs, chaque Noble avaient leurs propres terres et leur propre “peuple” … Jusqu’à ce que Célène en décide autrement. Et elle n’avait pas besoin de leur soutien à proprement parler, même si c’était vital de garder leur fidélité.
“ Nos deux peuples se ressemblent tellement … On devrait bien pouvoir trouver quelque chose qui convaincra vos Banns, vos Thierns et vos Iarls de supporter cette union. Vous devez avoir l’unanimité de ce Conclave ou une majorité ? Comment allez-vous gérer ceux qui pourrait s’insurger ? „ |
Les questions de Béatrix n’aidaient vraiment pas sa cause, mais elle n’était pas là pour faire des entourloupes. C’était l’une des plus grandes libertés féreldiennes : la sincérité.
“ Orlaïs se souvient encore de cette guerre et laissez-moi vous dire qu’ils ont honte. L’union affaiblira Célène aussi, on risque qu’une partie de ses supporters décident de rejoindre Gaspard, mais j’ai la foi. J’ai foi en notre entraide. J’ai les mains liées, Votre Majesté. Je ne peux promettre de choses fabuleuses pour Férelden avec la guerre et mon premier réflexe est de vous promettre des redevances non-négligeables lorsque nous commencerons à passer au -dessus des déboires de la guerre, mais il est évident que vos nobles, votre peuple ainsi que vous-même attendent beaucoup plus de concret … „ |
Ils échangèrent un silence plein de réflexions. Béatrix pensaient aux mages d’Onterre et à la rébellion elfique qu’elle cherchait sans arrêt. Avec Férelden dans le tas, elle se mettait de plus en plus la Noblesse au complet sur le dos. C’était un pari extrêmement risqué, mais si ces alliances avant-gardistes réussissait à faire renaître Orlaïs ? Une nouvelle noblesse, une nouvelle vision des choses … Il fallait qu’elle soit très prudente. Finalement, Alistair reprend la parole en mentionnant les mauvais points tout autant que les bons … Il était réceptif ? Vraiment ? Béatrix était à nouveau agréablement surprise.
“ Pour les Mages, je travaille de peine et de misère pour intégrer leur institution libre à notre Empire. Sans Venatori, bien que la vermine circule sûrement un peu partout en Orlaïs … L’alliance du sud emmènerait de la stabilité. C’est sûr que dans un futur proche, on pense à la Guerre des Lions, mais la faveur irait également sur l’est des Dorsales au moindre soucis. On peut solidifier nos frontières ensemble, l’alliance de nos couronnes abrégeant les échanges diplomatiques de support militaire comme pour ce qui s’était passé à Ostagar. Si vous voulez mon avis, on doit garder un oeil sur l’Inquisition et, sincèrement, l’organisation gagne tellement de pouvoir qu’on ne pourra bientôt plus la gérer en étant divisé. Et si jamais Tévinter ou le Qun revoient leurs ambition … Mais ce que nous pouvons vous offrir repose surtout sur le culturel. C’est loin d’être gagné, mais on pourrait finir par ouvrir l’Université à Férelden, permettant à votre peuple de marquer Thédas de leur génie. Nous pouvons vous offrir des ressources, des idées. Sans vouloir vous offenser, notre pays est beaucoup plus vieux que le vôtre, nous avons sûrement de nombreux sage conseils pour vous éviter les erreurs que nous avons commises. Pensez-vous que c’est une bonne base de négociation, Votre Majesté ? „ |
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L'audace de l'espoir
Il écouta sans faiblir, pourtant il n’aimait pas ce genre de discussion interminable. Mais celle-ci était importante. Il se devait donc de prendre sur lui. Il reposa sa coupe et resta longtemps sans mot dire ses yeux tournés vers les flammes de l’âtre qui brûlait tel l’enfer. En plus des points politiques, autre chose freinait Alistair. Depuis toujours il avait une vision plus que romantique de l’amour et du couple. Pour lui le mariage était une preuve ultime d’amour. Épouser une femme qu’il n’avait jamais vue, étrangère et qui en plus ne ferait pas du tout l’unanimité dans sa noblesse et son peuple. Autant dire qu’il était coincé. Il devait également penser à son sang vicié qui lui rendrait difficile la conception d’un héritier ce qui ferait de Celene le cas échéant l’unique héritière au trône de Férelden. Oui donc autant dire qu’il y avait encore beaucoup à penser. Après, il pouvait faire miroiter une autre alliance, les nobles ne manquaient pas il était vrai. Mais le problème devenait encore plus épineux . Qui serait à la hauteur d’une impératrice ? Qui aurait assez de pouvoir pour régner avec elle sans pour autant en venir à convoiter trop de pouvoir ? C’était un casse-tête sans nom et il fallait que ça lui tombe dessus. Il se massa l’arrête du nez, il avait gardé le silence longtemps il allait passer pour malpoli ou pire endormie. Il regarda la couronne sur sa table. Ce fardeau qu’il n’avait jamais convoité, les flammes se reflétaient dans l’or qui la composait, déformées et presque surnaturelles. Enfin il reprit la parole, lentement comme s’il pesait tous ses mots afin de ne froisser personne sans pour autant donner l’air de marcher sur des œufs. Il parlait avec circonscription dans le choix de ses mots mais avec assurance dans leur mise en place. « Je ne veux pas paraître me moquer de votre proposition, mais personne en Férélden ne trouvera en une Université venue d’Orlaïs une bonne chose. Encore moins pour apprendre de vos erreurs. Ce n’est pas un refus catégorique de vos propositions seulement, cela serait vu comme une ingérence dans notre fonctionnement. Encore plus grave qu’il concerne une chose aussi puissante que le savoir. Un échange de connaissances ne me dérange pas, mais vous comprendrez que nos savants, chercheurs et autres autorités dans ces domaines, pourraient ne peu qu’apprécier le fait qu’on leur demande de se baser entièrement sur le savoir Orlésien. Pour le reste... »
Il ne voulait pas parler de l’alliance avec les gardes, ne sachant pas qui le savait et que ne le savait pas. Orlaïs n’était pour le moment qu’un allié potentiel par une accointance de confiance, alors autant en garder le plus possible pour lui et ne pas faire courir sa langue avec autant de liberté qu’il pourrait le faire avec d'autres. Surtout que de ça il était certain, cette discussion remonterait aux oreilles de Célene. « L’alliance avec votre pays et ce qui a failli provoquer la fin de mon royaume. Cailan a décidé seul d’une alliance avec Orlaïs. À raison ! L’Enclin est un ennemi que nous ne pouvons vaincre qu’en unissant nos forces. Mais la preuve est que certains sont prêts à tout pour empêcher Orlaïs de prendre encore l’ascendant sur nous. J’ai ma propre opinion sur le traître qui a failli causer notre perte et je ne pourrais jamais lui pardonner. Mais force est de constater qu’il avait plus peur d’Orlaïs que d’un potentiel Enclin et malheureusement c’est le cas de nombreux autres nobles de sa génération et de leurs enfants élevés dans la peur et voir parfois la haine de tout ce qui vient de l’autre côté de la frontière. Nous sommes un peuple fier et attaché à notre liberté. Je ne peux simplement pas accepter cette alliance sans preuves que votre impératrice ou vos nobles ne chercheront pas à nous ravoir sous leurs coupes. J’espère que vous comprenez ma position. Refuser de but en blanc serait un affront et une manœuvre politique des plus mauvaises. Mais accepter aussi trop vite serait mettre mon royaume dans une position précaire qui vu les événements récents ne seraient vraiment pas malins de ma part. » Il espérait ne pas avoir froissé son invitée, mais il avait décidé d’être honnête avec elle. Et il fallait qu’elle se rende compte que les Féréldiens n’étaient pas peuple à accepter si facilement un souverain étranger. Même si dans la lettre elle disait bien n’avoir aucune prétention sur son royaume. Le peuple lui ne verrait pas cela comme ça. Déjà que l’aide d’Orlaïs pour l’Enclin avait été vu d’un mauvais œil. Il allait reprendre la parole quand il entendit gratter contre la porte et des pas de course dans le couloir ainsi qu’un éclat de voix. Il fronça les sourcils et s’excusa auprès de son invité avant d’aller ouvrir la porte à Enclin qui fonça entre les jambes de son maître poursuivi par un des commis de cuisine qui il avait volé un bout du repas du soir.
Il revient à sa place refermant la porte dans son dos et retourna à sa place laissant son jeune chien renifler la dame présente avant de venir se rouler en boule devant la cheminer et de la regarder avec un air presque sérieux. « Pardonnez-moi. Il est encore jeune. Mais hum, vous n’êtes pas là pour ça. Pour en revenir à vos propositions, je crois que nous devons y réfléchir plus en avant. Elles ne sont pas mauvaises mais malheureusement elles doivent être grandement nuancées pour permettre leur acceptation par le peuple et les nobles. Peut-être devrions-nous aussi parler d’autre piste, tant de négociation que pour le mariage. Je ne suis pas vaniteux au point de penser que je suis le seul parti possible pour votre souveraine. Avez-vous eu d’autres réponses ? »
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L'audace de l'espoir
Le silence du roi se faisait long. Suffisamment long pour que plusieurs pensent qu’il n’ait pas l’étoffe d’un dirigeant, qu’il craignait de faire des choix, mais Béatrix lui laissa tout de même tout le temps dont il avait besoin. Elle lui offrait bien une alliance avec l’Empire que son peuple détestait plus que tout. En plus, si les contes à son sujet étaient justes, son coeur était aussi tendre que son épée était juste. La Dame s’imaginait facilement qu’il soit du genre très romantique et idéaliste à l’idée de l’amour. Béatrix l’était aussi, autrefois. Juste l’ydille qu’elle avait vécu avec Yémir … Il y a peu, elle avait offert sa main au Duc Florian de Castelnaud sans hésitation et, depuis, elle se sentait pas mal détachée de ce genre de sentiment. Mais elle l’avait fait par loyauté envers Célène, elle dévouait sa vie à son Impératrice et elle était prête à tous les sacrifices personnels pour son bien. Elle ne pouvait pas en vouloir à Alistair de penser un minimum à lui et à ce qu’il désirait. Un léger air interrogateur marqua son regard qu’elle détourna rapidement vers les flammes. Un roi pensant à son bonheur avait sûrement à coeur le bonheur de son peuple. Pas le pouvoir, pas la richesse, pas la dignité … Le bonheur. Intéressant. Perceptible comme faible, mais infiniment intéressant. Face au refus du blond, la Championne se frotta les tempes en s’insultant intérieurement.
Le Roi reprit la parole et approfondissait avec justesse la vision de son peuple. les poings de Béatrix se serrèrent à l’évocation de Loghain Mac Tir. Le Gaspard féreldien. Il était inconcevable pour elle de voir “l’héroïnne” de Férelden l’épargner si facilement. La Garde des Ombres acceptaient tout le monde, mais il fallait écraser les cafards. Peut-être que cette clémence était une preuve de sagesse hors de sa compréhension, car rien au monde pourrait lui permettre d’épargner le Grand Duc Gaspard de Châlons. Refoulant cette colère, elle se concentra plutôt sur les mots d’Alistair, tiquant sur ce qu’il disait sur Cailan. S’accoudant sur ses genoux pour se rapprocher légèrement du personnage royal, elle parla d’une douceur que seule Célène connaissait.
Elle inspira profondément avant de reprendre d’un ton plus neutre et habituel.
La discussion se fit interrompre par un bébé mabari qui rendit immédiatement Béatrix complètement gaga en deux secondes … Sûrement moins. Lorsqu’il se présenta devant elle, elle ne put s’empeĉher de le gratter sous le menton avec un sourire plein d’innocence et les yeux rempli d’amour. Lorsque le petit animal se dirigea vers la cheminée, la Dame retourna son regard vers Alistair en relâchant un soupir léger.
Béatrix hésita quelques secondes, ce qui se vit sur son visage.
“ Je suis désolée de m’être mal exprimée ainsi, je ne propose pas d’envoyer vos savants à notre université, au contraire, je propose un partage. Je ne suis que peu informée sur les partage culturels, l’art de la lame oblige, et je suis plutôt maladroite sur ce sujet. J’explore les possibilités, mais ce que je peux assurer, c’est la puissance de notre unité … Ou collaboration, si vous préférez, militaire. „ |
Le Roi reprit la parole et approfondissait avec justesse la vision de son peuple. les poings de Béatrix se serrèrent à l’évocation de Loghain Mac Tir. Le Gaspard féreldien. Il était inconcevable pour elle de voir “l’héroïnne” de Férelden l’épargner si facilement. La Garde des Ombres acceptaient tout le monde, mais il fallait écraser les cafards. Peut-être que cette clémence était une preuve de sagesse hors de sa compréhension, car rien au monde pourrait lui permettre d’épargner le Grand Duc Gaspard de Châlons. Refoulant cette colère, elle se concentra plutôt sur les mots d’Alistair, tiquant sur ce qu’il disait sur Cailan. S’accoudant sur ses genoux pour se rapprocher légèrement du personnage royal, elle parla d’une douceur que seule Célène connaissait.
“ Justement Alistair, on était *si* proche. Si proche de mettre fin à cette … Cette colère. On ne peut pas laisser la haine nous empêcher d’avancer, non ? Je ne sais pas si c’est le devoir des dirigeants ou des idéalistes, mais nous devons passer par-dessus. Il le faut. „ |
Elle inspira profondément avant de reprendre d’un ton plus neutre et habituel.
“ Pour vos terres, Célène trouve insupportable que ses nobles se fassent la guerre. Il sera facile de la convaincre de sévir contre ceux osant franchir les Dorsales dans un but d’envahisseur. Elle a le droit de destituer n’importe quel noble orlésien de leurs titres d’un claquement de doigt. Évidemment, je ne m’attends pas à ce que tu lui donnes ce même droit sur les Iarls, le Thierns et les Banns. Qui sait, peut-être qu’Orlaïs apprendra ce qu’est le mérite ! „ |
La discussion se fit interrompre par un bébé mabari qui rendit immédiatement Béatrix complètement gaga en deux secondes … Sûrement moins. Lorsqu’il se présenta devant elle, elle ne put s’empeĉher de le gratter sous le menton avec un sourire plein d’innocence et les yeux rempli d’amour. Lorsque le petit animal se dirigea vers la cheminée, la Dame retourna son regard vers Alistair en relâchant un soupir léger.
“ D’autres réponses … Comme je l’ai dit, en Férelden Célène avait à ma connaissance deux autres possibles prétendants. Il me semble évident que Finduilas manque beaucoup trop de … D’implication. Pour ce qui en est de Teagan … Je ne pense pas qu’il en ait l’étoffe, sans vouloir manquer de respect. „ |
Béatrix hésita quelques secondes, ce qui se vit sur son visage.
“ Je ne vous connais pas, Alistair, et je comprends vos réticences. Je veux m’assurer que vous comprenez bien que tout ça serait uniquement politique. Célène préfère être avec des personnes plus … féminines et … Voilà. Donc, c’est vraiment pas l’idéal, mais vous pourriez toujours vivre votre amour comme vous le souhaitez, non ? „ |
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L'audace de l'espoir
« Oui je comprends. Un échange, peut-être je dois réfléchir. Le savoir est une chose puissante. Très puissante. Je sais ce qu’Orlaïs pense de notre royaume. Des barbares mal dégrossies qui se complaisent à sentir le chien et manger de la boue. J’ai entendu les rumeurs et la façon dont les vôtres parlent de nous. En même temps nous ne parlons pas mieux de vous je suppose que c’est de bonne guerre. Les cicatrices sont présentées et encore fraîche. Mais si nous ne faisons rien… Alors c’est nos deux royaumes qui sombreront dans un maelstrom de guerre et de souffrance. Peut-être qu’un échange de connaissances serait une première étape. Surtout que je pense que les savants Fereldein seraient ravis de montrer à Orlaïs qu’ils en savent peut-être autant voir plus qu’eux. Nous aussi nous avons grandi. Oui, cela ne serait pas mauvais. Au contraire. Montrer au peuple, aux nobles que l’avis de Fereldiens à un poids serait une base si suite il devait y avoir. »
Ho oui, il voyait déjà les savants les plus en vogue de Ferelden montrer aux Orlésiens que non, ils n’étaient pas que des gueux se roulant dans la fange. Et ça lui ferait plaisir aussi à lui. Peut-être même qu’il demanderait à être présent, juste pour voir la surprise sous les masques Orlésiens. Il sourit à l’idée, imaginant la rencontre. Mais se souvenant qu’il n’était pas seul, il ne pouvait pas se permettre de siroter son vin tout en imaginant la tête déconfite des Orlésiens. Dommage parce que cela le faisait beaucoup rire. Il reprit donc la parole avant qu’on ne le pense endormi. « Je ne serais pas contre de vous aider à mettre fin à la guerre dans votre royaume. Et je crois que les nobles seraient heureux de prêter leurs hommes à Orlaïs. Juste pour pouvait revenir vous voir en vous faisant bien sentir que vous devez votre paix et votre liberté à des Fereldiens. Dans ce sens-là, je pense que vous n’auriez pas de soucis à avoir leur aide. Mais ils demanderaient sûrement quelque chose en échange. Et moi aussi… De nombreux nobles à la frontière se considèrent encore chez eux en Ferelden. Et cela ne plaît à personne. »
Beaucoup de nobles d’Orlaïs avaient oublié que Ferelden n’appartenait plus à leur impératrice. Et se pensait chez eux. En soit il s’en fichait un peu, parce que ce n’était pas vraiment officiel et que les terres étaient en réalité toujours sous sa responsabilité. Mais peut-être que s’il offrait ses terres à des Iarles ou des Ban, ils verraient cette alliance d’un meilleur œil. Cette manœuvre permettrait aussi de prouver à tout le monde que ce n’était pas Orlaïs qui imposait ses exigences. « Parlez de cela à Celene. Demandez-lui de rappeler à l’ordre ces nobles qui ne sont chez eux que parce que je le veux bien au final. » Il ne comprenait pas très bien d’ailleurs comment ils avaient pu rester aussi longtemps avec Loghain si proche du pouvoir. Enfin, c’était déjà une idée concrète qu’il donnait si alliance il devait avoir un jour. Il s’enfonça un peu plus dans son fauteuil. Il sourit en voyant Enclin faire fondre cette dame en armure et se coucher de tout son long devant le feu. Il adorait ce chien, mais il avait un petit pincement au cœur dès qu’il le voyait. Cela ne lui faisait que se souvenir que Tulia à qui il devait ce mabari ne reviendrait jamais. Il détourna le regard, pleurer les morts devait se faire seul, le soir. Ce n’était pas le moment. Et puis Tulia se moquerait de lui s’il pleurait.
« Je… Je ne voulais pas connaître les préférences de votre impératrice. Mais… Enfin, oui j’ai une opinion naïve du mariage. Je le confesse, mais je sais aussi qu’un roi ne s’appartient pas. Vous m’auriez proposé cela au début de mon couronnement, je vous aurai simplement dit non. Aujourd’hui, je sais que pour mon peuple et mon royaume je dois penser en roi et non pas en homme. Je pourrais épouser Celene, le problème n’est pas là. Mais vous savez que je suis garde des ombres. Du moins que j’ai le sang souillé comme mes frères et sœurs, bien que je ne puise pas me revendiquer ainsi. Je suis donc stérile ou pas loin. Votre inquisitrice préfère les femmes. De notre union ne sortirait donc aucun héritier. De plus, la malédiction de mon sang réduit mon espérance de vie. À ma mort, sans héritier, le trône reviendra donc à ma femme. À Céléne. Imaginez… Je serais connu comme le roi qui a rendu Ferelden à Orlaïs. Cela mettrait mon royaume à feu et à sang. » Il n’avait pas besoin d’avoir une imagination débordante pour s’imaginer tout ça. « Ce n’est pas la peur de vivre sans amour qui me pousse à prendre le temps de la réflexion. Mais bien celui de mon sang et de mon temps de vie. Et vous… N’a vous pas peur que si votre impératrice meurt avant moi, je m’approprie son royaume et vous annexe . Vos nobles y penseront. Nous devons y penser. » Ho oui, parce que c’était sûr que ce serait dans tous les esprits, son conseil déjà ne cessait de lui parler de l’héritier. Qu’il devait rapidement prendre femme, qu’il devait rapidement faire un enfant. Qu’il ne devait pas laisser un trône vacant… Et surtout, il était hors de question qu’Anora reprenne la couronne.