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Lun 4 Nov 2019 - 20:26

Anonymous
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La Nuit des Savoirs


Je dois avouer que, comme la plupart des invités, je ne m’attendais pas à ce qu’il enlève ainsi sa veste… cela m’amusais néanmoins. L’imprévisibilité du mage avait quelque chose de neuf, presque de nouveau pour moi… c’était grisant. Je notais dans un coin de mon esprit le nom et l’adresse du tailleur, et planifiais déjà de lui rendre visite.

« Certainement, après tous, j’imagine qu’une telle tenue en si peu de temps est en quelque sorte un exploit… Ce n'est pas étonnant qu’il veuille le crié sur tous les toits… »

L’homme m’assura que les Vénatoris présents à Golfalois avaient été jugés à Tévinter pour leurs crimes… ça je pouvais le croire, après tous, il avait échoué. Je me demande ce qui se serait passer dans l’Impérium si l’Inquisition n’était pas intervenue… bah, nous ne le saurons sans doute jamais.

« Je n’en doute pas, si la société de tévintide était aussi corrompue qu’on le prétendait, elle s’effondrerait sur elle-même… La justice est après tout un concept commun à toutes les nations. »

Cependant, et comme je m’y attendais, je n’eus pas de réelle information sur ce que pensait le mage sur les événements de Golfalois. J’ignorais s’il était personnellement impliqué, ou si sa mine sombre démontrerait son dégoût sincère… en tout cas, sa façon de parler de son ami semblait démontrer une réelle complexité... sur ce point là, je pense qu'il me disait la vérité...

La conversation qui semblait tournée vers les sacrifices personnels sur l’autel du travail et de la passion prirent une tournure assez déplaisante… Un regard sombre, presque triste se dessinait sur mon visage, et je perdis mon sourire. J’hésitais, réfléchissant à ma manière de répondre. Je n’avais pas envie de parler de ça, mais mentir en me prétendant célibataire endurci était inutile. En plus d’être facilement vérifiable, il lui suffisait d’apprendre mon nom et il n’aurait aucun mal à trouver les liens qui m’unissent avec mon héritière…

« Je l’étais. Alys m’a quitté en donnant naissance à notre fille, il y a quinze ans de cela. »

Je buvais mon verre de vin… Servis appelait un serviteur. Lorsque l’elfe arriva presque à notre porter, un cri se fit entendre à l’autre bout de la salle.

« Professeur de Douxfoyer ! »

Une jeune femme s’approcha, presque en courant malgré sa longue robe et ses hauts talons, il ne me fallut pas longtemps pour la reconnaître, il s’agissait de Mélissa, une mes anciennes élèves… et un des agents qui travaillait pour moi… enfin, elle travaillait pour l’Ombre… elle bouscula le serviteur qui faillit faire tomber les petits fours...

« J’ignorais que vous assistez à la soirée, Professeur. »

Je répondis par léger grognement qui fit sourire de plus belle la jeune femme.
La Dame était dans une longue robe de style orlésien et de couleur verte… vert qui était, sans surprise, les couleurs de sa maison.
Puis, elle se concentra sur Servis, lui adressa un franc-sourire, et se présenta.

« Enchanté, monsieur, je suis Mélissa de Verte Coline, quatrième fille du Comte de Verte Coline. »

Elle fit une petite révérence en direction de Servis, toute en le jugeant discrètement du regard… après quelque seconde, comme si ses jambes ne tenaient plus en place, elle s'excusa rapidement et commença à s'en-allez.

« Je dois vous laisser, Monsieur of Seraut m’a promis de me montrer les avancées qu’il a faite sur le domaine des dragons… en revoir ou vitae benefaria. »

Elle réussit à prononcer sa dernière phrase dans un tévène parfais et sans accents. Puis elle s’en alla comme elle était venue, sans faire attention à ce qui se passait autour d’elle…

Mar 5 Nov 2019 - 13:09

Anonymous
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La Nuit des Savoirs.


Servis s'était aventuré trop vite sur le terrain du privé. Mais comment aurait-il pu en faire autrement ? Lui et Roland avaient déjà balayé les sujets concernant leurs occupations respectives, ils avaient ensuite refusé de parler Politique... Et le temps au-dehors était trop maussade pour mériter d'être mentionné. Non, Servis n'avait guère eu plus de choix. Pourtant la réponse de Roland le mit un instant mal à l'aise. Quand il lui annonça simplement que sa femme était morte en couches, il vit sa douleur encore vive, ainsi que la première faille qu'il laissait transparaître sous son masque. Mais Servis, gentleman, se refusa de l'exploiter.
“Je me joins à votre deuil, et adresse toutes mes pensées à votre défunte épouse. Au moins vous-a-t-elle laissé une fille à chérir.„

Il fixa ensuite le sol, mal à l'aise. Il ne savait que dire de plus : il n'avait lui-même encore jamais été rattrapé par ces considérations primordiales : personne dans son entourage n'était encore mort. Il ne pouvait pas prétendre comprendre. Et ne voulait pas mentir sur un sujet aussi grave.
Heureusement pour lui, un serviteur elfe avait répondu à son appel, et se dirigeait vers eux en emportant toute une belle variété de petits fours appétissants. Servis n'était pas difficile lorsqu'il était question de nourriture. Comment pourrait-il l'être ? Il passait e plus gros de son année sur le terrain, dans la crasse te la poussière, à se nourrir presque exclusivement de légumes crus arrosés au vin ! Mais devant ces petites mignardises évoluées, il salivait d'avance. La cuisine Orlésienne était mondialement reconnue, en bien ou en mal d'ailleurs. Et Servis allait enfin être en mesure de se faire un avis sur cette épineuse question.

Mais alors qu'il accueillait la progression constante du plateau avec un sourire passionné, un cri retentit depuis l'autre côté de la pièce, lui arrachant un sursaut. Une femme se précipita vers eux, renversant au passage le serviteur. N'écoutant que son courage, Servis tendit les mains et rattrapa le plateau qui s'apprêtait à décoller des mains de l'elfe. Il le maintient le temps qu'il ne reprenne son équilibre et une fois rassuré, il le tendit du nouveau à son propriétaire légitime. Les petits fours étaient saufs, et la fautive de leurs tourments, une très belle femme en robe émeraude, était en pleine conversation avec Roland. Le professeur Roland de Douxfoyer, donc.

Le cœur battant toujours à tout rompre dans sa poitrine, suite au sauvetage extrémiste des mignardises, Servis découvrit le visage de cette jeune femme, qui s'était retournée pour le contempler. Elle se présenta, étalant fièrement sa généalogie complète, avant de s'incliner légèrement.
“Je...„

Il n'eut pas le temps de pousser plus loin, déjà la jeune femme s'échappait. Servis n'eut que le temps d'esquisser une brève révérence que déjà elle s'était enfuie. Il sourit un instant dans le vide, là où s'était trouvé précédemment la jeune femme. Une proie qui se désiste au dernier moment n'en devient que d'autant plus obsédante. Et Servis aimais incontestablement séduire. En voyant la silhouette plaisante de cette Mélissa, il s'était laissé aller à imaginer la tournure improbable qu'aurait pu prendre cette soirée. Mais elle s'était enfuie.
“de Verte Coline. de Doux Foyer, ... Vous autres Orlésiens avaient des noms si poétiques.„

Sa remarque, bien que d'apparence purement badine, lui permettait surtout de s'entendre prononcer ces noms à haute voix. Servis avait une mémoire presque exclusivement auditive, et une fois qu'une mélodie était entrée dans ses oreilles, elle ne l'en quittait plus jamais. Plus tard, il pourrait recontacter Roland, lui rappeler au besoin sa proposition de le mettre en relation avec des hommes de Férelden. Quant à la jeune femme ou à son patriarche visiblement important, il pourrait se laisser tenter à quelques recherches, pour passer le temps.
Après un clin d’œil à l'elfe au plateau, entérinant leur connivence naissante, Servis se saisit d'un petit four.
“Dites-moi Roland, cela vous ennuierait-il si nous la suivons ? J'aimerais moi aussi en apprendre plus au sujet des recherches de l'estimé professeur Frédéric.„

Si Frédéric se trouvait à la porte du Ponant, cela ne devait vouloir dire qu'une chose : il s'intéressait au grand dragon y nichant. Et Servis et ses venatori commençaient eux aussi à se dire qu'un dragon, un véritable dragon, pouvait être utile à leur cause.

Mer 6 Nov 2019 - 20:24

Anonymous
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La Nuit des Savoirs


Le fait qu’il parle de ma fille me mit un peu plus mal à l’aise… je venais à peine d’avouer avoir sacrifié beaucoup, dont la compagnie de cette dernière… Sans rien montrer, je voulais ressortir ma colère… je savais que c’était inutile, puéril, et surtout, à l’encontre de toute les règles de la politesse, alors je me contenais…
Alors qu’un sourire triste se dessinait sur mon visage, je finis par répondre :

« Je vous remercie de votre sollicitude, Servis. »

Je vidais d’un coup ma coupe tandis que le serviteur arrivait. Espérant sans doute oublié cette partie de la discussion…

***

Alors que Mélissa avait révélé mon nom de famille au mage (ainsi que ma noble ascendance, via mon nom en particule) … en plus, elle importunait mon interlocuteur en l’empêchant même de se présenter… interlocuteur qui avait profité que la jeune femme concentre toute son attention sur moi pour sauver les meubles (ainsi que les petits fours). Au moins, le pauvre serviteur ne se fera pas renvoyer…
Tout ce que Servis arriva à dire devant l’énergique jeune femme, fut une phrase assez anecdotique sur la poésie dans les noms orlésiens… cela m’étonnait de lui, pour le moment chacune de ses phrases semblait être choisi avec attention… donc il m’était difficile de croire que ce n’était pas le cas de celle-là.

« C’est ce qu’on dit, en effet… »

Réussis-je à dire avant que la jeune femme ne réponde… Cette dernière finit par s’en aller après de coutre excuse…
Alors que l’espionne repartait en direction de la salle suivante, le mage me demanda, tout en prenant l’un des petits fours qu’il venait de sauver, si j’étais gêner de la suivre… je haussais et les épaules et répondit…

« Pour être honnête… oui… Mais bon, je suis aussi intéressé que vous à propos des études de Frédéric. »

Je n’avais aucune envie de côtoyer Mélissa quand elle était comme ça… cependant, je dois avouer que l’intérêt de Servis pour les dragons était… étrange. C’était certes un tévintide, mais lors de la première discussion avec le dragonnologue il n’avait pas semblé intéressé outre mesure aux reptiles… c’était un revirement… intéressant.
Je commençais à marcher tranquillement dans la même direction que la jeune femme… je réussis même à prendre une 3ème coupe de vin au passage…


Jeu 7 Nov 2019 - 9:36

Anonymous
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La Nuit des Savoirs.


En entendant la première partie de la réponse de Roland de Douxfoyer à sa requête, Servis eut peur d'avoir commis une nouvelle bévue. Bien qu'extrêmement à l'aise en société, le mage avait parfois du mal à jouer avec tous les codes des classes avec lesquelles il aimait se lier. Et son isolement dans le désert en tant que supérieur hiérarchique de tout un détachement n'avait fait qu’exacerber ses maladresses. Avec eux, il devait se montrer froid, intraitable et menaçant. Son corps savait le faire : il lui suffisait de relever la tête et de redresser ses épaules pour dominer. Et de bouger le moins possible. Mais en ce qui concernait son mental, les choses étaient bien différentes. Servis aimait jouer, mais il n'était que difficilement calculateur. Il se laissait guider par ses envies, un peu comme une bête. Ou plus justement, comme un enfant. Sa spontanéité ne lui facilitait pas la vie. Heureusement qu'il pouvait régler une grande partie de ses affaires en usant juste d'une plume et d'un peu d'encre.

Pourtant malgré ses réticences, Roland se mit en marche, suivant la direction prise par la jeune femme. Il s'arma même d'une nouvelle coupe de vin. Servis n'était peut-être pas le plus gros buveur des deux, finalement.
Avant de se mettre lui aussi en branle, le mage usa de la serviette proposée par le serviteur pour essayer ses doigts, ceux qui s'étaient saisis des petits fours délicieux, mais peut-être un brin trop gras. Il remercia ce serviteur et récupéra sa coupe. En deux grandes enjambées, il avait rejoint l'Orlésien.
“Si cela peut vous aider, nous pouvons nous imaginer suivant n'importe qui d'autre !„

Annonça-t-il de bonne humeur. Et en effet, attiré par les applaudissements provenant de la pièce suivante, quelques autres personnes quittaient le petit salon. Le professeur Frédéric savait manifestement passionner les foules. Puisqu'ils marchaient assez lentement, Servis eut l'occasion de justifier sa brusque demande, tout en croisant le regard de nombreux autres invités :
“Il n'est pas rare de trouver des dragons, ou leurs affiliés, nichant dans les ruines. Plus je pourrais en apprendre sur leur comportement plus je pourrais imaginer de stratégies pour les expulser efficacement, et si possible sans violence. Parfois, il faut savoir se montrer fourbes pour le bien de tous.„

Ils passèrent les doubles portes aux battants maintenus ouverts par deux serviteurs en livrée coordonnée, et pénétrèrent dans la pièce suivante. Ils y trouvèrent le professeur de Seraut, entouré de curieux, les deux bras étendus dans une tentative d'imitation d'envol. Servis ne put retenir le rictus qui lui monta aux lèvres.
“Et c'est alors que, dans l'immensité bleutée du ciel, je l’aperçus enfin. Elle était d'une beauté saisissante, d'une puissance inégalée. Vraiment, une apparition digne de notre créateur. D'un seul battement d'aille puissant elle s'élança sur ....„

Servis fit quelques pas de côté pour contourner le gros du groupe, et pour s'approcher au mieux de la scène de pantomime qu'offrait le professeur. Il se pencha vers Roland, pour lui demander le plus discrètement possible :
“Tous les professeurs de l'Université sont-ils si passionnés ?„

Il eut une pensée émue pour les professeurs du cercle de Minrathie, et leur froideur insultante. Il leur dédia la dernière gorgée de son second verre de vin. Mais plutôt que de le laisser vide, Servis fouilla dans les poches pourtant étroites de son pantalon ajusté. Il n'eut aucun mal à trouver sa fiole longue et fine, et la déboucha de son pouce. Il fit couler quelques goûtes d'un liquide ambré dans son verre, avant de la proposer à Roland d'un simple geste. Un alcool distillé par les nains, très difficile à trouver à la surface. Un produit de contrebande dont il aimait particulièrement le goût d'épices prononcé, et la légère senteur de mousse.

Dim 10 Nov 2019 - 14:34

Anonymous
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La Nuit des Savoirs


Comme pour répondre à mon interrogation muette, Servis justifia sa démarche pour rejoindre le Professeur de Sauraut.

« Vous avez bien raison, plus on en connaît sur ses adversaires et plus il est facile de les vaincre, après tous… »

À la guerre comme à la politique, le savoir était une arme : plus tranchant que les dagues, et plus dangereux que la magie du Sang… Bien sûr, cette idée, pourtant flagrante, était bien trop souvent oublié par le plus grand nombre…

Le professeur de Seraut était alors dans une de ses étranges répétitions, tout en écoutant Frédéric, je bu le contenu de ma coupe… et je me retrouvais une nouvelle fois sans vin. Après un rapide coup d’œil aux alentours, je ne trouvais guère de serviteur… je soupirais et me reconcentrais sur la représentation de Frédéric. L’homme était clairement un véritable génie à la passion débordante pour son sujet… ses imitations me rappelais un peu ma fille, dans ces jeunes années, lorsque nous jouions ensemble… une certaine nostalgie s’emparais de moi.

Servis me demanda alors si tous les professeurs de notre Université étaient tous aussi enthousiasmer que Frédéric…

« Hélas, j’ai bien peur que non… Sinon notre chère Empire serait connue pour le talent de ses Professeurs et non celui de ses Chevaliers… »

Dis-je alors avec un air légèrement déçu… je n’ai jamais été favorable à la Guerre, et l’idée d’impliquer des milliers de personnes ne tirant aucun bénéfice pour de simples idées mesquines de quelques-uns me révoltait au plus au point. C’était d’ailleurs en grande partie pour ça que, contrairement à feu mon père, je ne soutenais pas les prétentions de Gaspard au trône d’Orlaïs… Paradoxalement, la mort de quelques ‘‘innocents’’ lors des luttes dans l’ombre ne me faisait ni chaud, ni froid… Je m’étais mainte fois posé la question: pourquoi ces morts ne m’atteignais pas… sans jamais parvenir à une conclusion satisfaisante…

Alors que j’étais plongé dans mes profondes réflexions éthique, le mage me ramena à la réalité en présentant devant moi une fiole. Bien que peu concentré, je me souvins l’avoir vu se servir quelques secondes auparavant. Avec un large sourire en guise de remerciement, je pris la fiole… rapidement, je la portais au niveau de mon nez, et sentis rapidement le contenu : de l’alcool nain… Extrêmement rare, et ainsi, terriblement chère. Alors que je me servis aussi quelques gouttes, je m'assurais de ne pas en prendre plus que Servis, de peur de paraître grossier. Je lui rendis sa fiole, et commençai à boire un peu de cet alcool. C’était bien d’origine naine… et je puis presque affirmer que ce n’était pas de la contrefaçon, ou une reproduction surfacienne… J’en conclus que soit le mage Tévintide était immensément riche, soit il avait des contacts parmi les réseaux de contrebandes…

Le premier cas me semblait néanmoins peu probable… même s’il était bien habillé, ses bottes étaient usées. De plus, l’argent pouvait acheter de nombreuses choses : comme des permissions de fouille à Férelden, permissions qu’il ne semblait pas réussir à obtenir…

Donc soit-il me mentait, soit-il me cachait quelque chose… et je n’avais pas l’impression qu’il me mentait.
Plus la soirée progressait et plus ce tévintide devenait intéressant…
Finalement, j’ai bien fait de me rendre à cette soirée…

Je palais aussi bas que lui...

« Dites-moi, Servis, au cour de vos... opérations, n’avez-vous jamais eu de problème avec des pilleurs de tombes ou des contrebandiers en quêtes de reliques à revendre sur le marché noir ? »

Dim 10 Nov 2019 - 18:58

Anonymous
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La Nuit des Savoirs.


Servis pensa aux chevaliers. À l'image que lui, citoyen Tevintide, pouvait en avoir. Le terme de guerrier semblait trop réducteur pour un tel ordre. Ils portaient des épées, certes, et guerroyaient. Mais surtout et avant tout ils portaient haut les couleurs de leurs idéaux. Mais l'image qu'en avait Servis était certainement trop romantique. Après tout, il s'agissait surtout d'une caste, ayant tout droit sur le petit peuple. Les castes, Servis connaissait bien. La guerre, nettement moins. *Et fort heureusement d'ailleurs !* Pensa-t-il en récupérant sa flasque avant de la glisser de nouveau dans sa poche discrète d'où, il le savait, il ne tarderait pas à la retirer pour une nouvelle gorgée de son délicieux breuvage. Il observa un instant distraitement la suite de pantomimes effectuée avec application par le professeur dragonologiste, puis se pencha discrètement en direction de Roland, qui en chuchotant avait repris leur conversation.

La réplique de Douxfoyer le désarçonna légèrement. Mais Servis ne laissa échapper qu'un léger sourire, habitué comme il l'était à marcher sur un fil. Néanmoins, la conversation semblait prendre un tour inédit. Elle avait même emprunté une bifurcation fortement inattendue. En regardant le liquide précieux qui emplissait son verre et celui de Roland, et en sentant le poids de sa fiole dans sa poche, Servis comprit qu'il avait commis une légère erreur. Et qu'il faisait face à un homme d'une intelligence redoutable. Il prit une gorgée précautionneuse avant de se décider à répondre, son accent ressortant dans ses murmures :
“Malheureusement il n'est pas rare lorsque l'on baigne dans ce milieu d'entendre des histoires de la sorte. Et plus les expéditions sont grandes, plus il y a d'occasion pour les plus motivées de mettre la main sur un quelconque bien à introduire sur les marchés parallèles. Il en a toujours été ainsi depuis la nuit des temps. Les contrebandiers, assassins, contestataires, ... Ils existeront toujours.„

Devant l'énergie que mettait le professeur Frédéric à illustrer ses propos, Servis faillit ajouter les illuminés à sa liste, mais par politesse il se retint. Il fit glisser le restant de son verre dans sa bouche et prit le temps de le savourer avant de l'avaler. L'alcool lui réchauffa avec bonheur la gorge. Il continua.
“Nous avons appris à nous prémunir face à ce genre de fauteur de troubles. La plupart des expéditions ne se font plus sans être accompagné d'hommes en armes. La tendance est à l'augmentation des violences, n'est ce pas ? Mais je dois reconnaître que le plus souvent, les fautifs sont à rechercher au sein mains des équipes de recherche. En étant sans cesses soumis aux tentations, certains finissent par y céder.„

Il y eut des applaudissements parmi le publique qui entouraient la performance du professeur, applaudissements auquel Servis se joignit par réflexe. Il se retourna vers Roland, et lui sourit amicalement. Mais du coin de l’œil, il surveillait les autres invités. Il avait la désagréable impression d'être surveillé.


Lun 11 Nov 2019 - 15:17

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La Nuit des Savoirs


Encore une fois, Servis ne se laissait pas déstabiliser outre-mesure… Soit je me montrais un peu trop paranoïaque, soit il savait mieux se défendre que ce qu’on pouvait l’imaginer… en tout cas, il me décrit une situation que je ne connaissais que trop bien…

« Il est bien dommage que nous ne puissions même pas faire confiance à nos employés et à nos collaborateurs… mais j’imagine que vos… compétences doivent être utile. Au moins, vous êtes capable de vous défendre seul. »

Je bus alors le contenu de ma coupe, contrebande ou non, cette bière était délicieuse. Peut-être devrais-je m’en procurer dans un futur proche…
J’abordais un sourire aimable, et me contentai de proposer :

« Quoi qu’il en soit, ce breuvage est délicieux. Lorsque vous serez de retour de Férelden, laissez-moi vous rendre la pareille… j’ai de nombreux breuvages en ma demeure, et je suis sûr qu’un connaisseur comme vous saurez les appréciés. »

Accessoirement, peut-être sera-t-il plus facile d’en apprendre plus sur ce mage si nous étions juste tous les deux… De plus, je comptais enquêter un peu de mon côté, et tout cela serait bien inutile si je ne pouvais revoir le tévintide. Dans tous les cas, je suis sûr que cela me fera beaucoup de bien de boire avec quelqu’un qui ne tentera, sans doute, pas de me tuer un jour…

Soudain, sans crier gare, une servante elfe traversa la foule… elle avait le visage déchiré par la douleur… elle semblait incapable de dire le moindre mot… elle fit quelque pas… puis s’effondra… une splendide dague dépassait de son dos… sa robe blanche était taché par le rouge de son sang… Un cri d’horreur se fit entendre, brisant le statuquo, les invités s’agglutinaient contre les murs, comme si le simple fait de s’approcher de la mourante était dangereux… laissant le cadavre, au centre de la pièce.

Personne n’osa bouger… au bout de quelques secondes, je finis par m’approcher… vérifia le pouls de la jeune femme. Rien. C’était fini. Sans manière, un mouchoir de soie dans les mains, je pris la dague, la regarda… elle semblait ancienne… très ancienne… elfique ? tévène ? orlésienne ? je n’arrivais pas à en déterminer l’origine… Je me relevais, et je me dirigeais vers l’archéologue.

« Servis, auriez-vous l’obligeance d'identifier l’origine de cette dague ? »

Je lui tandis la lame… Soigneusement emballé dans la soie. La lame pouvait être empoisonné, mieux valait être prudent…
Le mage était sans doute la seule personne que je savais incapable d’avoir tué cette jeune femme… après tous, nous ne nous sommes pas quittés de la soirée… cependant, c’était un tévèntide et la victime était une elfe… même en cette si cultivé assemblée, les rumeurs et les clichés ont la vie dure…

Alors que je continuais à observer le corps, je finis par remarquer quelque chose… l’endroit où l’elfe avait été touché… je pouvais voir une sorte de tatouage… cependant le sang qui coulait empêchait toute identification… et je n’avais rien pour le nettoyer…

Alors que j’eu fini d’étudier le corps, un éclair se fit entendre… la pluie avait recommencé à tomber…

Lun 11 Nov 2019 - 20:40

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La Nuit des Savoirs.


Le mage accueillit une nouvelle fois la proposition de Roland avec un grand plaisir. De Douxfoyer et lui semblaient au bord d'une amitié sortant du cadre, et déjouant tous les pronostiques. Ce Roland était fascinant, intelligent, influent et très certainement dangereux. Des qualités que Servis aimait voir chez ses amis. Mais il prit soin à dissimuler son intérêt, à ne pas le rende trop flagrant. Il parcourut la pièce du regard, et planta par inadvertance son regard perçant dans les yeux de la jeune femme à la robe verte. De Verte Colline. La jeune femme, du côté opposé du cercle qui s'était formé autour du professeur, semblait ne pas vouloir le lâcher du regard. Servis lui fit alors un discret signe de la main, une sorte de salut amical, signifiant bien qu'il acceptait ses regards en toute bienveillance. La femme sourit, et Servis se demanda si la soirée lui permettrait d'aller plus loin. Il n'avait après tout plus eu d'aventure depuis de longs mois. Une remise à niveau s'imposait.

Un courant d'air fit danser les flammes des bougies fichées dans l'imposant lustre au-dessus de leurs têtes. En entendant le cristal tinter, Servis leva les yeux, et suivit instinctivement la source de cette nuisance. Une fenêtre était restée entrouverte et le lourd rideau qui la cachait se soulevait doucement. Il dansait comme une vague d'étoffe, et le fracas d'un tonnerre lointain se fit discrètement entendre. Puis un bruit, beaucoup plus proche celui-ci, rappela Servis à lui. La foule s'écartait, susurrait. Une femme cria, puis un homme, et une servante elfe s'affala au sol, morte, une dague plantée dans le dos. Servis sourit. Il avait déjà entendu parler de ce genre de petits jeux qu'aimaient organiser les gens de la haute société. Avec la complicité de certains de leurs servants, ils organisaient de faux meurtres, et il fallait alors enquêter pour découvrir finalement le meurtrier, qui se trouvait invariablement être l'un des invités. S'il ne s'était pas attendu à devoir jouer à l'un de ces jeux ce soir, Servis ne s'en étonna pas : la société Orlésienne était finalement parfaitement fantasque. Il n'y avait rien d'étonnant à ce qu'un tel jeu naisse ainsi au beau milieu d'une soirée entre érudits.

Pourtant, en balayant de nouveau la foule du regard, Servis remarqua leurs airs véritablement concernés. Tous échangeaient des regards, et certains se concentraient mêmes sur lui. Servis aussi les épaules. Le prenaient-ils pour l'organisateur de cette farce ? Pendant un moment qui parut long, personne ne bougea. Puis Roland à ses côtés se détacha de la foule, et alla s'accroupir aux côtés de la servante faussement décédée. Il lui prit théâtralement le pouls. Au-dessus d'eux, une nouvelle bourrasque clandestine menaça de souffler les bougies qui les éclairaient. Un nouveau tonnerre retenti, puis le fracas d'une pluie renouvelée se fit entendre. Une véritable tempête naissait à l'extérieur, les coinçant tous officiellement dans cette pièce. Dans ce jeu bien innocent dont personne ne semblait vouloir participer. Roland, toujours près du corps de la fausse morte, délogea la dague de son dos en usant d'un mouchoir blanc. Il sembla devoir tirer légèrement pour la déloger, ainsi Servis se demanda quel ingénieux mécanisme avait été employé pour rendre tout cela si réel....

Ce n'est que lorsque Roland vint le rejoindre, en lui apportant la dague dans son mouchoir blanc, que Servis sentit l'odeur du fer. Cette odeur si particulière : l'odeur du sang. Il prit machinalement la dague, avant d'observer le corps au sol d'un œil nouveau. Une flaque de sang était née sous le corps de l'infortunée. Ce n'était pas une mise en scène. Cette servante elfe était belle et bien morte.
“Kaffas.„

Ne put retenir Servis, remuant mal à l'aise la dague dans ses mains. La pointe était encore chaude, et recouverte d'une substance poisseuse. Une substance qui, il y avait encore quelques minutes, se trouvait encore dans le corps de la servante.
“Kaffas.„

Répéta Servis, avant de se concentrer finalement sur la mission que lui avait confiée le courageux Roland. Le grand mage fit un pas de côté, de manière à se placer juste sous la lumière tremblotante des chandelles. Il examina l'arme avec attention. Elle semblait ancienne, terriblement ancienne. Machinalement, il se mit en route :
“La lame est en Argentite mais le tranchant semble avoir été retravaillé récemment. On peut encore voir des traces de poussière coincées au niveau du manche. Le manche en lui-même est en éternalite, avec des incrustations d'écailles de dragons et de pierre d'Aurore. Si la forme générale de la dague laisse penser à une dague sacrificielle avvar, les matériaux choisis ainsi que les techniques de décorations me font croire que cette arme ne provient pas de ce peuple.„

Pris au jeu, Servis retourna l'arme dans tous les sens, prenant bien soin de ne pas la toucher directement.
“Elle est indubitablement ancienne, je peux le confirmer, mais je ne saurais définir son origine : je n'ai jamais rien vu de tel. Ah, et j'ajouterais qu'elle ne me semble pas être enchantée. C'est déjà un bon point.„

Avec un sourire quelque peu déplacé, qui provoqua une certaine indignation sur sa gauche, Servis tendit l'arme devant lui.
“Quelqu'un d'autre ici souhaiterait faire valoir son expertise ?„

Servis croisa le regard de Roland. Il sourit une nouvelle fois malgré lui. Il devait reconnaître que la situation l'amusait quelque peu. Son regard dériva sur le corps de l'elfe. Sur l'expression de terreur qui s'était figée sur ses traits. Il ravala son sourire, ainsi que sa salive. Le vent s'engouffra encore dans la pièce, soulevant complètement le rideau. Un bruit de verre brisé retentit alors que les bougies furent toutes soufflées. Plusieurs femmes crièrent de terreur. Puis il y eut des murmures. Dans la pénombre, la dague toujours à la main, Servis ne put observer qu'un seul constat : la nuit des savoirs était belle et bien terminée. Elle laissait place à un tout autre type de soirée. La Nuit de toutes les Terreurs.

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