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Jeu 24 Oct 2019 - 23:43

Anonymous
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La Nuit des Savoirs


La nuit venait à peine de tomber sur la capitale de l’Empire du Soleil. Alors que les petites gens d’Orlaïs allaient dormir après une journée de labeur, les plus aisée allait festoyer pour diverses raisons… C’était à une soirée spéciale et annuelle : Le Grand Partage Universelle.
Officiellement, des érudits et savant de tous Thédas étaient invités… en réalité, rare était les personnes présente qui n’avait pas fait leurs études à l’Université de Val Royeaux.

J’étais dans la calèche qui m’amenai à l’Université. Il avait plu, plus tôt dans la journée et l’air était humide.
Comme souvent, lorsque j’étais invité à une réception ou à un bal, je portais des vêtement simples et discrets (pour un noble orlésien, j’entends). Un lourd manteau de cuir noirci sur les épaules et ma tenue était parfait… un peu passé de mode mais parafait.
La calèche s’arrêta de devant la porte, et le temps que je mette mon masque, un serviteur elfe m’ouvrit la porte.

À l’entrée, il y avait plusieurs gardes. La sécurité avait été renforcée depuis l’année dernière… sans doute à cause de la guerre civile. Bien que la fête se voulait apolitique, rien ne garantissait que des insidieux personnages ne profite de l’événement pour régler des comptes.

Après avoir remis mon invitation au héraut, (chose obligatoire pour rentrer,) ce dernier dit m’introduisit dans la soirée d’une voix forte.

« Sa Seigneurie, le baron Roland de Douxfoyer ! »

Cela faisait 13 ans que je me rendais à cette soirée, on aurait pu croire que certaines personnes se serai habitué à ma présence… mais ce n’était pas le cas. Mis à part le Directeur et quelques-uns de mes anciens camarades d’Université (qui prenaient soin de m’éviter), personne ne me remarquait.
C’était quelque chose de plaisant… être-là, au milieu de tous… et pourtant invisible à tous...

Presque automatiquement, je me dirigeais vers l’endroit désert de la soirée : le balcon.
Les bancs de pierres mouillés avaient fait fuir les invités, de plus aucun serviteur n’amenait de hors-d’œuvre ou de coupe de vin jusqu’ici.

Vérifiant sporadiquement que j’étais seul, je posai mes coudes sur la rambarde. De là, je pouvais voir la Chanterie qui surplombait l’Université avec ses deux dômes de bronze…
Voir pareille image me rappela mes jeunes années au sein de cette institution…
Pendant quelques secondes, je tentais de me rappeler le nom que les étudiants donnaient à cette chanterie…

Tous en y réfléchissant, je sortis une petite flasque contenant de l’alcool féreldien d’une des poches intérieures de mon manteau.
Depuis que mon beau-père m’avait fait goûter à ce breuvage, le vin me semblait un peu trop doux… De plus, avoir son propre réseau de contrebande était quelque chose d’utile, surtout lorsque la guerre fait évoluer les prix des choses simples.

Je bus quelques gorgées puis m’accoudai à la rambarde. Le regard vide vers la réception… c’était sans doute la plus grande réunion annuelle de connaissance de tous Thédas mais…encore cette année, je m’ennuyais terriblement…

Ven 25 Oct 2019 - 9:39

Anonymous
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La Nuit des Savoirs.


Dans la petite échoppe du tailleur, les murs étaient tendus d'un drapé hors de prix, et un mur entier recouvert d'immenses miroirs aux cadres dorés. L'homme qui faisait face à Servis, une petite moustache soignée au-dessus de ses lèvres charnues et un coussin planté d'épingles retenu par un ruban à son bras de chemise bouffante, exorbité ses yeux tel un dément en entendant sa réponse :
“Quoi ? Mais une semaine ?„
“Je puis vous assurer qu'il s'agit bien là de mon meilleur délai. Vous comprenez, je voyage énormément, et l'invitation ne m'a trouvé qu'au courant de ces derniers jours.„
“Mais, une semaine ? Pour broder les dentelles, pour coudre les perles ? C'est tout bonnement impossible.„
“N'est-ce pas là un défi intéressant ?„

Avança le mage dans un demi-sourire, alors que le tailleur, un doigt sur sa bouche charnue, exécutait une ronde autour de lui, estimant les premières mesures, imaginant les premières solutions. Servis le laissa rôder, les yeux clos. Il repoussa par une simple inspiration profonde la naissance d'une nouvelle vague de stress. Une semaine. Il n'avait plus que sept jours pour s'apprêter, sept jours avant de se présenter à l'Université d'Orlais pour leur grande soirée annuelle. C'était sa première participation, et comment aurait-il pu en être autrement ? Il était Tévène. Il ressentait une énorme fierté à l'idée que sa renommée eut pu attirer l'attention des organisateurs. Certes, sa dernière expédition avait été couronnée de succès, et ses rapports et essais avaient étés envoyés dans tous Thédas. Mais il avait depuis faire profil bas. Son expédition à la Porte du Ponant devait rester secrète.

Si seulement l'invitation lui était parvenu plus tôt, Servis aurait pu s’épargner cette entrevue. Seulement la missive, qui avait été envoyée depuis Val Royeaux, avait voyagé jusqu'au cercle de Minrathie pour ne pas y trouver son destinataire. Elle avait alors été remise en de nombreuses mains avant de finalement être renvoyé en direction d'Orlais, pour finir dans une pile impressionnant de courrier sur le bureau de Servis dans le désert. S'il avait eu plus de temps, Servis aurait fait venir l'une de ses tenues depuis sa ville natale. Il en avait une qu'il appréciait tout particulièrement, et qui le mettait correctement, sobrement même, en valeur. Elle aurait été parfaite pour la soirée à l'Université. À la place, le mage n'avait plus d'autre choix que de s'en remettre au couturier Olésien. Ce dernier avait fini sa ronde, un sourire coquin se dessinait même sur ses lèvres.
“Avec de telles épaules, j'imagine déjà quelle coupe vous habillera le mieux ! „
“À la bonne heure mon ami ! Mais évitons au maximum les perles, voulez-vous bien ?„


Sept jours plus tard, Servis fit arrêter le fiacre devant les marches de la célèbre Université d'Orlais et en descendit. Le couple avec lequel il avait été obligé de partager le véhicule se pencha par la fenêtre, le regardant s'avancer vers la façade avec curiosité. Servis marcha lentement, laissant le temps au véhicule de disparaître avant de se retourner, un léger sourire marquant ses lèvres. Il réajusta sa nouvelle tenue : un pantalon fuselé écru marqué de rayures taupe complété par une veste lourde en velours ocre. Le tailleur, malgré la courte échéance de la commande, avait tout de même trouvé le temps d'y broder un énorme dragon, on hommage disait-il à la culture de l'homme. Mais le dragon était de forme orlésienne, et ses écailles brillaient presque autant que ses yeux : deux grosses perles du diamètre d'un ongle. Crassius soupira en y passant ses doigts. Au moins avait-il échappé aux ornements les plus excentriques de la coupe orlésienne : manches bouffantes ou col fraise. Avec de tels ornements et avec sa haute taille, il se serait senti particulièrement ridicule. Même si sa veste l'identifiait immédiatement comme un citoyen de l'empire Tevintide, elle était au moins d'une coupe classique. Le mage avait complété sa tenue par ses bottes montantes d'expédition au cuir usé et griffé par le sable, et par de très nombreuses pièces d'ornements : bagues, chevalières, chaînes et bracelets.

Il monta les marches. De nombreux gardes étaient déjà visibles, et un héraut fortement fanfreluché posa sur lui un regard vide. Servis passa devant les gardes sans leur accorder un seul regard et tendit son invitation d'une main certaine avant de se glissa dans le hall. Il avait à peine fait un pas que son nom était déjà déclamé :
“Crassius Servis, du cercle des mages de Minrathie !„

Les quelques âmes présentent dans le hall se retournèrent de surprise. Servis regretta soudainement de ne pas avoir fait l'acquisition d'un masque en sentant leurs nombreux regards et en entendant leurs murmures. Mais il se reprit vite : il ne devait pas avoir honte de son origine, même si son pays n'était que peu apprécié par-delà ses frontières. Il avait mérité sa place parmi eux : c'était son travail qui primait, non son lieu de naissance. *S'il y a des templiers en civile parmi nous ce soir, je peux être certain qu'ils ne me lâcheront plus d'une semelle !* Pensa Servis non sans une certaine bonne humeur. Il n'était pas fou : il s'était présenté à la soirée sans armes. Il ne s'était même pas muni d'une petite dague sacrificielle en cas de besoin, une simple fourchette à gâteau lui serait suffisante. Mais cette soirée était une soirée d'érudits, il n'avait aucun besoin de se sentir menacé. Le dos droit il avança, quittant le hall pour pénétrer dans un premier salon richement décoré. Il chercha à reconnaître les personnes présentes, mais les masques compliquaient tout.

Alors qu'il pénétrait dans le salon suivant tout en espérant tomber sur une conversation intéressante et non sur de simples ragots, Servis fut abordé par un serviteur ployant sous le poids d'un large plateau. Il se saisit d'un verre de vin et remercia l'employé d'un simple signe de tête. Lassé de ses recherches pour le moment infructueuses, Servis s'adossa seul à un pan de mur jouxtant un balcon. Il s'agrippa à son verre, ses nombreuses bagues tintant contre le cristal et ferma les yeux, sentant l'air frais et humide provenant de l'extérieur. Autour de lui, les conversations avaient repris. L'empire en était malheureusement le principal centre d'intérêt, ainsi que la magie du sang. *Il ne reste plus qu'à espérer la venue d'un chercheur Fereldien. Si l'un d'entre eux venait à être annoncé, je serais immédiatement oublié !*

Dim 27 Oct 2019 - 19:51

Anonymous
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La Nuit des Savoirs


Alors que je restais dans mes pensées, j’entendis une annonce qui en surprit beaucoup, moi y compris. Un tévintide était rentrer dans la salle. Y allait-il enfin y avoir de l’animation ? Une certaine curiosité me poussa à tenter d’écouter des brides de conversations à son propos… cependant, je me fis rapidement à l’évidence : je ne pourrais rien n’entendre depuis le balcon…

Je vidais de quelques traites le contenu de la flasque et la rangeais précieusement dans la poche intérieure de mon manteau.

Une fois, cet acte accomplis, je me dirigeais vers la réception… pour tomber comme par hasard sur l’intrigant personnage… intriguant personnage qui était Tévintide jusqu’à la cape, apparemment... il savait se faire remarquer…

En même temps, vu la taille de l’individu… déjà que je suis considéré par beaucoup comme de petite taille, à coté de cet homme-là, j’avais vraiment l’impression d’être un nain...

J’ouvris le dialogue sans même vérifier qu’il m’écoutait…

« Rare sont les mages invités… et c’est encore plus rare que les mages soit des tévintides… »

En réalité, si ce n’était pas le premier mage à venir à la soirée annuelle, il s’agissait sans nul doute au premier tévintides à s’être présenté à une telle soirée depuis près de 20 ans…

L’Académie avait toujours perçu, sans jamais l’avouer, les Cercles comme des rivaux dans l’assemblage de connaissance… ainsi, il était plutôt rare qu’elle invite délibérément un mage… un tévinter qui plus est… Je me demande si le Directeur a pris du courage avec l’âge, ou s’il a juste perdu l’esprit…

Cependant, j'oubliais tous de suite l'idée d'utilisé cette étrange irrégularité contre le Directeur, nous n’étions pas dans une soirée d’érudit, pas en plein Noble Jeu… officiellement en tout cas.
Je tendis la main dans sa direction.

« Vous devez être Ser Crassius… Enchanté, mon nom est Roland. »

Inutile de me présenter outre mesure… nous ne nous reverrons, sans doute, jamais…

Sans discrétion aucune et sans scrupule, je le jaugeais du regard : sa tenue, bien que reflétant ses origines nordiques, était clairement orlésienne. Ainsi, le mage était en Orlaïs avant de recevoir l’invitation… J’abandonnais immédiatement la piste d’un soutien interne à Orlaïs en voyant les botes : aucun orlésien digne de faire ce genre de tenue n’aurait pas créé une paire de chaussures en accord… chaussures qui était vraiment sale d’ailleurs. J’en conclus que le tévintide est un homme de terrain, pas un rat de bibliothèque : un aventurier-érudit ou un archéologue sans doute…

« Sans vouloir vous paraître indiscrets : quel est votre domaine de prédilection, mon cher ? »

Non, pas que cela m’intéressait vraiment… mais bon, il s’agissait sans doute de la seule personne de la soirée dont je n’avais pas encore lu au moins une étude… et puis, toute information était bonne à prendre…


Dim 27 Oct 2019 - 22:05

Anonymous
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La Nuit des Savoirs.


Servis avait eu le temps d'avaler la moitié de son vin et de lorgner sur deux plateaux de petits fours avant de se faire finalement aborder. Mais cette mesure temporelle n'avait que peu de valeur tant Servis était un buveur aguerri et entraîné. L'homme qui l'approcha apparut depuis balcon. Il était de relative petite taille et portait un manteau sombre fait de cuir. Le masque que portait cet homme était des plus remarquables. Un brasier, dont les flammes ondulaient doucement. Un travail délicat, bien que son sujet paraisse décalé. Servis se décolla respectueusement du mur, se redressant malgré lui de toute sa hauteur.
“Qu'une invitation soit parvenue jusqu'à moi malgré ces deux tares impardonnables est d'autant plus miraculeux !„

Plaisanta le mage, sans s'offusquer le moins du monde de l'injustice flagrante d'une telle situation. Pourtant, il lui semblait reconnaître dans l'air l'énergie vibrante de l’immatériel : il ne devait certainement pas être le seul mage présent dans la pièce. Tévintide en revanche, il ne pouvait que le croire.

Servis posa son verre sur le rebord de la fenêtre donnant sur le balcon, et serra avec entrain la main tendue par l'homme, Roland donc. L'emploi, si rapidement, de leurs prénoms respectifs le fit tiquer un instant : généralement un érudit était connu sous son nom complet, ou tout du moins sous son patronyme. Que cet homme choisisse de se présenter de la sorte rajoutait au mystère entretenu par son masque. À quoi pouvait bien servir une telle précaution ? Servis ne pouvait que parier sur l'origine culturelle de cette manœuvre. Au sein de l'Empire Tévintides, les masques étaient surtout métaphoriques. Il n'était pas rare pour une seule personne de cumuler plusieurs rôles dans les intrigues d'ordre politiques, ou tout simplement sociales. Servis en était en cela un bien bon exemple. Quant aux coutumes Orlésiennes, Servis devait s'admettre relativement inculte. La politique ne l'avait jamais intéressée dans son propre pays, alors les coutumes s'y raccrochant dans les autres l'avaient toujours laissé de marbre. Il avait tout juste appris l'essentiel des pratiques mondiales, pour ne pas risquer d'impaires pouvant lui coûter la vie lorsqu'il se trouvait sur le terrain de ses fouilles.

Le mage se laissa docilement détailler par Roland. Il n'avait rien à cacher, rien à regretter non plus. Il profita en revanche de ce court instant pour balayer de nouveau la petite pièce du regard. Ce Roland ne semblait pas alimenter les conversations. Servis sourit en apercevant une femme au loin détournée brusquement le regard pour s'enfoncer de plus belle dans une conversation monotone. Il récupéra son verre et en absorber une nouvelle gorgée réconfortante.
La question que lui posa ensuite Roland raviva son intérêt. Parler de son champ d'expertise était en réalité une porte ouverte à la découverte de celui de son interlocuteur. Et c'était précisément pour cette raison que Servis avait accepté cette invitation, pour se vautrer allègrement dans divers nouvelles découvertes stimulantes. Ou à défaut, se vautrer dans le vin et dans les femmes. Gérer les aspects matériels des fouilles venatori dans le désert avait ses bons côtés, mais à l'usure ce n'était pas une activité suffisamment stimulante pour le mage, qui finissait par tourner un rond.
“Je suis un passionné d'histoire. J'ai la chance d'être envoyé dans de nombreux pays pour y conduire des fouilles d'ordre archéologiques. Même si évidemment la plupart d'entre elles sont tournées vers les traces laissées par notre ancien Empire, il m'est arrivé d'avoir à me pencher sur les ruines de nombreuses autres civilisations. Je crois que mon papier le plus apprécié ici, et qui me vaut d'ailleurs cette invitation inespérée, est mon travail concernant les vestiges d'un temple elfique à l'architecture anormale.„

Servis se stoppa net. Il ne voulait pas donner l'impression de se vanter. Pourtant il se devait de parler de son travail de manière factuelle. Si Roland et lui partageaient par miracle la même branche d'érudition, ils pourraient échanger plus en profondeur, en instaurant un véritable dialogue. Mais avant, Servis devait encore poser une question :
“Et vous ? Quel domaine de recherche vous tient éveillé la nuit ?„

Demanda-t-il, un honnête sourire aux lèvres tout en absorbant sa dernière gorgée de vin.

Mer 30 Oct 2019 - 17:49

Anonymous
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La Nuit des Savoirs


Sa plaisanterie réussit à m’arracher un léger sourire.

« Eh bien, si vous êtes ici, c’est que vous le mériter plus que tous ceux présent à cette soirée… »

Dis-je avec un ton presque amusé… après tous, il n’avait pas tort. Malgré l’aspect de la soirée se voulant multiculturaliste, apolitique et ouvert à tous les savants de Thédas, rare était les non-orlésien à y participer… de plus, pour recevoir une autorisation, il fallait que le Directeur juge pertinent une étude ou une découverte… chose qui n’était pas gagné lorsque la découverte venait d’un habitant d’un pays ayant des tentions avec OrlaÏs…

C’est sans rechigner qu’il me présenta sa profession et ses sujets d’études.
C’était bien un archéologue donc. Profession intéressante, je fus un peu peiné d’apprendre qu’il avait pour spécialité l’Impérium… je trouvais cela un peu trop prévisible. Cependant, il me parla de ruine elfique… je me demandais où elle se situait et s’il y avait quelque chose d’exploitable. Si c’était le cas, elle pourrait être une information intéressante à monnayer avec les elfes rebelles… surtout si Béatrix s’obstinait à vouloir conclure une alliance avec eux… après tous, ne voulaient-ils pas rendre leurs grandeurs à leur peuple ?
Peut-être qu’il y avait là-bas des informations utiles… Cependant, je n’eu pas le temps de posé la question… Le tévintide me demanda qu’elle était ma spécialité…

Je savais que je ne pouvais refuser de répondre, vu que lui-même avait répondu… de plus l’information que possédait Servis pourrait, peut-être, m’être utile… je ne pouvais pas prétendre, comme l’année dernière, avoir fait des études sur l’évolution des cochards à travers le temps… bon, jusqu’à aujourd’hui cette prétendue étude avait éloigner les curieux, mais aujourd’hui j’allais devoir la jouer un peu plus carte sur table.

« Eh bien… je dois, hélas, avouer ne pas avoir de réelle spécialité. La plupart du temps, j’étudie l’évolution des espèces à travers les Âges… durant ces trois dernières années, cependant, je m’intéresse à la biologie des espèces ‘‘consciente’’. Avec la guerre, j’ai pu avoir, malheureusement, de nombreux sujets d’expériences… »

Le corps humain est une chose fascinante : à la fois si solide et si fragile… en apprendre plus, sur ce qui est utile à la survie et ce qui ne l’est pas, savoir où faire mal… tous cela pouvait être particulièrement utile dans certaines situations… Lorsqu’un serviteur passa à porter, je pris rapidement une coupe de vin, et après l’avoir bu d’une traite, je continuais…

« Cependant, ce qui fait que je suis invité à cette soirée est ma théorie sur l’effondrement systématique des civilisations et leurs conséquences. »

En vérité, j’avais produit cette théorie peu de temps après à la fin de mes études et étais rester relativement inaperçus hors d’Orlaïs… en plus d’avoir été censuré sur demande de la Chanterie pour ses passages anticléricaux… depuis, le texte n’était disponible uniquement au sein de l’Université.
Ne préférant pas aborder ce sujet, je préférais prendre les devants plutôt que de répondre aux questions du mage.

« Enfin bref… Vous parliez d’architecture elfique anormale… J’avoue que cela m’intrigue… »


Mer 30 Oct 2019 - 20:52

Anonymous
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La Nuit des Savoirs.


Alors qu'il lui avait répondu, Servis c'était rendu compte de l'assombrissement brusque des pupilles de son auditeur. Ah, évidemment : il avait prononcé une mauvaise combinaison de mots, enfin en tout cas dans cette partie-ci du monde. *Notre ancien Empire. Stupide Servis, à ce rythme-là tu vas finir la soirée en tête à tête avec ton verre vide.* Pourtant il ne s'était pas laissé déstabiliser, ni par le refroidissement manifeste de Roland, ni par sa propre stupidité. Et il avait vu renaître l’intérêt dans les yeux de l'orlésien au moment de mentionner un tout autre sujet. Mais peut-être que cette flamme nouvelle était-elle trop dévorante. L'énigmatique Roland ne laissa pas le temps à Servis de revenir sur les nombreux points que sa propre présentation n'avait pas manqué de soulever. Pourtant, trop poli peut-être, il choisit de ne pas ignorer sa dernière question.
“Si ce qui vous intrigue est le fait de savoir ce que l'on peut qualifier d'anomalie architecturale, je vous comprends. Le temple particulier dont je vous parle possédait une salle centrale, certainement dédiée aux cultes, énorme et effondrée. Rien d'anormal vous me direz. Seulement, après une étude très minutieuse, et après de nombreuses reconstructions et un certain nombre de calculs, il semblerait que jamais une telle architecture ne puisse tenir en place. Nous en étions certains : il ne manquait aucun pilier, aucune voûte. Non, la tenue de cette immense salle devait se faire par magie. Et uniquement par magie. C'est prodigieux, n'est-ce pas ?„

Servis agita inutilement sa coupe de vin vide. Certes, de nombreux bâtiments de Minrathie étaient maintenues en place par des sorts élaborés, mais il savait quelle quantité prodigieuse de magie cela demandait. Quels sacrifices devaient être faits pour éviter de perdre ces véritables symboles face aux usures du temps. Les elfes de jadis utilisaient-ils les mêmes procédés ? Utilisaient-ils une main-d'oeuvre bon marché, des dizaines et des dizaines de mages uniquement dédiés à la lecture des mêmes parchemins, jours après jours, pour que le sort ne se délite pas ? C'était possible, mais il en doutait fortement. La nature de leur magie devait être toute autre, mais il restait encore à le prouver, à en trouver trace. Au moment où ces idées traversaient ses pensées, des équipes venatori prospectaient aux quatre coins de Thédas, à la recherche de preuves. De débris depuis lesquels reconstituer leurs procédés. Si les elfes n'étaient pas eux-mêmes capables de reconstruire leurs mémoires, peut-être était-il naturel pour les hommes de prendre le relais.

Avant que Servis n'ait pu revenir sur le domaine d'expertise de Roland, qui n'en finissait pas de l'omnubiler, un homme au visage entièrement recouvert d'un masque rouge fendit la foule, légèrement tanguant, et se figea devant eux. Il avait en main une coupe plus étroite que la leur, façonnée dans le plus translucide des cristal, si translucide que l'on pouvait observer au travers les fines bulles de la boisson dorée faire la course pour venir rejoindre la surface. De son autre main, l'homme désigna la veste en velours de Servis. Son accent Orlésien était particulièrement prononcé :
“Oh, un dragon ! Quelles merveilleuses créatures n'est-ce pas. Vous ne vous sentez pas vivants tant que l'une de ces merveilleuses femelles n'a pas exécuté un vol en piquet au-dessus de votre tête ! Croyez-moi ! Êtes-vous un passionné de dragon ? „
“Je suis surtout Tévintide, j'en ai bien peur.„
“Oh. Bien sûr. Manaveris Dracona je suppose ! Bonne soirée.„
“Vitae benefaria à vous !„

L'homme s'éloigna ensuite d'une démarche toujours aussi peu sûre et le silence qu'il laissa dans son sillage ne fut brisé que par le soupir franc de Servis.
“Cet homme n'était-il pas Frederic of Serault, l'expert draconologiste ? C'est un homme infiniment respecté de par chez nous. „

Il regarda l'homme s'éloigner encore de quelques pas, admirant sa tenue toute en discrétion : une accumulation de tissus de toutes les teintes rouges possibles, visiblement retenues par des centaines de rubans. Enfin, au moins s'accordait-elle bien avec son masque. Servis imagina un homme repoussant sous tout cet amas de tissus, mais il ne pouvait être certain de rien. Se retournant de nouveau en direction de Roland, et reposa enfin son verre vide.
“Mon instinct me pousserait à croire que vous êtes un homme important Roland. Vous semblez voguer sans difficulté entre des spécialités qui n'ont en commun que leur grande rigueur, et vous dites avoir été convié ce soir grâce à une théorie fondamentale que je n'ai malheureusement pas encore eu le temps de lire. Pourtant, tous ici autour de nous semblent vous ignorer. À moins bien sûr que mon aura néfaste de tévintide ne soit la cause de cet étrange phénomène. „

En finissant sur une légère note d'humour, Servis dirigea de nouveau son regard par-dessus son épaule, dans la direction où l'expert en dragon avait disparu. *Des espèces ‘‘conscientes"* Ce terme lui rappelait douloureusement le discours de sa collègue Aesthia. Et généralement les sujets avaient tendance à être des humains, des elfes, ou encore des nains ou des qunaris. Ce champ de recherche et ses possibilités firent frisonner un moment le mage qui, par un pur réflexe, se mit à fixer la main de Roland tenant son verre, cherchant des traces de ces dites expériences. L'homme lui faisant face était pour sûr incroyablement fascinant.


Ven 1 Nov 2019 - 18:58

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La Nuit des Savoirs


« Prodigieux est exactement le mot que j’emploierais, je déplore ne pas pouvoir voir de mes propres yeux une telle merveille, et encore plus de ne pouvoir la voir alors que sa magie faisait encore effet. »

C’était particulièrement intéressant, il est vrai. Cependant, il était évident qu’il me fallait une meilleure formation dans les domaines arcaniques si je voulais n’avoir au moins qu’une minuscule chance de comprendre une forme poussée d’un tel prodige… Ce qui me semblait compromit, la Conseillère occulte de l’Impératrice étant la seule mage auquel j’accordais ma confiance ayant décidée d’aider l’Inquisition dans sa lutte…
Un homme s’approcha alors de nous, malgré son masque, il ne me fallut que quelques secondes pour le reconnaître, il s’agissait d’une personne que j’avais côtoyé plus jeune… Oh, nous étions loin d’être plus que des connaissances… de plus, il semblait ne pas m’avoir remarqué, en réalité, il était obnubilé par l’accoutrement de mon comparse. Après un bref échange, où j’eu le plaisir de comprendre ce qu’il racontait, prouvant mon entraînement en tévène portait ses fruits, le Professeur repartis comme il était venu, sans faire de manière.

« Oui, effectivement, c’est bien le Professeur Frederick of Seraud, j’ignorais qu’il venait à cette soirée pour être honnête… ou qu’il était en vie. Aux dernières nouvelles, il se rendait seul à la Porte du Ponant… ce n’est pas vraiment l’endroit le plus sûr d’Orlaïs… »

Même un mage comme lui aurait dû rendre l’âme… entre le dragon abyssal, les Gardes des Ombres corrompus et les divers groupes de bandit présent dans la région… Cela m’étonnait qu’il soit encore en vie… cependant, il s’agissait d’un de mes anciens camarades d’Université, et l'un des plus intéressant qui plus est.  

« Vous avez un bon instinct… j’imagine que c’est une bonne chose dans votre profession. Quant au pourquoi ces gens m’ignorent, j’imagine qu’il existe différentes raisons. Et ne vous inquiétez pas, ma réputation ne pourra pas être entaché par notre discussion. Et si ces bonnes gens n’osent pas parler de moi, c’est uniquement, car ils savent que sur certains individus, il vaut parfois mieux se taire. »

J’affichais un léger sourire satisfait et levais mon verre, vide, en direction d’un groupe de personnes qui firent mine de ne pas me remarquer, avant de commencer à se déplacer.

« Ma famille a causé nombre d’exactions par le passé, et… disons que certaine de nos traditions perdure encore aujourd’hui. »

Douxfoyer n’était pas juste le nom d’une forteresse perdu au milieu de nulle part, il s’agissait, il fut un temps, de la plus horrible prison d’Orlaïs. Les prisonniers y étaient envoyés pour mourir dans la plus grande des souffrances… un endroit charmant pour élever un enfant, je peux vous l’assurer. Bien que cette pratique ne soit plus, officiellement, pratiquée par ma famille, nous conservions une bien sombre réputation.

« De plus, certain d’entre eux ne comprennent pas ma place de professeur de… non, laissez tomber, nous ne sommes pas ici pour parler politique. »

Je fis signe à un serviteur, qui s’approcha, et pour couper court à la discussion que j’avais failli lancer, je pris deux coupes et en donnais une à Servis.

« Et vous, qu'est-ce qu'est qui vous à poussée à venir dans le Sud pour continuer vos recherches ? J'imagine que vous êtes à Orlaïs depuis un moment déjà, qu'espérer vous trouvez ? »

Dim 3 Nov 2019 - 9:24

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La Nuit des Savoirs.


Roland leva son verre vide en direction du groupe de personnes leur étant le plus proche dans la pièce. Son sourire satisfait ne s'en renforça que plus alors qu'ils l'ignorèrent une nouvelle fois. C'était une belle démonstration, Servis devait le reconnaître. Plus l'Orlésien se livrait, plus il en devenait fascinant et énigmatique, tout un paradoxe qui malheureusement se refermait comme un piège à ours autour de Servis. Il aurait dû saluer l'homme plus tôt, le remercier de son agréable conversation, et aller tenter sa chance plus loin. Chaque seconde supplémentaire qu'il passait près de ce Roland contribuait à le marginaliser du reste des invités, il en avait pleinement conscience. Pourtant, charmé, et emporté par son incurable curiosité, il s'accrochait, tenait bon, et repoussait même jusqu'à l'idée d'aller voir dans la pièce suivante tant que Roland lui-même ne l'y aurait pas invité.

Le passé de cet homme était comme une merveille qu'il fallait découvrir. Et comme elle il devait être enfoui sous les décombres, sous des couches et des couches d'autres informations, d'autres souvenirs et sous un masque fait d'apparences. Pour le faire émerger, il faudrait l'usage du plus fin de tous les pinceaux, et la patience la plus profonde. Servis découvrait, peut-être pour la première fois, le parallèle pouvant exister entre son métier et la société Orlésienne. S'il observait leurs coutumes en omettant l'aspect purement procédurier de leur politique, il pouvait s'y intéresser. Il se voyait bien partir à la recherche de ces informations, des secrets de tous ces hommes et ces femmes, de ces érudits comme lui. Il pouvait les découvrir, les faire petit à petit revenir vers la surface et... Mais non, l'entreprise exigeait un doigté qu'il n'avait pas. Il ne faisait pas partit de ce monde, et ne saurait déduire quoique ce soit des informations repêchées. Servis était trop spontané pour ce genre de pratique, qui tenait plutôt à l'espionnage, à la tromperie, et encore une fois à la politique la plus pure.

Alors, si Roland souhaitait évoquer sa famille tout en restant des plus obscurs, Servis n'avait aucune objection à lui formuler.

“Vous avez raison, je ne suis pas l'interlocuteur le plus adapté pour parler de politique. Bien qu'elle soit, il me semble, une science à part entière. „


Servis accepta avec plaisir la coupe présentée par Roland. Il en huma un instant le doux parfum liquoreux qui s'en échappait, et l'éloigna avec difficulté de son visage. Il devait prendre garde à ne pas trop absorber de vin. Pas qu'il ne soit pas entraîné à ce genre de consommation, non, c'était même plutôt le contraire. Mais Servis avait lui aussi des secrets à dissimuler. Des secrets qui le concernaient personnellement, mais également des secrets dont il était le gardien, l'ambassadeur en quelque sorte. Ces secrets-là, plus que tout autre, il devait les taire.

Il abaissa la coupe, et Roland continua, mettant un doigt habile sur la naissance de l'un de ces secrets.
“En réalité cette invitation inespérée m'a trouvée alors que j'étais en plein voyage. Je me rendais vers Ferelden : un ami y réside depuis quelque temps ne cesses de m'en vanter les mérites dans ses nombreuses lettres. J'ai fini par me laisser tenter. Mais j'ai dû effectuer une halte, en recevant cette invitation, et je suis donc arrivé à Val Royeaux depuis seulement une semaine. Le tailleur auquel je me suis adressé pour la confection de cette tenue a failli faire une syncope lorsque je lui ai précisé en avoir besoin pour la semaine suivante ! Son visage rouge pivoine était si divertissant !„

Servis sourit, se remémorant avec amusement son interaction avec ledit tailleur. Quant au reste de sa réponse, si elle n'était pas tout à fait honnête, elle n'en restait pas moins exacte pour autant. Suite à la Soirée des Savoirs, Servis projetait bel et bien de se diriger en direction de Ferleden, pour y retrouver son ami Altus Dorian Pavus. Néanmoins, et pour des raisons évidentes, Servis ne dévoila pas l'origine de ce dit voyage, à savoir la très dangereuse porte du Ponant, où lui incombait d'organiser les fouilles des sites archéologiques les plus prometteurs, par des venatori dépêchées sur place. Les trésors qu'ils excavaient, les mines qu'ils créaient, étaient volées aux Orlésiens, qui devaient rester ignorant quant à leur présence dans ce désert inhospitalier.
Tout en accrochant le regard de Roland, Servis déroula un nouveau mensonge :
“Je dois bien reconnaître avoir emporté mon matériel avec moi. Férelden reste une terre fascinante, où de nombreuses découvertes restent à être faites, même si l'Enclin en a ravagé une grande partie. J'espère obtenir l'autorisation de fouiller quelques lieux, mais je sais cet espoir plutôt vain. Là-bas comme ailleurs, on se méfie des Tevintides, et je ne peux que leur donner raison.„

Son sourire s'évanouit progressivement, et son regard s'assombris. Pourtant il continua, livrant à présent une vérité fondamentale sur sa propre personnalité :
“Enfin, ne sommes-nous pas prêts à tout lorsque nous sommes passionnés ? Êtes-vous comme moi Roland ? Proprement incapable de couper avec votre métier ? Y songez-vous jour et nuit, respirez-vous pour accomplir votre tâche, au détriment même de vos autres besoins ou des attentes de votre entourage ?„

Emporté par la violence de cette confidence Servis porta le verre à ses lèvres, et en bu une grande gorgée. Le liquide un peu acide coula dans sa gorge, déversant une nouvelle dose d'ivresse et de bien-être au mage tévintide.

Dim 3 Nov 2019 - 16:07

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La Nuit des Savoirs


Pour répondre à mon envi de ne pas aborder le sujet politique, Servis dit une phrase très juste, et pour lui répondre, je haussais des épaules et dit :

« Eh bien, je pense que la politique à le mérite de pouvoir étudier comme n’importe quelle autre science. Hélas, c’est un sujet particulièrement controversé, surtout à notre époque et en ce lieu. »

La guerre civile touchait tous les milieux, même parmi les érudits, le sujet était épineux.
Il dit alors qu’il se rendait à Férelden avant de recevoir la lettre d’invitation de la soirée. Mon sixième sens me poussait à croire ce qu’il disait, cependant, j’avais toujours l'impression qu’il y avait anguille sous roche…

« Une semaine pour un tel chef d’œuvre ? Je pense que j’aurais sans doute besoin de l’adresse de ce tailleur… Quoique… peut-être me refusera-t-il commande si je dis venir sur votre recommandation… »

Je terminais par un petit rire léger. Mon apparence vestimentaire n’était pas vraiment une de mes priorités, non en réalité, je cherchais juste à en apprendre plus. Cet individu m’intéressait. Je ne saurais pas dire pourquoi, peut-être voyais-je en lui un homme qui valait ma curiosité, chose qui n’était pas arriver depuis longtemps, ou alors seulement parce qu’il avait une aura de mystère que j’aimerais éclaircir… Et autant commencer maintenant.

« Si votre ami provient lui aussi de l’Impérium, j’espère qu’il ne faisait pas parti du groupe de tévintides présent à Golfalois. J’ai cru comprendre qu’ils étaient pour la plupart mort ou dans les geôles de l’Inquisition… »

Je me concentrais alors sur le visage de Servis, cherchant une réaction. Ce n’était pas une information très compliquée à dénicher, et il faudrait beaucoup de chance pour qu’une réaction de la part du mage puisse révéler quelque chose… mais après tous, je n’avais rien à perdre en tentant… dans tous les cas, je ne me laissais pas troubler ni par sa réponse, ni par ses expressions…

« En tout cas, je suis d’accord. Bien que Férelden nous est fourni de nombreux érudit, c’est un pays encore relativement sauvage… Et il reste tant à découvrir, j’espère que vous trouverez ce que vous désirez là-bas. »

Je pensais alors à toute vitesse, comme un marchand réfléchissant au retour sur investissement…

« Au besoin, j’ai quelques… contacts auprès de la noblesse féreldienne… peut-être pourrais-je vous aider. »

Il ne faut pas croire que je fais ça par pur charité, ou envie de faire ami-ami avec le mage. En réalité, si Servis trouvait quelque chose d’aussi intéressant que ces ruines elfiques à Férelden, il serait utile de garder un œil sur lui… et puis… avoir un mage tévintide qui vous doit un service peut-être particulièrement utile en ses temps troubler.

Je vis alors la mine du mage s’assombrir, ce qu’il disait avait l’air profond, authentique, rare dans ce genre d’endroit, et quelque peu dépaysant.

« Eh bien. Je pourrais tenter de démentir… mais je ne ferais que me voiler la face. J’ai fait beaucoup pour mon travail, sacrifié tant de chose, et, honnêtement, je n’ai aucun regret. Je compte bien continuer jusqu’à ce que mon âme quitte ma carcasse. »

Ce qui, en soit, pouvait arriver à tout moment. C’est amusant : lorsqu’on passe une partie de sa vie à planifié des assassinats, on se rend compte que la mort peut vous toucher à chaque instant. Ma réponse avait été honnête, peut-être un peu trop honnête…

Lun 4 Nov 2019 - 9:58

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La Nuit des Savoirs.


Roland sembla s'intéresser au tailleur Orlésien qui avait habillé Servis pour la soirée. Le mage s'en étonna : au vu de la tenue des plus sobres qui habillait l'expert en effondrement, il ne s'était pas attendu à ce qu'il veuille orienter leur conversation vers un sujet touchant à la mode. Mais après tout, la tenue de Roland n'était peut-être pas uniquement dictée par ses goûts, peut-être répondait-elle à d'autres impératifs : peut-être servait-elle de signalétique dans ce Noble Jeu dont le Tévintide ignorait tout, ou presque. Peut-être l'homme était-il en deuil. Peut-être que chaque spécialité s'était vue affublée d'une couleur lui étant propre. L'effondrement de civilisations se devait bien de mériter le noir le plus profond. Et l'étude des dragons et affiliés le roule le plus chaleureux. Quoique l'orange y semblait plus approprié. Servis laissa de nouveau dériver son regard sur la foule d'invités, mais sans remarquer aucun code couleur flagrant. *Peut-être est-ce une couleur attribuée à sa famille.* Après-tout n'avait-il pas lui-même parlé de tradition perdurant jusqu'à lui ?

Mais Servis se désintéressa bien vite de cette question. L'ocre de sa veste ne répondait à aucun code couleur, son tailleur ayant simplement estimé que cette couleur rendrait au mieux justice au teint de son client. Et personne d'autre que lui ne portait une telle couleur, personne d'autre n'avait le teint d'un citoyen de l'Empire. Les autres coupes étaient complexes, fortement agrémentées de détails, si l'on laissait à part la tenue de Roland. Le mage posa son verre en équilibre sur le rebord de la fenêtre. Il se mit à défaire les agrafes invisibles qui refermaient sa veste.
“Attendez, j'ai vu quelque chose d'intéressant en l'enfilant ce soir...„

Il l'ouvrit sur sa tunique simple au col orné d'un jabot discret, et se mit à en examiner l'intérieur. Puisqu'il ne trouvait pas ce qu'il cherchait, il finit par la retirer complètement, sentant à l'occasion quelques regards se braquer sur lui. Il trouva la petite étiquette cousue au milieu du dos, côté interne. Le tailleur avait pris soin de laisser sa marque, en brodant au fil d'or son nom ainsi que celui de sa boutique sur un petit carré de brocart. Lissant la zone de la paume de sa main, Servis tendit sa veste à Roland :
“L'homme devait être fière de son travail, sinon pourquoi laisser ainsi une preuve pouvant nous mener à lui ? Je crois qu'il ne me tient finalement pas rigueur du court délai que je lui ai imposé ! Peut-être cela va-t-il devenir sa norme !„

En riant à son tour, Servis passa de nouveau sa veste, et la referma après avoir de nouveau aplati le court jabot de sa tunique. Maintenant que je sujet de la mode était clos, Roland s'inquiéta de la présence de Dorian, à Golfalois. En entendant prononcer cette éventualité, Servis s'obscurcit. Il avait lu les rapports. Il avait donc connaissance de l'échec du Magister Alexius, et de la folie de toute son entreprise. Le magister avait jadis été un homme bon, et son ingéniosité en matière de magie rayonnait sur toute la communauté de recherche de l'Empire. Il avait été le précepteur de Dorian. Et même si ce dernier n'avait jamais fait mention de quoi que ce soit dans ses courriers, Servis le pensait impliqué dans l'échec des venatori en Férelden. Oui : il pensait Dorian aux mains de l'Inquisition, mais pas nécessairement au fond d'une geôle.
“Soyez certain que les hommes et les femmes responsables des atrocités commises à Golfalois ont étés durement jugés en Tevinter également. Condamnés mêmes.„

Servis se repris, ajoutant joyeusement :
“Les lettres de mon ami ont continué de m'arriver après ces événements. Je le crois donc lavé de tels soupçons. Il m'assure même être plutôt bien traité par les locaux !„

Le mage reçut ensuite avec bonheur la proposition de Roland. Les contacts d'un homme paria parmi les siens avaient de bonnes chances d'être intéressants. Mais Servis se retint de rebondir immédiatement sur cette offre : il avait une ligne de conduite à tenir. Il était surtout extraordinairement pris par ses activités à La Porte : jamais il n'aurait le temps d'aller creuser du côté de Ferelden, pas en tout cas avant que toute cette situation ne se règle d'elle-même. Pas avant que l'Ancien, qui qu'il soit, n'ait été stoppé dans sa folie. Servis, passager presque clandestin de la destinée des venatori, comptait bien profiter de l'opportunité qu'offrait leur organisation, avant qu'ils ne soient arrêtés, ou que lui-même ne tombe. Oui, Servis était prêt à tout, même à s'allier avec des illuminés se prenant pour des dieux, si cela pouvait lui permettre d'exercer sa passion. Et Roland, à sa manière, le rejoignait sur ce point. Servis repris une nouvelle gorgée de son vin, après avoir récupéré son verre sur le rebord de la fenêtre.
“C'est à mon sens une bonne ligne de conduite. De tout sacrifier pour notre travail. C'est ainsi que certains sont capables de faire progresser le monde. Mais c'est facile pour moi d'avoir de tels propos : je suis un éternel célibataire, au grand dam de mes parents !„

Et il fallait avouer que ses parents vivaient assez mal cette situation, souhaitant voir à présent leur fils cadet marié avantageusement à son tour. Et chacune de leur tentative pour évoquer ce sujet, Servis prenait la fuite toujours plus loin. Cela l'avait mené dans le désert de La Porte pour de longs mois. Cela l'avait aussi conduit à mentir à de nombreuses reprises, et à rentrer dans sa ville natale sous le couvert de l’anonymat. Par nature, il ne pouvait concevoir de se lier à une personne. Il aurait l'impression de perdre sa liberté de mouvements. Sa liberté d'être.
“Êtes-vous marié Roland ?„

Demanda-t-il un peu à brûle-pourpoint tout en alpaguant un nouveau serviteur chargé de la distribution des petits fours.

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