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Aesthia Amladaris
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À la recherche du Filon Rouge
Sous nos pied crissait la neige fraiche, tombant doucement dans ce décor hivernal. Les montagnes s’ornaient de leur robe de blanc et d’argent, alors que le vent soufflait par bise glaciale. Venant de l’Ouest, je n’étais pas vraiment préparée à tout ce froid. Enfin, dans ma tête en tout cas. Habillée de façon chaude avec un manteau long de cuir bordé de fourrure de loup, je sentais mes mains se figer de glace sur les rênes bien qu’elles soient couvertes de gant. Mes jambes n’étaient en si meilleur état, et j’en venais à vraiment me demander ce que je faisais ici. Depuis plusieurs jours nous chevauchions cinq templiers et moi-même à travers la campagne, ayant relié les Terres d’Emeraude depuis la Villa Maurel vers ce coin paumé et glacé proche des Dorsales de Givre. C’était bien ma veine… Il a fallu que Corypheus appelle la plupart de ses templiers et Samson vers Férelden pour préparer son attaque à Darse, et je me retrouvais à gérer ce qui normalement devrait incomber à un de ces templiers. Chercher du lyrium rouge, pour mes recherches autant que pour créer plus de templiers rouges, était devenus l’un des objectifs principaux de l’Ancien. Il nous en fallait plus, mais notre nombre restreint et la nécessité de rester encore sous couvert nous empêchait de pouvoir faire les demandes ouvertement.
Des rumeurs avaient annoncé l’apparition de Lyrium rouge dans la région, mais nous devions nous montrer prudents pour ne pas éveiller les soupçons. C’est donc par un intermédiaire que nous avions décidé de lancer la prospection. Tant qu’on les paye, ils ne sont pas regardant sur l’origine de la demande, et nous nous étions fait passé par un collège d’étude au service des templiers pour éviter que le désastre de Kirkwall avec l’idole ne se reproduise. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle j’étais flanquée d’autant de templiers. Je n’étais pas à l’aise, car contrairement à Tévinter ces templiers sont capables de brider mon accès à la magie. Mais esclaves de Corypheus et déjà infectés par le lyrium rouge, ils étaient assujettis à notre cause et dépendant de cette nouvelle source. De l’extérieur on ne pouvait rien voir, mais il suffisait qu’ils enlèvent leur casque pour montrer les veines et leur regard rouge enfiévrés. Obéissants, ils dépendaient également de ma magie du sang pour soulager leur manque. Obéissant, c’étaient donc de bon chiens de garde pour le moment. Les pas de nos montures nous amenèrent en bordure d’un petit village qui semblait être une étape sur la grande route traversant l’Emprise du Lion. Une sorte de taverne pour les voyageurs était à l’extérieur, permettant sans doute aux marchands de se reposer et de ne pas apporter trop de soucis aux habitants. Je regardais de mes yeux froids la bâtisse, qui me répugnait déjà de son apparence miteuse.
" Vous êtes certains que c’est ici ? "
Ma voix glaciale et calme avait extériorisé ma déception autant que ma résignation, se montrant plus comme une question rhétorique qu’une véritable interrogation. Je devrais y être habituée depuis le temps que je suis sur les routes… Mais je dois avouer que je préférais le faste de Tévinter, ou alors les auberges plus cossues du nord d’Orlaïs. Un des templiers me le confirma d’une voix bourrue et monotone, c’était bien la Taverne de Drakan. Nous posions tous pied à terre, menant nos chevaux à pied vers l’écurie de la taverne. Un jeune garçon d’écurie nous vit et fit plusieurs pas en arrière, effrayé de voir autant de templiers. Je regardais le garçon avec une indifférence froide, lui demandant de s’occuper de nos chevaux et de les garder. Il balbutia, véritablement effrayé, mais je m’étais déjà détournée en laissant mes rênes à un autre templier. Deux templiers restèrent pour aider le garçon à attacher les chevaux et à lui payer ses quelques pièces de cuivre, mais les trois autres me suivirent jusqu’à la porte de l’établissement. En l’ouvrant, une chaleur moite et avinée me donna l’étrange impression d’être ravie d’être là tout en redoutant de rester trop longtemps dans cet endroit miteux. Nous entrions, quelques voyageurs étant là à se restaurer ou à jouer à quelques jeux de dés. En nous voyant entrer tous se retournèrent, et un léger silence se fit. Je balayais la salle de mes yeux fatigués mais perçants, s’habituant peu à peu à la pénombre. Aucune des personnes ici ne semblait nous montrer un intérêt particulier en dehors de cette légère crainte, et personne ne vint nous accueillir. Nos contacts n’étaient donc pas encore arrivés.
Je vis dans la salle un genre de recoin vide, où il y avait trois paysans qui semblaient juste boire un verre. Je m’en approchais pour prendre place, préférant un endroit un peu isolé pour être tranquille et ne pas avoir à subir le bruit des conversations incommodantes des autres clients. En approchant, les paysans nous regardèrent avec une crainte plus poussées et se levèrent pour aller s’installer ailleurs. Parfait. Sans leur accorder le moindre autre regard, je m’installais à une table en prenant soin de rester dos au mur et d’avoir la plupart de la salle en visuel. Les templiers restèrent debout, se postant de part et d’autre de la table comme pour monter la garde. A peine installée un homme vint nous voir, sans doute le patron vu son air de défi et comment les autres l’observaient depuis le comptoir. En choisissant ses mots, sans doute pour être le plus poli possible, il me demanda ce que je souhaitais manger ou boire. Je posais sur lui des yeux montrant à peine d’intérêt, n’esquissant pas le moindre sourire pour me rendre plus agréable ou rassurante. Cependant je lui répondis avec politesse, d’une voix claire et froide, tentant autant que possible de ne pas montrer mon peu d’envie d’avoir quelque chose de cette gargotte.
" Du vin chaud je vous prie, enfin si vous en avez. Sinon je prendrais une bouteille de rouge orlésien, et un peu de fromage. Merci. "
Il inclina légèrement la tête et s’en alla bien vite, sans doute rassuré d’avoir au moins une commande. A voir sa réaction il devait me prendre pour une personne importante des templiers. Entourée ainsi et dans des habits de voyage aussi raffiné, je pouvais passer comme telle. Je n’avais pas pris d’ensemble plus propre à une mage Venatori, le froid des lieux ne s’y prêtant pas de toute manière, et l’intention de rester discrète sur notre identité restait mon objectif principal. Non, des habits orlésiens et chaud étaient plus adaptés. Les jambes croisées et me tenant droite, je sortais un petit carnet et un crayon pouvoir inscrire quelques notes en attendant, ou en relire certaines. Après tout, le temps qu’ils arrivent il fallait bien s’occuper, et je n’étais pas du genre à rester oisive et improductive pour mes recherches bien longtemps. A espérer qu’ils ne tardent pas trop….
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Des rumeurs avaient annoncé l’apparition de Lyrium rouge dans la région, mais nous devions nous montrer prudents pour ne pas éveiller les soupçons. C’est donc par un intermédiaire que nous avions décidé de lancer la prospection. Tant qu’on les paye, ils ne sont pas regardant sur l’origine de la demande, et nous nous étions fait passé par un collège d’étude au service des templiers pour éviter que le désastre de Kirkwall avec l’idole ne se reproduise. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle j’étais flanquée d’autant de templiers. Je n’étais pas à l’aise, car contrairement à Tévinter ces templiers sont capables de brider mon accès à la magie. Mais esclaves de Corypheus et déjà infectés par le lyrium rouge, ils étaient assujettis à notre cause et dépendant de cette nouvelle source. De l’extérieur on ne pouvait rien voir, mais il suffisait qu’ils enlèvent leur casque pour montrer les veines et leur regard rouge enfiévrés. Obéissants, ils dépendaient également de ma magie du sang pour soulager leur manque. Obéissant, c’étaient donc de bon chiens de garde pour le moment. Les pas de nos montures nous amenèrent en bordure d’un petit village qui semblait être une étape sur la grande route traversant l’Emprise du Lion. Une sorte de taverne pour les voyageurs était à l’extérieur, permettant sans doute aux marchands de se reposer et de ne pas apporter trop de soucis aux habitants. Je regardais de mes yeux froids la bâtisse, qui me répugnait déjà de son apparence miteuse.
" Vous êtes certains que c’est ici ? "
Ma voix glaciale et calme avait extériorisé ma déception autant que ma résignation, se montrant plus comme une question rhétorique qu’une véritable interrogation. Je devrais y être habituée depuis le temps que je suis sur les routes… Mais je dois avouer que je préférais le faste de Tévinter, ou alors les auberges plus cossues du nord d’Orlaïs. Un des templiers me le confirma d’une voix bourrue et monotone, c’était bien la Taverne de Drakan. Nous posions tous pied à terre, menant nos chevaux à pied vers l’écurie de la taverne. Un jeune garçon d’écurie nous vit et fit plusieurs pas en arrière, effrayé de voir autant de templiers. Je regardais le garçon avec une indifférence froide, lui demandant de s’occuper de nos chevaux et de les garder. Il balbutia, véritablement effrayé, mais je m’étais déjà détournée en laissant mes rênes à un autre templier. Deux templiers restèrent pour aider le garçon à attacher les chevaux et à lui payer ses quelques pièces de cuivre, mais les trois autres me suivirent jusqu’à la porte de l’établissement. En l’ouvrant, une chaleur moite et avinée me donna l’étrange impression d’être ravie d’être là tout en redoutant de rester trop longtemps dans cet endroit miteux. Nous entrions, quelques voyageurs étant là à se restaurer ou à jouer à quelques jeux de dés. En nous voyant entrer tous se retournèrent, et un léger silence se fit. Je balayais la salle de mes yeux fatigués mais perçants, s’habituant peu à peu à la pénombre. Aucune des personnes ici ne semblait nous montrer un intérêt particulier en dehors de cette légère crainte, et personne ne vint nous accueillir. Nos contacts n’étaient donc pas encore arrivés.
Je vis dans la salle un genre de recoin vide, où il y avait trois paysans qui semblaient juste boire un verre. Je m’en approchais pour prendre place, préférant un endroit un peu isolé pour être tranquille et ne pas avoir à subir le bruit des conversations incommodantes des autres clients. En approchant, les paysans nous regardèrent avec une crainte plus poussées et se levèrent pour aller s’installer ailleurs. Parfait. Sans leur accorder le moindre autre regard, je m’installais à une table en prenant soin de rester dos au mur et d’avoir la plupart de la salle en visuel. Les templiers restèrent debout, se postant de part et d’autre de la table comme pour monter la garde. A peine installée un homme vint nous voir, sans doute le patron vu son air de défi et comment les autres l’observaient depuis le comptoir. En choisissant ses mots, sans doute pour être le plus poli possible, il me demanda ce que je souhaitais manger ou boire. Je posais sur lui des yeux montrant à peine d’intérêt, n’esquissant pas le moindre sourire pour me rendre plus agréable ou rassurante. Cependant je lui répondis avec politesse, d’une voix claire et froide, tentant autant que possible de ne pas montrer mon peu d’envie d’avoir quelque chose de cette gargotte.
" Du vin chaud je vous prie, enfin si vous en avez. Sinon je prendrais une bouteille de rouge orlésien, et un peu de fromage. Merci. "
Il inclina légèrement la tête et s’en alla bien vite, sans doute rassuré d’avoir au moins une commande. A voir sa réaction il devait me prendre pour une personne importante des templiers. Entourée ainsi et dans des habits de voyage aussi raffiné, je pouvais passer comme telle. Je n’avais pas pris d’ensemble plus propre à une mage Venatori, le froid des lieux ne s’y prêtant pas de toute manière, et l’intention de rester discrète sur notre identité restait mon objectif principal. Non, des habits orlésiens et chaud étaient plus adaptés. Les jambes croisées et me tenant droite, je sortais un petit carnet et un crayon pouvoir inscrire quelques notes en attendant, ou en relire certaines. Après tout, le temps qu’ils arrivent il fallait bien s’occuper, et je n’étais pas du genre à rester oisive et improductive pour mes recherches bien longtemps. A espérer qu’ils ne tardent pas trop….
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A La Recherche Du Filon Rouge
C'était retarder la certitude en se cramponnant à l'espérance. ~Alexandre Dumas
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En d’autres circonstances, Sahren se serait sans aucun doute laissée émouvoir par la lente danse des flocons qui virevoltaient dans l’air, avant de s’arrimer à l’unisson sur le sol gelé de l’Emprise du lion. Le chemin recouvert de ces minuscules particules semblait dérouler devant l’elfe une version nitescente et sauvage à la fois des tapis rouges emblématiques de la royauté orlésienne. Les conifères puissamment élancés vers le ciel et jalonnant ce passage escarpé ressemblaient à tout autant de piliers soutenant la voûte céleste, dominants les voyageurs de leur immensité. Prenant soudainement conscience de sa petitesse, Sahren leva les yeux vers le cortège de nuages argentés qui ceignaient les montagnes et qui accompagnaient inexorablement le ballet hivernal. Car c’était la première fois qu’elle admirait un tel spectacle et la valse aérienne de la neige parvenait finalement à alléger son coeur pour la toute première fois depuis son départ précipité de la Porte du Ponant.
Depuis que Servis lui avait dispensé une forme rudimentaire de savoir à propos du lyrium rouge, elle se sentait tour à tour traître et trahie, coupable et innocente mais surtout manipulable et manipulée. Bien qu’elle voyagea sans aucun bagage, elle ployait néanmoins sous un poids invisible juché entre entre ses omoplates. Heureusement, la curiosité maintenait son port de tête haut, l’espoir animant sa marche d’une énergie nouvelle, dont la source résidait très certainement dans la vision de ces paysages magiques et enchanteurs. Mais aussi, dans la réception d’une très mystérieuse lettre délicatement rangée dans sa besace. Nul besoin de tenir le papier pour le lire, tant chaque lettres se trouvaient à présent gravées dans sa mémoire a force de lectures répétées. Elle se souvenait sans mal des informations les plus importantes, tel que le patronyme de son interlocutrice, une certaine Aesthia.
Aesthia.
Ce nom lui évoquait, sans qu'elle sût vraiment pourquoi, la lointaine lueur d'une étoile. Inextinguible et envoûtante, guidant les pas de l’explorateur errant dans la nuit sombre. De plus, cette personne prétendait vouloir faire des recherches sur le lyrium rouge, une ambition davantage centrée sur la connaissance que sur la destruction. Et par conséquent, une option que Sahren préférait croire. Actuellement, se refusait à imaginer des individus dans l’ombre qui distillaient ce poison à des fins inavouables.
Alors qu’elle déroulait le fil de ses pensées au rythme de sa démarche qui se faisait de plus en plus enjouée, sa foulée gagnait graduellement en rondeur et en élasticité.
Si bien qu’elle arriva sans s’en apercevoir sur le palier d’une auberge de montagne, probablement destinée à accueillir des voyageurs en destination de l’Emprise du Lion. Un bref regard en direction de l’enseigne ballotée par la bise lui confirma qu’elle se trouvait bien à l’endroit du rendez-vous. Elle resta un moment interdite, immobile face à la petite porte en bois d’aspect décrépit et rugueux. Sondant rapidement les alentours de son regard émeraude, elle s’assura un instant que personne ne l’attendait à l’extérieur avant de poser résolument sa paume sur la poignée.
Le courant d’air provoquée par l’ouverture de la porte attira immédiatement une nuée de regards bovins en direction de Sahren qui s'efforça de paraître digne. Droite comme un ‘i’, elle balaya les quelques tables des ses yeux luisants et il lui fallut moins d’une seconde pour repérer une femme entourée d’un troupeau de templiers. Un sourire plaqué sur ses lèvres par politesse, elle obliqua sans hésitation dans sa direction en slalomant gracilement entre les tables comme si elle avait toujours vécue ici. Tirant une chaise face à la jeune femme, elle prit place entre elle et son escorte, ne s’inquiétant pas outre mesure de leur présence. Après tout, ils ne se tenaient jamais moins de l'endroit où l'on trouvait du lyrium, non ?
« Bonjour. » Commença t-elle d’un ton inhabituellement mesuré, afin de ne pas attirer l’attention. « Vous devez être Aesthia, n’est-ce pas ? Je suis Sahren, pour vous servir. » Conclu t-elle en inclinant la tête avec déférence à la fin de sa phrase.
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Aesthia Amladaris
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À la recherche du Filon Rouge
Le temps passait doucement, et la bouteille de vin arriva enfin. C'était un simple vin épicé, mais au moins il y avait de quoi grignoter. Je soupirais, remerciant à peine d'un regard la serveuse et prenant mon mal en patience. J'espère que le contact n'allait pas tarder. Je reprenais mes notes, m'attelant à une équation devant mêler la proportion de lyrium rouge avec la fonction intrinsèque que l'on souhaite donner au cobaye. Il y avait de nombreux paramètres à considérer, et travailler sur ce genre de problème était devenu passionnant. Je pouvais facilement y passer des heures entières, et c'était donc un moyen utile de faire passer le temps sans m'ennuyer. Plusieurs dizaines de minutes avaient passés sans que je m'en rende compte, entendant à peine la porte s'ouvrir de nouveau. Ce n'est que lorsque je sentis un des templier légèrement s'agiter à côté de moi que je daignais revenir à la réalité. Je levais mes yeux froids de mon carnet, voyant venir à moi une elfe au teint hâlé. Elle s'était installée sans y être invitée, et j'arquais un sourcil tout en posant sur elle un regard glacial. Voilà qui est intéressant. Elle me salua, déduisit que je devais être Aesthia et se présenta avec politesse. Je me redressais, fermant mon petit carnet sans la quitter du regard. Une telle arrivée cavalière m'empêchait d'être comme je le souhaitais aimable et charmante, aussi je ne pris même pas la peine de la saluer en retour. Je la toisais simplement, froidement, prenant mon verre à la main. Mon silence ne dura que quelques secondes, mais je me repris et lui parlai enfin. D'une voix sérieuse et posée, qui essayait d'être intéressée mais dont le ton froid et distant montrait la fausseté, je lançais la conversation.
"Vous êtes donc celle que m'a conseillé Servis... Je suppose que la prospection est votre point fort... Dites m'en plus sur vous... "
Il était important d'être certaine que j'avais en face de moi une vraie professionnelle, et que Servis ne m'ait pas envoyé un de ces rats qui cherchent juste à se faire de l'argent facilement. J'étais exigeante, ne reconnaissais que la compétence. Et elle devait encore me le prouver un minimum avant même que je pense à lui expliquer mon projet.
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"Vous êtes donc celle que m'a conseillé Servis... Je suppose que la prospection est votre point fort... Dites m'en plus sur vous... "
Il était important d'être certaine que j'avais en face de moi une vraie professionnelle, et que Servis ne m'ait pas envoyé un de ces rats qui cherchent juste à se faire de l'argent facilement. J'étais exigeante, ne reconnaissais que la compétence. Et elle devait encore me le prouver un minimum avant même que je pense à lui expliquer mon projet.
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Pas un seul instant l’elfe douta d’elle même, ou de sa brusque arrivée à la table d’Aesthia que l’on pouvait considérer au choix comme une forme bourrue d’impolitesse ou comme une marque impertinente de confiance en soi. Elle se contentait tout simplement d’être fidèle à elle même, d’un naturel déstabilisant que l’on pouvait trouver charmant ou détestable. Difficile pourtant d’agir ainsi avec une horde de Templier autour de soi. Bien que l’elfe ne fut pas mage et qu’elle n’eût rien à craindre d’eux, elle n’était simplement pas habitué à les voir, tant leur présence à Riveïn se faisait discrète. Ainsi, elle sentait leur oppressante stature ébrécher sa spontanéité, la compresser entre leur armures de plates et leurs muscles.
Malgré tout, elle continua de sourire à son interlocutrice principale, qui ne lui rendait même pas son salut. Ainsi, Sahren eût l’impression que l’auberge elle même ne constituait pas un rempart suffisant contre le froid, il lui semblait que le blizzard continuait de souffler à leur table. Pourtant, même si le sourire de l’elfe s’amenuisait, il perdurait néanmoins comme la flamme d’une chandelle dans l’obscurité. Elle en profita pour détailler un peu plus en détail son interlocutrice : son visage carré et fermé, entouré d’une cascade de cheveux noir corbeau lui donnait l’impression de se tenir face à une femme implacable, indocile et sévère. Des adjectifs qui lui rappelait Servis, dans une moindre mesure cela allait de soi. Car l’homme s’était rapidement déridé, leur alliance mutuelle contre un varghest ayant sûrement aidé. Sahren était en train de se demander si elle ne devrait pas toujours avoir un varghest sur elle, face à ce genre d’individu, lorsqu’une voix féminine la ramena à elle :
« Vous êtes donc celle que m'a conseillé Servis... Je suppose que la prospection est votre point fort... Dites m'en plus sur vous... »
Une lueur indescriptible anima le regard de l’elfe. Ainsi, elle devait prouver ? C’était en tout cas ce qu’elle comprenait, non pas en se fiant uniquement à ses mots, mais à la situation toute entière. Et même si l’elfe pouvait être quelque peu déstabilisée, elle savait précisément quel était son atout principal. Mais le plus dur était de ne pas le révéler immédiatement, elle se devait d’abattre ses cartes dans le bon ordre et c’était sans aucun doute le plus difficile.
« Et bien… Je suis née et ait grandi à Riveïn dans une ferme où je travaillais. Simplement, cette vie ne me convenait pas alors j’ai été engagé dans un groupe de contrebandiers local : les Caraduplas. Peut être en avez-vous entendu parler ? » Elle fit une courte pause, afin de laisser son interlocutrice réagir.
« Vous devez également savoir que je travaille toujours sur leur égide actuellement et que par mon biais, nous mettons notre organisation entière à votre service. » Elle aima la tournure de cette phrase, qui fit grandir en elle un sentiment de confiance et de maîtrise qui l’incita à poursuivre, tout en se redressant subrepticement.
« Ma spécialité dans ce domaine est de rechercher les gisements et de signaler à mon chef leurs emplacements par un langage codé et accompagné d’une carte très précise, tenez, par exemple… » Et elle se pencha vers la besace qui pendait sur son côté droit, le gauche étant bien sûre réservé à son fidèle cimeterre. Elle sorti un parchemin que quiconque issu de la bourgeoisie aurait qualifié de miteux : les fibres brunies se décollait par endroits, des taches de boue constellaient certains coins mais… L’oeil, même non averti, était attiré par un dessin au fusain d’un réalisme bluffant, révélant des détails auquel la plupart des gens ne faisaient pas attention. Et c’était cela le meilleur atout de Sahren : cette capacité à reproduire les objets ou les paysages avec une fidélité et une précision inégalable.
Elle maintint le rouleau bien à plat face à Aesthia afin de lui laisser le temps de jauger ses capacités, se tenant également prête à répondre à toute interrogations supplémentaire de sa part.
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Aesthia Amladaris
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La jeune elfe ne se démonta pas pour autant, commençant à répondre à ma question. Bien sûr, ses premiers mots étaient d'une banalité exécrable, et je fis de mon mieux pour ne pas lever les yeux vers le ciel. Qu'est ce que je m'en fiche de la ferme et du Riveïn, allons directement aux faits ! Fort heureusement pour moi et ma patience, ce ne fut qu'une fausse alerte car elle aborda très rapidement le sujet principal. Mon intérêt fut un peu éveillé quand elle parla de son groupe de contrebandier, même si ma réponse à sa question fut aussi tranchante que glaciale, comme le blizzard qui soufflait au dehors.
"Non. "
Bien sûr j'en avais un peu entendu parlé via Servis, mais rien qui ne puisse donner à l'elfe carte blanche sur ma confiance. En revanche, elle avait au moins en support tout un réseau, ce qui n'était pas inintéressant même si c'est uniquement du local. Qui dit réseau dit organisation, et transmission de savoir faire. Donc si elle échouait, je pourrais toujours potentiellement demande à son réseau une personne pour la remplacer. Car oui, elle aura "malheureusement" subit un accident la faisant tomber du bord d'une falaise dans l'emprise. Quelle plaie ces blizzard où on en voit pas où on met les pieds, vraiment... L'elfe continua de parler, expliquant un peu plus en détail ses compétences. Quand elle se retourna légèrement pour fouiller quelque chose à ses côtés, les templiers tressaillirent, comme si elle allait sortir une arme. Mais à part ça, rien à signaler, si ce n'est un vieux parchemin usé jusqu'à la moelle. En le regardant, cela me rappelait mes propres cartes de terrain quand j'étais encore en cavale à travers les ruines de Tévinter, à la recherche d'artefact. Une personne de terrain donc, ce qui lui donnait de bons points. Elle me montra enfin son parchemin où étaient dessinés de très beaux croquis d'installations rocheuses. Mes yeux les scrutèrent, reconnaissant la qualité de l'exécution du trait. Il y avait en effet du talent, je le voyais bien. Mais... est ce que ce serait suffisant ? Je me redressais, repoussant doucement le parchemin que j'avais pris entre mes mains sur la table.
"Je vois... avez vous une spécialité de reconnaissance de minerais en particulier ? Comment puis je m'assurer que vous délivrerez peut être l'endroit, mais également la rentabilité ? Car je ne vois pas pourquoi je dépenserais mon argent pour trouver un filon qui vaudra à peine l'ouverture de la mine. Comment établissez vous que la prospection en vaux la chandelle, sans pour autant éveiller les soupçons ? "
Tout en posant cette question je fixais Sahren. Il y avait en effet deux problèmes à gérer dans la prospection. Premièrement s'assurer de la rentabilité prochaine de la mine, et deuxièmement s'assurer que l'on ne va pas se faire piquer la place. Si je paye pour une mine qui au final ne sera pas exploitable, j'y perds bien plus entre l'argent pour la prospection et les premières installations. Si quelqu'un d'autre repère l'endroit en même temps, j'avais le risque que l'on me vole l'endroit. bon, rien ne m'empêche de les brûler vifs pour récupérer l'emplacement, ça fera un peu d'entrainement aux mages et aux templiers rouges. Mais si je pouvais éviter de gâcher des ressources tels que le temps et l'argent, ça m'arrangerais. Je me demande ce que l'elfe aura à me dire à ce sujet...
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"Non. "
Bien sûr j'en avais un peu entendu parlé via Servis, mais rien qui ne puisse donner à l'elfe carte blanche sur ma confiance. En revanche, elle avait au moins en support tout un réseau, ce qui n'était pas inintéressant même si c'est uniquement du local. Qui dit réseau dit organisation, et transmission de savoir faire. Donc si elle échouait, je pourrais toujours potentiellement demande à son réseau une personne pour la remplacer. Car oui, elle aura "malheureusement" subit un accident la faisant tomber du bord d'une falaise dans l'emprise. Quelle plaie ces blizzard où on en voit pas où on met les pieds, vraiment... L'elfe continua de parler, expliquant un peu plus en détail ses compétences. Quand elle se retourna légèrement pour fouiller quelque chose à ses côtés, les templiers tressaillirent, comme si elle allait sortir une arme. Mais à part ça, rien à signaler, si ce n'est un vieux parchemin usé jusqu'à la moelle. En le regardant, cela me rappelait mes propres cartes de terrain quand j'étais encore en cavale à travers les ruines de Tévinter, à la recherche d'artefact. Une personne de terrain donc, ce qui lui donnait de bons points. Elle me montra enfin son parchemin où étaient dessinés de très beaux croquis d'installations rocheuses. Mes yeux les scrutèrent, reconnaissant la qualité de l'exécution du trait. Il y avait en effet du talent, je le voyais bien. Mais... est ce que ce serait suffisant ? Je me redressais, repoussant doucement le parchemin que j'avais pris entre mes mains sur la table.
"Je vois... avez vous une spécialité de reconnaissance de minerais en particulier ? Comment puis je m'assurer que vous délivrerez peut être l'endroit, mais également la rentabilité ? Car je ne vois pas pourquoi je dépenserais mon argent pour trouver un filon qui vaudra à peine l'ouverture de la mine. Comment établissez vous que la prospection en vaux la chandelle, sans pour autant éveiller les soupçons ? "
Tout en posant cette question je fixais Sahren. Il y avait en effet deux problèmes à gérer dans la prospection. Premièrement s'assurer de la rentabilité prochaine de la mine, et deuxièmement s'assurer que l'on ne va pas se faire piquer la place. Si je paye pour une mine qui au final ne sera pas exploitable, j'y perds bien plus entre l'argent pour la prospection et les premières installations. Si quelqu'un d'autre repère l'endroit en même temps, j'avais le risque que l'on me vole l'endroit. bon, rien ne m'empêche de les brûler vifs pour récupérer l'emplacement, ça fera un peu d'entrainement aux mages et aux templiers rouges. Mais si je pouvais éviter de gâcher des ressources tels que le temps et l'argent, ça m'arrangerais. Je me demande ce que l'elfe aura à me dire à ce sujet...
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A La Recherche Du Filon Rouge
Sahren écouta sans tressaillir les questions légitimes de la grande dame qui lui faisait face. Grande non pas spécifiquement par la taille, mais par l’aura de puissance et d’assurance qui émanait d’elle. En cela, l’elfe se surprit à penser que son interlocutrice avait ce petit quelque chose qui lui rappelait étrangement le lyrium rouge. A l’instar des cristaux écarlate, la femme avait à la fois cette beauté singulière mais tout aussi envoutante et surtout… Menaçante. Sahren commençait à sentir les doigts effilés du danger transpercer son âme et ébranler le premier rempart de courage qui lui avait permis de faire face jusque là.
Définitivement, elle voyait clairement en son interlocutrice une sorte de mécène du lyrium, non mieux même : une Reine.
Car en se tenant ainsi près d’elle, elle pouvait presque entendre la lancinante mélopée du minerai et même ressentir la céphalée qui l’accompagnait.
Il lui fallait pourtant bien se ressaisir, car un trop long silence se traduisait couramment par de l’hésitation, elle-même trop souvent symptomatique d’une certaine incompétence.
Ainsi, pour conserver un certain semblant de contenance dans sa réflexion, Sharen en profita pour enrouler et ranger le parchemin qu’elle avait tenue face à la Dame.
« Je comprends fort bien vos inquiétudes... »Commença t-elle, joignant un signe de tête approbatif à la parole, histoire de bien lui montrer qu’elle partageait son opinion. « Je puis vous affirmer que le point fort de notre organisation, c’est la prospection et la collecte d’informations. Dès lors que je repère et cartographie l’emplacement d’une mine, d’autres membres des Caraduplas viennent s’assurer de son degré d'exploitabilité. Et comme je possède également de bonnes capacité de pistage je m’assure qu’il n’y a aucune trace de passage récent dans les environs. Mais quoi qu’il en soit, je réalise systématiquement des rondes sur plusieurs kilomètres et ce pendant au moins une semaine afin de dresser un calendrier des allées et venues dans la zone s’il y’en a. Je peux vous en montrer un si vous le souhaitez, mais encore une fois il est en langage codé… »
Elle commença à esquisser un mouvement en direction de sa besace afin de chercher ledit calendrier, en attendant la réponse de la Dame.
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Aesthia Amladaris
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À la recherche du Filon Rouge
Elle sembla avoir pendant une poignée de seconde la tête ailleurs, bien que son regard soit tourné vers moi. Elle pensait à quelque chose, quelque chose d'autre, mais difficile de savoir quoi. Cependant cela dura à peine le temps que je m'en rende compte, car rapidement elle se mit à replier le parchemin, répondant à ma question. Elle ma rassura autant qu'elle le pouvait, assurant par de multiples exemples de procédures de quoi ils étaient capables. Mon visage restait fermé, mon regard froid posé sur elle. Il n'y avait qu'un léger hochement de tête, à peine perceptible comme preuve que ce qu'elle avançait semblait me convaincre. Quand elle proposa de me montrer ses codes, je fronçais des sourcils et d'un geste de la main mettais un holà à son enthousiasme pour prouver la valeur des siens.
"Mhh... cela ne sera pas nécessaire, laissez. Inutile de perdre du temps avec quelque chose qui ne me sera pas utile. Si Servis vous a recommandé, je suppose que je peux... vous faire confiance un minimum. "
J'étais curieuse de nature, mais pour des choses qui m'intéressaient ou qui m'étaient utiles. Je ne voyais ici qu'un gaspillage de temps à ce qu'elle essaye de me montrer leur message codé et ce que cela voulait dire. Je ne voyais aucun intérêt d'aller dans leurs petits secrets et préférais avancer. Il restait un aspect sur lequel il serait intéressant de les tester, ou plutôt d'obtenir des informations supplémentaires qui nous sauveraient du temps ET de l'argent. Croisant les bras, je la défiais une nouvelle fois de me prouver qu'ils étaient ce qu'il nous fallait.
"Une dernière question cependant. Votre groupe est il capable lors de sa prospection de faire également un état des lieux du potentiel de défense de la mine ? L'emplacement et sa richesse sont une chose, mais si la mine est située dans un endroit difficilement défendable, c'est un autre investissement à prendre en compte, et nous souhaitons rester... aussi discrets que possible. Un rapport sur cet aspect est capital, il faut que vous soyez à la hauteur de l'estimation."
J'eus un léger sourire, me demandant si elle allait prendre cela comme un défi plutôt que comme un fardeau. Sera t'elle déstabilisée par cette question autrement plus militaire que purement prospective ? Après tout ce qu'ils ne savent sans doute pas, c'est que nous étions en guerre et que cette mine risquait d'en devenir l'un des nerfs.
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"Mhh... cela ne sera pas nécessaire, laissez. Inutile de perdre du temps avec quelque chose qui ne me sera pas utile. Si Servis vous a recommandé, je suppose que je peux... vous faire confiance un minimum. "
J'étais curieuse de nature, mais pour des choses qui m'intéressaient ou qui m'étaient utiles. Je ne voyais ici qu'un gaspillage de temps à ce qu'elle essaye de me montrer leur message codé et ce que cela voulait dire. Je ne voyais aucun intérêt d'aller dans leurs petits secrets et préférais avancer. Il restait un aspect sur lequel il serait intéressant de les tester, ou plutôt d'obtenir des informations supplémentaires qui nous sauveraient du temps ET de l'argent. Croisant les bras, je la défiais une nouvelle fois de me prouver qu'ils étaient ce qu'il nous fallait.
"Une dernière question cependant. Votre groupe est il capable lors de sa prospection de faire également un état des lieux du potentiel de défense de la mine ? L'emplacement et sa richesse sont une chose, mais si la mine est située dans un endroit difficilement défendable, c'est un autre investissement à prendre en compte, et nous souhaitons rester... aussi discrets que possible. Un rapport sur cet aspect est capital, il faut que vous soyez à la hauteur de l'estimation."
J'eus un léger sourire, me demandant si elle allait prendre cela comme un défi plutôt que comme un fardeau. Sera t'elle déstabilisée par cette question autrement plus militaire que purement prospective ? Après tout ce qu'ils ne savent sans doute pas, c'est que nous étions en guerre et que cette mine risquait d'en devenir l'un des nerfs.
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