Invité
Invité
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
Dans une maison où il y a un cœur dur, n'y a-t-il pas toujours un vent glacé ?
Sous le soleil brûlant du désert de la Porte du Ponant, Servis faisait les cent pas au sommet de son fort en ruine. Il portait ce jour-là son costume venatori le plus immaculé : preuve qu'il ne comptait pas quitter son poste, quoi qu'il en coûte. Il avait en main une lettre à l'enveloppe tâchée d'humidité, et ces tâches plus que toute autre chose, lui indiquait sa provenance probable. Les climats en Orlais étaient des plus divers. On pouvait, en seulement quelques pouces sur une carte, passer des déserts les plus arides comme celui où il se trouvait présentement, aux forêts les plus luxuriantes et aux étendues toujours gelées. C'était de ces dernières que la lettre lui était parvenue. Depuis le froid de l'Emprise du Lion. Le cachet qui la refermait, un cachet de cire exécuté avec soin, était frappé des armoiries de la famille Amladaris.
Servis le savait : Aesthia ne lui écrivait jamais par bonté d'âme. Le plus souvent, elle le sollicitait pour des questions relatives aux artefacts, à sa petite activité de contrebande, ou simplement pour lui rappeler son bon déplaisir. Ils avaient une relation des plus singulières, entre chien et chat. Aesthia, la hautaine, était le chat. Servis l'optimiste : le chien. Mais chacun retiré de cette relation des bénéfices indiscutables. Ainsi, lorsqu'il avait trouvé cette lettre parmi la pile de ses courriers journaliers, il lui avait donné toute son attention.
Présentement, Servis attendait la venue de l'un de ses hommes. La demande exprimée par Aesthia au travers de sa lettre était claire. Elle réclamait son aide. Il allait se faire un plaisir de la lui allouer, dans les limites du possible. Un bruit de pas lourds attira son attention. Son homme arrivait :
“Ah, prélat Macrinus, j'ai une mission pour vous !„
L'homme s'avança. Il avait le visage marqué par la fatigue, enfin la partie de son visage visible sous la large capuche noire de sa tenue cléricale. Il vint se poster près de Servis, droit, digne.
“Manaveris Dracona.„
“Oui oui, longue vie aux dragons. Dites, vous avez déjà eu l'occasion de vous rendre à l'Emprise du Lion ?„
“Pas personnellement non. Pourquoi cette question ?„
“Et bien faites vos valises ! je vous y envoie !„
“Oui oui, longue vie aux dragons. Dites, vous avez déjà eu l'occasion de vous rendre à l'Emprise du Lion ?„
“Pas personnellement non. Pourquoi cette question ?„
“Et bien faites vos valises ! je vous y envoie !„
Le prélat se figea. Il prit le temps d'abaisser sa capuche, d'exposer son visage aux nombreuses rides au soleil mordant de l'après-midi.
“Mais enfin Servis, c'est impossible. On a besoin de moi au fort de l'aile du Griffon.„
“Le fort ne tombera pas pendant votre absence, soyez-en certain.„
N'y a-t-il personne d'autre qui pourrait y aller ?„
“Le fort ne tombera pas pendant votre absence, soyez-en certain.„
N'y a-t-il personne d'autre qui pourrait y aller ?„
Servis désigna par-dessus son épaule une haute pile de missives. Elles avaient toutes étés écrites par Macrinus lui-même.
“Personne n'est mieux placé que vous en matière de gestion de camp et d'installation de bases. Et c'est justement de ce savoir-faire dont mon amie la magister Amladaris a cruellement besoin. Rendez-vous à son chevet, à l'emprise du Lion, et prenez avec vous les hommes et le matériel cité dans cette présente missive. Et Macrinus, je compte sur votre professionnalisme, entendu ?„
Contre toute attente, Macrinus se saisit de la lettre sans plus discuter. Un miracle, un vrai !
“Telle est la volonté de l'Ancien!„
Lui lança-t-il, alors qu'il s'éloignait déjà. La partie avait été bien trop simple à son goût.
Aesthia Amladaris
 
Messages : 291
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
Dans une maison où il y a un cœur dur, n'y a-t-il pas toujours un vent glacé ?
Le froid était terrible à l'Emprise du Lion, le temps et le vent devenant des ennemis redoutables qu'il fallait combattre à chacun instant. Mais il n'était pas le seul élément mortel de cette région, et rapidement sa neige immaculée se tâchait d'un rouge sang vif, des cris de douleur et de rage de mêlant à sifflement du vent. Encapée dans un manteau en cuir chaud entouré de fourrure, j'assennais un dernier coup décisif en foudroyant deux bandits qui tentaient de fuir. Aussitôt, une Ombre vint l'achever en leur plantant son bras-pic dans la tête, s'assurant qu'il n'y avait aucun survivant. Haletante mais satisfaite, je me retournais pour observer le lieu. Cette grande tour enchainée, solitaire dans toute cette immensité et fièrement dressée dans ses atours macabres. La Tour d'Os était impressionnante, et à présent elle était notre. Je voyais des templiers achever des bandits, plus d'une vingtaine au total gisaient dans la neige fraiche autour de nous. Un templier rouge porteur de bouclier vint vers moi, l'épée dégainée et dégoulinant de sang qui gelait peut à peu. Je l'interpellais, parlant aussi sèchement qu'avec autorité.
"Wallace, au rapport. "
Il se redressa, ses yeux me fixant à travers son heaume. Sans broncher il répondit, obéissant aux ordres.
"La tour a été pacifiée, mais des bandits se sont enfuis dans les passages souterrains. Faut il les poursuivre ? "
Je jetais un regard vers les montagnes, là où des chemins creusés naturellement dans la roche offraient de nombreux passages et cachettes.
"Bien entendu, je ne veux aucun témoin, aucun survivant. Sécurisez moi la zone et faite l'inventaire de ce que vous avez trouvé. Postez également une première patrouille de surveillance et des postes de guets. Je veux qu'on ait la situation sous contrôle avant que le soleil ne commence à décliner. Exécution. "
Je lui jetais un dernier regard perçant, celui-ci inclinant de la tête et se détournant pour obéir.
"Bien ma dame..."
Je le laissais rassembler quelques templiers rouges et ombres pour mener la chasse, pendant ce temps je descendais vers la base de la tour. Il y avait plusieurs personnes, des esclaves notamment qui attendaient le bon vouloir de leur maitre. Un Venatori portant un martinet se trouvait devant eux, les mettant au pas et les rassemblant. Avec cette même autorité et froideur, le lui parlais pour mettre en route la suite du plan.
"Ursus, commence ton travail avec tes esclaves pour préparer le campement et repérer les zones à fortifier. Je veux que l'on puisse s'installer et avoir mangé avant que la nuit tombe. Installez également les cages pour les spécimens en contrebas, près du pont. Allez ! "
Le pressant plus d'une voix impatiente, il hocha de la tête et s'empressa d'aboyer ses propres ordres à ses esclaves. Une bonne chose de faite... J'avais soif. Je regardais autour, cherchant ce qui pouvait être un sac de vivre. Mais je fus rejointe rapidement par une mage d'allure frêle, au teint hâlé et au regard vif. Je fronçais des sourcils, ne m'attendant pas à la voir ici. Du moins, pas si tôt.
"Au rapport... Nous avons croisé sur le chemin de Drakan une troupe d'Adepte, se disant venir de la part de Servis Crassius. Leur chef est le Prélat Macrinus, et il souhaite vous voir au plus vite."
Je regardais dans la direction qu'elle pointait, voyant en effet une troupe de Venatori monter la dernière pente de sentier pour nous rejoindre. Je plissais des yeux, voyant la tenue si spéciale de ces prêtres Vénatoris parmi les nombreux uniformes des esclaves. C'est pas trop tôt ! Je m'avançais vers eux d'un pas vif, visiblement mécontente. J'avais contacté Servis pour qu'il m'envoie de l'aide, étant donné qu'il a plus d'expérience pour la constitution d'un avant poste. Mais ils étaient sensé nous rejoindre avant l'attaque, il y a des jours de cela. En raison de la neige devenant plus épaisse et pouvant nous handicaper pour attaquer les bandits, nous n'avons pas pus les attendre plus longuement. Heureusement pour nous, nous étions venus assez nombreux et préparés, et les bandits ne s'attendaient pas à voir des monstres bardés de lyrium rouge les attaquer. La peur, ça aide mine de rien. Une fois devant eux, je toisais d'un regard glacial cet encapuchonné, n'attendant pas pour lui parler d'une voix aussi froide qu'acérée.
"Vous êtes le Prélat Macrinus, je présume ? Aesthia Amladaris, Mage responsable de l'étude du lyrium rouge ainsi que de ce secteur. Et vous êtes en retard..."
Je ne cachais nullement mon mécontentement, tout à fait légitime. Je lui fis signe de me suivre, marchant pour rejoindre l'ensemble un poste plus élevé pour observer la tour et ses environs. Sur le chemin, je lui faisais un topo de la situation.
"Je suppose que si vous êtes ici c'est que Servis vous estime compétent en la matière, et je l'espère. Nous devons sécuriser la zone sur ordre de l'Ancien, afin de continuer les recherches et d'extraire le lyrium. Nous n'avons cependant pas les moyens et techniques nécessaire pour structurer de façon efficace cet avant poste, bien qu'il ai été vidé de ses anciens occupants."
Je m'arrêtais, me tournant vers lui et statuant de nouveau froidement les faits.
"J'attends votre pleine coopération ainsi que votre efficacité. Je ferais alors ma propre part du travail. Avez vous des questions pour commencer ? Besoin de quel matériel ? De quelles informations sur la région ?"
J'allais droit au but, ne leur proposant pas couverture chaude ou bien du repos à leur arrivée. Ici le climat ne pardonnait pas, et il fallait se mettre au travail au plus vite. Nous jouons contre le temps, et il n'était pas dans mon caractère de laisser les choses en plan pour un confort momentané. Plus vite nous pouvions aménager les lieux, mieux c'était pour tout le monde. Et surtout pour mes recherches.
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
"Wallace, au rapport. "
Il se redressa, ses yeux me fixant à travers son heaume. Sans broncher il répondit, obéissant aux ordres.
"La tour a été pacifiée, mais des bandits se sont enfuis dans les passages souterrains. Faut il les poursuivre ? "
Je jetais un regard vers les montagnes, là où des chemins creusés naturellement dans la roche offraient de nombreux passages et cachettes.
"Bien entendu, je ne veux aucun témoin, aucun survivant. Sécurisez moi la zone et faite l'inventaire de ce que vous avez trouvé. Postez également une première patrouille de surveillance et des postes de guets. Je veux qu'on ait la situation sous contrôle avant que le soleil ne commence à décliner. Exécution. "
Je lui jetais un dernier regard perçant, celui-ci inclinant de la tête et se détournant pour obéir.
"Bien ma dame..."
Je le laissais rassembler quelques templiers rouges et ombres pour mener la chasse, pendant ce temps je descendais vers la base de la tour. Il y avait plusieurs personnes, des esclaves notamment qui attendaient le bon vouloir de leur maitre. Un Venatori portant un martinet se trouvait devant eux, les mettant au pas et les rassemblant. Avec cette même autorité et froideur, le lui parlais pour mettre en route la suite du plan.
"Ursus, commence ton travail avec tes esclaves pour préparer le campement et repérer les zones à fortifier. Je veux que l'on puisse s'installer et avoir mangé avant que la nuit tombe. Installez également les cages pour les spécimens en contrebas, près du pont. Allez ! "
Le pressant plus d'une voix impatiente, il hocha de la tête et s'empressa d'aboyer ses propres ordres à ses esclaves. Une bonne chose de faite... J'avais soif. Je regardais autour, cherchant ce qui pouvait être un sac de vivre. Mais je fus rejointe rapidement par une mage d'allure frêle, au teint hâlé et au regard vif. Je fronçais des sourcils, ne m'attendant pas à la voir ici. Du moins, pas si tôt.
"Au rapport... Nous avons croisé sur le chemin de Drakan une troupe d'Adepte, se disant venir de la part de Servis Crassius. Leur chef est le Prélat Macrinus, et il souhaite vous voir au plus vite."
Je regardais dans la direction qu'elle pointait, voyant en effet une troupe de Venatori monter la dernière pente de sentier pour nous rejoindre. Je plissais des yeux, voyant la tenue si spéciale de ces prêtres Vénatoris parmi les nombreux uniformes des esclaves. C'est pas trop tôt ! Je m'avançais vers eux d'un pas vif, visiblement mécontente. J'avais contacté Servis pour qu'il m'envoie de l'aide, étant donné qu'il a plus d'expérience pour la constitution d'un avant poste. Mais ils étaient sensé nous rejoindre avant l'attaque, il y a des jours de cela. En raison de la neige devenant plus épaisse et pouvant nous handicaper pour attaquer les bandits, nous n'avons pas pus les attendre plus longuement. Heureusement pour nous, nous étions venus assez nombreux et préparés, et les bandits ne s'attendaient pas à voir des monstres bardés de lyrium rouge les attaquer. La peur, ça aide mine de rien. Une fois devant eux, je toisais d'un regard glacial cet encapuchonné, n'attendant pas pour lui parler d'une voix aussi froide qu'acérée.
"Vous êtes le Prélat Macrinus, je présume ? Aesthia Amladaris, Mage responsable de l'étude du lyrium rouge ainsi que de ce secteur. Et vous êtes en retard..."
Je ne cachais nullement mon mécontentement, tout à fait légitime. Je lui fis signe de me suivre, marchant pour rejoindre l'ensemble un poste plus élevé pour observer la tour et ses environs. Sur le chemin, je lui faisais un topo de la situation.
"Je suppose que si vous êtes ici c'est que Servis vous estime compétent en la matière, et je l'espère. Nous devons sécuriser la zone sur ordre de l'Ancien, afin de continuer les recherches et d'extraire le lyrium. Nous n'avons cependant pas les moyens et techniques nécessaire pour structurer de façon efficace cet avant poste, bien qu'il ai été vidé de ses anciens occupants."
Je m'arrêtais, me tournant vers lui et statuant de nouveau froidement les faits.
"J'attends votre pleine coopération ainsi que votre efficacité. Je ferais alors ma propre part du travail. Avez vous des questions pour commencer ? Besoin de quel matériel ? De quelles informations sur la région ?"
J'allais droit au but, ne leur proposant pas couverture chaude ou bien du repos à leur arrivée. Ici le climat ne pardonnait pas, et il fallait se mettre au travail au plus vite. Nous jouons contre le temps, et il n'était pas dans mon caractère de laisser les choses en plan pour un confort momentané. Plus vite nous pouvions aménager les lieux, mieux c'était pour tout le monde. Et surtout pour mes recherches.
Invité
Invité
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
Dans une maison où il y a un cœur dur, n'y a-t-il pas toujours un vent glacé ?
Crassius Servis, Administrateur.
C'était une fin de journée plutôt calme pour Servis, à la Porte du Ponant. Il n'avait pas été dérangé, pas une fois, pour des considérations de second ordre. Seuls les messagers avaient franchi le périmètre qui était dédié à son bureau. Et même eux n'avaient pas été excessivement nombreux. Le mage s'était même autorisé une pause déjeuner, seul, au milieu du désert. Il avait distraitement envoyé des morceaux de viande tiède à la meute d'hyènes qui l'avaient distraitement encerclées. Servis aimait bien ces bêtes-là. Il s'était attaché à ce groupe en particulier, qu'il était capable de reconnaître parmi les autres. Une vieille femelle avait une oreille en moins et un œil borgne. Pourtant elle survivait, et Servis lui envoyait avec plaisir de beaux morceaux de son propre déjeuner.
Lorsqu'il était revenu, détendu, au fort Retentis, un nouveau message l'attendait. Il lui avait été adressé par le prélat Macrinus, et faisait état de la progression de son voyage en direction de l'Emprise du Lion. Sans hâte, Servis déroula la missive. Ce n'était après tout que la sixième depuis le départ de son équipe : le prélat était un homme méticuleux, et procédurier. Pourtant, cette fois-ci, la lecture de cette missive n'eut rien de plaisant. Le prélat faisait état de la perte de deux esclaves, qu'il s'était permis de liquider pour une raison somme tout étrange : il les aurait surpris en train de prier. Un dieu différent, certes, mais un dieu restait un dieu aux yeux de Servis. Et une prière n'était en aucun cas une raison valable pour ôter la vie à deux hommes. Sur un papier libre, Servis nota l'information, qu'il lui fallait à présent faire remonter au propriétaire des deux esclaves. Il évalua rapidement l’indemnité à lui renverser.
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
C'était une fin de journée plutôt calme pour Servis, à la Porte du Ponant. Il n'avait pas été dérangé, pas une fois, pour des considérations de second ordre. Seuls les messagers avaient franchi le périmètre qui était dédié à son bureau. Et même eux n'avaient pas été excessivement nombreux. Le mage s'était même autorisé une pause déjeuner, seul, au milieu du désert. Il avait distraitement envoyé des morceaux de viande tiède à la meute d'hyènes qui l'avaient distraitement encerclées. Servis aimait bien ces bêtes-là. Il s'était attaché à ce groupe en particulier, qu'il était capable de reconnaître parmi les autres. Une vieille femelle avait une oreille en moins et un œil borgne. Pourtant elle survivait, et Servis lui envoyait avec plaisir de beaux morceaux de son propre déjeuner.
Lorsqu'il était revenu, détendu, au fort Retentis, un nouveau message l'attendait. Il lui avait été adressé par le prélat Macrinus, et faisait état de la progression de son voyage en direction de l'Emprise du Lion. Sans hâte, Servis déroula la missive. Ce n'était après tout que la sixième depuis le départ de son équipe : le prélat était un homme méticuleux, et procédurier. Pourtant, cette fois-ci, la lecture de cette missive n'eut rien de plaisant. Le prélat faisait état de la perte de deux esclaves, qu'il s'était permis de liquider pour une raison somme tout étrange : il les aurait surpris en train de prier. Un dieu différent, certes, mais un dieu restait un dieu aux yeux de Servis. Et une prière n'était en aucun cas une raison valable pour ôter la vie à deux hommes. Sur un papier libre, Servis nota l'information, qu'il lui fallait à présent faire remonter au propriétaire des deux esclaves. Il évalua rapidement l’indemnité à lui renverser.
“Perdre un jour parce que la lune n'était pas dans la bonne position pour le sacrifice... Aesthia va me tuer.„
Leto Macrinus, contremaître
Puisqu'il se savait dans son bon droit, le prélat ne releva pas l'attaque à peine voilée de la magister. En tête des hommes envoyés par Servis, il lui fit face, redressant ses épaules voûtées :
Il était fier. Il était confiant. Macrinus était un homme de foi. Un homme qui se savait investit d'une mission. D'une mission qui dépassait, et de loin, les simples hommes. Il était également suffisamment malin pour comprendre que peu étaient prêts à l’accepter. La jeune femme lui faisant face, si jeune, aurait beau déverser sur lui toute son amertume, cela ne le fera pas avancer plus vite. Il voulait bien faire preuve de bonne volonté, mais il se savait venu en qualité d'expert. Et ce savoir changeait tout. Il avait le pouvoir, même si la jeune magister voulait rester aveugle sur ce point.
Avant de recevoir sa réponse, il se retourna vers le reste des hommes. Le contremaître les dispersa d'un simple geste silencieux. Un geste d'expert. Tous connaissaient d'avance leur rôle. Certains tiraient les provisions, d'autres le matériel. D'autres encore se joignaient aux hommes armés déjà sur place. Macrinus, impérial, se retourna vers Aesthia. Il avança les mains vers elle, paume vers le ciel, en signe d'attente.
Puisqu'il se savait dans son bon droit, le prélat ne releva pas l'attaque à peine voilée de la magister. En tête des hommes envoyés par Servis, il lui fit face, redressant ses épaules voûtées :
“Jeune fille, il existe en ce monde une balance délicate. les éléments n'étaient pas favorables à notre arrivée, jusqu'à aujourd'hui.„
Il était fier. Il était confiant. Macrinus était un homme de foi. Un homme qui se savait investit d'une mission. D'une mission qui dépassait, et de loin, les simples hommes. Il était également suffisamment malin pour comprendre que peu étaient prêts à l’accepter. La jeune femme lui faisant face, si jeune, aurait beau déverser sur lui toute son amertume, cela ne le fera pas avancer plus vite. Il voulait bien faire preuve de bonne volonté, mais il se savait venu en qualité d'expert. Et ce savoir changeait tout. Il avait le pouvoir, même si la jeune magister voulait rester aveugle sur ce point.
“Je vous aiderai, évidemment. Et si vous pouviez me dire tout ce que vous savez sur ce présent bâtiment, je vous en serais infiniment reconnaissant.„
Avant de recevoir sa réponse, il se retourna vers le reste des hommes. Le contremaître les dispersa d'un simple geste silencieux. Un geste d'expert. Tous connaissaient d'avance leur rôle. Certains tiraient les provisions, d'autres le matériel. D'autres encore se joignaient aux hommes armés déjà sur place. Macrinus, impérial, se retourna vers Aesthia. Il avança les mains vers elle, paume vers le ciel, en signe d'attente.
Aesthia Amladaris
 
Messages : 291
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
Dans une maison où il y a un cœur dur, n'y a-t-il pas toujours un vent glacé ?
Le Prélat restait calme, prenant un air pompeux qui avait le don de m'irriter et une excuse que je trouvais quelque peu vague. Je fronçais légèrement des sourcils, me demandant ce qu'il entendait par "éléments". Avait il été pris dans une tempête de neige ? Nous l'aurions sû... Toujours aussi dure, je ne lui avais pas laissé l'occasion d'aller plus loin dans ses excuses et lui faisais comprendre que je serais intransigeante sur ce point, comme avec tout le monde.
"Peu m'importe vos excuses, les faits sont là. Que cela ne se reproduise plus."
Cela étant, j'appréciais d'une certaine façon son calme et son professionalisme, même s'il était étrange. Quand je lui demandais s'il avait besoin de quelque chose, il me demanda plus d'informations sur la région, non sans donner un signal à ses hommes. Je leur jetais un rapide coup d'oeil, voyant qu'ils agissaient vite en sachant ce qu'il fallait faire. Parfait. Wallace me jeta un regard et s'était avancé en silence, semblant me demander si nous devions les laisser faire. D'un geste de la main je lui faisais comprendre que tout allait bien, et qu'il fallait les laisser procéder. Je regardais cependant le Prélat avec circonspection, le voyant me montrer ses mains jointes. Je fronçais des sourcils, me demandant ce qu'il voulait. Il n'exige tout de même pas que je lui fasse un baise main tout de même ? Cette simple pensé me renfrogna, une rapide expression de dégoût et de mépris passant sur mon visage. Je me détournais cependant, commençant à donner les détails.
"Cette tour est solide et se trouve à un point stratégique d'observation et de passage sur la route de Judicaël. D'anciens bandits y ont élus domicile, ayant effectué des aménagements sommaires. Mais ce n'est pas suffisant pour tenir face à la venue potentielle de l'Inquisition, ou de quelconques orlésiens trop curieux... Le climat est également un point important, la rivière gelée empêchant tout commerce et approvisionnement, aussi cette tour est d'autant plus stratégique qu'elle est à proximité des routes de commerces. Nous pourrons mettre une certaine pression sur la région, et la guerre Civile empêche l'Impératrice et les Nobles de s'occuper de ce coin aussi reculé."
Tout en parlant je le conduisais plus haut, arrivant enfin à la base de l'immense tour enchainée. Elle était haute, imposante, gardienne de cette région glacée. C'était un point stratégique, délaissé par une société en proie à des maux propres au conflit de pouvoir. les petites gens étaient délaissées, d'autant plus dans un coin aussi éloigné de la capitale. Une aubaine pour nous, et il était hors de question de la laisser de côté. Je voyais les esclaves monter les tentes, sous les ordres d'Ursus ainsi qu'un des hommes de Macrinus. Je n'avais aucun mal à considérer le fait qu'ils prennent les devant, ils sont là pour ça après tout et nous n'avions pas de temps à perdre en frivolité telles que de savoir qui était le maitre du campement. J'avais d'autres choses hautement plus importantes. Je resserrais un moment mon manteau en col de fourrure, une bourrasque glacée nous prenant. Comme je regrette la chaleur de Tévinter... Mais ce n'était que secondaire. Mon regard aussi glacé que le vent se posa avec détermination sur le Prélat, finissant les explications.
"Nous avons besoin d'aménager le campement afin de pouvoir sécuriser notre carrière de lyrium rouge située en contre-bas, et d'envoyer nos forces si nécessaires. L'Ancien exige également que les recherches sur le lyrium rouge continuent, et je dois pouvoir installer mon laboratoire pour mes différentes expériences. Le confort est secondaire, mais nous ne devons pas mourir gelé pour autant. Des zones dans les grottes sont également à explorer, mais pas exploitables pour le moment. Ha, et les passages des grottes... il faudra y remédier. "
Je jetais un regard vers ces grottes, où les bandits survivants avaient fui. C'était un des points de passage vers la tour, et il fallait absolument contrôler et sécuriser ces dédales. Hors de question de laisser n'importe qui approcher à couvert. Mettre un avant poste en contrebas à l'entrée des ces galeries sera sans doute nécessaire, mais ce n'était pas à moi d'en juger. Je voulais tellement retourner à mes expériences, et sélectionner quelques cobayes... J'eus une pointe d'impatience, me tournant vers Macrinus en attendant son verdict.
"Nous sommes une vingtaines de personnes, principalement des esclaves mais également quelques templiers et trois mages. Autre chose ?"
Je le toisais du regard, le visage toujours aussi sérieux et fermé, mes yeux perçants posés sur lui. J'étais peut être sèche et peu amicale, mais nous n'étions pas ici pour nous faire des amis. Il me fallait une équipe efficace et dévouée, c'est tout ce que je demandais. A voir si ce Prélat sera de ce bois là. Sinon, il va comprendre que ce n'est pas ce genre de crèmerie avec moi.
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
"Peu m'importe vos excuses, les faits sont là. Que cela ne se reproduise plus."
Cela étant, j'appréciais d'une certaine façon son calme et son professionalisme, même s'il était étrange. Quand je lui demandais s'il avait besoin de quelque chose, il me demanda plus d'informations sur la région, non sans donner un signal à ses hommes. Je leur jetais un rapide coup d'oeil, voyant qu'ils agissaient vite en sachant ce qu'il fallait faire. Parfait. Wallace me jeta un regard et s'était avancé en silence, semblant me demander si nous devions les laisser faire. D'un geste de la main je lui faisais comprendre que tout allait bien, et qu'il fallait les laisser procéder. Je regardais cependant le Prélat avec circonspection, le voyant me montrer ses mains jointes. Je fronçais des sourcils, me demandant ce qu'il voulait. Il n'exige tout de même pas que je lui fasse un baise main tout de même ? Cette simple pensé me renfrogna, une rapide expression de dégoût et de mépris passant sur mon visage. Je me détournais cependant, commençant à donner les détails.
"Cette tour est solide et se trouve à un point stratégique d'observation et de passage sur la route de Judicaël. D'anciens bandits y ont élus domicile, ayant effectué des aménagements sommaires. Mais ce n'est pas suffisant pour tenir face à la venue potentielle de l'Inquisition, ou de quelconques orlésiens trop curieux... Le climat est également un point important, la rivière gelée empêchant tout commerce et approvisionnement, aussi cette tour est d'autant plus stratégique qu'elle est à proximité des routes de commerces. Nous pourrons mettre une certaine pression sur la région, et la guerre Civile empêche l'Impératrice et les Nobles de s'occuper de ce coin aussi reculé."
Tout en parlant je le conduisais plus haut, arrivant enfin à la base de l'immense tour enchainée. Elle était haute, imposante, gardienne de cette région glacée. C'était un point stratégique, délaissé par une société en proie à des maux propres au conflit de pouvoir. les petites gens étaient délaissées, d'autant plus dans un coin aussi éloigné de la capitale. Une aubaine pour nous, et il était hors de question de la laisser de côté. Je voyais les esclaves monter les tentes, sous les ordres d'Ursus ainsi qu'un des hommes de Macrinus. Je n'avais aucun mal à considérer le fait qu'ils prennent les devant, ils sont là pour ça après tout et nous n'avions pas de temps à perdre en frivolité telles que de savoir qui était le maitre du campement. J'avais d'autres choses hautement plus importantes. Je resserrais un moment mon manteau en col de fourrure, une bourrasque glacée nous prenant. Comme je regrette la chaleur de Tévinter... Mais ce n'était que secondaire. Mon regard aussi glacé que le vent se posa avec détermination sur le Prélat, finissant les explications.
"Nous avons besoin d'aménager le campement afin de pouvoir sécuriser notre carrière de lyrium rouge située en contre-bas, et d'envoyer nos forces si nécessaires. L'Ancien exige également que les recherches sur le lyrium rouge continuent, et je dois pouvoir installer mon laboratoire pour mes différentes expériences. Le confort est secondaire, mais nous ne devons pas mourir gelé pour autant. Des zones dans les grottes sont également à explorer, mais pas exploitables pour le moment. Ha, et les passages des grottes... il faudra y remédier. "
Je jetais un regard vers ces grottes, où les bandits survivants avaient fui. C'était un des points de passage vers la tour, et il fallait absolument contrôler et sécuriser ces dédales. Hors de question de laisser n'importe qui approcher à couvert. Mettre un avant poste en contrebas à l'entrée des ces galeries sera sans doute nécessaire, mais ce n'était pas à moi d'en juger. Je voulais tellement retourner à mes expériences, et sélectionner quelques cobayes... J'eus une pointe d'impatience, me tournant vers Macrinus en attendant son verdict.
"Nous sommes une vingtaines de personnes, principalement des esclaves mais également quelques templiers et trois mages. Autre chose ?"
Je le toisais du regard, le visage toujours aussi sérieux et fermé, mes yeux perçants posés sur lui. J'étais peut être sèche et peu amicale, mais nous n'étions pas ici pour nous faire des amis. Il me fallait une équipe efficace et dévouée, c'est tout ce que je demandais. A voir si ce Prélat sera de ce bois là. Sinon, il va comprendre que ce n'est pas ce genre de crèmerie avec moi.
Invité
Invité
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
Dans une maison où il y a un cœur dur, n'y a-t-il pas toujours un vent glacé ?
Crassius Servis, Administrateur.
Servis se saisit de sa dague sacrificielle, suspendue à sa ceinture, contre des reins. Malgré son nom plutôt évocateur, lui ne l'utilisait jamais contre quiconque, mais uniquement pour décacheter avec soin les nombreuses missives qu'il recevait. Pour ouvrir les enveloppes ou couper les liens trop serrés. Jamais il ne l'utilisait à d'autre dessins. Même lorsqu'il se trouvait en plein combat, et qu'il souhaitait recourir à la magie de son sang, Servis préférait user de la lame de son bâton de mage pour se taillader. Ainsi, lorsqu'il étendit le bras dans son dos pour se saisir de cet instrument, aucun des messagers présent n'eut de mouvement de recul, malgré la colère manifeste de leur supérieur.
Sur les trois messagers qui s'étaient présentés en même temps, deux lui avaient porté de mauvaises nouvelles provenant des autres bases venatori de la Porte. En réalité, il s'agissait de dysfonctionnements mineurs, mais ils s'ajoutaient à la longue liste d'obligations de Servis, qui commençait à étouffer. Un site de fouilles s'était effondré suite au mauvais geste d'un esclave. Deux victimes étaient à déplorer et ils allaient perdre un précieux temps à déblayer les gravats avant de pouvoir reprendre leurs recherches. De l'autre côté du désert, une patrouille était tombée sur le dragon, et avait là aussi eu de mauvais gestes. Des gestes qui avaient excité sa curiosité. Il n'y avait eu aucun survivant, et le matériel qu'ils transportaient étaient introuvable. Peut-être emporté par la bête. Le troisième messager lui avait tendu une missive, qu'il n'avait pas encore eu l'occasion d'ouvrir.
Sa dague en main, et regarda ses messagers fuir la tête basse. Ils avaient pris cette mauvaise habitude, de venir se présenter à plusieurs, lorsqu'ils étaient porteurs de mauvaises nouvelles. Peut-être croyaient-ils ainsi éviter de trop longues réprimandes, ou de trop gros risques ? peut-être avaient -ils besoin de soutien dans lequel puiser le courage nécessaire pour délivrer leur message. Servis soupira profondément. Il incisa les liens qui empêchaient la missive de se dérouler, et la parcourue rapidement des yeux. Macrinus lui confirmait son arrivée prochaine à la Tour d'Os.
Pensa Servis tout en rangeant la dague dans son dos après en avoir nettoyé la lame entre ses doigts. Mais très vite, il ne pensa plus au froid de l'Emprise du Lion, écrasé par la chaleur du désert et par le poids de ses propres préoccupations.
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
Servis se saisit de sa dague sacrificielle, suspendue à sa ceinture, contre des reins. Malgré son nom plutôt évocateur, lui ne l'utilisait jamais contre quiconque, mais uniquement pour décacheter avec soin les nombreuses missives qu'il recevait. Pour ouvrir les enveloppes ou couper les liens trop serrés. Jamais il ne l'utilisait à d'autre dessins. Même lorsqu'il se trouvait en plein combat, et qu'il souhaitait recourir à la magie de son sang, Servis préférait user de la lame de son bâton de mage pour se taillader. Ainsi, lorsqu'il étendit le bras dans son dos pour se saisir de cet instrument, aucun des messagers présent n'eut de mouvement de recul, malgré la colère manifeste de leur supérieur.
“Que faites-vous encore là ? Aller, débarrassez-moi le plancher !„
Sur les trois messagers qui s'étaient présentés en même temps, deux lui avaient porté de mauvaises nouvelles provenant des autres bases venatori de la Porte. En réalité, il s'agissait de dysfonctionnements mineurs, mais ils s'ajoutaient à la longue liste d'obligations de Servis, qui commençait à étouffer. Un site de fouilles s'était effondré suite au mauvais geste d'un esclave. Deux victimes étaient à déplorer et ils allaient perdre un précieux temps à déblayer les gravats avant de pouvoir reprendre leurs recherches. De l'autre côté du désert, une patrouille était tombée sur le dragon, et avait là aussi eu de mauvais gestes. Des gestes qui avaient excité sa curiosité. Il n'y avait eu aucun survivant, et le matériel qu'ils transportaient étaient introuvable. Peut-être emporté par la bête. Le troisième messager lui avait tendu une missive, qu'il n'avait pas encore eu l'occasion d'ouvrir.
Sa dague en main, et regarda ses messagers fuir la tête basse. Ils avaient pris cette mauvaise habitude, de venir se présenter à plusieurs, lorsqu'ils étaient porteurs de mauvaises nouvelles. Peut-être croyaient-ils ainsi éviter de trop longues réprimandes, ou de trop gros risques ? peut-être avaient -ils besoin de soutien dans lequel puiser le courage nécessaire pour délivrer leur message. Servis soupira profondément. Il incisa les liens qui empêchaient la missive de se dérouler, et la parcourue rapidement des yeux. Macrinus lui confirmait son arrivée prochaine à la Tour d'Os.
“Peut-être est-il déjà mort.„
Pensa Servis tout en rangeant la dague dans son dos après en avoir nettoyé la lame entre ses doigts. Mais très vite, il ne pensa plus au froid de l'Emprise du Lion, écrasé par la chaleur du désert et par le poids de ses propres préoccupations.
Leto Macrinus, contremaître
Macrinus écouta religieusement l'exposé d'Aesthia. Il hochait la tête à mesure qu'elle exposait les principaux points, et la suivit lorsqu'elle approcha de l'entrée de la tour. Il ne leva pas les yeux sur les plus hauts étages du bâtiment : il les avait déjà scruté avant de venir s'annoncer. L'aspect extérieur de la tour était plutôt satisfaisant. Mais il se doutait bien que le plus gros de l'usure devait se cacher entre les murs. L'humidité accumulée au cours des derniers mois devait avoir gelé comme les eaux du lac, et le bâtiment tout entier risquait la ruine au moment du dégel. Mais il ne partagea pas ce tragique constat avec Aesthia, non, il préféra le noter dans un petit carnet qu'il sortit tout droit de la poche de son manteau clérical. Lorsqu'il eut fini, il leva la tête.
Il s'interrompit, griffonna une nouvelle ligne dans son carnet, marqua une pause, mordilla sa plume distraitement puis ajouta une nouvelle ligne d'une main pressée. Il plongea alors son regard dans celui de la mage, en tenant toujours son carnet bien ouvert, en proie au vent glacé qui sévissait tout autour d'eux. Une bourrasque souleva les pans de son manteau, et son visage se durcit visiblement.
Il tapota sa joue gauche de son index tout en retenant son journal ouvert d'une seule main. Puis il l'abaissa enfin et sembla prêt à le ranger.
Macrinus écouta religieusement l'exposé d'Aesthia. Il hochait la tête à mesure qu'elle exposait les principaux points, et la suivit lorsqu'elle approcha de l'entrée de la tour. Il ne leva pas les yeux sur les plus hauts étages du bâtiment : il les avait déjà scruté avant de venir s'annoncer. L'aspect extérieur de la tour était plutôt satisfaisant. Mais il se doutait bien que le plus gros de l'usure devait se cacher entre les murs. L'humidité accumulée au cours des derniers mois devait avoir gelé comme les eaux du lac, et le bâtiment tout entier risquait la ruine au moment du dégel. Mais il ne partagea pas ce tragique constat avec Aesthia, non, il préféra le noter dans un petit carnet qu'il sortit tout droit de la poche de son manteau clérical. Lorsqu'il eut fini, il leva la tête.
“Servis vous envois dix esclaves, cinq gladiateurs et trois techniciens, dont moi-même. Il vous a également concédé la totalité du matériel demandé. Et j'ai également choisi d'ajouter, de ma propre initiative, quelques items qui me semblaient cruellement manquer à votre liste initiale.„
Il s'interrompit, griffonna une nouvelle ligne dans son carnet, marqua une pause, mordilla sa plume distraitement puis ajouta une nouvelle ligne d'une main pressée. Il plongea alors son regard dans celui de la mage, en tenant toujours son carnet bien ouvert, en proie au vent glacé qui sévissait tout autour d'eux. Une bourrasque souleva les pans de son manteau, et son visage se durcit visiblement.
“Il va falloir évidemment poser de simples pièges à l'entrée de ces passages et les emmurer immédiatement. Si vous avez déjà envoyé des hommes les fouiller, ils devront rentrer depuis l'extérieur.„
Il tapota sa joue gauche de son index tout en retenant son journal ouvert d'une seule main. Puis il l'abaissa enfin et sembla prêt à le ranger.
“À présent je souhaiterais voir l'intérieur, et notamment la pièce où vous avez décidé d'installer la zone de prière. Ce genre d'aménagement ne peut souffrir d'aucun délai comprenez-vous ? Il en va de la réussite même de tout le reste !„