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Dim 10 Nov 2019 - 19:47

Anonymous
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How I wooed your father by accident  



S'il ne sentit pas la main d'Argonia se saisir de son nouveau présent, il sentit en revanche l'anneau quitter ses doigts. Il releva la tête, assez pour voir Argonia tenir la boucle d'oreille, et l'observer avec gêne. Un sourire idiot au visage, Lathbora se sentit enfin victorieux. Il se retourna pour lui faire face, ses genoux butant contre le tronc. Elle ne semblait pas... Heureuse. Plutôt soucieuse. D'un air pincé et concentré, elle retourna l'anneau, l'examina, et sembla remarquer la rose. Mais son visage ne s'éclaira pas pour autant. Elle fixa Lathbora, et sembla choisir ses mots suivants avec un soin démesuré.

Le cœur du dalatien manqua un nouveau battement. Elle avait compris la réalité se cachant derrière le rituel de l'échange de cadeaux. Elle l'avait dit elle-même. Pourtant... Elle acceptait encore son présent, pour le repousser une nouvelle fois ? Et à quoi s'était-il attendu ? À ce qu'elle accepte d'être à lui ? Lui qui n'avait rien à lui offrir ? Ses lèvres se pincèrent dans un nouvel air boudeur parfaitement enfantin. Mais déjà Argonia poursuivait ses explications. Elle avait retrouvé son assurance, sa fougue. Studieusement, oubliant sa peine naissante, Lathbora l'écouta justifier son choix de vie. Lorsqu'elle eut fini, le dalatien se justifia :

Mais Argonia, je sais tout ça !

Il l'aimait parce qu'elle était comme ça. Parce qu'elle était elle. Il la regarda, se torturer l'esprit, l'anneau toujours dans sa main. En la voyant si perdu, il se sentit alors... léger. Comme si l'équilibre entre eux deux devait être préservé : si l'un ruminait, l'autre avait le devoir d'éclairer son moment. L'ombre et le soleil, indissociables. Rapidement, il prit donc une décision qu'il jugea lui-même assez inattendue. Il se mis sur pied avec quelques difficultés et força Argonia à se lever en lui tirant doucement le poignet. Il se pencha alors sur le côté et la bascula sur ses épaules en la poussant au niveau de sa hanche, comme un sac de pommes de terre. N'écoutant pas ses protestations, il l'emporta à travers les bois. Des gestes hérités de son enfance. Un reliquat des jeux qu'ils partageaient alors. D'une époque où tout semblait plus simple. En réalité, il n'aimait pas la tournure de leur conversation, bien trop sérieuse. Ils n'avaient que peu de temps à passer ensemble, et Lathbora avait besoin de retrouver son Argonia, celle qui était aussi légère qu'un papillon. Factuellement, Argonia n'était pas lourde, mais Lathbora non plus. Les premiers pas furent difficiles, surtout à cause de sa blessure. Mais il prit vite la bonne cadence, et l'entraîna contre son gré en direction de la rivière qui serpentait un peu plus bas.

Arrivé à sa berge, Lathbora plia laborieusement les genoux. Il tenta de jeter sa barde à l'eau en pivotant brusquement, mais son poids le déstabilisa. Sentant la tenue de sa cheville fragile rompre encore, il se jeta lui-même dans les flots, Argonia toujours sur ses épaules. L'eau glacée lui mit comme une claque, et il but la tasse avant de remonter enfin à l'air libre. Alors il bascula la tête en arrière, plaqua ses cheveux sur son crâne, et explosa de rire. Un rire léger, qu'il n'avait pas dû entendre dans sa propre gorge depuis qu'il était enfant. Il s’assura qu'Argonia allait bien, écartant des mèches de ses longs cheveux de devant son visage, et lui demanda, retrouvant soudainement son sérieux :

Qu'est-ce que ça représenterait pour toi, d'être liée à moi ?

Ils ne partageaient pas la même culture. Ils ne poursuivaient pas le même but. Lathbora compris soudainement qu'une fois encore, ils ne pouvaient pas parler des mêmes choses. Ils allaient avoir besoin de tout expliciter. D'exhiber leurs attentes, d'en appeler à leurs craintes.

Lun 11 Nov 2019 - 13:55

Eleanore de Jader
Eleanore de Jader

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Ma réponse ne sembla pas le satisfaire, ou plutôt l'exaspérer. Il me disait déjà connaitre tout ça. Mais même s'il le disait... Je n'arrivais à effacer cette crainte d'être rejetée. S'il le savait, pourquoi avoir dit être d'accord pour que je reste dans un clan ? Je ruminais cela, regardant toujours l'anneau. Puis Lathbora se leva, me prenant la main pour que je fasse de même. Je le regardais avec curiosité, mais m'exécutais. Puis soudain il se baissa en me prenant la taille...

"Hein, mais qu''es... Haaaa !!! Lathbora, mais qu'est ce que tu fais ?! Lâche moi ! Pose moi par terre !! "

Je criais de surprise alors qu'il me basculais sur son épaule, commençant à marcher et à me transporter comme un sac. J'avais failli perdre l'anneau, mais j'avais serré ma main assez tôt et ne la lâchais pas. Je protestais, gesticulant et lui demandant de me relâcher. Mais il gardait une bonne poigne, et finalement avait bien plus de force que ce que je pensais. Je m'inquiétais d'un coup, espérant qu'il n'en fasse pas trop avec sa cheville. Mais il semblait plus têtu qu'un cochard... Nous arrivions devant la petite rivière, et j'eus soudain un mauvais pressentiment. Je le vis s'arrêter, se plier d'un coup. Il voulait me jeter dans l'eau glacée ?! Je protestais, me débattant encore plus.

"NON NOOON !!! HAAAAAAAA !!! "

En me débattant, je l'avais déséquilibré et nous tombions tous les deux dans l'eau. Le froid glacial me saisit, raidissant mes muscles alors que je remontais à la surface pour prendre de l'air. Mes cheveux plaqués sur le crâne, glaçant ma tête, je me mis à trembler violemment, entendant Lathbora rire juste à côté, comme un enfant. Je le foudroyais du regard, n'ayant aucune envie de rire et très peu de sentiments cordiaux sur le moment.

"C'est froiiiiiid !!! LATHBORA, JE VAIS TE TUER !! Sale petit @#?!~# !!"

Il s'était rapproché de moi pour m'aider à me relever, pendant que je pestais en orlésien contre ce froid qui, je le sentais, allait sans doute me rendre malade. Je me jetais sur lui, profitant de la faiblesse de sa cheville pour le renverser et le plaquer au sol. Au dessus de lui, je le regardais sauvagement en me demandant s'il ne méritait pas des claques. J'avais froid, si froid... Je tremblais, mais n'arrivais pas à trouver la force de le frapper. Après tout, j'étais loin d'être une violente. Je le regardais toujours sourire, ce sourire innocent et amusé de gamin alors qu'il repoussait une de mes mèches de cheveux. Toujours à califourchon sur lui, trempée, je le vis reprendre son sérieux, me posant une nouvelle colle. A sa question, je cessais de le regarder avec colère, sentant de nouveau le malaise me prendre. Comment répondre à cela... Je regardais ce dalatien aux yeux dorés qui semblait prendre un malin plaisir à me mettre mal à l'aise. Ce que cela représente d'être liée à lui... Ce n'était pas autant un souci de ce que cela représentait pour moi, mais plus une inclination, un besoin. Et cela pouvait difficilement se traduire en mots. Je le regardais, avec plus de tendresse... Puis soudain, j'approchais mon visage du sien et l'embrassais. Un baiser doux sur ses lèvres froides, tendre et à la fois maladroit. Il ne dura qu'une poignée de secondes, et ne pouvant le regarder après cette audace je m'allongeais simplement contre lui, calant ma tête dans son cou. Je rougissais, tremblais aussi toujours de froid. Il voulait une réponse... Il fallait que je lui en donne une...

"C'est...un refuge, un bien-être... Savoir que même loin il y a quelqu'un sur qui je peux compter, et qui peut compter sur moi. Tisser un lien fort, une compréhension de l'un et de l'autre. C'est... rassurant. J'aime bien être avec toi, je me sens en sécurité. "

Je le serrais un peu plus dans mes bras, appréciant la chaleur de son corps contre le mien. Mes mots étaient un peu vague, mais il était compliqué pour moi de mettre des mots sur des émotions et des sentiments dont je n'avais compris le sens que depuis peu. Un comble pour une barde, ne pas savoir quels mots choisir.

"Je... je ne sais pas comment expliquer... Et pour toi, qu'est ce que ça signifie ?"

Quitte à être en difficulté, autant retourner la question, non ?


Lun 11 Nov 2019 - 16:37

Anonymous
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How I wooed your father by accident  


Ils s'étaient hissés sur la berge, dégoulinants et éreintés après ce bref passage dans les eaux glacées d'automnes. Avec le recul, Lathbora se demandait s'il avait bien fait de vouloir briser le sérieux de leur conversation de cette manière un peu brutale : Argonia semblait encore plus énervée qu'elle ne l'avait jamais été avec lui. Et lui commençait à la craindre un peu. En y repensant, enfants ils ne s'étaient jamais jetés dans les rivières pendant les périodes froides de l'année. Il aurait certainement dû y réfléchir à deux fois avant de les jeter dans l'eau. Encore une erreur du passé sur laquelle il pourrait méditer dans ses moments de solitude. En toussant pour expulser l'eau qui avait pénétré ses poumons, Lathbora remarqua que s'il n'avait pas froid, il sentait bien que tout son corps s'était refroidi. À quatre pattes sur la berge, il voulut tâter son plastron, son fidèle plastron, espérant que l'eau glacée ne lui avait pas causé trop de dommages. Il devait le retirer au plus vite, pour empêcher que sa tunique gorgée d'eau ne le détrempe pas par l'intérieur. Mais il n'eut pas le temps d'y apposer sa main, Argonia s'était ruée sur lui. L'avait renversé, s'était installée à califourchon sur lui. Un instant, il crut qu'elle allait le frapper. Mais s'il avait fermé les yeux et protégé son visage de ses mains, la barde n'avait jamais abaissé son coup. Alors il avait écarté les mèches de ses cheveux longs détrempées, qui lui ruisselaient dessus, et il lui avait posé sa question.

Elle eut l'air mal à l'aise. Pourtant sa question était simple, non ? Il voulait savoir ce que c'était que se s'unir, aux yeux d'Argonia. Elle n'était pas une dalatienne, de ce fait elle devait même employer un terme différent. Le mariage ? Oui, il aurait dû demander ça plutôt : qu'est-ce qu'elle attendait d'un mariage. Quelles étaient ses coutumes. Peut-être qu'ainsi elle n'aurait pas eu à réfléchir à sa question, à se torturer ainsi. Car Lathbora voyait bien qu'Argonia était de plus mal à l'aise. Sous elle, il tenta de bouger le moins possible. Mais sa respiration s'était faite lourde. Il voyait Argonia sous un jour nouveau : par en dessous. Il repéra d'ailleurs de nouveaux grains de beauté sous la courbe de son menton. Le regard que portait Argonia sur lui changea brusquement. Plutôt que de la colère, il se mit à exprimer quelque chose de bien plus doux, mais de tout aussi brûlant. Lathbora se raidit lorsqu'il la sentit se pencher sur elle. Mais plutôt que de recevoir le coup qu'il avait craint, la barde écrasa ses lèvres sur les siennes. Ce contact se fit instantanément plus doux, mais ne se rompit pas. Leurs lèvres restèrent pressées les unes contre les autres quelques secondes, temps pendant lequel leurs souffles se mêlèrent. Lathbora ferma les yeux, cherchant à déceler ses propres sentiments face à ce baiser si inattendu. Il aurait voulu qu'il ne se termine jamais, sans vraiment réussir à comprendre pourquoi, mais déjà Argonia brisait leur contact en retirant ses lèvres et en se couchant contre lui. Il sentit son corps humide se serrer à lui, ses cheveux geler couler dans son cou alors qu'elle y cachait son visage. Il demeura interdit un moment. *Est-ce qu'elle accepterait de le refaire si je lui demandais ?*

Le visage toujours dissimulé contre lui, elle répondit enfin à sa question maladroitement posée. Elle n'avait en effet pas compris ce que Lathbora avait voulu exprimer, mais ce qu'elle lui avoua n'était pas déplaisant. Pourtant, ces mots le troublèrent. Pourquoi n'acceptait-elle pas si finalement elle se sentait si bien avec lui ? Que lui restait-il à comprendre pour qu'elle accepte finalement de lier son destin au sien ? Il ne prit pas le temps de réfléchir à la question qu'elle lui retourna. Il du la repousser un peu, éloigner son corps du sien pour pouvoir se retourner, pour chercher de nouveau à planter son regard dans le sien. Son corps de profil, se tenant sur la hanche et sur un coude, Lathbora passa son autre bras sur l'épaule de la barde, jusqu'à ce que sa main puisse toucher la peau de sa nuque. Il l'effleura, goûtant sa chaleur sous ses doigts. Alors qu'une légère chair de poule y naissait, il répondit :

Nos dieux ne sont plus là pour bénir nos unions. Alors je suppose que tout ce rituel finalement ne sert pas à grand-chose. Pour moi, m'unir à toi reviendrait simplement à admettre que je ne veuille plus jamais personne d'autre. Que ma vie sera liée à la tienne, et que ta vie sera liée à moi. En choisissant de m'unir, je décide de me battre pour toi, de ne pas laisser mes sentiments pour toi faner.

Il n'avait jamais autant parlé. Ni si sérieusement. Entendre sa voix prononcer tant de mot, c'était étrange. Pourtant il aurait pu en dire plus, mais il avait soudainement craint de se montrer ridicule. Il se rendait maintenant compte que son envie de s'unir avec Argonia était purement égoïste : les engagements qu'il devrait prendre pour elle, il les avait déjà acceptés. Il l'aimait, et ne voulait de toute manière pas l'oublier. Il se bâtait déjà pour elle, et avait accepté bon nombre de ses défauts. Non, s'il voulait s'unir, c'était avant tout pour s'assurer qu'Argonia était prête aux mêmes engagements. Qu'elle ne lui tourne pas le dos quand... Quand elle découvrirait qui il était vraiment. En se sentant coupable devant cette révélation, Lathbora fondit sur le visage d'Argonia et y écrasa ses lèvres. Il ferma les yeux, cherchant à récréer la sensation qu'il avait ressentie lorsqu'elle l'avait embrassée. Cette sorte d'appel viscéral qu'il avait eu. La chaleur d'Argonia l'appelait. Il ressentait le besoin de la toucher et de la sentir, mais ne parvenait pas à comprendre pourquoi. Argonia était une flamme à laquelle il aimait se brûler. Il pressa ses lèvres de plus belle, comme s'il cherchait à fusionner avec elle. Mais il ne voulait pas lui faire mal, il ne voulait pas la forcer non plus, alors il brisa maladroitement son baiser, et s'assit brusquement, se tenant la tête entre ses mains.

Maintenant qu'il avait goûté à sa peau, à ses lèvres... Il ne pouvait plus imaginer la perdre. Une peur nouvelle s'abattit sur lui. Lui qui avait toujours été solitaire, il ne pouvait plus s'imaginer sans elle. Loin d'elle, ça il pouvait le concevoir. Tant qu'elle ne le repoussait pas, il pourrait emporter le souvenir de sa peau avec lui, et pourrait s'éloigner physiquement sans la perdre. Mais si elle le repoussait, si elle ne voulait plus de lui ? Alors sa vie tout entière ne serait plus que solitude. Il ne pouvait pas l'imaginer. Pourquoi avait-il fallu qu'elle l'embrasse ? Qu'il prenne goût à ses baisers ? Il ressentit alors le froid, et se mit à frissonner.

Lun 11 Nov 2019 - 17:49

Eleanore de Jader
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Le baiser... Il ne m'avait pas repoussé, mais j'avais ressentis une certaine gêne, un inconfort. N'avait il pas aimé cela ? Quand il se tourna sur le côté, je crus un instant qu'il n'avait pas apprécié et qu'il voulut me repousser. Mais il me maintint près de lui, une main contre ma nuque et nos visages si proches. Ses doigts courant sur ma nuque me firent frissonner, et je doutais que cela soit dû pour une fois au froid. Il répondit à ma question, avec une éloquence et une intensité que je ne lui avais jamais connu. Il avait su mettre les mots là ou je n'avais pas su le faire. Mes yeux se plongèrent dans le sien avec plus d'intensité, une lueur fiévreuse les faisant briller avec plus de force. La proximité me rendait d'autant plus sensible que ses yeux exprimaient cette même soif de quelque chose. Et la nature de cette soif, je l'appris bien assez vite. Peu après qu'il ait parlé, il m'embrassa avec fougue. Je fus un instant surprise par cette impétuosité, mais loin de le repousser je fondais sous son emprise. Mon corps tout entier s'électrisait, voulait se donner, se rapprocher de lui. Comparé à mon premier baiser, celui-ci était plus intense, plus dévorant. Je me sentais pousser une fièvre toute nouvelle, ne voulant pas interrompre cet instant pour rien au monde. Malheureusement, Lathbora brisa soudainement le baiser, mal à l'aise. Il s'était assis, cachant sa tête entre les mains, comme s'il avait fait une bêtise. Je le regardais avec surprise, ne comprenant pas. Il venait de me déclarer son indéfectible amour, de m'embrasser, et cependant il se séparait de moi, encore. Est ce qu'il n'aimait pas me toucher ? L'intensité de son baiser mettait cela en doute, mais son attitude démontrait un vrai malaise. Je m'asseyais à nouveau, le couvant d'un regard attendri. Puis je regardais la paume de ma main gauche, toujours refermée sur le précieux anneau. Je repensais à sa confession... Je pouvais lui faire confiance. Je pris l'anneau dans ma main, regardant à quel doigt je pouvais le mettre. Je n'avais pas les oreilles percées, mais je ferais cela plus tard. Pour lui. L'anneau se porte normalement sur l'annulaire chez les Orlésiens, mais l'anneau était trop petit. Je le portais donc en attendant sur un autre doigt de ma main gauche, et me rapprochais de Lathbora. Avec douceur, je lui parlais de nouveau, et comme lui plus tôt je posais ma main droite sur sa cuisse, la pressant doucement. l'anneau était visible.

"Je comprends, Lathbora... Et j'accepte. Ton amour et ta fidélité, c'est tout ce que je demande. Et tu auras mon coeur en retour, pour toujours. "

Je lui souriais, essayant de capter son regard à partir du moment où il serait assez à l'aise pour tourner son visage vers moi. Sa gêne ne cessait de me revenir en tête... Si la mienne était dûe à la difficulté de mettre en ordre mes pensés et mes sentiments, pour Lathbora je sentais qu'il y avait autre chose. Dans un premier temps je mettais l'hypothèse sur cette aversion du contact, ou plutôt sur sa difficulté à le faire. Je ne voulais pas qu'il y ait ce genre de gêne entre nous, et j'étais prête à me contrôler et ne pas l'embrasser ou bien le serrer dans mes bras si cela pouvait le soulager.

"Dis moi... J'ai remarqué plusieurs fois que tu n'aimes pas trop que je te touche. Est ce que.... ça te gêne ? Tu préfères que j'évite ? On peut juste se prendre par la main si tu préfères... "

Rien que cela, ce devrait être suffisant. Je n'étais pas non plus une afficionado du contact direct, beaucoup de choses avaient été une première d'ailleurs aujourd'hui. Tenir la main, embrasser, être corps contre corps... Jamais de ma vie je l'avais fait avec quelqu'un d'autre. Et pourtant, cela me semblait si... naturel avec Lathbora. Si confortable et si apaisant. Cela me confortait d'autant plus dans ma certitude que mon amour pour lui était sincère et profond. Et que lui accorder ma main était naturel. Pourquoi refuser ce que le Tisserand me présentait comme étant le bon choix ?


Lun 11 Nov 2019 - 19:18

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Il ne resta pas seul et torturé longtemps. Argonia s'assit à son tour, près de lui, et rétablit un contact entre eux en posant sa main sur sa cuisse, et en la pressant légèrement. Cette simple pression fit fuir les doutes du dalatien, qui voulut couvrir cette main de la sienne. Mais ses doigts entrèrent en contact avec quelque chose de dur. En écartant ses doigts il vit l'éclat de l'anneau qu'il avait proposé à Argonia, avant de finalement la soulever pour la jeter à l'eau. Elle s'y était accroché tout ce temps ? Elle ne l'avait pas perdu alors qu'elle avait atterri dans l'eau ? subjugué, Lathbora ne parvint pas à détourner son regard de cette simple bande en métal. Cela voulait-il dire qu'elle était d'accord ?

Je comprends, Lathbora... Et j'accepte. Ton amour et ta fidélité, c'est tout ce que je demande. Et tu auras mon coeur en retour, pour toujours.

Elle souriait. Elle acceptait ? Alors ils étaient liés ? Lathbora était perdu. La journée avait été... Épuisante. Il avait lui-même vogué entre désespoir et le plus brûlant des bonheurs. À présent il se trouvait vidé, comme arrivé au bout de ce qu'il pouvait ressentir. Mais, tout au fond de lui subsistait une certaine étincelle, un bonheur plus discret. Il avait voulu mourir. Il avait déclaré sa flamme. Et avait en retour reçu l'amour d'Argonia. Ils s'étaient embrassés, et elle portait à présent son cadeau au doigt. Ce n'était pas le seul de ses présents qu'elle portait : l'arc qu'il lui avait façonné était passé en travers de ses épaules. Son bois avait déjà séché, heureusement. Son passage par les flots ne l'avait pas abîmé. Argonia semblait comblée. Sa main sur la cuisse de Lathbora, elle posait sur lui un regard ardent. Et lui, au fond de lui, avait trouvé le bonheur simple de la vie. Pourtant quelque chose le retenait. Quelque chose qui obscurcissait encore leur futur. Peut-être plus que ses secrets et ses non-dits. Argonia sut déceler ce malaise. Elle mit le doigt dessus.

Lathbora rougit. Évoquer la maladresse de ses tentatives de contact, ses sursauts alors qu'elle cherchait à l'atteindre... C'était comme rouvrir une brèche. Et cette brèche, à l'image de celle qui enlaidissait encore le ciel, pouvait cracher des démons. Il respira lourdement, et retourna plusieurs phrases dans sa tête. Ce faisant, il revoyait les visages des elfes qui, alors qu'il était encore adolescent, avaient essayé d'obtenir une certaine attention de lui. Déception, colère, parfois même tristesse. Leurs tentatives s'étaient succédées. Mais rien n'y faisait, malgré tous leurs efforts, le corps de Lathbora n'avait pas réagi. Il n'avait pas su réagir. Plus il se rapprochait d'Argonia, plus il avait peur d'entrevoir l'une de ces hideuses expressions sur son visage. Il ne voulait pas la décevoir, mais ne savait pas faire autrement. Il avait peur, voilà tout. Ces expériences, parfois sans son consentement, l'avaient traumatisé. Mais comment parler d'une telle blessure sans avoir à évoquer tout le reste ?

Argonia, je...

Il ne trouvait pas les mots. Pourtant, il souhaitait qu'elle comprenne. Sa gêne ne venait pas d'elle, pas directement. Il avait envie pourtant de ressentir ces choses naturellement. Il aurait aimé que ses sentiments soient plus immédiats. Comme lorsqu'elle l'avait embrassé. Il aurait aimé réagir plus vite. Mais il lui avait fallu y réfléchir avant de trouver cette sensation agréable. Son corps lui, était resté muet. Pourtant le reste de ses émotions étaient plutôt promptes à se faire entendre. Comme sa gêne qui lui colorait les joues et le front. Alors pourquoi ? Pourquoi ça, ça ne marchait pas ?

Tout est nouveau pour moi. Et je... Je ne ressens pas. Pas comme les autres. Mais j'ai envie. J'ai envie de ressentir. De te tenir la main, mais aussi de pouvoir te faire d'autres choses, quand il sera temps. Quand tu les voudras. Pour le moment, je veux juste les mêmes choses que toi. Et pardon si tu crois que je ne les veux pas. Je les veux.

Il s'était attrapé son propre bras, et lutait à présent pour ne pas tirer sur ses poils épars. Il ressentait une forme de culpabilité qui se mêlait à sa peur. Pourtant il ne pouvait expliquer autrement. *Tout est nouveau* pensa-t-il pour lui-même. *Tout promet d'être difficile. Comme l'écorce de fer. C'est dur à forger, mais c'est le plus solide.* Une note d'espoir ? Venait-il de trouver, de lui-même, une manière positive de voir cette nouvelle difficulté ? Il se bascula en arrière et sourit.

Ven 15 Nov 2019 - 16:38

Eleanore de Jader
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Ma remarque avait fait mouche. Aussitôt, Lathbora afficha une expression de malaise, son corps semblant vouloir se dévier autant que son regard. Mais il ne repoussa pas ma main sur sa cuisse. Il ne repoussa pas non plus ma question. Dans un premier effort il essaya de parler, mais retourna avec hésitation dans son mutisme. Il semblait avoir du mal à en parler, mais avec patience j'attendais qu'il s'exprime quand il le souhaitait. Bien que le froid me mordait le corps, l'eau glacée coulant de mes cheveux jusqu'à mon cou, j'attendais. Il finit par s'exprimer, parlant avec difficulté de ce qu'il ressentait. Je fronçais légèrement des sourcils, essayant de comprendre... Ainsi ce n'est pas qu'il ne voulait pas, mais qu'il n'y arrivait pas, que c'tait trop soudain pour lui. Une telle pureté m'alla droit au coeur. Je lui souriais avec plus de douceur, le regardant s'allonger sur le sol. Je le rassurais comme je pouvais, lui promettant de laisser les choses aller à son rythme.

"Je comprends, Lath... Je ferais attention, je te le promets. Je ne veux pas te mettre mal à l'aise, je veux que les choses restent naturelles. Et si on doit en rester à se prendre par la main, et peut être un baiser de temps en temps, qu'il en soit ainsi ~ ! "

Je me mis à rire avec légèreté, m'allongeant à côté de lui sur le sol. Je ne recherchais plus à me rapprocher de lui, ayant compris le message. Mais ma main alla tout de même rechercher la sienne, pour entrelacer nos doigts et rester ainsi à regarder les feuillages et les arbres bouger sous le vent léger. Cela ne me dérangeais pas d'attendre. Je n'étais pas quelqu'un qui avait une libido demandant à être assouvie régulièrement, et pour moi aussi ce genre de relation charnelle était... délicat et intimidant. Que l'on reste comme cela m'allait très bien, surtout si je savais que cela ne voulait pas dire qu'il ne m'aimait pas. Je souriais un peu plus, pensant qu'au moins avec lui je ne risquais pas d'être agressée ou bien forcée à ce genre de choses, comme d'autres femmes peuvent l'être. Au contraire, au final je me demande si ce n'est pas moi qui vais devoir réfréner mes envies de le serrer dans mes bras, juste pour un calin innocent. Un petit coup de vent nous balaya, provoquant soudainement chez moi des tremblements. Le froid, c'est vrai...

"Je pense qu'on devrait rentrer, je commence vraiment à avoir froid.. quelle idée d'avoir voulu me jeter à l'eau... je la retiens celle là ha ha ha ! "

Je me relevais doucement en riant, le regardant avec malice. Oui, ça il devra quand même me le payer d'une façon ou d'une autre. Mais n'étant pas plus revancharde que cela, il y avait de grandes chances que j'oublie avec le temps... Nous étions debout, et je regardais au loin la petite colline à gravir pour rejoindre le campement. Marchant doucement pour la cheville de Lathbora, lui proposant même de l'aide s'il en avait besoin, je pensais qu'il devrait vraiment se faire soigner. Je pourrais en parler à Yévin, peut être qu'il acceptera. Je me remémorrais cette vision difficile de Lathbora agressif, et toutes les scènes qui avaient suivies. Notre retour au campement sera des plus malaisant pour nous et les autres, mais je les savais bons et sans doute ils nous pardonneront. Pour ce qui est d'Eldris... je regardais ma main avec la bague, et réalisais soudainement quelque chose. Je ne lui avais pas donné de présent de fiancaille en retour !! Je réfléchissais vite, me demandant ce que je pourrais bien faire. Je n'avais rien qui soit à la hauteur d'un tel évènement qu'un "mariage", car au final il s'agissait bien de cela. Puis, en y repensant, j'eus une petite idée. Ce ne sera pas immédiat, mais au moins ce sera suffisamment significatif pour être digne de la bague. Avec un peu d'hésitation, je me tournais vers Lathbora.

"D'ailleurs, je n'ai pas de présent à te donner en retour pour la bague, pas pour l'instant. Je sais ce que je veux t'offrir, mais comme c'est quelque chose d'important et qu'il faut que je le fasse moi-même, cela va prendre un peu de temps. Il faut juste que je trouve les matériaux..."

Je devais trouver du fil, mais pas n'importe lequel. Je devais également trouver un métier à tisser et que quelqu'un m'apprenne à le faire, ce qui pourrait mettre un peu de temps. Mais plus j'y pensais, plus je tenais à faire ce présent spécial pour Lathbora. Par le Tisserand, mon aimé le mérite bien...


Ven 15 Nov 2019 - 20:35

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Une nouvelle fois, Argonia ne l'avait pas longtemps laissé seul avec ses mauvaises pensées. Peut-être était-ce ça, que d'être uni à quelqu'un. En y songeant, Lathbora sentit sa compagne s'allonger près de lui une nouvelle fois, en lui laissant cette fois-ci de l'espace. Trop d'espace ? Ce soudain vide entre eux lui fit un effet étrange. Mais en sentant la main de la barde chercher la sienne, il se ressaisit. Sa compagne. Il avait une compagne ? Vraiment cette idée nouvelle, et plus qu’inattendue, n'en finissait plus de le surprendre. Il s'était attendu à finir sa vie seul, et il n'avait même pas cherché à contrecarrer son sort. Mais il l'avait à présent, et elle en semblait pas prête à lui tourner le dos, même s'il était loin d'être facile. Il lui en était énormément reconnaissant. Alors, puisqu'elle était près de lui, il passa son bras autour de ses épaules et caressa distraitement du pouce ce qu'il pensait être sa peau. En réalité, il frottait amoureusement une partie de la tenue dalatienne empruntée par Argonia.

Il la sentit frissonner, et regretta une nouvelle fois de l'avoir jeté dans l'eau, de ne pas s'être rendu compte que l'automne avait déjà jeté sur eux son voile humide et glacial, et de ne pas avoir pensé à la réchauffer plus tôt. Même si son propre corps était froid, il aurait tout de même pu penser à l'envelopper de ses bras, à frotter ses épaules ou n'importe quoi d'autres. Mais non, toute la soudaineté des derniers jours l'avait laissé épuisé et complètement déboussolé. Alors lorsqu'elle exprima l'envie de retourner au campement, il n'émit aucune remarque, même si lui-même ne souhaitait pas tout à fait s'y rendre. Il ne s'y était pas présenté sous son meilleur jour, et même si à présent l'eau de la rivière avait fini de nettoyer son corps, son âme, elle, restait sacrément entachée par ses basses actions. Il avait failli tuer un jeune chasseur et il s'était décidé à mourir lui-même. Lathbora, qui criait haut et fort à qui voulait bien l'entendre sa certitude d'être le dalatien modèle, uniquement tourné vers ses devoirs, s'était lui-même ridiculisé. Hier encore, il aurait fui devant son erreur. Hier encore il se serait simplement détourné, et se serait arrangé pour ne plus jamais recroiser ces dalatiens, jusqu'à du moins qu'il ne se soit racheté une conduite. Mais à présent : il avait une compagne. Pour elle, il ne pouvait pas fuir.

C'est donc l'esprit plutôt occupé que lathbora, accompagné par Argonia, prit la direction du campement. Sans qu'il ne s'en rende compte, il tenant la main d'Argonia. Elle avait enroulé ses doigts, et lui ne souhaitait plus les lâcher.

C'est vrai. En fait nous ne sommes pas unis.

Sans le vouloir, sa voix trahit quelque peu sa soudaine tristesse. Mais il resserra ses doigts autour de la main d'Argonia. Argonia était sa compagne. Rituel ou non. En plus, elle exprimait son envie de compléter leur engagement entamé. Il pouvait se montrer patient.

Je peux attendre. Je peux faire mieux que ce que je t'ai offert aujourd'hui. Mieux que l'arc.

Il avait serré son poing devant lui, avec entrain. Puis, retrouvant son calme, il fixa la barde. Lentement, il abaissait son poing. Il ne méritait pas, pas encore, d'être uni à elle. Il n'était pas digne du cadeau que les dieux lui avaient fait. Les yeux un peu humides, la voix tremblant un peu, il lui annonça :

Je dois aider. Réparer. Les artisans sont sensés pouvoir réparer. Alors je ne peux pas rentrer tout de suite avec toi au clan, je suis désolé. Je dois retrouver quelqu'un. Réchauffe-toi, j'espère ne pas en avoir pour longtemps.

Il lâcha alors la main de son amour, et tourna les tallons le plus rapidement qu'il put. C'est en courant presque qu'il retrouva ses propres traces dans les bois. Celles de sa traque précédente. Et comme alors, il se mit en quête d'Elris.

Dim 17 Nov 2019 - 0:34

Eleanore de Jader
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How I wooed your father by accident


Lathbora se laissa faire, me suivant avec une relative docilité. J'étais d'autant plus heureuse qu'il n'avait pas lâché ma main, gardant nos doigts entrelacés dans une étreinte chaude et rassurante. Même s'il n'aimait pas être touché, au moins je pouvais faire ça. Je souriais sans m'en rendre compte, même si Lathbora semblait déçu que je ne lui ais pas donné de présent en retour. Il semblait que c'était vraiment important pour sceller notre union. Je devais vraiment me hâter de trouver les bons fils et faire le cadeau. Mais la réaction motivée de Lathbora pour un autre cadeau me fit rire. Je lui serrais un peu plus la main, posant sur lui un regard doux et attendri.

"Ce sont de très beaux cadeaux déjà, et je n'ai pas besoin d'autres présents. Je t'ai toi, c'est tout ce qui compte maintenant..."

Pour moi les cadeaux ne comptaient pas vraiment eu final. Ce que je voulais, c'était uniquement l'affection de Lathbora. Et j'espérais que c'était suffisant pour lui aussi. Je n'étais pas artisane comme lui, tout ce que je faisais était de bric et de broc. Et s'il s'attendait à autre chose ? Non... non, ce que je vais faire devrait suffire, il y a suffisamment de signification, même si ce n'est pas de ses dieux dalatiens. Portée par des doutes, je fus arrêtée par Lathbora. Il avait lâché ma main, se plantant devant moi en me regardant intensément. Il était sérieux, disant qu'il voulait aider et devait voir quelqu'un. Je me demandais ce qu'il comptait vraiment faire, mais après tout... pourquoi pas ? Je regardais sa cheville avec inquiétude, mais fini par capituler. Je lui souriais, le laissant donc faire son oeuvre.

"D'accord, fais ce que tu crois être juste. Mais fais attention quand même, d'accord ? "

Je le vis partir plus loin, me laissant de nouveau seule. Je poussais un petit soupire, montant le reste de la colline en sentant le vent froid sur moi. Le fait qu'il ne soit plus là, à mes cotés, je sentais encore plus la morsure glaciale du vent. J'arrivais près de l'aravel de Tania, et alors que j'allais me rapprocher du feu celle-ci arriva. Surprise, elle se rapprocha de moi.

"Te revoila ? Mais... tu es trempée ! Qu'est ce qu'il s'est passé ?!"

Aussitôt elle se mit à mes côté, comme si j'étais blessée, m'invitant à la suivre près du feu. Je me rendis compte à son contact que je tremblais vraiment de froid. Je souriais cependant, ayant soudain envie de rire.

"Un idiot a oublié en quelle saison on était..."

Près du feu, je sentais les flammes m'attirer par leur chaleur. Je m'asseyais, voyant que mes affaires de barde que j'avais laissé tombé plus tôt étaient en train de sécher sur des bâtons, fumant de l'eau qui s'évaporait. Tania s'occupa de moi, me donnant de quoi me sécher. Elle ne me demanda pas ce qu'il s'était passé, et ne me posait pas de question. Je la sentais un peu plus distante, mais je pouvais la comprendre. Son frère avait été agressé par celui qui, maintenant, était mon époux. Elle devait sans doute se demander si j'étais vraiment fréquentable. Je regardais autour, ne voyant pas Eldris. Il fallait que je lui parle, au moins une dernière fois pour m'expliquer et m'excuser pour le comportement de Lathbora. J'allais poser la question à Tania, mais je fus interrompue par l'arrivée de l'Archiviste Sehel et de Pavera. L'un semblait rassuré, quand l'autre avait les yeux pétillants de curiosité.

"Alors... tout s'est arrangé ? Je ne le vois pas à tes... "
"Qu'est ce que tu as répondu ? Tu as dis oui ?"

L'archiviste s'était un peu fait bousculé par Pavera, qui n'avait su attendre plus longtemps pour partager son enthousiasme. Sehel sourit légèrement, amusé, et son attention fut de nouveau posée sur moi. A ce soudain interrogatoire sur un sujet si personnel, je me mis de nouveau à rougir. Enfin, disons plutôt que les couleurs revenaient un peu plus à mon visage, mes lèvres bleues cessant quelques instants de trembloter.

"Je... Oui, en effet. "

Je vis Pavera donner un coup de coude à Sehel, triomphante et encore plus excitée. Sans vraiment qu'on les y invite, ils s'installèrent autour du feu avec nous. Pavera semblait avoir trouvé une nouvelle jeunesse, son regard restant intense et pétillant sous ses rides. Elle souriait comme jamais, semblait excitée comme une petite fille.

"Tu vois, je te l'avais dis.... Allez, raconte nous tout !"

J'étais amusée par son comportement, ne pouvant m'empêcher de rire. Cela m'aida un peu à me décontracter. Après tout, vu la scène de Lathbora... Ils avaient bien le droit à une part de l'histoire. C'était gênant d'en parler, mais je sentais que cela serait une part de redevance pour les ennuis causés. Je commençais donc le récit, omettant quelques petits détails, et rougissant de plus belle à certains moment. Pourvu que Lathbora revienne vite...


Dim 17 Nov 2019 - 11:12

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How I wooed your father by accident  



C'était une traque étrange, où Lathbora remontait ses traces précédentes en marchant calmement. De mémoire, il n'avait que très rarement marché aussi lentement, en décomposant bien ses mouvements, en ménageant sa cheville blessée. Les bras croisés sur son buste, il cherchait à conserver au maximum sa chaleur corporelle en attendant que son armure dalatienne ne soit complètement sèche. Comme la distance qu'il avait à parcourir était courte, il retrouva assez vite le lieu de son combat contre Eldris. Une tache de sang, le sien, dans l'herbe piétinée. Après avoir vérifié qu'il était seul, qu'aucun membre de ce clan ne pouvait le voir, Lathbora se mis à genoux, et tâtonna le sol. Il chercha, et chercha encore, jusqu'à enfin mettre la main sur le couteau de son rival. Il le passa de nouveau dans l'une des sangles de son plastron, au risque de la sectionner comme la dernière. Puis il se leva, et reprit tranquillement sa traque. Traquer un chasseur... Il l'avait fait à de très nombreuses reprises dans son clan. Cette activité était même sa première désobéissance. Le jour où il avait décidé qu'être artisan n'était pas assez.

Eldris avait fui les siens pour se réfugier au niveau d'un autre lacet de la rivière. La répétition des traces au sol appris à Lathbora qu'il devait le faire souvent. Qu'Eldris devait chercher à s'isoler régulièrement. Silencieusement, il s'approcha. Le jeune chasseur se trouvait devant une souche d'arbre écroulé. Il avait son arc en main et une flèche était encochée. La dernière de son carquois : les autres étaient déjà fichées, avec une certaine précision dans un seul et unique point de la souche. Eldris se força à respirer profondément, au point d'en soulever ses épaules et d'en gonfler son ventre. Puis il retint son souffle et tira sa flèche. Maintenant qu'il était désarmé, Lathbora sortit de sa cachette, le couteau à la main. Pour s'annoncer, il marcha volontairement sur une brindille sèche, qui craqua sous son pied nu. Le chasseur sursauta, se retourna, l'arc tendu comme s'il voulait l'utiliser. Mais il n'avait pas peur : ses sourcils étaient froncés et son regard menaçant. Lathbora cessa son approche. Le couteau était bien visible sur son plastron.

Cette fois-ci je te tuerais !
Je sais.

Répondit calmement Lathbora en esquissant un nouveau pas en avant, les deux mains en l'air en signe d'apaisement.

Tu avais le dessus tout à l'heure, et je vois que tu es très doué avec un arc.

Il s'avança encore, et porta la main à son couteau, sur le devant de son plastron. Il le sortit avec des gestes lents, voyant la main d'Eldris se diriger à la même cadence en direction de son arme de chasseur, suspendue à sa hanche. Il le tint devant lui, pointe vers Elris.

Mais maintenant, j'ai retrouvé mes esprits : Ir tel'him. Et même si tu étais capable de me tuer, je ne crois pas que tu puisses t'en sortir non plus.

Lathbora vit Eldris le pointer de son arme lui aussi. Il résista à l'envie de se saisir de l'une de ses dagues. Au fil des années, elles étaient devenues le prolongement naturel de ses bras. Il lui arrivait même de s'endormir en les serrant dans ses poings, lors de ses plus grandes nuits d'angoisses. Sa seconde main vide le perturbait. Mais il serra le poing sur le vide, et se força à garder son calme, à repousser ces gestes rituels. Un sourire mauvais était né sur les lèvres d'Eldris. Son regard dédaigneux avait accroché le vallaslin rouge qui marquait le visage de son adversaire. Lathbora sourit doucement, et de sa main vide désigna le losange qui lui marquait le front alors qu'Eldris laissait éclater son arrogance :

Et qu'est-ce-que tu vas me faire ? Implorer June pour qu'il brise mon arc ?
Ne te méprends pas. Je ne suis pas un simple artisan. Je ne suis même plus certain d'être un dalatien, puisque je n'ai plus de clan depuis bien longtemps.

Avec une nouvelle respiration mesurée, Lathbora jeta le couteau en l'air, juste assez pour qu'il pivote d'un demi-tour et retombe, pointe vers lui, dans le creux de sa main. Ses doigts se refermèrent sur son manche, qu'il présenta à Eldris tout en se penchant humblement.

Je n'aurais pas dû m'en prendre à toi tout à l'heure. C'était une erreur. Tu cherchais seulement à aider les tiens, pas vrai ? Te lier, fonder une nouvelle génération pour ton clan.

En fixant le sol, Lathbora continua de s'expliquer. Décidément, il n'avait plus autant parler depuis bien longtemps. Et plus les mots sortaient d'entre ses lèvres, plus il lui semblait sentir sa colère s'apaiser, la bête qui était en lui s'endormir quelque peu.

Je comprends, vraiment. Certains d'entre nous doivent le faire. Seulement, pas avec Argonia.
Pas avec Argonia !

En recevant la colère d'Eldris en plein visage, Lathbora grimaça. Il avait pourtant choisi ses mots avec soin jusque-là, et avait été surpris que l'autre elfe ne l'envoie pas promener. Mais Eldris le pointait toujours de son arme, et esquissait un pas en avant, le visage complètement rouge.

Qui es-tu pour décider ce que je peux ou ne peux pas faire ?
Personne. Mais Argonia ne veut pas de cette vie-là. Elle te l'a dit elle-même, non ? Un bon chasseur doit aussi être capable d'arrêter sa traque, lorsque la proie n'est pas la bonne. Même s'il a envie de faire couler son sang.
Toi ? Tu as arrêté ta traque peut-être ?
Oui. Tu es toujours en vie. Et Argonia va s'unir à moi.

Lathbora se mordit la lèvre. Il n'aurait pas voulu l'annoncer comme ça. Il ne voulait pas blesser Eldris, pas après avoir gagné. Pas lorsqu'il était armé. Il ne voulait pas à avoir à le tuer. Le jeune chasseur recula d'un pas, puis d'un autre. Le rouge de ses joues s'était mué en une pâleur extrême. Il banda de nouveau son arc, y positionna son arme de chasseur comme s'il avait eu l'intention de l'user à la place d'une flèche, puis ses mains lâchèrent prises, et l'arc comme l'arme chuta dans l'herbe. Puis il se laissa à son tour tomber à genoux, les yeux brillants. Lathbora s'avança précipitamment, mais se stoppa tout aussi vite. Que pouvait-il y faire ? Il n'allait pas le prendre dans ses bras, il n'allait pas non plus s'excuser d'avoir des sentiments pour la barde, et que ses sentiments soient réciproques. Il ne pouvait rien y faire.

Lathbora ressentit la tristesse d'Eldris. Il franchit le dernier pas qui le séparait de lui, et déposa avec soin le couteau dans la main du jeune chasseur.

Tu peux me tuer. Mais je veux juste aider. Et toi aussi. Tu peux t'occuper de ton clan, les protéger. D'autres sont comme vous, très réduits, détruits par les shemlens et par la vie elle-même. Mon clan... Mon ancien clan... Était comme le tiens. Ne fait pas la même erreur que moi. Ne laisses pas la colère te séparer d'eux.

Il tendit une main à Eldris, pour le remettre debout avant que ses larmes ne coulent. Le chasseur regarda cette main tendue, mais ne la saisit pas immédiatement. Lathbora ne pouvait plus retenir ses mots.

Il y a des clans pas très loin d'ici, avec d'autres filles qui cherchent à aider. A faire arrondir leurs ventres. Tu peux aider. Mais pas Argonia. Elle et moi allons partir, et vous nous oublierez. Ir'abelas.

Fen'Harel ma halam !
Je sais.

Le chasseur se saisit de la main offerte par Lathbora. Il le tira, l'aida à se remettre debout, puis tous les deux rejoignirent le campement, silencieusement. Apaisés.Ils se dirigèrent directement en direction du feu de camp principal, où ils retrouvèrent l'archiviste, la vieille femme et la barde rousse. Un genou à terre, le visage vers le sol, Eldris s'excusa :

Ir tel'him.
Et je m'excuse encore, je n'aurais jamais dû essayer de tuer l'un des votre.

Argonia semblait mal à l'aise. La vieille femme, se retourna vers lui, un immense sourire plissant son visage en de nombreuses rides. Lathbora eut soudainement l'envie de fuir le plus loin possible. *Fenedhis lasa...*

Ven 22 Nov 2019 - 14:11

Eleanore de Jader
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La conversation fut difficile pour moi, Pavera me posant de multiples questions. Pourquoi j'étais rentrée trempée ? Est ce que les choses avaient été clarifiées entre nous ? Est ce que nous allions rester ? Quand nous voulions avoir des enfants.... Beaucoup de questions intimes qui me mettaient très mal à l'aise, surtout que la révélation et l'acceptation de mes sentiments n'étaient que très récents. Je rougissais, bégayais, détournais le regard autant que possible. Je sentais les regards joyeux et curieux de quelques autres membres du clan se poser sur moi, venant écouter un récit qui sans doute allait les occuper pendant plusieurs jours. Un comble pour une barde comme moi. Je restais évasive autant que possible, me sentant embarrassé plusieurs fois quand je repensais à ce que nous avions parlé et vécu au bord de la rivière. Des aveux, quelques baisers échangés... tout cela était nouveau pour moi, même si je ne cessais d'en parler dans mes chansons. Le vivre est bien différent.

Je pensais à un moment à m'enfuir à nouveau, quand Lathbora et Eldris revinrent. Ensemble. Je les regardais avec inquiétude, mais me trouvais très étonnée qu'ils soient calmes. C'était donc lui que Lathbora avait voulu retrouver. Je me demande ce dont ils ont bien pu parler. De moi évidemment, mais il y avait sans doute autre chose pour que l'atmosphère soit plus apaisée entre eux. Un truc de dalatien probablement. Eldris s'agenouilla pour s'excuser, Lathbora lui parlant juste pour demander pardon. Je regardais Lathbora avec insistance, espérant qu'il puisse m'aider dans ma situation. Mais il détournait le regard. Quel petit... L'archiviste ne nous laissa cependant pas le temps d'aller plus loin dans la conversation. Il s'était levé pour accepter les excuses des deux jeunes, invitant Lathbora à rester au moins pour la nuit. Je profitais de ce moment pour me lever, décrétant que je devais partir dès le lendemain matin pour reprendre la route. Lathbora me suivra, sans aucun doute. Vu que j'étais fatiguée (ce qui était vrai), je demandais à prendre congé et à pouvoir me coucher maintenant. Pavera semblait déçue, sans doute qu'elle voulait en savoir plus. Mais l'archiviste accepta, et je partis donc en laissant Lathbora planté là, à se débrouiller avec les autres. Bien fait pour lui, ça lui apprendra à me jeter dans la rivière...

Le lendemain, je sortais de bonne heure de l'aravel de Tania, chez qui je dormais habituellement. Lathbora était déjà là, presque impatient que nous partions. Je prenais cependant le temps de saluer et de dire aurevoir à tout le monde, promettant de nouveau à l'archiviste de parler de leur clan aux elfes des cités. Les adieux furent un peu plus long et chargés d'émotion pour Tania et Eldris. L'une était triste que je m'en aille, pleurant presque et me sommant de venir fréquemment les voir, ou de leur écrire. L'autre en revanche, était plus réservé, presque tendu et encore blessé par mon refus. Mais je ne lui en voulais pas. Je lui souriais et lui disais adieu avec douceur, comme pour lui signifier que je ne lui en voulais pas en retour. Quelques provisions, un dernier regard en arrière, et nous voilà donc de nouveau sur les chemins Lathbora et moi. Mais cette fois ci, nous étions plus proche, et parfois il me laissait lui tenir la main. Une balade bien agréable, que je savais de courte durée car chacun devra partir de son côté à un moment donné. Une ballade... voilà qui serait intéressant à créer pour commémorer mon union avec Lathbora, ce petit bout d'elfe que j'ai séduit je ne sais comment. Le Tisserand est bien farceur et mystérieux parfois...


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