Ven 15 Nov 2019 - 3:37

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Let's dance ... Captain' !


Le Dard Luisant … Béatrix avait fait ses recherches sur l’endroit. Discret, visité par la plèbe, quelques bagarres et une enquête de fraude avant la Guerre des Lions qui n’avait pas aboutie. Une affaire et un endroit tout à fait normal. La noble avait sourit en voyant les suspicions bien placées de Sangnoir. Elle n’avait pas vraiment fait d’effort pour mettre toute la dentelle qu’un Seigneur utiliserait pour jouer l’une de ses cartes. Elle s’était contentée de rester vague sur ce qu’elle devait cacher. L’esprit vif donnait déjà des points à la pirate, Yémir ne la décevait pas pour l’instant.

Toujours sous couvert de Jenifael, Béatrix s’équipa de son armure de cuir, sa cape sombre tout en passant la capuche par-dessus ses oreilles, camouflant sa coiffure guerrière et son regard. La seule différence était que, à la place d’une épée courte, une dague cachée par la cape accompagnait les couteaux de lancer à la taille et aux cuisses de la Dame. Elle se rendit au Dard Luisant lorsque la lune débutait son règne, s’assurant que le médaillon révélant ses allégeances était bien caché par sa cape.

Une fois sur place, elle trouva un endroit bien habité, plein de rires, d’alcool et de jeux … Jusqu’à ce qu’elle arrive. Les démonstrations de raffinement et de noblesse dans ce coin de la capitale ne devait pas être apprécié, car Béatrix reçu plus de regard noir que si elle se présentait à la cour de Gaspard. Ignorant ces avertissements qui étaient supposés lui faire peur, elle se dirigea d’un claquement de cape vers le comptoir pour s’adresser au tenancier.

“ Je viens voir Sangnoir. „

“ Elle est juste loh. Faites po d’emmerde ! „

L’ombre d’un sourire se fit voir sous les flammes des torches et Béatrix fit rouler une pièce d’or vers l’informateur avant de reprendre sa route et de se glisser naturellement sur le siège faisant face à la femme à la fois menue et ferme à la crinière sombre. Posant ses coudes sur la petite table en bois, Béatrix posa son menton sur ses mains entremêlées, laissant paraître de son visage seulement son sourire en coin.

“ Andras. Ça me fait plaisir de te rencontrer. Merci d’avoir accepté mon invitation. „

Le tenancier se présenta une simple seconde, juste assez longtemps pour poser durement deux chopes pleines, faisant éclabousser une partie des boissons fraîches sur le meuble. Laissant son doigt glisser sur le bord de la chope pendant quelques secondes, Béatrix prit une gorgée, la saveur lui donnant des souvenirs de ce qu’ils buvaient sur le front. Elle qui pensait que c’était de la bière, ça ressemblait beaucoup plus à du tord-boyaux.

“ Je suis désolée d’avoir été si nébuleuse dans ma lettre. Par preuve de bonne volonté, je vais répondre à l’une des questions qui travaille ton esprit. J’ai entendu parler de toi par Yémir. Selon elle, tu étais la plus douée, la plus rusée, et l’humaine avec le plus de ressource qu’elle avait rencontré. À mes yeux, ce genre de paroles comptent beaucoup plus qu’une réputation qui s’étend par la rumeur. „

Son avis était totalement biaisé par ce qu’elle avait ressenti pour la Qunari, mais Béatrix avait apprit que sa meilleure arme pour palier à ses faiblesses au Jeu était son instinct. C’était la première fois qu’elle parlait sérieusement d’elle depuis que sa mort lui avait été annoncée. Un pincement au coeur fit disparaître son sourire mystérieux pendant quelques secondes, laissant place à une moue songeuse et teintée de regret. Reprenant contenance, la Duchesse s’adossa un peu plus.

“ Mais je me dois de te prévenir. Le poste que je te propose est bien plus dangereux que la piraterie. Il faut que tu aies le cran de danser avec les Lions pour naviguer sur mon navire. „

À vrai dire, son choix n’était pas du tout fait. Cette rencontre était comme un entretien. Elle évaluait Andras sur le plan physique et mental, mais surtout sur ses allégeances et ses croyances politiques.

Lun 18 Nov 2019 - 20:04

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Let's dance...Captain




J'étais installée au Dard Luisant depuis quelques heures quand Jenifael me trouva. J'avais installées mes affaires dans une chambre louée au préalable et m'était octroyée une bonne sieste avant de descendre en salle commune quand le bruit de la soirée commença à se faire entendre. Personne n'était venu me trouver dans ma chambre, j'en concluais que ma possible future employeur n'était pas encore arrivée.
Je frissonnais et décidais de passer mon doublet fourré sur ma chemise avant de descendre.

J'avais dîner de viande rôtie et de purée de pomme de terre, le tenancier me connaissant et m'appréciant m'avait rajouté une tranche de viande. En même temps les tranches étaient tellement maigres que je pouvais probablement voir ma main au travers. La sauce était d'une simplicité redoutablement efficace et j'ai saucé avec délice mon assiette à l'aide du pain de seigle qui accompagnait mon repas.
Repue de satiété je décidais d'attendre un peu en salle commune l'arrivée de la fameuse Jenifael en sirotant un vin du rivain particulièrement sucré et fort, "bon pour la digestion" m'avait lancé la serveuse en me conseillant.

Peu de temps après, alors que l'alcool et la nourriture lourde faisaient papillonner mes yeux, une silhouette s'installa prestement à ma table et me lança d'un ton très assuré:

Andras. Ça me fait plaisir de te rencontrer. Merci d’avoir accepté mon invitation


J'ai levé la tète prestement, tachant de ne pas montrer ma fatigue, et me suis redressée un peu, observant un instant la femme qui me parlait. Relativement jeune, elle n'avait pas beaucoup plus de 30 ans, son allure me disait "Discrétion mais préparation", sa tenue ne cachait en rien sa posture martiale et je songeais que je ne souhaitais pas me retrouver dans un conflit contre elle, mes petits poignets ne feraient pas long feu face à ses bras qui semblaient durs comme la pierre.
Elle avait posé sa figure sur ses mains, figure qu'elle avait fort agréable d'ailleurs ne puis-je m’empêcher de noter avec approbation. Son regard était celui d'une femme qui se savait en pleine possession de ses moyens et de la situation, ses prunelles couleur d'éclairs et son sourire... malin? Me mirent aussitôt sur mes gardes.
En gros sa confiance et ma paranoïa acquise me poussaient à chercher la couille dans le potage.
Je savais que de son coté elle m'évaluait aussi précisément que je l'avais fait à son égard, et je sentais que quelque non dit allait flotter entre nous. Merde.


Votre lettre était curieuse
Lui répondis-je simplement en haussant un sourcil dans une tentative de montrer une assurance qui me manquait cruellement en cet instant.

Je suis désolée d’avoir été si nébuleuse dans ma lettre. Par preuve de bonne volonté, je vais répondre à l’une des questions qui travaille ton esprit. J’ai entendu parler de toi par Yémir. Selon elle, tu étais la plus douée, la plus rusée, et l’humaine avec le plus de ressource qu’elle avait rencontré. À mes yeux, ce genre de paroles comptent beaucoup plus qu’une réputation qui s’étend par la rumeur. Mais je me dois de te prévenir. Le poste que je te propose est bien plus dangereux que la piraterie. Il faut que tu aies le cran de danser avec les Lions pour naviguer sur mon navire.


A la mention de Yémir ma mâchoire se serra et mes poings se fermèrent en réaction à l'émotion que suscitait le souvenir de la capitaine chère à mon cœur. Un mélange de tristesse et de regret que j'avais du mal à identifier, et qui se traduisaient par une colère diffuse. Un murmure amusé me glissa qu'à moins de m'oublier mon passé ne me lâcherait jamais, je le fis taire d'un hurlement interne, préférant lâcher ma rage sur l'entité qui n'avait de cesse de me harceler depuis la déflexion de Zuan.
Je pris ma choppe d'un mouvement un peu sec et répondit après en avoir prit une large gorgée:


Yémir... Vous savez ce qui lui est arrivé? Vous la connaissiez comment?


La partie masochiste de mon esprit voulait ajouter "On peut pas dire que son intuition lu ai servit à grand chose hein, vu comme elle a crevé inutilement pour sauver une raclure comme moi" et aussi "Et d'ailleurs elle était quoi pour vous, votre giton qunari?" mais quel genre de commentaire était-ce cela dans une négociation d'affaires? Et quelle genre de méchanceté gratuite était-ce à lancer à quelqu'un qui était visiblement aussi, voir plus, affectée par le destin funeste du capitaine du Taureau des mers?

Pour le boulot, ça tombe bien, mes compétences s'étendent bien au delà de la piraterie


La mention des lions était intrigante, si on considérait l'évidente orlésianité de son interlocutrice, se pouvait-ce être une référence à la maison impériale? Et dans ce cas, qu'est ce que cette "Jenifael" pouvait-bien avoir à faire avec les Valmont?

Mar 19 Nov 2019 - 3:15

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Let's dance ... Captain' !


Sangnoir avait l’air … Épuisée. Vu ce qui lui était arrivé, Béatrix ne la jugea pas du tout sur cet état qui pouvait paraître lamentable. Elle avait vu beaucoup de soldats mit à pied pour avoir craquer sur le front. Ayant tout perdu du jour au lendemain, ils avaient perdu toute volonté et la grande majorité se ruinaient dans des tavernes comme celle-là, elle ne pouvait pas leur en vouloir comme elle ne pouvait pas en vouloir à Andras pour son air las. Au moins, elle avait l’avantage de montrer suffisamment de force pour au moins essayer de montrer de l’assurance. L’image était convaincante, un noble ne connaissant rien à la vie n’y verrait que du feu, mais la Dame avait bien trop vu ce regard. “Tout va bien, chef, vous vous inquiétez pour rien”. Souvent, ce n’était qu’une façade contre soi-même. Elle avait fait pareil après son test final de chevalerie et après son expédition dans le Bascloître de Val-Royeaux, après le massacre.

Béatrix devait admettre qu’elle s’était légèrement perdue dans les boucles obscures et dans le bleu dévoré par les flammes d’Andras lors de son inspection. Une beauté qui allait de paire avec son honnêteté et sa réputation. Sa curiosité à propos de Yémir lui prouva qu’elle était devant la bonne personne. Ces deux-là avaient l’air d’avoir une … Histoire. Béatrix ne savait si elle décelait des signes d’un deuil toujours inachevé ou de jalousie. Peut-être les deux. Mais elle ne put s’empêcher de sourire en se rappelant comment Yémir s’était infiltré par curiosité dans les couloirs du palais impérial, comment elle l’avait enfermé dans un placard pour l’interroger et comment cela avait été dur pour elle de se contenir. Elle rigola de douceur.

“ Il y avait ce bal. Ici-même, à Val-Royeaux. Je me souviens d’elle, fière, majestueuse et arrogante. Engagée pour rendre un Comte plus imposant qu’il ne l’était réellement. Je n’ai pas pu m’empêcher de lui faire la sérénade et on s’est … Côtoyé, pendant un temps … „

Soupirant, le coeur lourd, son sourire débile quitta son visage.

“ Je n’ai jamais su ce qui lui était arrivé. Juste une foutu missive disant “ouais, Yémir est morte, nos condoléances.” … Parfois je me prends à espérer que ce ne soit qu’un coup monté et qu’elle a décidé de vivre la grosse vie au Riveïn avec un sacré pactole … Même si ça ne lui ressemble pas … „

Béatrix prit une grosse gorgée pour se remettre d’aplomb. Elle en révélait trop sur sa vie personnelle pour quelqu’un qui allait bientôt connaître sa véritable identité. Heureusement, Andras la relança sur le poste en prononçant des paroles encourageantes. Reprenant son sourire intéressé, Béatrix lui offrit toute son attention.

“ Oh, vraiment ? Dit-moi tout ! je suis toute ouïe et, je l’avoue, tu piques ma curiosité ! „

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