La seule chose qu'ont les Enclins en commun, c'est qu'ils sortent des Tréfonds... [PV. Tullia]

Bon, Tullia posa alors des questions, comme si elle avait l’habitude de tuer. Cela confirmait à presque le passé que je lui prêtais.  

« Terrence de Cendrebaie. Chevalier. Dans cette forêt. De manière accidentelle et brutale, mais pour ça, j’ai déjà un plan. »

Je sortis une carte de la région, très détailler, elle possédait les itinéraires de Ser Terrence et une estimation de l’endroit où il se trouvait à l’heure où il passerait, a un autre endroit se trouvait un cercle, avec marquer ‘‘géant’’ en orlésien. Et un point dans une clairière plutôt dégagé, mais entouré d’une sorte de cercle d’épais arbres.

« Ser Terrence va passer ici, à une trentaine de mètre du point de rencontre. Il sera accompagné de 5 vétérans de l’armée orlésienne. Néanmoins, ils ne sont pas habitués au combat en forêt. »

Bon, je pense avoir répondu à toutes ses questions. Maintenant, présentons le plan.

« Nous allons nous séparer. Je m’occuperais de faire venir un géant au point de rassemblement. Vous, Griffone, vous ramènerez notre cible et ses hommes. La confrontation aura forcément lieu. Ser Terence est connu sous le surnom du Tueur de Géant, il ne pourra se dégonfler ainsi devant ses troupes. Lorsqu’il mourra, la dalatienne ferra son possible pour qu’un de ses hommes survive et vienne raconter ce qui s’est passé ici. »

Une fois cela dit, je donnais la carte à Tullia. Moi et la dalatienne l’avions appris par cœur. Elle sera plus utile à la Garde-Commandeur qu’à nous. Bien sûr, elle devait l’avoir remarqué, mais le plan donnait à la blesser l’un des travaux les plus dangereux.

« Bien sûr, votre tâche et celle comportant le plus de risque. Mais puisque vous me devez une vie, je pense que c’est le meilleur moyen de payer votre dette. Après cela, revenez au camp, et la dalatienne vous conduira à Onterre. »

Bon, le plan était clair. Et non seulement elle ne me devra plus, mais en plus, je la conduirais à la destination qu’elle désirait.

Je quittais rapidement le camp. Laissant le soin à Tullia de partir à la recherche du groupe-cible.
Rapidement, je me rendis sur le territoire du géant. Le grand gaillard fut facilement repérable, malgré la végétation.
Je sortis l’arbalète. Je visais les jambes du géant. Et tira un carreau.
Le géant rugit, je rechargeais mon arbalète. Et changer de cachette. Attirant la stupide créature au lieu que nous avions convenu. Carreau par carreau, le géant suivait la direction des projectiles.

Jusqu’à ce qu’enfin, le géant soit au point de rendez-vous.

***

Mon arc a la main, je regardais la scène. Le géant piétina l’un des soldats orlésien avant qu’il puisse faire quoique se soit. Puis Ser Terrence fut attrapé. Il se débattait vainement, et ses soldats étaient trop abasourdit pour agir. Le géant serra. Le chevalier prit une teinte rougeâtre avant d’imploser dans son armure sous la pression de la puissante main du géant. Le sang se répandit sur le sol. L’un des soldats, dans un geste désespéré tenta de s’attaquer au géant. Avant que ce dernier ne le désarçonne d’un revers de la main. Les deux autres soldats en profitèrent pour s’enfuir, laissant leur compagnon à terre à la merci de la monstrueuse créature. Le géant aplatit le pauvre hère de sa main avant d'hurler. C’était le moment de menée la bête sur une autre piste. Ma flèche virevolta en direction du géant et atteignit l’un de ses yeux qu’elle creva. Le géant hurla de nouveau, mais de douleur cette fois, avant de se déplacer vers ma position. Agilement, je quittais les arbres et réussis à me placer hors de la course du géant qui cherchait celui qui l’avait éborgné. La rage le poussait à hurler et à détruire ce qu’il y avait autour de lui.

Laissant la créature, je me rendis au camp, où devait m’attendre Roland et cette Garde.

Il semblait avoir tout préparé, avant même que je n'arrive. Après m'avoir donné le nom de la cible et la composition de son équipe. Je souriais en entendant qu'il s'agissait d'un Chevalier. Ce sont de bons guerriers, pas vraiment évident à se débarrasser. Surtout dans mon état. Mais j'étais du genre à aimer les défi.

"Je vois... Intéressant, bien que cela aurait été encore mieux si ça avait été un templier. Mais bon, on n'est plus à ça près.

Il sorti alors une carte qu'il me montra, donnant des itinéraires différents ainsi qu'un endroit cerclé avec marque en gros "géant" dessus. Voilà qui s'annonçait intéressant. Je ne sais pas ce qu'il avait préparé de beau, mais d'avance j'aimais son style. Il m'expliqua tout son plan, faire tuer ce Chevalier par un géant qui rencontrera malencontreusement sa route. Mon rôle était simplement d'attirer le chevalier et son groupe au bon endroit. J'observais la carte de mon regard perçant, essayant de m'imprégner des reliefs décrits et de me les représenter dans ma tête pour mieux estimer les potentiels routes pour les coincer ou pour m'échapper.

"Je suppose que je devrais m'assurer que Ser Terrence meurt tragiquement et par accident lors de cette confrontation. Cela devrait être dans mes cordes, et assez amusant de surcroît."

Les attirer, peut être rester en surveillance pour être sûre qu'il se fasse bien tuer... Cela ne devrait poser aucun problème. Je fus cependant surprise de l'entendre dire que j'avais le rôle le plus difficile. Je le regardais avec étonnement, finissant pas lui rire au nez.

"Le plus de risque, vous rigolez ? Comparé à ce que j'ai vécu dans les galeries des Tréfonds dernièrement, c'est une vraie balade de santé ! Non, pour moi ce n'est pas un vrai risque. Mais je vous prends au mot, après cela ma dette sera payée.

J'étais peut être en position moins avantageuse avec mes blessures et ma fatigue, mais contrairement aux Tréfonds j'avais tout l'espace possible pour fuir s'il le fallait. Et le Chevalier semblant avoir un défaut de vanité et d'orgueil, le titiller sur ces points ne devrait pas être trop compliqué. Maintenant, il fallait se mettre au travail. Gardant la carte avec moi encore un peu pour la relire et mémoriser les lieux, je me prenais aussi une fiole d'elfidée histoire de me remettre d'aplomb. C'est qu'il va quand même falloir performer...

~~~

Ayant repéré l'endroit le plus propice pour les intercepter, je me mettais en place et surtout dans mon rôle. Quand ils furent en vue, je sortais d'un fourré, claudiquant et ayant l'air effrayée, me tenant le côté comme si j'étais touchée.

"Holà ! A l'aide !!"

Je me dirigeais vers eux, trébuchant et grognant de douleur. Ils s'arrêtèrent aussitôt, se mettant en garde face à moi. Je ne sais pas si c'est la surprise de voir débouler ainsi un garde des ombres ou bien mon apparence qui montrait que j'avais traversé l'enfer, mais en tout cas il m'écoutèrent et n'attaquèrent pas.

"Aidez nous, il y a... un géant qui nous a attaqué et... S'il vous plait, nous ne tiendrons pas longtemps!"

Il n'était pas difficile de repérer qui était le Chevalier. Il avait une armure plus lourde et plus luxueuse que les autres, et ma demande s'était principalement adressée à lui. Je ne pouvais pas voir son expression sous son masque, mais en entendant son rire et son commentaire désobligeant sur le fait que les Gardes des Ombres avaient besoin de leur aide en disait long. Il avait mordu à l'hameçon. Avec fierté il accepta de venir nous aider. Je lui montrais le chemin, l'amenant vers l'endroit fatidique. Le géant était bien là, furieux, et quand nous fîmes notre apparition il se jeta aussitôt sur nous.

Me montrant bien plus vive et agile que ce que j'avais pu faire croire jusqu'à présent, je bondissais sur le côté et me mettais en sécurité. Inutile de m'engager dans le combat et le géant était assez lent et plutôt occupé pour constituer un véritable danger. Je me mettais hors de vue, restant cependant pour observer le combat et me préparer à intervenir pour tuer le Chevalier si besoin. Le Chevalier voulu l'affronter, s'en débrouilla bien au début, mais c'était sans compter sur la colère du géant qui le rendait plus imprévisible dans ses mouvements. Ser Terrence fit une erreur, une seule, et il se retrouva entre les mains du géant. Quand il hurla de douleur et qu'il mourut sous mes yeux, je pus disparaitre de là tranquillement. J'avais fais ma part, bien plus facilement que ce que je pensais. Peut être que le danger venait que je m'étais montrée, qu'ils avaient vu mon visage. Mais je suis garde des ombres, et ils n'auront aucunes preuves en soi.

Je rentrais au campement tranquillement, rejoignant mon contact qui sirotait tranquillement son thé. Un sourire aux lèvres et aussi fraiche qu'un gardon sorti de sa rivière, je venais faire mon rapport.

"Bon, et bien ce fut une chose rondement menée ! Maintenant que j'ai rempli ma part du contrat, il ne reste plus qu'à respecter la votre. Je suis prête à partir."

Maintenant, c'était un tout autre défi qui m'attendait. Survivre dans les Tombes et trouver cette académie.

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