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Mar 19 Nov 2019 - 18:11

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

– Garde des Ombres –

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Tullia à l'école des Sorciers


La marche avait été longue depuis les tombes. A peine remise de ma sortie des Tréfonds, je restais affaiblie et me déplaçait avec une lenteur et une précaution inhabituelle. Seule dans un lieu qu’on savait peuplé d’Hommes Libres et de Templiers Rouges, j’étais en tant que Garde des Ombres une proie facile. Surtout que physiquement et mentalement je n’étais plus vraiment moi-même. Emaciée, l’uniforme sale et déchiré de partout suite à son mauvais traitement dans les Tréfonds, j’avais le regard fatigué et le teint pâle d’une personne qui était restée trop longtemps dans la pénombre. La rencontre avec Roland avait été fortuite, car sans cela je serais sans doute morte à peine sortie des ruines. Mais je ne pouvais pas rester avec eux, tout comme je ne pouvais pas rester auprès des miens. Je n’avais pas complètement compris ce qui m’était arrivé, et bien que je me sente allégée d’un fardeau, j’avais cette crainte étrange que ce n’était pas vraiment fini. Le démon pouvait très bien être encore tapis là, dans un recoin de mon esprit, à attendre qu’il reprenne du poils de la bête pour tenter de me posséder à nouveau. J’avais besoin d’experts, et pour ça j’avais eu une idée de génie. Enfin, une idée à ma sauce.

Je me souvenais dans mes rapports avoir entendu parlé d’un rassemblement de mages dans les Tombes d’Emeraudes. Des mages qui souhaitaient garder leur indépendance, mais se concentrer sur le savoir en créant une académie. Il s’agissait de rumeurs, comme quoi ils auraient pris d’assaut un ancien domaine Orlésien du nom d’Onterre qui avait été abandonné suite à des phénomènes étranges. Un nom relié à cette affaire m’était également revenue en tête. Ce nom qui m’était apparu dans une lettre que j’avais adressé à la mage Quellcrist, avant que celle-ci ne disparaisse. Bryn Trevelyan, le frère de l’Inquisitrice. Il m’avait paru aimable et poli dans sa réponse, et semblait être un jeune homme aussi bien que sa sœur sur le papier. S’il était bien là bas, j’avais une chance de pouvoir solliciter de l’aide, au moins par son biais s’il était bien à cette académie. Je n’avais nulle autre part où aller, et j’avais besoin de l’aide de mages. C’est donc suite aux indications relatives de Roland que je m’étais mise en route, évitant les chemins et les bêtes sauvages, voyageant de nuit pour repérer les campements avec leurs feux et les contourner. Le jour, je trouvais une cachette et dormais, chassait ce que je trouvais et surtout cueillait de quoi me faire du poison. Sans cela, mon corps dépérissait. C’est donc au bout de plusieurs longs jours que j’arrivais à ma destination, surplombant du haut d’une colline un domaine magnifique au milieu des arbres, aux toits d’ardoise bleutées et aux murs blancs. C’était tôt le matin, le soleil pointant le bout de son nez à travers les feuillages, découvrant un site encore endormi sous une légère brume. Je souriais légèrement, contente d’avoir trouvé ce qui semblait être mon but.

" Et bien… plutôt cossu comme endroit… "

Bien que fatiguée, j’entreprenais la descente pour m’approcher de ce lieu. Je restais méfiante, prenant soin de rester cachée par la végétation pour analyser les lieux. Il y avait de grandes grilles donnant accès à l’entrée du domaine, et je pouvais voir trois gardes. Mes yeux perçants les analysaient, essayant de repérer ce qui pourrait être une menace. Ils n’avaient pas l’air d’être des Vénatoris ou bien des Templiers Rouge, c’était déjà ça. Mais… des Hommes Libres, peut être ? Normalement affronter trois personnes n’étaient pas vraiment un souci pour moi, même en étant seule. Cependant, dans mon état actuel de fatigue et de faiblesse, mes chances étaient minces. Ce n’est pas pour rien que j’évite tout combat depuis ma sortie à la surface. Je n’avais plus ce démon pour me donner cette énergie supplémentaire, cette folie sanguinaire qui me faisait ignorer la douleur et la fatigue. Je devais composer avec, chose que j’avais faite avec difficulté ces dernières semaines. Mais je suis encore vivante, alors on va dire que ça marche non ? Dans tous les cas je devais essayer. Je me rapprochais encore, restant cachée derrière des buissons pour les observer de plus près. Ils n’étaient pas lourdement armés, et ressemblaient plus à des réfugiés qu’autre chose. Je réfléchissais un instant, le soleil finissant de balayer le restant de la brume. Bon, il fallait tenter, et jusqu’à présent ma chance ne m’avait pas encore lâchée. Je sortais donc de ma cachette, prenant le petit sentier de pierre bordé de fleur pour marcher vers eux. Je leur apparut au détour d’un virage, et aussitôt ils se mirent en garde, me faisant face et m’interpellant.

" Halte là ! Identifiez vous ! "

Je m’approchais d’eux doucement en souriant, mon regard malicieux posé sur eux. Leur hésitation et leur façon un peu maladroite de me faire face montraient qu’ils n’étaient pas des combattants de métier, donc sans doute pas des Hommes Libres qui sont des soldats déserteurs. Le danger était donc minime. Cependant, je ne devais pas les brusquer et rester aussi inoffensive que possible. Du moins, autant que ce qu’une armure de Garde des Ombres en ruine pouvait inspirer. Les mains levées pour montrer que je n’étais pas armée, je leur parlais avec autant de douceur et de charme antivan que je possédais.

" Allons du calme, je ne suis pas là pour vous faire du mal… Est-ce je suis bien à l’académie de Magie d’Onterre ? "

Ma question avait été posée de façon directe et avec une légère nonchalance, ce qui semblait perturber ces pauvres bougres. Ils ne répondirent pas, se jetant à chacun un regard plein d’hésitation. Là, je ne pouvais m’empêcher d’en rire un peu. L’académie n’avait donc pas encore de vraie position officielle, et semblait vouloir cultiver le mystère. Restant à plusieurs bons mètres d’eux pour pas qu’ils se sentent menacer, je me disais qu’il fallait cependant être directe sur la question et donner autant de détails que possible. Comme ça, en fonction de leur réponse, je pourrais confirmer si je suis tombée au bon endroit.

" Fu fu fu ~ ! Je vais prendre ça pour un oui… Je cherche à voir Bryn Trevelyan, nous nous connaissons par le biais de lettres. Je souhaiterais le voir, car j’aurais besoin de son aide dans l’immédiat. Dites lui que c’est Tullia Estrama Von Raijer, Garde-Commandeur d’Orlaïs qui le sollicite. Pourriez-vous lui porter le message ?"

Il y eut de nouveau un moment d’hésitation, mais je vis dans leur regard qu’ils savaient de qui je parlais. La réponse suivante, qui était plutôt une sommation d’ailleurs, me le confirma.

" Qu’est ce que vous lui voulez ? "

Je souriais un peu plus, le regard pétillant. Une chose étrange à regarder sur le visage d’une femme aux joues creusées et à l’état quelque peu cadavérique. Je n’en démordais cependant pas de ma nonchalance, répondant avec bonne humeur et légèreté malgré la gravité de ma situation.

" Et bien… comme c’est plus personnel que de l’ordre des Gardes, je suppose que je peux vous le dire. J’ai besoin de son aide pour vérifier que je ne suis plus possédée par un démon. "

Ils eurent aussitôt un mouvement de recul, la peur se lisant dans leurs yeux.

" Un… un démon ?! "

Je les voyais déjà serrer un peu plus leurs armes, comme si j’allais leur sauter à la gorge ou me changer en abomination. C’était compréhensible. Aussitôt j’essayais de pacifier la chose, faisant un léger pas en arrière et montrant toujours mes mains. D’une voix plus sérieuse mais calme j’essayais de leur inspirer la confiance, ou du moins mon intention de rester pacifique.

" On se calme, je suis sensée ne plus être possédée. Mais je préfère vérifier quand même. Alors, ça vous semble suffisamment important, mhh ? "

Ils me regardaient toujours avec méfiance, mais se consultèrent. Je leur laissais le temps, évaluant un instant la possibilité de les assommer pour entrer. Sans nul doute que mon ancien moi l’aurais envisagé sans aucun problème. Mais à présent que j’avais la raison plus claire, je voyais très bien tous les problèmes que cela pourrait causer dans ma relation avec eux, et les chances relativement minimes de pouvoir entrer même après avoir passé cette grille. Pour une fois donc, je faisais preuve de patience. Leur petit conciliabule ne dura qu’une brève minute. L’un d’entre eux passa la grille pour rejoindre le domaine, tandis que les deux autres restaient devant moi à monter la garde. L’un d’entre eux me dévisagea avec une grande méfiance, son arme toujours en main et dégainée. D’une voix sèche se voulant sans doute intimidante, il m’ordonna de rester ici.

" Restez ici, ne bougez pas. "

Je souriais, allant en attendant m’asseoir sur le petit muret qui longeait le chemin. Je restais donc encore à une certaine distance d’eux, mais toujours visible et sans faire le moindre geste brusque ou suspect. A la place, avisant les fleurs sauvages bordant le chemin, j’en cueillais quelques unes pour m’amuser à les tresser. Cela ne servait à rien, mais au moins ça m’occupait le temps qu’ils trouvent Bryn. Enfin, s’il est bien là dans ce domaine. Et vu sa taille, ça allait sans doute prendre un moment.


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Mar 3 Déc 2019 - 23:06

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Tullia à l’école des sorciers
Tullia & Bryn

« It takes a great deal of bravery to stand up to our enemies, but just as much to stand up to our friends. »
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]Allez savoir par quel miracle, une sorte d’équilibre précaire semblaient fonctionner pour l’instant, au château d’Onterre. Entre tous les problèmes qu’on découvre au fur et à mesure – tout semble toujours si simple quand c’est quelqu’un d’autre qui se charge de l’organisation, mais jamais quand c’est soi-même – ceux qui sont là depuis un moment et qui ne sont pas encore urgents, et ceux qu’on prévoit pour un avenir proche… il y avait de quoi passer des nuits blanches. Mais le fait était que l’Académie tenait debout. On se levait le matin avec une liste de choses à faire longue comme le bras, mais on n’était jamais seul pour les faire. Comme actuellement, d’ailleurs, où Bryn avait laissé quelques tâches de directeur à Tamara, le temps que lui s’entraine à son tour, avec d’autres étudiants mages. C’était un lieu étrange, l’Académie d’Onterre, où même un directeur se formait avec les débutants. Ce n’était même pas un acte d’humilité, mais véritablement de la pure nécessité. Il avait besoin de ces cours. Il n’était encore qu’un novice.

Enfin, grâce aux récents évènements, il avait réussi à progresser rapidement et son niveau était… sommes toutes acceptable pour un adolescent de son âge. Il n’était pas un génie, certes, il avait besoin de temps pour réellement appréhender la magie dans toute sa complexité, mais ça commençait à payer ses fruits.

« Directeur ! » entendit-il au loin, sans qu’il ne percute vraiment que ça lui était adressé. Le mage continua alors ses mouvements, se concentrant sur le sort de glace qu’il voulait lancer. « Directeur ! … Bryn ! » Là, l’homme retint son attention, et Bryn leva soudainement les yeux vers lui. Il fut d’abord un peu déboussolé et perplexe – il n’avait pas vraiment l’habitude qu’on l’appelle par un quelconque titre – mais il se reprit rapidement, reposant son bâton.

« Oui ? Il y a un problème ? » s’enquit tout de suite le jeune homme avec inquiétude.

« Je l’ignore, à vrai dire… On vous demande à l’entrée. Elle a demandé à vous voir, spécifiquement. »

« Elle ? »

Cela ressemblait à ce qui s’était passé, quand Cordélia était venue… et son cœur rata un mouvement. Mais cette fois, Bryn ne savait pas trop qui cela pouvait bien être. Les chances que Quellcrist soit de retour et viennent toquer à l’Académie étaient bien faibles… encore plus que d’imaginer sa propre sœur à la tête de l’Inquisition.

« Une Garde des Ombres. Tullia Estra-la-la-yer… »

« …… C’est un vrai nom, ça ? »

« Oh vous savez, moi, les Orlésiens… »

S’il n’était pas directement concerné, Bryn aurait sans doute ri. Ça semblait si… féreldien ! Mais Tullia, ce nom lui parlait. C’était lointain, mais il l’avait déjà entendu quelque part. Ou… lu… dans une de ses lettres. Il en avait tellement maintenant, et il y avait tant de noms à retenir…

« Et… c’est tout ? Elle a juste dit son nom ? »

« Ah, il y avait son titre, aussi. Forcément, chez les Orlésiens… toujours à mettre des étiquettes… enfin bref, Garde-Commandeur, c’était ça qu’elle avait dit. D’Orlaïs. »

« Ça… me parle. »

La-la-yer, sûrement pas, mais ce prénom, et ce titre… Il se revoyait les lire. Une des premières lettres. Oh ! Oui ! La lettre de Quellcrist ! La Garde Tullia était celle avec qui Quellcrist correspondait ! Restait à savoir s’il ne s’était pas trompé, mais cela, il s’en rendrait compte bien assez tôt.

« Je vais m’y rendre tout de suite. Mais avant, s’il te plaît, ça me gêne d’être vouvoyé comme ça. J’ai sans doute dix ans de moins que toi… »

« Si v- tu y tiens… La Garde est à l’entrée. »

« Parfait ! Est-ce que tu peux prévenir Tamara, pour qu’elle ne s’inquiète pas ? Merci ! »

L’homme hocha la tête, et Bryn lui sourit en retour. Il était temps de voir ce que cette Garde lui voulait. S’il se souvenait bien, leur échange de lettre avait été bref, et beaucoup de choses entre temps s’était passées… ce n’était pas comme s’ils se connaissaient, tous les deux. Remettant son col en place, sa ceinture également, il arriva alors à l’entrée du château, là où il percevait les deux hommes de garde, et une femme en armure, un peu plus loin, assise sur un muret en semblant jouer avec des petites fleurs.

« Vous… êtes le Garde-Commandeur ? »

(c) DΛNDELION

Jeu 5 Déc 2019 - 10:49

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

– Garde des Ombres –

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Tullia à l'école des Sorciers


Le temps passait lentement, trop lentement à mon goût. Je jouais avec les fleurs en attendant, plus pour occuper mes mains et mon esprit que par réel intérêt. A ne pas me mettre en action, à ne pas bouger, je sentais mon corps faiblir à nouveau, comme s'il se délitait. Ce n'était pas à cause du poison, mais tout simplement par pure fatigue et mal-nutrition. Ma peau était tirée sur mon visage, laissant voir l'angle de mes pommettes. Je me sentais un peu flotter dans mon uniforme, et je n'avais aucun doute que sous les vêtements mes côtes et mes clavicules apparaissaient de façon alarmante. C'est ainsi quand on est Garde, la souillure vous ronge de l'intérieur, et sans nourriture nous dépérissons rapidement. J'avais passé sans doute deux semaines dans les Tréfonds, toute seule et sans vivre. Et depuis la faim n'avait pas cessé de me tirailler, et ma raison vacillait. Mais cette fois, je n'avais plus eu ce démon pour me pousser à prendre des risques et à chasser tout ce qui pouvait se trouver à ma portée. J'étais trop faible, blessée, en aucun cas en état de pouvoir confronter les danger des Tréfonds. C'était un véritable miracle que je ne sois pas morte là bas. Comme toujours, la chance était de mon coté. Mais... pour combien de temps ?

J'en étais à ma deuxième couronne et troisièle bague en fleur quand j'entendis qu'on m'interpellais. Je levais la tête, revenant à la réalité pour poser mes yeux sur un jeune homme qui accompagnait le garde envoyé en messager. Je posais mes yeux perçants sur lui, me mettant à sourire en entendant mon grade. Avec mon humour et ma répartie habituelle, je lui répondis de ma voix chantante antivane.

" En effet, enfin ex-garde-Commandeur vu que pour l'heure je suis sans aucun doute passée pour morte. Je me nomme Tullia Estrama Von Raijer, et vous... "

J'étais descendue du muret pour me rapprocher tranquillement de lui, l'observant au fur et à mesure. Je m'arrêtais à quelques mètres de lui, ne faisant même pas attention aux trois gardes qui semblaient s'être mis en position de défense, au cas où. Mon regard était rivé sur ce jeune homme, m'étant tue un instant pour mieux comprendre ce que j'avais sous les yeux. Un garçon... un jeune garçon qui semblait à peine être un homme. Un visage plutôt poupin, une attitude étrangement innocente et hésitante. Et pourtant... dans ces traits, je reconnaissais ceux de l'Inquisitrice Cordélia. Une ressemblance familiale qui ne trompait pas. Je me mis à rire légèrement, le regardant avec un nouvel intérêt et une certaine bienveillance.

"Ha ha ha... Oui, sans aucun doute vous être Bryn Trevelyan. J'ai eu un doute en voyant le nom sur la lettre il y a des mois de cela, mais à vous voir maintenant la ressemblance est frappante avec l'Inquisitrice. Qui l'eut crû cependant que Cordélia avait un frère aussi jeune et aussi... adorable si je puis dire ~ !"

Je souriais un peu plus, ne pouvant m'empêcher de le fixer avec autant d'amusement que de malice. Il faut dire que c'était une surprise pour moi. Je ne m'attendais clairement pas à une personne aussi jeune, surtout pour diriger une académie de mage. Quelque chose me faisait dire qu'il n'était sans doute qu'une façade ou qu'un pantin pour les autres. Mais je n'avais pas le temps de creuser l'enquête, car il n'y avait que lui à qui je pouvais m'adresser pour l'instant. Il était le seul contact que j'avais à Onterre, et il fallait bien que je me raccroche à la moindre chose utile pour arriver à mes fins. Mais sa jeunesse ne devait pas entrer en compte pour le moment. D'un geste de la main j'écartais ces pensés comme une volée de mouche, et reprenais plus sérieusement la conversation. Ou plutôt, j'attaquais le vif du sujet.

"Mais passons... je ne suis pas ici pour échanger de telles banalités. Pas pour l'instant du moins. Je viens vous demander un service, car je pense que seuls les mages peuvent m'aider dans cette situation, et dans le coin Onterre me semblait être l'unique lieu le plus proche et le plus... neutre pour une telle opération. "

Je ne pouvais en effet m'adresser à n'importe quel mage. Les Venatoris rôdaient toujours, et je ne pouvais me rapprocher des Gardes des Ombres pour demander de l'aide sans leur faire courir le moindre risque. Qui plus est, je ne souhaitais pas que l'on sache que je suis encore en vie. Pas avant que cette affaire ne soit réglée. Je regardais le jeune homme, me disant que raconter toute l'histoire prendrait trop de temps et que ce temps je ne l'avais pas pour le convaincre de mes bonnes intentions. Je continuais donc, sentant cependant un certain malaise en moi. Un inconfort nouveau, mais que je mettais sur le compte de mon corps fatigué.

"Je vous passe les détails pour l'instant, mais pour résumé il m'est arrivé quelque chose pendant ma petite balade dans les Tréfonds. Je suis entrée en contact avec un étrange cristal, et je ne sais pas trop comment mais... je crois que le démon qui était scellé en moi a été repoussé. Ou du moins, le scellé a été brisé."

J'espérais qu'il n'allait pas demander de suite pourquoi j'avais eu un démon scellé en moi dans un premier temps, ni même qu'il refuse de but en blanc pour dire à ses gardes de m'attaquer. Je pourrais sans doute m'en sortir face à trois gardes à peine dégourdis, même dans mon état, mais face à un mage je n'avais aucune chance. Sans lui laisser le temps de répondre j'enchainais, espérant gagner sa confiance sur mes intentions.

"Et c'est là que les choses se corsent... Je ne suis pas mage, et je n'avais personne avec moi pour confirmer la chose. Aussi j'ai besoin de votre aide pour vérifier si ne je porte plus de démon en moi. Et si c'est encore le cas, ne serait ce qu'une infime chance qu'il puisse rester des traces qui peuvent potentiellement le faire revenir, il faudra me tuer. "

Je disais cela en souriant, avec ma nonchalance habituelle. Et pourtant, je parlais bien de me sacrifier, sans sourciller. J'avais rencontré la mort de nombreuses fois, autant comme partenaire de danse que comme prédateur voulant faire de moi sa proie. La mort en elle même ne m'effrayait pas, et même si je l'acceptais comme elle était cela n'empêchait pas que mon instinct était de survivre. Cependant, il y avait une chose qui me faisait réellement peur, et je préférais bien céder le pas à la Mort plutôt que de voir ce cauchemar se réaliser. Sur un ton un peu plus sérieux et inquiet, je justifiais cette démarche d'une façon aussi logique que protectrice envers mes hommes.

"Je ne peux retourner auprès des miens avec cette possibilité de les mettre en danger. Je préfère plutôt mourir que de mettre en danger mes hommes d'une telle façon. Et je suis sensée être morte, donc au final ce n'est pas très grave si je le devient vraiment. D'ailleurs, quoi qu'il arrive, il ne faut pas que les Gardes sachent que je suis encore en vie. Pas pour l'instant..."

Ils étaient ma famille, et je ne pouvais pas le mettre en danger. Pas quand maintenant j'avais conscience de ce que c'était et que je pouvais y remédier. Pour ce qui était de ne pas donner l'information que j'étais vivante... C'était tout simplement que je n'étais même pas certaine de survivre aux jours à suivre. Mon corps était faible, j'étais seule et isolée en ce milieu. Même si les mages confirmaient que je n'avais plus de démon, rien ne disait que j'allais réussir à rester en vie jusqu'à rejoindre les Gardes. Et pour le bien de la formation de Léopold en tant que Garde-Commandeur, je devais également lui laisser le temps de prendre ses marques et de se former sur le terrain. J'avais de multiples raisons de ne pas vouloir qu'on sache que je suis en vie, toutes bonnes selon moi, plus ou moins intéressés cependant. Mais le fait est que je confiais maintenant ma vie à ces mages, et que je comptais sur leur discrétion. Le prix à payer sera sans aucun doute lourd, mais j'étais prête à ce sacrifice et je ne manquais pas de ressources. Je m'étais tue, enfin, et attendais patiemment sa réponse. Je lui avais donné beaucoup d'informations, et je ne savais pas comment il pouvait considérer les Gardes des Ombres vu les récents évènements. Comme une menace, ou des alliés potentiels ? L'avenir me le dira...

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Sam 22 Fév 2020 - 1:05

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Tullia à l’école des sorciers
Tullia & Bryn

« It takes a great deal of bravery to stand up to our enemies, but just as much to stand up to our friends. »
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]Morte ? Elle en parlait avec tant de légèreté que ça semblait réellement amusant… hors c’était vraiment loin d’être le terme qu’il utiliserait pour qualifier ce qu’il ressentait dans cette entrevue. La Garde se rapprocha alors de lui, le détaillant comme le faisaient finalement beaucoup de gens qu’il rencontrait pour la première fois en tant que directeur d’Onterre. Oui il était plus petit et plus jeune qu’on l’imaginait, ce n’était pas une nouveauté. Peu de directeur pouvaient vraiment dire avoir été à leur poste du haut de leurs seize ans ! Bryn complexait déjà un petit peu, inutile d’enfoncer encore plus le clou. Embarrassé, il détourna alors le regard dans un froncement de sourcil, pressé que cette phase de curiosité se finisse…

Cela dit, il ne s’attendait pas à entendre une comparaison avec son aînée. Depuis qu’il avait commencé à signer ses lettres en tant que Trevelyan, personne n’avait vraiment eu matière à comparer puisqu’ils n’avaient pas vu Cordélia en personne. Là, cette Tullia Estrama Von Raijer, elle connaissait sa sœur…

Enfin, cette légère curiosité s’envola vite quand elle fit mention de sa jeunesse et du fait qu’il soit ‘‘adorable’’… Là-dessus, il leva les yeux au ciel en soupirant. Ce n’était pas vraiment un compliment pour un jeune homme pressé de paraître adulte.

« Peu de gens peuvent l’imaginer, effectivement… » répondit-il un peu à contre-cœur.

Qu’elle redevienne sérieuse lui allait très bien. Anders était amplement suffisant pour le taquiner – et il y réussissait toujours très bien – alors il n’y avait nul besoin de lui apporter de la concurrence ! Reposant alors ses prunelles noisette sur la Garde, il retrouva au mieux sa concentration pour l’écouter attentivement.

Mais là, même pour lui qui était finalement habitué aux situations qui allaient très vite – ou l’art de passer de nouvel apprenti mage à directeur d’une école en quelques mois – le jeune homme avait un peu du mal à suivre.

« Attendez, attendez… Vous êtes en train de me dire que quand vous êtes allée en mission dans les Tréfonds, vous aviez un démon en vous ? Scellé ? »

On ne gardait pas un démon en soi ! Ça semblait évident et élémentaire dit comme ça, mais quand même ! C’était un truc de Garde ? Un de leurs nombreux secrets ? Ils se baladaient avec des démons en eux en sachant combien ils étaient dangereux ?

« Et ce cristal, il aurait… ‘‘exorcisé’’ votre démon ? Est-ce que vous êtes consciente que si vous avez vraiment votre démon en vous, vous risquez la vie des mages réfugiés à l’intérieur de cette école ? »

(c) DΛNDELION

Dim 23 Fév 2020 - 16:23

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

– Garde des Ombres –

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Le jeune homme semblait perplexe et peu amusé par l'adjectif que je lui avais assigné. Normal il faut dire, rares sont les hommes qui apprécient d'être appelé "adorable". Mais à part ça, il se montra sérieux et écouta ce que j'avais à dire. Cependant, certaines de mes révélations semblèrent le choquer. D'abord le simple fait que j'avais un démon scellé. Je n'y connaissais pas grand chose en magie, aussi j'avais du mal à pouvoir affirmer la faisabilité de cette chose. Mais si on prend en compte que ce j'ai vu et affronté dans l'Immatériel, ainsi que le fait que c'est la puissante Sorcière des landes Flémeth qui m'avait apposé ce sceau, on peut y croire. J'essayais donc de répondre à son doute, mettant en avant que le scellé n'était pas tout jeune non plus.

"Mhh... Oui, mais ça faisait déjà presque 10 ans que j'avais ça, les mages n'ont pas pu dire ce que c'est mais vu ce qu'il s'est passé dans l'Immatériel je crois pouvoir dire que c'était bien un démon. Après je ne suis pas mage, c'est qu'une supposition."

Vu la tête qu'il avait, je pouvais difficilement dire que c'était autre chose. Mais comment témoigner de façon certaine ? Personne d'autre n'avait vu ce que j'avais vu, et je n'étais pas mage donc pas sensée savoir ce qu'il en était. Le jeune homme semblait encore empreint de doute, essayant de comprendre ce qu'il s'était passé. Et je n'étais pas à l'aise du fait que je ne pouvais rien lui apporter de plus comme preuve que mon témoignage. Il semblait croire que c'était le cristal qui m'avait exorcisé, mais vu les épreuves que j'avais du traversé je le voyais plus comme un outil que comme une fin.

"Je ne crois pas que le cristal m'ait exorcisé. Il m'a fait aller dans l'immatériel, du moins mon esprit. Là j'ai affronté des cauchemars, des épreuves du démon. Mais un esprit de la Compassion était là et il m'a aidé. Enfin je ne suis pas sure, il avait la forme d'un chat doré..."

Je souriais légèrement en repensant à ce drôle de chat qui m'avait aidé autant que je l'avais protégé du démon. Le reverrais je un jour ? Sans doute pas, car maintenant je vais éviter de mettre mes mains sur tout cristal suspect, c'est certain. Cette pensé fugace fut remplacée rapidement par une certaine exaspération. Le mage semblait me reprocher de venir ici alors que je portais potentiellement un démon en moi. Je fronçais légèrement des sourcils, prenant un ton plus dur et impatient. Ma fatigue m'enlevait le peu de patience que je pouvais avoir, et ma résistance à une critique qui me paraissait superflue et injustifiée.

"Et que vouliez-vous que je fasse ? Je ne suis pas mage, et sincèrement ça ne court pas les tunnels dans les Tréfonds. Venir ici était le meilleur choix. Je ne demande pas à rentrer sans que vous vérifiez bien entendu, ça tombe sous le bon sens. Mais ne me reprochez pas de venir là où les experts en la matière sont rassemblés."

Mes yeux perçants se posèrent sur le jeune mage, essayant de voir s'il allait me contre-dire sur ce fait. N'y a t'il rien de meiux qu'un mage pour vaincre un démon ? Certes cela pouvait mettre en danger ceux qui n'ont pas passé leur confrontation, mais je n'étais pas stupide pour les mettre en danger. Si c'était ma volonté, j'aurais de toute manière agit autrement. Je continuais de parler, défendant mon cas.

"Et si j'avais réellement voulu vous entourlouper, je ne vous en aurais pas parlé et je serais rentrée sous un autre prétexte. N'est ce pas là une preuve de bonne volonté ? Je souhaite juste que vous confirmiez ce que je pressens déjà, et si ce n'est pas le cas je vous ais autorisé à me tuer sur le champs. N'est ce pas faire preuve d'honnêteté ? "

J'attendais maintenant son jugement. Je n'essayais pas de forcer les gardes ou la porte, et s'il devait me refuser l'auscultation et bien... Je n'aurais qu'à trouver un autre mage capable en espérant survivre d'ici là. Mon corps restait faible et je luttais en chaque instant pour rester debout tout en gardant le sourire. Un autre voyage sans repos pour s'avérer être le dernier.

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