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Sam 30 Nov 2019 - 23:00

Anonymous
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Murmures et Poisons


De toutes les cités de Ferelden, Golefalois était le lieu qui plaisait le plus à Staska. Pas qu'elle en apprécie particulièrement les lieux, avec son moulin à eau, ses bicoques modestes, son chateau qui surplombait, ni même les habitants, qui étaient bien comme ceux de tout le pays. A dire vrai, c'était plus quelque chose dans l'air, qu'elle seule percevait, et les souvenirs qui y étaient associés : un reste léger d'énergie, d'une concentration magique peu atteinte en ce monde, datant de la venue des mages, s’abritant de la menace des templiers. Ou plutôt, se préparant à la riposte tout en protégeant les leurs.
La chasind se promenait au milieu des ruines, d'elle ne savait quelle civilisation avant eux, portant toujours ses vêtements qui ne dépareillaient guère avec le reste, de peau et de tissu, un capuchon rabattu sur ses cheveux qu'elle avait soigneusement nattés et maintenus sur le crâne par un simple bandeau en cuir. Toutefois, si sa tenue demeurait simple, elle s'était permise quelques extravagances, perceptibles pour l'attentif : deux pendentifs, ornés d'une pointe d’améthyste et d'une phalange gravée de glyphes, lesquels disparaissaient sous sa capeline, des bracelets cliquetants en métaux peu précieux, son sceptre d'où partaient des pendants ornés de perles en os et pierres fines, lequel avait passé à sa ceinture avec son couteau à manche zoomorphe.
C'est ainsi parée que ses talons tapaient contre les quelques pavés qui restaient ci et là, à peine à l'écart des maisons en bois. Elle remarqua sur le côté une de ces pierres gravées que l'on pouvait parfois apercevoir dans la région, à la forme grossière d'un visage barbu. Cela lui fit faire un temps d'arrêt, juste l'instant d'un battement de cœur, d'une sorte de singularité qui la fit frissonner.

... Dieux, est-ce vous que je peux mirer en cet endroit où nul ne croit ..?


Elle adressa un regard vers le ciel, sombre et clair à la fois, son murmure en sa langue noyé par le bruit de l'eau. Passé ce moment étrange, lequel fit trembler ses mains, elle se ressaisit. Elle quitta le lieu sans une autre pensée pour cette ruine d'un autre temps, rattrapée par le vacarme qui s'échappait de la taverne. La musique, le raclement des chaises, les rires gras... Celui lui tapait sur les nerfs, pour autant, elle appréciait l'odeur qui planait quand elle entrait. Le tabac, l'alcool, le bois mis à brûler, et surtout, celle de la nourriture mise à mijoter, qui cachait tout le reste. C'était cette saveur là qu'elle percevait toujours en premier lieu, qui la réconfortait davantage que tout le reste.
Sans ambages, d'une démarche sèche, elle se dirigea directement vers un coin de salle, y trouvant une table où elle s'assit. Elle n'attendit guère longtemps pour qu'une serveuse accoure auprès d'elle, de cet air ravi de celle qui espère satisfaire un nouveau client, ou peut-être, le faire boire jusqu'à ce qu'il en oubli qu'il avait eu un jour une bourse. Staska ne fit guère plus de manières, se contentant de lui demander sèchement le strict minimum : une soupe, du pain, une bière. Rien de plus.
Par la fenêtre, la lune se discernait dans les ténèbres, blanche et ronde. La nuit allait être longue, la chasind en était à la fois agacée et soulagée. L'argent avait cette mauvaise manie de lui filer bien trop vite entre les doigts...

Mar 10 Déc 2019 - 22:59

Anonymous
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Murmures et poisons





« Je persiste à dire que c’est une mauvaise idée… »

Mathias, mon… serviteur, portait une armure légère en cuir, une courte lame et un bouclier en acier. Moi, je m’étais contenter de mes habits habituelles… accoutrement noir, avec un lourd manteau de cuir noirci… la seule différence avec d’habitude était que je ne portais pas mon masque… Déjà qu’en Orlaïs c’était facilement remarquable… alors en Férelden… De plus, même si j’avais fait mon possible pour que cela reste légal, je n’avais aucune envie qu’on apprenne que je cherchais à me fournir en poison chasin…

« Depuis quand, tu contestes mes idée, Mathias ? »

Mathias… l’elfe était, officiellement, le serviteur de ma famille. En réalité, il s’agissait bien plus de mon garde du corps quand j’agissais en tant que baron… Après tout, le ‘‘faible baron de Douxfoyer’’ avait bien besoin de ça pour garantir sa sécurité…

« Je n’oserais pas, Baron. »

Bien sûr que non, il n’oserait pas… Cela faisait trop longtemps qu’il me servait, et maintenant il obéissait à chacun de mes ordres.

J’entrais dans la taverne que nous avions convenue pour le rendez-vous… il ne me fallut pas longtemps pour discerner la chasin. Malgré les vêtements simples qu’elle portait, on pouvait difficilement manquer les gris-gris qu’elle portait. Je m’assis en face de la jeune femme un léger sourire aux lèvres.

« Dame Staska, j’imagine. Enchanté, je suis Roland de Douxfoyer. Nous avions rendez-vous… »

Je m’assis en face de la jeune femme, Mathias était à quelques mètres de moi, observant Staska, prêts à agir dans le cas où la jeune mage entreprendrait une action hostile en mon encontre. Bien sûr, si je croyais que j’avais des chances de ne pas m’en sortir, je ne serais jamais venu…

Quelle était la personnalité que je m’étais donné cette nuit ? Ah oui, celle du sympathique érudit. Je détestais jouer cette personnalité… elle était bien trop marginal par rapport aux autres que je m’étais créer. Alors qu’une serveuse passait, le l’appela d’un geste de la main.


« Une bière, une pour moi, et une pour mon amie… »

Bon, cela ne devrait pas durer trop longtemps. Alors autant joué le rôle à fond…

« J’ai ramené de l’argent… qu’avez-vous pour moi, très chère ? »


Sam 14 Déc 2019 - 8:40

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Murmures et Poisons


Autour de la Chasind, les sons s’entremêlaient dans un brouhaha indescriptible. Ça causait, ça riait, ça buvait, ça chantait, ça se chamaillait… Elle percevait parfois certains sons plus distinctement, comme des bribes volées dont elle ne comprenait nullement le sens. Cela la rendait davantage mal à l’aise de sentir ces moments de vie, comme si elle en faisait partie l’espace de quelques secondes, comme une âme errante sautant de corps en corps, que d’en être étrangère, au fond de sa bulle. Ce sentiment désagréable fut coupé par l’arrivée, aussi attendue qu’impromptue de son « client », du moins, de l’érudit qui souhaitait parler affaires avec elle. Quel était son nom déjà… Roland de Douxfoyer. Avec son accent, le nom semblait prendre des allures étranges et fantastiques, comme si elle faisait les montagnes russes sur les syllabes. Elle ne se permettrait sans doute pas de suite de l’appeler par ce nom, comme par pudeur. Son regard, lui, par contre, était tout sauf prude. Elle fixait l’homme de ses yeux clairs, d’une manière qui n’engageait aucune politesse, comme si elle le disséquait des prunelles.

Il lui semblait qu’elle ne s’attendait guère à cela. Pour elle ne savait quelle raison, elle s’était attendue à trouver un homme particulièrement jeune, ou particulièrement vieux, fin ou enveloppé, voûté par l’étude. Ni l’un ni l’autre. C’était un homme entre deux âges, de corpulence « normale », si on pouvait lui trouver un adjectif, petit, mais c’était bien là sa seule particularité. Du reste, si ce n’était la barbe et l’âge, il était… Banal. Tant et si bien que cela ne l’aurait pas étonnée qu’on ne puisse se souvenir de son visage seulement après la seconde fois. Pour autant, la tenue qu’il portait, plus complexe que l’ensemble des vêtures alentours, lui conférait davantage d’allure, attestant un rang plus élevé. Pour autant qu’elle s’y connaisse là-dedans.

Elle se plaça davantage dans le fond de son siège, étirant son dos alors que l’homme s’installait. Elle n’avait toujours pas pipé mot, se contentant de croiser les jambes, plaçant les mains sur la cuisse. A la lueur des feux dansants, que cela vienne du foyer ou des bougies, sa chevelure nattée irradiait autour de son visage blanc à l’expression méfiante. Elle ne vint même pas l’empêcher de commander pour elle, quand bien même l’avait-elle fait précédemment. Ce n’est que lorsqu’il vint parler affaire qu’elle décroisa les jambes, se penchant vers lui, comme sur le ton de la confidence.
“ Ça dépend ce que vous cherchez. Vous êtes vraiment érudit ? Ou c’est juste une excuse pour vous débarrasser de votre vieille mère pour l’héritage ? Ou alors... Un collègue ou un cousin qui vous tape sur les nerfs ? „

Elle vint se replacer plus en arrière, haussant les épaules.
“ Je vous jugerai pas, ce sont vos affaires, pas les miennes. „

Tout en parlant, elle jeta un œil sur les alentours enfumés. Avec les ombres et lumières qui jouaient au milieu du ballets des corps, elle ne distinguait rien qui pourrait lui nuire, et pour autant, et c’était désagréable, elle avait la sensation qu’on l’observait.

Sans plus de cérémonies, elle extirpa de son bazar un petit rouleau noué de tissu qu’elle déroula, dévoilant des petites fioles, soigneusement rangées dans l’étui. Proches d’eux, une partie de cartes semblait mal tourner, puisqu’un joueur s’était levé pour mettre une soufflante à un autre
“ Les miens utilisent souvent des herbes, mais certains animaux peuvent être utiles. Ça dépend de l’effet recherché, si on veut hm… Que ça passe pour une maladie, qu’on veut l’administrer sans le faire boire…  „

Elle parlait désormais bien plus bas, ses doigts venant passer sur les fioles de verre soigneusement scellée par la cire. La plupart étaient remplies de liquide, mais quelques-unes contenaient de la poudre.
“ Le plus efficace, ce sont ce qu’on pourrait appeler dans votre langue « Baies de Traitrise». On les trouve en bordure des terres froides. Les oiseaux peuvent les manger, mais il suffit d’une seule baie, et l’homme tombe raide. On dit qu’elles sont traitresses, car elles ressemblent à des myrtilles… A toucher le fruit, ce n’est pas dangereux. Il faut ingérer le jus, seulement.  „

Elle tapota du doigt une fiole remplie d’une mixture violette, avant de poursuivre. Autour, l’atmosphère était électrique, si bien que le barde s’esquintait davantage la voix pour se faire entendre.
“ Sinon, pour quelque chose de plus hmf… Discret ? Il y a plusieurs choses… En votre langue hm…  « Viveracine », mélangée en quantité suffisante au… « Lotus Sanguin », peut être administrée peu à peu, jusqu’à mort de la personne. Les effets, sur les derniers jours, c’est faiblesse du corps, vertiges, crachats de sang, évanouissements, délires, fièvres… Sinon… Il y a un serpent, que l’on nomme… Hm… « Serpent Long-Sommeil ». Son venin, appliqué sur une coupure, empoisonne le sang, et fige les membres peu à peu. Ça commence par des douleurs, comme de la fatigue du corps, puis la perte de la mobilité jusqu’au sommeil total…   „

Elle s’arrêta un instant, relevant la tête vers son interlocuteur, comme pour chercher son approbation, ou bien, s’il souhaitait quelque chose de plus spécifique encore… A moins qu’il n’ai entendu avec tout ce vacarme…

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