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Mar 24 Mar 2020 - 17:59

Cullen Rutherford
Cullen Rutherford

– Inquisition –

Messages : 286

Rage, enrage contre la Lumière qui se meurt


Silence.
Un silence doux. Un silence réel. Un silence inespéré. Après le chaos de la chute de Darse, Cullen ne pensait pas atteindre ce silence avant longtemps. Il avait l’expérience des désastres. Longtemps après l’incident au cercle de Kinloch, les cris de ceux qui l’avait torturé remplissait ses rêves. Des cris qui s’étaient mués en murmures insidieux suite à l’érosion des années. Mais il n’avait jamais oublié. Il n’avait jamais eu une paix aussi complète.

Le pire était peut-être Kirkwall. Ce n’étaient pas autant les voix des mages qu’il avait torturé indirectement qui le hantait, mais les hurlements de terreur des citoyens qu’il avait juré de protéger. Ses actions avaient été pleine de sens, il en avait accepté entièrement les responsabilités. Alors, lorsque la Mort a frappé, ses oreilles avaient été grandes ouvertes. Son corps avait été remplis des accusations de ceux qu’il n’avait pas pu sauver, et il avait appris à vivre avec.

Et maintenant, Darse. Une cause entièrement différente mais avec exactement les mêmes conséquences de son échec. La mort. La destruction. Pire encore : La promesse d’une nouvelle menace qui venait de se déchaîner sur le monde. Et pourtant…

Le silence l’entourait. Pourquoi ? Son expérience était empirique. Basée sur des faits réels. Le Commandant avait assez souffert pour savoir que la douleur ne s’éteignait jamais comme ça. Jamais. Ce qui le choquait plus était qu’il était plus terrifié par l’absence de douleur qu’il devrait l’être par la douleur elle-même. Il avait écouté les paroles de Lynne, et il savait qu’elles ne lui avaient pas autant fait d’effet que ça. Beaucoup de gens parlaient sans rien vouloir dire, énonçait des platitudes sans rien pouvoir faire. C’était la vie. Cullen lui-même savait qu’il ne pouvait rien faire contre ce monde froid et dur. Et pourtant…

Pourtant. Malgré ce savoir, c’était comme si… Comme si les paroles de Lynne l’avaient vraiment touché. Comme si elles avaient libéré un poids horrible, non pas attaché à son esprit par des chaînes mais un poids qu’il tenait lui-même volontairement. Elle n’était pas la femme la plus intelligente, ni la femme la plus éloquente, ni la plus empathique. Et pourtant… Elle avait réussi où beaucoup avait échoué. Elle avait réchauffé le cœur meurtri d’un certain commandant avec le doux vent de l’espoir. Darse était sa faute. Mais il n’avait rien pu n’y faire.

Ce silence était terrifiant. Son monde, celui qu’il connaissait et qu’il avait bâti depuis qu’il était devenu adulte, venait de s’écrouler. Mais en regardant en arrière… Ce monde était la pire chose qui lui était arrivé. Certes, il y avait quelques marques qu’il regrettait et qu’il chérirait toujours dans sa mémoire. Cette fille qu’il avait aimé pendant son entraînement de Templier. Cette mage qui était morte pendant sa Confrontation. Ses nuits passées à lire le Cantique. Mais ce monde, avec ses traumas et ses peines l’avait habitué à souffrir.

Sans le savoir, Lynne avait commencé à couper le cordon que Cullen gardait à son ancienne vie. Et malgré le froid, malgré la neige, malgré le vent, malgré la peine, malgré les morts, malgré le Destin sombre qui les attendait… Il ressentait une chaleur extrêmement douce. Cette chaleur percolait à travers l’armure de son cœur et l’acier qui recouvrait son corps. Cette chaleur provenait de la seule chose qui lui avait fait ressentir de l’espoir depuis une bonne vingtaine d’année. Alors, réagissant de la seule manière qu’il pouvait…

Cullen s’ouvrit complètement à l’étreinte. Incroyablement, il relâcha toute tension dans son corps. Il oublia le fait qu’il pouvait faire mal à Lynne avec son armure. Il oublia le fait que des personnes pouvait le regarder. Il oublia le fait qu’il était gelé, qu’il avait peur du futur et des décisions qu’il aurait à prendre.

Il oublia tout, et posa sa tête sur l’épaule de Lynne, calme et posé. Sa respiration s’était calmé, et au lieu de ressentir dans ses narines l’odeur du Lyrium raffiné… Une douce odeur de lavande, un reliquat de parfum sous la sueur, envahit ses narines.

Et il s’abandonna au Silence.



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