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Dim 15 Déc 2019 - 0:09

Patricia Mulligan
Patricia Mulligan

 

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Monsieur est Servis


“Artisanat nain ! Demandez le premier choix !„


Cette simple phrase avait été prononcée sur le marché de Dénérim en Férelden, avec l'éloquence de n'importe aboyeur cherchant à vendre sa camelote. Elle n'aurait pu être qu'une parmi les milliers que l'on pouvait entendre durant sa vie, mais contrairement à bien d'autre, elle n'avait pas été lancée par simple besoin d'appâter le chaland. Le marchand avait parfaitement décrit se que son étalage présentait.Patricia Mulligan avait tout d'abord détesté Dénérim. Cette ville se prétendant être une capitale était à l'exacte image des Féreldiens : boueuse, sale, rustre, pestilente et semblant s'effondrer sur elle même. La demoiselle avait maudit cordialement le jour où son père l'y avait envoyé affaire. Elle avait même deviné que son paternel comptait surtout la faire sortir un peu, tout en lui inculquant ce qu'était vivre dans un autre monde. Mais faisant contre mauvaise-fortune, bon cœur, Patricia avait rapidement découvert le charme si particulier et authentique de l'Auberge du Noble Chenu. Après quelques parties de carte endiablées, quelques pintes descendues et un goujat remis à sa place, la jouvencelle découvrit ensuite des produits étranges présentés au marché non loin. Ce fut ainsi qu'elle rencontra pour la première fois un authentique nain, affable et peu avare de discussion.

Plus qu'un représentant d'Orzammar, Patricia pu découvrir une fraction de ce qu'était la culture naine. Et curieusement, la demoiselle se prit de fascination pour leur société et la qualité de leur création. À peine de retour à Val-Royaux, la jeune Mulligan se décida d'en apprendre davantage les habitants des profondeurs. Par chance, un des musées de la cité semblait abriter quelques artefacts susceptibles de l'intéresser.

D'une part soulagée de retrouver le climat plus doux d'Orlaïs, les bienfaits de la civilisation et les odeurs plus familières qu'elle connaissait bien, la demoiselle n'avait pas pris le temps de se changer, ni même de retrouver ses petites habitudes. Non pas qu'elle fut impulsive, mais qu'une fois qu'elle avait une idée en tête, peu de chose ne pouvaient la faire bifurquer de son objectif. Les armes naines et pièces d'orfèvreries avaient instantanément captées son intention. Comment des êtres aussi petits et épais, les mains semblables à des battoirs, pouvaient ainsi faire du métal un art aussi... particulier ? Les épées et dagues dweomers étaient certes loin des fines lames orlésiennes, mais la beauté forte de leurs traits, leur équilibre impeccable, leur solidité sans jamais que l'esthétique ne soit sacrifié, étaient fascinants. Patricia était loin d'être connaisseuse en armurerie, encore moins en forge, mais elle avait pu reconnaître un artisanat qui lui parlait. Si jamais elle pouvait contempler plus longtemps et régulièrement les œuvres des nains, apprendre à mieux les connaître, peut-être trouverait-elle cette beauté qui l'avait émerveillé alors qu'elle pataugeait dans boue féréldienne...

Patricia y repensait alors qu'elle parcourait les couloirs du musée où d’innombrables armes et armures trônaient. Le fait qu'elle n'avait guère d'amour pour la guerre ne signifiait pas pour autant qu'elle en méprisait les outils ; loin de là. La demoiselle avait appris à respecter l'œuvre comme une pièce d'art plus qu'un simple objet. Un objet pour elle ne se devait pas d'être fonctionnel : il devait être à l'image du talent de son créateur. De la même manière qu'elle dédaignait ceux qui n'avaient aucun goût, elle considérait qu'une création était digne d'exister que si elle transcendait sa fonction première.

Ce fut pourquoi la jeune Mulligan éprouvait pour les esprits purement pratique une forme de condescendance. À ce compte là, autant juste manger pour se nourrir, dormir dans de la paille et n'être réduit qu'à exister pour retourner au créateur. Les Orlésiens l'avaient bien compris : l'art de vivre rendait l’existence plus précieuse. Patricia recherchait cet art là où elle allait, tant dans les jeux que les duels à l'épée. Les nains avaient semblé être ceux qui s'était le plus rapproché de l'Empire d'Orlaïs via leur jeu politique, la qualité de leur travail et la valeur d'un combat dans la Lice... Mais la vérité fut que c'était Orlaïs qui s'était rapproché de la culture naine : les représentants des profondeurs ayant fait resplendir leur civilisation avant même que Tevinter ne domine Thédas. Patricia y repensait alors qu'elle contemplait une splendide épée naine présentée devant elle. Son sourire masquant son énervement s'était estompé quelques secondes ; quelques secondes de faiblesse lorsque ce qu'on admirait nous rappelait à notre réelle condition.

Au moins, Patricia n'était pas une naine. Mais pour une des rares fois dans sa vie, elle se sentait toute petite.

Dim 15 Déc 2019 - 1:58

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Monsieur est Servis

Par pure cruauté peut-être, Servis allongea le pas, écoutant avec délice le martèlement des bottes de son poursuivant. Brusquement, le mage pivota, se laissant véritablement glisser sur le marbre du long couloir. Il s'engouffra alors dans une salle sombre, où était reproduite de manière assez convaincante une architecture naine. En baissant la tête pour passer sous une colonnade trop basse, il lança :
“Vous pouvez me croire, je sais de quoi je parle !„

Dans son dos, le nain ne lui répondit pas, trop occupé à tenter de ne pas trop se faire trop distancer. Une sorte d'urgence animait leurs pas à tous les deux, et si Servis parvenait sans peine à contrôler sa respiration, il n'en allait pas de même pour ce pauvre conservateur de musée. Mètres après mètres, sa respiration se faisait de plus en plus bruyante, sifflante même. Mais le mage ne ralentit pas le pas, au contraire même, il usa de toute l'amplitude dont ses longues jambes étaient capables.
“Vraiment. Je croyais votre établissement sérieux. Il a pourtant été cité dans les textes de bon nombres de mes collègues.„

Ils arrivaient au bout de cette salle d'exposition, au bout de cette infime portion reconstituée des tréfonds. En passant un nouveau seuil, Servis pénétra en plein cœur de la collection de ce musée, en longea de nombreuses vitrines gorgées d'objets rares ou communs, anciens ou contemporains, ayant tous comme unique point commun leur origine naine. Il se retourna enfin, peut-être pour la première fois depuis qu'il avait délogé ce pauvre conservateur de derrière son bureau. Le nain, particulièrement ventripotent, titubait sur ses petites jambes, le front couvert de sueur. Il attendit qu'il parvienne péniblement jusqu'à son niveau, le toisa du haut de ses deux mètres, et repartit de plus belle, allongeant encore et toujours ses longues jambes. Il s'enfonça plus en avant dans les rayonnages, tournant et retournant au grès des étroits couloirs formé par les étagères de présentation. Il passa les assiettes, les chaises et autres objets du quotidien sans même leur porter un regard. Il fila devant les tapisseries, les tissus et autres draperies. Il ne ralentit qu'au moment où apparurent les premières armes, les premières armures.

À cette heure-ci de la journée, seule une poignée de visiteurs arpentaient encore les salles du musée Du Savoir Faire Nain de Val Royeaux. Une grande partie de la population de la ville devait déjà se presser aux terrasses de ses tavernes, ou sur les marches de ses théâtres. Quelques autres devaient se promener mollement dans les parcs disséminés çà et là dans les hauteurs de la cité. Ils étaient peu, ceux qui comme lui s'intéressaient encore à l'Histoire. Peu à comprendre à quel point le passé pouvait être primordial lorsqu'il s'agissait de se construire un avenir. Lui ne savait vivre sans. Sa curiosité tout entière était tournée vers le passé. Et tant pis si les autres ne devaient pas partager son amour pour la Poussière. Il avait déjà observé toutes les pièces présentées entre les murs de ce musée. Voilà trois heures qu'il en avait franchies les portes pour la première fois. En vacances, le mage Tévintide n'avait rien de mieux à faire pour occuper sa journée.

Enfin, pour le plus grand plaisir du conservateur, Servis se stoppa devant une vitrine bien précise. Là il désigna du doigt un poignard accroché en hauteur.
“L'étiquette est fausse.„

Asséna Servis, tout en baissant un regard consterné en direction du nain roux, qui levait sur lui ses yeux porcins. Dans le silence de cette salle d'exposition, l'accent exotique de Servis résonnait avec puissance. Son intervention troublait fortement la quiétude du lieu, mais elle ne pouvait pas lui être plus indifférente. Pour toute réponse, le mage n'obtint dans un premier temps qu'un lourd silence, qui s'étiola autour d'eux. Hésitant, il se frotta le lobe de son oreille gauche.
“Vous... Vous souhaitez peut-être que je vous porte pour que vous puissiez le constater de vos yeux ?„

Servis avait de la force, pourtant il n'était pas certain d'être capable de soulever, seul, ce nain si épais. De plus, il craignait que l'effort ne puisse froisser les vêtements qu'il avait pris soin de passer à son réveil ce matin-là. Des vêtements au summum de la mode Vint' du moment, tout en fil d'or et en chaînettes, faisant merveilleusement ressortir le hâle de sa peau, le bleu de ses yeux ainsi que le brun sombre de ses cheveux. Le conservateur sembla hésiter, regardant d'un côté puis de l'autre de ce couloir sombre, avant de finalement répondre, les dents serrées :
“Allez-y, mais faites vite !„

En soupirant, Servis plia les genoux et entoura la taille du nain de ses deux bras. Il soupira encore et força jusqu'à ce qu'il parvienne à le décoller du sol, et à le soulever suffisamment pour lui permettre de se relever. Il sentait les vertèbres de son dos se compresser, et ses muscles commencer à trembler. Il ne pourrait plus tenir ainsi très longtemps.

Sam 28 Déc 2019 - 17:22

Patricia Mulligan
Patricia Mulligan

 

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“Il y a bien une chose que je n'ai jamais compris, avec les musées... „

Alors qu'elle arpentait avec nonchalance les couloirs de l'orgueilleuse bâtisse de pierre, la demoiselle parcourait de ses yeux noisettes trésors et vieilleries qui s'y présentaient. Elle avait laissé tomber depuis un bon moment son sourire inutile devant les quelques déceptions qui s'offraient. Loin de recéler les merveilles promises, ce monde était bien vide en comparaison à tout ce que l'étalage d'un marchand nain pouvait proposer. Non pas que les quelques pièces présentes ne soient dignes d'intérêt, mais la jeune Mulligan ne s'intéressait absolument pas à tout ce que la culture naine donnait ici-même.
“... c'est bien le mal qu'ils se donnent à ne pas mettre en valeur ce qu'ils contiennent. „

Ce musée était sans réelle prétention, choses assez effarante en une terre comme celle d'Orlaïs, mais cela se ressentait quand à la qualité de son contenu ; superficiel. Quelques armes et objets avaient attiré son regard, mais cela n'avait duré qu'un temps. Le reste présentait des textes et des écriteaux. Et bien qu'éduquée, Patricia était une très, très mauvaise lectrice ; lire l'ennuyait et les châteaux de livre empilé ne l'amusait plus beaucoup. Alors ne parlons pas d'interminable écrits qui présentaient des reliques du présent dans des termes plus doctes et pompeux qu'un précepteur échappé de la retraite. Non décidément, les musées n'étaient définitivement pas son fort. Même si quelques pièces avaient attiré son attention, la demoiselle avait déjà envi de faire demi-tour.

Mais détestant perdre tant son temps qu'une partie de cache-cache, l'orgueilleuse Patricia s'acharnait à chercher quelque-chose qui valait le détour. Surtout que sa maison, sa baignoire et sa table de jeu lui manquaient de plus en plus ! Son instinct lui soufflait que si elle abandonnait maintenant, elle raterait à coup sûr le plus intéressant ; s'était toujours comme ça...

Et au détour d'un couloir, attiré par des bruits saugrenus, la demoiselle aperçu une bien étrange pièce qui aurait eu davantage sa place dans un spectacle de rue qu'un honnête musée poussiéreux.


“Messieurs ? Avez-vous besoin d'aide ? „


Quel étrange vision que de voir un homme porter un nain comme un enfant... Cela était presque drôle si ce n'était pas plus qu'étrange. Plissant les yeux pour observer plus attentivement d'improbable duo, Patricia articula de sa voix enjôleuse :


“Loin de moi l'outrecuidance de me mêler d'affaires qui ne me regardent guère... mais monter sur une chaise ou un quelconque escabeau ne serait-il pas plus pratique ?„


L'homme à l'accoutrement inhabituel, surement un étranger, avait bien de la force pour soulever au dessus du sol un représentant du petit peuple aussi épais qu'un tonneau. Mais pas besoin d'être fine psychologue et observatrice pour voir qu'il peinait dans sa tâche. Malgré elle, Patricia se mit à parier mentalement combien de seconde il tiendrait. Peut-être dix ? Non, plutôt quinze. Ah ! Les hommes, toujours à vouloir faire étalage de leur virilité même s'il n'y avait pas de jouvencelle à impressionner... Il allait sûrement redoubler d'effort à la vue de Patricia ; ne serait-ce pour ne pas perdre la face devant une demoiselle qui l'observait.

Dim 29 Déc 2019 - 19:31

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Monsieur est Servis

À la demande implicite du nain, Servis serra les dents et raffermit sa prise. Il poussa l'énorme conservateur plus haut, jusqu'à ce qu'enfin la ligne de mire de celui-ci finisse par atteindre le bon objet, et son étiquette contrefaite. Le nain se gratta son imposante barbe rousse du pouce, avant de se stabiliser en appliquant ses deux mains contre la vitrine.
“Vous voyez ?„

Demanda Servis, à bout de souffle. Le nain soupira, mécontent, et secoua la tête. Le mage l'entendit alors grommeler quelques mots offensant, et voulut s’enquérir quant à leur sens quand une jeune femme apparue au détour de l'étagère d'exposition s'exprima, arrachant un sursaut à Servis, au point d'en décoller le nain de sa vitrine. Déstabilisé, le mage perdit son accroche sur le manteau du conservateur, et faillit lâcher, ne le rattrapant qu'au dernier moment. Une main dans son dos, l'autre passant autour de sa taille, Servis retenait ce gros nain comme il aurait tenu tendrement une aimée courtisée pendant des semaines. Dans cette brusque intimité, il plongea son regard bleu dans les petits yeux sombres du nain, et lui dit, presque tendrement :
“Je vais vous lâcher à présent.„

Et, comme il l'avait annoncé, Servis retira brusquement ses mains, laissant le nain s'avachir à moitié contre lui, avant qu'il ne reprenne finalement son équilibre en lâchant toute une belle série de grognements. Le mage se retourna alors vers la jeune femme, l'apparition, une visiteuse comme lui a en juger par ses vêtements de voyages et par son air désabusé. Elle semblait jeune, une qualité que le mage savait apprécier chez les amateurs d'histoire. Et aisée, au vu de la manière dont elle s'était exprimée. Qualité qu'il aimait encore plus que la précédente chez les autres.
“'Vais chercher une chaise.„

Grommela le conservateur, empourpré par la gêne sous son épaisse barbe, avant de s'éloigner lentement en direction de son bureau, toujours fatigué par sa marche forcée précédente. Le mage le regarda s'éloigner calmement.
“Une étiquette comporte une coquille. „

Expliqua finalement Servis à la jeune femme avant de se retourner vers elle et de lui sourire amicalement.
“Et en réalité, elle est loin d'être la seule. J'ai l'intention de les signaler, une après l'autre.  Je me demande combien d'allez-retour je peux faire faire à ce pauvre nain avant qu'il ne me mette à la porte de ce pitoyable musée.„

Servis afficha alors un sourire narquois sur ses lèvres épaisses. Il remit de l'ordre dans sa tenue, centrant de nouveau sa veste sur son torse et lissant les jambes de son pantalon, là où les pieds du nain avaient pris appui. Tourmenter ce conservateur peu professionnel l'amusait au plus haut point, et puisqu'il était en vacances, il avait du temps à revendre. Trop de temps. Après tout, tourmenter du personnel incompétent était son quotidien en tant qu'administrateur à la Porte du Ponant. Et Servis était doué pour cela. Le nain avait finalement disparu à l'autre bout de la salle d'exposition. Il secoua tristement la tête.
“Je ne suis même pas certain qu'il revienne un jour. Peut-être s'est-il simplement réinstallé derrière son bureau, comme si de rien n'était. Mais je m'excuse, peut-être que vous appréciez ce musée. Je dois bien admettre qu'il recèle de quelques pièces d'intérêt.„

Pour appuyer ses dires, il fit voguer quelques instants ses yeux bleus sur les vitrines austères de cette partie-là du musée, avant d'arrêter de nouveau son regard sur la jeune visiteuse Orlésienne.

Sam 18 Jan 2020 - 23:19

Patricia Mulligan
Patricia Mulligan

 

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Certaines choses étaient rares en ce monde, certaines plus que d'autres. Mais quoi de plus rare qu'un ensemble et enchaînement qu'on ne voyait guère en ce monde. Si les yeux, les oreilles et l'esprit de la jouvencelle ne la trompaient pas, la scène qui se déroulait ne devait pas vraiment  se produire tous les jours. Mais dans le cas contraire, il serait triste pour le musée de voir régulièrement une déconfiture paradoxalement fort cocasse.

Le conservateur de cet établissement était donc un nain ; pourtant plutôt peu nombreux à vivre à la surface, si Patricia avait bonne mémoire. Le nain rencontré à Dénérim avait été plutôt clair : ses semblables vivant hors d'Orzammar et de Kal-Sharok étaient considérés par leurs semblables comme des parias. Logique qu'il ait pu accéder à un poste aussi important puisque plus expert en la matière qu'un Orlésien, mais peu probable si on compte des autres facteurs possibles.

Ce-dit conservateur aurait donc fait une erreur d'étiquetage... Ou plutôt pas qu'une seule. Cela était rare, mais probable. Après tout, même un expert pouvait se tromper, surtout au vu du nombre de pièces présentes. Patricia était peut-être minutieuse dans ses activités, elle était la première à admettre qu'elle n'était pas exempte de sans-faute ; bien que sa fierté l'empêchait de le dire tout haut. Ce qui était tout de même peu banal, s'était d'assister en direct à la notification d'une coquille. Heureusement que les deux spectateurs n'étaient pas malveillants : un vil pinailleur comme il en grouillait à Orlaïs ne se serait plus senti de joie que de se servir de cette petite bavure contre le conservateur.

Et pour en ajouter une couche, l'homme aillant notifié l'erreur s'était diligemment proposé d'aider le conservateur à voir par ses propres yeux. "L'accolade" était tout sauf amicale, mais le geste pour l'aider à s'élever semblait bienveillant et surtout... désintéressé en quelque-sorte. Qui oserait se mettre dans une position aussi ridicule pour un observateur profane ? Voilà qui était incongru en ce pays où on n'obtenait rien sans rien. Si quiconque aurait vu Patricia essayer de soulever un nain (on ne sait jamais, le destin pouvant être très taquin), elle en serait morte de honte... Et quel plaisir pouvait-on avoir à soulever un nain de toute façon ?

Bref, la demoiselle se retint de pouffer devant la scène et se contenta de regarder avec son air habituel. Mais un bon observateur décèlerait la lueur amusée qui brillait dans son regard. Le visage pouvait mentir, les yeux jamais.
“Mes hommages, j'ignorais que vous étiez le conservateur de ce musée.„[/i]

Il était plus qu'évident de la gène du nain, qui pourtant se contenta de faire ce qu'il y avait de plus professionnel sans se laisser réellement démonter. Garder la tête haute, même si on était petit, dans une situation un poil humiliante, était admirable. Au moins, pas de joute verbale pour garder la face, du temps gagné et une étiquette plus vite corrigée. Le monde méritait parfois d'être plus simple. L'homme mystérieux semblait avoir surtout un malin plaisir à signaler chaque mauvaise appellation pendant un moment. Peut-être était-il un employé des lieux ? Se vengeait-il du nain ? Surement un petit jeu auquel il devait sûrement s'y adonner même hors muséum. Et Patricia le comprendrait en un sens : elle adorait les jeux...
“Je ne vais pas mettre en doute vos compétences et votre savoir sur les défenseurs des Tréfonds, très cher. C'est un grand service que vous donnez là, c'est même très généreux de votre part.„[/i]

Elle lui adressa un sourire légèrement ironique :
“J'imagine que vous avez bien assez d'énergie et de force pour aider ce brave conservateur dans cette entreprise... Surtout de la force dans les bras. Ce serait peut-être pour cela que votre ami préférerait rester à son bureau et vous laisser vous occuper du reste, au vu de votre motivation.„

Puis, plus sérieusement :
“Il est peu commun de croiser un érudit qui arrive à courir et soulever des charges considérables. J'imagine qu'à l'instar du maître des lieux, vous n'êtes pas n'importe qui ? Il m'est agréable de voir que cette bâtisse ne comporte pas seulement des expositions intéressantes.„


Lun 20 Jan 2020 - 16:26

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Monsieur est Servis

La jeune curieuse s'exprimait bien, avec aisance même, dévoilant ainsi sa haute extraction à peine ternie par sa tenue de voyage. Lorsqu'elle évoqua, un léger sourire ironique aux lèvres, la force physique détenue par le mage, celui-ci appliqua ses doigts sur son bras, et gonfla son biceps. En pivotant son poignet, il fit rouler son muscle sous sa peau. Mais son geste, ironique lui aussi, s'avéra inutile : au travers de sa tenue : aucun muscle n'était visible. Servis avait été doté à la naissance d'une carrure impressionnante, et d'épaules larges. Mais il n'avait jamais cherché à la développer, ni à nourrir ses muscles. Son corps était sain, et sa puissance suffisante pour soulever son lourd bâton de mage, et pour creuser et survivre dans le désert. Et visiblement, suffisante pour soulever un gros nain. Cette information-là était nouvelle.
“Si j'ai l'air de déborder d'énergie, c'est certainement parce que je suis en vacances ! Les premières depuis...„

Il faillit alors évoquer son entraînement au sein du cercle de Minrathie, mais se ravisa. Peut-être valait-il mieux ne pas révéler son don pour la magie : en Orlais comme ailleurs les mages étaient plus souvent craints qu’accueillis à bras ouverts.
“Depuis la fin de ma formation. Mais je ne travaille pas ici, ce n'est pas à moi de changer ces étiquettes. D'ailleurs j'en serais même incapable, même si je le voulais : je ne possède pas les clés des vitrines.„

Son regard se fixa sur une parure décorative composée de fils de soie, d'or et de pierres précieuses. Ses pensées galopèrent, s'emballèrent. S'il avait eu un double des clés de cette vitrine, cette si belle parure aurait sans aucun doute terminé dans sa poche. Exposée telle qu'elle l'était, sur une étagère trop haute dans cette lumière trop terne, elle n'aurait manqué à personne. Peut-être pouvait-il espérer convaincre le conservateur, lui faire croire à un faux ? Servis secoua la tête, s'arrachant à ses mauvaises pensées.

Mais avant qu'il n'ait pu remercier la jeune femme pour ses beaux compliments, et plus généralement pour son intérêt, un horrible bruit métallique retenti depuis l'autre bout du couloir. Le raclement ne cessa pas, jusqu'à ce que le nain ne refasse surface, traînant sans aucun tact derrière lui un petit escabeau de métal. Arrivé à leur hauteur, il se racla la gorge et Servis s'écarta de quelques pas, assez pour lui permettre de passer. Bourru, le nain hissé sur la pointe de ses pieds lui tendit sous le nez une étiquette modifiée. Servis la valida silencieusement d'un geste de tête entendu.
“J'vais changer ça! Si vous voulez bien me faire un peu d'place.„

En attrapant délicatement la jeune femme par le bras, Servis l'entraîna vers une autre vitrine, laissant derrière lui toute parure tentatrice et nain courroucé.
“Et bien, décidément, j'aurais mieux fait de me taire. J'aurais pourtant parié qu'il ne reviendrait pas. Je dois à ce nain une certaine forme de compensation. Je vais le laisser tranquille, du moins pour aujourd'hui. Demain, je glisserais sur son bureau une liste de toutes les coquilles de ce médiocre musée. „

Déçu, le mage secoua une nouvelle fois la tête :
“Quel dommage ! Depuis que je suis arrivé à Val Royeaux, je sens ma chance décliner. Peut-être devrais-je renoncer à l'idée même de jouer aux cartes ce soir !„

Il observa le nain fourrager sans aucune grâce dans la vitrine attenante, puis soupira, reportant enfin son attention sur la jeune femme.
“Mais permettez-moi de me présenter : je me nomme Crassius, et si je ne puis me targuer d'être en expert en histoire naine, je suis néanmoins un passionné de l'ancien temps ! Est-ce aussi votre cas ?„


Jeu 2 Juil 2020 - 22:37

Patricia Mulligan
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Patricia fronça légèrement le sourcils en écoutant les paroles de son vis-à-vis, un geste imperceptible sauf pour un physionomiste. La jouvencelle trahissait un certain étonnement quant aux paroles de l'énigmatique personnage lui faisant face. Mais le montrer équivalait pour elle à lui donner un... avantage. En effet, dans une société où le paraître était primordiale, autant soigner l'emballage pour qu'il fasse honneur au fond ; en évitant de le trahir.

À moins qu'il ne soit un énième bonimenteur comme il en grouillait à Val-Royaux, cet homme était visiblement une sorte de connaisseur vu son bagou et son aisance. Ou alors il était aussi culotté qu'il n'y paraissait. Dans tous les cas, ce genre de personne pouvait surprendre. Comme une armure, le paraître était une excellente protection si elle était façonnée avec soin, si elle privilégiait tant la qualité que l'esthétique.

Mais comme toute armure, les apparences pouvaient révéler des failles...
“Une formation dites-vous ? Quel genre de... formation ? Dois-je conclure que vous êtes archéologue en dilettante ? Ou quelque-chose du genre ?„

Patricia avait tout de suite repéré la légère hésitation dans sa première tirade. Elle aurait pu croire à un effet de style, pour donner une ponctuation particulière à ses propos. Mais son instinct lui disait que cet homme cachait quelque-chose : Après tout, ceux qui parlaient le plus étaient ceux qui avait le moins à dire ; or cet homme n'avait que peu parlé de lui. Un coup à jouer, un pari fait. La demoiselle avait avancé sa première carte. Tout en acceptant le geste galant, preuve d'une éducation qui différenciait son interlocuteur du rufian qui pouvait se cacher derrière des mots. Après tout, les paroles n'étaient rien sans les actes.
“Vous êtes bien aimable. Peut-être êtes-vous... une sorte de guide ?„

Tout en écoutant les paroles qui semblaient quelque-peu meubler, ses yeux brillèrent lorsque la phrase “jouer aux cartes ce soir„ se fit entendre. La suite permis à cet énigmatique personne de se révéler juste assez pour finir d'attiser son attetion :
“Crassius... un nom qui semble venir de Tevinter. Vous êtes décidément plein de surprise !„

Malgré elle, Patricia serra son bras autour de celui du galant :
“Et à vous écouter, je devine que vous êtes joueur... „

La voix était posée, mélodieuse comme à son habitude, mais une intonation particulière y était présente.
“Je ne connais que trop peu les nains, mais j'ai découvert qu'ils étaient amateurs de jeux de carte tout comme... moi. Vous savez, rien de tel que de prendre un verre en bonne compagnie. Que diriez-vous de me parler un peu plus en détail de vous, de ce que vous connaissez des habitants des profondeurs ? Nous pourrions en profiter pour vérifier si votre chance est bel et bien sur le déclin, ou si elle s'équilibrera. Après tout, je connais des jeux où la stratégie va de paire avec la chance. Êtes-vous fin stratège ? Ou êtes-vous du genre à aimer laisser le hasard pimenter le destin ?„


Lun 6 Juil 2020 - 9:20

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Monsieur est Servis

Le nain referma la vitrine vivement, en repoussant sa porte avec ce qui semblait-être une trace d'énervement. La vitre vibra et sonna un instant avant que certains des objets y étant exposés ne commencent à chuter de leurs présentoirs. Servis grimaça malgré lui lorsque, attiré par le bruit, il vit la parure qui l'avait tant attiré plus tôt choir sans aucune grâce jusqu'au sol. Le nain ne jura pas, il se contenta d'observer son oeuvre, l'escabeau de métal toujours en main. Il soupira, rouvrit lentement la vitrine, et se remit au travail.

Véritablement distrait, Servis ne songea pas un instant à répondre aux dernières interrogations de la jeune femme. Si elle ne cachait pas sa curiosité polie vis-à-vis du mage, elle se montrait en revanche farouchement prudente, ne dévoilant pas la moindre information en retour. Le Tévintide, qui par nature voyait les mots couler aisément hors de ses lèvres, ne remarqua son attitude que tardivement. Enfin, lorsqu'il se présenta, elle sembla baisser la garde un instant.
“Est-il si rare de rencontrer mes concitoyens ici ? Val Royaux est pourtant une destination touristique particulièrement populaire par chez nous, bien qu'assez hors de prix pour certains.„

Il sourit lorsqu'elle pressa son bras autour du sien, répondant enfin à sa conversation badine. Une note s'ajouta à sa voix déjà mélodieuse lorsqu'elle rebondit à sa remarque concernant les jeux. Puis, d'elle-même, elle s'anima, elle proposant même d'aller prendre un verre ailleurs, où ils pourraient tâter des cartes.
“Votre proposition est des plus tentantes, et si vous connaissez un lieu idéal pour nous adonner à ce genre d'activités, je vous y suivrais avec plaisir. Il me plairait de plus d'en apprendre plus sur vous. J'apprécie les gens qui développent un intérêt pour les autres cultures. En ce qui concerne les jeux, plus que stratège, j'aime laisser mon destin guider mon chemin. En revanche, je sais par nature reconnaître et profiter d'une bonne occasion. Je devine en revanche chez vous des stratagèmes plus poussés, qu'il me tarde de découvrir.„

Son regard dériva une nouvelle fois sur le nain en plein travail. Ses petits doigts courtauds se tendaient pour tenter de redresser un décor légèrement de travers, mais sans pour autant parvenir à y accéder. Quel dommage qu'un tel lieu ne possède point d'escabeau suffisant pour permettre au petit peuple d'atteindre le haut des vitrines ! Servis se libéra doucement de l'embrasse de la jeune femme et rejoint en deux longues enjambées le pauvre travailleur. Il redressa du bout du doigt l'objet du délit, et adressa un sourire d'encouragement au conservateur.
“Je vous souhaite une bien belle journée, et courage !„

Finit-il par lui dire, avant de s'en retourner vers la jeune femme, lui proposant de nouveau son bras :
“Si cela vous convient, je vous suis !„


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