For What Shines in Red (PV Servis)

Je fus à la fois soulagée et excédée de voir qu'à peine Servis l'avait interpellé que Macrinus se montrait enfin. S'il n'avait fallu que cela... Cependant, une fois sa tête de rat sortie par l'embrasure de la fenêtre, il semblait douter de son patron. Il acceptait de se montrer, mais pas de le laisser rentrer. Servis se tourna vers nous, comme s'il cherchait de l'appui ou un semblant de réconfort. Mais c'est les bras croisés et la mine toujours aussi fermée qu'il put voir.

La suite était encore plus comique, quand après de nouveaux parlé Macrinus se décida enfin à accepter de rencontrer Servis. Je pourrais un léger soupire de soulagement, voyant là un premier pas vers la délivrance. Mais les choses ne se passèrent pas comme prévu. Servis s'approcha de la porte, tenta de l'ouvrir mais sans succès. Il tenta d'approcher les mur pour escalader, mais les multiples glyphes de défense compliquaient la tâche. Servis sorti une fiole et sembla vouloir effacer les contours, mais l'effet inverse se produisit. Le tout explosa en le projetant en arrière. Je poussais un nouveau soupire, me massant un instant les tempes.

"Argh... C'est un cauchemar... Halda, vous pensez pouvoir faire un escalier ?"

Je regardais Halda, qui semblait comprendre où je voulais en venir.

"C'est comme si c'était fait."

elle s'approcha du moulin, dégainant son bâton. Nous n'avions pas essayé cette méthode par le passé car Macrinus nous jetait des sorts pour noue empêcher de monter. Mais comme Servis était là à présent, nous pouvions maintenant espérer que les choses se passent plus pacifiquement. Halda avait dégainé son bâton, se connecta à l'immatériel pour ensuite utilise la neige autour afin de construire un escalier en glace. Ou plutôt des piliers qui montaient petit à petit, se rapprochant du mur. Certains déclenchèrent les glyphes qui explosèrent, mais à peine les colonnes de glace s'effondraient qu'Halda les reconstruisait. Je vis la tête de Macrinus à la fenêtre, et en profita pour l'interpeller.

"Macrinus, nous montons pour discuter. Servis, passez devant. Wallace, vous venez aussi."

Etant donné qu'il avait une certaine estime pour Servis, il fallait espérer qu'il n'allait pas lui lancer une boule de feu alors qu'il grimpait les escaliers de glace. Et dès que Wallace serait assez proche, il pourra alors inhiber son lien avec l'immatériel et l'empêcher de nuire. Là enfin, nous pourrons nous occuper de son cas.

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Usant à contre cœur la manche de sa veste pour essuyer la neige fondue qui lui encombrait encore le visage, Servis se redressa, regrettant amèrement son initiative. Celle d'avoir, dans un premier temps, envoyé Macrinus à Aesthia. Il ne chercha pas à se relever, massant doucement son épaule droite endolorie, alors que près de lui Aesthia avait repris le contrôle de la situation. Elle ordonna adroitement à Halda d'user de la magie de glace pour former une sorte de promontoire permettant d'accéder directement à la fenêtre. Il se retourna avec difficulté pour voir la mage s'exécuter.

Il se releva finalement, entendant clairement sa cheville droite craquer sous le poids de son corps. Doucement, en boitillant un peu, il s'avança vers cet escalier improvisé constitué d'une glace translucide à l'apparence traîtresse. Il apposa son pied sur la première "marche", et fort de l'expérience de sa traversée un peu plus tard du lac gelé, il parvint à se stabiliser assez naturellement.

Il monta lentement, sentant la présence des autres en contrebas. Plus d'une fois, il retint un éternuement, de peur de basculer. Et plus d'une fois aussi, le vent glacé le souffla, lui arrachant un juron. Enfin, il arriva à la fenêtre, soulagé il s'y engouffra avant d'avoir pratiqué la moindre détection magique, ou la moindre vérification de sûreté. Mais heureusement, Macrinus n'avait pas poussé le vice jusqu'à piéger l'unique fenêtre du moulin, par laquelle il s'était d'ailleurs lui-même penché à plusieurs reprises. Un pied déjà à l'intérieur, il chercha instinctivement à repérer son maître d'oeuvre, qui se tenait près des escaliers, sa capuche relevée sur sa tête, berçant son visage d'ombres impénétrables.


La capuche se secoua faiblement, en signe d'approbation. Alors Servis passa sa seconde longue jambe par l'ouverture, et se redressa dans la pièce, qu'il observa pour la première fois. Sur un sol dallé de noir et de blanc, un bureau simple était recouvert de nombreux papiers anciens, couverts de symboles. Une table de torture, ou quel que soit son nom officiel, remplissait le reste de l'espace. Un récipient creux avait été glissé sous une gouttière, et un liquide visqueux semblait encore l'emplir. Une odeur désagréable de fer flottait dans l'air.

D'abord hésitant, le prélat Macrinus tourna rapidement les pages de son énorme grimoire.

Regretta Macrinus, avant d'incanter un chant aux accents guttural, les doigts posés sur une page précise de son grimoire.
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Je regardais Servis monter les escaliers avec prudence, attendant qu'il soit presque arrivé là haut pour le suivre. tout comme lui je faisais attention, mais habituée depuis bien plus longtemps à ce climat et au fait de faire attention où je met les pieds pour éviter le verglas, je me débrouillais pas plus mal. En me rapprochant de la fenêtre, j'entendais des bribes de conversation, mais rien qui ne montre la moindre agressivité. C'est une fois la petite fenêtre traversée et sur un sol stable que je pouvais observer Macrinus sagement en train de lire son grimoire et Servis à côté. Je poussais un soupire de soulagement, bien que j'ai plus qu'envie de lui tordre le cou en cet instant.

"Je suis heureuse de voir que vous revenez à la raison, prélat Macrinus..."

Je me redressais, essayant mon possible pour garder un ton poli et le moins amer possible.

"Il est temps pour vous de rentrer à présent. Vous avez suffisamment accompli votre oeuvre, et failli détruire la notre."

Bon... Echec critique.

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le prélat termina son incantation, et un léger courant électrique parcouru la vieille bâtisse, preuve que le sort était finalement levé. En entendant du bruit dans son dos, Servis se décala, laissant un espace devant la fenêtre pour permettre à Aesthia d'apparaître. Bien qu'il n'ait pas emporté son bâton avec lui, le Tévintide se prépara à se connecter à l'immatériel, au cas où la venatori ne souhaite mettre à mort immédiatement le prélat. mais étrangement, elle n'en fit rien, se hissant à son tour dans le moulin, et parlant presque cordialement à Macrinus. Enfin, aussi cordialement que possible, compte tenu de ses capacités.

Amusé par son propre trait d'esprit, légèrement plus satirique qu'il ne l'aurait voulu, Servis sourit et tapota amicalement l'épaule du prélat. Un geste d'une intimité déconcertante qui aurait été complètement déplacé dans un tout autre contexte. Mais Servis était l'administrateur du prélat Macrinus, et s'il en était inférieur de par son sang, il compensait très largement par sa position hiérarchique plus élevée. Le tévène poussa légèrement le prélat en direction des marches.

Il s'engagea à son tour dans les escaliers en colimaçon de la vieille bâtisse, glacé par ses propres propos. Et par l'ingéniosité de son imagination.
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Je ne goutais pas vraiment la plaisanterie de Servis, mais s'il fallait juste cela pour me débarrasser du Prélat je pouvais bien le supporter. Je les accompagnais dans les escaliers, écoutant la proposition surprenante du mage. Je l'écoutais avec intérêt, pesant le pour et le contre de cette stratégie. J'étais assez étonnée que cela vienne de sa part, lui qui était plus du genre à vouloir prendre soin de ses hommes, esclaves ou non. Je ne répondis pas de suite, faisant tourner dans ma tête cette idée. Ce n'est que lorsque nous étions en bas de l'escalier à voir Macrinus ouvrir la porte sur l'enfer blanc et glacé de l'emprise que je lui répondis.

"C'est une idée intéressante... Mais nous manquons de plus en plus de templiers sains et d'esclaves. Pour l'instant les templiers non corrompus tiennent leur rôles, mais il sera un moment où il ne sera plus nécessaire de se cacher. Les villageois vont petit à petit être infectés et incapables de fuir. De plus, tant que la guerre des Lions continues, notre petite affaire ici restera dans l'ombre."

Je devais ménager mes ressources, les utiliser au bon moment. Son idée était brillante, mais nous étions limités en nombre de templiers non corrompus. De plus, le commerce de lyrium rouge allait de toute manière semer le doute et la supercherie ne durerait pas bien longtemps. Pas asser à mon goût. Nous avancions dans la neige, rejoints par Wallace et Halda qui finalement n'avaient pas escaladés l'escalier de glace. Nous reprenions la route vers le campement, quand un éclaireur vint vers nous en trottinant, se dirigeant directement vers moi en me tendant une missive.

"Dame Tullia, voici un rapport quelque peu inquiétant venant d'un groupe d'éclaireur de l'Ouest."

Je fronçais des sourcils, déroulant le parchemin pour le lire. Encore des problèmes, mais quand est ce que cela allait se terminer ? Mes yeux parcouraient les différents lignes, chaque nouveau mots apportant son lot de questions et... d'intérêt. Je jetais un coup d'oeil au messager.

"Mh... Voilà qui est intéressant... Vous êtes certains ?"

Il hocha de la tête, son regard effrayé montrant qu'il n'y avait pas ici matière à rire et à prendre à la légère la situation.

"Cela y ressemble bien selon le mage Cetaplus."

Je souriais légèrement, refermant le parchemin et me tournant vers Servis.

"Très bien... Servis, je pense qu'avant de repartir nous avons une petite promenade à faire. Quelque chose d'intéressant vient de nous être remonté et je crois que ton aide ne sera pas de trop pour évaluer la... situation..."

Je souriais un peu plus, une lumière d'excitation brillant dans mon regard. Comme si le "drame" de Macrinus que j'avais vécu toutes ces semaines venaient de s'évanouir. J'avais maintenant autre chose en vue, un sujet qui enfin allait me divertir comme il se doit. Sarhnia n'allait pas être le seul point d'intérêt de la région pour les Adeptes....

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