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Dim 22 Déc 2019 - 19:21

Aesthia Amladaris
Aesthia Amladaris

 

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La neige tombait doucement dans la vallée, étouffant les bruit environnant comme un manteau ouaté. Et pourtant, entre les gorges de la carrière, on peut entendre les échos de coups de marteau, de planches qui s'entrechoquent, d'éclats de voix. La carrière abandonnée pendant l'hiver reprenait de l'activité, de nouvelles installations prenant place. Il y avait des villageois de Sarhnia, mais également des Adeptes déguisés en travailleurs ou en Maitre de Chantier. Moi-même je me promenais sans mon bâton, entourée de templiers non encore infectés par le lyrium rouge. Surplombant la carrière, j'observais les différentes installations avec minuties et analysais tous les rapports qui me venaient. Nous avions racheté cette carrière de lyrium rouge à Maitresse Poulain, se faisant passer pour l'Ordre des Templiers. La rivière étant gelée et l'hiver particulièrement difficile, nous avons put les convaincre à force de fausse piété et la promesse d'embaucher les villageois pour travailler dans la carrière. Ce qu'elle ne savait pas cependant, c'est que ces travailleurs allaient servir plus qu'à simplement extraire le lyrium...

Je regardais un rapport sur les différentes installations mises en place, quand notre mage-voleuse vint me rejoindre. Je lui jetais un coup d'oeil rapide, ne souriant pas et la saluant à peine d'un geste de la tête. Mes yeux retournèrent sur les lignes du rapport, mais je l'interrogeais tout de même d'une voix froide et posée.

"Hilda, où en sommes nous des préparations ?"

Elle répondit rapidement, sachant qu'elle avait bien des choses à faire tout comme moi.

"Tout est prêt, le contrat a bien été validé avec dame Poulain et nous avons commencé les premiers aménagements de la carrière. Seuls les personnes non infectées par le lyrium rouge ont été assignées à ces postes, comme vous l'avez ordonné."

Il était en effet hors de question que notre couverture vole en éclat, pas pour l'instant du moins. Afin de mettre en place cet avant-poste sans que l'Inquisition ne vienne y mettre son nez trop tôt, il nous fallait le plus de discrétion possible. Tous les Adeptes et Templiers rouges de la région étaient restés à la Tour d'Os, attendant patiemment que leur heure vienne pour faire plier ce bétail sous notre joug. Mais tout n'est pas aussi facile. Il y avait un élément exubérant que nous avions bien du mal à canaliser, et ce depuis sa venue à la Tour il y a plusieurs semaine de cela. Fanatique porté sur les sacrifices humains inutiles, il était du genre à mettre au premier plan sa religion et à ne pas se soucier des inconvénients. Heureusement pour lui il était efficace dans la gestion du campement, mais ma patience avait des limites. Lorsqu'il avait apprit que nous allions prendre la carrière en bas, de suite il s'est proposé pour "répandre la bonne parole". Je l'avais mis en garde et lui avait interdit de partir de la Tour d'Os, mais j'avais mes doutes quand à son obéissance. J'avais mis Hilda dans la difficile mission de le surveiller, et j'espérais qu'elle avait tenu le coup. Je lui jetais un coup d'oeil, l'interrogeant à ce sujet.

"Très bien. Et avez vous réussi à limiter les déplacements du Prélat Macrinus ? Je ne veux pas qu'il s'approche des villageois, il va griller notre couverture."

Il y eut un petit silence, et alors que je vis sa mine se renfrogner et ses lèvres se pincer je sentis une sueur froide dans mon dos.

"Et bien..."

Je fronçais des sourcils, me tournant vers elle. Si même elle ne disait rien, c'est qu'il y avait un souci. Je poussais un profond soupire, autant d'exaspération que de lassitude. C'était vraiment un problème, je ne savais pas comment m'en sortir avec. L'envie de le tuer m'avait prit de nombreuses fois, mais par égard pour Servis et pour le fait qu'il restait un élément compétent dans son domaine, je n'en avais rien fait. Cependant, depuis plusieurs semaines je harcelais Servis de lettre pour qu'il reprenne son Prélat avec lui à la Porte du Ponant. Macrinus avait refusé de partir, et à moins que Servis ne vienne lui même le tirer par la peau des fesses je ne promettais rien quant à sa protection. A un moment donné j'allais forcément craquer, en le transformant en sacrifice pour un démon ou tout simplement l'enfermer dans une cage pour qu'il devienne du substrat à lyrium rouge. Le temps était compté pour lui...

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Mar 24 Déc 2019 - 11:44

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Engoncé dans une veste de laine rêche doublée de fourrure, aux manches trop courtes pour ses longs bras, Servis posa un pied précautionneux sur la surface totalement gelée de la rivière. Son guide, un villageois plus si jeune, mais encore vif et enjoué, se laissait glisser quelques mètres plus en avant. Dans un soupir, resserrant son infâme manteau d'emprunt contre lui, le mage bascula le poids de son corps sur la glace, ne pouvant retenir une grimace qui trahissait toute son appréhension. La neige voletant doucement autour de lui, portée par le vent ou plus généralement le froid qui régnait dans cette partie d'Orlais, avait rougi son nez aquilin. Il hésitait à protéger son visage par le col montant de cet atroce manteau, mais l'odeur de bête qu'il dégageait le découragea de nouveau. C'était comme de porter un bouc directement sur ses épaules. Servis pouvait être le plus aventurier des hommes, il n'en était pas pour autant un berger.
“Donc vous faites aussi partit de l'Ordre des Templiers ?„

Lui demanda l'homme d'une voix forte, dans une langue commune à l'accent exacerbé. Surpris, Servis glissa légèrement sur la surface traîtresse de la rivière, s'éloignant du bord. Il se stabilisa, heureux finalement que cette maladresse ai au moins put le pousser dans la bonne direction.
“Hum ? Oh oui un de leurs correspondants issus d'une région au climat plus... moins... Enfin. Une région chaude quoi.„

Intérieurement, Servis s'amusa de la couverture décidée par Aesthia : L'Ordre des Templiers ? C'était osé, pour le moins dire. Il devrait penser à la féliciter, lorsqu'il lui mettra enfin la main dessus.

Lassé par une suite de correspondances sans aucune conséquence, où Aesthia et lui ne faisaient que de se renvoyer la responsabilité quant aux agissements insubordonnés du Prélat Macrinus, Servis s'était finalement décidé à venir régler le problème en personne. Sans le prélat, les travaux à l'aile du Griffon avaient fortement ralenti, et le moral des hommes y étant stationnés semblait étrangement bas. Pourtant le Prélat était loin d'être un homme jovial, et Servis peinait à comprendre le si fort impact de son absence prolongée. L'administrateur dû donc se résoudre à agir, et puisque le Prélat se pensait en homme important, investit d'une mission divine, le venatori au plus haut rang hiérarchique ne serait pas de trop pour lui faire entendre raison, et réintégrer docilement son rang.
Il ne restait donc plus à Servis qu'à localiser le religieux, et Aesthia par la même occasion. Les rapports les plus récents envoyés depuis l'Emprise du Lion à destination de tous les dirigeants venatori parlaient de l'achat d'une carrière auprès de la Maire de la petite ville de Sahrnia. C'est là que Servis avait dégoté son guide improvisé.
“Vous savez, d'habitude le climat n'est pas si rude ! Cette année nous a bien surpris. C'est pour ça, nous vous sommes reconnaissants de ce que vous faites pour nous, avec cette carrière et tout. Grâce à vous nous allons pouvoir attendre le dégel.„

Servis fronça les sourcils. Connaissant la véritable nature d'Aesthia, il ne pouvait pas s'attendre à ce que les villageois se sentent reconnaissant bien longtemps. Bien vite, elle commencerait ses expériences, les priverait de leurs espoirs les plus naturels. Mais lorsque ces fâcheux événements se produiront, lui serait de nouveau loger dans la chaleur de son désert, à contrôler ses équipes comme des petits pions sans visage sur un plateau de jeu, à développer ses activités parallèles.
“La carrière est encore loin ?„

Demanda le mage, ayant gagné plus d'assurance sur la glace. Il se fit volontairement glisser, y éprouvant même presque du plaisir, et reçut un flocon dans l’œil. Il éternua, sentant le vent s'engouffrer dans les manches trop courtes de son manteau, traversant sans mal ses autres couches de vêtements et trouvant finalement sa peau nue. Il avait hâte de trouver un bon feu pour s'y réchauffer, et des subalternes sur lesquels déverser toute son irritation actuelle. À moins qu'il ne tombe directement sur le prélat Macrinus. *Ce serait juste parfait.*
“Non non, nous arrivons bientôt, je voulais juste vous faire passer par la rivière, pour que vous compreniez bien la situation.„

*C'est bien trop aimable.* Enragea Crassius, ne pouvant plus retenir un nouvel éternuement. Il allait définitivement tomber malade.

Ils marchèrent ensuite en silence. La nature alentour était alourdie par une neige dense, qui étouffait le bruit de leurs pas. À travers des ravins, des côtes, des bouts de landes et de forêt, son guide le conduisit jusqu'à la carrière. Sur leur chemin, ils croisèrent à plusieurs reprises des cristaux de lyrium rouge, pullulant comme l'infection qu'ils étaient. À chaque fois, Servis s'en tint le plus éloigné possible ne dissimulant qu'à moitié son dégoût véritable. Enfin ils arrivèrent à destination, et furent plongés dans une activité surprenante.
“Celle que vous cherchez est peut-être quelque part par là, je vous laisse chercher.„
“Merci bien pour votre aide„

Servis envoya à l'homme une pièce rutilante, et le villageois disparut en toute hâte, laissant le mage seule, sans son bâton, au milieu des travailleurs.

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Jeu 23 Jan 2020 - 20:48

Aesthia Amladaris
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Dans la carrière, personne dans un premier temps n'avait prêté la moindre attention à l'homme que venait d'amener un des villageois. Il y avait beaucoup d'activité, les ouvriers travaillant avec une certaine bonne humeur. La réouverture de la carrière amenait de l'argent, et donc des vivres pendant cet hiver soudain. Ils étaient reconnaissants, même si certains regardaient avec méfiance ce lyrium rouge et inquiétant. Mais les maitre ouvriers étaient là pour les rappeler à l'ordre, qu'ils se mettent à leur tâche. Il y avait quelques templiers non infectés qui sécurisaient la zone, et l'un d'entre eux remarqua l'homme dans son manteau de fourrure étrange. Il s'approche de lui, l'interpellant d'une voix forte.

"Vous ! Identif... Ho, mais je vous connais..."

Il s'était arrêté dans sa phrase, observant le venatori de ses yeux perçants. Son regard était posé sur lui avec froideur, tout comme sa voix était devenue à la fois respectueuse et glaciale. Wallace l'avait reconnu, ce mage qui les avait accompagné dans les Tréfonds et attirés à lui Halda. Même s'il s'avait que ce n'était pas de sa faute, il n'empêche qu'il ne l'aimait pas et ne pouvait se retenir d'être jaloux. Il lui parla de nouveau, sa voix froide et distante montrant qu'il lui en voulait toujours.

"Vous être venu récupérer le prélat, il était temps... Venez avec moi, je vais vous mener à Dame Aesthia."

Il lui fit signe de le suivre, prenant les devants. Ils remontèrent au dessus de la carrière, passant par des ponts, des échelles et des plateformes en bois. Les ouvriers leur jetaient des regards de temps en temps, mais reprenaient bien vite le travail. On pouvait voir des wagons remplis de lyrium rouge, acheminé vers ce qui semblait être un petit entrepôt creusé dans la pierre. Le lyrium rouge continuait de pousser petit à petit tout autour, comme une mauvaise herbe qui prenait peu à peu sa place d'envahisseur maladif. Ils arrivèrent enfin sur le promontoire, où je me trouvais en compagnie d'Halda. Dos tournés, il fallut que Wallace s'éclaircisse la gorge et annonce la présence de l'invité.

"Hum hum...Dame Aesthia, l'agent Servis Crassius est arrivé."

Nous nous retournions toutes les deux, Halda avec peut être plus de vivacité et de joie dans les yeux. Elle souriait, ne pouvant s'empêcher de faire une petit remarque.

"Vraiment ? "

Je jetais un regard étonné à Halda, ne pouvant retenir mon interrogation. Elle n'avait pas abandonné malgré tout ? Je dois reconnaitre qu'il était assez divertissant de voir la situation délicate dans laquelle Servis ne semblait pas réussir à s'extraire malgré toutes ses visites. Halda le regardait avec gourmandise, lui faisant un petit clin d'oeil tout en minaudant. Wallace lui était livide et ne pouvait s'empêcher de regarder avec une certaine haine le mage tout en serrant les dents au point de faire pulser ses veines à ses tempes. Je poussais un léger soupire, sentant que les choses allaient se compliquer et devenir plus explosives. Comme si j'en avais besoin avec le Prélat déjà sur le dos. Je m'avançais pour saluer Servis à ma façon, le dévisageant de haut en bas d'un regard inquisiteur tout en annonçant ouvertement ma "joie" de le revoir.

"Tu en as mis du temps, Servis ! Et c'est quoi ce manteau ? On dirait un cadavre de bouc... Tu ne l'as pas ramassé sur le bord de la route quand même ?"

Je fronçais de sourcils tout en croisant les bras, attendant une explication à cette tenue qui trahissait un manque de goût et d'hygiène évident. Je portais aussi des fourrures sur le dos, mais au moins elles étaient montées en un manteau à col fourrure élégant dont les reflets d'argent et de cuivre ondoyant avec douceur sous le vent montrait le noble lignage de la bête qui avait été écorchée pour ce chef-d'oeuvre de confort hivernal. Dans mon regard froid et curieux, on pouvait voir que je considérais réellement la possibilité que Servis ait dépecé une pauvre bête de ferme pour se tenir chaud. Le froid lui avait peut être gelé toute raison et sens de la mode, c'est assez plausible.

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Ven 24 Jan 2020 - 9:47

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Seul, Servis ne le resta pas longtemps. Après à peine quelques pas au beau milieu cette carrière animée, remplie de travailleurs heureux, il repéra une silhouette parée de tous les atours des templiers. Cette silhouette, certainement chargée de la sécurité, se ruait dans sa direction en l'alpaguant d'une manière plutôt violente. Servis se stoppa docilement, laissant glisser les regards curieux sur son dos, et gonfla sa stature au maximum dans son manteau trop étroit pour lutter contre le froid. Alors que l'homme s'approchait rapidement, le mage le reconnu. *Ainsi le templier rebelle était toujours sous les ordres d'Aesthia ? * Heureux de retrouver après un si long voyage un visage familier, Servis l’accueillit avec chaleur, cherchant à réchauffer la froideur de son interlocuteur.
“Bonjour Wallace !„

Mais rien n'y fit. Inexplicablement, le templier Wallace restait de glace face à l’enthousiasme enflammé de Servis. Déçus, les épaules du mage retombèrent légèrement, et son sourire s'effaça pour une mine plus inquiète. Mais même s'il manifestait ouvertement son irritation, Wallace restait un homme polis et bienveillant : il offrit tout de même de le conduire jusqu'à Aesthia, apparemment informé par avance de sa venue prochaine. Alors qu'ils remontaient sur les hauteurs de la carrière, Servis prit le temps d'en observer son étendue. Des échafaudages nombreux à trois étages léchaient les parois des collines, des restes de lyrium rouges pavaient presque les allées, sous les pieds mêmes des travailleurs. Des bruits de pioches s'élevaient dans toutes les directions, tels des échos déviés par les collines elles-mêmes. Impressionné, Servis s'écarta du vide.
“Cette carrière m'a l'air particulièrement rentable. Félicitation, c'est du beau travail !„

Mais le templier s'était déjà éloigné, s'engageant sur un pont suspendu entre deux plateformes, franchissant le vide à grandes enjambées. Servis le rejoint, évitant de justesse une lourde chaîne noire en se penchant légèrement vers l'avant. Ils passèrent contre une statue, résolument neuve, représentant un dragon dans un style parfaitement Tévintide. La première trace visible des ravages causés par le prélat Macrinus.
Finalement, Wallace conduisit Servis jusqu'à un promontoire occupé par Aesthia, où il l'introduit après s'être élégamment éclairci la gorge. Le mage reconnut sans peine la silhouette de sa vieille mamie, mais également celle l'accompagnant. Halda semblait elle aussi de la partie. Elle fut d'ailleurs plus prompte à se retourner, et lui destina œillades et sourires. Mais Servis n'y fit pas attention, trop outré par le grade dont Wallace l'avait affublé. Agent ? Lui ? C'était donc ainsi qu'il était vu, au-dehors des limites de son terrain administré ?
“Loin de moi l'idée de vouloir chipoter Wallace, mais je suis l'Administrateur de la Porte du Ponant, pas un simple agent, merci bien.„

Puis, comme pour répondre aux deux remarques d'Aesthia, Il soupira, tirant sur sa manche trop courte, sans effet.
“Le chemin est long entre le désert et cet enfer. Tu le saurais si tu avais eu la bonté de venir me rendre visite. Et puisque l'affaire qui nous occupe semblait plutôt pressente, je n'ai pas pris la peine de convoquer mon tailleur pour redessiner complètement ma garde-robe, ainsi tu m'excuseras ?„

Un nouveau souffle glacé provenant de l'abysse sous leurs pieds souleva l'effluve provenant de ce manteau d'emprunt, et Servis fronça les sourcils, plissant son nez. En se reprenant, il sourit.
“Mais tu as raison, je suis certain que cette pelisse était encore sur le dos d'un bouc la semaine dernière. Cette chose sent une odeur... Terrible. C'est... Authentique ? J'imagine ?„

Il se retourna alors enfin vers Halda, la saluant d'une caresse légère de la main sur son l'arrondit de son épaule.
“Qu'en penses-tu Halda, toi qui n'es pas issus de notre bel Empire Tévintide : ce manteau est si terrible que cela à tes yeux ? Wallace ? Pensez-vous que je paraisse ridicule ainsi accoutré ?„

Puis, comme s'il s'était douté que leur réponse put blesser son orgueil vestimentaire, le mage rappela les raisons de sa présence première :
“Bien, je suis certainement heureux de vous revoir, tous. Mais comme vous devez vous en douter, j'ai hâte de quitter cet enfer gelé. Le sable me manquerait presque. Alors dis-moi Aesthia  : as-tu fini par tuer le Prélat ? Je ne peux imaginer le voyage du retour en tête à tête avec lui... Vivant !„


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Ven 24 Jan 2020 - 18:42

Aesthia Amladaris
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L'accueil donné par Wallace m'étonnait à moitié, et je devais avoué que je n'étais pas peu fière de lui. Certes il y était allé un peu fort en l'appelant juste agent, mais la réaction de Servis dans sa fierté blessée valait tous les pardons du monde. Et cela contrastait fortement avec la réaction d'Halda, qui semble t'il avait plus envie de copuler avec lui que de se concentrer sur son travail. Servis lui en était resté à son habit, défendant le fait de son départ rapide et qu'il habitait dans un endroit chaud lui. Il me reprochait de ne pas lui rendre visite, mais j'avais un travail ici et qui, malgré le climat, me plaisait trop pour partir aussi facilement. En revanche, il reconnut quand même que l'odeur de fennec était de trop. Je soupirais, levant les yeux vers le ciel.

"Humpf.. je te préviens si les loups viennent pour toi cette nuit je te laisse te débrouiller avec eux..."

Avec cette odeur de charogne, soit il allait attirer les prédateurs à sa tente, soit faire venir un bouquetin en rut pour s'occuper de sa nuité. Dans les deux cas, je lui souhaite bien du plaisir... Il s'était tourné vers Halda, l'interpellant avec une familiarité qui raidissait d'autant plus Wallace qu'elle y répondit avec plus de roucoulade qu'il n'en fallait.

" Et bien... outre le style très local et pragmatique, il est vrai qu'elle sent quand même un peu. Mais je pourrais vous aider à prendre un bain, nous avons de quoi faire ici ~..."

Ses yeux de biche et son regard appuyé en disait long, et sentant que Wallace risquait rapidement de s'en mêler je décidais d'intervenir. Nous n'étions pas là pour jouer, clairement pas. D'une voix plus sèche et autoritaire, je remettais à sa place la mage tout en ne manquant pas de mettre en garde Servis.

"Halda, tes manières s'il te plait. Tu lui conteras fleurette pour lui faire les poches plus tard."

Elle retint un sourire et recula, comme si au final ce que je venais de dire n'était pas si loin de la vérité. Servis nous rendit service en reprenant le vif du sujet. Avec un air goguenard, il mentionna le noeud du problème, ce qui eut pour effet automatique de me renfrogner et d'afficher sur mon front une multitude de rides de contrariétés. Le tuer, si je l'avais pu... J'avais été si proche du but, si proche ! A un coup de pied du rebord de la carrière, et c'était terminé. Mais les choses ne vont jamais dans le sens que l'on souhaite. J'avouais à demi-mot ma défaite, serrant les dents et foudroyant au loin du regard un Prélat imaginaire.

"Disons... que ça a failli être le cas, mais nous avons... un problème."

Je lui fis signe de me suivre, prenant le chemin descendant du promontoire. Mais au lieu de bifurquer vers la carrière, je nous dirigeais sur un petit sentier qui le contournait, se dirigeant vers des moulins à vent abandonnés. Halda et Wallace sur les talons, je pouvais les entendre chuchoter avec ferveur, plus particulièrement Wallace qui semblait fustiger la mage de reproches. Mais peu m'importait. Je continuais d'avancer d'un bon pas, essayant d'ignorer l'odeur de musc et de saleté provenant de la fourrure de Servis.

"Connais tu le stupide conte sur la princesse aux longs cheveux d'or ?"

Cela pouvait paraitre étrange de parler de cela, mais j'avais moi même bien du mal à le croire. Cependant, pour expliquer la situation, je n'avais pas non pus le choix.

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Ven 24 Jan 2020 - 19:16

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Si l'idée même d'un bain, surtout chaud, lui était fortement tentante, Servis se concentra sur le nœud de leur problème : le prélat Macrinus. L'homme était fort. Fort pour se rendre indispensable. Fort pour disparaître, pour se faire insaisissable. Mais aussi fort pour se faire instantanément détester par la plupart des personnes. Et Aesthia ne semblait pas avoir échappé à son pouvoir. A vrai dire, si Servis avait choisi d'envoyer précisément ce contremaître-là à son amie, c'était justement en connaissance de cause. Il n'avait fait que prolonger le jeu macabre qui les occupait depuis maintenant plusieurs années. Mais comme bien souvent, son initiative s'était retournée contre lui. Si Macrinus fautait, s'il se faisait découvrir par les villageois, alors c'était toute leur organisation qui risquait de plonger. Cette mine, ainsi que sa position en Orlais était bien trop précieuse pour être aussi bêtement perdue.

Le prélat devait mourir, c'était évident. Pour le bien de tous. Pourtant Aesthia avait su le supporter. Elle ne l'avait pas fait assassiner. Il y avait eu un... Problème ?
“Un problème ? Comment ça un problème ?„

Mais déjà Aesthia s'écartait de la plateforme. Elle prit la direction d'un moulin en ruine, alors que Wallace et Halda les suivaient. Le cœur de Servis se mit à frapper à tout rompre dans sa poitrine. Était-il allé trop loin en envoyant Macrinus ? Avait-il finalement fait l'erreur qui allait lui coûter sa carrière, et peut-être même la vie ? Car Il l'avait toujours su : rares étaient pour lui les chances de s'éteindre tranquillement dans son lit, à un âge avancé.
Mais loin de soulager ses craintes, Aesthia dévia leur conversation sur un sujet nettement plus obscur, du moins pour le mage. Il se retourna nerveusement, initiant sans le vouloir un contact visuel avec Halda.
“Je ne suis pas familiarisé avec les contes. Désolé. Tu sais que je ne m'intéresse qu'à l'histoire ancienne. Il y a déjà bien assez à faire avec ça !„

Servis commençait à s'agiter. Pourquoi avait-il fait toute cette route ? Pour écouter un stupide conte ?
“Et à la fin, ne pourrait-on pas nous mettre à l'abris quelque part ? Ce vent incessant va finir par avoir ma peau !„


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Ven 24 Jan 2020 - 19:46

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Servis se mit étrangement à... paniquer ? Il en semblait pas saisir ce que je voulais de lui, ni même pourquoi je parlais d'un conte. C'était en un sens assez compréhensible, surtout venant de moi. Je le regardais avec une certaine surprise, comme s'il craignait soudainement la colère de l'Ancien. Il se rebiffait, prétextant ne rien connaitre et se plaignant du froid. Je poussais un léger soupire, encore un, et m'arrêtais sur le chemin. Je me tournais vers lui, lui parlant de la voix la plus calme et la plus polie possible.

"Servis, je sais que la route a du être éprouvante, autant par l'odeur que part le froid, mais j'ai besoin en ce moment de toute ton attention, et non pas de tes jérémiades. Fait comme tout le monde, supporte le et avance..."

Une remontrance qui était la même pour tout le monde. J'avais aussi froid, même avec ce manteau de fourrure, et pourtant je faisais avec. Je reprenais le pas, descendant le petit chemin sinueux. Vu qu'il ne savait pas de quoi je parlais, je lui fis l'honneur d'une petite explication.

"Ce conte parle d'une princesse enfermée dans une haute tour, et que seul un prince peut venir la délivrer en grimpant sur la longue chevelure que la princesse laisse tomber du haut de sa fenêtre. Là en ce moment, j'ai besoin que tu sois le prince et que tu ailles récupérer ta satanée princesse..."

Tout en parlant et en marchant, nous nous étions rapprochés des moulins. Il y en avait trois, chacun à une trentaine de mètres de distance l'un de l'autre. Ils avaient l'air abandonnés, les voiles en partie déchirée et pour un autre les murs en partie effondré. Mais le troisième, qui était sans doute le plus haut perché et le plus intact, était sans aucun doute le plus singulier. Autour de ce moulin se trouvaient des statues de dragons, des pics dressés vers le ciel, des marques peinturlurées sur les murs avec du sang, formant des cercles et des runes. La bannière de tévinter était également accrochée à l'un des fenêtres, telle un étendard insultant que malgré moi je n'avais réussi à décrocher. Je foudroyais du regard cet édifice, véritable fanion montrant que nous n'étions pas de simples templiers. Heureusement nous avions pris soins de faire éviter aux villageois de passer par ce moulin, des gardes empêchant toute approche. Mais alors, pourquoi le laisser ainsi ? La réponse vint assez facilement, entre mes lèvres je grondais presque tellement j'étais en colère.

"Il s'est enfermé dans ce moulin, faisant peur aux villageois en essayant de les capturer pour ses rituels ! J'ai voulu y mettre le feu, mais il a enchanté les lieux pour les rendre inifuges. Il refuse de descendre si je ne lui montre pas des excuses et que j'accepte de le laisser convertir les villageois. Cet idiot ne sait même pas ce qu'il fait ! HEY CRETINUS MATUVUS !! SORT TA TÊTE DE LA, TU AS DE LA VISITE !!!"

J'avais fini par fulminer, l'insultant et hurlant vers cette fenêtre en hauteur. Mais à part le vent et la neige qui étouffait les éclats de voix, il n'y avait rien. Aucune réponse. Je me tournais vers Servis, toujours aussi furieuse, montrant de la main cette abomination.

"Tu vois ? Si tu peux le raisonner pour qu'il sorte et s'en aille avec toi, ce serait au mieux. Sinon je balance du lyrium rouge là dedans et je le laisse se pétrifier lentement. Au moins il servira à quelque chose..."

Une mort lente et douloureuse, voilà ce qu'il méritait. Et au moins il se trouverait utile. Je n'avais jamais testé en plus dans ce genre d'environnement. L'Expérience en valait sans doute le coup.

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Ven 24 Jan 2020 - 20:49

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Servis éclata de rire, pliant son dos vers l'arrière et croisant les mains sur son torse. Il n'aurait jamais imaginé que les choses aient dérapé à ce point. Faisant face aux trois moulins en ruine, et plus particulièrement au plus éloigné, au plus élevé des trois, il n'en revenait pas. Au vu de ses capacités, le prélat méritait sans conteste un rang plus élevé dans la hiérarchie ecclésiastique de son culte. Il avait bien travaillé : les statues entourant le bâtiment avaient dû en elles-mêmes demander une forte implication : elles avaient dues être taillées, puis montées et les placer avec gout, en accord avec les marques tracées à même les pierres, visiblement avec du sang humain. La scénographie entière était époustouflante, glaçante. Il ne manquait plus que les corps frais, empalés sur les pics levés, injustement vides pour l'heure.
Le prélat était donc parfaitement stupide. Comme prévu : il hurlait au monde l'existence de leur culte, et leur présence en Orlais. Servis avait fait le bon choix en se déplaçant lui-même. Il était plus que temps de mettre un terme à toute cette situation, avant qu'elle n'en devienne encore plus grotesque.
“Il est incroyable !„

Reconnu Servis en serrant l'épaule d'Aesthia, voulant se montrer compatissant, et peut-être rassurant. * Ainsi donc, voilà ce qui arrive si l'on refuse les demandes les plus élémentaires du prélat ? * En tant qu'administrateur avisé, Servis avait dès les premiers jours accordés à Macrinus un lieu où implanter son culte : une petite chapelle au cœur même du bâtiment où était officiellement affecté le prélat. En limitant ses déplacements, Servis s'était assuré de contrôler la fureur dévote de Macrinus. Une stratégie qu'aurait dû suivre Aesthia. Après tout, si leurs dirigeants souhaitaient incorporer des religieux à leurs rangs, ils ne devaient pas s'étonner de ce genre de complications. Personnellement, Crassius n'avait pas de suffisamment de temps à perdre pour se lancer corps et âme dans un combat contre l'existence résiduelle d'un culte presque à bout de souffle. Chaque nouvel enclin privaient ces croyants d'un de leurs dieux. Bientôt, ils n'auront plus personne à invoquer. Le problème se réglerait de lui-même.
En attendant, Macrinus restait le problème d'Aesthia. Et elle s'était montrée incapable de le contrôler. Alors que lui, si. Bon joueur, Servis voulut rassurer son ancienne camarade de cercle.
“Il s'est montré beaucoup plus modéré à La Porte. Il doit trouver le temps long ici.„

Servis admira une nouvelle fois le travail du prélat dans son intégralité. Il devait se reconnaître parfaitement ignorant des subtilités des dogmes que défendait le culte de Macrinus. Comme tout citoyen de l'Empire Tévintide, le mage en connaissait les grandes lignes, parce que ce culte faisait en réalité parti de leur histoire commune, avant l'implantation de la Chantrie. Par la force des choses, il connaissait aussi le matériel utile à la pratique de certains rituels, ... Mais il n'avait jamais assisté à aucune cérémonie, pas plus qu'il n'avait mis les pieds dans ladite chapelle. Ainsi, ce qu'il découvrait là l'impressionnait. Il comprenait pourquoi son pays pouvait avoir la réputation d'être... Barbare et dépassé. Des sacrifices ? Vraiment ? Des peintures de sang ?
Dans quel État allait-il retrouver Macrinus, cloîtré ainsi dans ce moulin, isolé de tout ? Avait-il pris son livre d'incantation avec lui ? Auquel cas il fallait peut-être s'attendre au pire.

Malgré l'urgence apparente de la situation, Servis hésitait.
“C'est fâcheux, je n'ai pas pensé à prendre mon uniforme. J'ai bien peur que sans lui Macrinus ne reconnaisse pas mon autorité.„

En réalité, Servis avait un principe, duquel il ne souhaitait pas déroger. À la Porte du Ponant, ses collaborateurs ne connaissaient pas son visage. Au début, il avait adopté cette règle par simple convenance : d'aspect jeune, il avait craint de ne pas se faire respecter par des subalternes plus âgées. En cachant ses traits derrière un masque, il laissait planer le doute, et évitait ce genre de déconvenues. Mais surtout, cela lui permettait de s'évader en cas de besoin. Sans son uniforme, personne ne pouvait le reconnaître, d'autant plus qu'il n'usait que rarement de sa voix, puisqu'il dirigeait toutes les opérations principalement par le biais de ses lettres. S'ils connaissaient tous son nom, peu pouvaient l'associer à son visage. Octavian était le seul à la Porte à le connaître entièrement. Aesthia avait eu le plaisir de faire sa connaissance avant qu'ils ne rejoignent tous les deux les venatori, ainsi cette règle ne s'appliquait pas à elle. Quant à Wallace et Halda... Eh bien, ils étaient encore une autre sorte d'exception. Mais le prélat ? Servis aurait préféré éviter d'avoir à lui dévoiler son visage. Mais il allait devoir s'y résoudre. Il avait fait l'erreur de ne pas pendre son uniforme avec lui, il devait donc en assumer les conséquences. Ah moins que....
“Wallace, vous pouvez me prêter votre casque ? Non, pardon, c'est ridicule, oubliez. Je vais faire sans.„

Nerveusement, Servis fit craquer ses jointures. Il fit un pas en direction du moulin, avant de se raviser et de se retourner vers Aesthia :
“Il ne sort pas, ok, et il ne répond pas non plus. Mais est-ce qu'il nous laisse entrer ? J'aimerais ne pas avoir à escalader cette façade à main nue...„

L'histoire contée par Aesthia vint inonder d'image l'inconscient de Servis. Du haut de la plus haute fenêtre du moulin, une longue natte brune s'écoule en cascade. Macrinus avait-il au moins les cheveux bruns ? *Oui, je crois que oui.*
“Je vais me tuer si j'escalade cette façade !„

Geignit Servis, lançant un regard suppliant à Halda et à Wallace, se sachant perdu d'avance s'il cherchait le moindre réconfort dans les yeux de la venatori vindicative.
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Mer 29 Jan 2020 - 18:05

Aesthia Amladaris
Aesthia Amladaris

 

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Quand Servis se mit à rire, je le foudroyais du regard. Notre malheur semblait bien l’amuser, mais se rendait il compte des conséquences ? Même si j’avoue que de l’extérieur c’est une situation relativement comique, dans son contexte elle ne l’est clairement pas. La tape sur l’épaule était loin de me rassurer ou de me rendre mon calme, je grognais de nouveau en pestant contre ce Prélat de malheur.

"Rhaaa… Si on avait été dans un coin paumé sans personne ça ne serait pas un problème. Mais là nous devions rester discrets aussi longtemps que possible et gagner la confiance des villageois pour qu’ils travaillent et ne préviennent personnes. Il n’a fait aucun effort ! "

Depuis plus de deux semaines qu’il avait presque ignore toutes mes demandes, il avait fait peur à plusieurs villageois et certains avaient refusé de travailler. Grâce à Halda je savais que des rumeurs circulaient et que déjà nous n’étions plus vu comme de simples templiers, mais des agents Tévintides. Cela ne m’allait pas du tout, car nous n’avions pas encore terminé de sécuriser la carrière et nous attendions encore des renforts pour nous défendre en cas d’attaque de l’Inquisition. Ce qu’il faisait avait pour conséquence de nous faire perdre un temps précieux, surtout que les première cargaisons de lyrium rouge étaient à peine partie. Nous en avions besoin pour approvisionner nos templiers dans tout Thédas, mais également pour en vendre et acquérir des moyens nécessaires à cette guerre. Armes, infrastructure, nourriture, esclaves, tout cela ne s’obtient pas en claquant simplement des doigts.

Les bras croisés et fulminant toujours, j’observais Servis s’approcher du moulin. Il avait l’air hésitant, comme s’il ne savait pas par où commencer. Mais le plus étrange fut qu’il disait ne pas savoir si Macrinus allait reconnaitre son autorité. Je le regardais avec des yeux étonnés, et les autres firent de même quand il demanda à ce que Wallace lui prête son heaume. Il se fichait de nous ? En quoi ça l’aiderait ? Après il est vrai qu’il avait l’air quelque peu misérable avec son manteau de bête trop court pour lui et son manque d’aisance dans ce climat froid. Je ne pus m’empêcher en y pensant de lui faire la réflexion.

"Commence peut être par enlever cette fourrure qui te fait passer pour un Alvar, ça aidera. "

Il faut dire qu’il manquait grandement de classe, et qu’un de ses subordonnés ne le reconnaisse pas ainsi était envisageable. Mais le problème n’était pas là. Avant même qu’il nous voit, il fallait qu’il accepte de nous entendre. L’approche ne semblait pas son fort, et alors qu’il regardait la fenêtre d’étage du moulin il se mit à se plaindre qu’il allait se blesser s’il escaladait. Je fronçais des sourcils, perdant véritablement patience. Il le fait exprès ou quoi ?

"Haaa par l’Ancien, Servis ! Arrête de tergiverser et agit ! Essaye déjà de lui parler. Et si besoin on te fera passer par la fenêtre."

Il fallait déjà que le Prélât sache que Servis était ici, et avec un peu de chance il acceptera tout simplement d’ouvrir la porte s’il sait que son patron d’origine était ici. Après tout, il aura bien plus intérêt de retourner à la Porte du Ponant où on lui passe tous ses caprices plutôt que rester ici dans le froid et une mort très certaine. Car si Servis n’arrivait pas à le déloger, je n’allais plus me gêner, et j’ai toute une troupe de templier avec moi. Ce sera un bon entrainement.

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Jeu 30 Jan 2020 - 13:01

Anonymous
Invité

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For What Shines in Red

Rapidement Servis se tourna vers le moulin, sentant son visage rougir... Peut-être pour la première fois depuis son adolescence. Personne ne devait-être témoin d'une telle faiblesse.
“Par l'Ancien !„

Répéta-t-il, véritablement honteux : signaler sa présence au prélat par l'entremise de sa voix ne lui était même pas venu à l'esprit. Il s'était véritablement caché trop longtemps derrière ses missives directives. Alors il s'approcha, allongeant ses foulées pour contrôler son souffle, pour calmer son souffle. Arrivé seul, sous la seule ouverture trouant la façade du moulin, Servis toussa doucement. Il respira par le nez, serra les poings, et annonça, d'une voix ferme et puissante :
“Manaveris Dracona Macrinus! Êtes-vous là haut ?„
“Servis ? C'est vous ?„

La voix faible, enrouée du prélat sorti étouffée depuis l'intérieur du bâtiment. Puis s'ensuivit tout un remue-ménage, du bois contre du bois, des bruits métalliques d'objets s’entrechoquant dans la précipitation, et la tête encapuchonnée de l'homme sortit brusquement par l'encadrement de la fenêtre. Il se pencha de plus belle, et son regard se fixa dans celui de Servis, plus bas. L'homme abaissa sa capuche, et plissa des yeux. D'exaspération devant le peu de réaction de Macrinus, le mage tévintide écarta les bras. Ses larges sourcils étaient froncés, faisant presque disparaître ses étroits yeux bleus. Pourtant, il ne pouvait pas en vouloir à son homme : le prélat se trouvait dans l'incapacité de le reconnaître. Il n'avait jamais vu son visage. Pas une fois. Il ne connaissait que sa plume, et sa voix. Ainsi, pour se faire reconnaître, il devait parler de nouveau.
“Qui voulez-vous que ça soit d'autre ?„
“Est-ce vraiment vous ?„
“Macrinus, vous commencez à me fatiguer. Maintenant venez, j'aimerais quitter cet enfer le plus vite possible, si vous permettez.„
“Je ne peux pas partir maintenant. Revenez plus tard.„
“Ok. Maintenant vous vous moquez vraiment de moi.„

Contenant difficilement son irritation devant le petit geste de la main effectué par le prélat, un geste qui semblait vouloir le congédier, Servis effectua un tour sur lui-même, criant intérieurement, les poings serrés de chaque côté de son buste. Faisant à présent face à Aesthia, et derrière elle à Wallace et Halda, Servis répéta en se forçant à sourire ironiquement :
“Il se moque vraiment de moi.„

Un instant il hésita à réellement rebrousser chemin. À laisser Macrinus aux mains d'Aesthia et de sa colère. Ou peut-être pouvait-il mettre lui-même feu au moulin. Il n'aurait alors plus qu'à s’asseoir en tailleur à même la terre, et à le regarder s'embraser, attendant avec délice les premiers cris de douleur du prélat. Il l'imagina s'embraser, se consumer rapidement et s'écrouler en un tas de poussières noirâtres, rapidement dispersés par les vents.
Cette idée, bien que plaisante, n'était guère réalisable : le sort lancé par le prélat protégeait tout l'édifice. Il ne s'embraserait pas. Alors Servis se força à retrouver son calme. Il fit de nouveau face à la bâtisse et dirigea de nouveau son regard et direction de la fenêtre.
“Ecoutez, j'essaye de rester civilisé, vous comprenez ? Je suis venu jusqu'ici pour contenter vos hommes, qui pour une raison ou pour une autre souhaitent votre retour. Mais si vous ne souhaitez pas nous rejoindre, à votre aise. Mais vous serez dès l'hors considéré comme un déserteur.„
“Montez„
“Bien. Voilà qui est mieux. Mais Macrinus, pour cela il faudrait que vous désactiviez votre sortilège.„

Sans plus attendre, le mage franchit les derniers mètres qui le séparaient de la porte d'entrée du moulin. De là il examina le glyphe incandescent, tracé de sang, qui couvrait toute la façade. Par curiosité, il porta la main à la poignée, tentant de l'actionner. Mais rien ne se produisit : le mécanisme semblait bloqué. La main toujours en place sur la poignée, Servis poireauta encore un instant de plus avant de perdre patience.
“Macrinus ?„

Son appel ne reçut aucune réponse. Alors Servis compris : le prélat le mettait à l'épreuve. Se sachant parfaitement incapable d'escalader une façade si abrupte à mains nues, le mage se pencha de nouveau sur le glyphe. Bien qu'étant un Altus, Macrinus n'utilisait pas sa propre magie mais celle tirée de l'imposant grimoire qu'il emportait partout avec lui, et dont il reproduisait les rites et les illustrations avec une méticulosité impressionnante. Seuls les religieux appartenant à l'ordre des anciens dieux avaient accès à ces grimoires et aux savoirs qu'ils contenaient. Ainsi, s'il n'était pas rare pour les expéditions comme celles menées par Servis de croiser d'anciens lieux de culte protégés par ce type de glyphes, il fallait toujours l'intervention d'un prêtre pour les neutraliser.
Toujours ? Non. Car Morven, à la Porte du Ponant, possédait lui aussi cet étrange pouvoir. Il était facile d'oublier que cette brute mal éduquée était elle aussi issue de la plus haute classe sociale de l'empire. Comment Morven avait-il acquis la faculté de neutraliser les glyphes de protections ? Servis n'en avait foncièrement aucune idée, et pourtant il l'avait déjà vu opérer à de nombreuses reprises. Et Servis pensait pouvoir reproduire ses gestes, et lui aussi désactiver le sortilège qui entourait le gîte de Macrinus.

Malgré le froid toujours saisissant, le mage ôta son manteau, et retira de la poche de sa veste brodée une petite flasque plate en argent. Il en dévissa le bouchon et en huma le contenu : un alcool fort, presque pur, issu de la contrebande nevarrane. Rapidement, Servis imbiba la manche de son manteau d'emprunt de ce précieux liquide et la frotta contre une ligne bien particulière du tracé ésotérique.
Mais au lieu de rompre de sortilège, son initiative fut au contraire catastrophique : le glyphe se mit à luire comme du fer en fusion tout en produisant un sifflement parfaitement strident, et le moulin tout entier commença à trembler. Une chaleur insupportable émanait du tracé de sang, et de l'énergie s'y accumula. Rapidement, cette énergie fut déchargée, provoquant une explosion impressionnante, qui propulsa le mage trois mètres en arrière. Il atterrit sur le sol, le visage enfoncé dans la neige. Sonné, et ne sentant plus tout le côté droit de son corps, Servis ne put que jurer dans sa langue natale, puisant dans son imagination fertile de nouvelles insultes plus ou mois cohérente.

A la fenêtre de la tour, le visage de Macrinus était de nouveau apparu.

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dé du destin #1 :
Réussite critique : Macrinus ouvre.
Réussite : Macrinus se présente à la porte.
Échec : Macrinus répond, mais n'ouvre pas.
Échec critique : Macrinus ne répond pas.

dé du destin #2 :
Réussite critique : Servis use la technique montrée par Morven, et parvient à défaire le sortilège.
Réussite : Servis escalade la façade du moulin sans encombre.
Échec : Servis ne parvint pas à escalader la façade.
Échec critique : Servis tente de reproduire la technique montrée par Morven, mais les choses tournent mal.
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