Some-...-BODY ONCE TOLD ME !!! (PV Alistair is gonna roll me)

Cela faisait quelques jours que j'étais à Dénérim. Le voyage avait été long depuis fort Céleste, mais je dois dire que pour une fois j'avais pris grand plaisir à prendre touuuut mon temps. Après tout, c'est pas tous les jours qu'on peut se prendre quelques semaines voir mois de vacances. Être morte, c'est peut être ce qu'il m'est arrivé de mieux depuis toute ma vie. Je m'étais à présent habituée à ma nouvelle condition de non-possédée et prenais plaisir à découvrir toutes sortes de nouvelles émotions. Mais hélas, chaque chose devait avoir une fin. J'avais encore le temps avant de retourner à Térébinthe, et j'avais décidé de prendre un chemin détourné. Je voulais leur garder la surprise jusqu'au bout, et une petite inspection surprise du campement ne leur ferais pas de mal. Je voulais y aller par bateau, empruntant le Griffon d'Argent en demandant à l'une des Sénéchales de Fort Bastel de m'aider dans la tâche. Rien de bien compliqué, mais au moins je pourrais m'assurer une certaine couverture pendant quelques jours si tout allait bien.

Cependant, j'avais une autre inspection à faire, et cela expliquait ma présent à Dénérim, non loin du palais. J'avais promis au roi Alistair - ma mascotte du 5e Enclin préférée - de visiter avec lui le festival du fromage, promettant tous deux de s'empiffrer de fromage qui pue et de boire jusqu'à plus soif. Il avait sans doute appris ma mort, car si Dorian avait eu vent de cela en recevant une missive de la part de Léopold, sans aucun doute qu'il avait fait de même pour le souverain de Férelden. Après tout je correspondais régulièrement avec lui, allant jusqu'à lui rendre visite pour l'extirper de son palais. Mais depuis que j'étais devenue Garde-Commandeur je ne l'avais pas croisé, et cela faisait bien... Presque un an au final en comptant les dernières fois où nous n'avions pu nous retrouver ! Je comptais cependant honorer ma promesse, même si pour cela je risque de lui provoquer une crise cardiaque. De toute façon si ce n'est pas moi, c'est soit une overdose de fromage soit retrouver Morrigan dans son lit qui lui fera sauter le coeur.

J'étais donc arrivée dans la ville en pleine effervescence, des fanions colorés parsemant les rues, des stands de fromages édifiés dans toutes les places et de nombreux voyageurs venant profiter des produits et de la musique se baladant de ci et de là. Dans des habits de rôdeur gagné à la Grâce Perfide sur le chemin, j'avais pris soin de dissimuler mes cheveux en les attachant et en les enroulant sous un châle sombre. Le reste de mon visage était découvert comme normal, et maintenant que mes yeux n'étaient plus ceux d'un démon je passais assez inaperçue. C'était assez étrange de ne plus être dévisagée sans cesse, mais en même temps assez libérateur. J'arpentais les rues, regardant un peu partout, volant quelques bourses et payant du fromage avec. J'écoutais également les rumeurs et les ragôts, attentive à tout ce qui pouvait se dire. Bien que les templiers rouges soient moins nombreux qu'en Orlaïs, Férelden devait encore se remettre du conflit entre mages et templiers. En un sens, avec la guerre civile en plus, Férelden s'en sortait mieux. Je me demande ce qu'Alistair en pense de tout ça, surtout de l'Influence de l'Inquisition. Cela sera sans doute un des sujets de discussion, après que je lui ais raconté comment je suis morte puis revenue, puis presque re-morte et traumatisé sans doute un démon au passage. Mais avant ça, il faut déjà retrouver le roi.

Nous avions tous les deux mis en place depuis des années un moyen de communiquer et de se rencontrer en toute tranquillité. Un garde des ombres ne pouvant rencontrer trop souvent un roi, surtout de façon informelle, nous avions notre propre propre code de communication et point de rendez-vous. en général je lui envoyais une missive courte avec des mots incohérents ou un sous entendu que lui seul pouvait connaitre (et inversement pour moi), et nous devions nous retrouver 2 jours après à la vieille tour en réfection à côté du palais. Elle restait dans l'enceinte du palais, mais elle n'était pas assez proche de murs pour permettre un véritable point d'approche et trop pour être un point de rassemblement. En général Alistair faisait en sorte que la ronde soit plus laxe au moment de se rencontrer, lors du deuxième coup de cloche après que le soleil soit tombé. Je lui avais envoyé la lettre comme prévu, et me trouvais dans la tour dans le noir, à observer au loin les lumières du festival dans la ville. J'avais amené de quoi manger, à savoir du pain et du fromage de brebis, et attendais patiemment. Enfin presque. Rester sans rien faire n'était pas mon truc, et alors que je me frottais les mains des dernières miettes de pain je poussais un petit soupire.

"Haaa.... Si ça continue comme ça je vais boulotter tout le fromage. Il bouge ses meules ou quoi Alibear ? "

Je fronçais des sourcils, espérant que cette sorcière d'Anora ne lui ait pas mis de bâton dans les roues. Il manquerait plus que cela. J'attendais tranquillement, quand soudain j'entendis quelques petits jappement s'approcher, un genre d'aboiement joyeux de jeune chien. Je me figeais, me demandant si alistair avait oublié de vérifier les rondes. Pourtant j'avais facilement réussi à m'introduire dans la tour. Un piège ? Pensait il que malgré mon message j'étais vraiment morte et que quelqu'un vienne lui jouer un tour ? Bha... Au pire qu'est ce qu'il se passe si ce n'est pas lui. Je plante une dague dans le dos ou dans la gorge de celui qui vient et on est quitte, non ?

Un matin, un enfant lui apporta un message. En échange il lui avait offert un repas chaud, des vêtements et un peu d’argent. Pendant que l’enfant des rues dévorait son repas il avait lu le message et était devenu blanc comme un linge. Il c’était assit en face de l’enfant dans la cuisine et avait essayer de le faire parler. « Qui t’as demander de me faire parvenir ce message ? » L’enfant, la bouche pleine de pain répondit difficilement « Une...Un.. » Le roi poussa un peu d’eau vers lui. Deux de ses gardes se tenant prés à sauter sur l’enfant en cas de danger. Alistair trouvait cela ridicule mais apparemment même un roi n’avait pas son mot à dire. « respire et mange doucement, je jure que tu ne sortira pas de cette cuisine tant que tu n’aura pas mange rà ta faim et que tu pourra emporter tout ce que tu voudra pour offrir à ta famille. » Le petit garçon observa les garde et prit le verre d’eau avant de pouvoir parler la bouche libre. « C’est une femme, elle avait un cap’chon sur l’tête elle m’a donné 1 pièce ! » Tout fière il montra la pièce au roi. Quand il dirait à sa mère qu’il avait vu le roi ! Elle en tomberait dans les pommes. « Et à quoi elle ressemblait ? Tu as vu ses yeux ? Ils ressemblaient à ceux d’une bête ? » Le petit garçon secoua la tête de gauche à droite en signe de négation. « Nan m’sieur ! » Le garde s’approcha et posa sa mains ganté de métal sur l’épaule du garçon. « Tu es devant le roi ! Fais preuve d’un peu de respect. » Alistair lui fit signe de reculer « C’est un enfant et peu importe que je sois roi ou simple paysan. Il ne me manque pas de respect. Parle moi comme tu voudra. D’accord. Tu es sûr pour ses yeux ? As tu vu ses cheveux ? » Le petit garçon tira la langue au garde qui fronça les sourcils et le roi lui pouffa de rire. L’enfant prit un bout de fromage et se tourna vers le souverain. « Elle avait des ch’veux normal… Normaux m’sieur. Enfin j’crois et ses œils, ses yeux étaient normal, normaux aussi, j’vous l’jure sur le créateur ! » Le roi lui ébouriffa les cheveux et se redressa. « Je te crois, manges et demande à ce qu’on te prépare quelques chose pour ta famille. As tu des frère et sœurs ? »

« Oui m’sieur. J’ai une p’tite sœur ! Et un grand frère ! Il est partie dans l’iquisition ! Mon père est mort pendant l’Enclin et ma mère est toute seule. Maintenant moi j’ai 12 ans, puisqu’mon frère est pas là, chui l’homme de la famille. » Alistair soupira un peu. « Préparez à cet enfant de quoi nourrir sa famille pour le mois et aidez le à le porter. Donnez lui un bain et des vêtements. » Il quitta les cuisines pour revenir à ses appartements. Ce mot, c’était le code qu’il avait mit en place avec Tullia. Mais Tullia était morte, il brûla le mot et se décida de s’y rendre.  Il enfila une armure, pas celle du roi, il ne fallait pas pousser non plus. Il ceignit son épée à sa ceinture et siffla Enclin pour qu’il l’accompagne. Il pensait à piège et il ne pardonnerait pas à l’imposteur de lui faire croire au retour de Tullia. Elle était morte, il avait fait un deuil compliqué, il ne pourrait pas pardonner qu’on joue comme cela avec lui ni avec la mémoire de son amie. « Allons y Enclin… Tu es prêt ? » Le chien aboya et Alistair se glissa hors de ses appartements, il avait choisit le moment où la gardes se croiser, ainsi il n’y avait personne dans le couloir. Il se rendit dans la tour sans mal, la main sur la garde de son épée. Enclin le suivait sagement, quand une odeur le fit frétiller. Il dépassa son maître et lança un jappement heureux, remuant son arrière train. Le roi fronça le nez. Et accéléra le pas pour ne pas que son chien parte seul. Il arrivait au point de rendez-vous et posa sa main sur la tête de son chien pour le faire stopper. « Assis… » Le chien gémit de frustration mais obéit. Il sortit sa lame lentement et poussa la porte de sa main libre. La porte claqua contre le mur soulevant de la poussière. Enclin remuait la queue et bavait un peu. Heureux. Lui il savait que c’était Tullia. Il l’avait sentit. Après tout elle c’était occupée de lui quand il était un chiot. Il gémit, il voulait allez la voir. Alistair lui entra dans la salle. Le visage dure.

« Si vous voulez me tuer, ne pensez pas que je vais me laisser faire si facilement. Déclinez votre identité. Je ne suis pas d’humeur à jouer. Alors dites moi qui vous envoie et pourquoi. » Il pointa sa lame sur la jeune femme. Enclin observant son maître et Tullia, semblant ne pas vraiment comprendre pourquoi son maître menacer celle qui était son ami. Il gémit de nouveau en jappant un peu.  

J'entendis des pas et des couinements se rapprocher. Les murmures d'une voix d'homme que je reconnaitrais entre mille, et les piaillements de ce qui semblait être... un chiot ? Dans le noir, j'attendais qu'il rentre dans la tour et monte les quelques marches. Patiente en même temps qu'excitée, j'hésitais à lui faire une surprise en lui sautant dessus dague au clair. Mais rapidement je me disais que ça ne serait pas de bon augure, surtout que techniquement il devait sans doute être au courant de ma mort. Si les gens que je connaissais à Fort Céleste étaient déjà au courant par Léo, sans nul doute qu'il avait aussi prévenu Alistair. Je m'en doutais que la lettre envoyée allait lui faire un choc, et qu'il prendrait cela pour un piège. Et je fis bien de rester en arrière et de ne rien tenter, car déjà je le voyais entrer dans la pièce, épée au clair. Il marchait avec prudence, je l'observais avec un sourire se comporter comme un vrai guerrier sur ses gardes. Il était accompagné d'un jeune chien mabari, qui m'avait flairé et semblait tout excité. Mais Alistair lui intima de rester assis, et je manquais de pouffer de rire en voyant le chiot obéir avec difficulté et trépigner sur place. Le roi parla enfin à voix haute, sur un ton impérieux autant que menaçant. Je souriais totalement, le regardant de mes yeux perçants tout en me demandant comment répondre. L'idée ne fut pas très longue à venir, car je me mis à parler dans mon accent antivan typique avec toute la nonchalance et la personnification de la Fierté blessée possible.

"Ha, ben voyons! C'est celui qui est en retard qui a le culot de pointer une épée sur celui qui est à l'heure... On aura tout vu ! "

Je m'avançais un peu, entrant dans la lumière de la lune et m'arretant à quelques pas de lui. Sourire moqueur, chevelure blanche, regard piquant de malice, c'était bien moins. Les seules choses qui changeaient étaient mes habits très passe-partout et mes yeux redevenus normaux. Pour le rassurer, je continuais de lui parler avec cette familiarité qui m'était propre quand je lui parlais, bien qu'il soit roi ou un ancien héro du 5e Enclin. Mon irrévérence habituelle était ma marque de fabrique après tout, et ce n'est pas un démon en moins qui allait me changer sur ce point là.

"Te tuer ? Mon pti' roi des Fromages, si j'avais voulu te supprimer ça aurait été fait depuis longtemps. Quoi que, c'est vrai que tu es le Graaand Zevraaaan ! Meilleur assassin des coeurs et des fesses, y'a pas mieux fu fu fu ~ ! "

Je riais un peu plus, ayant fait référence à ce premier nom d'emprunt qu'il avait osé utiliser en me rencontrant pour la première fois. C'était il y a des années de cela, mais cela restait notre petite blague entre nous. Allait il me reconnaitre et se détendre, enfin ? Je l'espérais bien, je ne comptais pas rester dans cette tour toute la nuit à le convaincre de qui j'étais. J'ai des tavernes et des stands de fromages à visiter moi. Un nouveau petit jappement joyeux détourna mon regard, qui se posa sur le chiot. Je plissais légèrement des yeux, trouvant son comportement étrange. Mais quand je vis la petite tâche blanche sur son museau, j'écarquillais les yeux et faisais enfin la lumière sur son origine.

"Hey là, mais je te connais toi ! A croire que Léo a bien respecté mes souhaits. Viens voir tata, aller hop ! "

Toute heureuse et ignorant Alistair, je m'étais accroupie en ouvrant les bras pour laisser venir à moi le chiot. Il était de la portée de Barkspawn, la mabari de Térébinthe qui avait eu les petits du mabari de feu Wulf. Sur la portée de trois, j'avais prévu d'envoyer un des chiots à Alistair, lui qui aimait tant cette race. J'étais heureuse que Léopold ait respecté cette décision qui, au final, n'était qu'une intention donnée à voix haute autour d'une chope. Le chiot était très excité, piétinant sur place en couinant et en jetant des regards insistant à son maitre puis sur moi. Tiraillé entre sa volonté de revoir celle qui s'était occupé de lui avec sa mère et le fait d'obéir à son maitre, il finit par céder et me couru dans les bras. Avait il vraiment cédé ou Alistair lui avait fait signe qu'il pouvait y aller ? Je dois dire que l'ayant dans mes bras à vouloir me lécher le visage et me grimper dessus je m'en fichais bien. Je riais, me redressant tout en le soulevant dans les bras et accusant le coup de son poids.

"Ouf... Et ben par les saintes meules, la vie royale ça te profite bien ! Tu es sensé être un chien de combat, pas un boudin de porte. Ne chouine pas comme ça, tu sais bien ce que je veux dire par là... "

Je lui gratouillais la tête, évitant au passage les coups de langues tout en riant de bon coeur. Il avait prit de la masse, et vu la petite bouée que formait son ventre je me doutais qu'il devait avoir un maitre des plus conciliants en la personne d'alistair. Mais il restait un chiot, et encore jeune il pouvait bien profiter. Je reposais au sol le chien, qui revint bien vite aux pieds d'Alistair pour lui faire également la fête. Je regardais de nouveau Alistair, souriant et parlant avec un peu plus de sérieux.

"Enfin, ça fait du bien de te voir. Ca fait quoi, presque 6 mois non ? Je t'avais promis que je viendrais pour le Festival du Fromage, et comme tu vois je suis bien là. A chose promise chose dûe, et ça aurait été bête de manquer une telle occasion de s'amuser ~! "

Il est vrai que maintenant que je n'avais plus le démon, c'était assez étrange la sensation de le revoir. J'étais heureuse de retrouver Alistair, et pendant tout le trajet ou j'avais décidé de le retrouver je ne pouvais penser à nos retrouvailles qu'avec une certaine nostalgie et une douce amitié. C'étaient des sensations bien étranges et inconnues jusqu'alors, il m'avait fallu des jours pour les identifier et m'y habituer. Avant j'étais contente de voir Alistair, mais j'étais tellement emportée par des émotions bruyantes et violentes qu'au final je me demande si c'était vraiment pour lui que j'étais contente de le voir, et non pas pour tout le chaos que notre rencontre pourrait apporter. Maintenant, la chose était différente, et sans doute plus précieuse. Mais à voir si lui allait me reconnaitre, et apprécier ce changement.

Si la vie lui avait bien apprit quelque chose, c’était de faire taire les désir de son coeur et de toujours penser au pire avant de croire au bonheur. Triste mais tristement efficace pour rester en vie. Tullia était morte et avec elle le chaos vivifiant qu’elle transporter. Il ne savait pas comment il se serait comporter avec elle s’ils avaient dû se voir en tant que chef et non pas en tant qu’amis. Mais dans leur relation, Alistair avait confiance en la jeune femme. Etrange peut-être mais ses yeux de démons, ses cheveux blanc et son air sauvage, Alistair en avait fait abstraction et il avait vu que sous toute cette roche se cachait un cœur généreux et aimant. A sa manière certes mais loyale envers ceux qui l’était envers elle. Sa mort avait été un pique de plus dans le cœur du roi. Plus le temps passé plus il se retrouvait seul. Et il eut un sourire un peu amère, il ne se souvenait plus où il l’avait entendu, mais il était presque certain que c’était le Iarl Eamond qui un jour le lui avait glissé. Comme pour le préparer à un jour prendre la tête du royaume. Il s’en souvenait si bien… « Tu vois Alistair, être un puissant dans ce monde c’est comme être au milieu de cette meute de chien, la nuit ils te tiennent chaud, mais au matin tu dois te battre pour ta pitance… Le monde est une meute de chien et tu dois toujours te battre pour ta part. » Le jeune garçon avait rit, à l’époque il haïssait le monde. Mais le vieil homme avait raison. Il observa la jeune femme devant lui. Sur ces gardes, la main toujours sur sa lame. Son cœur lui hurlait que son amie était là. Mais son esprit lui… son esprit le mettait en garde et la voix de l’instructeur au couvent lui hurlait dans les oreilles. « Les démons sont fourbes, ils lisent vos cœurs et s’infiltre partout, amour, amitié, solitude. Ils lisent vos désires les plus sombres et en profite ils prennent l’apparence d’agneaux pour mieux sortir les crocs ! »

« Vous avez beau parler comme elle, vous mouvoir comme elle rien ne me certifie que c’est bien vous. Vos souvenirs, vous pouvez très bien les lui avoir tirer du crâne. Pourquoi devrais-je croire vos mots ? Je n’ai pas l’habitude que le destin soit si doux. Tullia est morte dans l’exercice de ses fonctions et vous vous osez salir son nom et son corps en prenant son apparence ! Démon… Je ne suis plus templier, je ne l’ai jamais été, ni garde des ombres, mais cela suffira quand même pour vous renvoyer dans le troue puant qu’est le votre. Je ne permettrais pas que l’on souille le nom de mon amie. » Mais enclin lui remuer son derrière et baver plus qu’il n’était permis. Il eut un couinement peiné quand elle lui dit qu’il était gros et regarda son maître. Alistair lui ne quittait pas la jeune fille du regard. Enclin était un mabari les mabaris étaient des chien intelligent jamais il ne ferait la fête à un démon. Il baissa sa lame lentement le temps que tout se remette en ordre et sans un mot il vient prendre la jeune fille contre lui. « Je t’ai pleurer et toi...Toi tu reviens comme si de rien n’était… Tu n’as pas le droit de faire ce genre de chose. » Il la serrait contre lui, heureux de sentir un cœur battre contre le sien. D’avoir un corps chaud qui se collait contre le siens. « L’un de tes hommes m’a envoyé une lettre, me disant que tu été morte. Par le souffle du créateur j’aurais dû me douter que la mort ne t’aurais pas si facilement. » Il fini par la relâcher lentement, ses yeux scrutant son visage. « Tu as changé, quelque chose c’est passé dans les tréfonds. » Mais au fond il s’en fichait. Il avait retrouvé son ami et il sourit de plus belle avant de rire et de la soulever pour la faire tourner dans les aires. Enclin sautant joyeusement autour d’eux, heureux que ces deux amis ne se fâchent plus.

« J’ai pleuré ta mort en sachant que tu te moquerais de moi. Mais j’ai aussi bu en ton honneur. J’étais même prêt à me rendre à Fort Bastel pour me recueillir. Et te voilà devant moi. Tullia tu ne dois pas me faire ce genre de chose. Tu sais mon cœur est moins jeune que lors de notre première rencontre. Tu vas finir par me tuer un de ces jours. » Il finit par la relâcher mais son regard scrutait le visage de la jeune fille. A part les yeux le reste semblait être tout à fait pareille que lors de leur dernière rencontre. « Il n’y a que toi Tullia pour revenir d’entre les morts afin de te rendre à un festival du fromage. J’espère que tu n’as pas débarquer comme ça au milieu de tes hommes. » Un mort arrivant la fleur au fusil au milieu d’une forteresse pleine de garde des ombres? C’était un coup à se retrouver sans cou justement. Il passa une main dans ses cheveux long en riant un peu. De voire la jeune femme devant lui l’avait rendu plus léger. « Ho je t’ai pas présenté Enclin, tu le connais bien sûr mais il a bien grandit. Je crois que la vie de palais lui convient mais je l’emmène chasser pour ne pas qu’il perde ses instincts. Il fait un bon garde du corps et une excellente bouillotte ! Je suis désolé de ne pas t’avoir reconnu un peu et je t’embrasserais tellement je suis heureux de te voir Tullia. Vraiment. Tu ne peux pas savoir à quel point, le monde est moins tranquille quand tu es là, mais tellement plus lumineux. »

Le roi s'était montré méfiant, mais fort heureusement le chiot s'était trouvé un allié de poids. Inattendu mais bienvenu. Il était étrange à présent de voir les émotions défiler sur le visage d'Alistair. Non pas que je ne les avais jamais vu avant, mais simplement je n'y avais jamais prêté attention. Le démon en moi ne m'avait laissé voir que ce qui pouvait m'intriguer, échauffer mon sang, ne concerner que mes propres intérêts ou mon amusement. Maintenant, je voyais plus loin, plus large, je voyais les émotions des autres et les ressentais tout autrement. Comme quand il me prit dans ses bras, que je ressentais à quel point il était... bouleversé. Cela résonnait étrangement en moi, me tiraillant le coeur me faisant tressaillit d'une façon étrangère et incommode. Depuis ma sortie des Tréfonds les choses n'étaient plus les mêmes, le monde me paraissait plus vaste. Et effrayant en même temps. J'essayais cependant de rester fidèle à moi-même, du moins de ce qu'il restait de moi en répondant à l'étreinte par un calin et sa surprise sur la nouvelle de ma mort pas une pointe de rire et d'optimisme.

"Ca devait être Léopold. C'est un bon gars, il a bien fait son taff on dirait."

Vu la correspondance régulière que j'avais avec Alistair et connaissant la méticulosité de mon ex-Sénéchal, je ne m'étonnais pas trop qu'il ait reçu rapidement la nouvelle de ma mort. Je sentais son regard perçant sur moi, alors qu'il disait sans détour qu'il me trouvait changé. Même si là j'entendais bien qu'il parlait de mes yeux, le sous entendu était tout à fait autre. Avant, je lui aurais empoignée la tête au creux de mon coude et fait un shampoing, tout comme je n'aurais cessé de le moquer pour son doute. Mais j'étais plus calme, plus réservée. Je gardais toujours cette espèce de malice dans le regard, mais je voyais et ressentais les choses autrement. Serais je toujours à la hauteur pour les gardes ? Il y avait tant de choses dont je n'étais plus certaine... Je devais cependant rapidement revenir à la réalité, Alistair me posant de multiples question et se demandant bien ce qu'il avait put se passer pour que je revienne pour du fromage. Je souriais, poussant un léger soupire.

"Ca pour sûr, c'est une longue histoire. Mais ça vaut la peine d'être raconté autour d'une pinte et d'une tranche de fromage ! "

Il disait s'être recueilli et avoir bu en mon honneur. Là je le reconnaissais bien. Mais quand il mentionna Fort Bastel ma mine s'assombrit. Une nouvelle pique au coeur, mes yeux qui s'attristaient. Cet endroit là... J'avais pensé à m'y rendre en fin de voyage, mais depuis la nouvelle de la mort de Wulf je ne me sentais plus d'y retourner. Il avait été la seule raison de mon attachement à cet endroit. Je poussais un nouveau soupire, plus las cette fois ci.

"Fort Bastel... Il n'y a plus rien pour moi là bas."

Finduilas était de loin la dernière personne que je voulais voir, et ceux que je connaissais bien se comptaient sur les doigts d'une main. J'étais bien plus à l'aise à présent avec les Gardes d'Orlaïs, devenus ma véritable famille. Mais hélas, je n'avais aucune assurance qu'ils voudraient de nouveau de moi. Tout ce que je pouvais c'était espérer et faire de nouveau un pari avec le Créateur. J'en revenais à Alistair, qui s'émerveillait sur ma capacité à revenir à la vie. Là dessus j'haussais des épaules, parlant avec ma nonchalance habituelle.

"Il semble que tu as oublié que je suis le 6e enclin. Pour être sure que je sois morte il faut me trancher la tête et la mettre sur un pic devant tes yeux. Pour ce qui est de mes hommes... Ils ne savent pas encore que je suis en vie. Et ils ne le sauront pas de suite."

Car c'était bien un fait, et je l'avais répété à Fort Céleste. Je souhaitais encore rester "morte", autant pour ma sécurité que pour tester Léopold. en restant ainsi silencieuse, je lui donnais quelques mois d'expérience en tant que Garde-Commandeur, et sans aucun doute cela lui sera bénéfique pour s'affirmer et s'endurcir. Il en avait besoin, il gâchait son talent à ne pas vouloir s'engager dans des responsabilités. Et puis, quoi de plus amusant que de lui faire la surprise. J'avais tellement hâte de voir sa tête. Quoi qu'il en soit, j'encourageais également Alistair à donner un bon entrainement à son chien.

"Ha ha ha ! Tu devrais le lâcher sur la bleusaille, ça lui fera les dents et ça motivera tes troupes. Ca marche pour mes hommes, enfin avec Barkspawn."

Elle s'amusait toujours à le faire, même sur des gardes des ombres plus aguerris. C'est toujours un bon entrainement et un plaisir à regarder. La nature qui les remet un peu à leur place, et autre chose à machouiller pour la mabaris que des os. Mais ce n'était pas tout. Les derniers mots du roi étaient des plus attendrissants, et je le regardais avec une certaine surprise, puis souriais de nouveau. Mais c'est qu'il s'était vraiment attaché ~. Et étrangement, ce qu'il disait me faisait chaud au coeur.

"Aaaw ~... Ma ptite meule, tu vas finir par me faire rougir."

Je riais de la façon roucoulante dont j'avais l'habitude, et m'approchais de lui pour lui ébouriffer les cheveux.

"Mais c'est bien beau de s'attendrir, le monde nous attend pour le tourmenter. Et le fromages pour être mangés, et les choppes pour être vidées. Allons, il ne faut plus les faire attendre ha ha ha !"

Je lui donnais une tape sur l'épaule, sentant son armure en dessous. Il était vraiment venu préparer pour se battre...

Tullia parlait beaucoup pour une fois. C’était étrange et en même temps rassurant ! Elle était là, en chaire et en os. Elle était en vie, son cœur battant dans sa poitrine, sa peau chaude. Il écoutait sans vraiment entendre, son regard pétillant. Cependant il devait faire un effort quand même. « Fort Bastel… Si je ne savais pas qui était au commande là bas… Mais je le sais et je comprend que tu ne veuilles pas y aller. Il est triste de savoir qu’un commandant comme elle arrive à dégoûter même les autres gardes de ce lieu. » Il haussa un sourcil à la suite de ces mots en riant un peu. « Oublier que tu es le 6 eme Enclin ? Tullia, jamais je ne l’oublierais. Même un vieux sénile ne pourrait oublier cette information. » La joie de revoir son amie avait rendu Alistair plus léger. Enclin jappait, heureux de revoir Tullia, même si elle l’avait trouvé un peu enrobé. Il fallait dire qu’Alistair le gâtait peut-être un peu trop. « Le… Tullia, j’aimerais aller au festival du fromage. Mais tu sais aussi bien que moi que je ne peux pas. Si on apprend que le roi se promène sans escorte au milieu de la foule pendant un festival du fromage je vais encore en entendre parler pendant des mois. » Et vraiment, il avait pas envie de se faire encore crier dessus, parce que je cites, il ne devait pas quitter le château, il devait se comporter en roi. Il n’était pas un vagabond ! Il était important et sans défense dehors… Et il savait utiliser une épée ! Il n’était pas un enfant. Bon peut-être qu’il grossissait les traits… Mais c’était comme ça qu’il le voyait.

Le roi n’arrivait pas à fait disparaître de son visage son sourire. Il avait mal aux joues tellement il souriait. Ses yeux étaient pleins de larmes. Gouttes salées de joies, la fatigue et la perte de Tullia ça avait été un coup. Un coup dur. Elle était la seule amie qui lui restait et qu’il arrivait à voir régulièrement. Quand elle était morte, elle avait emporter avec elle une partie de la lumière et de la chaleur du monde laissant en Alistair un creux, un point de glace. Et là, de la voir de retour, fidèle à elle même… C’était extraordinaire. « J’ai cueilli ce brin de bruyère./ L’automne est morte, souviens-t’en./ Nous ne verrons plus sur terre/ Odeur du temps, brin de bruyère,/ Et souviens-toi que je t’attends. Laisse moi encore savourer ton retour Tullia !C’est rare qu’on m’annonce la mort d’un ami dans les tréfonds pour que je le revois surgir de nouveau la fleure au fusil… Merci, de ne pas être morte, de ne pas m’avoir laissé. C’est égoïste je le sais. Mais si tu venais à disparaître… Je ne veux pas y penser. Je suis tellement heureux.» Il la prit de nouveau contre lui. C’était plus fort que lui. Tullia pourtant n’était pas du genre à aimer ce genre d’épanchement. Mais elle lui devait au moins ça pour le deuil et tout le reste. Enclin lui tournait autour de son amie et de son maître heureux. Il remuait de l’arrière train en laissant parfois entendre un jappement joyeux. Mais son attention avait vite était attirer par un rat et il était partie en chasse.

Ce qu’il se passa par la suite, Alistair ne l’avait pas prévus, mais la joie avait prit le pas sur tout le reste. Pourtant il savait qu’il allait tendre le bâton pour se faire battre. Mais là tout de suite, il n’y pensa pas. Cela ne lui effleura en réalité même pas l’esprit. Il attrapa le visage de Tullia entre ces doigts et se pencha sur elle pour l’embrasser. Ce n’est que quelques secondes plus tard qu’il se rendit compte de ce qu’il était en train de faire et qu’il se recula rouge de gêné et bégayant. « Ho..J...P…. » Quand tout l’alphabet fût passé il tenta de faire une phrase correcte. « Par le cr...créateur...Je...J...Je suis ...Dés...Désolé ! J..Je ne sais...Je ne sais pas ce qu’il m’a prit ! » Il se recula se prit les pieds dans un trou, trébucha se rattrapa à la porte et colla son dos contre sans plus osé bouger. Elle allait le tué. Et ensuite elle se moquerait de lui dans tout Thédas… Il allait devoir fuir ! Loin très loin. Et Enclin qui n’était jamais là quand il avait besoin de lui ! « Je s...Désolé… Désolé ! »

Alistair était en un sens fidèle à lui même. Enthousiaste, sur la même longueur d'onde concernant la Grincheuse et terriblement en manque de confiance en soit. Et manque de proactivité, et manque d'audace pour faire des bêtises. Fort heureusement pour lui, j'étais de retour ! Quand il mentionna son impossibilité à se rendre au festival, un grand sourire malicieux s'afficha sur mon visage. De mes mains je saisissais son visage, pinçant légèrement ses joues.

"Alistair... mon doux agneau en sucre d'Alistair... Il suffit de truander et de se déguiser ! Tu as de la chance, il se trouve que je suis une spécialiste en la matière. Non non, ne me remercie pas... Je vais te faire un truc au poil ~ ! "

Je le relâchais, l'observant en réfléchissant déjà à un déguisement. Déjà il faut lui trouver une cape pourrie, ensuite un bandeau pourrie pour lui cache un oeil et presque la moitié du visage. Si en plus il fait genre il boite un peu, c'est dans la poche ! Enfin dans ma tête en tout cas c'était réglé. Ce que je n'avais pas vu venir en tout cas, c'était le nouvel élan de sentimentalité du roi. Il se mit à baragouiner je ne sais quoi (un poème ou une citation sur de la bruyère, je crois ?) et à redire à quel point je lui avais manqué. Pour couronner le tout, il me pris soudainement dans ses bras. Je me figeais, peu habituée à ces épanchements d'émotions par des... calins. J'aurais toujours du mal à m'y habituer on dirait... Je ne résistais pas cependant, ayant appris la leçon avec Dorian quand lui même s'était effondré en pleurs dans mes bras (si si, c'est vrai). A la place, je commentais joyeusement, un sourire sur les lèvres.

"Whaa... C'est fou ce que les gens deviennent tactiles en me voyant, je devrais mourir plus souvent, ha ha ha ! D'abord les calins de Dorian, ensuite toi tu t'y mhff ?!! "

Mais d'un coup, sans prévenir, Alistair s'était saisi de mon visage et... trop tard. Ses lèvres s'écrasèrent sur les miennes, et j'arrêtais de respirer. Mes yeux grands ouverts de surprise, figée comme une statue de glace, je le regardais avec stupeur. Mais qu'est ce qu'il arrive aux gens bon sang ?! Cela ne dura pas longtemps, car Alistair se rendit compte de sa méprise. Il se recula aussitôt, rougissant comme une pivoine et se confondant en excuse. Il reculait, comme si j'allais le dévorer. Il trébucha, tomba... et je ne bougeais toujours pas. Je continuais de le regarder avec surprise, mais rapidement je devenais plus blanche et mes yeux semblèrent traduire plus une émotion proche de la frayeur. Et pour cause... Ca ne pouvait pas être Alistair. IL ne pouvait PAS être Alistair. Par le Créateur, le vrai Alistair ne saurait même pas dire bonjour à une jolie fille sans tomber dans un piège à ours et de viander comme un ogre !! Alors m'embrasser, moi ?!! Aussitôt je réalisais que quelque chose n'allait pas. Je fronçais alors des sourcils, dardant sur lui un regard peu amène, comme s'il était un ennemi.

"QUI ÊTES VOUS, QU'AVEZ VOUS FAIT D'ALISTAIR ?!!!"

Aussitôt je me mis en position de combat, dégainant mes dagues et me préparant à le tailler en pièce s'il le fait. Ca ne pouvait pas être Alistair. Est ce qu'on avait pris son apparence ? Ou alors... Il est possédé ? Font chier les démons, j'en ais assez soupé moi ! Cela ne m'empêcha pas pour autant de proférer des menaces sur la personne en face de moi, menaçante et bien décidée à le faire avouer.

"SI C'EST ENCORE UNE CONNERIES DE CES DEMONS, JE VOUS PREVIENS JE VOUS DEMONTE !! JE CONNAIS DES GENS DANS L'IMMATERIEL, ON VA VOUS DERROUILLER !!! "

Bon, les "gens" de l'Immatériel se compose surtout d'un esprit-chat dont je serais bien incapable d'invoquer ou d'appeler à l'aide ici, mais si cette menace pouvait marcher... pourquoi pas ? Après un démon en vaut un autre non, au final ? Alors en buter un de plus ou un de moins... Dommage qu'il ait la bouille d'Alistair cela dit.