Des souvenirs qui réchauffent le coeur [Lynne]

... Et d'autres dont on aimerait bien se passer.

- AAAAH ! C'EST QUOI CA ?!

Un cri d'épouvante retentit depuis les quartiers des invités de Fort Céleste, provenant plus précisément de la chambre de Cordélia. L'origine de ce cri résidait précisément dans ce que la jeune femme avait vu dans le reflet de son miroir ce matin-là en se levant, les yeux bouffis de fatigue.

Sa figure était couverte de plaques rouges ! Par le Créateur, comment cela se faisait-il ? Cordélia regarda son reflet avec horreur, comme si fixer celui-ci avec insistance allait convaincre les plaques qui avaient ravagé son visage de s'en aller. Les démangeaisons étaient tout aussi affreuses que leur apparence. Par la barbe d'Andrasté, qu'est-ce que ça grattait. Elle ressemblait à une abomination !

Catastrophée, elle se mit en position foetale sur son lit pendant vingt bonnes minutes avant d'oser s'aventurer dehors. Qu'est-ce qui avait pu causer cette réaction ? Etait-ce le faisan pas très frais qu'elle avait mangé hier soir ? Ou bien la lotion à la menthe suspecte qu'une elfe lui avait vendu à dix fois le prix initial ?
Quelle qu'en soit la cause, elle devait trouver un soigneur au plus vite. Elle osa enfin faire un pas dehors, priant pour que personne ne remarque les immondes plaques sur son visage. Elle rasa ainsi les murs jusqu'à la tente des soigneurs, où elle s'assit sur un banc en attendant son tour. Elle pénétra dans la tente une fois que ce fut à elle, découvrant une jeune mage aux cheveux bruns à l'intérieur, qui devait être la soigneuse. Elle la salua et expliqua son problème, piteuse :

- A... Auriez-vous vous des connaissances en herboristerie, à tout hasard ? Je me suis réveillée comme ça, et ça brûle..., demanda-t-elle, piteuse.

Le visage de la soigneuse, une jeune mage un peu plus agée qu'elle, lui disait quelque chose. Il semblait familier, mais elle ne savait pas si elle l'avait déjà vue quelque part.

Des souvenirs qui réchauffent le coeur

L’existence à Fort Céleste était paisible à tel point que Lynne oubliait parfois, l’espace d’un bref instant, qu’ils étaient en guerre face à un ennemi qui les dévorerait au moindre faux pas.

Le château fonctionnait un peu à la manière d’une petite ville. Le forgeron forgeait, les cuisiniers s’occupaient en cuisine, les soldats s’entraînaient dans la cour, les gens allaient et venaient dans la taverne pour se changer les idée le temps d’une bière. Et, parfois, de curieux invités faisaient leurs apparition pour rencontrer l’Inquisitrice et ses conseillers, du Templier sérieux jusqu’à la noble orlésienne aux robes multicolores.
Tout ce beau petit monde rappelait l’effervescence de leur civilisation, et la vie qu’elle apportait avec elle. Tout cela était possible grâce à la sécurité qu’apportait cet endroit. Quand Lynne était en mission, le danger pouvait montrer le bout de son nez à n’importe quel moment. Ici, elle pouvait se permettre de relâcher sa garde et de profiter d’une bonne tisane alors qu’elle veillait sur ses patients.

Elle était présente dans la tente des soigneurs depuis l’aube, suivant son rituel habituel : saluer ses collègues, s’occuper des blessés et malades résidant en ces lieux, s’enquérir des commandes faites à l’apothicaire. Et, enfin, il y avait sa pause, où elle dégustait une infusion dans un calme relatif pendant que ses pairs prenaient le relais.

Lynne n’avait pas tout à fait fini sa boisson quand elle décida de reprendre son travail, constatant que le nombre de patients attendant dehors s’accumulait pendant que les autres soigneurs étaient occupés. Reposant sa tasse à moitié entamée, la jeune femme se rendit à l’entrée de la tente pour accueillir le prochain malade.

Son regard rencontrant celui piteux et désespéré d’une blonde dont elle devinait les traits gracieux, cachés par de vilaines plaques rouges qui avaient décidé de résider sur l’ensemble de son visage.

« Je devrai pouvoir vous aider … venez avec moi. » tenta t’elle de la rassurer, l’invitant à la suivre à l’intérieur de la tente.

Ils passèrent devant quelques lits avant que Lynne n’invite la demoiselle à s’asseoir dans un espace visiblement réservé aux consultations, consistant en un tabouret et un lit. Elle lui indiqua gentiment le tabouret d’un geste de main :

« Asseyez-vous, je vais vous examiner. »

Elle la laissa s’exécuter pendant qu’elle se lavait les mains dans une petite bassine d'eau propre de son coté avant de revenir lui examiner attentivement le visage.
Les iris noisette de la mage scrutèrent les plaques rouges. A vue de nez, elles n’avaient rien à voir avec une infection : on aurait dit que la peau était irritée par quelques chose. Elle avait bien une supposition sur son origine, mais elle avait besoin de réunir davantage d’indices pour confirmer sa théorie :

« Vous avez ces marques depuis ce matin, c’est bien cela ? Pouvez-vous me dire comment est-ce que cela est arrivé ? » lui demanda t’elle, s’éloignant alors du visage de la jeune femme, « Est-ce que les plaques vous font mal ? Ou bien grattent-elles ? »

Tout en lui posant ces questions, Lynne ne pouvait s’empêcher de dévisager sa patiente. Ces boucles blondes et ces traits ne lui étaient pas inconnues … Mais où avait-elle déjà pu la rencontrer ?

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Des souvenirs qui réchauffent le coeur [Lynne]

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