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Jeu 21 Mai 2020 - 9:18

Anonymous
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9:30 du dragon, trois jours après la [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]

Dans la chambre aux rideaux tirés, seule une bougie était allumée. Elle diffusait un parfum capiteux alors que sa cire fondue coulait sur ses propres rebords avant de figer brusquement dans sa course éperdue. Entre les deux pans des lourds rideaux, un unique trait de lumière naturel filtrait, éclairant directement la paroi d'un miroir en pied épousseté avec soin. Devant ce miroir se tenait Hécate, les bras croisés devant sa poitrine et les sourcils froncés. Son regard balayait distraitement sa propre image, comme incapable de réellement la saisir. Depuis trois jours, elle se tenait volontairement confinée dans cette obscurité de fortune, avec son seul reflet pour compagnie. Trois jours de hontes, à se repasser en boucle les événements de la dernière soirée où elle s'était rendue en compagnie de son fiancé.

Initialement, Ulio avait proposé à Hécate de l’y rejoindre directement. Il souhaitait, d’après ses dires, la découvrir dans ses plus beaux atours sans participer à sa préparation. Bien sûr, Hécate savait qu’en réalité Ulio souhaitait passer du temps avec ses amis, avant de se rendre avec eux à la soirée. Elle n’y voyait aucun inconvénient : elle savait la Troupe essentielle à l’équilibre d’Ulio. Elle même avait même fait partit un temps de cette Troupe, avant que ses fiançailles officielles ne l’en écarte tout naturellement, pour son plus grand regret. Si elle continuait de fréquenter les autres membres de la Troupe, elle sentait bien que son changement de statut avait brisé quelque chose dans l’équilibre fragile des relations qu’elle entretenait avec eux. Elle n’était plus leur égale, mais la fiancée de l’un d’eux.
Alors, elle s’était préparée. Elle s’était fait belle, et s’était hâtée de rejoindre la soirée à l’heure dite. Mais même si elle avait laissé du temps à Ulio, du temps en célibataire pour qu’il puisse ensuite se consacrer à elle sans retenue, les choses en avaient été autrement. Et elle avait mal réagit, s’était ridiculisé, littéralement. Pour finir, ils étaient rentrés fâchés, et depuis elle se laissait succomber à la pire des mélancolies, attendant désespérément le moindre signe de la part de son fiancé chéri.

Trois jours s’étaient écoulés depuis cette soirée. Trois jours pendant lesquels elle s’était montrée incapable de peindre, et d’écrire ces poèmes qui pourtant faisaient sa renommée. Elle n’avait plus la patience pour les actions les plus minimes, comme la lecture. C’était comme si, l’espace de cette simple soirée, son âme toute entière s’était fissurée, pour ne plus jamais guérir. Hécate avait l’impression de n’être que l’ombre d’elle même, de ne plus rien valoir. Une enveloppe vide. Devant le miroir, elle capta enfin son image. Elle décroisa lentement les bras, apposant ses poings sur ses hanches. Ses hanches développées, rondes même. Ulio s’intéresserait-il plus à elle si elle avait été doté de hanches plus fines ? Aussi étroites que celles d’un homme par exemple ? Une larme chaude coula discrètement de son oeil, roulant sur sa joue pour venir s'abattre au sol.

Sa mère, en lui faisant monter ses plats directement dans sa chambre, avait bien vu que quelque chose n’allait pas. Pire : elle avait immédiatement compris toute la situation. Et c’était bien là le plus humiliant : tout le monde savait. Les infidélités d’Ulio n’avaient rien de secret. “Ton père était pareil”, lui avait dit sa mère. “L’important c’est de te montrer patiente, une fois mariée tu l’auras pour toi seule”. De la patience, Hécate n’en avait plus. Elle souffrait de voir Ulio s’offrir à d’autres hommes, à d’autres femmes. A d’autres sauf à elle. Son corps, son corps lui semblait si froid. Dans son reflet, elle se trouvait si repoussante. Comment croire au retour d’Ulio ? Il était trop loin, bien trop loin d’elle. “Tu peux aussi, si tu le veux” lui avait glissé le jeune Crassius, idée qu’elle repoussa loin, bien loin, pour ne plus avoir à l'examiner. Crassius… Le dernier ajout en date fait à la Troupe, ce jeune gamin qu’Ulio aimait traîner partout dans son sillage. Maintenant Crassius n’était plus un enfant, elle devait bien le reconnaître, et parfois lorsqu’ils se retrouvaient en tête-à-tête, Hécate percevait d’étranges signaux en son propre coeur. Elle n’avait plus l’impression de le babysitter. Elle recherchait même parfois sa compagnie. Mais rien n’y faisait. Elle voulait Ulio. Plus que tout, elle voulait qu’Ulio la regarde, elle, et personne d’autre.
Dans une pose digne d’une héroïne de roman, elle se jeta sur le lit, laissant éclater une nouvelle fois sa peine dans les draps défaits de sa couche.

Puis, l’annonce tant attendue arriva enfin plus tard dans l’après-midi. On lui porta une lettre écrite de la main d’Ulio, un billet par lequel il l’invitait à le rejoindre chez lui. Ils allaient enfin pouvoir s’expliquer, seule à seul. Hâtivement, Hécate s’habilla et quitta ses appartements, sans se soucier de ses yeux rougis. Sans non plus prêter attention à l’enveloppe elle-même, portant très clairement la mention “bienvenue en Férelden !” écrit d’une plume rustique.

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Crassius referma lentement la lourde porte menant aux appartements de sa famille, verrouillant le plus silencieusement possible les nombreux loquets magiques. Une main encore sur le bois teinté, il stoppa sa respiration le temps d'écouter. Mais de l'autre côté rien ne bougea : il était parvenu à s'échapper sans attirer l'attention. Satisfait, il dissimula son visage dans l'ombre de la capuche de sa tenue : un ensemble en matière rêche d'un noir profond, étrangement privé du moindre ornement. Près du corps pour faciliter les mouvements, cette tenue semblait retirer au jeune mage toute l’essence même de sa personnalité : il n'était plus qu'une haute forme sombre, pouvant ainsi se fondre aisément dans toutes les foules. Seul son bâton, fixé dans son dos, le désignait encore comme mage. Après un dernier coup d’œil par-dessus son épaule, il se retourna en direction des escaliers.

L'appartement occupé par les Servis se trouvait au quatrième étage d'un bâtiment haut de sept. Les marches descendues par Crasius étaient composées d'une imitation de marbre assez convaincante, il fallait bien le reconnaître. Les dorures des murs en revanche étaient trop ternes pour êtres crédibles. Sous sa capuche, il secoua la tête. Tant d'efforts pour faire oublier aux habitants de cette tour le quartier dans lequel elle était plantée. Tant d'efforts pour essayer de leur faire croire qu'ils étaient les égaux de ceux qui vivaient à quelques rues de là. De ceux qui n'avaient pas à se contenter de pâles imitations. De ceux qui pouvaient s'offrir du personnel de maison, et dont les appartements étaient au moins dix fois plus vastes. Marches après marches, Crassius dévalait les étages pour rejoindre la rue, dont il pouvait déjà intercepter les échos. Les cris d'un vendeur ambulant de poissons frit l’accueillirent dès qu'il franchit la porte. Il accéléra le pas, sa main caressant comme d'habitude le museau élimé de l'immense statue de Zazikel dressée devant le bâtiment.

Rapidement, il prit la direction des docks.


Dim 24 Mai 2020 - 1:16

Dorian Pavus
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9:30 du Dragon
Feat. Crassius Servis
C'est compliqué parfois mais bon ami - ☀ ☀ ☀


J’avais reçu une invitation de la part d’Ulio, une invitation à une « soirée Féreldienne ». Superbe thématique, j’en avais vraiment besoin.

Auréa lisait par-dessus mon épaule, ses mains contre mon dos. Toujours avec cette vitalité, elle faisait un peu le tour de la question avant que je ne pusse vraiment finir de lire.

Ulio Lucanus, hein ?
Ouais, apparemment c’est une soirée chez lui.
Celui que tu m’as présenté, donc.
Celui-là même.
Celui que tu as retourné dans la buanderie, donc.

A cette seule remarque, je me tournai, la faisant reculer légèrement au passage.

Auréa, ne commence pas—
T’es certain que c’est une bonne idée d’y aller ?

Je réfléchis un instant, le regard à nouveau sur la lettre d’invitation. Devais-je y aller ? C’était une bonne question. Je préférais poser un peu une certaine distance par rapport à Ulio, aussi charmant était-il. Cette histoire avec sa fiancée me tournait encore dans la tête, honnêtement.

Peut-être que sa fiancée sera là.
C’est .. censé être rassurant ?
J’ai eu un malentendu avec elle, ça me donnera l’occasion de lui expliquer et de m’excuser.
Et si elle n’y est pas ? Tu vas te faire dévorer par ce gars.

Fronçant des sourcils, mon regard remonta vers ma compagne, qui croisait les bras et fixait le sol avec sérieux. Puis, croisant mes clairs pupilles, Auréa s’illumina un peu plus.

Je ne sais pas Dorian, il ne m’inspire pas confiance.
Il n’a pas l’air si méchant, pourtant ..
Tu devrais vraiment être plus méfiant que ça dans la vie, ou tu vas vraiment te faire dévorer par n’importe qui.

Je me déplaçai quelque peu afin de m’asseoir dans un siège placé sur un balcon d’un marbre pur et blanc, et donnant sur un jardin varié et dense. La vue était assez reposante, il fallait dire. Auréa me joignit aussitôt, une tasse de thé en main, et s’assit à côté de moi, le nez tourné vers l’horizon.

Je peux venir avec toi pour t’assurer une sécurité, si tu veux.
Est-ce vraiment une bonne chose ?
Tu sais quoi ? J’insiste, je viens. Je ne vais pas te laisser seul à une telle soirée, avec une charogne pour seule compagnie.
Oh, tu exagères—
Allez, épargne-moi tes piètres excuses, je viendrai.

Je soupirai, réalisant qu’elle ne changerait pas d’idée. Finalement, c’était peut-être rassurant de l’avoir à mes côtés. Je guettai à nouveau le nom de l’adresse et où elle se situait dans l’à peu près, avant de pousser un soupir. Près des docs ? Sérieusement ? Décidément, avoir Auréa à mes côtés serait plus que recommandé.

Aussi, je réalisai que peut-être Servis serait là : il fallait aussi que je lui parle, tiens. J’avais fait dérapé tant de choses en une soirée que je ne savais même plus dans quelle direction regarder. Le bruit d’Auréa se levant me sortit de mes réflexions.

Eh bien, qu’attendons-nous ! Préparons-nous et en vitesse !
C’est vrai, tu as raison.
Toujours. ~

Je me levai à mon tour pour me diriger vers l’intérieur, histoire de me préparer également. Quitte à y aller, autant être correct. Je ne comptais cependant pas miser sur l’extravagance cette fois-ci, aussi surprenant cela pouvait-il paraître. J’espérais seulement que Servis et cette Hécate seraient tous deux présents, ou au moins un des deux.

Lun 25 Mai 2020 - 17:59

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Hécate

Sans le vouloir, Hécate fit claquer la portière du coche qui l'avait conduite jusqu'au quartier où vivait Ulio. Elle n'était pas tout à fait arrivé à destination : il lui faudrait encore marcher quelques rues, mais il était à présent impossible pour le coche de s'approcher plus près. Près des docks, les rues menant aux appartements d'Ulio étaient sans arrêt bondés, et en mauvais état. Mais la récente acquisition d'Ulio compensait cette situation géographique médiocre par un intérieur vaste meublé avec goût. Elle avait d'ailleurs largement contribué à ce dernier point.

Hécate remonta ses jupes, dégageant ses chevilles pour plus de praticités sur ces pavés inégaux, et s'engagea rapidement dans une petite contre-allée. Elle ne prêta aucunement attention aux appels que lui lancèrent les dockers en pause, pas plus qu'elle ne sembla remarquer l'odeur permanente de poisson décomposé qui flottait autour de cette partie-ci du canal. Après tout, Minrathie était une ville portuaire, il n'y avait dès lors rien d'étonnant à parfois ressentir ce genre d'odeur. Elle rejoint ensuite une artère plus dégagée, qu'elle suivit seulement quelques mètres avant de rejoindre de nouveau un passage plus étroit, qui la conduit directement aux quais. Sur sa droite, un petit bateau recrachait sa cargaison d'esclaves. Des femmes et des enfants, aux joues crasseuses, collées de vieilles larmes. Hécate ne leur jeta qu'un unique regard. En un sens, elle avait elle aussi les joues crasseuses de vieilles larmes.

En arrivant aux pieds du bâtiment où logeait Ulio, Hécate leva la tête. Depuis ses hauteurs, une étrange musique semblait s'échapper dans l'air. Une musique aux accords rustiques, avec peut-être la voix d'une barde... Elle ne put réprimer un sourire, ses espoirs s'emballant plus qu'elle ne l'aurait souhaité : se pouvait-il qu'Ulio, pour se faire pardonner, lui ait organisé un petit dîner romantique ?
Mais alors qu'elle s'apprêtait à pousser la porte du bâtiment, un couple arriva derrière elle, vêtue de peaux de bêtes et passablement éméchés. Un mauvais présentement la saisit alors qu'ils s'engouffrèrent derrière elle. Elle ralentis, se laissa dépasser. Mais le couple ne dévia jamais de sa route. Ils se rendaient aussi chez Ulio, l'invitation à la main.

C'est une Hécate désabusée et rouge de colère qui frappa à la porte de son fiancé. Un serviteur lui ouvrit, déguisé en Féreldien, la tête coiffée d'un immonde et grotesque chapeau à plumes. Il bredouilla une phrase apprise par cœur en langue des rois, une phrase qu'Hécate corrigea malgré elle avant de s'engouffrer dans l'appartement, jetant presque au visage de ce pauvre esclave la supposée lettre qu'elle avait plutôt reçue.

L'appartement d'Ulio était bondé. Il y avait même encore plus de monde qu'à l'habitude. Elle repéra rapidement Galla et Iovita en robes fereldiennes, riant à gorges déployées aux plaisanteries d'un inconnu lui-même grimé. Hécate, elle, n'avait aucune envie de rire. Ses jambes s'étaient comme paralysée sous son poids, elle ne parvenait pas à bouger, restant figé dans le hall de ces appartements, qu'elle avait elle-même aidé à décorer. Mais elle ne les reconnaissait plus. Une partie des meubles avait été changés pour l'occasion. Les tables à incrustations avaient étés changés pour d'imposantes tables de banquets d'allure rustiques, en bois à peine vernis. Sur ces tables, des montagnes de nourritures, mais à peine préparée. De la viande encore accrochée à leur carcasse, des fruits non découpés jetés dans des corbeilles de terres. Les verres avaient étés troqués contre des gobelets de fer. Perdue, Hécate sentit une nouvelle larme couler sur sa joue. Ulio ne vint pas l’accueillir. Pas plus qu'aucun de ses amis.

Mais où était Ulio ?

Finalement, Hécate parvint à se soustraire à sa propre tétanie. A présent ses jambes ne souhaitaient plus qu'être en mouvement. Elles voulaient courir, partir loin, loin d'ici et des espoirs si futiles de la fiancée abandonnée. Alors Hécate se tourna pour faire face à la porte. Mais à la place, elle fit face à Dorian.

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Crassius
Sur les docks, au milieu des marins et de leurs marchandises, Crassius navigua sans trop de difficulté dans la foule. Il avait, la veille, repéré les lieux, et ne craignait donc pas de se perdre. Il marchait sans se hâter, ses longues jambes lui permettant d'avancer suffisamment rapidement. Crassius détestait être en retard. Arriver le dernier, cela revenait à perdre du terrain. À se mettre soi-même en défaut. Arriver en avance ? Cela permettait de se préparer. La vie dans cette ville n'était qu'une perpétuelle confrontation. Une lutte interminable dont on ne pouvait se soustraire. Cela n'empêchait pas Crassius de s'y essayer. Pour cela, il souhaitait n'arriver ni en retard, ni en avance. Juste à l'heure indiquée.

Sur les docks donc, au milieu des marins, Crassius repéra la petite alcôve souhaitée. Elle s'ouvrait sur un escalier, qui ne montait pas, non, mais qui s'engouffrait au contraire sous terre. Il descendit précautionneusement ces marches usées, prenant gare à ne pas heurter sa tête par mégarde, et poussa la vieille porte de fer qu'il trouva en contrebas. Il s'engouffra alors dans les catacombes de Minrathie.

Dim 21 Juin 2020 - 1:52

Dorian Pavus
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9:30 du Dragon
Feat. Crassius Servis
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Blasphème.
Arrête donc de faire l’enfant capricieux –
Je te dis que c’est inutile ! Laisse-la tranquille.

J’avais déjà toléré qu’elle meurtrisse ma chevelure, je n’accepterai pas pareil génocide vis-à-vis de ma moustache. Auréa rit aux éclats, tandis qu’elle commença à attacher ses longs cheveux en deux nattes bien sudistes.

Bien bien, tu remportes cette partie. Le reste est déjà pas mal convainquant de toute façon.
Je suis toujours convainquant, voyons.

Un autre rire s’envola de la pièce d’à côté – elle courait dans tous les sens .. Elle revint finalement vers moi avec une longue robe, plus terne et possédant moins de volume que ce qu’elle avait l’habitude de porter, avec un corset assez simple au corsage discret. Elle termina son habillement en étalant sur ses épaules une fourrure d’ours assez épaisse, retombant parfaitement bien sur elle, il fallait dire. Auréa fit un tour sur elle-même devant moi, souriante.

Alors, comment me trouves-tu, Messerah ?
Ma foi, tout te va, même la campagne.

Ma compagne de la soirée ricana à nouveau, avant de m’attraper le bras, et de nous diriger vers la sortie sur son même pas décidé qu’elle avait forcément hérité de son père.

Je te préviens : si je ne le sens pas, on s’en va.
Comme tu veux ..
Ce n’était pas une question.

Nous sortîmes de sa grande demeure pour rejoindre une diligence qui nous emmena du côté des docs. Rien que de songer à cette partie de la cité, j’eus un étrange nœud à l’estomac. Auréa dut le remarquer : elle ne manqua pas l’occasion de toujours m’attraper le bras, tapotant gentiment sa main sur la mienne. Si elle savait pourquoi.

Nous arrivâmes tout de même dans le bon secteur. Sur un pas prudent, nous quittâmes la diligence et nous engageâmes dans cette rue approximativement pavée. Il nous fallut tout de même un certain temps avant de nous repérer, mais à voir arriver d’autres invités reconnaissables à leur tenue – et leur semblant d’être rustiques, les marins devaient bien rire devant de telles caricatures ratées –, nous reprîmes notre trajet sur un pas plus assuré. Malgré tout, j’avais un mauvais pressentiment, alors que nous arrivâmes bientôt à destination.

J’aperçus une silhouette féminine arrêtée en pleine rue, devant la maison même d’Ulio – si on en croyait le cortège tordu des arrivants. Mes sourcils se froncèrent, alors que cette silhouette me rappelait quelqu’un. Je m’arrêtai également.

Mauvais pressentiment ?
Mauvais pressentiment.

Nous reprîmes tout de même, la suivant malgré nous puisque nous étions tous destinés à aller à cette soirée, apparemment. Mes yeux s’écarquillèrent, tandis que j’aperçus son profil s’égarer autour d’elle.

Vishante kaffas .. !
Quoi, qu’y a-t-il ?

Nous venions de passer l’entrée. Elle venait de se décider à partir. Faisant tâche au cœur de cette thématique si particulière, Hécate se trouvait désormais tournée vers moi. Je pouvais déceler dans son regard de la confusion, de la rage, et aussi les larmes pointant le bout de leur nez. Merde. Quelque chose clochait. Je fis rapidement le tri des informations, puis me saisis d’une bourse que je lançai à celui qui gardait un œil sur la présence des invités ou non.

Aucun de nous trois n’est arrivé ici, sommes-nous clairs ?

Il lui fallut un certain temps pour réaliser ce qui se passait, mais regardant la bourse, il la cacha discrètement et hocha de la tête en signe d’accord. Mon regard n’avait nullement quitté Hécate, qui probablement ne comprenait pas la logique dans mes actions.

Je me rappelle de vous, vous vous appelez Hécate, c’est bien ça ?

Auréa sembla avoir son instant d’illumination : elle attrapa rapidement la pauvre Hécate en encadrant d’un bras ses épaules, avant de sortir de la salle.

Nous ferons plus amples connaissances ailleurs qu’ici, si vous me permettez.
C’est vrai, partons d’ici.

Je refusais de voir Ulio dans une situation pareille : il avait invité sa fiancée alors qu’ils avaient un problème – moi supposai-je – sur le feu ? C’était dangereux, trop dangereux. Trop tôt, aussi.

En redescendant, je me permis tout de même d’ajouter autre chose.

Je suis conscient qu’avec les récentes confusions je suis la dernière personne que vous voulez voir en ce moment, mais j’avais justement espoir de vous y trouver afin de m’expliquer, et également de m’excuser.

Auréa n’avait pas lâché la pauvre Hécate presque tremblante, et ça se lisait clairement sur son visage tanné qu’elle avait de la peine pour elle.

Bon, c’est bien beau d’être parti, mais où allons-nous ?
Loin d'ici. Les portes de Jade est une bonne idée. On y sera tranquille pour la soirée.

Sam 4 Juil 2020 - 12:31

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Hécate

Elle qui pensait sa soirée déjà gâchée ne s'était pas attendue à tomber encore plus bas. Dorian Pavus, fils de magister, coqueluche des plus grands et instigateurs de ses récents problèmes lui faisait face. Il portait une tenue Féreldienne qui parvenait à rester chic tout en demeurant rustique, tenue qu'il avait su merveilleusement accessoiriser par la présence à son bras d'une magnifique femme. Auréa Viridi, fille elle aussi de puissants, récemment fiancée en grande pompe. Hécate dans sa tenue parfaitement Tévintide, avec son air déconfit et son rang inférieur, sentit instinctivement qu'elle devait s'effacer pour leur laisser la place. La place pour passer, mais aussi celle de briller. Ulio, en parvenant à convier deux fils et fille de magister à sa petite soirée, notifiait au reste des invités son intention claire de frayer avec les plus grands de leur société. Elle, Hécate, fille de presque personne, ne faisait pas partit de ce monde-là. Elle comprenait à présent pourquoi elle sentait son fiancé s'éloigner de lui.

Malgré ses pensées, elle ne bougea pas. Une forme de colère grondait en son cœur, une sorte de révolte sourde. Pourquoi s'écarter ? Elle n'avait rien fait de mal. Coincée dans son paradoxe, elle perdit la main et ne fut donc pas la première à réagir. Dorian Pavus la fixait, il lui semblait même avoir entendu un juron franchir ses lèvres. Ainsi, il se souvenait d'elle . Le contraire ne l'eut pas étonné. Le contraire aurait été préférable même : la scène à laquelle elle avait assisté trois jours plus tôt pouvait se révéler être bien embarrassante pour l'Altus. Elle n'eut plus le moindre doute lorsqu'il s'adressa à elle en employant son prénom. La situation lui semblait plus désespérée encore qu'elle ne l'avait d'abord prévu. Il envoya une bourse remplie de pièces au serviteur chargé de l’accueil, lui demandant d'oublier leur arrivée, à tous les trois et presque immédiatement Auréa encadra les épaules d'Hécate, la forçant à se diriger vers a sorti. Prise d'une soudaine panique, Hécate voulut appeler Ulio à l'aide, mais viendrait-il à son secours ? Elle jeta un regard implorant au serviteur, mais pour lui, elle était déjà morte, effacée par le poids des pièces qu'il faisait déjà disparaître derrière son dos.

Elle allait mourir ce soir. Disparaître, simplement, sans avoir eu le temps de vivre réellement. En fermant les yeux, elle songea avec mélancolie à ses amis, sondant leur âme de ses regards inquisiteurs : lequel parmi eux allait pleurer le premier sa triste disparition ?
Où l’emmenaient-ils ainsi, l'encadrant et lui devisant de vides paroles, comme si de rien n'était ? Hécate, reprenant doucement son calme, passa en revue les sortilèges qu'elle maîtrisait le mieux. Elle chercha à tisser un lien discret avec l'immatériel, puissant dans la ville de Minratie, afin de commencer à tracer les glyphes qui lui permettraient de fuir.
“Je suis conscient qu’avec les récentes confusions je suis la dernière personne que vous voulez voir en ce moment, mais j’avais justement espoir de vous y trouver afin de m’expliquer, et également de m’excuser.„
“Vous excuser ?„

Coassa-t-elle sans comprendre, sans rompre son lien fragile également, garant de sa protection.
“Bon, c’est bien beau d’être parti, mais où allons-nous ?„
“Loin d'ici. Les portes de Jade est une bonne idée. On y sera tranquille pour la soirée.„
“Les Portes de Jade ?„

Répéta Hécate, toujours incapable de se reprendre complètement. Ils arrivèrent de nouveau dans la rue, vidés malheureusement de tous ces témoins potentiels. D'une ruade née de ses puissantes hanches, Hécate se libéra de l'emprise d'Auréa, s'écarta d'un bon, et leur fit face. Cachant dans son dos sa main en lien avec l'immatériel, elle confronta ses deux tourmenteurs :
“Maintenant ça suffit ! Dites-moi réellement ce que vous attendez de moi, ou bien je ne vous suivrai pas.„

C'était un cauchemar, un cauchemar dont elle devait se réveiller au plus vite. Elle fixa Dorian Pavus, cherchant à déceler la moindre trace d'agressivité émanant de lui. Puis elle se souvint des paroles de son ami Crassius. Dorian était un de ses amis. Hécate pouvait-elle lui faire confiance ?

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Crassius

Personne, dans tout Minrathie, ne pouvait réellement prétendre connaître entièrement les dédales des catacombes, tant elles étaient vastes et labyrinthiques. Il y existait bon nombre de passages secrets, de raccourcis, de corridors oubliés. Pourtant en substance, ces catacombes étaient faites pour être utilisé, comme le prouvaient aisément les montagnes de vivres y étant entassés, ainsi que les nombreux tonneaux d'eau claire. Les catacombes dissimulaient une partie des secrets de la ville. Elles offraient un refuge pour tous ceux assez braves pour s'y aventurer. Crassius, lui, les arpentait depuis plusieurs années déjà. Depuis que son frère aîné l'y avait enfermé par jeu, alors qu'il n'avait que cinq ans. N'ayant jamais cessé depuis, il se considérait lui-même comme un vétéran de l'exploration de ces galeries.

Il pressa légèrement le pas, obliquant pour quitter un couloir visiblement utilisé. Une flamme magique dansant dans sa main, il avançait en chantonnant doucement. Le silence était une règle tacite dans les catacombes, tout comme le fait de ne jamais y descendre désarmé. Si le jeune homme respectait la seconde règle, il n'observait pas attentivement la première tant il pouvait se sentir chez lui dans ces souterrains.

Il avançait d'un bon pas, passant d'un tunnel à une antichambre, d'une véritable cave aux plus incongrus des bars souterrains privés de tenanciers. Il croisa quelques promeneurs, devant lesquels il rabaissa sa capuche, dissimulant ses traits encore jeunes dans l'ombre de sa capuche. Personne ne chercha à l'arrêter, pas plus qu'il ne fit la moindre mauvaise rencontre. Il arriva alors rapidement à destination. Sur les derniers mètres, qu'il avait repéré la veille, il ralentit, maîtrisant son rythme cardiaque, se composant une attitude fière et un brin altier, dans l'unique cas où il ne serait pas le premier à arriver sur les lieux. Il avait rendez-vous dans une petite salle creusée à même la roche dont les parois formaient un arc de cercle, relativement basse de plafond. Une vieille statue complément épilée avait été oubliée là. Un dragon, évidemment, mais impossible de savoir lequel.

Crassius se faisait une joie de son avance, grâce à laquelle il pensait pouvoir étudier plus en profondeur cette épineuse question d'identité. Pourtant, lorsqu'il pénétra calmement dans la pièce presque circulaire et basse de plafond, une silhouette cloutée par une cape l'y attendait déjà bloquant la sortie opposée. Le mage se figea.
“C'est vous ?„


Ven 24 Juil 2020 - 15:50

Dorian Pavus
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9:30 du Dragon
Feat. Crassius Servis
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Le regard d’Hécate me laissait entendre clairement qu’elle n’était pas rassurée. Nous étions encore tous les trois dans la rue, immobiles, alors que la pauvre femme ne comprenait rien de ce qui lui arrivait. Elle s’écarta d’Auréa – qui ne la retenait pas plus que ça –, emplie d’une soudaine volonté d’action.

Maintenant ça suffit ! Dites-moi réellement ce que vous attendez de moi, ou bien je ne vous suivrai pas.

Il était clair que la méfiance était notre meilleur ami à Tevinter, et le plus fidèle, même. Pensif, je tentais de comprendre pourquoi mon lien a l’immatériel me semblait légèrement plus dense, alors que ma compagne de la soirée prit les devants – encore.

Ecoute, Hécate – c’est bien cela ? Nous ne te voulons aucun mal, il faut nous croire : on avait seulement un très mauvais pressentiment vis-à-vis de cette soirée, organisée par ton fiancé—
Si vous voulez partir, nous ne vous retiendrons pas.

Auréa me lança un regard noir, comme pour me demander ce que je faisais de débile encore. Mais je savais ce qui arriverait si nous parlerions trop : un Altus envers un Laetan était très souvent un menteur manipulateur. Les mots ne nous serviraient pas. Je poursuivis sur ma lancée de franchise.

Cela dit, j’étais venu à cette soirée dans le but de mettre au clair ce qui s’était passé chez dame Viridi ici présente, car je pense qu’il y a certains quiproquos qui méritent une explication.

Je marquai une pause avant d’humidifier mes lèvres brièvement.

Après, vous êtes une adulte, tout comme moi, et vous êtes libre d’y retourner pour réaliser qu’Ulio est déçu que son invité de marque ait daigné de venir, et qu’il vous mettra de côté comme il y a trois jours. Du peu que j’ai vu de sa personne, j’ai bien peur que mon hypothèse puisse être envisageable : il n’aurait pas organisé une aussi grande soirée si c’était seulement pour vos beaux yeux, et il ne m’aurait très certainement pas invité. Mais j’imagine que vous connaissez votre fiancé mieux que moi, du moins, je vous le souhaite.

Auréa restait silencieuse, abasourdie par mon manque de tact. Mais je n’étais pas ici pour aller dans les fioritures et risquer d’autres quiproquos. Evidemment que cette réalité faisait mal, et Hécate en était parfaitement consciente elle-même. Je me permis tout de même de rajouter un petit commentaire par après.

Vous êtes une bonne amie de Crassius Servis, qui m’a dit beaucoup de bien de vous, c’est pour ça que je suis loin de prendre des gants de soie avec vous : je considère les amis de mes amis comme des amis également, et mes amis méritent toujours d’entendre la vérité, aussi lourde soit-elle.

A ces mots, je croisai des bras. Très certainement qu’Hécate allait exploser émotionnellement, et probablement que cela lui ferait du bien, donc pourquoi pas. Cela lui permettrait d’évacuer un peu avant de retourner à cette soirée et de constater que j’avais éventuellement au moins partiellement raison. Etant le seul Altus invité, je savais ce qu’il attendait de moi : mais a contrario de Servis, que je connaissais depuis un moment et qui avait mon entière confiance, cela me dérangeait légèrement d’être ainsi exploité pour mon rang.

Mais allez-y, lancez ce sort et fuyez, cela vous sauvera sur le court-terme. Au pire, avec un peu d’embellissement, vous aurez votre excuse toute faite pour qu’Ulio me considère éventuellement comme une personne à ne plus fréquenter.

Il fallait admirer le taux actuel de concentration avec mes quatre vérités lancées à son visage telle de la lave en fusion. Mais j’avais espoir qu’Hécate était une personne sensée : une personne sensée qui fuirait si elle se sentait menacée, sans pour autant retourner auprès d’Ulio car elle savait pertinemment ce qui l’attendait. Mais bon, qui étais-je pour prendre des décisions à sa place ?

Et Hécate, si je voulais me débarrasser de vous, je l’aurais déjà fait au moins une douzaine de fois le temps de cet échange, et vous le savez. Donc maintenant je vais reposer mon propos à travers une seule question : m’accorderiez-vous le temps d’expliquer les événements de cette soirée dans un endroit plus calme ? Que vous me croyiez ou non, avoir deux sons de cloche est toujours bénéfique pour quelqu’un.

Je ne la quittai pas des yeux, attendant un oui ou un non. Dans le cas d’une réponse négative, je lui souhaitai vraiment de ne pas aller se pourrir l’humeur à cette soirée. Au pire, elle me lancerait un sort assez violent, au mieux, elle écouterait. A Tevinter, rares étaient les entre-deux.

Dim 26 Juil 2020 - 21:06

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Mieux vaut ne pas différer de ses compagnons



Hécate

Alors qu'elle restait focalisée sur Dorian Pavus, Auréa Viridi prit les devants. En l'entendant parler d'Ulio en de tels termes, Hécate se figea. Cette appellation lui semblait ce soir être si désuète, si éloignée de la réalité. Si Ulio était bien "son"fiancé, alors comment expliquer qu'il ne se trouve pas à ce moment précis pendu à son bras, à essuyer ses larmes de son mouchoir en dentelles. Pire : comment expliquer qu'il soit la cause de ces dites larmes ?
“Un mauvais pressentiment ?„

Coassa Hécate, tout en renforçant dangereusement son lien à l'immatériel, le reliant involontairement à ses émotions tumultueuses. Elle n'avait eu aucun mauvais pressentiment vis-à-vis de cette soirée. Elle s'était laissé emporter par son espoir galopant, par l'image fantasmée qu'elle s'était forgé de son fiancé.
“Si vous voulez partir, nous ne vous retiendrons pas.„
“Je ne...„

Il poursuivit, ne lui laissant pas l'occasion de s'exprimer. E t plus les mots coulaient de la bouche de cet Altus, plus Hécate sentait sa peur se fissurait. Ne réagissait-elle pas d'une façon trop extrême ? Les mots, très nombreux, de Dorian n'en finissaient plus de franchir ses lèvres, au point d'en irriter passablement cette pauvre Hécate, aux nerfs définitivement fragiles ces derniers jours. De bonne éducation, elle n'en laissa rien paraître. Après tout, n'était-il pas normal pour un Altus de paraître légèrement pédant et prétentieux ? Ce fardeau accompagnait définitivement leur trop nombreux privilège. Enfin, ce n'était que son point de vue. Elle avait toujours trouvé les Altus fascinants en un sens.

Finalement convaincue, ou légèrement assommée par les mots de son vis-à-vis, Hécate brisa finalement son lien à l'immatériel : elle ne souhaitait plus fuir, ni combattre. Cette dernière action la laissa quelque peu hagard, comme vidée de ses forces. Elle chancela en portant sa main pâle contre son front, mais resta ferme sur ses jambes.
“J'accepte de vous écouter. Vous avez raison, je suis une adulte, et vous aussi. Mais je ne puis vous promettre de ne pas ressentir une quelconque animosité envers vous, et je doute fortement en l'existence d'un quelconque quiproquo. Mais puisque vous citez le nom de mon bon ami Crassius, je peux vous suivre sans crainte.„

Crassius. Comme les choses auraient pu être infiniment plus simples s'il s'était trouvé avec eux, à ce moment précis. Il y avait quelque chose de rassurant en cet ami, peut-être prodigué par sa haute taille ou par l'attention dont il semblait toujours couvrir Hécate. Depuis quelque temps, il ne semblait plus être l'enfant d'alors, et cette simple pensée suffisait à la perturber. Mais il n'était pas là, et Hécate devait apprendre à s'exprimer pour elle, et elle seule. Ce n'était finalement pas une si mauvaise chose.
“Je peux vous suivre, si nous partons vite.„

Du coin de l’œil, Hécate venait d’apercevoir les silhouettes familières d'Iovita, de Fabius et de Galla. Une brusque poussée de honte la poussa à se dissimuler derrière Dorian.

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Crassius

Faisant face à une silhouette encapuchonnée, comme lui, mais très visiblement en robe de mage, Crassius hésita sur la conduite à tenir. Devait-il s'avancer encore, ou garder ses distances ? La question qui avait franchi les lèvres de l'ombre ne l'aidait en rien quant à l'attitude à tenir. Qu'y répondre . Évidemment, Crassius était Crassius. Mais n'importe qui d'autre s'étant présenté à sa place pourrait, sans mentir, affirmer par la positive : « oui, c'est bien moi. ». Cette question lui parut idiote, déplacée même, si bien qu'il finit par questionner sa résolution. Il tint bon, n'avançant pas, ne reculant pas, grandissant même sa haute stature pour faire oublier son jeune âge.
“Oui.„

Répondit-il finalement d'une voix neutre.
“Avez-vous l'argent ? »„
“ Et vous, l'avez vous apporté ?„

Un court silence accueillit sa repartie, pourtant Crassius n'en regretta aucunement ses mots. S'il devait débourser la copieuse somme qui lui avait été demandée, il ne pouvait le faire sans assurance. La silhouette posée de l'autre côté de la salle n'esquissa pas le moindre mouvement.
“Non. Il n'est pas ici. Nous devons nous assurez de quelques points avant de procéder à l'échange.„

Crassius se retourna vivement, tiquant sur le pluriel employé par la silhouette solitaire. Si ses yeux ne surent déceler aucune menace visible, la désagréable sensation d'avoir affaire à un piège ne le quitta plus. Un sourire de façade dessiné sur ses lèvres, il abaissa sa propre capuche, libérant ses cheveux sombres aux boucles souples.
“Alors débutons, que souhaitez-vous me demander ? „

L'inconnu face à lui ne dévoila pas son visage en retour. L'ombre que projeté sa capuche semblait même trop épaisse pour être naturelle. Crassius déglutit, de plus en plus mal à l'aise. Enfin, que pouvait-il faire de plus à présent qu'il s'était jeté inconsciemment dans un possible guet append ? Il ne pouvait qu'attendre son destin le plus dignement possible. Et ne pas se laisser abattre sans se battre. Après un nouveau silence, l'inconnu attaqua ses questions :
“ Comment avez-vous eu vent de notre offre ?„
“ Un mot dissimulé dans un ouvrage intentionnellement mal rangé dans une étagère de la bibliothèque principale du Cerle.„
“Êtes-vous un usager régulier de cette bibliothèque ?„
“Les savoirs auxquels j'aspire ne s'obtiennent que de deux façons : par les écris et sur le terrain. Puisque je n'ai pas encore validé mon diplôme, je dois malheureusement me contenter des rayonnages de la bibliothèque. „
“Vous êtes donc un membre du collège des antiquités.„

Ce fut au tour de Crassius de garder le silence, légèrement surpris par la tournure que prenait cette conversation. À l'évidence, l'homme avait fait ses recherches, et tenait à ce que Servis le sache. Il résista à l'envie de saisir son bâton.
“C'est … Exacte. »
“Et vous vous appelez Crassius Servis, deuxième fils de … „
“À quoi rime tout cet interrogatoire ? „

Coupa finalement Crassius, laissant éclater sa mauvaise humeur. Il sentit sa main trembler, et voulut la cacher dans son dos. Mais comment faire sans avoir l'air menaçant ? Il se força à respirer lentement, chassant l'air entre ses dents serrées. D'une voix qu'il voulut aimable, il poursuivit :
“Comprenez-moi, je n'ai accepté de vous rencontrer que pour acquérir le livre, et rien de plus. Cela vous sied-il, Magister Prycis ?„

Très certainement à tord, Crassius finit sa tirade par une petite courbette satirique, quasiment automatique. Un geste qu'il regretta presque instantanément.
L'acquisition de ce bien semblait ô combien compromise.

Sam 28 Nov 2020 - 0:33

Dorian Pavus
Dorian Pavus

– Inquisition –

Messages : 322

Mieux vaut ne pas différer de ses compagnons



9:30 du Dragon
Feat. Crassius Servis
C'est compliqué parfois mais bon ami - ☀ ☀ ☀


Toutes sortes d’émotions traversèrent le visage de cette pauvre Hécate au fil de mes propos, mais finalement, après un certain temps de réflexion, la jeune femme en face de moi quitta son sort et se tint le crâne, comme fatiguée – physiquement comme mentalement, il fallait croire.

J'accepte de vous écouter. Vous avez raison, je suis une adulte, et vous aussi. Mais je ne puis vous promettre de ne pas ressentir une quelconque animosité envers vous, et je doute fortement en l'existence d'un quelconque quiproquo. Mais puisque vous citez le nom de mon bon ami Crassius, je peux vous suivre sans crainte.
Cela tombe fort bien, je ne vous demande pas de m’apprécier, Hécate.

Et je lui souris. Si mon nom avait su aider Servis à de multiples reprises, ce fut au tour du sien de me sortir du pétrin. Je devrais lui amener un bon cru en guise de remerciement, même s’il ne saurait jamais réellement les raisons de ce présent.

Cependant, son regard se porta hors de notre conversation, et semblait la mettre fort peu à son aise. Elle finit par compléter le tout de quelques mots.

Je peux vous suivre, si nous partons vite.

Mon regard se porta immédiatement sur Auréa, qui réfléchissait intensément. Nous n’étions point présents en ces lieux depuis si longtemps que cela, après tout.

Ma diligence doit encore être dans les parages, en nous dépêchant nous pourrions la rattraper et nous poser convenablement chez moi.
Alors allons-y, dans ce cas.

Et d’un pas assez rapide, nous nous mîmes en route, prêtant l’attention la plus infime à tout ce qui nous entourait. Tant pis pour la soirée, j’avais des choses plus importantes à faire que de pénétrer les lieux d’un potentiel amant qui invitait également sa fiancée au tout. J’avais accepté pour pouvoir la rencontrer et régler certains malentendus, pas pour m’en créer davantage.

Nous parvînmes à quitter les lieux sans trop d’encombres, et surtout de retrouver la diligence d’Auréa : parfait, cela ferait moins de temps de trajet, et donc un moyen plus sympathique de s’éloigner rapidement de cette partie de la ville.

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