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Dim 24 Mai 2020 - 5:04

Anonymous
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Il paraît que c’est dans les moments difficiles que la vraie nature des gens se révèle. Et la jeune Solen, affamée, exténuée, perdue dans une ville dont elle ne connaissait rien, gardait la foi. Elle avait fui Seheron, et ne pouvait pas se permettre de mourir ici, dans la boue, sur une terre où personne ne connaissait son nom. À moins qu’elle ait déjà rempli son rôle au sein de l’univers et du Qun ? Peut-être était-ce temps pour elle de s’allonger dans une ruelle sombre afin d’y mourir paisiblement ? Cette seule pensée terrorisait la saarebas, que les dernières semaines avaient malmené.

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Il y a un peu plus d’une lune, elle quittait Seheron dans un navire de contrebandiers. La traversée fut rude ; seule dans la cale, elle vomissait à cause du mal de mer les maigres rations que lui apportait l’équipage. Elle eut cependant la chance d’avoir un capitaine fiable, la conduisant à bon port, sauve, mais pas tout à fait saine. C’est à Kirkwall que les ennuis débutèrent vraiment. La cité des chaînes, ancien centre tévintide du commerce d’esclaves, désormais ville libre, avait connu son lot de fléaux… Notamment des assauts qunaris.

La guerre était finie depuis longtemps, mais la blessure n’était pas totalement refermée. En tant que qunari, Solen attirait déjà les regards craintifs ou méprisants des gens. Mais son accent et ses difficultés avec la langue commune trahissaient ses origines. Impossible pour elle de trouver un travail honnête, et elle ne comptait pas s’abaisser au vol, autant par principe que pour éviter les ennuis. Ne restait que la mendicité et le vagabondage.

Durant deux semaines, elle dut survivre au jour le jour, en trouvant de quoi se nourrir tout en se faisant la plus discrète possible, car les plus démunis représentent une cible facile pour la racaille qui pullulait dans les bas-quartiers. Les rongeurs et volatiles, quand elle avait la chance d’en attraper, représentaient sa principale source de nourriture et elle n’avait aucun mal à purifier l’eau de pluie avec ses pouvoirs de feu. C’est bien la fatigue, qui menaçait le plus la jeune fugitive. Dormir dehors n’était pas le problème, elle avait l’habitude des conditions de vie difficiles. C’est surtout qu’elle entretenait la peur irrationnelle d’être retrouvée. C’est comme si d’un moment à l’autre, son arbaaras pouvait la tirer violemment de son sommeil. Les nuits étaient perturbées par d’innombrables réveils intempestifs, et se rendormir n’était pas chose facile.

De plus, aucun esprit n’arpentait les rues pourtant pleines de vie de Kirkwall. Elle n’avait personne pour lui tenir compagnie et se retrouvait, une fois de plus, seule.

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Et maintenant, les jambes chancelantes de Solen avaient bien du mal à supporter ce corps affaibli par les épreuves - mentales comme physiques - des dernières semaines. Sa vision se faisait trouble et, alors qu’elle déambulait dans une rue, telle un spectre que les gens enfermés dans leur quotidien s’efforçaient d’ignorer, ses jambes fléchirent. Elle tenta de se rattraper en agrippant quelque chose, elle ne savait même pas ce qu’elle tenait, mais elle s’y raccrochait, comme si sa vie en dépendait. Néanmoins, au bout de quelques secondes, tout son corps céda, s’effondrant dans la poussière.

Dim 24 Mai 2020 - 11:52

Anonymous
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Kirkwall, la cité des chaînes. Sombre par son passé, son aura ne s'était pas éclaircie avec les événements qui ravagèrent la ville quelques années plus tôt. Cependant, la cité du Héraut avait gagné une sorte de prestige pour toutes sortes d'individus dans les Marches Libres, qu'il s'agisse de libres penseurs déterminés à mettre à bas la Chantrie, de quelques mages rebelles ou de toutes sortes de crapules. Ici, on vivait comme on pouvait.
Karlan connaissait un peu cette cité, les Gardes des Ombres marchéens s'y étant rendu à plusieurs reprises pour diverses opérations ces dernières années. Il n'aimait pas la ville, mais doutait que quiconque puisse vraiment s'y plaire, d'autant plus à cette époque. C'était, en tout cas, un point de passage obligé pour rejoindre Combrelande, à moins de vouloir contourner par les montagnes au Nord. Il était Commandeur-Garde maintenant, et même si ce titre lui faisait peur plus que tout, il se sentait relativement serein à l'idée d'y passer. Dans le pire des cas, il aurait à conscrire quelques rebuts, et il aurait de la compagnie pour le reste de son épopée, qui devait le mener à Combrelande, Thérébinthe et Fort-Bastel, dernière étape qu'il redoutait plus que tout. Il était persuadé que ce voyage lui permettait de faire le point et de revenir ensuite à Ansburg de taille pour assumer ses responsabilités. Si ce n'était pas le cas, il n'aurait qu'à trouver une autre excuse pour fuir quelques semaines, bien qu'il ne soit pas convaincu que la maigre Garde d'Ansburg tienne longtemps le coup sans une personne comme Cainwenn pour les guider. Les nobles marchéens commençaient déjà à parler de cette transition de pouvoir, et des rumeurs circulaient parfois sur lui dans les tavernes, lui le Commandeur nain, l'anxieux, qui ne serait jamais à la hauteur.

La journée battait son plein, et Karlan déambulait énergiquement dans la basse-ville, accompagné par Union, la jeune Mabari qu'il avait reçu en présent quelques jours avant son départ. Elle était d'une énergie débordante, et jappait joyeusement en courant autour de lui, ses tâches noires sur son pelage prenant parfois des teintes brunes quand un éclat de soleil venait s'y lover. Il avait décidé de faire un détour pour rejoindre le Bascloitre et y saluer l'ancien. Il savait après tout à quel point les alliances avec les elfes étaient importantes pour grossir les rangs de la Garde, ces derniers étant souvent en situation précaire. Il ne se serait jamais attendu cependant à voir déambuler une Qunari hagarde dans les allées, visiblement à bout de force. Les passants s'écartaient d'elle avec crainte, mais il en voyait du coin de l’œil se préparer à sortir leurs lames. Pas étonnant quand on savait ce qu'il s'était passé par ici avec l'Arishaak, et le nombre de personnes qui avaient perdu la vie. Elle était seule cependant, et était clairement en détresse. Le nain commença à se diriger vers elle, et se mit même à courir quand elle s'effondra dans la poussière sans parvenir à se retenir à une table en bois.

Il avait du sortir les crocs et sortir son insigne de Commandeur-Garde pour s'assurer que personne ne s'approche d'elle. Puis, du mieux qu'il put, il la porta – ou traîna selon, elle était vraiment beaucoup plus grande que lui – un peu à l'écart, dans une ruelle déserte ombragée. De petites gifles tentèrent de l'extirper des ténèbres, sans grand succès. Union, apeurée, le regardait faire un peu plus loin, les oreilles rabattues comme si elle avait fait une bêtise. Karlan déboucha son outre d'eau et en aspergea un peu sur le visage de la Qunari. Elle cligna des yeux plusieurs fois. Sa main se posa sur son épaule, une légère pression pour la faire revenir. « Eh, ça va aller. Ouvre les yeux, regarde moi. » Il sentit sa présence revenir dans son corps, et cela le rassura un peu.
« Bon, garde les yeux ouverts et écoute moi. Surtout, ne replonge pas. Il faut que tu te concentres maintenant. » Il approcha son outre d'eau à ses lèvres pour qu'elle boive mais se retint au dernier moment. Il connaissait de réputation la suspicion des Qunari, et elle était largement fondée dans cette situation. Il en but donc une gorgée devant elle avant de lui proposer à boire. « Tu peux finir si tu veux. » « Je m'appelle Karlan. Quel est ton nom ? » La forcer à parler, c'était encore la meilleure chose à faire. Il connaissait les risques des pertes de conscience et de la léthargie, et il n'était pas du genre à la laisser dans son pétrin. Il avait juste peur qu'elle ne soit pas bavarde du tout, et que cela ne marche pas. « Tu es perdue ? Tu es blessée ? »

Dim 24 Mai 2020 - 15:26

Anonymous
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Solen était assise sur un rocher, au milieu d’une forêt luxuriante. Le chant des oiseaux, le vent dans les feuilles et l’écoulement du ruisseau venaient briser le silence par leur musique apaisante. La qunari méditait les yeux ouverts, tous ses sens à l’affût, comme pour percevoir l’environnement dans son ensemble. L’idée derrière cette pratique était de ne faire qu’un avec le monde qui l’entourait. Elle se sentait fondre dans le rocher pour devenir la pierre, puis la terre, le bois, les oiseaux. La brise passait entre le feuillage des arbres comme entre ses cheveux et l’eau ruisselant dans la vallée comme le sang dans ses veines. Elle était devenue la forêt.

Cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas médité ainsi. Ces dernières années, le Qun n’avait représenté pour elle qu’un rôle au sein d’une nation expansionniste. Elle en avait oublié son sens premier.

Apaisée, elle sentit ses muscles se détendre et ses paupières s’alourdir, il était peut-être temps pour elle de faire un somme.

§
§ §


Une sensation étrange de froid sur le visage la réveilla. Ses yeux s’ouvrirent soudainement. Elle balaya les alentours du regard, sans bouger la tête. Un homme lui parlait. Où était-elle ? Plus dans les bois, visiblement… Était-ce une vision ? Non. Tout semblait trop réel, le poids de la fatigue, comme une enclume sur son torse, l’empêchait de se relever. Elle examina l’homme qui lui parlait et remarqua son épaisse barbe et sa petite taille. Un nain. Elle n’en avait jamais vu que de très loin. Elle ne comprit pas bien les premiers mots qui sortirent de la bouche de l’inconnu, il lui fallut un temps d’adaptation pour comprendre qu’il parlait le commun. Il ne semblait pas hostile, au contraire même, il était certainement là pour l’aider. Ses gestes, sa voix et son regard ne trahissaient aucune mauvaise intention, mais n’étaient pas ceux d’un homme apaisé pour autant. Peut-être était-il simplement inquiet à cause d’elle se dit la jeune qunari, qui, l’espace d’un instant, se sentit coupable de cause du tort à quelqu’un. Elle chassa cette pensée. Cette fois, elle avait véritablement besoin d’aide.

Hésitante, elle se redressa puis saisit l’outre avant d’en ingurgiter avec peu de retenue le contenu. Elle avait peur de faire une erreur, et ne voulait surtout pas vexer cet homme qui proposait son aide généreuse. Alors elle décida de répondre à ses questions, c’était la moindre des choses. Elle se pointa du doigt avant de se présenter de sa voix douce et faible, proche d’un murmure. « Solen. » Comme pour illustrer ce qu’elle s’apprêtait à dire, elle remua le collier de saarebas autour de son cou. « Je n’ai plus de foyer… De maison, répondit-elle avant de confirmer ce qu'il lui avait demandé : Perdue. » Son expression était hésitante et elle ne savait pas bien quels mots employer. Ajoutons à cela son accent, il était évident qu’elle venait du nord.

Ce n’est qu’à ce moment qu’elle remarqua les armes que portait son sauveur. Il n’avait pas l’air d’un malfrat, était-ce un guerrier ? Elle regardait avec insistance la lame à la ceinture du nain et ce qui aurait pu être interprété comme de la crainte à ce moment-là, n’était que de la curiosité. Après tout, s’il avait voulu la tuer, il l’aurait déjà fait, et il n’y avait rien à détrousser sur elle.

Sam 20 Juin 2020 - 21:08

Anonymous
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« Solen. » Un mot court, deux syllabes sèches. Un nom peut-être. Du Qunlat ? Asalaa n'était pas là pour le confirmer, et il était assez ignare quand on s'éloignait autant de sa zone de confort. Elle ne parlait peut-être pas la langue commune, cette Qunari. Ses yeux se posèrent à sa main qui, à son cou, lui montrait un collier étrange. Il écarquilla les yeux, se concentrant pour tenter de comprendre. « Je n’ai plus de foyer… De maison... Perdue. » D'accord, elle parlait le commun. C'était donc une Qunari nommée Solen, un peu comme le soleil, et elle était visiblement... Exilée ? Pourchassée ? Perdue ? Du peu qu'il connaissait de cette culture, ce pouvait même être les trois. Mais si elle ne connaissait pas d'autres régions de Thédas que ses terres natales, il n'était pas étonnant qu'elle soit dans ce état. Juste qu'elle soit là, seule, dans la cité la moins hospitalière des Marches Libres.
Un silence s'installa entre eux. Karlan était désemparé. Son intuition lui disait que la laisser là, dans cet état, était plus ou moins une condamnation à mort, et pas la plus agréable. Pour autant, il ne voulait pas faire de faux pas avec les Qunari, car cela risquait d'impliquer la Garde des Ombres entière, pas seulement celle d'Ansburg, et il n'avait pas particulièrement de contacts de confiance en ville pour l'aider. Il fallait qu'il s'occupe d'elle le temps d'en apprendre plus au moins. Trouver un moyen de l'aider au mieux.

Le nain réalisa qu'elle fixait son épée avec insistance, d'un regard ouvert, pas de celui qui craint. Peut-être ne comprenait-elle pas qui il était vraiment, ce qui justifiait son armure et son arme qui détonnait probablement avec tout ce qu'elle avait pu voir jusque là. Il était probable qu'elle ne connaisse pas non plus l'animal qu'il arborait en emblème, disparu depuis longtemps. Il posa sa main ouverte sur son cœur, et parla, d'une voix grave et posée : « Je m'appelle Karlan. Je suis un Garde des Ombres. Mon rôle est de protéger les vivants des engeances... Les engeances sont ces créatures qui sortent de terre, tu sais ? Elles sont corrompues, dangereuses, et veulent nous tuer. Alors... Mon Ordre, la Garde des Ombres, on les pourchasse pour protéger les gens, et des fois, on va même les combattre sous terre.C'est ce que je suis. Un tueur de monstres. » C'était un peu comme une histoire pour enfants au final, une simplification glorieuse, mais le lieu n'était pas à un grand discours sur les origines, les principes et le fonctionnement de la Garde. « Mon Ordre est respecté ici, et on osera pas s'en prendre à nous. » Ouais, enfin, normalement. Ces choses arrivaient, malheureusement, et il avait été de ceux qui avaient fait cette erreur.
Solen, si c'était bien son nom, ne semblait pas blessée, juste épuisée. Il pouvait tâcher de l'aider à se remettre sur pieds, lui donner des repères aussi, pour la laisser repartir avec le plus de chances de son côté. Il pouvait la conscrire aussi, mais si elle était fugitive du Qun, ce qui semblait probable, c'était un peu lui offrir des chaînes à la place des anciennes. Il se releva, et tendit la main à l'étrangère. « Tu penses que tu peux marcher en t'appuyant sur moi ? Tu as besoin de manger et de repos, je peux m'occuper de ça. Si tu veux. Je peux te laisser aussi, si c'est ce que tu désires. » Un silence. « Dis moi Solen, c'est bien ton nom ? Quelle est ta fonction ? Pourquoi es tu seule ? » Un point de départ, peut-être. Parce qu'il fallait bien commencer quelque part.
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