La magie doit servir l'homme ~ Oratius

Description psychologique : Ora se plaît à croire qu'on n'hérite pas d'un caractère, mais qu'on le construit. Une succession de choix, qui finissent par s'ancrer si profondément en nous qu'ils deviennent immuables. Être la personne qu'on souhaite être. Ce raisonnement, cheminement de pensée, vient peut-être de son adolescence, où, mal-à-l'aise dans un corps de femme, dans son statut et les attentes qu'on lui porte, Or préféra se définir comme un homme. C'était logique, comme une réalité latente qui n'avait pas de sens d'être cachée puisque c'était lui. Il fallait faire face aux préjugés bien sûr, à la peur, au mépris parfois, mais cela importait peu au fond, non, de savoir qui il était, qui il aimait, avec qui il baisait ? Pourquoi avoir à se justifier ?
Il est probable que ce premier choix fut le commencement de tous les autres. S'il voulait être autre chose qu'un genre, s'il voulait d'un monde où ça n'ait pas d'importance, alors il fallait se montrer utile, brillant, dangereux ou tout cela à la fois. Être plus que son image, qu'une catégorie. Briser les codes.
Pour commencer, on pourrait facilement qualifier Oratius de mule. Têtu, borné au delà du possible, le mage est plein de certitudes – et parfois d'idées toutes faites, il faut l'avouer. Le tevintide n'a d'ailleurs pas tendance à faire les choses dans la demie-mesure, et il aime que les choses finissent par être claires et tranchées. Très idéaliste, il souhaite changer Tevinter dans son mode de pensée et son fonctionnement. Non, plus que souhaiter, il œuvre activement à cela. Les idéaux n'ont de sens s'ils ne peuvent pas être portés, assumés et vécus. De même, il est profondément croyant dans le dogme de la véritable Chantrie, et tente d'incarner ses enseignements (qui parfois peuvent n'être que son interprétation de ces derniers, même s'il se refusera à l'admettre).
Or a toujours perçu les portes fermées à lui comme des interdictions injustes et arbitraires. Rien ne devrait lui être inaccessible, lui qui a le talent, la magie vive dans les veines et la détermination des légendes. Il a donc peut-être la fâcheuse tendance à être arrogant et ambitieux, à moins que ce ne soit l'inverse. Les deux sont intimement liés chez lui. Il aura tendance à se juger supérieur à autrui par ses capacités, plutôt que par ses origines.
Vif d'esprit, il a aussi une grande intelligence sociale, et sait adapter son discours, sa tonalité et sa posture à son interlocuteur. Cela pourrait passer pour de la manipulation si ce n'était pas un réflexe quasi naturel, une volonté de comprendre l'autre et de se faire comprendre. Les bouquins ont après tout beaucoup moins d'importance à ses yeux que les personnes et ce qu'elles ont à apporter. S'il ne le reconnaîtra jamais, il est aussi très sensible, sensibilité qu'il gère au mieux avec son humour acéré.
Au combat, ou dans une situation dangereuse, la Main Gauche laisse sa bestialité prendre le dessus sur toute humanité, vestige de ses années de service à Seheron. Les horreurs de la guerre sont insupportables autrement, non ? Dans ce genre de situations, il se transforme en une bête animée par son instinct et sa soif de sang, dominée par son adrénaline et son sentiment de toute puissance. La chasse. Un chasseur et une proie.
Il ne sera jamais une proie.

Histoire : Ora est né dans une maison bourgeoise du quartier marchand de Ventus, cité du bout du monde, au bord du monde Qunari. Ses parents étaient Laetans – et Laetan il serait – issus d'une longue lignée de mages dévoués à Tevinter, sans qu'aucun pour autant ne fut jamais Altus. La famille Merae jouissait d'un certain prestige à Ventus, et c'est donc sous de beaux auspices que le môme passa ses premières années, bercé par les légendes de ses ancêtres et la douceur chaleureuse de sa maison. Son paternel était un homme austère et très occupé (il occupait après tout le poste de Père de la Chantrie de Ventus), mais sa mère le baignait quotidiennement d'un amour féroce, éternel et immuable.
De son enfance, il se souvient le soleil du matin à la lisière du jardin, dont la terrasse dominait le quartier et laissait voir la mer infinie, au delà des murailles ocres de la ville. Le salin de l'air à ses narines et les figues charnues qu'il mangeait en cachette après un passage fugace dans la cuisine, temple d'un serviteur complice. Il y avait les études aussi, dans la bibliothèque aux odeurs de vieux bois, où les ombres du passé surgissaient parfois de ses gribouillages enfantins. L'histoire et la religion étaient des disciplines importantes, et il se devait d'être à la hauteur des attentes en ce domaine. Et puis, naturellement, il y eut la première manifestation de son pouvoir, comme une certitude enfin exprimée, comme s'il libérait quelque chose qu'il savait avoir toujours été en lui. On célébra la nouvelle dans une glorieuse soirée, et quelques mois plus tard, alors âgé de huit ans, on l'envoya au Cercle de Carastes pour son apprentissage.

La vie au Cercle était stimulante, les jeunes mages de toute la région y évoluaient entre entraide et compétition, rivalisant d'ingéniosité ou de finesse d'esprit pour se démarquer, aux yeux des autres et des adultes. C'était, après tout, une initiation à leur future existence de mages Tevintides. Oratius avait la chance d'avoir un grand potentiel pour la magie, particulièrement dans la magie de l'esprit. Ça n'avait rien de spectaculaire mais c'était efficace, et il se démarquait en cela de ses camarades qui privilégiaient les mises en scène spectaculaires et les boules de feu. Il ne réalisa pas tout de suite cependant que les premières place ne seraient jamais pour lui, parce qu'il n'avait pas le bon sang, pas le bon héritage. Laetan, il laisserait toujours sa place aux mieux nés, même s'ils manquaient d'esprit, même s'ils manquaient de talent. C'était ainsi, la réalité de Tevinter, et on ne la changerait pas comme ça.
Son adolescence marqua son apprentissage de la politique, et plus particulièrement, fut le fondement de ses convictions en la matière. Il avait grandi dans la doctrine de la Chantrie Impériale, et si cette vision pouvait être naïve pour beaucoup, le credo « La magie doit servir l'homme et non l'asservir » était absolu. Comment se prétendre pratiquants de la vraie Foi si on ne laissait pas la chance à la magie d'élever ou de rabaisser les Hommes ? Si le sang et l'héritage comptaient plus que ses facultés magiques, ne s'était-on pas détournés de la vraie parole du Créateur ? Il se convainc, peu à peu, qu'il s'agissait là d'une erreur de jugement trop souvent commise par ses pairs, erreur qui coûtait à l'Empire un lent déclin, qui menaçait de le faire tomber face à la menace Qunari. L'orgueil était alors le pire des vices, le plus grand des fléaux. Déterminé à se battre pour ses convictions, le jeune homme se fit beaucoup d'ennemis ses dernières années, mais fédéra aussi autour de lui de nombreux Leatan et quelques rares Altus.

Il passa avec succès ses épreuves à dix-huit ans et quitta le Cercle, déterminé à se forger une place quelque part. Un temps, il envisagea de s'engager dans la Chantrie Impériale pour y suivre les pas de son paternel, conscient que sa Foi absolue et ses talents naturels lui seraient utiles, mais il ne put se contraindre à cette vie. Il voulait se sentir utile, se prouver qu'il pouvait aider sa terre tant aimée, et peut-être aussi s'appliquer d'abord sa pensée politique avant de la prôner aux autres. Il décida donc de se porter volontaire pour rejoindre Seheron et s'engager dans la guerre contre le Qun dans ces terres hostiles.
Seheron était un vrai merdier. Les Tevintides présents sur place devaient bien entendu combattre les Qunari, ce qui en soit était déjà un enjeu de taille. Le terrain était ardu, entre végétation hostile et rocs coupants comme des rasoirs, et l'humidité étouffante qui y régnait. Il y avait aussi les guerriers du brouillard, ces autochtones indépendantistes qui manipulaient la brume comme on porte un manteau, et qui multipliaient les attaques éclair. Sheheron, c'était à la fois la meilleure ligne de défense de l'Empire, et leur plus grande percée en territoire ennemi. Si l'île tombait, alors Tevinter serait plus que jamais vulnérable. Pour autant, tous savaient là-bas qu'une victoire décisive était hors de leur portée, et que le mieux à faire était encore de gagner du temps.
La désillusion était grande pour Ora, jeune mage ambitieux prêt à en découdre. Ses supérieurs cherchaient surtout à limiter les pertes, à partir du moment où elles ne concernaient pas les citoyens de seconde zone, elfes ou esclaves. On pouvait rester des semaines entières cloîtrés dans des bastions à attendre les rapports sur les activités ennemies. Cette prudence ressemblait trop à de la lâcheté pour Oratius, qui ne tarda pas à demander à se faire muter dans une unité de reconnaissance. On l'envoya dans une des patrouilles de la côte Sud, essentiellement composée de Soporatis. Là bas, sur le terrain, Oratius apprit la valeur de la vie, de la camaraderie et de l'entraide. Il découvrit aussi les facettes les plus sombres de son être, et navigua dans une torpeur irréelle de celles et ceux qui ont vu les horreurs de la guerre. Le temps cessa d'avoir de l'importance, d'avoir même une simple emprise sur lui. Sans trop qu'il comprenne pourquoi, ou qu'il veuille comprendre, il se retrouva, au bout de quatre ans (une longue période au front, fait assez rare pour un tévintide), responsable des renseignements et de la reconnaissance dans ce secteur de l'île. Lui, un gamin de vingt-deux ans. On manquait de personnes d'expérience, il faut dire, et il restait d'une loyauté indéfectible à la cause. Et c'était un mage, qu'on ne pouvait facilement convertir au Qun.

On vint le chercher au cours de l'année qui suivit. Un message dans son lit d'abord, plus un entretient au cœur de la nuit. La Main Gauche du Divin Urian souhaitait en faire un de ses agents de terrain. Il n'en savait pas plus cependant. On lui demanda de rester à son poste et d'attendre les premières missions, car la Main avait des projets à mener par son intermédiaire à Seheron. Certaines rumeurs de sédition étaient montées à ces oreilles, et elle voulait des preuves et des noms. Ora resta une année de plus sur l'île afin de mener à bien cette mission, prenant des risques inconsidérés pour tenir parole à une ombre dont il ne savait même pas s'il s'agissait bien de la Main Gauche ou d'un de ses agents (c'était probablement cette seconde option, mais l'idée qu'une figure si importante ait pu se donner tant d'efforts pour lui était exaltante). Finalement, les preuves furent délivrées à une autre ombre, et on lui proposa de se rendre à Minrathie pour commencer son service. Le jeune homme hésita quelques jours, tant il lui était étrange de retourner dans l'Empire après tant de temps sur ces terres hors de tout, tant la peur d'être moins utile le tiraillait. Il y avait ses hommes aussi, qu'il abandonnerait. Mais, ils n'avaient pas vraiment besoin de lui, si ? Quand il se décida à annoncer sa décision à ses supérieurs, il réalisa qu'ils étaient déjà au courant, que des consignes avaient déjà été données. Il quitta Seheron, et n'y revint jamais depuis.

Il n'avait jamais été à Minrathie. La cité était tellement grande et imposante qu'on pouvait aisément se demander si elle était réelle, si une telle chose pouvait vraiment exister en Thedas. Pourtant, elle vivait cette cité, vibrait sous les pas des passants, dans les murmures des esclaves et les échos des murs millénaires. On y sentait le poids le l'histoire, la gloire de l'Empire, sa déchéance aussi. Des quartiers entiers, aux portes de la ville, se retrouvaient en abris de fortune pour les réfugiés de plus en plus nombreux qui voyaient en Minrathie l'ultime rempart contre la menace Qunari. C'était peut-être vrai, mais il ne pouvait que penser avec amertume à Seheron et Ventus, leurs véritables lignes de défense, et à la lâcheté de ces citoyens qui ne voulaient défendre leur nation. Attentistes. Défaitistes. Misérables.
On le logea dans une auberge discrète à quelques minutes du grand port de la ville. Il passa ses premières journées à écumer la ville, avant d'être convoqué à la flèche d'argent pour y rencontrer enfin la Main Gauche du Divin. Oratius n'a jamais parlé de cette entrevue à quiconque, même au sein des plus proches collaborateurs du Divin, tout comme il se refusa à s'étendre sur les longues années qui suivirent. Ce qui est certain, c'est que la Main Gauche avait à cœur de former ses agents de terrain, et qu'elle s'appliqua à ce qu'Or soit paré à un maximum d’éventualités, le poussant chaque jour dans ses retranchements, le contraignant à s’entraîner toujours plus pour maîtriser plus de sorts offensifs. Les missions aussi étaient de vraies épreuves pour le Laetan, qui savait que l'échec, à ce niveau, n'était pas toléré. Il enchaîna les missions d'infiltration, de reconnaissance et d'assassinat, redoublant d'ingéniosité pour parvenir vivant à ses fins. C'est aussi à cette période qu'il commença à établir et consolider son réseau, atout indispensable pour quelqu'un de sa fonction.
Pendant six ans, Or servit fidèlement. Il n'aimait pas toujours faire ce qu'il avait à faire, se détestait parfois pour cela, mais acceptait dans une certaine mesure le sang qu'il avait sur les mains. C'était pour la Main, et le Divin donc, pour la Chantrie Impériale et pour Tevinter. C'était l'outil, il en avait conscience, et ce rôle lui allait pour le moment, parce qu'il avait la conviction que cette position était idéale pour lui permettre de gagner en puissance et de tisser sa toile. Un jour, il serait en mesure de peser dans les décisions de son pays. Il serait alors un adversaire redoutable et un politicien expérimenté. Et il mettrait au défi quiconque de venir tenter de l'abattre en plein vol.

En 9:40, Or fut envoyé au Sud pour soutenir et couvrir les mages rebelles, dans l'espoir d'en rallier un maximum à Tevinter dans ses efforts de guerre. Il se rendit dans les Marches Libres, plus particulièrement à Kirkwall, et opéra de là bas. Il n'était pas compliqué de prôner les mérites de Tevinter à des mages traqués et punis depuis leur enfance, ni de s'en faire des contacts utiles. Pour autant, il eut la nette impression d'être soudainement écarté du pouvoir, et seuls son affection pour la Main et sa conviction de faire quelque chose d'utile lui permirent de rester fidèle à son poste, pendant la quasi-totalité du conflit entre mages et templiers. A l'explosion du Conclave et l'apparition des failles, il trouva plus prudent de rentrer à Minrathie, d'où il fit son rapport. Quelques semaines plus tard, la Main Gauche du Divin, son mentor, fut tuée en combat singulier par la Main Droite. On fouilla son bureau, et on découvrit qu'Or était le seul agent encore vivant sur sa liste de potentiels successeurs. Le lendemain, il prêta serment au Divin Noir et prit ses fonctions, endossant les responsabilités d'un des postes les plus importants de la Chantrie Impériale.

Félicitation, Oratius tu es maintenant officiellement,
Validé(e)

Avis du staff sur ta présentation : Tu sais à quel point j'adore ta plume, héhé. Les chipotage du maniaque de Tevinter que je suis sont réglés, hâte de le voir en jeu !

Maintenant que je suis validé(e), que faire ? Maintenant que ton groupe a été attribué, tu débloques plusieurs nouvelles fonctionnalités sur le forum ! Tu as désormais accès au flood où tu pourras t'amuser autant de fois que tu le voudras. N'hésite pas à donner un coup de pouce au forum, en votant pour nous aux topsites afin de pouvoir avoir plus de visibilité et obtenir de nouveaux joueurs sur notre plateforme !

Mais avant toute chose, tu peux avoir accès à la section Relations et Annexes jusque là invisible !.
Tu peux ouvrir un sujet pour ta Gestion RPG et lister tous tes RPS en cours, gérer tes relations dans ta Fiche de liens,  ouvrir une boîte aux lettres pour recevoir tes missives, et enfin t'isoler pour rédiger dans ton journal intime et ne parler que de toi.

N'oublions pas le plus important : Maintenant tu as accès au système de points d'expérience et au(x) QG de ton (tes) faction(s) ! De nombreuses surprises t'y attendent : tu pourras échanger avec les autres membres de ta faction pour établir des stratégies et gérer les ressources de ton groupe !

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