Perdu en territoire ami [PV Anders]

Le soleil c’était levé en même temps qu’Elia, et me réveilla par la  même occassion, la jeune elfe était impatiente. Elle allait enfin retrouver la même sécurité que dans un Cercle, mais sans les templiers ! Entourer de mage qui lui apprendrait à être meilleur, peut-être même réussira-t-elle a suffisamment progressé pour rejoindre les Mortalitasis ! ou, pourquoi pas, devenir professeur à la place ? ou mieux : couturière ? Cette académie ressemblait à une porte vers l’avenir pour Elia. Une porte qui ne se situait qu’à quelques pas de là, derrière ces fougères se trouvait…

« Un mur… » Mince… Elle aurait espéré arriver devant la porte… « Bon… à droite ou à gauche ? Hum… à gauche. » Et elle prit à droite. Longeant le mur jusqu’à une porte… vu la taille, et l’emplacement, ce ne devait pas être la porte principale du château. Peut-être une ancienne entrée pour les serviteurs ?

La porte était gardée par un homme d’un âge très avancée, assis, le dos contre le mur, mais les yeux grands ouvert… cependant, à mesure que la mage s’approchait, il devenait évident que le vieillard dormait… ou qu’il était mort… c’étaient des choses qui arrivaient à cet âge-là… Je me posais sur le bâton d'Elia, comme à mon habitude...

« Euh… bonjour ? » tenta la jeune elfe.

« OUAH ! T'es qui toi ? » se réveillant d’un coup, le vieil homme attrapa son bâton. Et le pointa en direction de la jeune elfe.

« Je suis Elia… j’ai écris une missive à l’Académie pour prévenir de mon arrivé. » Elle sortit un bout de papier et le tendit au vieux.

« J’avais prévu d’arrivé hier soir, mais je me suis perdu en route… il y a beaucoup d’arbre dans la forêt… pas facile d’aller tous droit… Du coup, j’ai renvoyé Xander et je l’ai suivi jusqu’ici. Euh… on est bien à Onterre ? »

Le vieux lissait la lettre, marmonnant son contenu et la rapprochant de ses yeux à une distance que je pourrais qualifier d’un peu abusif…

« Ouaip… je vais vous chercher l’prof. Restez là et… je sais pas, comptez les elfidés. »

« Très bien l’ancêtre ! » répondit la jeune femme pleine d’enthousiasme… le vieux mage bougonna longuement en s’engouffrant dans le château. Elia la suivait de ses yeux curieux jusqu’à ce qu’il soit hors de vue.

Elia, quant à elle, restait immobile, et regardait autour d’elle s’il y avait des elfidés, sans réellement en trouver, hélas… attendant patiemment l’arrivé de ce professeur de soin magique dont la missive parlait.

L’automne avait commencé à s’abattre sur les tombes d’émeraude, bien que la forêt ait toujours une couleur générale très verte en raison des nombreux résineux, une grande partie des arbres arborait à présent une couleur mordorée qui donnait l’impression qu’une rivière d’or coulait entre les arbres. Je regardais par la fenêtre de ma classe pensivement pendant que les élèves les plus jeunes écrasaient diverses herbes pour concocter des baumes de soin et discutant à voix passe.

Je n’avais pas eut de mal à m’attirer les bonnes grâces des élèves en un an et demi que nous étions installés dans le château, il n’y avait étrangement que très peu de gens qui me reprochaient Kirkwall au point de refuser de me parler ou de prendre mes cours. Le livre de Varric avait mis en lumière les évènements terrifiants qui s’étaient produit là bas et cela avait visiblement apaisé les craintes de certains. La nouvelle de ma dépossession était également un facteur important dans mon acceptation par les résidents de l’école.

Parfois cependant je regrettais que Justice ne soit pas là pour voir ce que j’avais accompli. Lui qui m’avait tellement harcelé pour que je prenne à bras le corps la cause des mages, qui me l’avait faite embrasser après que nous ayons fusionné, et qui aujourd’hui n’avait pas le loisir de constater que l’espoir renaissait de nos actions. Car bien que maintenant que mon esprit m’appartenait à nouveau, je n’approuvais pas l’attaque de la Chantrie…. Je ne pouvais nier que cela avait enfin eut le mérite de faire bouger les choses. Je gardais cependant cette opinion pour moi, je savais que ce ne serait pas bien reçu dans la grande majorité des cas… et si Onterre avait un point commun avec les Cercle c’était la vitesse à laquelle les rumeurs circulaient.

J’entendis quelqu’un frapper à la porte, c’était un bruit lent et lourd que je connaissais bien.

- « Oui Hernan ? »

Le vieil homme entra dans la classe et les élèves lui adressèrent un bonjour et un sourire avant de retourner à leurs devoirs.

- « Professeur Anders, il y a une jeune fille aux grilles de l’école, elle avait cette lettre avec elle. »

Je pris la lettre signée de Tamara et la parcouru rapidement.

- « Ah, je commençais à craindre qu’il lui soit arrivé quelque chose, merci Hernan. » dis-je avec un hochement de tête, le vieil homme reprit son chemin vers les grilles. « Bon les enfants. On va s’arrêter là pour aujourd’hui, vous gagnez dix minutes de pause avant votre prochain cours. N’oubliez pas d’écrire votre nom sur l’étiquette de votre baume pour pouvoir le reprendre la prochaine fois et rangez tout bien sur les étagères, je vous fais confiance ! »

- « Oui m’sieur ! » répondirent les voix des pré adolescents avec entrain, heureux d’être libérés plus tôt.

J’entrepris de rejoindre les portes, dépassant Hernan sur le chemin. Cela me pris quelques minutes pour arriver devant les grilles et pour désactiver les glyphes qui protégeaient l’entrée des intrusions, avant d’ouvrir les deux grandes portes en fer forgé qui terminait la muraille.

- « Bonjour Elia, on commençait à s’inquiéter de ne pas te voir arriver, entre. »

Une fois la jeune femme à l’intérieur de la cour, je refermai la grille et commençais à dessiner dans les airs de nouveaux glyphes qui s’apposèrent sur le métal, nous protégeant des visiteurs indésirables. Hernan arriva pour reprendre son poste à côté de la porte avant que nous ne nous dirigions vers le château.

- « J’espère que tu as fait bon voyage et que tu n’as pas eu trop de soucis sur la route, Je m’appelle Anders, je suis le professeur de soin et le vice directeur de l’école. J’imagine que tu as des tonnes de questions. » dis-je en la menant vers les marches qui menaient au château.

Attendant impatiemment le professeur de soin. Ce dernier fit enfin son arrivée. Il ne semblait pas être relativement jeune. Je lui donnerais un peu moins de la quarantaine… Il désactiva les glyphes de protection et ouvrir les portes pour accueillir Elia.
Il semblait accueillant. C’était un bon présage. Sur l’invitation du mage, elle entra et répondit.

« Bonjour. Désolé pour le retard… la forêt a… elle a beaucoup d’arbre… »

Oui, c’était le principe d’une forêt… C’est sûr que marcher tous droit dans une direction après avoir vaguement aperçu le toit depuis des hauteurs étaient une stratégie particulièrement… discutable.
Elle attendit bien sagement que le mage réactive les glyphes et referma les portes de fer.
Alors qu’elle passait devant le vieux mage de toute à l’heure, elle s’arrêta un instant, et sourie avec fierté en lui disant :

« Ah, l’Ancêtre ! Il y a sept elfidées, enfin huit, mais il y a une jeune pousse qui est morte… Je l’ai retiré, tenez ! »

Elle tendit la main et déposa la plante dans celle du vieillard. Le vieux mage semblait surpris. Il ne pensait pas que l’elfe aurait VRAIMENT compter les elfidés… ah le pauvre… il ne savait pas trop quoi dire ou comment réagir devant tant de… disons d’abnégation…

Elle se remit à suivre le mage qui se présentait. Anders, professeur et vice-directeur… je me demande a quoi ressemble le directeur tient… sans doute un vieux comme le gardien avec une longue barbe lui atteignant les pieds…

« En réalité, un bandit m’a attaqué. Mais il a abandonné quand il comprit que j’étais mage. Il avait peur que je le change en crapaud… » Elia rigola un peu et suivit cet Anders dans les marches de l’escalier. C’est alors qu’il lui demanda si elle avait des questions.

« Oui, j’ai quelques questions en réalité… attendez, j’ai fait une liste. »

Elle sortie un nouveau bout de papier d’un des sacoches qu’elle avait à la ceinture. Plus petit et déchirer, il était écrit en nevarrain.

« Quels sont les limites en termes de pratique de la magie par l’Académie ? Vous pensez que la Chantrie ne va rien tenter contre l’Académie si elle apprend son existence ? Et l’Empire ? et les templiers ? »

Elle ne laissait même pas au pauvre professeur le temps de répondre. Elle fit cependant une pause pour reprendre son souffle.

« Au niveau des dortoirs, c’est une chambre par personne, ou c’est plus une chambre commune par sexe ? vous avez une bibliothèque ? Il y a des obligations de participer à certains cours ? On peut sortir et revenir quand on veut ? »

Elle s’était arrêtée… cette fois non pas pour reprendre son souffle mais parce qu’elle n’avait pas envie de poser la dernière. Cependant, elle devait le faire. Les mages finiraient par le savoir tôt ou tard.

« Et j’ai une dernière question… eh bien… j’imagine que vous savez qu’il y a une magie particulière qu’on trouve presque exclusivement au Nevarra ? Je… euh… j’en suis une pratiquante… j’espère que ça ne va pas poser de problème… »

Bon, la nécromancie n’était pas bien vue dans le Sud… dans le Nord aussi d’ailleurs. Enfin… seul Nevarra approuve réellement la pratique de la Nécromancie en réalité… les sudistes n’appréciaient pas vraiment qu’on s’en prenne aux cadavres de leurs défunts… Je ne les comprendrais jamais sur cet aspect-là. Un mort est un mort après tous. Inutile de le considérer comme plus qu’un tas de viande.

« Si c’est le cas. Je pourrais arrêter de la pratiquer. Je… je sais faire de la couture. Je pourrais vous coudre des vêtements… »

Et voilà… Elia paniquait encore… sa peur d’être rejeté la poussait toujours à en faire trop.

Elle avait compté les elfidées ? … Je secouai légèrement la tête, aussi étonné que je puisse être, ce n’était pas vraiment le moment de poser des questions. Une jeune mage traversant seule la forêt des Tombes avait surement autre chose en tête que de se justifier sur ses petites manies. En tout cas elle ne semblait pas blessée, ni affamée, et c’était déjà ça de plus que la plupart de nos pensionnaires à leur arrivée ici. Elle avait l’air … énergique… c’était le moins que je pouvais dire.

Sa longue liste de questions me pris par surprise, quand elle eut finit de la réciter, ou de la lire apparemment, puisqu’elle sortit un bout de papier pour s’assister dans sa tâche, je me mis à rire. La surprise laissa la place à l’amusement alors que j’ouvrais les grandes portes du château. Les murs étaient toujours aussi blancs, les dorures avaient retrouvé leur ancienne splendeur. Les piliers et les voûtes avaient petit à petit été consolidé et à chacun d’eux était accroché ou suspendu un brasier dans lequel brûlait un feu magique qui diffusait une douce chaleur. Aussitôt que les portes se refermaient derrière nous, la température se fit beaucoup plus clémente. Le grand brasier qui était suspendu au plafond du hall d’entrée donnait une couleur ambrée aux tapisseries élégantes et aux dalles géométriques qui avaient été soigneusement restaurées avec le temps.

- « Ca en fait des questions, je te propose de se poser dans la cuisine, je vais te servir de quoi manger et je répondrai à tes questions pendant que tu te réchauffes. »

Je la menai dans un escalier qui descendait à la lumière des torches dans un colimaçon. Nous traversâmes le réfectoire pour arriver aux cuisine où un pot-au-feu mijotait dans un immense fait-tout sur le feu.

- « Assieds toi. » Dis-je en lui indiquant la grande table au milieu de la cuisine et qui servait à préparer les repas. J’ouvris la marmite, pris un bol et une louche ainsi qu’une miche de pain et posai le tout devant elle après avoir remis le couvercle sur le plat. « Alors…. Pour répondre à tes questions, la seule magie formellement interdite dans ces murs c’est la magie du sang. Entendons nous bien, je parle de la magie du sang en tant que pratique, pas la définition hasardeuse qu’en font les templiers ou les paysans du coin. Il est interdit de puiser son énergie dans le sang plutôt que dans l’immatériel et il est interdit de se servir des sortilèges qui en découlent comme le contrôle mental par exemple. Nous avons pour le moment mis une limite sur toutes les magies impliquant une possession définitive ou temporaire tant que nous n’avons pas de professeur Alvar ou Rivaini qui soit compétent pour encadrer cette pratique, donc c’est techniquement interdit pour le moment mais ce n’est pas définitif. Toutes les autres branches de magies sont les bienvenues ici, bien que nous n’ayons pas forcément des professeurs pour tous les arts. L’Académie n’existe que depuis un an et demi et nous sommes resté cachés pendant la majorité de cette période. »

Je pris une pomme dans le panier à fruit ainsi qu’un couteau et entrepris de l’éplucher pendant que je parlais.

- « Ensuite, sache que l’Académie est présentement en contacte avec sa Majesté Célène et que les négociations pour le maintien de notre école vont bientôt débuter. L’impératrice n’est apparemment pas fermée à ce que représente l’Académie et la place qu’occupera la Chantrie dans ce nouveau système est encore à débattre. J’imagine que cela peut t’inquiéter mais ne t’en fais pas, il y a des choses sur lesquelles nous ne céderons pas. Les seuls templiers autorisés à Onterre sont ceux qui sont déjà acquis à la cause de la liberté des mages et ils doivent se sevrer du Lyrium pour être acceptés dans nos murs. Nous ne laisseront pas interdire des pratiques sous l’argument qu’elles ne sont pas approuvées par la Chantrie non plus. »

Il découpa sa pomme en quartier dans une petite assiette et entreprit de la manger.

- « Les dortoirs sont communs pour les élèves, divisés par âge et par genre. Nous avons actuellement sept dortoirs. Trois pour les filles, trois pour les garçons et un pour ceux qui ne se sentent pas à leur place dans les dortoirs genrés. Les ages sont divisés de six à douze ans, de treize à dix huit et un dortoir pour les adultes. Il y a un dortoir supplémentaire pour les quelques templiers qui logent ici. Pour le moment ils sont quatre, et ils n’ont pas vu de soucis à loger tous ensemble. Les professeurs ont des chambres doubles ou individuelles en fonction de leurs préférences et nous avons quelques chambres pour les invités. »

Il posa les coudes sur la table et croisa les mains sous son menton avant de continuer.

- « Nous avons une bibliothèque, qui se fournit de jours en jours et qui commence à avoir une taille et un répertoire plus que respectable. Quant aux cours nous allons te tester dans les jours qui viennent. En fonction de ton niveau actuel nous définirons ensemble quels sont les cours que tu seras obligée de prendre ou non pour reprendre ton cursus à peu près où tu l’as laissé. Tu auras la possibilité de prendre des cours en option si tu souhaite te spécialiser ou apprendre de nouvelles branches de magie.

Ensuite en ce qui concerne les allers et venues des élèves vous êtes techniquement libres de vous en aller et de revenir lorsque vous le désirez mais tu comprendra bien sûr que nous devons poursuivre l’enseignement de ceux qui restent et si tu passes ton temps à vadrouiller plutôt qu’à suivre les cours il est possible que les professeurs finissent par ne plus t’accepter en classe. Nous ne sommes pas un Cercle mais il n’en reste pas moins que nous sommes là pour enseigner à des gens qui ont envie d’apprendre et qui veulent s’investir dans leurs études.

Cela dit tu seras la bienvenue dans ces murs quoi qu’il arrive. Nous avons des résidents qui sont là pour faire leurs propres recherches et qui participent à la vie du château autrement qu’en recevant ou en donnant des cours. »

Une magie particulière au Nevarra ? Oh ! La Nécromancie ? Par la sainte culotte d’Andraste si je m’attendais à ça…

- « Tu n’as pas besoin d’arrêter de pratiquer ta magie, elle est la bienvenue ici, avec une restriction importante cela dit. Tu l’ignores peut-être mais les Dalatiens enterrent leurs morts et plantent un arbre sur leurs tombes. C’est un rite qui a une grande importance pour eux et nous devons respecter le fait que leurs morts doivent restés intouchés. Tu peux pratiquer la nécromancie, il y a tout un tas de cadavres de bandits et de vénatoris juste derrière les murs du château, dans une fosse improvisée mais surtout n’anime pas de corps trouvés enterrés dans la forêt. Les Dalatiens nous ont aidé à reprendre le château, nous entretenons de bonnes relations avec eux, ils nous visitent de temps en temps et nous tenons à ce que cela reste ainsi. Nous espérons que certains d’entre eux accepterons d’enseigner ici dans un futur proche. »

Le professeur de soin semblait surpris par autant de questions. Je le comprends… ça surprend souvent la première fois… Il se mit alors à rire… ça, c’était beaucoup plus rare… ce n’était jamais arrivé d’ailleurs…
Anders invita alors Elia a continué la discussion dans les cuisines.

« Ce serait un plaisir ! Je meurs de faim. »

C’est vrai que ça fessait un moment qu’on n’avait pas mangé… enfin, surtout Elia… moi j’ai mangé ce matin.

Elle le suivit, et s’asseyait à la table comme le mage lui avait demander. Anders servit un ragoût avec une miche de pain à Elia.
La gamine écoutait attentivement cet Anders. Elle en profitait pour manger tranquillement. Elle me donnait même deux ou trois bouts de pain. Bah… c’était suffisant, pour le moment. J’en piquerais plus tard.

Ce fut alors le sujet de la nécromancie. Elia était stressé, elle bougeait régulièrement sa jambe droite. Elle n’était pas sûre que le sujet enchante le prof…
Mais il semblait assez ouvert d’esprit, il donna cependant des conditions. Bah, des conditions pour l’utilisation de la nécromancie, c’était mieux que pas de nécromancie du tout.

« Je ne profane pas de sépulture. Surtout si les familles ne sont pas d’accord. Il s’agit d’une règle éthique fondamental que mon professeur m’a appris dès le début de ma formation. »

Aaah… ce vieux Conrad… c’était vraiment un idéaliste, il a transmis ça à Elia… dommage (ou heureusement, selon votre point de vue) que son éthique n’était pas partagée par tous les Mortalitasis.

« En plus… je ne pense pas que ce sera utile si les racines percent les cadavres. C’est le genre de chose qui empêche la nécromancie d’opérer. »

Les esprits n’aiment pas la chaire trop morte… enfin, ça et le fait qu’un zombi légume sans colonne vertébrale n’est pas vraiment utile.

Je vis alors Elia reprendre son souffle… cela ne pouvait signifier qu’une chose…

« Sinon, je me demande… vous êtes un apostat ou un ancien membre du Cercle, vous ? Et notre directeur ? D’ailleurs, qui est notre directeur ? Un ancien premier enchanteur ? Le noble qui possède ce château ? C’est un mage d’ailleurs ? Maintenant que j’y pense… si l’Impératrice vous soutien, ça veut dire que l’Académie va devenir officiel ? Qu’Orlaïs ne va plus réinstaurer les Cercles ? »

Elle s’approchait d'Anders, et commença à chuchoter, comme si elle ne voulait pas que je l’entende.

« Je me demandais… les animaux sont autorisés dans les dortoirs ? Xander est… euh… il n’aime pas que je le laisse seul et il est un peu… particulier »

Dit-elle en me pointant légèrement du doigt. Comment ça particulier ?

La jeune fille semblait réceptive aux limites imposées par la nécromancie, ce qui était un bon point car notre alliance Tacite avec les Dalatiens était malgré tout fragile et la dernière chose dont nous avions besoin c’était de profaner leurs morts. Les questions continuèrent de fuser, sur moi et sur le directeur et sur tout le reste.  J’entrepris de répondre avec patience.

- « J’ai été les deux à vrai dire. Je faisais partie du Cercle de Kinloch à Ferelden, je m’en suis évadé et j’ai vécu en tant qu’apostat depuis près de onze ans maintenant. Je suis guérisseur spirituel, j’ai vécu pendant longtemps en faisant profiter les gens de mes dons. Bryn Trevelyan est notre directeur, c’est un jeune mage du Cercle de Tolmys. Nous avons également Tamara qui est une Chercheuse et ancienne Templière. A nous trois nous dirigeons l’école.

Le château n’appartient plus à personne, il était abandonné depuis plusieurs années et les vénatoris s’y étaient installés. Notre alliance avec les Dalatiens a permis de les foutre dehors et de récupérer le château. Le soutien de l’Impératrice n’est pas encore acquis, ne nous emballons pas. Mais nous espérons que les négociations avec Célène nous permettrons de proposer au moins une alternative aux Cercles. Je ne sais pas si certains seront réinstaurés ou pas, certains mages veulent absolument rétablir l’ordre des choses, mais si les mages ont au moins le choix de la façon dont ils veulent vivre alors ce sera déjà ça de gagné. »

Je vis Elia se rapprocher de moi et ses chuchotements me firent rire à nouveau.

- « Si tu peux garantir que sa présence ne dégrade pas les lieux et qu’il ne dérange pas le repos des élèves, il est le bienvenu. Certains d’entre nous ont des animaux de compagnie, j’ai moi même un gros chat roux que tu verras traîner dans le château. Il s’appelle Ser Pounce a Lot, il est très gentil et très intelligent. Pense à lui présenter Xander, qu’il comprenne que ce n’est pas un oiseau égaré qu’il peut chasser. »

Je me levai et cherchai dans les placards pour en sortir des petits gâteaux aux fruits sec en guise de dessert pour Elia. J’en trouvai une assiette sous une cloche en métal et la mis devant la jeune fille. Je me rassis ensuite en face d’elle.

- « Sers toi. J’imagine que ça te plairait de visiter le château et de poser tes affaires ? Tu vas voir, il y a encore des endroits que nous restaurons et qui sont assez abîmés mais dans l’ensemble on a fait un très gros travail. On est près d’une centaine d’âmes maintenant, les travaux avancent vite et tout le monde met la main à la pâte à son niveau de possibilités. »

Elia écoutait attentivement ce qu’Anders disait. Bien sûr, l’idée de supprimer les Cercles étaient aussi effrayant qu’attrayant pour la jeune elfe. Elle qui n’avait pas eu le temps de se former une opinion sur eux. Si elle en conservait un certain traumatisme, elle avait vécu toute sa vie en son sein et si elle avait ardemment désiré rejoindre Onterre, c’était parce qu’on l’avait décrit comme une sorte de Cercle auto-gérer par les mages. Bien sûr, elle se doutait du caractère romancé de l’endroit. Après tout, malgré sa naïveté, la jeune elfe savait très bien que les mages qui lui en avait parler était sympathisant avec l’idéologie Libertaire, Libertaires qui avait fondé l’Académie.  

Le professeur de création prévint alors que de nombreux animaux. Dont un monstrueux chat meurtrier.

« Un chat ? Je n’y manquerais pas. Xanders n’aime pas les chats, étrangement… alors je vais sans doute devoir le forcé. »

Il apporta des gâteaux. Elia m’en donna un que je picorais rapidement.

« Merci. »

Anders proposa alors à Elia d’aller visiter le château. La jeune elfe lui offrit son plus beau sourire. Après tous, il y a de forte chance que ce lieu devienne sa nouvelle maison. Un abri… elle pensait ne plus en avoir après qu’elle eut tué ce templier dans ce petit village.

« Oooh, j’adorais visiter les lieux… Pour ce qui est de mes affaires : j’ai juste deux livres de nécromancie et mon matériel de couture à déposer ! » Elle se mit à chuchoter, « ainsi que ma collection de poupée… » Avant de reprendre d’une voix plus audible. « Le reste, c’est du matériel de voyage, donc je devrais sans doute le garder… »

Anders parla alors des travaux en cours dans le château. Cela semblait intéressé la jeune elfe qui écoutait avec attention.  

« Si vous avez besoin d’aide, je pourrais faire en sorte que des morts-vivants vous aide ! Ils ne peuvent s’occuper de tâche complexe, mais si vous avez besoin de porter des objets lourds ou d’autre tâche simple, ils seront parfaitement adaptés. Sinon, je pourrais aussi vous aidez… j’ai vraiment des talents de couturière, au besoin. »