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Dim 5 Juil 2020 - 22:20

Anonymous
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Les rumeurs allant sur le Déicide avaient déjà atteint Béatrix d’une manière ou d’une autre à quelques reprises. Est-ce qu’elle voulait l’arrêter ? Un peu. Il était une source de chaos en Orlaïs qui affaiblissait encore plus la Chantrie. La brune voyant la Chantrie comme un ciment aidant à tenir les gens en tant que communauté, elle espérait que l’institution aide la population de l’Empire à passer au travers de ces horribles défis. Malheureusement, face aux multiples autres tâches l’accablant, chasser un fantôme n’était pas du tout possible pour elle.

Toutefois, cette fois-ci, elle avait réussi à obtenir un tuyau. Rien n’était sûr, il était fortement probable que le Déicide lui-même mette en place certaines “pistes” pour avoir le champ libre, ça, Béatrix en était consciente, mais elle ne voyait pas de mal à prendre une petite semaine de son temps pour vérifier cette possibilité. Échangeant rapidement avec Célène, la Dame se dirigea donc vers la Chantrie ciblée en portant l’attirail de son identité d’emprunt. Elle n’aimait pas l’utiliser à tort et à travers, mais elle ne voulait pas risquer que le Déicide prenne la fuite en la reconnaissant.

Après deux jours de voyage, elle arriva à bon port sans heurts. Elle retira la capuche couvrant sa chevelure pour expliquer la raison de sa présence au Templier déjà sur ses gardes à cause des rumeurs. L’invitant à entrer avec empressement, Béatrix s’infiltra par la grande porte en prononçant une prière silencieuse à Andrasté, s’excusant de marcher sur un sol sacré l’arme à la taille et lui demandant humblement de lui pardonner et de comprendre son acte. Une soeur qui gardait les lieux perdit toute contenance en voyant l’illustre personnage et se dirigea vers elle d’un pas aussi rapide que nerveux.

“ Championne ?? Vous êtes venue nous sauver mais comment- „

Béatrix posa une main douce sur son épaule, lui demandant de se calmer.

“ Dame, je vous prie, ma soeur. Je ne viens pas au nom de Sa Majesté Impériale, mais à mon propre compte. Je ne veux pas que les prêtresses pensent que j’agis dans le seul but d’obtenir les faveurs de la Chantrie. „

Bien que ce serait plutôt pratique, les alliances récentes que Béatrix forgeait rendraient les points diplomatiques encore plus explosifs que du saar-qamek.

“ Et j’ai des sources sûrement aussi fiables que les vôtres. Donc oui, je suis ici pour vous protéger du Déicide. Malheureusement, je n’ai aucune idée de son comportement, ni de comment il fonctionne. Donc il faudra faire comme si je n’étais pas là. „

Elle désigna un endroit un peu plus reculé de la Chantrie, ressemblant à une petite bibliothèque en retrait, comme pour dire aux fidèles que c’était une pièce réservée.

“ Je pourrais m’installer là. Ça vous va si je reste ici quelques jours ? S’il ne se présente pas, je serai dans l’obligation de partir en déclarant que c’était une fausse piste. „

La soeur accepta vivement, lui disant qu’elle penserait à ce que la Duchesse soit nourrie pendant son séjour. La remerciant d’une révérence, Béatrix s’installa dans sa cachette de fortune et commença à faire tourner l’un de ses couteaux de lancer entre ses doigts en attendant que quelque chose se passe. Au moins, si l’attente commençait à lui monter à la tête, elle pouvait toujours commencer à réapprendre les chants.

Lun 6 Juil 2020 - 1:55

Ashleigh
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9:42 du Dragon
Feat. Béatrix de Ménil
La réputation me suffit - ■ ■


Les seuls qui avaient peur de mes lames savaient quels péchés je leur reprochais.

Non loin de Velun se trouvait une chantrie toute particulière. Ils étaient connus pour accueillir les voyageurs en quête d’un hospice où dormir, ou manger chaud. Les informations que j’avais trouvé à leur compte étaient formels : apparemment, lorsqu’arrivent des mages épuisés en quête de cette académie d’Onterre, ils n’en ressortaient jamais. On m’avait parlé d’exploitation, d’apaisement en masse, voire m’avait mentionné même le terme « génocide ». Le frère d’une de ces potentielles victimes avait fait appel à mes services tous particuliers afin de confirmer ses soupçons, et de rendre justice à sa cadette dans le cas où il s’agissait de la vérité. On allait s’amuser, pour sûr.

Je m’étais alors débrouillé pour me procurer un sceptre classique, simple et discret, que je portais dans mon dos avec l’espoir que l’on me prenait suffisamment pour un mage voyageur, et je partis suivre le fameux sentier. Je n’avais pas pris Ego avec moi – trop flagrante lame, trop reconnaissable –, mais ma fidèle Modeste était accrochée à ma taille, dissimulée sous ma cape en laine. Dans un sac en bandoulière, j’y avais une bonne réserve d’elfidée au cas où, ainsi que des baumes, du bandage, et mon fameux masque blanc. Je n’aurais que peu de temps pour changer de rôle, j’avais intérêt à faire au mieux.

Par chance, j’avais croisé deux voyageurs en chemin qui « eux aussi » cherchaient Onterre. Parfait, j’avais ma couverture. Je m’introduis à eux sous le nom de Sylvain, apostat du côté de Val Forêt. Une s’appelait Sandrine et l’autre, Charles. L’une parlait beaucoup, l’autre était trop réservé pour s’imposer. Quelle équipe.

Nous atteignîmes cependant la tombée de la nuit, ainsi que cette fameuse hospice chantriste près de Velun. Pour une raison inconnue, mon rythme cardiaque s’était accéléré. Il allait falloir que je veille sur eux, alors que j’ignorais tout de ce que j’allais y trouver. Et j’avais une chance immense d’avoir mon visage exposé, mon identité exposée. Probablement qu’un faux nom n’allait suffire à me protéger. Ce fut avec ces pensées en tête que j’entrai dans cette hospice. Pour des raisons de sécurité pour eux, ils nous avaient demandé de laisser nos sceptres dans une salle à part, ce qui me tendit immédiatement : ils retiraient aux mages leur moyen de réellement riposter. Cela commençait bien.

Alors qu’ils nous signalaient qu’ils nous prépareraient un repas chaud, je pris l’initiative d’aller dans la bibliothèque, ne quittant pour aucun moment ni ma cape, ni ma sacoche. L’hospice était si vide, quelque chose clochait. Mais il me fallait redoubler de patience, car il était bien trop tôt pour affirmer quoi que ce soit, surtout en considérant que je me devais de veiller sur Charles et Sandrine.

J’arrivai donc dans la bibliothèque qui se révélait modeste à mes yeux. Je fis mine de rien, cherchant au fil des étagères une lecture éventuellement intéressante. Les rares auteurs que je trouvais me laissèrent soupirer d’ennui. Evidemment. C’était une chantrie. Evidemment que toute leur bibliographie serait passée au peigne fin afin de bien faire passer leur message de propagande de merde.

Un livre sur l’Histoire orlésienne en main, je me dirigeai vers la table présente dans la salle et m’y installai pour lire. Je savais que les deux autres mages allaient accepter ce repas, mais pas moi. Je ferais mine de ne pas avoir vu le temps passé, d’avoir oublié. Mais cela me tendait de ne pas être auprès d’eux pour les surveiller.

Je sentis également une présence dans cette salle, une impression d’être observé, impression que je gardais dans un coin de mon esprit sans y accorder d’importance pour le moment.

Lun 20 Juil 2020 - 2:50

Anonymous
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Le temps passait lentement dans cette petite bibliothèque. N’osant pas s'entraîner avec son arme plus courte et légère que ce à quoi elle avait l’habitude dans la peur de faire trop de bruit et n’osant pas non plus se trouver une lecture dans la crainte de perdre contact avec la réalité, Béatrix décida de rester assise sagement, dos contre l’étagère. Le couteau virevoltant toujours en silence entre ses doigts expérimentés, elle appuya sa tête contre les gros livres derrière elle en s’accordant une pause aussi imprévue qu’inespérée.

C’était dans ces moments là qu’elle remerciait, non sans un arrière-goût amer, son temps sur le front où il lui arrivait souvent de devoir attendre, impuissante, dans un avant-poste de fortune un éclaireur, une missive, des renforts ; n’importe quoi au milieu d’hommes et de femmes partageant la même sensation : celle de la Faucheuse. C’est grâce à ces moments lourds qu’elle était capable de patienter pendant des heures, sans sentir le temps passer et en ignorant des sensations comme la faim, à ne rien faire et simplement attendre le bon moment.

Au bout d’un certain temps, sûrement quelques heures, la brune avait commencé à fredonner cet air que chantait souvent sa petite soeur lorsqu’elle entendit les grandes portes de la Chantrie s’ouvrir. Son fredonnement s’arrêtant aussi sec que le mouvement du couteau entre ses doigts, la lame reflétant la lueur d’une bougie non loin. Aussi attentive qu’un prédateur traquant sa proie, la Dame rengaina la petite lame dans un silence complet en se fiant aux tons de voix, à défaut de pouvoir se fier au contenu au débit trop faible pour être reconnu. Elle baissa lentement sa garde en ne remarquant d’anormal et décida de rester où elle était. Elle se félicita silencieusement lorsque quelqu’un - un homme sûrement - entra dans la pièce. Semblant chercher un livre, il ne prêta aucune attention à la Dame encapuchonnée, sauf s’il ne l’avait même pas vu. Se forçant à être toujours plus immobile et patiente, elle l’observa, l’analysa jusqu’à ce qu’il prenne simplement place à la table pour commencer à lire sa “petite” trouvaille. La femme se leva en s’assurant que sa capuche était toujours en place et que sa cape, toute aussi sombre, camouflait autant que possible la garde de son épée courte. Elle s’approcha pour prendre connaissance de la lecture avant de prendre le siège en perpendiculaire sur sa gauche. Il était sûrement personne, mais la simple probabilité qu’il détienne une information valait la peine de se révéler un minimum.

“ L’histoire d’Orlaïs. Vous ne venez pas d’ici, pas vrai ? C’est rare de voir des voyageurs pas loin de Velun, le centre des activités orlésiennes est souvent bien loin du Lac Célestine. Vous venez voir de la famille. „


Béatrix ne montrait pas vraiment d’émotions, mais avait un ton posé et, bien que doux, convivial. Son but était de créer un contact facile avec son interlocuteur et l’empêcher de fuir s’il était craintif. Dans le pire des cas, elle se tenait devant un petit seigneur pompeux qui allait se vexer et la brune se fondrait en excuse comme la gentille barde qu’elle faisait semblant d’être.

Mar 21 Juil 2020 - 23:56

Ashleigh
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9:42 du Dragon
Feat. Jenifaël (Béatrix de Ménil)
Interlocutrice - ■


L’idée de ne pas être seul n’était pas revenue avant d’avoir entendu ses pas résonner dans la salle, la chaise grincer, puis d’apercevoir cet étrange capuchon sur son visage. Je n’interrompis pas pour autant ma lecture, avec ou sans sa conversation.

L’histoire d’Orlaïs. Vous ne venez pas d’ici, pas vrai ? C’est rare de voir des voyageurs pas loin de Velun, le centre des activités orlésiennes est souvent bien loin du Lac Célestine. Vous venez voir de la famille.

Je relevai mon visage dans l’espoir de mieux trouver ses yeux, dans la joyeuse petite ombre qui recouvrait le tout. J’exprimai de la surprise sur mon visage, tout en me demandant pourquoi la voix me semblait familière. Je haussai simplement des épaules, avant de répondre.

Je ne suis qu’un mage en quête d’un toit pour la nuit, et cette généreuse chantrie m’a .. plutôt nous .. a offert le gîte. Je voyage également avec Charles et Sandrine, ils doivent être en train de manger en ce moment.

Je m’accoudai sur le livre, comme si je croisai nonchalamment les bras, soudainement intrigué.

Pour tout vous dire, je cherche l’académie d’Onterre, madame. J’ai demandé des renseignements à des amis, qui m’ont recommandé de passer par ici, surtout car cet hospice offre le gîte aux mages.

Le plus je restais honnête, le plus Sylvain serait convainquant. En même temps, étais-je de facto en train de mentir ? Pas vraiment. Ne pas dire l’entièreté de la vérité ne signifiait pas que l’on mentait. Je fis mine de me rappeler que je ne m’étais pas présenté.

Oh, au fait je m’appelle Sylvain. Et vous, qui êtes-vous ?

Je trouvais cependant curieux qu’ils mettent autant de temps pour manger, ou que ce soit si calme. J’étais tendu. S’il leur arrivait quelque chose, je ne me le pardonnerais pas. Je pense. Je jetai un œil à la porte, un bras appuyé contre le dossier de mon siège, la mine – réellement – inquiète.

Etrange, ils ne mettent pas autant de temps pour manger, d’habitude .. Et connaissant Sandrine, la Chantrie ne serait pas aussi calme que ..

La porte s’ouvrit. Je m’interrompis, le cœur battant soudainement sur un tempo nerveux. Je croisai le regard de la sœur qui m’avait accueilli plus tôt, le visage souriant, étrangement souriant. J’avalai ma salive dans un réflexe, comme si la mort approchait.

Ah, Sylvain ! Nous vous cherchions pour le repas, vous n’avez pas encore mangé, après tout.

Vissé à ma chaise, je tentai de ne pas révéler cette angoisse montante. Ce silence. Ce sourire. Cette insistance. Ce n’était pas normal. Je fis mine de réfléchir, avant de me tourner vers ma nouvelle interlocutrice.

Avez-vous déjà mangé ? Peut-être voudriez-vous m’accompagner pour ce rep—
Dame Jenifaël a déjà mangé Sylvain, ne vous en faites pas pour ça.

Cette réponse et cette façon de couper ne m’inspirait pas du tout confiance. Avaient-ils déjà attaqué Charles et Sandrine ? Aussi tôt ? Mes lèvres se pincèrent légèrement, alors que mes sourcils se froncèrent en direction de ma compagne de lecture.

Hum .. soit. Mais elle peut tout de même me regarder manger et discuter avec moi à la même table, non ?

J’aperçus alors son sourire se crisper légèrement.

Je suis certaine que cela ne ferait que la déranger. De plus, la salle à manger n'est pas une auberge, et encore moins un salon de par son humilité. Venez donc manger, Sylvain.

Dans ma tête, deux possibilités s’offraient à moi : soit elle savait que j’étais Déicide et elle comptait m’empoisonner, soit les rumeurs sur l’hospice étaient vraies, mais dans les deux cas, j’étais dans une sacrée merde. Au moins, si j’avais une autre civile avec moi, peut-être que j’aurais une chance : à la vue de son envie de l’écarter pour complètement m’isoler, cela se tenait.

[HRP : Béa peut couper la dernière phrase si elle le souhaite, faudra juste le mentionner dans ta rep.]

Jeu 30 Juil 2020 - 1:53

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La Championne sous couverture haussa un sourcil étonné. Sa concentration sur la guerre civile ne la laissait pas bien informée sur les conflits extérieurs, même le conflit des mages. Savoir que certaines Chantries offraient sanctuaire aux mages était surprenant, sauf si l’institution se positionnait désormais de manière un peu plus neutre face au conflit depuis que les Templiers s’étaient affranchi de leurs liens. Dans tous les cas, si cet endroit protégeait réellement les mages, ça lui donnait une raison de plus de les protéger du Déicide … Et d’en informer Célène un peu plus tard, au cas où.

La surprise se manifesta à nouveau dans son esprit. N’était-il pas de croyance commune que Onterre se trouvait bien loin d’ici ? Si Béatrix était une mage elle-même, elle aurait longé la mer d’écume par le nord. C’était plus rapide et plus éloigné du front. La femme nota cette possible anomalie dans sa tête en se disant qu’elle allait discuter avec Sandrine et Charles avant d’agir de n’importe quelle manière.

“ Jenifael. Je suis une jeune barde, donc les secrets, ça me connait. Le tien et celui de la Chantrie sont bien gardés avec moi. Si vous attendez assez longtemps pour passer Velun en pleine soirée, il y a un bal qui s’y passera demain donc les esprits seront plus légers, c’est plus facile d’être discret dans ces moments là. „

Si elle tenait une jarre de mensonges, Béatrix l’aurait rempli avec cette simple présentation. Hélas, c’était ainsi qu’elle devait agir lorsqu’elle recouvrait ses oreilles de cette capuche. La nécessité était compréhensible, mais toujours amère à ses lèvres. Sylvain mentionna quelque chose qu’il trouvait étrange, ce qui mit la brune immédiatement sur ses gardes. Le moindre élément inhabituel pouvait être l’oeuvre du Déicide. Quelques instants après cette remarque, la soeur l'ayant accueillie se présente dans la salle en invitant Sylvain manger et, par la même occasion, en dévoilant le titre de chevalerie de Béatrix. Une bonne main d’applaudissement pour son aide à conserver la couverture de l’agente de Célène. Toutefois, ses lèvres restèrent silencieuses. Quelque chose de vraiment bizarre se passait ici. Pourquoi la soeur voulait séparer la Dame de Sylvain ? Et pourquoi avait-elle l’impression que l’élément mit de côté était elle ? Pour interrompre la soeur dans une de ses nouvelles tirades, Béatrix se leva de son siège.

“ Je vous remercie de vos nobles intentions, ma soeur, mais Sylvain et ses amis ont l’air de bonne compagnie, je désire passer un peu de temps avec eux. Et je suis sûre que le manque de noblesse dans nos origines fait en sorte qu’être un peu à l’étroit est loin d’être l’une de nos préoccupations. La convivialité ne peut que faire du bien ! „

Sauf si cet espace restreint l’empêchait de voir la lame se plantant dans ses côtes. Hélas, si elle laissait la soeur régenter l’endroit à sa manière, la courte enquête de Béatrix deviendrait bien vite stérile. Heureusement, la soeur savait qui était sous cette capuche et elle savait qu’il était impossible de se dresser contre elle. Même si Béatrix avait assuré qu’elle était venue de son propre chef, le simple doute qu’elle puisse glisser à Célène le comportement contre-productif de la Chantrie à son égard était suffisant pour la convaincre de coopérer avec la supposée barde. C’est pour toutes ces raisons qu’elle accepta avec un certain recul que la femme suive Sylvain à la salle à manger. Les doigts de Béatrix commençaient à chercher la poigne de son épée courte, peu importe ce que c’était, son instinct guerrier commençait à la titiller. Son instinct protecteur lui disait de rester entre eux et intervenir peu importe d’où viendrait la possible attaque, mais son intuition lui disait de garder un pas de recul. Elle laissa donc la soeur et Sylvain ouvrir la voie.

Dim 18 Oct 2020 - 22:41

Ashleigh
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9:42 du Dragon
Feat. Jenifaël (Béatrix de Ménil)
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Je pus déceler de l’agacement dans le sourire fripé de la sœur. Cela dit, je fus rassuré de me retrouver avec cette barde : je n’avais pas calculé la technique d’isolement, étrangement .. Je m’inquiétai toujours plus pour Charles et Sandrine. Mes ongles se plantaient gentiment dans le bois de la table.

Je vous remercie de vos nobles intentions, ma soeur, mais Sylvain et ses amis ont l’air de bonne compagnie, je désire passer un peu de temps avec eux. Et je suis sûre que le manque de noblesse dans nos origines fait en sorte qu’être un peu à l’étroit est loin d’être l’une de nos préoccupations. La convivialité ne peut que faire du bien ! 

Comment répondre ? Comment ajouter le moindre mot sans souligner ma panique actuelle ? J’échangeai un regard avec Jenifael, et lui adressai un sourire mi-rassurant, tout en hochant de la tête en signe d’approbation. J’étais coincé.

Pour le coup, il me faudrait un miracle.

Une fois assuré que Jenifael me suivrait, je me levai de mon siège, par je ne savais quel maléfice. C’était un piège. C’était atrocement un piège. Et j’allais méchamment tomber dedans. J’avais même soudainement la sensation que la jeune barde à mes côtés n’était qu’une complice pour créer une illusion de réconfort. Je m’avançai sur un pas mesuré près de la sortie, et nous gagnâmes ainsi un couloir. Je m’assurai d’avoir une bonne distance entre les deux femmes, occupé à réguler mon souffle pour ne pas trop appuyer ma nervosité.

Pas un bruit. Seulement le son de nos pas qui résonnaient. L’humidité qui perlait. J’avalai ma salive. Je ne pouvais rien laisser trop paraître, sinon j’étais davantage mort. Mort, car j’étais le déicide, et je savais. Le fait de savoir ce qu’ils manigançaient soulignaient le fait que j’étais leur cauchemar, et leur cauchemar ne peut être vaincu.

Le temps de lister mes échappatoires, nous arrivâmes dans la salle à manger. Vide. Mon souffle se bloqua, le regard agrandi. Merde. Non. J’avalai ma salive, avant de reprendre le plus rapidement possible ma respiration. Puis, sur un air curieux, sans trop de soupçons, je posai une question bête, innocente, mes sourcils froncés.

Tiens .. Charles et Sandrine ne sont pas là ?
Ils sont déjà partis se reposer, Sylvain. Quel dommage que vous ne les ratiez.

Je me risquai à échanger un regard avec la sœur. Elle souriait toujours. Ma main était sur le manche de Modeste. Quelque chose clochait. Vraiment. Beaucoup trop.

Allez, prenez donc place, Sylvain.

Savait-elle ? Difficile à dire, mais je ne pouvais pas me le permettre. Je jouai cependant le jeu et partis m’asseoir.

Oui, bien sûr ma sœur.

Et je m’assis. Ma main ne quittait pas Modeste, le regard aiguisé. Ils dormaient en début de soirée ? Je n’y croyais pas. Une fois la jeune barde suffisamment près de moi et la sœur éclipsée pour nous chercher à manger, je me penchai vers elle pour murmurer.

Jenifael, je le sens très mal. Mes compagnons de voyage ne dorment jamais autant tôt .. Pensez-vous qu’il ait pu leur arriver—

Mais elle revint. Je me tus aussitôt. Le souffle à nouveau bloqué. La prise sur mon arme davantage ferme. Je détestais ça. Vraiment. Beaucoup trop.

La sœur arriva avec un grand récipient métallique rempli de ragout. Une autre sœur avait déposé près de moi un bol, ainsi qu’une cuillère. Elle remplissait le petit récipient tranquillement, avant le pousser le tout vers moi. Je la remerciai silencieusement, avant de regarder la mixture. En apparence, cela restait du ragout. Je continuai d’inspecter la chose, les différentes formes qu’il contenait dans l’espoir de me rassurer – mais c’était bien trop facile.

Eh bien, qu’attendez-vous pour manger ?

La sœur s’assit à côté de moi. Et me fixait avec toujours ce même sourire énigmatique. Sa pression se rajoutant à celle que j’avais à l’origine, je me décidai finalement à attraper la cuillère, pour cueillir une petite portion. La main tremblante porta la cuillère proche de ma bouche, et je pris avec prudence le contenu avec cette dernière. Je mastiquai avec prudence, analysant les goûts, quoique confus dans un ragout. Le sourire de la sœur me parut s’élargir au coin de mon œil, tandis qu’elle ajoutait ces mots.

Eh bien voilà, ce n’était pas si compliqué.

Mais je connaissais soudainement l’un des arômes. Une baie qui avait éclaté sous ma dent inattentive. De la viveracine. Dont les baies apportaient désorientation et vertiges. Et elle devait le savoir. Je me figeai dans ma mastication.

Tout cela était bel et bien en train de se passer, et me voilà au pied du mur.

Mais tout de même, je n’étais pas au point de me laisser faire. Je recrachai le tout dans le bol, avant de tousser. Je pouvais entendre la chaise à côté de moi grincer, comme si elle changeait de position. J’étais fait et définitivement grillé. Mon regard ne quittait pas le bol.

Des baies de viveracine.

Je toussai à nouveau, avant de me mettre en quête de bien recracher le plus possible : je regroupai ma salive avant de lâcher un mollard dans le bol. Ce fut sans doute de trop, car la sœur, violemment indignée, se leva subitement.

Comment osez-vous, sale apostat ?!

Je me relevai à mon tour, m’appuyant sur la table à deux mains. Je n’accordai pas encore mon regard à la sœur, terminant mon analyse pour garder la barde à mes côtés, du moins, je l’espérai.

Des baies aux vertus de désorientation et de vertiges. Et mes amis sont partis se coucher autant tôt. Le tout, alors que vous tentiez de m’isoler de ma nouvelle connaissance en face de moi.

Mon clair regard se posa dans le sien, avec une colère contrôlée. Quitte à faire tomber le masque, autant être convainquant.

Dites-moi maintenant où ils sont, ma sœur. Et je ne me répèterai pas.

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