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Jeu 23 Juil 2020 - 23:58

Ashleigh
Ashleigh

 

Messages : 394

Is this just Fantasy ?




9:37 du Dragon
Feat. Anders
Inconnu - ■


La route était longue. La route était interminable. Je n’avais eu d’autre choix que de la faire à pieds. Fuyant dans la honte. Fuyant dans la boue. Je faisais de rares escales sur mon trajet, mais je savais que je devais continuer à fuir. Continuer à courir.

J’avais déjà pris cette route, avec ce même état d’alerte, il y avait de cela des années. Je n’aurais jamais dû y retourner. Me revoilà, restes de vagabond que j’étais, à errer sur ces terres le crâne rempli de cauchemars, de craintes, de haine. De cette frustration que j’avais toujours face aux injustices du monde qui osaient encore m’accabler.

Kirkwall. La ville des dépravés. Les tensions montaient toujours plus dans cette cité, il fallait croire. Je comptais prendre un bateau depuis là et me terrer en Férelden un certain temps, le temps de me remettre les idées au clair, de quitter ce mode de survie dans lequel j’étais piégé. Pour l’heure, il me fallait trouver un réel guérisseur : lors de ma première escale, je n’avais rien pour me soigner. J’avais essayé l’elfidée, mais à part me causer des souffrances inutiles supplémentaires, elle n’avait pas changé grand-chose. Quelqu’un m’avait conseillé de la fumer pour contourner la douleur, le temps de trouver un réel guérisseur. J’avais eu l’audace d’avoir suivi ce conseil. J’avais fait l’erreur d’avoir suivi ce conseil.

Chaque nuit devenait pire que la précédente. Chaque nuit, je ne me reposais pas. Chaque nuit, je revoyais mes erreurs, déformées par la plante et ses effets, mes regrets, mes peurs, mes colères. Et toujours, toujours, je retrouvais le visage d’Emmett au cœur de tout ce bordel psychédélique, ce regard implacable, cette posture fière, qui me demandait ce que j’étais devenu. Les mêmes sueurs froides qui perlaient de mon visage au réveil, ces mêmes cernes qui continuaient d’inévitablement se creuser, ce même teint qui blêmissait au fil de ces nuits sans repos.

Et depuis, évidemment, il était difficile de s’en passer. Quelle saloperie .. Mais étrangement, je ne perdis pas courage : étrangement, j’avais un peu espoir que ma situation irait mieux, ou au moins se stabiliserait.

J’errais avec cette utopie en tête dans la sombrerue. Cette improbable utopie, cette quête du graal qui me donnait la force de marcher. Le bras presqu’immobile dans son entièreté, la tête emplie de hurlements et de chaos, je déambulais dans ce quartier. On m’avait dit qu’un guérisseur se trouvait dans les parages.

Les rares regards que je croisais me dévisageaient, mais sans plus. Ils avaient l’habitude du « chacun pour soi » ici, il fallait croire .. ce qui se comprenait. Mais je sentis alors mes jambes faiblir, avant de m’abandonner, elles aussi. Les mirages auditifs s’amplifier. La vision se troubler davantage. Non. Ils revenaient maintenant. La rage au ventre, tenant mon bras en ne sentant plus quoi que ce soit de toute façon, j’entendis ma voix hurler. Hurler une frustration, une colère inexplicable et justifiée à la fois, ou alors était-ce un appel ? Un appel désespéré, un appel à l’aide ?

Je m’effondrai dans la poussière, sans plus, sur le seuil entre la semi-conscience et les brouhahas interminables de toutes ces images, de tous ces sons, qui osaient se mêler au réel. Ou alors le réel osait se mêler à eux ? Et ce bruit strident, indescriptible, qui brisait les oreilles de mon esprit ..


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