Anora Mac Tir | Missives et courriers

Très noble Anora,

l est des sujets que l’on ne peut pas aborder avec n’importe qui, à commencer par le sombre crétin qui dirige votre royaume. Je ne vois là nulle offense, un simple état de fait, et permettez moi d’avoir l’audace de suggérer que vous sauriez gouverner votre nation bien mieux que lui. Les choses dites et les fondations posées, je peux, je crois, vous dévoiler les motifs de cette missive.
Je pense connaître votre opinion de Tevinter, du moins, je la devine. Nous sommes des esclavagistes barbares qui adorons la magie, plus particulièrement celle, notoirement dangereuse, du sang. Vous devez nous contenir loin de vous pour éviter que le monde tourne au chaos. Il y a, je le crois, quelques vérités dans ces propos, comme dans bien d’idées préconçues, mais la vérité est ce que l’on en fait, n’est-ce pas ? Inutile donc de débattre de cela ici : ce n’est pas mon propos, et je ne saurai vous convaincre avec quelques mots posés à l’encre noire. Souvenez-vous simplement que nous avons toujours eu de bien plus gros différents avec Orlaïs qu’avec vous.
Votre Chantrie n’est plus. Votre Divine est morte – ce n’est pas de notre fait, je vous prie de me croire – et ses forces vives sont dispersées. Une partie conséquente de ses templiers a rejoint l’ennemi, ses mages ont sombré dans la folie, sont morts, fugitifs, ou alliés à l’Inquisition. Mes sources affirment que la situation en Ferelden est précaire, car vous vous relevez d’un Enclin que vous avez du affronter seuls, et que vous souffrez du même mal que le reste de Thédas en ce moment. Vos voisins ne vous font pas confiance. Une partie conséquente d’Orlaïs cherche à profiter de l’occasion pour assouvir sa soif de conquête. Les nains d’Orzammar ont d’autres soucis que de vous venir en aide. Ce ne sont ici, que des faits.
Un autre fait est que nous aurions tout intérêt à associer nos forces, pour l’intérêt de nos deux nations. Nous pourrions encadrer cet accord par un traité, mais il faudrait pour cela que vous soyez prête à parlementer, ou au moins, à écouter ce que nous avons à proposer. Il n’est pas impossible que je puisse me rendre en Ferelden dans les semaines à venir, aussi suis-je résolu à vous proposer solennellement une entrevue, dans les conditions que vous trouverez appropriées.
Dans l’attente d’une réponse de votre part,
Respectueusement,

A l’intention de la noble Anora de la glorieuse lignée des Mac Tir, Teyrna de Gwaren, Conseillère royale de sa Majesté aux Ombres, et à la grandeur connue entre toutes,

’ai été très ému de lire les mots que vous avez aimablement posé pour moi, qui resteront, j’ose le croire, longtemps gravés dans ma mémoire. Il va de soi que votre glorieuse nation ne saurait se plier à une quelconque force étrangère, et même, qu’elle ne redoute rien ! Ni les Enclins, ni les Orlésiens, ni la famine, ni la misère ! Vous avez su fédérer un peuple autour de huttes de clan, et avez été assez bons pour permettre à certains de continuer de vivre dans la nature, après tout. Qui ne respecterait pas cela ?
Je tiens à vous annoncer que j’aurai grand plaisir à visiter votre glorieuse Denerim sous peu. Ne vous donnez pas de mal pour me trouver une auberge de canailles comme moi : croyez moi, je suis un homme du peuple, et je saurai me débrouiller. Quant à votre intimité, il me semble un peu tôt pour en parler : votre bureau suffira. Au plaisir de vous y retrouver, dans quelques semaines,
Très respectueusement,