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Lun 31 Aoû 2020 - 12:42

Anonymous
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Le début d’une royale fin


Cela faisait bien longtemps que Denerim n’avait connu une telle liesse. Partout, la ville s’était parée de ses plus beaux atours, de guirlandes fleuries, de drapeaux aux couleurs de la couronne. On chantait, dansait, acclamait la royale venue, partout dans les rues, et surtout, la fin du cauchemar. L’Enclin avait été vaincu et l’humanité était victorieuse, une nouvelle fois. Alors on s'époumonait, on buvait, on agitait des banderoles ou de grotesques portraits du héros du jour sur des panneaux de bois.

Au chateau, la même effervescence était de mise, alors qu’on habillait les lieux de nouveaux tissus, meubles, et préparait surtout un somptueux banquet, de ceux que l’on ne verrait plus que très rarement voir jamais par la suite. La plus grande salle du château avait été aménagée, retirant le superflux pour accueillir tout son monde, de toute la noblesse possible qui daignerait mettre les pieds au sein de ces murs épais et sans charme. A situation aussi inédite que le couronnement d’un bâtard garde des ombres, on répondait de manière tout aussi inédite en Ferelden, à savoir par un bal avec présentation des voeux, hommage, voir allégeance.. Tout ce qui n’avait pu être fait auparavant allait donc se tenir sur cet unique espace de festivités, avant que la réalité ne rattrape sa majesté et tout son entourage.

Pour Anora, la réalité, elle la prenait en pleine figure depuis déjà longtemps.. Elle avait vaille que vaille gardé l’intégrité d’un trône qui aurait pu se fragmenter entre les innombrables iarls que comptaient le royaume, lesquels auraient pu se détourner bien facilement de leurs souverains tant ceux ci avaient privilégiés leurs propres idéaux au bien de leur pays. Et au final, elle en payait le prix. Alistair montait sur le trône, placé par l'héroïne de Ferelden, maudit soit son nom, et elle... Elle, Anora, finissait là où était sa place : dans les ombres.

La soirée battait son plein, au rythme de quelques troubadours enjoués, on faisait les ronds de jambe habituels, devisait avec politesse, dans une atmosphère qui aurait fait rougir d’embarras le moins raffiné des nobles orlésiens. Anora en devinait peut-être un ou deux, des ambassadeurs, qui agitaient quelques mouchoirs devant leur visage, afin de faire disparaître les odeurs musquées de ces “barbares” qui se pavanaient sans aucune grâce.

La jeune femme vint s'asseoir en un coin de la salle, un verre de vin à la main, observant le remue ménage autour d’elle. Son coeur était gonflé, mais d’aucune allégresse. Seulement d’une rage qui faisait trembler ses membres, alors qu’elle distinguait au loin la royale personne de son “cher” beau frère. Elle aurait dû s’en sentir soulagée, pourtant, d’être là, bien en vie, et non pas bannie ou même décapitée, mais non. Elle lui en voulait, presque, qu’il ai décidé qu’elle ne retourne à son ancien rôle et s’en voulait à elle même, mortellement, d’avoir la faiblesse d’accepter.

Mar 1 Sep 2020 - 13:18

Anonymous
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Le début d’une royale fin


M'envoyer représenter Starkhaven dans une fête féreldienne. Je me retrouvais dans ce stupide palais royale entouré de noble dont je ne connaissais ni le nom, ni le blason et encore moins le prestige, je me sentais comme un poisson entouré de requin. J’étais venu en ces terres trouvé le prestige dans un combat glorieux contre les engeances, et me voilà devenu une marionnette dans la politique de mon père et de la famille Vael.

‘‘Tu as participé à la guerre contre l’Enclin, tu es parfaitement indiqué pour ça’’, tu parles…

J’étais habitué aux tavernes, peut-être un peu trop, pas aux fêtes de marques… Bon, a dire vrai, cette ‘‘fête de marque’’ ressemblait bien à une fête de taverne avec une coutume étrange de couronner celui qui semble être le plus naïf de la bande…
Je ne m’attendais pas à ça, même de la part de la noblesse féreldienne… de la bière naine à profusion, de la viande à vous en faire exploser le ventre… D’ailleurs, où était toute cette nourriture pendant l’Enclin ? J’avais vu des dizaines de réfugié mourir de faim… Elle aurait pu sauver tellement de vie…
Je me mordais la lèvre supérieure. Pas de gaffe, pas de paroles que je pourrais regretter.

« Alors, monsieur Rancelion, que dîtes vous de cette fête ? »


Je regardais l’homme qui venait m’adresser la parole. Je n’avais aucune idée de qui il était, mais au vu de l’imposant collier qu’il portait, il était soit puissant, soit vaniteux… voir peut-être les deux. Il m’inspirait un certain dédain et me parlait avec une insultante suffisance. Si je n’avais pas été là en tant que représentant de Starkhaven, je pense que je serai parti sans lui répondre… ou j’aurais dit ce que je pensais vraiment.

« Elle est splendide messire. Si seulement Starkhaven pouvait s’inspirer plus souvent de ce genre de festivité… »

« Messire » voilà la meilleure façon d’appeler quelqu’un dont on ne connaît ni le nom, la lignée et dont on oubliera le visage une fois qu’il aura quitté notre champ de vision.
Avant de pouvoir continué la conversation, je profitai d’un laps de temps où il regarda dans une autre direction pour me fondre dans la foule. Je n’avais aucune envie de converser avec ce genre d’individu.

Alors que je cherchais un endroit où passer inaperçu, j’entraperçu une jeune femme, plutôt jolie, je me demandais pourquoi elle était mise à l’écart ainsi… Elle devait avoir mon âge, peut-être un peu plus.

J’ignore ce qui me fit tiquer, peut-être son aura, mais je sentais qu’elle ne se sentait pas bien.

« Noble dame ? La place est-elle libre ? »

Dis-je en pointant du doigt une chaise qui se trouvait à côté de celle où elle était assise.

Dim 13 Sep 2020 - 17:50

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Le début d'une royale fin


Posté dans un coin de la grande salle, Herman observait la joyeuse assemblée avec une grimace qui pouvait facilement s’interpréter comme un sourire. L’homme était encore dans l’armure qu’il avait porté des mois durant, et quand bien même était-elle récurée à en faire crisser le métal, on sentait encore ramper l’odeur de la mort sur elle. Peut-être était-ce pour cela que les dignitaires étrangers prenaient grand soin de l’éviter, ou bien le peu de tenue qui était la sienne, accomodant bien facilement les âmes les plus sensibles, lesquelles pensaient, à tord, qu’il s’agissait là d’un simple soldat égaré. Herman trouvait cela plutôt commode, à dire vrai, et cela lui donnait toute lattitude nécessaire pour garder, comme à son habitude, un œil sur la, que dire, sa dame.

Il ne savait depuis quand il connaissait Anora, seulement qu’il était entré à son service dès son mariage avec Caillan, dans ce qu’il lui semblait, à lui aussi, une autre vie. Il aurait pu se défaire de cela, mais si une chose pouvait le décrire le plus parfaitement du monde, c’était bien sa loyauté. Ou son comportement de chien faisant le beau, Anora ne savait trop ce qu’il en était réellement. Pour autant, il avait prit soin, cette fois, de garder la distance avec elle qui commençait déjà à réclamer un nouveau verre de vin au serviteur, s’éloignant un peu de son habituel sens de la mesure. Tout se perdait, il fallait croire.

Anora finit par redresser la tête en entendant une voix qui ne semblait pas celle d’un serviteur. Pas plus d’ailleurs que celle d’un des iarls ou de leur famille, elle avait bonne mémoire pour cela. Une mémoire accérée, digne d’une stèle naine gravée pour l’éternité d’une liste longue comme plusieurs douzaines de grimoires, de toutes les rancunes que pouvait entretenir une famille sur des générations. En tout cas, on distinguait nettement dans ses yeux bleux, les mots les plus acerbes, et la flamme la plus claire que le désir de vengeance pouvait créer. Il y avait de quoi faire reculer avec une expression aussi féroce que la sienne au milieu de toute cette joie, pour autant, il s’agissait bien là d’un dignitaire étranger, qui s’était avancée vers elle.

L’ancienne reine eu un soupir, long, las, de ceux qui signifiaient qu’on en avait trop vu, trop vécu, certainement, pour un cœur humain. Si tant qu’il soit humain, ce cœur là.. Toujours était-il, elle désignait près d’elle, balayant l’air du bras, la chaise vide qui la jouxtait.
“Voyez, messire, elle semble vous attendre…„

L’aigreur dans sa voix avait de quoi faire tourner son vin en vinaigre. Elle revenait regarder face à elle, croisant les jambes d’une manière qui n’évoquait en aucune manière les coutumes des dames de Ferelden, mais plutôt celle, rude, d’un homme d’arme. Elle plaçait son coude sur le genou, ses yeux revenant sur la silhouette d’Alistair, lui qui affichait le sourire de façade le moins glorieux qui soit. Une part d’elle-même s’en fut partagée, entre la satisfaction de voir qu’elle n’était pas la seule malheureuse de cette soirée de l’angoisse, et le dépit qu’il ne soit pas plus heureux d’avoir pris la place qui lui revenait de droit.

Ce fut le moment que choisit Herman pour revenir près d’elle, comme si la perspective qu’un homme, étranger de surcroit, ne l’approche de trop. Mal lui en prit, à peine s’était-il posté contre une colonne peu loin d’elle qu’elle levait sa coupe vide vers lui, s’exprimant d’un ton sec.

“Servez-moi, Herman. Ce crétin de serviteur m’a oublié.„

Herman connaissait assez Anora pour savoir qu’il fallait habituellement insérer une douzaine d’injures imagées entre le « ce » et « serviteur » mais que son ton était suffisant pour le signifier. Le fait qu'elle ai utilisé cette fois un mot pour sa parole ne pouvait dire que deux choses : De une, le vin était peut-être un peu plus fort qu'il n'y paraissait, et deux, qu'il valait mieux ne pas trop discuter avec elle ce soir. Il obtempéra de fait prudemment, allant chercher une cruche en songeant qu’il était peut-être mieux pour sa dame qu’elle ne perde la mémoire via la boisson, au moins le temps de cette soirée. Le malheur chez elle avait fâcheuse tendance à se retourner contre les autres…

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