Samson, Knight in Red

Histoire :


Vous vous demandez sans doute comment quelqu’un comme moi a pu être choisi pour commander les armées de Corypheus. En soi, je vous comprend un peu – j’ai pas vraiment la tête à l’emploi vu ma gueule et pour ceux qui me connaissent de Kirkwall, vous savez sans doute déjà que Darktown et moi c’est une histoire à la fois longue et pas très glorieuse, je l’avoue. Mais quoi que vous puissiez en penser, moi, je n’en ai pas honte ; car si je ne m’étais pas retrouvé dans une situation pareille, qui sait ce que je serai devenu.

Mais ne vous méprenez pas. Si je n’ai pas honte de mes choix, je n’en suis pas fier non plus. J’aurai pu devenir quelqu’un de meilleur, sans doute. Plus intelligent. Plus vif. Plus fort de corps ou d’esprit. Je me serai relevé de la baffe que je me suis pris en étant forcé de quitter l’Ordre. Peut-être que j’aurai pu être quelqu’un d’autre. Enfin, ça, ça serait dans un monde idéal.

Les mages parlent souvent de l’oppression qu’ils subissent. Je ne peux pas leur retirer ça ; mais je pense qu’on ne parle pas assez des Templiers et de ce à quoi ils doivent faire face. Comme d’habitude, les deux camps sont trop occupés à regarder leur propre cul pour se rendre compte qu’ils ont tous les deux un ennemi commun. Les autres, quant à eux, préfèrent gober toutes les conneries qu’on leur balance afin de justifier ce pourquoi tel ou tel choix ou façon de faire devait s’appliquer.

J’étais l’un de ces cons pendant un certain temps.
Vous voyez, quand on vient d’une famille pieuse comme la mienne, on n’a pas vraiment l’habitude de se poser des questions sur les défauts de l’Ordre et de la Chantrie. On se contente de regarder ce qui nous arrange et on ferme les yeux sur les véritables problèmes. Mais bon. A l’âge de 7 ans, c’est pas le genre de choses auxquelles on réfléchit. Quand j’étais jeune, j’étais pile poil ce que l’Ordre voulait que je sois : un imbécile qui croyait si fort au Créateur qu’il n’irait pas contredire les ordres de la hiérarchie. Dans ma petite tête, j’allais devenir un guerrier saint. J’allais protéger les petites gens de la magie et des horreurs qu’elle engendrait. Mes parents étaient si fiers le jour où j’ai rejoins les rangs avec d’autres gosses de mon âge … !

M’enfin. Tout ça, ça n’a pas duré longtemps. Vous savez, on a beau vous bourrer le crâne, toutes ces conneries finissent par en sortir quand vous regardez la réalité dans les yeux et que vous avez un minimum d'esprit critique.

Il y avait les mages, déjà. Je vous avais dis que j’avais la foi quand j’étais plus jeune, et c’est tout à fait vrai. C’est bien plus facile de remplir son rôle quand on laisse une distance entre ce que nous croyons juste et la morale qui avait été attribué au Créateur. Ma piété me donnait une ligne de conduite qu’on se devait de suivre. Il fallait penser au bien commun, ou du moins la définition du bien commun selon la Chantrie, et non au mage en tant que tel. Position défendable, évidemment – il fallait bien qu’on arrive à les tuer si ils devaient dépasser les bornes ou échouer leur Confrontation.
Mais essayez de vous répéter ça quand vous devez veiller sur de vrais mages, surtout des gosses qui devraient traîner dans les jupes de leurs mères plutôt que dans une prison dont j’étais l’un des gardiens.
J’ai été fidèle à mon devoir, pendant un temps. Mais à force de voir en eux des personnes plutôt que des choses, j’ai réalisé que je ne pouvais pas rester neutre. Cela je l’ai caché comme je le pouvais et personne n’en saurait rien.

Enfin, jusqu’à ce que cette connasse de Meredith n’entre en scène.

J’étais déjà là quand elle a rejoint le Cercle. A cette époque, c’était le Chevalier Capitaine Guylian qui menait la danse. Tout n’était pas parfait mais au moins, on vivait encore dans un semblant de normalité. Mais quand elle est arrivée … ça me fait mal de l’admettre, mais elle avait ce quelque chose qui faisait que quasiment tout le monde la suivait. Ce ne fut qu’une question de temps avant que Guylian ne lui cède la place.
Et à partir de là, tout est partie en vrille, ce qui m’amène à ma deuxième désillusion.

On nous avait jamais prévenu, pour le Lyrium. Oh bien sûr on savait que ça allait nous aider dans notre travail. Mais on ne se rendait compte de sa vraie nature qu’après y avoir goûté.
Je me souviendrai toujours de ma première gorgée. Une consistance un peu pareil à un sirop, mais sans le goût sucré. Ce qui a rendu l’expérience si grisante, c’est cette sensation de force qui s’était emparé de moi … j’avais l’impression que j’aurai pu affronter n’importe quoi à moi tout seul. Toute peur qui s’était insinuée en moi avait laissé place au pouvoir. J’avais l’impression d’être béni du Créateur.
Mais ce qu’on omettait de vous dire, c’est ce que le Lyrium vous faisait sur le long terme. Avant que vous ne vous en rendiez compte, vous aviez déjà une laisse qui vous serrait la gorge, tressée à chaque nouvelle gorgée.
Au début tolérable, l’addiction m’a dévoré de l’intérieur. Je m’en rendais compte bien sûr, mais je n’arrivais pas à la réfréner. Au bout d’un moment, je n’en pouvais plus d’attendre la dose qu’on nous donnait chaque matin. C’est comme ça que j’ai commencé à demander de temps en temps des « dédommagements » aux mages en échange de faveurs que je pouvais leur fournir.

J’ai rencontré Maddox dans ces circonstances. Il voulait juste que je donne quelques lettres à sa bien aimée. Une nouvelle preuve d’humanité dans ce que la Chantrie désignait comme des choses et de mon coté, un doigt d’honneur à la façon dont notre nouveau Chevalier Capitaine envisageait les mages : des monstres à garder en cage qui ne cherchaient qu’à vous corrompre ou vous détruire avec la magie du sang.
Avec chacune des lettres que j’échangeais, il glissait une feuille pliée de telle sorte à ressembler à un oiseau. Un symbole de liberté porteur d’un espoir cruel sous le joug de cette Sainte Méredith. Et je ne pouvais rien y faire, à part soulager ce garçon du poids des mots qu’il ne pouvait pas échanger en personne avec celle qu’il aimait.

Ce manège a duré un temps jusqu’à ce que je me fasse attraper la main dans le sac. Méredith s’est servi de cet écart comme excuse pour me jeter dehors. Elle disait que j’étais devenu « incontrôlable ». Que mon comportement était devenu « erratique ». Que j’étais tellement assoiffé par le Lyrium que j’en oubliais mes devoirs. Ironique, de la part d’une Templière dont le devoir était initialement de protéger les mages. J’imagine que sa paranoïa de la magie du sang était son Lyrium à elle.

C’est comme ça que je me suis retrouvé à la rue.

J’ai vécu plusieurs années à Darktown. Je n’aurai pas pu revenir chez ma famille – j’ai bien essayé, mais ils ne voulaient pas d’un Templier déchu comme fils. J’étais seul, sans Lyrium pour étancher cette soif qui me prenait au corps. Des fois, j’avais l’impression que j’allais devenir fou. C’est là que j’ai commencé à oublier des choses. Mon cerveau … je ne sais pas, c’était comme si mon passé était un journal dont le manque arrachait les pages une par une. J’ai oublié le visage de mes proches, un peu de mon histoire, des détails sans doute pas importants, enfin, je crois. Ça faisait déjà ça avant, mais là, c’était carrément pire. Des fois, je me demandais si j’allais un jour m’oublier moi même, et cette pensée … elle me faisait peur.

J’ai fais comme j’ai pu pour survivre. C’était dur, mais je réussissais à me procurer du Lyrium de temps en temps par des moyens peu conventionnels, en aidant des mages à s’échapper et grappillant de l’argent ici et là. Je ne me suis jamais habitué aux effets du manque et je n’ai jamais été aussi obsédé par l’idée d’en boire. J’avais bien essayé d’arrêter une fois ou deux, reprendre le cours de ma vie, me relever, mais … ce truc était bien plus fort que moi. J’ai cru que j’allais mourir, et je crois bien que c’est ce qui serait effectivement arrivé si j’avais persisté dans cette idée.

J’ai gardé contact avec quelques connaissances du Cercle. C’est comme ça que j’ai appris, au bout d’un certain temps, que Maddox avait finit Apaisé après avoir été accusé d’avoir corrompu un Templier. Ça ne m’étonnait pas de la part de cette sorcière, mais ça ne m’a pas rendu cette nouvelle plus facile à entendre. C’est pour cette raison que j’ai décidé de prendre part à la conspiration de Thrask.
Il fallait mettre un point final à cette folie, une bonne fois pour toute.

Je ne m’attendais pas à ce que la situation dégénère avec l’explosion de la Chantrie. Donc dès que j’en ai eu l’occasion, je suis parti à la recherche de Maddox. Personne ne prendrait soin de lui. Pas après tout ça, et pas dans son état. Il y avait bien sa bien-aimée chez qui j’ai voulu me tourner, mais j’ai très vite appris sa mort.
Alors, je l’ai gardé près de moi.

La vie que j’avais à lui offrir était précaire, mais il n’y avait rien de plus que je pouvais faire. On aurait pu vivre comme ça jusqu’à ce que la mort m'emporte.
Mais je n’avais pas anticipé qu’Il viendrait me rencontrer.

On fait les rencontres les plus surprenantes aux tavernes, même dans un trou comme l’auberge du Pendu. J’y venais par habitude à l’époque, quand le Lyrium venait à manquer.
Un soir, Il demanda à me voir. J’ai faillis l’attaquer, cette nuit là – vieux réflexes de Templier. Se tenir à ses cotés, c’était comme être à coté d’une tempête ou d’une avalanche : Il était comme façonné d’une magie qui dépassait celle des mages que je gardais autrefois.

Il me posa une question surprenante. Il me demanda ... ce que cela signifiait, d’être Templier.

Et je n’avais aucune réponse à cela.

Un Templier aurait dû être quelqu’un qui protégeait tout individu de la magie. Cela signifiait les personnes communes, mais aussi les mages. Sauf que cela, je savais que c’était faux. Pas dans mon Cercle. Pas avec Méredith. Pas même avec Guylian. Les mages étaient emprisonnés, et certains finissaient comme Maddox. Quant aux Templiers … on les récompensait de ces cruautés et de tous les sacrifices qu’ils devaient faire avec une tape sur la tête et une dose de Lyrium pour leur embrouiller l’esprit tout en assurant leur dépendance. On ne valait pas mieux que des chiens.

Mais si ce n’était pas ça, qu’était-on alors ? Des chevaliers du Créateur ? Le même Créateur qui était sans réponse quand je priais dans la nuit, quand je souffrais du manque ? Le même Créateur qu’on vénérait, qui a insufflé la magie en ce monde ? Cette magie que nous, ses enfants, rejetons de toutes nos forces ?

Il n’y avait rien de plus cruel que l’Ordre. Il n’y avait rien de plus hypocrite que la Chantrie.

Il me proposa un marché.

Me donner les moyens d’instaurer un nouvel ordre. Déraciner la Chantrie qui corrompait ce monde, et mettre en place quelque chose de nouveau. Et en échange …

Le Lyrium Rouge. De la puissance à l’état pur.

La condition pour assouvir ma vengeance, et donner une chance aux générations futures.

Je ne sais pas ce que Corypheus avait vu en moi. De la colère, sans doute. La volonté de faire le bien. Toujours est-il qu’il a décidé de me mettre à la tête de son armée ; d’autres âmes qui, comme moi, avaient fait le choix de se sacrifier pour renverser un système qui ne voulait plus de nous et qui nous avait tout pris.

Quand j’ai commencé à consommer du Lyrium Rouge, les choses ont changé. J'avais l'esprit à nouveau clair. Je pouvais à nouveau raisonner. Je pouvais à nouveau agir avec un semblant de normalité. Tout cela ne venait pas sans échange équivalent, mais je savais dans quoi je m’engageais.

Mes frères et sœurs qui ont comme moi accepté le Lyrium Rouge, je les ai regardé se laisser transformer, aussi bien de corps que d’esprit. J’ai toujours gardé la tête froide pour eux, car c’est le rôle d’un Commandant d’être un pilier pour ses hommes.
Je ne leur aurai jamais demandé de faire quelque chose que moi-même je n’étais pas prêt à faire. Mais ce n’est pas sans culpabilité que je les voyais devenir une version plus forte, plus monstrueuse d’eux-mêmes tandis que moi, je demeurais inchangé grâce à la bénédiction de celui qui deviendrait le nouveau Dieu de ce monde.

Je ne me vois pas comme son élu. Je ne suis qu’un homme à qui on a redonné son épée et son bouclier.
Corypheus a redonné un sens à mon existence brisée.

Si je peux contribuer à changer ce monde, faire table rase de ce système corrompu …

J’en paierai le prix. Nous, les chevaliers que la Chantrie avaient utilisés, en paierons le prix.

Félicitations, Samson tu es maintenant officiellement,
Validé(e) !
Avis du staff sur ta présentation : Petite auto-validation, mais il s'agissait de mon ancienne fiche qui avait validée il y a longtemps donc bon. :>

Maintenant que je suis validé(e), que faire ? Maintenant que ton groupe a été attribué, tu débloques plusieurs nouvelles fonctionnalités sur le forum ! Tu as désormais accès au flood où tu pourras t'amuser autant de fois que tu le voudras. N'hésite pas à donner un coup de pouce au forum, en votant pour nous aux topsites afin de pouvoir avoir plus de visibilité et obtenir de nouveaux joueurs sur notre plateforme !

Mais avant toute chose, tu peux avoir accès à la section Relations et Annexes jusque là invisible !
Tu peux ouvrir un sujet pour ta Gestion RPG et lister tous tes RPS en cours, gérer tes relations dans ta Fiche de liens,  ouvrir une boîte aux lettres pour recevoir tes missives, et enfin t'isoler pour rédiger dans ton journal intime et ne parler que de toi.

N'oublions pas le plus important : Maintenant tu as accès au système de points d'expérience et au(x) QG de ton (tes) faction(s) ! De nombreuses surprises t'y attendent : tu pourras échanger avec les autres membres de ta faction pour établir des stratégies et gérer les ressources de ton groupe !

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