Défier l'Injustice - Jill

Anecdotes : La première fois que Jill a découvert l’immensité du ciel, elle a vomi tant elle en avait le tournis. ◇ Elle a déjà eu une petite-amie lorsqu’elle habitait à Dénérim. Mais elle n’a encore jamais eu de relation amoureuse avec un homme. ◇ Bien qu’elle ait habité dans plusieurs villes côtières, Jill n’est jamais montée dans un bateau et ne s’est quasiment jamais approchée de la mer. Toute cette immensité d’eau, ça a quelque chose d’effrayant…  ◇ Notez une anecdote ici ! ◇ Notez une anecdote ici ! ◇

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Histoire : Quand Jill est née, dans la grande cité d'Orzammar, son père, Tybalt Onyx, était déjà mort depuis quelques mois. Il était mineur, une galerie s'est effondrée sur lui, il est décédé sur le coup. Il connaissait les risques, sa femme les connaissait également et pourtant cela ne l'a pas empêchée de devenir la naine la plus abattue et la plus inconsolable de toutes les veuves d'Orzammar. Une disparition dont elle ne se remettra jamais vraiment.

A sa naissance, comme Jill était une fille, elle n'hérita pas de la caste de son père, celle des mineurs, mais celle de sa mère : la basse caste des servants. Vanora, sa mère, ne s'en était jamais plainte. C'était toujours mieux que de se retrouver sans caste comme un paria, n'est-ce pas ?

La jeune naine grandit alors au côté de sa mère sans aucune figure paternelle et malheureusement qu'avec qu'une demi-figure maternelle. Vanora était là et à la fois absente, un peu passive, déconnectée, ça se voyait tellement dans son regard. A la mort de son mari c’était comme si on lui avait arraché une part de son âme. Et même la naissance de sa fille n’avait rien fait pour atténuer sa tristesse. Jill fit avec. Elle savait qu'elle avait, malgré tout, l'amour de sa mère. Enfant, cela ne lui pesa pas sur les épaules, elle aimait prendre soin de sa maman. Parce qu'il fallait bien l'avouer c'était la rouquine qui s'occupait d'elle et pas vraiment l'inverse. « Maman laisse-moi m'en occuper. » De ce fait, Jill devint rapidement autonome, débrouillarde et indépendante. Alors très vite, elle se mit à travailler pour les Tancred, la famille de nobles qui employait déjà Vanora et qui avait employé sa grand-mère longtemps avant elle. Les Tancred étaient des maîtres plutôt bons, bien que le patriarche était parfois dur et injuste. Elles n’avaient pas à se plaindre, elles n’étaient pas les plus mal loti des servantes d’Orzammar après tout.

En grandissant, comme n'importe quel enfant, Jill commença à écouter les conversations des adultes et loin d'être idiote, elle les comprenait ces discussions. Elle comprit alors quelle était sa place dans la société naine, mais également que sa caste était vue comme inférieure. Ça voulait donc dire que sa mère et elle étaient... inférieures aux autres nains, c'est ça ? Ça la choquait tellement du haut de ses douze ans. Plus elle grandissait et plus elle trouvait tout ça injuste. Tant de chose la révoltait : les castes, les nobles, les parias, les surfaciens, les Hauts, le Façonnat... « Bon sang mais pourquoi est-ce si injuste ?! Rien n'est normal ! Rien ! Pourquoi rien ne change ?! » Seulement, comment faire entendre sa voix lorsque l'on est qu'une servante qui devrait s'estimer tellement heureuse d'être nourrie et logée par ses maîtres, mais surtout lorsque l'on a que seize ans ?

Avec le temps, l'état psychologique de Vanora ne s'arrangea pas. Quelque chose clochait chez sa mère, Jill s'en rendait compte de jour en jour. Elle ne cessait de retrouver tout un tas de babioles, d'objets en tout genre dans les tiroirs de la maison et même derrière une commode, comme si on avait voulu les cacher. C'est finalement en allant rendre visite à son oncle que Jill découvrit le vrai problème. Elle surprit sa mère en train de dérober un objet qu'elle avait eu l'air d'avoir choisi totalement au hasard en plus. « M'man tu fais quoi là ? Je rêve ou t'es en train de voler un rond de serviette ? » Vanora fondit immédiatement en larme. Elle ne savait même pas pourquoi elle faisait ça, mais c'était tellement plus fort qu'elle. Comprenant enfin le problème, Jill ne sut ni quoi dire ni quoi faire. Elle pria juste pour que la cleptomanie de sa mère ne leur apporte jamais le moindre ennuis, c’était tout ce qu’elle pouvait faire. La jeune naine avait le poids de sa mère sur ses épaules depuis qu’elle était enfant et là, il lui semblait plus lourd encore.

Malheureusement la vie ne se déroule jamais comme on le souhaiterait. Les crises de cleptomanie de Vanora furent de plus en plus fréquentes. Le maître de la Maison Tancred surprit sa servante en train de voler une cuillère en argent. Ce fut une terrible erreur. S’il y avait bien quelque chose que les Tancred ne cautionnaient pas et ne pardonnaient jamais, c’était le vol. Jill prit bien évidemment la défense de sa mère. « Vous ne comprenez pas, ma mère n’a pas volé cette cuillère pour la revendre ! Ce n’est pas de sa faute, elle est malade ! Elle est… » Elle eut beau expliquer la situation, rien n'y fit, leur maître n'en crut pas un mot. Elle furent toutes les deux chassées de la Maison Tancred et bien pire encore, elles furent bannies de leur caste. A dix-sept ans seulement, la vie de paria lui tendait les bras.

A l'intérieur d'une pièce lugubre, Jill doit regarder sa mère se faire tatouer la marque des parias sur la joue. Elle est la prochaine. Elle entend sa mère crier, elle la voit se débattre. La jeune naine n'arrive même plus à retenir les larmes au bord de ses yeux, tandis que la haine et la colère s'empare de son cœur.


[EN COURS]