Kill or be killed [FLASHBACK | Pv. Evene]

Le conflit ne faisait qu’éternellement gagner en ampleur. J’avais mis un certain temps avant de commencer à concrètement m’en mêler, et davantage encore avant de prendre les armes. Je n’aimais pas tuer les templiers, mais en l’occurrence, ils agissaient de leur propre chef – s’ils en avaient la capacité –, et même si la Chantrie était responsable d’un tel conditionnement, elle n’était pas directement responsable de leurs actes. En soi, ce conflit était périlleux pour moi et mes ruines de principes.

Mais j’eus vent de l’assaut de trop. Une attaque, planifiée dans un col étroit séparant Orlaïs et Férelden. Beaucoup de mages y circulaient pour regagner les recoins plus sûrs pour eux, et les templiers le savaient. Rapidement, je pris la route.

Il me fallait empêcher ce massacre d’arriver. Je devais protéger ces mages du merdier qui allait leur tomber dessus. J’avais dérobé un cheval pour aller davantage plus vite.

La montée du col fut cependant plus hardi pour cette pauvre bête. Le froid m’engourdissait un peu, mais je tenais bon. Il le fallait. Heureusement et malheureusement, il n’y avait qu’une seule route pour traverser ce col : je n’allais donc de toute façon pas les rater.

Je descendis alors de ma monture, cette dernière peinant à avancer tant la fatigue la gagnait. Pauvre créature dont j’ai repoussé les limites du raisonnable .. Mais je n’avais pas le temps : des vies étaient en danger. Je sortis mon masque blanc neutre, que j’enfilai, j’attachai mes blonds cheveux avant de rabattre ma capuche sur le tout. Modeste et Ego étaient prêtes.

Lorsque mes oreilles perçurent l’entrechoc de leurs armes, mon cœur ratta un battement ; ça avait déjà commencé. Je m’élançai alors au pas de course, laissant le pauvre cheval derrière moi. Il n’était pas trop tard. Dites-moi qu’il n’était pas trop tard.

Le conflit faisait encore rage. Un certain nombre de mages se battaient encore, malgré la chute de quelques rares confrères. Ils tenaient bon, c’était rassurant. Face à eux se trouvaient, les encerclant, un nombre légèrement supérieur de templiers, et pas des poltrons. Je dégainai mes lames, reprenant un peu haleine, avant de pousser un hurlement pour attirer leur attention, le cri d’un guerrier qui se jetait dans la folie et le carnage.

Certains se retournèrent, confus, tandis que je me jetai déjà sur un premier templier. Il ne fallut que quelques coups, grâce entre autre à l’effet relatif de surprise, pour qu’il ne se vide de son sang. Et sans réfléchir, j’enchaînai avec un autre, alternai avec un tiers, et ainsi de suite : il me fallait les épuiser, pour alléger la corvée des mages. Je connaissais leurs techniques. Je connaissais leurs bottes. Ils n’étaient rien face à moi, face au Déicide.

Du coin de l’œil cependant, j’aperçus quelqu’un tomber, un templier se ruant sur ellui. Je me projetai en avant, effectuant un saut roulé, et accourus à cette personne : je parai cette lame fatale avec l’imposant Ego replié contre mon épaule, avant de repousser l’assaillant. Puis, j’enchaînai les bottes et autres coups, avant de le pousser à coup de pied dans le thorax. Il tomba sur ses fesses. Je plaçai mes deux lames de chaque côté de sa nuque à présent à découvert, et tranchai sans plus de cérémonies. Pas le temps de m’attarder sur si la personne allait bien, je repartis à l’assaut sur un autre assaillant.

Ils pensaient trouver de l’or dans ce col, mais à la place, ils y trouveront la mort. Tous.