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Théodore Camillus
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Rien qu'une maison
feat. Lukan Rancelion
9:42, Gardien
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Située dans les quartiers aisés de Minrathie, la Villa Camillus pourrait passer inaperçue. Les bâtiments de ces quartiers étaient richement garnis de sculptures, de bas-relief ou d’ornement. Certaines de ces résidences étaient si bien décorés, qu’il devenait alors facile pour les personnes les plus habiles de grimper les murs afin d’atteindre une fenêtre malencontreusement ouverte. Seulement, les rues étant ce qu’elles étaient, certains pans de murs de la résidence Camillus donnant directement sur la rue étaient abîmés à la fois par le passage du temps, mais aussi à cause de passant peu scrupuleux, dégradant volontairement les lieux.
Cependant, les murs maintes fois rénovés et ravalés, les peintures murales écaillées par endroits, trahissait l’ancienneté de la résidence. Les plans de la grande Minrathie avaient certes changé à travers le temps, mais il semblerait que la villa Camillus fît parti de ces édifices dont on ne se séparait facilement, même si certaines mauvaises langues se demandent toujours pourquoi la maison n’était pas encore tombée. La réponse était pourtant simple : à coup de rénovations perpétuelles, en témoignaient certaines pierres qui semblaient plus neuves que d’autres.
L’intérieur de la résidence était le reflet de son extérieur. Un curieux mélange d’ancienneté et de modernité. Il se côtoyait, dans la maison Camillus, des chaises datant du siècle dernier transmises de génération en génération ainsi que les dernières tapisseries à la mode. Cet intérieur méritait, selon Cornelia, un peu de rénovation également. Elle avait fait donc appel aux Ranceleon, pour avoir accès à quelques décorations un peu plus exotiques – finalement, c’était peut-être tout ce qu’il manquait à ce cocktail incongru.
Ce que Théo n’avait pas anticipé cependant, ce fut la longue liste de conseils à respecter pour la re-décoration de sa chambre. Il ne fallait pas qu’il commette d’impair, et ses goûts étaient soi-disant « discutables ». Il n’avait pas non plus anticipé le fait que ce soit lui qui doive accueillir le Rancelion, les esclaves et serviteurs étant trop occupés à réaménager une bonne partie de la maisonnée sous les ordres de Cornelia. Il ne valait mieux pas entrée dans le bâtiment, au vu des modifications que souhaitait apporter Cornelia. Tout était sans dessus dessous.
Voilà pourquoi il se trouvait donc maintenant devant le porche d’entrée de la maison à lire son livre de pharmacopée favori en attenant l’invité du jour. Adossé au mur, fredonnant une chanson d’enfant, il avait tout ou presque de Théodore Camillus. « Théodore, ce n’est pas plus compliqué que les réceptions. Nous devons faire bonne impression. », lui avait-on dit. Bien sûr que ce n’était pas compliqué, Théodore était un peu comme une deuxième peau pour lui. Si Théo était enfermé dans son monde à lire son livre avec avidité, Théodore était-là, nonchalant, à attendre son invité.
Cependant, les murs maintes fois rénovés et ravalés, les peintures murales écaillées par endroits, trahissait l’ancienneté de la résidence. Les plans de la grande Minrathie avaient certes changé à travers le temps, mais il semblerait que la villa Camillus fît parti de ces édifices dont on ne se séparait facilement, même si certaines mauvaises langues se demandent toujours pourquoi la maison n’était pas encore tombée. La réponse était pourtant simple : à coup de rénovations perpétuelles, en témoignaient certaines pierres qui semblaient plus neuves que d’autres.
L’intérieur de la résidence était le reflet de son extérieur. Un curieux mélange d’ancienneté et de modernité. Il se côtoyait, dans la maison Camillus, des chaises datant du siècle dernier transmises de génération en génération ainsi que les dernières tapisseries à la mode. Cet intérieur méritait, selon Cornelia, un peu de rénovation également. Elle avait fait donc appel aux Ranceleon, pour avoir accès à quelques décorations un peu plus exotiques – finalement, c’était peut-être tout ce qu’il manquait à ce cocktail incongru.
Ce que Théo n’avait pas anticipé cependant, ce fut la longue liste de conseils à respecter pour la re-décoration de sa chambre. Il ne fallait pas qu’il commette d’impair, et ses goûts étaient soi-disant « discutables ». Il n’avait pas non plus anticipé le fait que ce soit lui qui doive accueillir le Rancelion, les esclaves et serviteurs étant trop occupés à réaménager une bonne partie de la maisonnée sous les ordres de Cornelia. Il ne valait mieux pas entrée dans le bâtiment, au vu des modifications que souhaitait apporter Cornelia. Tout était sans dessus dessous.
Voilà pourquoi il se trouvait donc maintenant devant le porche d’entrée de la maison à lire son livre de pharmacopée favori en attenant l’invité du jour. Adossé au mur, fredonnant une chanson d’enfant, il avait tout ou presque de Théodore Camillus. « Théodore, ce n’est pas plus compliqué que les réceptions. Nous devons faire bonne impression. », lui avait-on dit. Bien sûr que ce n’était pas compliqué, Théodore était un peu comme une deuxième peau pour lui. Si Théo était enfermé dans son monde à lire son livre avec avidité, Théodore était-là, nonchalant, à attendre son invité.
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Je n’aimais pas Minrathie. C’était un lieu plutôt sordide et dangereux, même pour une personne comme moi, possédant la protection de plusieurs magisters. C’est pour cette raison que je ne m’y rendais que dans un seul et unique cas : pour les affaires. Mon père m’avait envoyé négocier un nouveau contrat avec une des familles-clientes, les Camillius… Une famille sur le déclin d’après ce que je savais. Le 2nd héritier n’était même pas mage, mais bon… les affaires sont les affaires et, actuellement, les Camillius pouvaient se payer nos services.
Alors que j’entrais dans l’endroit indiqué par le messager de mon père. Un jeune homme m’attendait. Dans un premier temps, je le prie pour un serviteur de la maison Camillius, mais je compris rapidement que ce n’était pas le cas. Tout d’abord, parce qu’un esclave ne lisait pas ensuite parce qu’un serviteur aurait patiemment attendu sans rien faire le temps que j’arrive. C’était donc probablement un des membres de la maison. C’était un peu surprenant qu’il laisse un Altüs accueillir un marchand étranger. Même si ma famille avait une certaine influence en ces terres, les Altüs aimaient nous rabaisser. Certes je pouvais être vu comme un hôte de marque, mais je ne pensais pas l’être autant… hum… si je m’étais ce que je voyais avec les informations que je détenais sur la famille, c’est sans doute que leurs serviteurs et esclaves étaient trop occupé.
Je tentais donc, je me montrais le plus avenant possible, cependant, j’avançais discrètement pour ne pas le gêner…
« Bonjour mon garçon. Ce que tu lis à l’air intéressant… »
J’étais à une petite distance, mais je ne pouvais pas voir la couverture. Je l’avais peut-être surpris par mon arrivée… je reculais d’un pas pour le faire se sentir à l’aise.
« Oh, excuse mon impolitesse. Je suis Lukan Rancelion du Clan Rancelion. Le Domaine de la maison Camillius est bien celle-ci ? »
Je regardais la vieille bâtisse. Elle semblait correspondre à la description, cependant, je préférais la confirmation du jeune homme.
Alors que j’entrais dans l’endroit indiqué par le messager de mon père. Un jeune homme m’attendait. Dans un premier temps, je le prie pour un serviteur de la maison Camillius, mais je compris rapidement que ce n’était pas le cas. Tout d’abord, parce qu’un esclave ne lisait pas ensuite parce qu’un serviteur aurait patiemment attendu sans rien faire le temps que j’arrive. C’était donc probablement un des membres de la maison. C’était un peu surprenant qu’il laisse un Altüs accueillir un marchand étranger. Même si ma famille avait une certaine influence en ces terres, les Altüs aimaient nous rabaisser. Certes je pouvais être vu comme un hôte de marque, mais je ne pensais pas l’être autant… hum… si je m’étais ce que je voyais avec les informations que je détenais sur la famille, c’est sans doute que leurs serviteurs et esclaves étaient trop occupé.
Je tentais donc, je me montrais le plus avenant possible, cependant, j’avançais discrètement pour ne pas le gêner…
« Bonjour mon garçon. Ce que tu lis à l’air intéressant… »
J’étais à une petite distance, mais je ne pouvais pas voir la couverture. Je l’avais peut-être surpris par mon arrivée… je reculais d’un pas pour le faire se sentir à l’aise.
« Oh, excuse mon impolitesse. Je suis Lukan Rancelion du Clan Rancelion. Le Domaine de la maison Camillius est bien celle-ci ? »
Je regardais la vieille bâtisse. Elle semblait correspondre à la description, cependant, je préférais la confirmation du jeune homme.
Théodore Camillus
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Rien qu'une maison
feat. Lukan Rancelion
9:42, Gardien
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Lorsqu’un homme s’approcha et interpella « un garçon », Théo pensa qu’il faisait une erreur. Il n’était plus un petit garçon depuis longtemps. L’homme devait forcément parler à quelqu’un autre. Sauf qu’il n’y avait personne d’autre autour de lui – et ce n’était pas étonnant au vu du lieu dans lequel ils se trouvaient. Puis l’homme (le dit Lukan Rancelion) continua à parler, s’autorisa à le tutoyer, et…
La moutarde lui monta au nez, tout simplement. Théo était presque au bout du rouleau. Une maison sans dessus dessous, une chambre qu’il allait devoir redécorer contre sa volonté… La discussion entre lui et Lukan Rancelion n’allait sans doute pas se passer comme Cornelia le voulait. Théodore prit une grande inspiration, ferma le livre dans un grand « clap », puis tourna son attention vers Lukan.
Et puis, ils atteignirent enfin les escaliers de tufeau recouvert d’un tapis rouge bordeaux. Plus de meubles, plus de décorations ! Théodore se retourna vers Lukan, faisant un grand signe de la main en direction de la masse d’objets.
La moutarde lui monta au nez, tout simplement. Théo était presque au bout du rouleau. Une maison sans dessus dessous, une chambre qu’il allait devoir redécorer contre sa volonté… La discussion entre lui et Lukan Rancelion n’allait sans doute pas se passer comme Cornelia le voulait. Théodore prit une grande inspiration, ferma le livre dans un grand « clap », puis tourna son attention vers Lukan.
Bonjour, Lukan. Tu vas bien ? Tu as passé un bon voyage ? Dans tous les cas, tu es belle et bien devant la résidence Camillus. Je suis Théodore Camillus, content de te voir en un seul morceau !
Ou plutôt quel désenchantement de le savoir arrivé à destination. Théodore avait certes un joli sourire le visage, mais le manque de respect évident qu’il avait pour l’aîné était peu palpable : pas de vouvoiement, pas les marques de respect habituelles… À la place, Théodore avait employé un ton familier, et parlait à Lukan comme s’ils se connaissaient depuis longtemps. Oh, Théo se morfondait déjà sur place, ne voulant pas voir ce qui arriverait par la suite, mais Théodore était plutôt fier de son coup. Il était un enfant ? Oh, il serait un enfant. Un enfant insupportable. Il s’autorisa même un câlin. On y va ?
Théodore prit la main de son interlocuteur et le tira à la suite à l’intérieur de la bâtisse. Le hall d’entrée était déjà rempli jusqu’au plafond de meubles et décorations en tous genres qui n’attendaient que d’être déplacés, mais il n’y avait visiblement pas vraiment de « chemin » pour permettre aux gens de passer à travers cette marée d’objets en vrac. Comment avaient-ils pu accumuler autant de choses ? À cette vue, Théo jura qu’il allait avoir la nausée, mais ce même constat ne fit qu’amuser Théodore.Ne t’inquiète pas, tu as juste à me suivre !
Ni une ni deux, Théodore resserra sa prise sur la main de Lukan, et se faufila dans la masse devant lui comme une abeille butinant les fleurs. Sans le savoir, Lukan atteignit ainsi la pièce du « Croisement », encore plus bondés d’objets que la pièce précédente. Théodore dû volontairement s’y reprendre à trois fois, avant de trouver une voie praticable pour Lukan : Théo était petit, frêle, il pouvait passer à un bon nombre d’endroits, mais Lukan était plus imposant, ce qui n’était vraiment pas pratique dans cette situation. Théodore aurait adoré voir le visage du visiteur de la journée, mais faute de pouvoir se retourner pour mieux l’observer, il se contenterait de la satisfaction de le savoir galérer à avancer. Et puis, ils atteignirent enfin les escaliers de tufeau recouvert d’un tapis rouge bordeaux. Plus de meubles, plus de décorations ! Théodore se retourna vers Lukan, faisant un grand signe de la main en direction de la masse d’objets.
Je ne sais pas à qui tu souhaitais t’adresser, mais comme on m’a… jarté de tout ce bazar, je ne peux pas te dire où se trouve mère. Si cela se trouve, elle est dans son bureau, et on va devoir retourner en bas… Elle est peut-être quelque part en haut, mais ça ne doit être pas mieux qu’en bas… Personne n’a dû toucher à ma chambre, je l’ai spécialement signalé, mais on n’est pas à l’abri de surprise.
Invité
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Lukan fut plutôt surpris par les actions de son hôte. Visiblement, soit il manqué d’éducation, soit il se fichait de lui… dans les deux cas, il préféra ignorer totalement. Il se contenta d’entrer dans le jeu du gosse. Il ne voulait pas se mettre la famille Camillus à dos. Et il ne voulait pas passer pour un plus sauvage (ou sudiste) que pouvait le penser un tévintide.
« Je vais bien. Les routes impériales ont le privilège d’être sûr en cette saison. Et c’est un plaisir de te rencontrer Seigneur Camillus. »
Le jeune altüs invita alors Lukan à le suivre. Lukan haussa légèrement des épaules. Honnêtement, il en avait cure. Mais un guide pouvait toujours être pratique… surtout un altüs en son domaine.
« Je te suis. »
N’attendant pas la réponse, le susnommé Théodore prit la main du Rancelion et l’attira dans la maison. Cette dernière était dans un chaos des plus totale et les meubles étaient agencer de façon grotesque et désorganisée. Le jeune homme invita alors le marchand à le suivre.
« Hum. »
Comme par hasard, l’atüs cherchait des endroits exigus où faire passer le héraut, qui, malgré son adresse naturelle, avait bien du mal à se faufiler. À plusieurs reprises, ils durent changer de route devant un obstacle infranchissable…
Après cette épreuve aussi peu glorieuse qu’éprouvante, le petit Altus et le héraut arrivèrent dans les escaliers de la place centrale. Théodore demanda alors où je voulais se rendre Lukan…
Les Rancelion étaient prêts à vendre beaucoup de bien ici. Beaucoup de meubles et de décorations en provenance du sud… ou d’autres produit de luxes exotiques… Une grande partie de la maison allait être modifié…
« Hum… au pire, puisque que je te tiens, on pourrait commencer par ta chambre. Après tout, c’est toi qui vas y vivre. Et j’imagine que tu voudrais retourner au plus vite dans ton passionnant ouvrage… »
Le Rancelion voulait clairement se débarrasser du gamin le plus vite possible, même s’il n’oserait pas le dire de but en blanc… Il n’avait aucun problème avec les sales gosses, cependant, il voulait juste quitter le manoir rapidement et ce jeune homme allait sans doute être une plaie…
« Je vais bien. Les routes impériales ont le privilège d’être sûr en cette saison. Et c’est un plaisir de te rencontrer Seigneur Camillus. »
Le jeune altüs invita alors Lukan à le suivre. Lukan haussa légèrement des épaules. Honnêtement, il en avait cure. Mais un guide pouvait toujours être pratique… surtout un altüs en son domaine.
« Je te suis. »
N’attendant pas la réponse, le susnommé Théodore prit la main du Rancelion et l’attira dans la maison. Cette dernière était dans un chaos des plus totale et les meubles étaient agencer de façon grotesque et désorganisée. Le jeune homme invita alors le marchand à le suivre.
« Hum. »
Comme par hasard, l’atüs cherchait des endroits exigus où faire passer le héraut, qui, malgré son adresse naturelle, avait bien du mal à se faufiler. À plusieurs reprises, ils durent changer de route devant un obstacle infranchissable…
Après cette épreuve aussi peu glorieuse qu’éprouvante, le petit Altus et le héraut arrivèrent dans les escaliers de la place centrale. Théodore demanda alors où je voulais se rendre Lukan…
Les Rancelion étaient prêts à vendre beaucoup de bien ici. Beaucoup de meubles et de décorations en provenance du sud… ou d’autres produit de luxes exotiques… Une grande partie de la maison allait être modifié…
« Hum… au pire, puisque que je te tiens, on pourrait commencer par ta chambre. Après tout, c’est toi qui vas y vivre. Et j’imagine que tu voudrais retourner au plus vite dans ton passionnant ouvrage… »
Le Rancelion voulait clairement se débarrasser du gamin le plus vite possible, même s’il n’oserait pas le dire de but en blanc… Il n’avait aucun problème avec les sales gosses, cependant, il voulait juste quitter le manoir rapidement et ce jeune homme allait sans doute être une plaie…
Théodore Camillus
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feat. Lukan Rancelion
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Théodore acquiesça de la tête, compréhensif. Si Lukan voulait terminer sa besogne au plus vite, Théo aurait aimé ne pas devoir la faire du tout. Autant s’en occuper toute de suite. Il sourit, les yeux brillants. Le Rancelion voulait ne pas perdre de temps, y aller au plus vite ? Il serait servi.
Et puis, ce n’était pas comme si Théodore mentait. Le « Théodore originel » avait eu une chambre qui était physiquement proche de l’entrée – resté encore intacte, au deuxième étage. A Théo, lorsque les Camillus se sont aperçus de la méprise – et qu’ils avaient eu la certitude que Théo ne partirait pas du tout –, on lui avait attribué une chambre juste à côté de la cage d’escalier, en face de Jehan.
Bien sûr ! Tu as de la chance, de toutes les pièces des étages, ma chambre est la plus proche de l’entrée !
Le ton employé, les mots utilisés, faisait qu’il était difficile de savoir si Théodore disait que sa chambre était toute proche de leur position actuelle (donc « proche de l’entrée » en prenant le chemin à parcourir de l’entrée jusqu’à la chambre), ou bien si elle était physiquement proche de l’entrée (et donc à leur totale opposé). C’était parfaitement voulu : Théo avait bien embêté Lukan avec les meubles, précédemment, pourquoi ne pas continuer un peu plus ?Et puis, ce n’était pas comme si Théodore mentait. Le « Théodore originel » avait eu une chambre qui était physiquement proche de l’entrée – resté encore intacte, au deuxième étage. A Théo, lorsque les Camillus se sont aperçus de la méprise – et qu’ils avaient eu la certitude que Théo ne partirait pas du tout –, on lui avait attribué une chambre juste à côté de la cage d’escalier, en face de Jehan.
Viens, suis-moi.
Théodore monta les escaliers menant au premier étage. Arrivé sur le pallier, il y avait de part et d’autre deux portes qui se faisaient face : à droit la chambre de Jehan, à gauche la chambre de Théo. Au milieu, juste en face des escaliers, il y avait un grand couloir desservant d’autres pièces – mais ce dernier était envahi par des meubles et autres décorations. C’est juste ici.
Théo montra de sa main droite la porte de sa chambre, avant de s’y engouffrer. D’un côté de la petite pièce, il y avait son lit, et de l’autre, un bureau à étagères séparés par une fenêtre, faisant entrer la lumière du jour que les diverses plantes accrochées à cette dernière assombrissaient. Théo alla tout de suite poser son livre sur le bureau, ramassant un petit bocal de criquets séchés trainant au sol pour le ranger dans ses étagères. Il se tourna ensuite vers Lunkan. Mère voudrait changer tout ça…
Théodore désigna l’ensemble de plantes médicinales séchés ou vivantes, bocaux de minéraux et de restes d’animaux, éparpillés dans toute sa chambre dans un joli bric-à-brac organisé, profitant du moindre espace. Mais ça ne va pas trop être possible. Ils vont devoir rester là. En revanche, si tu as deux trois plantes exotiques, je leurs ferais volontiers de la place.
Cependant, il serait difficile de rajouter quelques plantes en plus à sa chambre, sans supprimer l’armoire à vêtements de la pièce. C’était que les matières premières qu’utilisait Théo pour l’apothicairerie étaient plus qu’envahissante, éclipsant la vieille tapisserie et les meubles. Je suis sûr que mère aimerait beaucoup qu’on change la tapisserie. Qu’est-ce que t’en dis ?
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