Tous Frères et Soeurs d'Armes (PV Eurydice)

Comme je m'y attendais, à ma proposition son regard changea. C'était léger, mais le doute et la méfiance étaient de mise. Elle assurait ne pas être là juste pour faire acte de présence, ce qui me faisait sourire. Apparemment, elle ne comprenait pas exactement le sens de ma mise en garde. Mais bon, elle restait ouverte à ma proposition. J'effaçais de nouveau mon ardoise, écrivant dessus avant de lui montrer.

"Rien de bien difficile, mais c'est un choix à faire. Sans quoi rien ne sera sincère."

Là maintenant allait être le coup de poker. Ce que j'allais lui dire, nul doute que Stein aurait sauté au plafond et sans doute crié à la trahison et à la mutinerie. Mais elle n'est plus sensé être de Weisshaupt, et sa réaction allait se montrer bien plus instructive que ses mots. J'écrivais au verso de l'ardoise, commençant à expliquer ce que je souhaitais comme "compromis".

"Ce que vous devez oublier, c'est que vous appartenez à Weisshaupt. Vous êtes maintenant d'Orlaïs, c'est votre nouveau foyer. Ne pas travailler contre eux, mais pour eux."

La dernière phrase avait son importance, car sans nul doute celle avec le plus de sens et d'ambiguïté. J'effaçais le recto, écrivais de nouveau pour aller plus loin dans mon résonnement.

"Je ne sais pas quelle allégeance vous avez faites là bas, mais votre coeur doit maintenant appartenir à la garnison de Térébinthe. Sans quoi vous ne réussirez jamais à être une vraie Sénéchale d'Orlaïs, ni une des leurs."

Là, je ne pouvais pas être plus claire. Je lui demandais tout simplement si elle était capable de renier ses liens avec Weisshaupt pour ne prendre en compte que les intérêts de sa nouvelle garnison. Je me mettais en danger d'une certaine manière, mais de toute façon dans moins d'un jour les choses vont changer et je révèlerais ma véritable identité. Et pour ce que j'en ai à faire de la politique au sein des Gardes... Mais ici, elle pouvait s'avérer dangereuse pour l'avenir des Gardes d'Orlaïs, et il était hors de question qu'ils se fassent manipuler pour les intérêts d'un Premier Garde qui reste dans sa tour sans se préoccuper de ce qu'il se passe dehors. Je suis peut être sensée être morte et théoriquement n'était plus leur Garde-Commandeur, mais tant que je suis en vie et que je n'ai pas décidé de partir ils restaient mes hommes. Et personne ne touche à mes hommes, à part moi.

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