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Jeu 1 Oct 2020 - 21:47

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

– Garde des Ombres –

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Tous Frères et Soeurs d'Armes


La journée à passer en revue le campement s'était plutôt bien déroulée. Bien qu'avec un peu de résistance et de méfiance au début, mon histoire en tant que garde d'Ansburg et être venue avec Karlan avait tenu la route. Après tout dans mes mensonges il y avait de la vérité, et je connaissais assez la garde d'Ansburg pour en avoir longuement parlé avec Karlan pendant notre trajet entre Combrelande et ici que j'étais incollable sur le sujet. On m'avait montré le campement, ce que je pourrais trouver pour me nourrir, m'entrainer ou dormir comme il faut. Pendant une bonne partie de la matinée j'avais "discuté" avec d'autres gardes au moyen de mon ardoise, recueillant différentes informations et évitant au possible de me faire repérer par des esprits plus élevés. Comme Donovan et Barkspawn. Le jeune garçon me voyait comme une curiosité de loin, mais parfois les enfants ont cette perception en plus que les adultes perdent avec le temps. Je l'avais évité autant que possible, ou plutôt ignoré. Mais comme je savais à peu près ses habitudes, il était facile d'éviter de le rencontrer de façon naturelle. Par contre Barkspawn avait bien failli me faire un sale tour. M'ayant reconnu à mon odeur elle m'avait fait la fête, ce qui interrogeais un peu les autres, mais je le justifiais simplement en disant que j'avais toujours eu bon contact avec les animaux et que j'aimais bien les mabaris.

Bref, une matinée bien remplie et je pris rapidement de quoi manger le midi à l'abri des regards, réfléchissant sur ce que j'avais trouvé. Il était clair que les gardes de Weisshaupt n'étaient pas les bienvenus, et qu'ils toléraient Stein. Ils lui obéissaient mais ils étaient méfiants, sur les nerfs et les voyaient comme des intrus dont il fallait se débarrasser. Je pouvais un peu les comprendre, car à tous les coups la façon dont ils se sont imposés et ont envoyé Léopold à Weisshaupt n'a pas du être faite avec tact. Je n'avais discuté jusqu'à présent qu'avec des personnes de la Garde d'Orlaïs, du moins des personnes que je reconnaissais. On pouvait voir facilement que les gardes provenant des Anderfels étaient un peu à l'écart, sauf un ou deux gardes qui essayaient malgré tout de s'intégrer. Peut être des gardes destinés à rester ici, qui sait. Toutes ces nouvelles me laissaient perplexes. D'un côté je soutenais les orlésiens de vouloir garder leur fief, ou plutôt d'avoir assez de volonté pour le manifester. D'un autre, je me doute après avoir discuté avec Stein qu'il est là dans les meilleures intentions du monde, bien qu'il ne cache pas vouloir reprendre la main sur cette garnison pour éviter les dérives. Et nul doute que je faisais partie de ces dérives, quand j'étais garde-commandeur. Cependant, leur point de vue ne peut être en accord avec la façon de vivre ici, avec les menaces propres à une zone où les engeances sont parfois le dernier des soucis.

Mon bref repas terminé, je me promenais de nouveau dans le campement, cherchant notamment un endroit où m'entrainer en paix. Je voulais garder la forme mais ne pas m'épuiser pour ce que je souhaitais faire demain. Comme convenu j'allais partir en "mission", restant résolue dans mon envie de faire passer un petit test à la garde orlésienne, peut importe si des gens de Weisshaupt sont à leur tête. Après tout je fais ça pour mes gardes, par pour ceux qui viennent du Nord. Un cadeau empoisonné qui ne fera rire sans doute que moi même, risqué, mais qui en valait la chandelle à mes yeux. Bref, il fallait quand même se préparer. Toujours dans mon uniforme de garde, mes cheveux cachés sous une toile bien serrée et le bas du visage dissimulé derrière un cache d'assassin, j'allais vers le rond d'entrainement. Juste après manger il n'y avait pas grand monde, en général l'après-midi étant réservé pour des activités de patrouilles ou la vie de tous les jours du campement. L'entrainement était le matin, pour bien se réveiller et ne pas être dérangé par un repas trop lourd. J'allais vers le rond d'entrainement pour les archers et les voleurs, là où des cibles en bois ou en paille étaient disséminées un peu partout. En hauteur dans un arbre, contre un mur, sur des poteaux, certains petits et d'autres plus grand, certains fixes et d'autres movibles... Je voulais m'entrainer au lancer de dague, retravailler ma précision et la force du poigner. vouloir transpercer de la paille ou du bois ce n'est pas pareil. Je posais mon ardoise et mes craies sur une petite caisse, et sortais les quelques dagues de volées que j'avais à disposition. Concentrée, je lançais sur les différentes cibles, une à une. Au début en privilégiant la précision, puis ensuite la vitesse d'enchainement. Quelques combinaisons de temps en temps, visant des cibles situées dans des endroits opposés, ou bien effectuant quelques sauts entre deux, des parades d'attaques imaginaires. Dans mon élément, je ne voyais pas le temps passer, et encore moins la personne qui depuis un moment m'observait....

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Ven 2 Oct 2020 - 23:40

Sarie Vaharel
Sarie Vaharel

– Garde des Ombres –

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PV Tullia E. Von Raijer


Au fil des mois, Eurydice s’habituait à sa nouvelle vie au sein de la Garde orlésienne. Quelques petits détails différaient de Weisshaupt, mais rien ne s’avérait insurmontable à ses yeux. Ou presque. Le froid demeurait malgré tout son ennemi majeur, qu’elle redoutait bien davantage que les engeances. Les premiers jours après son arrivée, elle avait craint de se réveiller congelée, ou ensevelie sous une couche de neige. Si ses peurs stupides avaient fini par disparaître, le froid, lui, restait présent. La dalatienne se languissait de l’arrivée du printemps, qu’elle guettait avec une impatience toute particulière. Elle rêvait de la douceur qui chasserait la neige, du soleil qui réchaufferait l’atmosphère. Mais en attendant, elle devait composer avec ces températures beaucoup trop basses à son goût.

Alors, souvent, elle se promenait dans Térébinthe pour se réchauffer. Elle appréciait la chaleur de la cheminée, mais rien ne valait l’exercice physique. Plus jeune, elle se perdait des heures entières dans la vaste Forêt d’Arlathann. Elle explorait les environs, essayait de chasser mais sympathisait plutôt avec les lapins qu’elle capturait enfant. Dans cet ancien port de pêche, les occupations se révélaient moins moindres. Les archives faisaient pâle figure en comparaison avec celles de Weisshaupt, et Eurydice avait tiré une moue déçue la première fois qu’elle avait foulé la bibliothèque. Cela ne l’empêchait pas d’y passer quelques heures, mais elle ne trouvait que peu de livres dignes de son intérêt – à dire vrai, peu traitait de sujets qu’elle ne connaissait pas encore.

Elle avait essayé de sympathiser avec les Gardes orlésiens, mais même au bout de trois mois, ces derniers conservaient toujours une certaine distance en sa compagnie. Elle ne s’en vexait pas, même si elle cherchait à comprendre l’origine exacte de ce fossé qui les séparait. Pendant un temps, elle avait refusé de croire que son appartenance première à Weisshaupt jouait en sa défaveur, mais elle avait depuis ouvert les yeux au fils des semaines. Alors qu’ils appartenaient tous au même Ordre, qu’ils poursuivaient tous le même objectif – protéger Thédas des engeances –, les différentes Gardes se glissaient des bâtons dans les roues. Ce constat la laissait perplexe, désabusée aussi.

Depuis qu’elle avait passé son Union à Weisshaupt, elle n’avait connu que la grandeur de l’Ordre. Dans les Anderfels, personne ne remettait en question leur existence, encore moins dans les campagnes. Avec les engeances qui pullulaient, Enclin ou non, les Gardes des Ombres s’imposaient comme des gardiens de la paix. Les villageois les remerciaient de leur aide et de leur protection, et Eurydice se sentait comblée quand elle recevait des sourires. Après la perte de son clan, elle avait erré sans trop savoir faire de sa vie, et la Garde lui avait redonné un but noble.

Toutefois, depuis son arrivée à Térébinthe, elle déchantait. Parfois, elle se demandait si des origines féreldiennes ne l’aideraient pas davantage pour tisser des liens – et pourtant, l’entente n’était pas au beau fixe entre Orlaïs et Férelden. Certaines personnes ne la jugeaient certes pas pour sa provenance de Weisshaupt, comme son supérieur hiérarchique, Léopold, qui avait choisi de faire d’elle sa Sénéchal, mais elles demeuraient rares. La méfiance persistait, et Eurydice découvrait avec horreur que Weisshaupt passait pour le grand méchant loup de l’histoire.

En même temps qu’elle surveillait les actions de Térébinthe pour empêcher un nouvel Inébranlable, Eurydice essayait aussi de comprendre d’où venait cette crainte de la forteresse nordique. Pour l’instant, les informations manquaient, mais elle se voyait mal poser la question de but en blanc à ses nouveaux camarades. La plupart commençaient à peine à l’accepter sans sourciller, alors elle ne comptait pas précipiter les choses. Autrement, elle risquait fort de mettre en péril sa mission première. Elle devait préserver la confiance qu’elle peinait à instaurer avant toute chose.

Néanmoins, en ce début d’après-midi, Eurydice essayait de prendre un peu de temps pour elle pour se détendre. Les Gardes profitaient encore de leur pause déjeuner, ou partaient en patrouille dans les environs. Malgré l’absence de Léopold, envoyé en formation pour un mois, le quotidien poursuivait son cours à Térébinthe, et ce malgré la présence de Stein. Un petit sourire amusé lui échappa à cette pensée. Elle se souvenait encore de sa surprise de voir débarquer le Gouverneur des Ombres peu de temps son arrivée en Orlaïs. Elle ne le fréquentait que peu à Weisshaupt, mais le connaissait de vue. En tout cas, elle ne se montrait pas hostile à sa présence comme le reste des orlésiens de la forteresse ; elle comprenait les raisons de sa présence, et pourquoi Léopold avait dû partir dans la précipitation. Devenir Commandeur-Garde ne s’improvisait pas. A dire vrai, elle requérait parfois les conseils de Stein pour se montrer à la hauteur de son poste de Sénéchal.

Des bruits de lame qui transperçaient des cibles de paille la tirèrent toutefois de ses pensées. Intriguée, elle oublia le froid et ses divagations pour partir en quête de la personne qui s’entraînait à cette heure peu courante. D’ordinaire, les Gardes investissaient l’endroit dans la matinée, et Eurydice participait souvent aux entraînements pour ne pas perdre sa maîtrise de la magie. Dès qu’elle commençait à se reposer sur ses lauriers, la voix de son amie Nath commençait à la houspiller dans son esprit, comme elle l’aurait fait à Weisshaupt.

Elle ne tarda pas à découvrir l’origine de ces bruits, et reconnut la Garde Aïlut, arrivée récemment à Térébinthe. La dalatienne ne connaissait que peu de choses à son sujet, à part qu’elle venait d’Ansburg – si sa mémoire ne lui faisait pas défaut. En outre, elle découvrait aussi à l’instant sa fascinante habilité avec des dagues entre les mains. Pendant un moment, elle l’observa valser d’une cible à l’autre, lancer ses lames avec une précision redoutable. Elle n’osa même pas manifester sa présence, absorbée dans ce spectacle de maîtrise.

Quand enfin la Garde Aïlut s’arrêta pour reprendre son souffle, Eurydice la rejoignit, un fin sourire accueillant sur les lèvres.

C’était impressionnant !

Une certaine part d’elle enviait les talents de l’humaine ; la magie avait certes ses avantages, mais en aucun la discrétion ou la rapidité d’une dague bien lancée.

Tu es sacrément douée… J’ai déjà essayé, plus jeune, mais j’étais une catastrophe ambulante. A croire que je savais déjà que ça ne me serait pas utile, en tant que mage.

Un rire doux lui échappa, avant qu’une expression plus gênée ne se peignit sur ses traits. Elle parlait, mais oubliait l’essentiel.

Pardon, j’oublie ma politesse ! Eurydice Tillahnnen, Sénéchal d’Orlaïs. Tu es la Garde Aïlut, c’est bien ça ?


Lun 5 Oct 2020 - 17:21

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

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Je fus surprise en me retournant de voir une elfe aux cheveux blancs me faire face. Concentrée, je n'avais eu aucune conscience de ce qui m'entourait. Une erreur dans la vraie vie, mais ici dans un campement de la garde je pouvais espérer ce degré d'intimité et de tranquillité. J'écoutais la Garde parler, appréciant autant les indices visuels qu'auditif pour savoir le genre de personne que j'avais en face. Un physique atypique avec ses cheveux blancs, une certaine curiosité et une facilité à communiquer, une expression ouverte et avenante. Loin du genre timide qu'on peut retrouver chez les mages. Son accent était particulier, pas vraiment d'ici. Elle s'était présentée, et de là je suis que j'avais un nouveau challenge sur les bras. Ou plutôt.... une opportunité. Je reposais mes dagues, de mes mains je fis signe d'attendre puis je rejoignais les caisses juste à côté. Là, je récupérais ma fameuse ardoise et ma craie, écrivant dessus juste avant de la montrer à la mage.

"Merci Sénéchale. Je suis en effet Aïlut de la Garnison d'Ansburg."

Je la saluais comme faisaient les gardes d'habitude, l'observant tout autant. C'était vu son accent une personne qui provenait du nord, et vu que je ne l'avais jamais rencontré avant elle devait sans doute venir de Weisshaupt. Une nouvelle venue, directement Sénéchale... et mage de surcroit alors que les Gardes sont encore traumatisés d'avoir eu comme supérieur une mage. Sans nul doute c'est Stein qui l'a nommé. Ou du moins imposée. Est ce que Léopold est au courant ? Est ce temporaire ou bien est elle supposé rester tout le temps ? La réaction des autres gardes ne devait pas être belle à voir... Enfin peu importe, ce n'est pas mon problème pour l'instant. Elle avait au moins eu le bon ton de se trouver amicale et non distante comme les autres gardes venant de Weisshaupt. Peut être qu'avec elle je pourrais grapiller quelques informations supplémentaires, du moins ce que Stein n'a pas pu me dire, ou ne pouvait me dire vu son rang.

Je tentais donc une approche à ma manière, avec déjà pour commencer en savoir plus sur sa venue ici. Elle n'était pas de l'ancienne garde, ce que je ne suis pas sensée savoir, mais son accent l'a assez trahie pour que je puisse me permettre une hypothèse assez facile, même pour un idiot. D'ailleurs, il valait mieux que je joue un peu l'idiote et la nouvelle venue. Je m'installais sur une des caisses juste à côté, profitant de ce petit intermède pour prendre ma pause. J'effaçais ce que j'avais écrit sur mon ardoise et pris le temps d'écrire ce que je devais. En tant que mage elle devait être une érudite, donc pas la peine de devoir raccourcir les phrases comme pour les autres.

"Vous êtes venue avec le Gouverneur des Ombres ? Je ne savais pas qu'il avait nommé un Sénéchal ici."

Je lui montrais l'ardoise, la regardant avec curiosité. Mon regard perçant était posé sur elle, analysant la moindre de ses expressions et réactions. Allait elle mal le prendre ? Qui sait... à voir si elle sera une alliée à l'avenir, ou un de ces espions de Weisshaupt. Quoi qu'il en soit, je n'avais rien à perdre à converser avec elle.

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Lun 5 Oct 2020 - 22:25

Sarie Vaharel
Sarie Vaharel

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PV Tullia E. Von Raijer


La Garde Aïlut était arrivée quelques jours auparavant à Térébinthe, mais Eurydice n’avait guère eu l’occasion de la croiser pour discuter un peu. Avec l’absence de Léopold, elle croulait sous le travail à faire, même si le Gouverneur des Ombres s’occupait du poste de Commandeur-Garde. En tant que Sénéchal, elle ne comptait pas attendre gentiment les bras croisés, elle préférait plutôt s’organiser dans le fort pour prouver sa bonne foi à ses nouveaux frères d’armes. Beaucoup gardaient encore ses distances avec elle, ce qui la chagrinait quelque peu, mais elle s’accrochait. Tôt ou tard, elle parviendrait à briser la glace, et à montrer aux autres que Weisshaupt n’était pas le grand loup des contes pour enfants. Elle leur rappellerait leur but commun, et que les dissensions internes ne feraient que leur nuire face aux engeances. C’était utopique, elle le savait, mais elle ne renoncerait pas pour autant.

Alors, le sourire aux lèvres, elle ne comptait pas perdre ses chances avec la Garde Aïlut. C’était une occasion comme une autre de sympathiser, de comprendre les possibles torts commis par Weisshaupt auprès des garnisons du sud. Elle songeait aussi à interroger Léopold à ce sujet, mais elle devait attendre son retour du nord pour cela. Quant à Stein, certes une personne fiable lorsqu’il s’agissait de quérir des conseils, elle connaissait déjà son avis. Tous deux originaires de Weisshaupt, elle doutait d’apprendre quelque chose de neuf à ses côtés. En outre, elle ne tenait pas à l’inquiéter quant à la poursuite de sa mission. Elle continuerait d’observer la situation à Térébinthe, et à Orlaïs de façon générale, dans l’espoir de prévenir tout nouvel Inébranlable. Elle ne laisserait pas une telle catastrophe se reproduire, pas sous sa garde en tout cas.

En tout cas, la marchéenne ne la rejetait pas. Si elle avait d’abord été surprise par la présence de la dalatienne, elle avait vite récupéré une tablette d’argile pour communiquer. Son mutisme ne constituerait pas un frein à la discussion, et Eurydice lui laissait le temps d’écrire ses propos. Puis elle les lisait avec attention, observait la graphie soignée et les phrases complètes, et non un scribouillage à peine lisible de langue commune.  

Ansburg ? Ce n’est pas la porte à côté ! Tu es ici pour une mission de la Garde ?

Comme à son habitude, la Sénéchale se montrait curieuse de tout. Un rien l’intriguait, et avec son tact inexistant, elle posait ses questions de but en blanc, sans arrière-pensée. Son amie Nath lui reprochait parfois qu’elle parlait trop, mais la dalatienne ne l’écoutait guère. Elle n’abandonnerait pas sa soif de savoir en tout genre. Et si Aïlut ne s’épanchait pas sur le sujet, elle n’insisterait pas. Si elle percevait quelque chose d’étrange, elle mènerait ses propres recherches pour ne pas soulever de soupçons. Sans tact, peut-être, mais elle conservait malgré tout un brin de jugeote.

Oh non, pas du tout !

Eurydice rit à cette pensée, et elle songea aussi aux problèmes qu’elle aurait ainsi évité. Elle était certaine que le Gouverneur des Ombres ne se serait pas égaré en cours de route, ou qu’il n’aurait pas perdu son chemin à Val Royeaux. Livrée à elle-même, elle avait bataillé pour quitter la capitale orlésienne qui ressemblait à un véritable dédale. Heureusement qu’une personne charitable avait accepté de l’aider – autrement, elle y serait encore, elle en était certaine.

Je suis arrivée il y a trois mois, en tant que Garde de rang.

En acceptant la mission du Premier Garde, elle n’aurait jamais cru se retrouver propulsée à un tel poste. Quand Léopold le lui avait demandé, quelques jours après son arrivée, elle était tombée des nues. A dire vrai, elle aurait imaginé qu’il choisît un orlésien, ou tout du moins une personne qu’il connaissait davantage, pas une elfe fraîchement débarquée des Anderfels, quand bien même avait-elle rejoint la Garde depuis une dizaine d’années.

Et le Commandeur-Garde, Léopold de Haute-Tour, m’a nommée Sénéchal peu après. Rien à voir avec le Gouverneur des Ombres, donc.

Ce développement plaisait sans doute à Weisshaupt, mais Eurydice s’abstenait d’y penser. En tant que Sénéchal, surveiller la situation gagnait en facilité, et elle perdait moins de temps à obtenir certains renseignements.


Ven 9 Oct 2020 - 14:23

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

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Apparemment dans la journée le mot s'était passé sur ma venue. Etait ce Stein qui l'avait prévenu ou bien tout simplement ce qu'il se disait entre les Gardes ? L'un dans l'autre peu m'importait, mais au moins il était reconnu que je venais d'Ansburg et l'on ne remettait pas encore en question ce fait. Pour répondre à sa question j'hochais tout simplement de la tête, écoutant ce qu'elle avait à dire concernant son poste. J'étais assez étonnée d'entendre qu'elle était arrivée quelque mois avant et que c'était Léopold qui l'avait nommé. Je fronçais légèrement des sourcils, perplexe. Est ce que Weisshaupt avait voulu envoyer un autre espion me surveiller quand j'étais Garde-Commandeur, ou bien a t'il entendu parlé de notre mission croisée avec Férelden pour reprendre le Thaig Orthan et en a profité pour envoyer un de ses pions prendre la place ? La coïncidence me paraissait tout à fait... fortuite.

Mais le pire dans tout ça.. Léopold, nommer de suite une nouvelle venue de Weisshaupt ? Qu'est ce qui pouvait bien lui être passé par la tête ? Ou alors... il n'avait peut être pas eu le choix. En observant la jeune femme je pouvais voir qu'elle avait l'air plutôt franche et ouverte d'esprit, mais en même temps peut on se fier aux premières impressions ? Et puis elle pouvait aussi avoir reçu des ordres, des ordres que Léopold n'avait sans doute pas crû pouvoir refuser vu sa situation au retour des Tréfonds. Il y avait beaucoup à réfléchir là dessus, mais je comprenais encore plus la réaction des gardes d'Orlaïs. D'abord cette garde nouvelle venue de weisshaupt qu'on balance de suite au poste de confiance de Sénéchale (alors que c'est une mage en plus), et maintenant le Gouverneur des Ombres qui vient avec une poignée de ses hommes pour envoyer Léopold au loin. A leur place, je ne serais pas à l'aise. Mais à leur place, je ne resterais pas sans rien faire. Et ma première action ici était de continuer d'enquêter et de profiter de cette opportunité de pouvoir interroger une personne de Weisshaupt. J'écrivis de nouveau sur mon ardoise, attaquant la conversation sous un nouvel angle.

"Je vois. Cela n'a pas du être simple, et l'arrivée du Gouverneur Stein n'a pas du vous faciliter les choses pour vous intégrer."

Je retournais ensuite l'ardoise pour écrire au dos, et lui poser une simple question.

"Tout se passe bien ?"

Je la regardais droit dans les yeux, exprimant cependant par mon regard une certaine inquiétude et compatissance. Elle n'avait pas l'air méchante, et mes hommes non plus, mais vu que pour certains ils sont un peu rustres et pas vraiment des flèches, ils pouvaient lui avoir mené la vie dure. Tout comme à mon arrivée avec leur humour déplacé sur mon mutisme.

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Mar 13 Oct 2020 - 22:57

Sarie Vaharel
Sarie Vaharel

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PV Tullia E. Von Raijer


Eurydice remarquait bien que ses explications laissaient perplexe l’autre Garde. Quelque chose chiffonnait Aïlut, même si elle conservait le silence à ce sujet. Elle n’exprimait pas ses doutes, ou ses interrogations, si bien qu’il ne restait plus que la spéculation à la dalatienne pour tâcher de cerner ses pensées. Ses origines de Weisshaupt lui apparaissaient d’ailleurs comme l’hypothèse la plus probable, et elle ne comptait pas lui jeter la pierre. Elle comprenait la méfiance qui entourait sa nomination, et l’acceptait. Si les situations s’inversaient, elle partagerait le sentiment. Alors, plutôt que de pousser sa curiosité, Eurydice ne chercha pas à comprendre les causes de la perplexité de la muette. Elle gardait seulement l’information dans un coin de sa tête – au cas où.

Un léger rire lui échappa, accompagné d’un sourire doux. Aïlut avait raison sur toute la ligne, rien n’avait été simple. Par postulat, sa mission confiée par le Premier Garde ne respirait pas la simplicité, mais elle s’en accommodait. Cependant, depuis son arrivée en Orlaïs, rien ne se déroulait comme elle le souhaitait. Elle aurait dû s’en douter dès l’instant où elle s’était égarée à Val Royeaux. C’était comme un signe prémonitoire, et présent, elle devait composait avec toutes ces contrariétés passagères.

Je crois que la simplicité a tout simplement disparu.

Eurydice se permit un peu d’humour, plutôt que d’observer la situation avec gravité. En dépit du froid qui la malmenait encore, elle prenait ses marques et s’adaptait à sa nouvelle vie à Térébinthe. Weisshaupt lui manquait certes, avec son immense bibliothèque et les vastes plaines désertiques rougeoyantes qui s’étendaient à perte de vue. Depuis une dizaine d’année, les Anderfels étaient devenus sa patrie, son petit nid douillet qui remplaçait son clan natal et la Forêt d’Arlathann. Apprendre qu’elle devait partir pour Orlaïs ne l’avait pas enthousiasmé au début, mais elle avait vite fait en sorte d’aborder ce changement d’un œil positif. En rejoignant Térébinthe, elle reprenait les voyages à travers Thédas et découvrait sur le terrain de nouvelles cultures.

Entre ma magie et le fait que je vienne de Weisshaupt, j’ai un peu de mal à m’intégrer. Et puis, je ne m’attendais certainement pas à devenir Sénéchal en arrivant à Térébinthe.

La mage n’était pas dupe. Si ses oreilles ne dérangeaient pas, les évènements de l’Inébranlable restaient en revanche dans les mémoires. Il faudrait du temps avant que la Garde orlésienne l’acceptât parmi elle sans détour, d’autant plus avec l’absence de Léopold. Son départ réveillait les craintes et les angoisses ; et une fois de plus, Weisshaupt passait pour le grand méchant loup de l’histoire. Elle retint un soupir.

Enfin, il en faut plus pour m’abattre !  Je ne compte pas baisser les bras trois mois à peine après mon arrivée.

A nouveau, Eurydice esquissa un sourire amical. Il n’était pas dans ses habitudes de se laisser miner par quelques contrariétés. Tant pis si ses nouveaux compagnons d’armes ne l’acceptaient pas encore ; elle le prouverait en temps et en heure sa bonne foi.

Et toi ? Térébinthe n’est pas trop différent d’Ansburg ?


Lun 19 Oct 2020 - 20:26

Tullia E. Von Raijer
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Elle n'avait pas l'air à l'aise, et la situation devait être plus tendue que ce qu'elle voulait bien avouer. Eurydice semblait tout aussi dubitative sur le choix de Léopold la concernant, qui n'arrangeait pas son intégration. Mais je connaissais Léopold, il n'était pas du genre irréfléchi. Pour moi il devait y avoir forcément une raison, et seul son départ prématuré provoqué par Stein pouvait avoir apporté encore plus de confusion. Je la plaignais. Mais c'était une garde sous les ordres de son garde-commandeur, elle devait obéir. J'écrivais de nouveau sur l'ardoise, essayant autant que possible de ne pas la faire désespérer sur le choix de son nouveau chef.

"Votre garde-commandeur doit sans doute avoir de bonnes raisons. Peut être qu'il n'a juste pas eu le temps de l'expliquer à tout le monde avant de partir."

Un petit texte explicatif et remettre au carré les gardes n'aurait pas été du luxe. Quand je vois comment sont certains, ils auraient bien besoin d'un coup de pied aux fesses plutôt que de rester en dilettante dans le campement. Elle restait cependant positive, ce qui était tout à son honneur. Elle détourna un instant la conversation sur autre chose, et je lui fis le plaisir de l'y suivre. J'écrivais de nouveau, faisant une comparaison avec ma propre expérience, ce que je savais d'Ansburg et les rumeurs.

"Chaque garnison est différente. Ansburg, Combrelande, Térébinthe... Chez nous, il y a beaucoup moins de gardes, juste une poignée. Les choses ne sont pas pareille, nous sommes très soudés."

C'était un fait, Karlan avait parlé de sa garnison presque comme d'une famille. leur solidarité ne faisait aucun doute, ce qui était encore différent de Térébinthe ou bien de Férelden. Mais pour ce qui est de la forteresse dans les Anderfels... Je me demandais comment l'ambiance devait être là bas. Lugubre, austère, dépourvue de tout sentiment de camaraderie ouverte avec les autres et les gens autour ? J'étais curieuse, car il y avait tellement de rumeurs et de choses qui couraient à leur sujet, en même temps que l'expérience évidente de leur façon différente de penser et de s'adresser aux autres gardes que je ne pouvais que la regarder comme un animal exotique. Je la fixais un moment, puis finis par écrire sur l'ardoise.

"Cela doit aussi vous changer de Weisshaupt. Je n'imagine même pas autant de Gardes vivre au même endroit. Est ce vrai que vous êtes plus d'un millier dans votre forteresse ?"

Dans un endroit aussi hostiles que les Anderfels, j'imagine même pas la logistique et l'intendance à gérer. Sans compter que le seul amusement qu'ils doivent c'est de tuer des engeances. C'est d'un triste...

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Dim 22 Nov 2020 - 15:56

Sarie Vaharel
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PV Tullia E. Von Raijer


La Garde Aïlut avait sans doute raison, alors Eurydice ne s’appesantit pas davantage sur la question. Léopold ne l’avait pas choisi au hasard, des raisons avaient motivé sa décision, même s’il n’avait guère eu le temps de les expliquer à la garnison orlésienne. En même temps, la soudaine arrivée du Gouverneur des Ombres les avait surpris, la dalatienne y compris. Weisshaupt ne l’avait pas prévenue de l’arrivée de Stein, même si au moins elle n’avait pas eu à feindre l’étonnement devant le reste des orlésiens. Si elle montrait des liens trop prononcés avec la Garde des Anderfels, ces nouveaux frères d’armes risquaient fort de mettre davantage à mal son intégration déjà laborieuse ; un scénario qu’elle préférait éviter.

Quoi qu’il en fût, Léopold lui accordait sa confiance, et cela suffisait amplement à Eurydice. Même si Stein veillait au grain en son absence, sa nomination en tant que Sénéchal de la Garde orlésienne la plaçait, de facto, en tant que sa seconde. Dès lors, elle se chargeait de le remplacer tant qu'il serait à Weisshaupt pour sa formation. Le Gouverneur des Ombres reprenait certes son poste, mais l'intention n'en demeurait pas moins la même. Alors elle ne comptait pas sombrer dans le pessimisme et le doute quant aux intentions de Léopold.

Je n’en doute pas. Je suis certaine que Léopold prendra soin de clarifier les choses à son retour.

Elle ponctua ses paroles d’un sourire rassurant. Elle ne comptait pas se laisser abattre pour si peu, et tant pis si les orlésiens ne l’acceptaient pas encore. Le temps leur donnerait tort, et ils finiraient par regretter leur jugement hâtif.

Les Gardes, c’est un peu comme une grande famille. Chaque garnison a ses particularités, mais nous appartenons tous au même Ordre.

Eurydice connaissait peu les autres garnisons à dire vrai, comme elle n’avait quitté Weisshaupt que quelques mois plus tôt. Elle découvrait encore celle de Térébinthe, et d’ici peu, elle ferait la connaissance de celle d’Amaranthine. Elle regrettait quelque peu de ne pas en savoir davantage sur toutes les garnisons qui peuplaient la Garde. Malgré leur appartenance commune, les frontières des pays semblaient cloisonner leurs relations également. La distance jouait-elle contre la cohésion interne ? Ou cette dernière s’était-elle délitée au fil des siècles sans que personne ne tentât de la sauver ? L’un comme l’autre, la mage déplorait ces murs invisibles qui se dressaient désormais entre les garnisons, et la place qu’incarnait Weisshaupt.

Je sais, ça surprend ! Weisshaupt est vraiment immense, perché sur un éperon rocheux dans les Anderfels. Les escaliers pour rejoindre la forteresse, c’est quelque chose aussi.

La première fois qu’elle avait rejoint Weisshaupt, elle avait cru à une mauvaise blague de la part de son recruteur, mais non. De là-haut, les Gardes des Ombres dominaient les environs et surveillaient la lande à des kilomètres à la ronde. Parfois, Eurydice contemplait le ciel et imaginait le ballet des griffons quelques siècles plus tôt, avant leur disparition.

On est nombreux, mais ça ne nous empêche pas d’avoir une bonne cohésion. On varie souvent les patrouilles afin d’apprendre à nous connaître. Etrangement, combattre les engeances à chaque sortie dans les villages, ça rapproche.

Un rire amusé lui échappa, tandis qu’elle se plongeait dans quelque souvenir. Les engeances pullulaient dans les Anderfels. Sans cohésion, les patrouilles tombaient comme des mouches, alors elle s’imposait comme cruciale chez les Gardes andériens.


Mer 9 Déc 2020 - 20:34

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

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Son rire innocent et sincère était plaisant, et montrait que esprit restait tout aussi léger. Elle n'avait pas l'air d'être une manipulatrice, et semblait plus une victime, ou un pion de la politique actuelle. Quand elle me décrivit Weisshaupt, je repensais à ces satanés escaliers à Fort Bastel. Si c'était pire là bas... Par contre escalader les murailles devait être plus amusant. Malgré leur nombre, elle assurait qu'ils restaient soudés. C'était... étrangement réconfortant à entendre. Tout n'était pas perdu.

"Cela me rassure, car cela veut dire que votre garnison n'est pas dénuée d'âme."

Ils n'étaient pas une armée qui ne connaissait pas la camaraderie, mais la différence restait quand même palpable. J'observais la jeune fille, pesant le pour et le contre. Elle me plaisait bien, et j'avais un peu pitié de sa situation qui n'était pas de sa faute. J'effaçais mon ardoise, écrivant de nouveau.

"Vous avez l'air d'être une brave fille. Je pourrais peut être vous aider pour vous intégrer."

Cela ne sera pas aisé de la diriger sans être trop directive et montrer des détails qu'une personne étrangère à la garnison ne devrait pas savoir. Mais c'était faisable, et j'avais de la ressource dans mon jeu d'actrice. Par contre ce qu'il fallait que je sache, c'est si elle était capable de jouer le jeu et de s'investir totalement. J'écrivais sur le verso de l'ardoise, la mettant en garde.

"Mais tout dépend de ce que vous êtes prête à faire comme concession, et votre résolution. Voulez-vous vraiment vous intégrer, ou juste faire illusion par confort ?"

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Jeu 24 Déc 2020 - 14:28

Sarie Vaharel
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Pendant tout son trajet vers Orlaïs, Eurydice s’était interrogée sur le choix du Premier Garde. Pourquoi la choisir elle pour surveiller la Garde de Térébinthe ? Entre sa magie et ses oreilles, elle faisait tache dans le paysage orlésien, même s’il en fallait plus pour arrêter la dalatienne. Elle avait cru ce choix peu judicieux, ou hasardeux, avant qu’elle ne se confrontât à la réalité du terrain. Beaucoup la soupçonnaient d’être une espionne, mais son optimisme et sa franchise apaisaient les tensions, petit à petit. Elle paraissait trop sincère pour manipuler les Gardes orlésiens, ou trop naïve, peut-être. Sa volonté de renouer avec la fraternité entre les garnisons étiolaient les doutes, et elle s’en satisfaisait. Même si elle n’était là qu’en guise d’observatrice tant qu’aucun projet fou ne se profilait à l’horizon, elle réussirait à nouer des liens avec ses nouveaux frères d’armes ; là où Stein se heurtait à bien plus d’hostilité.

— Il ne faut pas croire les rumeurs sur Weisshaupt. La distance empêche de s’en rendre compte, mais nous sommes des Gardes des Ombres comme les autres. A part qu’on croise plus d’engeances à la surface, peut-être.

Frappées par les dégâts des précédents Enclins, les Anderfels se montraient sous un jour hostile, et les engeances pullulaient à la surface. Pas étonnant que les petits villages idolâtrent autant les Gardes des Ombres, qui apparaissaient comme leurs sauveurs. Ils protégeaient les habitants, jouaient parfois le rôle d’une milice pour assurer la sécurité des rues lors de leurs patrouilles. Ils jouissaient d’une toute autre réputation que dans le sud de Thédas, où le prestige semblait avoir été donné aux cochons, en particulière après l’Inébranlable. Pendant tout son voyage jusqu’à Térébinthe, Eurydice avait pris soin de cacher son statut pour éviter les ennuis.

La soudaine proposition de la Garde marchéenne la surprit autant qu’elle l’intrigua. Elle dévisagea Aïlut, dans l’espoir de deviner ses soudaines intentions. Elle ne disait pas non à un petit coup de main pour améliorer son intégration à Térébinthe, mais cette mention de concessions la refroidissait un peu. Elle préférait savoir dans quoi elle s’engageait avant d’accepter, simple mesure de prudence.

— Je n’ai rejoint la Garde orlésienne pour faire office de plante verte dans le décor. Et quelle Sénéchal serai-je si les Gardes ne m’accordent aucune confiance ?

Elle enjoignait donc Aïlut à lui fournir davantage d’éléments sur son plan pour l’aider à s’intégrer. La Garde d’Ansburg avait peut-être des méthodes particulières pour favoriser la cohésion entre ces membres ?

— Qu’est-ce que tu as en tête ?

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