Dah'elgar Nero - Assassin de la Maison Nero [Terminé]

Anecdotes : La longue cicatrice qu’il a au niveau de l’omoplate est due à une chute lorsqu’il chahutait avec un ami étant enfant, et non à son entraînement d’assassin comme il aime à le prétendre ◇ Il apprécie toujours un bon alcool, bien que cela soit plutôt mal considéré au sein de sa Maison ◇ Il n’a jamais eu de relation autre que passagère, pour le travail ou par intérêt ◇ Il a choisi son nom à force d’être traité d’idiot dans sa jeunesse ◇ Il écrit des poèmes lorsqu’il s’isole seul sur les toits d’Antiva ◇

Description psychologique : Bien malin celui qui pourrait prétendre percer à jour les pensées profondes de Dah’elgar Nero. Son esprit est comme un coffre-fort inviolable, et son visage est d’une impassibilité presque effrayante. C’est d’ailleurs cette carapace qui lui a valu son ascension rapide au sein de la maison Nero.

Enfant, il était jovial, prompt au sourire et toujours prêt à s’amuser. Cela lui valait de nombreuses réprimandes au sein de sa famille, car il était également téméraire et passait son temps à faire les quatre cents coups autour du campement, quitte à se mettre en danger. Nombreux étaient ceux à se demander ce qu’ils pourraient faire de lui, car il n’était pas non plus intéressé par la chasse et la cueillette. Ce qu’il aimait par-dessus tout, c’était se promener, découvrir, explorer. Passionné par la lecture, il découvrit également dans sa jeunesse d’anciens écrits elfiques transmis de génération en génération au sein de la tribu ; non seulement cela lui donna envie d’apprendre l’histoire, mais également d’écrire les siennes.

Les affres de la vie inhibèrent totalement ses velléités, cependant. Lors de son apprentissage d’assassin, Dah’elgar perdit le sourire, et toute autre marque d’émotion. Y compris la haine qui déformait ses traits lorsque les recruteurs de la maison Nero le repérèrent sur un marché aux esclaves. Au fond de lui, derrière la froideur et l’insensibilité que la vie et ses formateurs lui ont inculquées, il reste l’enfant avide de découvertes et de poésie. Alors il passe le plus clair de son temps libre à s’évader par la pensée, cherchant un sens à son existence. Il n’en demeure pas moins un tueur dénué de toute pitié pour ses cibles, car chacune est tenue pour responsable des horreurs qu’il a vécues. Attaché à personne, il ne cherche pas la vengeance, simplement à tracer sa route et s’élever au-dessus des autres ; le pouvoir pourrait bien être le baume à ses blessures.


Description physique : Dah’elgar est un elfe parmi d’autres, qui pourrait fort bien passer inaperçu dans n’importe quelle foule habituée à voir des gens de son espèce. Il est de taille moyenne, ses cheveux sont noirs et coupés mi-longs, et ses traits sont fins. Il porte des vêtements amples et pauvres lorsqu’il se montre en public, se faisant passer pour un ouvrier sans histoire. En-dessous se trouve un corps où chaque muscle est sur le qui-vive, prêt à se mettre en branle pour fondre sur sa cible. Un corps également marqué par des années de châtiments corporels au sein de la maison Nero, et de blessures lors de missions ayant mal tourné.

Histoire : Lorsque Dah’elgar vint au monde, ce fut une grande fête, comme à chaque naissance au sein de la petite tribu nomade dont il est issu. Surtout, il était le premier fils du chef, et de ce fait son héritier désigné. Il grandit donc avec un statut privilégié, mais très vite le respect qu’on lui donna fut vécu comme un fardeau, pour lui qui ne vivait que pour voir le monde. Il passait le plus clair de son temps à fuguer, se perdant dans les terres alentours, avant de revenir pour essuyer un sermon paternel. Très vite, il apparut qu’il serait fils unique, ajoutant au désespoir et à la pression mise par son père. A vrai dire, les seuls moments où il obéissait étaient ceux où il devait assister aux cours d’Essylandre, l’érudit du village. Avec lui, Dah’elgar était assidu, posé, car il avait toujours soif d’en apprendre davantage. Outre les cours dispensés par le vieil elfe, il eut droit à des leçons particulières, sur la culture et l’histoire des elfes de jadis. Passionné, le jeune enfant rêvait d’explorer les vestiges de tous ces lieux évoqués dans les légendes.

Mais lorsqu’il n’était pas même âgé de dix ans, le monde bascula dans l’horreur. La caravane elfique traversait les longues plaines au Nord d’Orlaïs en quête d’un nouvel endroit où s’installer. C’était la première migration vécue par le jeune Dah’elgar, et elle tourna au cauchemar lorsqu’une nuit, une bande de pillards leur tendit une embuscade. L’enfant ne sut jamais qui avait survécu, qui était tombé, ni même s’il y avait des survivants. Il se réveilla enfermé dans une cage, visiblement épargné pour être vendu en tant qu’esclave. Seul dans cette cellule, balloté par la cariole qui la trainait, il pleura pour la dernière fois en présence d’autres. Le trajet se déroula plutôt bien au vu des conditions : visiblement esclavagistes de luxe, ses ravisseurs prirent soin de lui pour le présenter en bonne condition aux potentiels acheteurs.

Après plusieurs jours interminables de route, la caravane s’arrêta à Antiva. On traîna Dah’elgar jusqu’au marché, où il fut habillé et attaché, puis traîné avec d’autres malchanceux. Le jeune garçon ne reconnut personne de sa tribu, et il sut ce que cela signifiait probablement. Et tandis qu’il observait la foule qui se massait autour d’eux, riches dignitaires, marchands, nobles, à compter leurs sous pour s’offrir les services d’un esclave, peu importe d’où il venait et ce qu’ils avaient perdu, tels des morceaux de viande particulièrement juteux, Dah’elgar ressentit pour la première fois un sentiment nouveau : la haine. Une chaleur qui lui montait depuis les profondeurs de ses entrailles et qui irradiait en lui pour rejaillir sur son visage en une expression de dégoût pur. A cet instant, il se jura de montrer à tous ces gens que leur vie valait largement la sienne, et qu’il allait leur montrer.

Il ne sut jamais si les recruteurs de la maison Nero des Corbeaux Antivans avaient ressenti cela chez lui, ou s’il a simplement été sélectionné au hasard, au même titre que des dizaines d’autres enfants. Toujours est-il qu’il fut très vite emmené par une troupe de personnes vêtues de sombre et qui lui firent passer ses envies de fuite d’un simple regard. Ses nouveaux maîtres. Jeté dans une petite cellule munie d’une simple paillasse, il fut laissé là quelques jours, avec pour seule compagnie les murs froids et sombres de la grande cave servant visiblement de prison aux Nero. De temps à autre on lui servait un repas aussi fade que frugal, et on le laissait rarement dormir plus de deux heures d’affilée ; régulièrement, un membre de la maison venait le réveiller.

L’enfant ne sut vraiment où il était tombé qu’une semaine après son arrivée : là où il pensait avoir été jeté dans une maison de torture pour détraqués, il apprit qu’il avait été sélectionné comme recrue d’une vaste organisation d’assassins. Erennos Nero, l’un des Maîtres Assassins, vint le chercher en personne pour lui expliquer l’apprentissage qu’il allait suivre. Le jeune garçon demeura impassible, hochant simplement la tête lorsqu’il eut fini. Il sut très vite qu’il n’avait pas le choix, et qu’il gagnerait probablement sa liberté s’il parvenait à suivre l’entraînement sans périr. Alors, il se mit en tête d’être le meilleur de tous. Il prit alors ironiquement le nom qu’il porte encore aujourd’hui : Dah’elgar, l’esprit faible, pour se souvenir de ce qu’il était, et de la soumission qui ne serait plus jamais la sienne.

Ils étaient une vingtaine d’enfants à suivre la voie des assassins, et ils savaient tous pertinemment qu’il n’en resterait peu, voire pas, à l’issue des années qui allaient suivre. Maître Erennos attendait beaucoup de Dah’elgar : il avait perçu son potentiel dès le marché aux esclaves, et insistait particulièrement sur ses leçons. Les tortures en devenaient dix fois plus douloureuses, tout comme les entraînements à la dague, à l’esquive, mais aussi les cours théoriques sur les usages aux différentes cours, les cultures des pays et empires de Thédas, et les cultures de tous ses peuples. Les mois passants, puis les années, le jeune garçon grandissant se fit à cette nouvelle vie. A la fois affaibli par les nombreux sévices reçus, et en même temps renforcé par cet entraînement de chaque instant, il poursuivit une stratégie simple mais efficace auprès des autres recrues : se faire passer pour plus faible qu’il ne l’était. Pas le plus faible, au risque de périr bien trop vite, mais dans la moyenne. Il se fondit dans la masse, et ainsi, il ne représenterait pas un danger aux yeux des plus forts d’entre eux, sans pour autant leur être tout à fait inutile. Surtout, par sa soumission apparente, il flattait leur ego et leur vanité.

Car Dah’elgar avait deviné ce qui l’attendait à l’issue de la formation des Corbeaux. Un combat à mort, d’où un seul survivant devait réchapper. Il ne restait qu’une poignée des enfants qui avaient été achetés au marché, cinq ans plus tôt, et tous étaient devenus de parfaits assassins en puissance : ne restait qu’à déterminer lequel était le plus fort de tous. L’arène dans laquelle ils furent lâchés n’était pas très grande, mais le terrain était propice à la stratégie du jeune elfe. Durant le combat, deux alliances se forgèrent auprès des deux assassins réputés les plus forts. Dah’elgar rejoignit Baraal, le plus ambitieux et le moins humble de la troupe. Il combattit à ses côtés et, tandis que les autres de ses compagnons tombaient, il se retira parmi les ombres, feignant avoir été mortellement touché. Le combat tourna court : Baraal et les siens sortirent faciles vainqueurs, puis s’entre-tuèrent joyeusement. Triomphant, le jeune homme, un humain robuste, se tourna vers ses maîtres, attendant leur assentiment. Son expression victorieuse se mua bien vite en rictus de douleur lorsqu’il fut transpercé par les dagues de Dah’elgar qui punit sa vanité.  

Félicité pour sa victoire, Dah’elgar entra officiellement dans la maison Nero et put en prendre le nom. Il accéda bien vite au rang d’assassin, qu’il atteignit dans sa vingtième année. Il participa à de nombreuses opérations pour le compte des Corbeaux Antivans et, non seulement il parvint à mener à bien toutes ses missions, mais il y prit goût. Le goût de la réussite, mais aussi le goût du risque, du voyage, et du pouvoir exercé sur ses victimes. Il avait enfin là une manière de tuer ceux qui méprisaient la vie des autres au profit de la leur. Et même si le meurtre le répugnait de prime abord, Dah’elgar le considéra bientôt comme une croisade nécessaire pour purger ce monde. Sa force résidait principalement dans le fait qu’il se considérait lui-même comme déjà mort depuis longtemps. En parallèle, il continua d’étudier les anciens textes elfiques, et de profiter de ses voyages pour explorer les terres alentours.

C’est au cours de l’une de ses expéditions personnelles qu’il trouva les dagues sœurs, Aduial et Al-Acharn. Il passa plusieurs mois sur leurs traces, et finit par s’en emparer au plus profond d’un ancien temple, enterrées avec un héros elfe des temps ancien. Parfaitement préservées, elles sont gravées de runes rougeoyantes dégageant une douce chaleur autour d’elles. Surtout, leur morsure brûle les chairs en même temps qu’elle les lacère du tranchant de la lame, faisant de ces armes non seulement un duo létal, mais également un instrument parfait pour la torture.

Jouissant désormais d’une réputation correcte au sein de la maison Nero, durement acquise au fil des ans, Dah’elgar se tourne désormais vers des ambitions toujours plus grandes : devenir un jour Maître Assassin.