Raymondin de Vyllier [En cours]

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Histoire :
La pièce du grand hall est plongée dans une sombre lueur, ou seuls quelques chandeliers illuminent encore les grandes marches grimpantes de la première hauteur. De là, une autre pièce à 30 pas sur la droite, mène à une chambre complètement saccagée : si la garde avait observé attentivement, ils auraient conclut d’une rixe conjugale, mais le maquillage de la scène était parfait. La vérité, c’était une effraction nocturne, ou une seule personne avait tout orchestré : un homme bâti aux longs cheveux blonds, un masque albâtre ou quelques lignes de couleur contrastait la nacre du masque. Armé de griffes de combats, il se situait face à deux personnes.  gées dans la cinquantaine, du tissu autour de leur bouche les empêchait d'émettre trop de bruit. Ils étaient d’ailleurs ligotés sur deux longues chaises de conception noble et onéreuse. La scène était très atypique, la situation encore plus pour ses deux nobles orlésiens : il s’agissait des de Vyllier, une famille versé dans la vente d’antiquités, de pierres précieuses, et officieusement dans l’import illégal de marchandises de Tévintide.
Puis, l’homme masqué se fait entendre, brisant la tension grandissante, et l’attente interminable.

“Laissez-moi vous raconter une histoire…”


Un jeune garçon, né dans une famille plutôt prospère, entouré de ses pairs et où l’éducation était bien au-dessus de la masse de roturiers. Sa vie était… Paisible. Rien d'exceptionnel, si ce n’est qu’il était de sang orlésien et antivan. Un métissage plutôt rare, mais cela étaient dus à un mariage arrangé à but financier.
Puis les années passèrent, le garçon grandit, approchant les huit années dans son espérance de vie. C’était là que le Destin frappa à sa porte. Des Tal-Vashoth envahirent le domaine, saccageant et tuant les domestiques. Cela était justifié, par la présence d’un artefact d’origine qunari, aux propriétés magiques, selon leurs dires. La famille, se sentant acculée et au pied du mur concernant leur survie, proposa le marché suivant : l’échange de la relique et de leurs enfants contre leur droit de rester en vie. Sans un mot de plus, les conditions furent acceptées, avec un peu plus de pillage supplémentaire sur le chemin du départ.

Quelques mois suivirent, une période ou cette pauvre âme subissait négligence et maltraitance. Il était le seul vivant de ce voyage, les deux filles avaient tenté de s’enfuir, sans toucher un mot à leur frère. Et dans le refus de revenir, il semblerait qu’une glissade malencontreuse, ou voulue, dans un ravin, a terminé leurs rêves et espoirs.

Puis après une durée indéterminée, n’étant plus l'intérêt premier de l’enfant autre que sa survie, ce même groupe se fit à son tour chasser et tuer par des qunaris, ayant eu vent aussi de cet artefact magique. Ils trouvèrent l’orlésien face à eux, n’opposant aucune résistance, mais l’objet recherché tendu vers eux. Si la vie était meilleure parmi ses sauveurs, il préférait les rejoindre qu'errer dans un monde sauvage et inconnu.

Parmi les récupérés des Tal-Vashoth, on les sépara une fois à Par Vollen, entre les adultes et les enfants. Ainsi, notre protagoniste fut emmené auprès de sa nouvelle famille. Ne connaissant pas le qunlat, il était difficile de se faire comprendre. Mais les gestes vocaux lui permettait mieux de communiquer, ainsi que ses expressions faciales. Au bout de quelques années, ses 12 ans pour être exact, on lui attribua un rôle, comme tout le monde. Il avait démontré assez de compétences et d’un léger talent inné pour être un assassin, un Tallis. De plus, il avait une foi inébranlable envers les textes du Koslun. Son titre devint son nom d’usage, un orlésien noble convertit au Qun. Cependant, tout ne s'arrêta pas là.

Certaines rumeurs disent qu’il est resté là-bas, d’autres l’auraient aperçus sur les côtes d’Antiva, des Marches Libres, et encore plus incroyable, dans les terres orlésiennes. Mais ça, il faut toujours se dire que les rumeurs, il faut les confirmer.


L’homme sur la chaise s’agite, criant même à travers le foulard, qui nuisait beaucoup à l’intensité sonore qu’il tentait de produire. Agacé, l’inconnu s’approche et d’un coup de griffe, déchira le tissu, mais aussi une partie du visage de la victime. Un cri de douleur, une longue respiration pour reprendre ses moyens, et le blessé se met à parler.

“Je ne sais pas qui, ou quoi vous êtes, mais toute cette histoire est fausse, une rumeur comme vous le dite si bien. Jamais nos enfants ont été vendus, ils ont été enlevés ! Qui de ses personnes auraient inventé ce stratagème pour nous descendre en disgrâce, nous, les de Vyllier. Encore un coup du Noble Jeu, sans aucun doute !”

Un silence. La seule réponse en retour des paroles du noble, mais aussi, la main de l’agresseur qui monte vers le masque, le décrochant, et dévoile son visage. La stupeur, et l’horreur de leur découverte, de ce qui se trouve en face d’eux : le protagoniste du récit. L’enfant vendu, négligé, sauvé, accepté, et récompensé.

“Mais… Ce n’est que la pure vérité, Comte de Vyllier. Votre cher fils a bel et bien survécu, mais son âme, son cœur, son esprit, et je dirais son être entier, n’est plus de votre appartenance. À présent, seul le Qun lui apporte le nécessaire pour vivre. Et pour cela, tout lien le tenant encore au sang vicié qui le qualifie d’héritier en votre nom, je me dois d'y apporter... Une solution. Comme vous l’avez fait il y a de longues années, vous passerez par là où j’ai dû souffrir, pour en ressortir plus grand encore. Vous serez envoyés à Par Vollen, et les Ben-Hassraths s’occuperont d’expier vos fautes. De gré ou de force, vous vous plierez face au Qun.”

Quelques années suivirent, où Raymondin de Vyllier se présenta comme l’unique successeur à la famille. Il continua l’entreprise de ses géniteurs, mais ayant coupé tout lien avec les imports illégaux. Cependant, il utilisa le domaine acquis comme un avant-poste, un point de repos pour les agents qunaris, ainsi qu’une réserve pour de nouveaux convertis à envoyer. De là, il allait pouvoir se consacrer à son ultime objectif : renverser Orlais, et y semer le chaos.